ALGÉRIE RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE Poursuivre l’effort de diversification Automne 2023 Rapport de suivi de la situation économique en Algérie Poursuivre l’effort de diversification Automne 2023 Région Moyen-Orient et Afrique du Nord © 2023 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/La Banque mondiale 1818 H Street NW Washington, DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Cet ouvrage a été établi par les services de la Banque mondiale avec la contribution de collaborateurs extérieurs. Les obser- vations, interprétations et opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues de la Banque mondiale, de son Conseil des Administrateurs ou des pays que ceux-ci représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données citées dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les déno- minations et toute autre information figurant sur les cartes du présent ouvrage n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. Rien de ce qui figure dans le présent ouvrage ne constitue ni ne peut être considéré comme une limitation des privilèges et immunités de la Banque mondiale, ni comme une renonciation à ces privilèges et immunités, qui sont expressément réservés. Droits et autorisations Le contenu du présent rapport fait l’objet de droits d’auteur. La Banque mondiale encourageant la diffusion de ses connais- sances, ce rapport peut être reproduit, intégralement ou en partie, à des fins non commerciales, à condition que l’attribution de ce travail à la Banque mondiale soit pleinement respectée. Pour tous renseignements sur les droits et licences, s’adresser au Service des publications de la Banque mondiale : World Bank Publications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA ; courriel : pubrights@ wor- ldbank.org. Photos de couverture utilisées avec la permission de Fly Of Swallow Studio/ShutterStock.com (haut), BkhStudio/ShutterStock. com (centre gauche), mehdi33300/ShutterStock.com (centre droite), et Leonid Andronov/ShutterStock.com (bas). Conception de la mise en page : The Word Express, Inc TABLE DES MATIÈRES Liste des acronymes................................................................................................ v Remerciements...................................................................................................... vii Résumé analytique................................................................................................. ix Executive Summary................................................................................................. xi ‫ملخص تنفيذي‬......................................................................................................... xiii Chapitre 1: Développements économiques récents........................................................... 1 La croissance dynamique hors-hydrocarbures se poursuit au S1-2023.............................................................. 1 La baisse de production du pétrole brut au S1-2023 contraste avec la hausse de celle du gaz naturel... 4 La baisse des exportations d’hydrocarbures a réduit l’excédent du compte courant au S1-2023............... 5 La baisse des recettes des hydrocarbures exerce une pression sur le déficit budgétaire............................. 6 L’inflation reste élevée en 2023, tirée par le prix des produits agricoles.............................................................. 9 Chapitre 2: Perspectives et risques.............................................................................. 13 L’activité hors hydrocarbures continuera à soutenir la croissance........................................................................ 13 Les soldes budgétaires et extérieurs devraient se détériorer initialement, puis se stabiliser......................... 14 La volatilité des prix du pétrole rappelle l’impératif de diversification économique.......................................... 14 Annexe 1 : Analyses en finances publiques pour l’Algérie.................................................... 17 1. Évolution des finances publiques algériennes, 2000 à 2022............................................................................. 17 2. Les dépenses budgétaires en fonction du cycle économique........................................................................... 19 3. La rigidité des dépenses publiques........................................................................................................................... 20 Annexe 2 : Dernières sections spéciales des notes de suivi de l’économie algérienne.................. 23 Bibliographie........................................................................................................ 27 iii Liste des figures Figure 1 L’investissement a soutenu la croissance hors hydrocarbures au T1-2023... ............................... 2 Figure 2 ...et les données d’éclairage nocturne suggèrent un dynamisme continu au T2-2023.............. 2 Figure 3 Une activité industrielle dynamique a soutenu la croissance............................................................. 2 Figure 4 ...mais n’a pas permis une reprise de l’industrie manufacturière publique.................................... 2 Figure 5 L’écart de production est resté légèrement négatif en 2022.............................................................. 3 Figure 6 ...tandis que le PIB réel pourrait rattraper sa trajectoire prépandémique en 2024........................ 3 Figure 7 Les baisses des quotas de l’OPEP ont limité la production et les exportations de pétrole....... 4 Figure 8 ...tandis que la production de gaz a augmenté, malgré la baisse de la demande extérieure................................................................................................................................... 4 Figure 9 Les prix du gaz ont bondi à la suite de la renégociation des contrats............................................ 5 Figure 10 ... le gaz naturel venant à représenter la majorité des exportations d’hydrocarbures................. 5 Figure 11 La chute des prix des exportations d’hydrocarbures a entraîné une baisse du compte courant au S1-2023.................................................................................................................. 6 Figure 12 ...et a été renforcée par une baisse des prix des exportations hors hydrocarbures.................... 6 Figure 13 Les importations ont augmenté malgré la baisse des prix................................................................. 7 Figure 14 ...l’augmentation de l’investissement domestique stimulant les importations d’équipements.. 7 Figure 15 Des revenus des hydrocarbures en baisse exercent une pression sur les finances publiques.................................................................................................................................. 8 Figure 16 …mais la dette publique n’a augmenté que modérément................................................................... 8 Figure 17 Croissance du ratio recettes sur PIB hors hydrocarbures, 2000–2022............................................ 9 Figure 18 Croissance du ratio dépenses sur PIB hors hydrocarbures, 2000–2022.......................................... 9 Figure 19 L’inflation est restée élevée, tirée par les produits agricoles frais...................................................... 10 Figure 20 …malgré l’appréciation délibérée du dinar depuis juin 2022 pour limiter l’inflation importée.. 10 Figure 21 La croissance de la liquidité a ralenti au T2-2022................................................................................. 10 Figure 22 ...avec une croissance limitée du crédit au secteur privé.................................................................... 10 Figure 23 Après des excédents budgétaires dans les années 2000, la baisse des recettes d’hydrocarbures a conduit à des déficits persistants dans les années 2010................................ 18 Figure 24 ...conduisant à une accumulation importante de dette publique intérieure................................... 18 Figure 25 Les recettes budgétaires fluctuent principalement suivant celles d’hydrocarbures.................... 18 Figure 26 ...qui dépendent principalement des prix à l’exportation..................................................................... 18 Figure 27 D’importants efforts de consolidation des dépenses ont été consentis dans les années 2000............................................................................................................................................. 19 Figure 28 Les dépenses sont moins cycliques en Algérie que dans la plupart des pays pairs.................. 19 Figure 29 Les dépenses d’investissement sont procycliques, mais les dépenses courantes sont contracycliques .............................................................................................................................................. 20 Figure 30 ...par conséquent, la politique de dépenses a été acyclique............................................................. 20 Figure 31 La rigidité budgétaire s’est accrue ces dernières années................................................................... 21 Figure 32 ... mais reste en dessous de la moyenne des pays pairs.................................................................... 21 Liste des encadrés Encadré 1 Rattraper la tendance de croissance prépandémique......................................................................... 3 Encadré 2 La dynamique des finances publiques depuis 2020............................................................................ 8 iv RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION LISTE DES ACRONYMES AIE Agence d’information sur l’énergie JODI Initiative conjointe sur les données BdA Banque d’Algérie K, M, G Millier, million, milliard BM Banque mondiale kb/j Milliers de barils par jour BTU Unité thermique britannique MARS Surveillance des ressources agricoles DZD Dinar algérien Mb/j Millions de barils par jour EPE Entreprises publiques économiques MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord EUR Euro MTEP Millions de tonnes d’équivalent pétrole EPT Espace de programmation territorial NEER Taux de change effectif nominal FAO Organisation des Nations unies pour OAIC Office algérien interprofessionnel des l’alimentation et l’agriculture céréales FMI Fonds monétaire international OCDE Organisation de coopération et de FRR Fonds de régulation des recettes développement économiques g.a. Glissement annuel ONS Office national des statistiques GNL Gaz naturel liquéfié OPEP Organisation des pays exportateurs de GPL Gaz de pétrole liquéfié pétrole IDE Investissements directs étrangers PIB Produit intérieur brut IPC Indice des prix à la consommation Pp Points de pourcentage IPPI Indices des prix à la production PSR Programme spécial de refinancement industrielle REER Taux de change effectif réel ISMMEE Industries sidérurgiques, métallurgiques, TTF Mécanisme de transfert de titres mécaniques, électriques et électroniques US$ Dollar américain v REMERCIEMENTS L e présent rapport de suivi de de la situation de Il a été préparé par Cyril Desponts, Amel Henider l’économie algérienne rend compte des prin- et Daniel Prinz, sous la direction d’Éric le Borgne cipales évolutions et politiques économiques et d’Abdoulaye Sy. Les auteurs tiennent à remercier récentes. Il les replace dans un contexte global et de Jesko Hentschel (directeur pays pour le Maghreb et plus long terme, et il évalue les conséquences de Malte) et Kamel Braham (représentant résident pour ces évolutions et changements de politiques pour l’Algérie) pour leurs précieuses observations durant les perspectives de l’Algérie. Le rapport s’adresse la révision de ce rapport. L’équipe de la Banque à un large public, notamment aux décideurs poli- mondiale remercie particulièrement le Ministère tiques, aux chefs d’entreprise, aux acteurs des des Finances et le Ministère de l’Énergie de l’Algé- marchés financiers et à la communauté des ana- rie pour leurs commentaires sur le rapport avant sa lystes et professionnels travaillant en/sur l’Algérie. publication. Le rapport est divisé en deux chapitres. Le chapitre Les constatations, interprétations et conclu- 1 présente les développements macroéconomiques sions exprimées dans ce rapport sont celles du en Algérie sur l’année 2022 et le premier semestre personnel de la Banque mondiale et ne reflètent pas 2023, tandis que le chapitre 2 décrit les perspectives nécessairement les vues du Conseil d’administra- à court et moyen terme de l’économie algérienne. La tion de la Banque mondiale, ou des pays que celui-ci date limite pour la prise en compte des données représente. Pour des informations sur la Banque mon- et la préparation des prévisions est le 22 sep- diale et ses activités en Algérie, y compris des copies tembre 2023. électroniques de la présente publication, veuillez Le rapport de suivi de de la situation de l’éco- consulter le site https://www.banquemondiale.org/fr​ nomie algérienne est le fruit du travail de la section /country/algeria. Pour toute question ou observation Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) du pôle sur le contenu de cette publication, veuillez prendre d’expertise en Macroéconomie, commerce et inves- contact avec Cyril Desponts (cdesponts@worldbank. tissement (MTI) du Groupe de la Banque mondiale. org) et Éric le Borgne (eleborgne@worldbank.org). vii RÉSUMÉ ANALYTIQUE L e PIB de l’Algérie a retrouvé son niveau la consommation privée, tout comme la production prépandémique en 2022, tandis que les agricole dans un contexte de faible pluviométrie. Les prix élevés du pétrole et du gaz ont permis données d’éclairage nocturne suggèrent une crois- d’améliorer sensiblement les soldes extérieur et sance hors hydrocarbures moins élevée mais toujours budgétaire. Après une chute du PIB de 5,1 % en dynamique au T2–2023. Par ailleurs, la production 2020, la production d’hydrocarbures a retrouvé son d’hydrocarbures a connu une hausse modérée et les niveau de 2019 en 2021, tandis que la production exportations ont diminué au S1–2023, la hausse de hors hydrocarbures l’a retrouvé en 2022. Malgré la production de gaz compensant la baisse volontaire cette reprise en niveau, le PIB n’a pas encore des quotas de production de pétrole. retrouvé sa trajectoire prépandémique. Les déficits Les prix et les exportations de pétrole et du compte courant et budgétaire atteignaient en de gaz naturel ayant baissé au S1–2023, la pres- moyenne plus de 10% du PIB avant la pandémie, sions sur les équilibres extérieur et budgétaire mais l’augmentation progressive des prix du pétrole s’est accrue. Après que le compte courant ait enre- et du gaz après 2020 a permis au déficit du compte gistré un excédent de 19 G$ US en 2022 (9,8 % du courant de se réduire en 2021 et d’afficher un excé- PIB), une baisse des exportations d’hydrocarbures de dent record en 2022, alors que le déficit budgétaire 7,7 G$ US au S1–2023 par rapport au S2–2022, com- atteignait son niveau le plus bas en dix ans, per- binée à une reprise des importations d’équipements, mettant de reconstituer les réserves de change et l’a ramené à 2,9 G$ US. Les réserves de change ont l’épargne du Trésor. Dans le même temps, l’infla- continué à augmenter, atteignant 17,2 mois d’impor- tion s’est accélérée de 2,4% en 2020 à 9,3 % en tations à la fin-juin 2023. Après une réduction du 2022, sous l’effet de la hausse des prix des produits déficit global du Trésor de 7,2 % du PIB en 2021 à alimentaires. 2,9 % en 2022, il est attendu qu’il se soit creusé au La reprise s’est poursuivie au S1–2023, S1–2023. La baisse des recettes des hydrocarbures bien qu’à un rythme plus modéré, soutenue par a dépassé l’augmentation des recettes fiscales, et la l’activité hors-hydrocarbures et l’investissement. croissance des dépenses est demeurée élevée en rai- La croissance du PIB a légèrement ralenti au cours son de l’augmentation des salaires dans la fonction du T1–2023 (+3,0% en g.a.), soutenue par une crois- publique et celle des transferts, maintenant une pres- sance hors-hydrocarbures robuste (+4,0% en g.a.) sion sur l’investissement public. La dette publique a tirée par le dynamisme de l’investissement. Cela a atteint 55,6 % du PIB à la fin 2022 et a augmenté au stimulé les secteurs de la construction et de l’indus- S1–2023, mais l’épargne du Trésor a également aug- trie, tandis que l’activité des services a ralenti suivant menté, réduisant ainsi les besoins de financement. ix L’inflation reste élevée, atteignant 9,7% au Les perspectives macroéconomiques S1–2023, désormais tirée par le prix des produits demeurent tributaires des prix volatiles des agricoles frais, principalement produits locale- hydrocarbures, et le contexte régional sou- ment. Le prix de ces derniers a augmenté de 24,1% en ligne la réalité des risques climatiques auxquels g.a. dans le contexte d’un autre hiver sec, expliquant l’Algérie est également exposée. Les autorités 43% de l’inflation au S1–2023. Après que la Banque ont constitué davantage de réserves de change d’Algérie ait mis fin à quatorze années consécutives de et d’épargne pétrolière, renforçant la résilience à dépréciation au S2–2022 pour limiter l’inflation impor- moyen terme de l’économie algérienne, tandis que tée, le dinar s’est stabilisé au S1–2023. La politique l’augmentation des prix du gaz et la hausse des prix monétaire est restée inchangée depuis l’augmenta- du pétrole au cours du S2–2023 pourraient prolon- tion du taux de réserves obligatoires en avril 2023, ger la manne des hydrocarbures. Néanmoins, les et la croissance de la masse monétaire a ralenti au risques de déséquilibres macroéconomiques struc- T2–2023. La croissance du crédit au secteur privé turels restent importants car le PIB, les exportations est restée modeste, tandis que celle aux entreprises et les recettes budgétaires demeurent sensibles publiques s’est légèrement accélérée. Les salaires aux prix mondiaux du pétrole, générant des risques dans la fonction publique et les transferts ont augmenté haussiers et baissiers pour les perspectives de à nouveau en 2023, dans le cadre du programme trien- croissance, les équilibres extérieures et les finances nal de protection du pouvoir d’achat du gouvernement, publiques, dans un contexte géopolitique mondial tandis que le contrôle et la surveillance des prix des incertain. Enfin, les phénomènes naturels extrêmes produits alimentaires par l’État se sont accrus. récents dans la région, ainsi que l’expérience algé- La croissance devrait être plus élevée en rienne, soulignent les risques que ceux-ci font peser 2024 et 2025, tandis que les soldes budgétaire sur le secteur agricole et les perspectives écono- et extérieur se stabiliseraient après une baisse miques du pays. initiale. La croissance du PIB atteindrait 2,6 % en Ces risques soulignent l’importance de 2024, la production d’hydrocarbures augmentant l’amélioration durable des équilibres macroéco- modérément suivant la reprise des quotas de l’OPEP nomiques, et de la poursuite des efforts visant à et celle de la demande européenne en gaz. L’investis- encourager l’investissement privé, la croissance sement demeurerait robuste grâce à la progression et la diversification. La diversification des recettes de grands projets et continuerait à soutenir l’activité d’exportation hors-hydrocarbures et l’attraction des industrielle, l’activité des services resterait dynamique investissements étrangers amélioreraient la résilience et la production agricole devrait se redresser. L’infla- externe face aux fluctuations des prix du pétrole et du tion diminuerait progressivement en 2024 et 2025, gaz. Sur le plan budgétaire, la rigidité des dépenses grâce au retour à un niveau normal de pluviomé- courantes contraste avec la volatilité des recettes trie et à une croissance plus modérée de la masse venant des hydrocarbures, générant une forte monétaire, des dépenses publiques et des prix à l’im- incertitude. Cela souligne l’importance de la mobili- portation. Après une contraction en 2023, la balance sation accrue des recettes fiscales et d’une meilleure du compte courant resterait positive en 2024 et 2025, efficacité des dépenses, notamment celle de l’inves- les volumes exportés et importés se stabilisant. Sous tissement public. En cohérence avec le Plan d’Action l’effet de la baisse des recettes d’hydrocarbures et du Gouvernement de 2021, l’accélération de la mise de l’augmentation des dépenses courantes, le déficit en œuvre des réformes visant à stimuler l’investisse- budgétaire se creuserait en 2023 et 2024 avant de se ment privé et à permettre au secteur privé formel de résorber. Le ratio dette publique sur PIB augmenterait devenir le moteur d’une croissance durable et diver- modérément, l’épargne pétrolière finançant partielle- sifiée demeure essentielle à la performance et à la ment les déficits budgétaires. résilience de l’économie algérienne. x RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION EXECUTIVE SUMMARY A lgeria’s GDP recovered to its pre-pandemic Oil and natural gas prices and exports level in 2022, while high oil and gas prices declined in H1–2023, adding pressure on exter- allowed for marked improvements in its nal and fiscal balances. After the current account external and fiscal balances. After GDP fell by 5.1 per- posted a US$ 19 billion surplus in 2022 (9.8 percent cent in 2020, hydrocarbon output recovered to its 2019 of GDP), a US$ 7.7 billion decline in hydrocarbon level in 2021, while nonhydrocarbon output recovered exports in H1–2023 relative to H2–2022, combined in 2022. Despite this recovery in levels, however, GDP with a recovery in equipment imports, reduced it to is yet to return to its pre-pandemic trend. The current US$ 2.9 billion. Foreign exchange reserves kept ris- account and fiscal deficits averaged over 10 percent ing, reaching 17.2 months of imports at end-June prior to the pandemic, but as oil and gas prices grad- 2023. After the fiscal deficit narrowed from 7.2 per- ually increased after 2020, Algeria’s current account cent in 2021 to 2.9 percent in 2022, it is expected to deficit narrowed in 2021 and posted a record surplus be widening again in H1–2023, as declining hydro- in 2022, while its fiscal deficit shrunk to its lowest level carbon budget revenues outweigh increasing tax in a decade, allowing for a replenishment of foreign revenues, and spending growth remains elevated due exchange reserves and budget savings. Meanwhile, to civil service wage increases and higher transfers, inflation accelerated from 2.4 percent in 2020 to 9.3 maintaining pressure on public investment. Public percent in 2022, driven by food prices. debt reached 55.6 percent of GDP at end-2022 and The recovery continued during the first increased in H1–2023, but so did Treasury savings, half of 2023, albeit at a slower pace, supported reducing the financing gap. by nonhydrocarbon activity and investment. GDP Inflation remained elevated, reaching 9.7 growth decelerated slightly in Q1–2023 (+3.0 per- percent in H1–2023, now driven by fresh food cent y-o-y), supported by robust non-hydrocarbon prices, mostly produced domestically. The prices growth (+4.0 percent y-o-y) driven by strong invest- of the latter increased by 24.1 percent y-o-y, amidst ment spending. While this stimulated the construction another dry winter, making up 43 percent of H1–2023 and industrial sectors, services activity slowed in line inflation. After the Bank of Algeria put an end to fourteen with private consumption, while agricultural output consecutive years of depreciation in H2–2022 to curb was subdued amid droughts. Nightlights data sug- imported inflation, the dinar stabilized in H1–2023. Mon- gests lower but continued dynamic non-hydrocarbon etary policy has remained unchanged since the reserve growth in Q2–2023. On the other hand, hydrocarbon requirement was increased April 2023, and money sup- production increased moderately, and exports fell in ply growth tapered in Q2–2023. Credit growth to the H1–2023, as higher gas output offset declining oil private sector remained subdued, while that to SOEs production, amidst lower OPEC quotas. accelerated slightly. As part of the government’s xi purchasing power protection program, civil service Algerian economy, while higher gas prices and rising wages and transfers are increasing again in 2023, oil prices in H2–2023 could extend the hydrocarbon along with state control and scrutiny over food prices. windfall. Nonetheless, the risks of structural macro- Growth is expected to recover in 2024 economic imbalances remain large, as GDP, exports and 2025, while the fiscal and external balances and budget revenues remain sensitive to global oil would stabilize after an initial drop. GDP growth prices, generating both upside and downside risks would increase to 2.6 percent in 2024, with hydrocar- for Algeria’s growth, external and public finance out- bon output growing moderately as OPEC quotas and look, amidst an uncertain global geopolitical context. European gas demand recover. Investment growth Lastly, recent extreme natural events in the region, would remain robust as large investment projects together with Algeria’s own experience, highlight the move forward, and keep supporting industrial activity, risks that they pose for the country’s agricultural sec- service activity would remain dynamic, and agricul- tor and economic outlook. tural production would recover. Inflation is expected These risks underscore the importance of to decline gradually in 2024 and 2025 owing to a sustainably improving macroeconomic balances, return to normal rainfall and more moderate growth while continuing efforts to foster private sec- in money supply, public spending, and import prices. tor-led investment, growth, and diversification. After it shrinks in 2023, the current account balance Diversifying export revenues away from hydrocarbons would remain positive in 2024 and 2025, as export and attracting foreign investment would improve Alge- and import volumes stabilize. Driven by lower hydro- ria’s resilience to oil and gas price fluctuations. On carbon revenues and higher current spending, the the fiscal front, higher spending rigidity contrasts with fiscal deficit is expected to widen in 2023 and 2024 volatile hydrocarbon revenues, generating significant before narrowing. The public debt-to-GDP ratio would uncertainty. This underlines the need to raise more increase moderately, with oil savings partially financ- tax revenues and strengthen spending efficiency in ing the fiscal deficits. an equitable way, notably that of public investment. The macroeconomic outlook hinges on Consistent with the 2021 Government Action Plan, volatile hydrocarbon prices, and the regional con- continued implementation of reforms to stimulate pri- text underscores the reality of the climate risks vate investment and enable the formalized private to which Algeria is also exposed. Authorities have sector to become the engine of sustainable and diver- built more foreign exchange reserve and oil savings, sified growth remains essential to the performance which strengthened the medium-term resilience of the and resilience of the Algerian economy. xii RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION ‫ملخص تنفيذي‬ ‫الرصف يف الزيادة‪ ،‬حيث وصلت إىل ‪ 17.2‬شهر من الواردات يف نهاية‬ ‫جوان ‪ .2023‬بعد انخفاض العجز اإلجاميل للخزينة من ‪ 7.2٪‬من الناتج‬ ‫املحيل اإلجاميل يف عام ‪ 2021‬إىل ‪ 2.9٪‬يف عام ‪ 2022‬إال أنه من املتوقع أن‬ ‫ستطاع الناتج املحيل اإلجاميل للجزائر أن يسرتجع مستواه ملا قبل‬ ‫الجائحة يف عام ‪ ،2022‬بينام ساعدت أسعار النفط والغاز املرتفعة يف‬ ‫تحسني األرصدة الخارجية وامليزانية بشكل كبري‪ .‬بعد انخفاض الناتج‬ ‫ا‬ ‫ة أخرى يف النصف األول من عام ‪ 2023‬وذلك ألن ايرادات‬ ‫يرتفع العجز مر ً‬ ‫املحيل اإلجاميل بنسبة ‪ 5.1٪‬يف عام ‪ ،2020‬عاد اإنتاج املحروقات إىل‬ ‫قطاع املحروقات انخفضت بنسبة تفوق الزيادة يف االيرادات الجبائية ‪،‬‬ ‫مستوى عام ‪ 2019‬يف عام ‪ ،2021‬بينام استعاد اإلنتاج خارج املحروقات‬ ‫وظل منو اإلنفاق مرتفعاً بسبب الزيادات يف رواتب الوظيف العمومي‬ ‫مستواه يف عام ‪ .2022‬وعىل الرغم من هذا االنتعاش يف املستوى‪ ،‬مل‬ ‫والتحويالت‪ ،‬هذه العوامل مجتمعة ساهمت يف الحد من االستثامر‬ ‫يستيعد بعد الناتج املحيل اإلجاميل املسار الذي كان عليه ماقبل الجائحة‪.‬‬ ‫العمومي‪ .‬بلغ الدين العمومي ‪ 55.6%‬من الناتج املحيل اإلجاميل يف نهاية‬ ‫وبلغ معديل​​العجز يف الحساب الجاري وامليزانية أكرث من ‪ 10%‬من الناتج‬ ‫عام ‪ 2022‬وارتفع يف النصف األول من عام ‪ ،2023‬لكن مدخرات الخزينة‬ ‫املحيل اإلجاميل قبل الوباء ‪ ،‬ولكن ارتفاع أسعار النفط والغاز تدريجياً‬ ‫زادت أيضً ا مام قلل من االحتياجات التمويلية‪.‬‬ ‫بعد عام ‪ ، 2020‬ساعد عىل تخفيف العجز يف امليزان التجاري يف عام‬ ‫‪ 2021‬وتحقيق فائض قيايس يف عام ‪ ،2022‬بينام انخفض عجز امليزانية إىل‬ ‫ال يزال التضخم مرتفعا‪ ،‬حيث وصل إىل ‪ 9.7%‬يف النصف األول من‬ ‫أدين مستوى له منذ عرش سنوات‪ ،‬مام دعم إحتياطيات الرصف ورصيد‬ ‫عام ‪،2023‬و يُعزى األمر حالياً إىل أسعار املنتجات الزراعية الطازجة‬ ‫املدخرات ‪ .‬يف الوقت نفسه‪ ،‬ادى إرتفاع أسعار املواد الغذائية إىل ارتفاع‬ ‫وبشكل أخص املحلية منها‪ .‬ارتفعت أسعارهذه املنتجات بنسبة ‪24.1%‬‬ ‫نسبة التضخم من ‪ 2.4٪‬يف عام ‪ 2020‬إىل ‪ 9.3٪‬يف عام ‪.2022‬‬ ‫ء آخر جاف ‪ ،‬مام يفرس ‪ 43%‬من التضخم يف النصف األول‬ ‫سنوياً بعد شتا ٍ‬ ‫استمراإلنتعاش اإلقتصادي يف النصف األول من عام ‪ 2023‬وإن كان‬ ‫من ‪ .2023‬يف النصف الثاين من عام ‪ 2022‬وبعد أن استطاع بنك الجزائر‬ ‫بوترية أبطأ‪ ،‬وذلك بفضل نشاط قطاع خارج املحروقات واالستثامر‪ .‬خالل‬ ‫ما نتيجة‬‫الحد من انخفاض قيمة العملة والتي استمرت أربعة عرش عا ً‬ ‫الربع األول من عام ‪ 2023‬تراجع منو الناتج املحيل اإلجاميل قليالً (‪+3.0٪‬‬ ‫التضخم املستورد ‪ ،‬أسفر عن هذه الخطوة استقرار الدينار الجزائري يف‬ ‫سنوياً)‪ ،‬مستندا عىل النمو القوي إلنتاج قطاع خارج املحروقات (‪+4.0٪‬‬ ‫النصف األول من عام ‪ .2023‬مل يطرأ أي تغيري عىل السياسة النقدية‬ ‫سنوياً) بسبب االستثامر النشيط‪ .‬حفز ذلك قطاعات البناء والصناعة‪ ،‬يف‬ ‫منذ زيادة نسبة متطلبات االحتياطي يف أبريل ‪ ،2023‬وتباطأ منو التدفق‬ ‫حني تباطأ نشاط الخدمات تاليا االستهالك الخاص واإلنتاج الزراعي يف ظل‬ ‫النقدي يف الربع الثاين من عام ‪ .2023‬وظل منو االئتامن املمنوح للقطاع‬ ‫الجفاف وقلة األمطار‪ .‬أن البيانات الصادرة عن اإلضاءة الليلية تشري إىل‬ ‫الخاص متواضعاً يف حني تسارع منو االئتامن املمنوح للمؤسسات اﻟﻌﻤﻮﻣﻴﺔ‬ ‫منو بوترية أبطأ خالل الربع الثاين من عام ‪ .2023‬من ناحية أخرى‪ ،‬شهد‬ ‫بشكل طفيف‪ .‬كام سيتم زيادة رواتب الوظيف العمومي والتحويالت‬ ‫إنتاج قطاع املحروقات إرتفاع نسبي‪ ،‬وانخفضت الصادرات يف النصف‬ ‫االجتامعية مرة أخرى يف عام ‪ 2023‬يف إطار الربنامج الحكومي لحامية‬ ‫األول من عام ‪ ،2023‬بحيث أن الزيادة يف إنتاج الغاز قامت بتعويض‬ ‫القدرة الرشائية‪ ،‬ذلك بجانب تشديد مراقبة الحكومة والسيطرة عىل‬ ‫االنخفاض الطوعي يف حصص إنتاج النفط‪.‬‬ ‫أسعار املواد الغذائية‪.‬‬ ‫مع انخفاض أسعار وصادرات النفط والغاز الطبيعي يف النصف األول‬ ‫ومن املتوقع أن يكون النمو أعىل يف عامي ‪ 2024‬و‪ ،2025‬يف حني تستقر‬ ‫من عام ‪ 2023‬زاد الضغط عىل امليزانية وامليزان الخارجي‪ .‬بعد أن سجل‬ ‫أرصدة امليزانية و املبادالت الخارجية بعد االنخفاض الذي شهدته يف‬ ‫الحساب الجاري فائضا قدره ‪ 19‬مليار دوالر أمرييك يف عام ‪9.8٪( 2022‬‬ ‫عام ‪ .2023‬وسيصل منو الناتج املحيل اإلجاميل إىل ‪ 2.6%‬يف عام ‪2024‬‬ ‫من الناتج املحيل اإلجاميل) إال أنه عاد وانخفض إىل ‪ 2.9‬مليار دوالر‬ ‫وذلك تزامناً مع زيادة إنتاج قطاع املحروقات بشكل معتدل بعد تحسن‬ ‫أمرييك‪ ،‬ويعزى السبب إىل انخفاض صادرات املحروقات مبقدار ‪ 7.7‬مليار‬ ‫الطلب األورويب عىل الغاز وحصص أوبك‪ .‬ومن املرتقب ايضاً أن يحافظ‬ ‫دوالر أمرييك يف النصف األول من عام ‪( 2023‬مقارنة بالنصف الثاين من‬ ‫االستثامرعىل قوته بفضل التقدم املحرز يف املشاريع الكربى‪ ،‬وأن يستمر يف‬ ‫عام ‪ )2022‬وإىل استئناف استرياد املعدات واآلليات‪ .‬استمرت إحتياطيات‬ ‫‪xiii‬‬ ‫كبري بأسعار النفط العاملية مام يولد مخاطر ايجابية او سلبية عىل آفاق‬ ‫دعم النشاطات الصناعية‪ ،‬وأن يظل قطاع الخدمات نشيطاً‪ ،‬التعاىف املتوقّع‬ ‫النمو وعىل املالية العامة و التوازنات الخارجية ‪ ،‬يف سياق جيوسيايس‬ ‫لإلنتاج الزراعي‪ .‬ومن املتوقع أن ينخفض​​التضخم تدريجياً يف عامي ‪2024‬‬ ‫عاملي غري مستقر‪ .‬وأخريا‪ ،‬فإن الظواهر الطبيعية الحادة التي شهدتها‬ ‫و‪ ،2025‬وذلك بفضل العودة إىل املستوى الطبيعي من األمطار والنمو‬ ‫املنطقة مؤخرا‪ ،‬إضافة اىل تجربة الجزائر مع هذه الظواهر‪ ،‬تسلط الضوء‬ ‫املعتدل يف التدفق النقدي واإلنفاق العام وأسعار الواردات‪ .‬وبعد االنكامش‬ ‫عىل املخاطر التي ميكن أن تسببها هذه التغيريات الطبيعية عىل القطاع‬ ‫يف عام ‪ ،2023‬سيظل رصيد الحساب الجاري إيجابيا يف عامي ‪2024‬‬ ‫الزراعي و االقتصادي للبالد‪.‬‬ ‫و‪ ،2025‬مع استقرار أحجام الصادرات والواردات‪..‬وبتأثري انخفاض إيرادات‬ ‫املحروقات وزيادة النفقات الجارية‪ ،‬من املتوقع أن يتسع عجز امليزانية‬ ‫تؤكد هذه املخاطر عىل أهمية اإلستدامة يف تعزيز التوازن يف االقتصاد‬ ‫يف عام ‪ 2023‬و ‪2024‬قبل أن ينخفض‪ .‬وستظل نسبة الدين العمومي إىل‬ ‫الكيل‪ ،‬بجانب التأكيد عىل دور القطاع الخاص يف قيادة االستثامر‬ ‫الناتج املحيل اإلجاميل مستقرة‪ ،‬واالدخار النفطي ميول جزئيا عجز امليزانية‪.‬‬ ‫وتعزيزه وتنويعه‪ .‬إن من شأن تنويع اإليرادات من الصادرات خارج‬ ‫املحروقات وجذب االستثامراألجنبي القدرة عىل تعزيز صمود االقتصاد‬ ‫تستند توقعات االقتصاد الكيل بشكل كبريعىل أسعار املحروقات املتقلبة‬ ‫الجزائري أمام التقلبات يف أسعار النفط والغاز‪ .‬وعىل صعيد املالية ‪،‬‬ ‫ويسلط السياق اإلقليمي الضوء عىل حقيقة املخاطر املناخية التي‬ ‫تتناقض صالبة النفقات الجارية مع تقلب إيرادات النفط والغاز‪ ،‬مام يولد‬ ‫تتعرض لها الجزائر أيضا‪ .‬قامت السلطات الجزائرية بتقوية احتياطيات‬ ‫قدرا كبريا من تقلب‪ .‬وهذا يؤكد الحاجة إىل جمع املزيد من اإليرادات‬ ‫الرصف والرفع من املدخرات النفطية األمر الذي أدى إىل تعزيز صمود‬ ‫الجبائية وتعزيز كفاءة اإلنفاق ‪ ،‬وال سيام االستثامر العام‪ .‬ومتاشيا مع‬ ‫االقتصاد الجزائري عىل املدى املتوسط‪ ،‬يف حني أن ارتفاع يف أسعار الغاز‬ ‫مخطط عمل الحكومة لعام ‪ ،2021‬فإن مواصلة تنفيذ اإلصالحات الرامية‬ ‫و النفط خالل النصف الثاين من العام ‪ 2023‬قد يطيل أمد مكاسب قطاع‬ ‫إىل تحفيز االستثامر الخاص ومتكني القطاع ليكون املحرك األسايس للنمو‬ ‫املحروقات‪ .‬ومع ذلك تبقى مخاطر إختالل بنية االقتصاد الكيل كبرية ذلك‬ ‫املستدام واملتنوع يبقى رضورياً لصمود االقتصاد الجزائري وادائه الف ّ‬ ‫عال‪.‬‬ ‫أن الناتج املحيل اإلجاميل والصادرات وإيرادات امليزانية مرتبطة بشكل‬ ‫‪xiv‬‬ ‫‪RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION‬‬ 1 DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RÉCENTS La croissance dynamique hors- globale a ralenti pour atteindre 3,0 % au T1-2023. Les hydrocarbures se poursuit au S1-2023 données d’éclairage nocturne suggèrent une crois- sance plus lente mais toujours dynamique de l’activité La croissance dynamique de la production hors hors hydrocarbures au T2-2023, tirée par une forte hydrocarbures s’est poursuivie au S1-2023, bien croissance dans les régions du centre-nord et du qu’à un rythme plus lent, soutenue par l’investis- nord-ouest (Figures 1 et 2). sement et la consommation publique. Le PIB hors La forte croissance de l’investissement hydrocarbures a augmenté de 4,3 % en 2022, soit le a stimulé les secteurs de la construction et de taux de croissance le plus élevé depuis 2015, et a l’industrie, tandis que la faiblesse des précipi- dépassé son niveau prépandémique. Avec une légère tations a limité la production agricole. Après un baisse de la production d’hydrocarbures (–0,6 %), la fort rebond en 2022, la croissance de la production croissance du PIB a atteint 3,2 %. La croissance dyna- agricole au T1-2023 a ralenti à 2,2 %, et le déve- mique hors hydrocarbures s’est prolongée au T1-2023 loppement des cultures était inférieur à la moyenne (+4,0% en g.a.). Stimulée par l’augmentation rapide historique à la fin de la récolte d’hiver (T2-2023), des salaires et des dépenses sociales, la consom- conséquence d’un déficit pluviométrique pen- mation publique a connu son taux de croissance le dant l’hiver dans la plupart des wilayas.1 Suivant la plus élevé en cinq ans (+3,0% en g.a.) et a compensé le ralentissement de la consommation privée (+2,1% 1 Les estimations satellitaires ASAP (Anomaly Hotspots en g.a.). La forte croissance de l’investissement au of Agricultural Production) produites par le Centre com- mun de recherche (CCR) de la Commission européenne T4-2022 s’est poursuivie au T1-2023 (+5,2% en g.a.), indiquent que les précipitations inférieures à la moyenne malgré un ralentissement attendu de l’investissement ont entraîné un développement des cultures céréalières public. Combinée à une augmentation de 1,4 % en inférieure à la moyenne dans la grande majorité des g.a. de la production d’hydrocarbures, la croissance wilayas. 1 L’investissement a soutenu FIGURE 1 •  …et les données d’éclairage FIGURE 2 •  la croissance hors hydrocarbures nocturne suggèrent un dynamisme au T1-2023… continu au T2-2023 15 20% Variation de l'intensité de l'éclairage 15% 10 Contribution à la croissance du PIB en 10% nocturne en g.a. 5 glissement annuel (pp,%) 5% 0 0% –5% –5 –10% –10 –15% T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 –15 2019 2020 2021 2022 2023 –20 Nord-Centre Nord-Est Nord-Ouest T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 Hauts Plateaux Moyenne 2019 2020 2021 2022 2023 Source : NASA et estimations de la Banque mondiale. Exportations nettes Consommation Investissement Note : Les données d’éclairage nocturne, corrigées de l’impact de l’activité gazière et Variation des Stocks Ecart stat. PIB pétrolière, sont des indicateurs avancés robustes de l’activité économique (Banque mondiale, 2023a). Les régions correspondent aux Espaces de Programmation Source : Office national des statistiques (ONS) et estimations de la Banque Mondiale. Territoriale (EPT). Une activité industrielle dynamique FIGURE 3 •  …mais n’a pas permis une reprise de FIGURE 4 •  a soutenu la croissance… l’industrie manufacturière publique 8 130 6 Production, indices 2017=100 120 4 110 Contribution à la croissance 2 du PIB en g.a. (pp,%) 100 0 90 –2 –4 80 –6 70 –8 60 2017 2018 2019 2020 2021 2022 –10 ISMMEE Agro-industrie Secteur manuf. –12 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 ISMMEE, EPE Agro-industrie, EPE Secteur manuf., EPE 2019 2020 2021 2022 2023 Source : ONS et estimations de la BM. Note : L’activité totale utilise le PIB réel et Agriculture Hydrocarbures Industrie & BTPH l’activité des EPE utilise l’indice de production industrielle. Les EPE représentent 29 Fiscalité & Services PIB % de l’activité manufacturière, et sont principalement actives dans les secteurs des écart ISMMEE (45 %), de l’agro-industrie (23 %) et des matériaux de construction (21 %). Source : ONS et estimations de la BM. croissance de l’investissement, l’activité de construc- compris les industries sidérurgiques, métalliques, tion s’est accélérée à 4,9 % en g.a. au T1-2023, mécaniques, électriques et électroniques (ISM- soutenant la reprise d’autres secteurs industriels, y MEE), de production de matériaux de construction, 2 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION de produits chimiques, d’eau et d’énergie, et de privé qui s’est entièrement redressée. Suivant la bois, liège et papier. Néanmoins, l’activité manu- dynamique de la consommation privée au T1-2023, facturière des entreprises publiques économiques l’activité des services commerciaux a également (EPE) est restée nettement inférieure à son niveau ralenti (+4,4 en g.a.), mais reste le principal contribu- prépandémique, contrairement à celle du secteur teur à la croissance (Figures 3 et 4). ENCADRÉ 1 : RATTRAPER LA TENDANCE DE CROISSANCE PRÉPANDÉMIQUE Comme dans le reste du monde, la pandémie de la COVID-19 a causé une forte récession en Algérie. Le PIB s’est contracté de 5,1 % en 2020 en raison notamment de la baisse de la consommation privée et de la diminution drastique de l’investissement. La production industrielle (–3,1 %) et les services (–4,3 %) ont été particulièrement touchés. La récession mondiale concomitante a réduit la demande et les prix des hydrocarbures, conduisant l’OPEP et l’Algérie à réduire leurs quotas de production de pétrole. Le PIB global et le PIB hors hydrocarbures de l’Algérie ont retrouvé leur niveau prépandémique en 2022. Le PIB des hydrocarbures a retrouvé son niveau prépandémique en 2021, et le PIB hors-hydrocarbures en 2022. La consommation privée s’est redressée en 2021 avec la réouverture de l’économie, soutenant la reprise des services en 2022. Bien que l’investissement public soit resté inférieur à son niveau prépandémique depuis 2020, la reprise de l’investissement privé a stimulé la production industrielle, qui a dépassé en 2021 son niveau de 2019. Le PIB pourrait dépasser sa tendance prépandémique en 2024, grâce à une production d’hydrocarbures plus importante que prévu. Bien que le PIB ait retrouvé son niveau prépandémique en 2022, les projections de la Banque mondiale suggèrent que le PIB réel équivaudrait en 2024 à ce qu’il aurait été suivant la tendance de croissance prépandémique. Malgré une nette reprise en 2021 et 2022, l’écart de production reste négatif et le PIB inférieur à son potentiel. Le PIB hors hydrocarbures aurait subi une perte à long terme due à la pandémie de COVID-19, répartie entre les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. En d’autres termes, la croissance devra être plus forte pour que le PIB hors-hydrocarbures atteigne le niveau qu’il aurait eu en l’absence de la pandémie de COVID-19. D’autre part, le fait que l’Europe ait cherché à diversifier son approvisionnement en gaz naturel a permis une augmentation de sa production en Algérie, permettant une stabilisation du PIB des hydrocarbures, rompant ainsi avec la tendance baissière qui prévalait avant la pandémie. L’écart de production est resté FIGURE 5 •  …tandis que le PIB réel pourrait FIGURE 6 •  légèrement négatif en 2022… rattraper sa trajectoire prépandémique en 2024 0,8 180 0,6 160 0,4 PIB réel, indices (2010=100) 0,2 140 Écart de production (%) 0,0 120 –0,2 100 –0,4 80 –0,6 60 –0,8 40 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 –1,0 –1,2 PIB PIB HH PIB hydrocarbures 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 PIB, contref. PIB HH, PIB hydrocarbures, contref. contref. Écart de production Écart hors hydrocarbures Source : ONS et projections de la BM. Source : ONS et estimations de la BM pour 2023. Note : Estimation de l’écart de Note : HH = hors hydrocarbures. Contref. = Contrefactuel, par rapport à une production sur la base des données 1974–2022 et des prévisions 2023–2025 à tendance prépandémique estimée à l’aide d’une extrapolation linéaire des l’aide d’un filtre Hodrick-Prescott (HP) avec un paramètre de lissage de 100. données 2016–2019. Développements économiques récents 3 Les baisses des quotas de l’OPEP FIGURE 7 •  FIGURE 8 • …tandis que la production de gaz ont limité la production et les a augmenté, malgré la baisse de la demande exportations de pétrole… extérieure 1 000 30 25 Milliards de mètres cubes 800 Milliers de barils par jour 20 600 15 400 10 5 200 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2e 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 2023 Production de gaz naturel Exportations par pipeline Production Exportation de pétrole Exportation de produits Consommation intérieure Exportations de GNL de pétrole brut brut et de condensats pétroliers raffinés Source : Joint Organisations Data Initiative (JODI), estimations de la BM. Note : Les Source : Banque d’Algérie (BdA) pour les exportations jusqu’au T3-2022, Organisation données présentées sont une moyenne mobile sur quatre trimestres afin d’éliminer des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour la production de pétrole brut, l’effet de la saisonnalité. La consommation intérieure est estimée comme la différence estimations de la BM utilisant les données Bloomberg de suivi des bateaux pétroliers entre la production brute et les exportations de gaz naturel liquéfié et par gazoduc, pour les exportations au T4-2022, T1-2023 et T2-2023. l’Algérie n’important pas de gaz naturel. La baisse de production du pétrole L’augmentation de la demande intérieure brut au S1-2023 contraste avec la surcompensant la forte baisse de la demande hausse de celle du gaz naturel extérieure, la production de gaz naturel a aug- menté au S1-2023. Après une expansion rapide et Les quotas de production ayant baissé, la produc- un pic en 2021 (+17,1 % en g.a.), la croissance de la tion et les exportations de pétrole ont diminué au production de gaz naturel a modérément ralenti en S1-2023. La production de pétrole a mis deux ans à 2022 (–3,4 %), bien qu’elle soit restée bien au-des- se remettre des baisses de quotas décidées pendant sus de son niveau prépandémique. Les exportations la pandémie de la COVID-19, atteignant son niveau par gazoduc ont chuté au S1-2023 (–15,4 % en g.a.), prépandémique au T2-2022. Depuis, l’OPEP a décidé notamment en raison de la baisse de la demande de réduire volontairement les quotas de production de européenne dans un contexte d’hiver plus doux,4 en pétrole pour soutenir les prix, l’Algérie réduisant son partie compensées par la hausse des exportations quota de 1055 kb/j en octobre 2022 à 1007 kb/j en de gaz naturel liquéfié (GNL) (+6,8 % en g.a.). Néan- novembre et à 959 kb/j en mai 2023. Le gouverne- moins, la production de gaz naturel a augmenté de ment a également annoncé une nouvelle réduction de 4,8 % en g.a. au S1-2023, suggérant une forte aug- 20 000 barils par jour pour le mois d’août 2023, rame- nant la production à 939 kb/j pour un mois.2 En raison 2 APS, 3 juillet 2023. de ces réductions, la production de pétrole a diminué 3 Rapport mensuel de l’OPEP sur le marché du pétrole, de 3,6 % en glissement trimestriel au T2-2023, et de 10 août 2023. 5,7 % par rapport au pic du T3-2022.3 Les données de 4 La consommation de gaz naturel en Europe a baissé suivi des navires pétroliers suggèrent cependant que d’environ 16 % en glissement annuel au cours de la sai- les exportations de pétrole brut sont restées stables son de chauffage 2022–23. L’utilisation résidentielle et commerciale a notamment été réduite par un hiver plus au S1-2023 et que les exportations de condensats ont chaud et des mesures d’économie de gaz, tandis que augmenté, ce qui suggère un déclin de la production la demande des secteurs de l’électricité et de l’industrie et des exportations de pétrole raffiné, renforcé par la a diminué en raison de la hausse des prix. (Rapport de hausse de la consommation intérieure (Figure 7). l’AIE sur le marché du gaz, T2-2023). 4 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION Les prix du gaz ont bondi à la suite FIGURE 9 •  …le gaz naturel venant à FIGURE 10 •  de la renégociation des contrats… représenter la majorité des exportations d’hydrocarbures 350 20 35 300 Prix en $ US, indices Q1-2019=100 30 Exportations, en milliards de $ US 250 15 25 200 20 % du PIB 10 150 15 100 10 5 50 5 0 0 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4e T1e T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 2023 Gaz naturel Prix pondéré Pétrole brut Exportations d'autres hydrocarbures Gaz Total (éch. dr.) Source : BdA et estimations de la BM pour le T4-2022 et T1-2023. Source : BdA et estimations de la BM pour le T4-2022 et le T1-2023. mentation de la demande intérieure, en cohérence La baisse des exportations avec le dynamisme de l’activité industrielle (Figure 8). d’hydrocarbures a réduit l’excédent La baisse des prix du pétrole et du gaz du compte courant au S1-2023 s’est combinée à celle des volumes exportés, entraînant une baisse marquée des exportations Sous l’effet de la baisse des exportations d’hydro- d’hydrocarbures. Le prix du pétrole brut algérien a carbures et hors-hydrocarbures, ainsi que de la culminé en juin 2022 à 126,7 $ US par baril, avant reprise des importations, l’excédent du compte cou- de diminuer progressivement à 83,7 $ US en août rant s’est réduit au S1-2023. Lors des cinq années 2023, dans un contexte de ralentissement de l’activité précédant la pandémie, le déficit du compte courant économique mondiale et d’introduction d’un plafond s’élevait en moyenne à 13 % du PIB, mais ce déficit est pour le prix du pétrole russe. D’autre part, les prix passé à 2,8 % en 2021 puis à un excédent de 9,8% du PIB des exportations de gaz sont régis par des contrats à en 2022, en raison des prix élevés du pétrole et du gaz plus long terme, ce qui, avant la guerre de la Russie naturel. La valeur des exportations hors hydrocarbures contre l’Ukraine, signifiait que les prix du gaz naturel a aussi augmenté de 27,9 % en 2022, sous l’effet de la suivaient les prix du pétrole avec un retard.5 Cepen- hausse des prix des engrais azotés et de l’ammoniac,7 dant, à partir de la mi-2022, la relation entre les prix corrélé avec les prix des hydrocarbures. De 12,1 G$ US du gaz naturel et ceux du pétrole a changé, alors que Sonatrach renégociait les contrats de livraison de gaz 5 Banque mondiale, Printemps 2022. avec ses partenaires européens,6 entraînant une aug- 6 Notamment avec les italiens ENEL et ENI, l’espagnol mentation marquée du prix du gaz naturel exporté par Naturgy, le français ENGIE. (Rapport annuel de Sona- gazoduc, qui a triplé entre le T4-2021 et le T4-2022. trach, 2022, p. 41). En l’absence d’informations publiques Au S1-2023, la baisse des volumes d’exportation de concernant les nouvelles conditions contractuelles, le pétrole et de gaz, celle des prix du pétrole et la baisse changement de relation entre les prix du pétrole et du gaz naturel signifie qu’il existe une incertitude quant à la attendue des prix du gaz naturel ont ainsi entraîné une dynamique des prix à l’exportation du gaz naturel algé- baisse de la valeur des exportations d’hydrocarbures rien après le T3-2022. de 7,7 G$ US au S1-2023 par rapport au S2-2022, 7 Représentant la majorité des exportations hors-hydro- passant de 32 à 24,4 G$ US (Figures 9 et 10). carbures de l’Algérie (Trademap.org). Développements économiques récents 5 La chute des prix des exportations FIGURE 11 •  ...et a été renforcée par une baisse FIGURE 12 •  d’hydrocarbures a entraîné une des prix des exportations hors baisse du compte courant au hydrocarbures S1-2023... 350 18 1,2 300 13 1,0 Indices T1-2019 = 100 250 8 0,8 200 Milliards US$ 3 0,6 150 –2 0,4 100 –7 50 –12 0,2 0 –17 0,0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 2023 Valeur des exportations HH Volume des exportations HH Exportations B&S Importations B&S Variation des réserves Prix des exportations HH Prix mondial des engrais Solde du compte Compte Termes de l’échange courant courant HH (éch. dr.) Source : ONS et estimations de la BM pour les prix et les volumes des exportations hors-hydrocarbures, Commodity Markets Outlook de la BM pour l’indice composite des Source : Fonds monétaire international (FMI), ONS et estimations BM. HH = hors prix des engrais. Les engrais azotés et l’ammoniac représentent autour de 33 et 20% hydrocarbures. des exportations hors-hydrocarbures, respectivement. au S2-2022, le surplus du compte courant est passé Haut Conseil pour la Régulation des Importations a été à 2,9 G$ US au S1–2023, la valeur des exportations créé. Les volumes d’importation étaient restés stables chutant (–23,6% en g.a.) tandis que les importations se en 2022 (–3,0 %), alors que les prix des marchandises redressaient (+5,1 %). L’effet de la baisse des exporta- avaient augmenté de 15,5%, entraînant une augmen- tions d’hydrocarbures a été accentué par la baisse des tation de 11,9% de la valeur des importations. Au prix des engrais, diminuant la valeur des exportations S1–2023, la facture des importations a augmenté de hors hydrocarbures, ainsi que par la reprise des impor- 6,9% en g.a., tirée par une forte augmentation des impor- tations d’équipements. En conséquence, les termes tations d’équipements (+20,2 % en g.a.), répondant à la de l’échange (ratio entre les indices de prix à l’expor- demande d’investissement, ainsi que par l’augmenta- tation et à l’importation) ont diminué au S1–2023, en tion des importations de biens de consommation non raison de la baisse des prix à l’exportation, après avoir alimentaires (+13,0 % en g.a.). En revanche, la baisse augmenté de 50 % en 2022. Néanmoins, l’excédent des prix mondiaux des céréales et des produits laitiers du compte courant a permis à l’Algérie de continuer a contribué à une diminution de la valeur des importa- d’accumuler des réserves de change, atteignant tions alimentaires (–2,9 % en g.a.) (Figures 13 et 14). 68,8 G$ US, soit 17,2 mois d’importations, en juin 2023, contre 61,7 G$ US à la fin-2022, soit 15,9 mois d’im- La baisse des recettes des portations de biens et de services (Figures 11 et 12). hydrocarbures exerce une pression L’augmentation des importations au sur le déficit budgétaire S1–2023 a été tirée par les biens d’équipements, répondant à la dynamique d’investissement, La chute des prix des hydrocarbures, dans un surcompensant la baisse des prix des denrées contexte d’augmentation de la masse salariale alimentaires importées. La réglementation relative dans la fonction publique, exerce une pression à l’importation de voitures a été assouplie, mais les autres mesures récentes de contrôle quantitatif et quali- 8 Rapport de suivi de la situation économique (Automne tatif des importations ont été maintenues,8 tandis qu’un 2021). 6 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION Les importations ont augmenté FIGURE 13 •  ...l’augmentation de l’investissement FIGURE 14 •  malgré la baisse des prix... domestique stimulant les importations d’équipements 170 20 15 Contribution à la variation du volume 150 10 Indice T1-2019 =100 5 des importations (pp) 130 0 110 –5 90 –10 –15 70 –20 –25 50 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 –30 2019 2020 2021 2022 2023 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 2019 2020 2021 2022 2023 Prix des produits laitiers Prix des céréales Prix à l'importation IPP, UE Produits alimentaires Produits bruts Importations, volume Imports, US$ Carburants Produits chimiques Produits manufacturés Machines et transports Source : ONS, Organisation de coopération et de développement économiques Total (OCDE) et Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Note : IPP, UE = Indice des prix à la production pour l’Union européenne. Source : ONS et calculs de la BM. sur le déficit budgétaire. Après avoir atteint 10,8% Néanmoins, la dette publique n’a aug- du PIB en moyenne au cours des cinq années précé- menté que modérément au S1–2023, tandis que dant la pandémie, le déficit budgétaire s’est réduit à l’épargne du Trésor auprès de la Banque d’Algérie 7,2% en 2021 du PIB puis à 2,9 % en 2022, en grande a continué d’augmenter. Après avoir culminé à partie grâce à l’augmentation des recettes d’hydro- 62,9 % du PIB à la fin-2021, la combinaison d’un déficit carbures, et malgré l’augmentation des dépenses en budgétaire plus faible en 2022 et d’une augmentation salaires et en transferts (+2,1 pp du PIB). En consé- significative du PIB nominal a conduit à une baisse quence, le déficit budgétaire hors-hydrocarbures du ratio dette sur PIB à 55,6 %.10 Au S1–2023, la dette s’est détérioré, passant de 19% en 2021 à 23,3 % du publique a augmenté de 4,3 % en termes nominaux, PIB. Au S1–2023, la chute des exportations d’hydro- financée par des émissions régulières de bons du Tré- carbures (–27,2 % par rapport au S2–2022) devrait sor, ce qui suggère une stabilisation relative du ratio entraîner une baisse proportionnelle des recettes dette sur PIB. Dans le même temps, l’épargne du Tré- budgétaires, renforcée par l’appréciation du dinar. sor auprès de la Banque d’Algérie, qui représentait D’autre part, les dépenses courantes devraient 10 % du PIB à la fin de 2022, a augmenté de 25 % entre continuer à augmenter, notamment sous l’effet de décembre 2022 et juin 2023.11 Elle est principalement la deuxième des trois augmentations annuelles des salaires dans la fonction publique et du coût crois- 9 Conformément à la Loi de Finances qui prévoit d’impor- sant des allocations de chômage,9 tandis que les tantes augmentations budgétaires pour le ministère des dépenses d’investissement devraient se redresser, finances, le ministère du travail, le ministère de l’intérieur comme annoncé dans la Loi de Finances 2023. Cela et le ministère de l’éducation. sera en partie compensé par l’augmentation des 10 La dette publique est détenue au niveau national, avec des échéances longues et des taux d’intérêt réels négatifs. recettes fiscales, résultant de la hausse des salaires, 11 La déconnexion apparente entre la trajectoire de la dette de la consommation, de l’investissement et des publique et de l’épargne, d’une part, et celle du déficit importations, ainsi que par l’augmentation importante budgétaire, d’autre part, pourrait être attribuée en par- des dividendes de la Sonatrach (Figure 15). tie à l’utilisation des liquidités des entreprises publiques Développements économiques récents 7 Des revenus des hydrocarbures en FIGURE 15 •  FIGURE 16 • …mais la dette publique n’a baisse au S1-2023 exercent une augmenté que modérément pression sur les finances publiques… 16 70 30 25 14 Contributions à la variation des 20 60 20 recettes budgétaires des 15 hydrocarbures (%, pp) 12 10 50 Mille milliards de DZD 10 5 10 % PIB 0 0 40 % du PIB –5 8 –10 –10 30 –15 6 –20 –20 20 –30 –25 4 2017 2018 2019 2020 2021 2022 S1- 2023 2 10 Volume d'exportation Prix à l'exportation 0 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 Politique de change Politique de revenus Solde budgétaire (éch. dr.) Recettes, hydroc. (éch. dr.) 2019 2020 2021 2022 2023 Source : Ministère des Finances (MdF), ONS, estimations BM pour le S1-2023. Dette, BdA Dette, banques Notes : La figure décompose la variation logarithmique des recettes budgétaires des Total (éch. dr.) Épargne (éch. dr.) hydrocarbures en ses composantes. La politique des recettes est définie comme la part des recettes d’exportation d’hydrocarbures qui revient au budget de l’État. Les estimations H1-2023 sont produites en supposant que la politique des recettes ne Source : FMI et estimations BM. Note : Sur l’axe de droite, les variables sont change pas par rapport à 2022. rapportées au PIB sur quatre trimestres glissants. ENCADRÉ 2 : LA DYNAMIQUE DES FINANCES PUBLIQUES DEPUIS 2020 Les finances publiques algériennes ont fortement réagi à la volatilité des prix du pétrole et du gaz pendant et après la crise du COVID-19, comme cela a été le cas ces dernières décennies. Suivant les prix mondiaux des hydrocarbures, qui ont été le principal déterminant des recettes budgétaires depuis plus de trente ans, les recettes budgétaires ont chuté fortement en 2020 (–14,6 %), avant une reprise encore plus marquée en 2021 et 2022 (+17,0 % et +43,5 %, respectivement). D’autre part, les dépenses publiques ont diminué (–8,5 %) en 2020 en raison de la réduction des investissements publics, avant de se redresser en 2021 et 2022 (+4,4 % et +25,3 %), emmenées par des augmentations importantes des salaires et des transferts. La diminution de 2020 évoque la consolidation de l’investissement public à la suite des krachs pétroliers de 2008 et 2015, tandis que l’augmentation subséquentes des dépenses courantes évoque celle de 2008–2012. (Figures 17 et 18, annexe 1.1.) La dynamique des dépenses en 2020–2022 est conforme à l’histoire récente : en période difficile, les dépenses courantes augmentent et celles d’investissement diminuent. La politique budgétaire est contracyclique si le déficit budgétaire augmente en période de ralentissement économique et diminue en période de reprise, contribuant ainsi à stabiliser le cycle économique. Les dépenses publiques en Algérie sont cycliquement neutres, ce qui signifie qu’en moyenne elles ne varient pas en fonction de la conjoncture. Cela se compare favorablement aux pays pairs, dont les dépenses sont plus procycliques, exacerbant les fluctuations du cycle économique. Cependant, cela dissimule une importante hétérogénéité. En Algérie, les dépenses courantes ont été utilisées de manière contracyclique au cours des deux dernières décennies, augmentant lorsque la production d’hydrocarbures tombe en dessous de son potentiel quand les quotas de l’OPEC baissent, suivant une baisse des prix du pétrole. Les dépenses d’investissement, en revanche, ont été fortement procycliques, diminuant lorsque les prix du pétrole et la production chutaient, abaissant les recettes budgétaires. (Voir annexe 1.2.) Les dynamiques divergentes des dépenses courantes et d’investissement reflètent et accroissent la rigidité des dépenses, augmentant la sensibilité du déficit aux prix des hydrocarbures. L’augmentation contracyclique des dépenses courantes peut soutenir les ménages en période de ralentissement économique, mais elle accroît la rigidité budgétaire, définie comme la part des dépenses publiques qui ne peuvent être facilement réduites, telles que la masse salariale ou les retraites. Bien que la part de dépenses rigides reste inférieure à celle des pays pairs, elle a augmenté depuis 2008, les dépenses d’investissement moins rigides ayant été remplacées par des dépenses courantes et de retraite, plus rigides. Par conséquent, les besoins de consolidation budgétaire exercent une pression croissante pour une réduction de l’investissement public, comme en 2020 et 2021. (Voir annexe 1.3) (suite à la page suivante) 8 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION ENCADRÉ 2 : LA DYNAMIQUE DES FINANCES PUBLIQUES DEPUIS 2020 (suite) Croissance du ratio recettes sur FIGURE 17 •  Croissance du ratio dépenses sur FIGURE 18 •  PIB hors hydrocarbures, 2000–2022 PIB hors hydrocarbures, 2000–2022 60 60 50 40 40 Points de pourcentage 20 30 Points de pourcentage 20 0 10 –20 0 –10 –40 –20 –30 –60 2000–2008 2008–2015 2015–2020 2020–2022 –40 2000–2008 2008–2012 2012–2021 2022 Revenus des Recettes Recettes =3>*19:9-;9< 8/01+2314+-*19:9-;9< fiscales hydrocarbures ?+-@3>*19:9-;9< non fiscales Dépenses courantes Dépenses d'investissement Source : MdF, ONS, estimations de la BM. Source: MdF, ONS, estimations de la BM. constituée du Fonds de Régulation des Recettes (FRR) céréales et de légumineuses, soutenu une apprécia- qui, après avoir été épuisé en 2017 puis en 2020, a été tion du taux de change et tandis que l’augmentation réalimenté en 2021 et 2022 (Figure 16). des prix des produits alimentaires et manufacturés importés ralentissait. Étant donné que les produits agricoles frais et les services sont plus susceptibles L’inflation reste élevée en 2023, d’être produits localement que les produits agroindus- tirée par le prix des produits triels et les produits manufacturés,13 leur plus grande agricoles contribution combinée à l’inflation (de 32 à 60 % entre le T4-2022 et le T2-2023) suggère que les facteurs L’inflation a atteint 9,7 % sur les huit premiers nationaux jouent maintenant un rôle plus important mois de 2023, celle des produits alimentaires dans la dynamique de l’inflation (Figure 19). atteignant 14,0 %. Après des années d’inflation Après que les autorités aient soutenu l’ap- relativement modérée, l’indice des prix à la consom- préciation du dinar au S2-2022 pour ralentir mation (IPC) a augmenté de 7,2 % en 2021, puis 9,3 % l’inflation importée, le taux de change s’est en 2022. Au cours des 8m-2023, l’inflation s’est accé- stabilisé au S1-2023. Après quatorze années consé- lérée à 9,7 %, celle des produits agricoles frais étant considérablement plus élevée (24,1 %), probablement pour financer le déficit en cours d’année. Par consé- en partie à cause de l’effet de la faible pluviométrie quent, l’accumulation de la dette publique est une sur la production agricole, avec un impact dispro- approximation imparfaite des besoins de financement portionné sur les ménages à faible revenu.12 Dans le budgétaire. même temps, la contribution des produits agroindus- 12 Ceux-ci dédiant une part plus importante de leurs reve- nus aux produits alimentaires. triels à l’inflation est tombée de 41,0 % au deuxième 13 Selon les tableaux entrées-sorties de l’ONS, seuls 13,4 % trimestre 2022 à 10,8 % au deuxième trimestre 2023 des produits frais et 2,1 % des services sont importés, et celle des produits manufacturés est restée stable, contre 29,5 % pour les produits alimentaires transformés les autorités ayant interdit les importations privées de et 63 % pour les produits manufacturés. Développements économiques récents 9 L’inflation est restée élevée, tirée FIGURE 19 •  …malgré l’appréciation délibérée FIGURE 20 •  par les produits agricoles frais… du dinar depuis juin 2022 pour limiter l’inflation importée 12 Taux de change, indices en base T1-2019 165 10 155 Croissance de l'IPC en g.a. et contributions (%, pp) 8 145 6 135 4 125 115 2 1O5 0 95 –2 85 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 2023 Produits agricoles Produits Produits DZD/US$ DZD/EUR frais agroindustriels manufacturés TCER indice TCEN indice Services IPC IPC hors-alimentaire Source : Investing.com, ONS et estimations BM. Note : TCER = taux de change effectif Source : ONS et estimations BM. réel, TCEN = taux de change effectif nominal. La croissance de la liquidité a FIGURE 21 •  …avec une croissance limitée du FIGURE 22 •  ralenti au T2-2022… crédit au secteur privé 20 5 Croissance et contributions, en g. a. (%,pp) Variation des créances du secteur bancaire 15 4 3 10 (Mille milliards de DZD) 2 5 1 0 0 –5 –1 –10 –2 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 2019 2020 2021 2022 2023 –3 2018 2019 2020 2021 2022 S1–2023 Monnaie en circulation Dépôts en M2 Banque d'Algérie Trésor public EPE M2 Crédit au secteur privé Secteur privé Autres secteurs Source : FMI et estimations BM. Source : FMI et estimations BM. cutives de dépréciation du taux de change, le dinar rapport au dollar américain. Comme le dinar a suivi s’est apprécié de 6,2 % par rapport au dollar améri- une trajectoire similaire par rapport aux monnaies uti- cain et de 4,0 % par rapport à l’euro au S2-2022, la lisées avec ses principaux partenaires commerciaux Banque d’Algérie cherchant à ralentir l’inflation impor- (dollar américain, euro, yuan), les taux de change tée. Au S1-2023, le taux de change du dinar s’est effectifs nominaux et réels (pondérés en fonction des stabilisé par rapport aux principales devises, alors échanges) se sont également renforcés au S2-2022, que la baisse des prix des hydrocarbures exerçait de avant de se stabiliser au S1-2023 (Figure 20). nouvelles pressions sur les équilibres extérieurs de La politique monétaire est restée inchan- l’Algérie et, au T3-2023, il s’est déprécié de 0,7 % par gée depuis l’augmentation du taux de réserves 10 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION obligatoires en avril 2023, mais la croissance bancaires passant de 19,6 % en g.a. au T1-2023 de la masse monétaire a ralenti au T2-2023. En à 10,4 % au T2-2023, en raison de la baisse des avril 2023, la Banque d’Algérie a réhaussé le taux dépôts d’hydrocarbures et de l’augmentation du de réserves obligatoires de 2 à 3 %, revenant ainsi taux de réserves obligatoires. La croissance du cré- au niveau prépandémique, afin de réduire les pres- dit au secteur privé est restée modérée, tandis que la sions inflationnistes. Entre-temps, la croissance de la croissance du crédit aux entreprises publiques s’est masse monétaire a ralenti, la croissance des dépôts légèrement accélérée (Figures 21 and 22). Développements économiques récents 11 2 PERSPECTIVES ET RISQUES L’activité hors hydrocarbures production de pétrole et de la demande européenne continuera à soutenir la croissance en gaz freinerait les exportations. La croissance du PIB devrait être plus forte En 2023, la croissance dynamique du secteur en 2024 et 2025, grâce à la reprise de la produc- hors hydrocarbures devrait contraster avec la tion agricole et de la production de pétrole brut croissance modérée de la production d’hydro- à la suite de celle des quotas de l’OPEP. La pro- carbures. Dans le scénario de base, la croissance duction d’hydrocarbures augmenterait modérément du PIB devrait atteindre 2,5 % en 2023, soutenue en raison de la remontée des quotas de l’OPEP et par les secteurs hors hydrocarbures (+2,7 %). Le PIB de celle de la demande de gaz en Europe. La crois- des hydrocarbures devrait augmenter modérément sance de l’investissement devrait rester robuste et (+1,6%), malgré la baisse de la production de pétrole, continuer à soutenir l’activité industrielle, étant tirée limitée par les quotas de l’OPEP. L’activité devrait être par le secteur privé dans un contexte de poursuite tirée par la croissance de l’investissement, certains d’une politique prudente d’investissement public. grands projets d’investissement dans les mines et le La consommation privée devrait ralentir modéré- transport allant de l’avant,14 stimulant les secteurs de ment, l’effet de base lié à la COVID-19 s’effaçant et la construction et de l’industrie. Dans un contexte de l’inflation élevée réduisant le pouvoir d’achat réel, et ralentissement de la consommation privée, la crois- la consommation publique aussi, dans le contexte sance du secteur des services devrait ralentir. Après d’un ralentissement de la croissance des dépenses que l’Algérie ait connu sa troisième sécheresse hiver- nale consécutive15, la production agricole devrait 14 Tels que le projet phosphate intégré (PPI) dans l’est algé- diminuer. Les exportations nettes contribueraient rien, et celui d’extraction de minerai de fer dans la wilaya négativement à la croissance, les investissements de Tindouf. et la baisse de la production agricole stimulant les 15 Centre commun de recherche de la Commission euro- importations, tandis que la baisse des quotas de péenne. 13 publiques. En conséquence, la croissance du secteur production agricole stimulant les importations des des services devrait ralentir. Dans l’hypothèse d’un produits alimentaires en 2023. Néanmoins, l’accumu- retour à des conditions climatiques normales, la pro- lation de réserves depuis 2021 a permis à l’Algérie de duction agricole se redresserait également. se constituer un coussin de sécurité, et il est attendu L’inflation devrait rester supérieure à 9 % que les réserves de changes se maintiennent entre en 2023 et diminuer progressivement en 2024 16 et 17 mois d’importations de biens et de services et 2025. L’inflation alimentaire étant plus élevée que entre 2023 et 2025. l’inflation globale, les ménages à faible revenu seront Sous l’effet de la baisse des recettes d’hy- particulièrement exposés à une baisse de leur pou- drocarbures et de l’augmentation des dépenses, voir d’achat. Cependant, les resserrements récents le déficit budgétaire devrait se creuser en 2023 des contrôles du prix des céréales et légumineuses et 2024 avant de se résorber. Les recettes des pourraient limiter les augmentations des prix des pro- hydrocarbures diminueraient en 2023 mais cela serait duits agroindustriels, exerçant plutôt une pression compensé par une hausse marquée des dividendes sur le coût des dépenses publiques de subventions de la Sonatrach. Néanmoins, la hausse importante universelles. L’inflation devrait diminuer progressive- des dépenses en salaires et une hausse modérée des ment en 2024 et 2025, à mesure que la pluviométrie dépenses d’investissement ferait augmenter le déficit retrouve un niveau normal, que la croissance de la budgétaire. En 2024, le retour à un niveau de divi- masse monétaire, celle des dépenses publiques et dendes modéré et la hausse continue des dépenses celle des prix alimentaires à l’importation s’atténue, et en salaires générerait une autre augmentation du défi- en raison de l’effet différé de l’appréciation du dinar. cit, avant une stabilisation en 2025, dans l’hypothèse Par ailleurs, la mise en œuvre de politiques qui ren- d’une politique de dépenses prudente. Ainsi, après forcent la compétition entre entreprises sur le marché une augmentation de 2,9 % du PIB en 2022 à 6,8 % en des biens et services, et qui renforcent la sécurité ali- 2023 et 8,9% en 2024, le déficit budgétaire global se mentaire face aux chocs climatiques, permettraient résorberait modérément en 2025. de limiter les hausses de prix à plus long terme. La dette publique devrait augmenter modé- rément, le Fonds de Régulation des Recettes finançant partiellement le déficit budgétaire. Les soldes budgétaires et extérieurs Dans le scénario de base, le ratio de la dette publique devraient se détériorer initialement, au PIB augmenterait de 5 points de pourcentage du puis se stabiliser PIB entre 2023 et 2025, pour atteindre 60,2 % du PIB en 2025. L’utilisation des fonds accumulés dans le La balance courante devrait rester positive en FRR permettrait de ralentir le rythme d’endettement 2024 et 2025, dans un contexte de croissance au cours de la période de projection, et les émissions limitée des exportations et des importations. régulières de bons du Trésor combleraient partielle- Avec la chute des prix des hydrocarbures et la dimi- ment les besoins de financement budgétaire. nution de la production de pétrole à la suite des réductions des quotas de l’OPEP, le compte cou- rant devrait passer d’un excédent record de 9,8 % La volatilité des prix du pétrole du PIB en 2022 à 2,8 % en 2023, avant d’atteindre rappelle l’impératif de diversification 1,4 % en 2024 et 0,5 % du PIB en 2025. La valeur des économique exportations d’hydrocarbures diminuerait sous l’effet conjugué de la baisse des volumes due à la hausse La croissance économique, ainsi que les soldes de la consommation domestique et de la baisse des budgétaire et extérieur, demeurent sensibles aux prix due au ralentissement de l’économie mondiale. fluctuations des prix des hydrocarbures. En 2022, Dans le même temps, la valeur des importations les prix élevés des hydrocarbures ont entraîné un augmenterait, l’investissement stimulant les importa- excédent record du compte courant et une réduc- tions d’équipements industriels et la faiblesse de la tion significative du déficit budgétaire. Avec la baisse 14 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION des prix des hydrocarbures, ces tendances devraient formel de devenir le moteur d’une croissance durable s’inverser en 2023. L’évolution des prix des hydro- et diversifiée reste essentielle à la performance et à la carbures représente un risque important pour les résilience de l’économie algérienne.17 perspectives de 2024 et 2025, tant à la hausse qu’à Au-delà de la sensibilité aux hydrocar- la baisse, en raison de la fragilité des perspectives bures, les phénomènes naturels extrêmes dans la mondiales, de l’incertitude entourant l’évolution de la région et l’expérience de l’Algérie soulignent les guerre de la Russie contre l’Ukraine, et de la résur- risques qu’elles font peser sur la croissance et le gence des conflits au Moyen-Orient. développement. Comme les autres pays d’Afrique La poursuite des réformes visant à encoura- du Nord, l’Algérie est exposée à plusieurs risques cli- ger l’investissement du secteur privé, la croissance matiques et géologiques, tels que les inondations, et la diversification est nécessaire pour améliorer les séismes et les sécheresses. Au cours des trois la performance et la résilience de l’économie. Les dernières années, les épisodes de sécheresse ont risques émanant des fluctuations des prix du pétrole notamment entraîné des répercussions marquées sur soulignent la nécessité d’améliorer durablement les la production et les prix alimentaires. Étant donné que équilibres macroéconomiques. La diversification des les phénomènes naturels extrêmes peuvent pertur- recettes d’exportation hors hydrocarbures et l’attrac- ber tous les secteurs de l’économie et mettre en péril tion des investissements étrangers amélioreraient la les gains durement acquis en matière de développe- résilience extérieure de l’Algérie face aux fluctuations ment, l’intensification de la réduction des risques de des prix du pétrole. Sur le plan budgétaire, la rigidité catastrophe, et leur financement, peut contribuer à accrue des dépenses courantes dans un contexte sauver des vies et à protéger la croissance, en s’ap- de volatilité des recettes d’hydrocarbures augmente puyant sur le cadre juridique algérien en matière de la pression pour mobiliser plus de recettes fiscales, gestion des risques de catastrophe. renforcer l’efficacité et l’efficience des dépenses de manière équitable, notamment celles de l’investisse- 16 Plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre ment public. Par conséquent, et conformément au du programme du Président de la République. Plan d’Action du Gouvernement de 2021,16 la poursuite 17 En outre, la production et la publication de données sur de la mise en œuvre des réformes visant à stimuler l’activité du secteur privé et la dynamique de l’informalité l’investissement privé et à permettre au secteur privé permettrait d’apprécier les progrès enregistrés. Perspectives et risques 15 TABLEAU DES INDICATEURS Projections 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 Production et prix PIB réel 1,0 –5,1 3,4 3,2 2,5 2,6 2,6 Hors hydrocarbures 2,7 –3,8 2,3 4,3 2,7 3,0 3,0 Hydrocarbures –4,9 –10,2 10,5 –0,6 1,6 0,8 1,0 Par habitant –1,0 –6,9 1,7 1,6 0,9 1,0 1,0 Indice des prix à la consommation (moyenne de la période) 2,0 2,4 7,2 9,3 9,5 8,6 7,9 PIB (en milliards de dollars courants) 171,8 145,7 163,4 195,0 216,4 234,0 245,1 PIB par habitant (US$) 3955,2 3292,9 3631,7 4265,6 4659,6 4958,8 5111,3 Production de pétrole brut (milliers de barils par jour) 1023,0 899,0 911,0 1020,0 976,2 1002,3 1039,0 Production de gaz naturel (milliards de m3) 86,1 87,7 102,8 99,2 103,4 107,7 112,2 Secteur extérieur Compte courant –9,9 –12,8 –2,7 9,8 2,8 1,4 0,5 Balance commerciale –9,1 –12,3 –1,6 11,5 4,0 2,6 1,6 Exportations de biens et services 22,4 17,1 25,5 35,4 27,3 24,9 23,9 Exportations d’hydrocarbures 19,4 13,7 20,8 30,5 23,1 20,5 19,1 Exportations hors hydrocarbures 3,1 3,4 4,6 4,9 4,2 4,4 4,8 Importations de biens et services 31,6 29,4 27,1 24,1 23,3 22,3 22,2 Réserves officielles brutes (mois d’importations) 14,0 13,7 12,5 15,8 16,4 16,9 16,7 Taux de change (dinar algérien par dollar US ; moyenne 119,4 126,8 135,1 142,0 de la période) Prix à l’exportation du Sahara Blend (US$/baril) 64,4 42,1 72,7 100,9 Finances de l’administration centrale Recettes publiques et subventions 32,2 30,5 29,9 34,2 32,8 29,0 27,9 Revenus des hydrocarbures a 13,0 10,4 11,8 20,4 19,0 14,7 13,9 Recettes hors hydrocarbures 19,2 20,1 18,1 13,8 13,8 14,3 14,0 Dépenses 37,8 37,3 33,7 34,9 39,7 38,0 36,0 Dépenses courantes 23,9 27,1 24,8 27,4 31,4 30,4 29,2 Dépenses en capital 13,9 10,2 8,9 7,5 8,2 7,6 6,8 Solde du compte spécial et interventions du Trésor 4,0 5,1 3,4 2,2 2,6 2,4 2,4 Solde budgétaire globalb –9,6 –11,9 –7,2 –2,9 –6,8 –8,9 –8,1 Solde budgétaire global primaire –9,0 –11,0 –6,5 –1,4 –5,4 –7,5 –6,6 Solde budgétaire global hors hydrocarbures –22,6 –22,3 –19,0 –23,3 –25,8 –23,7 –22,0 Dette totale de l’administration centrale 45,5 51,8 62,9 55,6 55,2 57,6 60,2 Dette intérieure 44,8 51,0 62,1 55,1 54,8 57,2 59,8 Dette extérieure 0,7 0,8 0,7 0,5 0,5 0,4 0,4 a Comprend les dividendes de Sonatrach et les recettes d’hydrocarbures transférées au fonds de régulation des recettes (FRR). b Comprend le solde du compte spécial et les interventions du Trésor. 16 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION ANNEXE 1 : ANALYSES EN FINANCES PUBLIQUES POUR L’ALGÉRIE  volution des finances publiques 1. É années 2000, atteignant 37 % du PIB en 2008, avant la algériennes, 2000 à 2022 chute des prix du pétrole qui les a fait tomber à 24 %. Elles sont tombées entre 10 et 15% du PIB au début Les finances publiques de l’Algérie ont été très des années 2010, avant de se redresser en 2022, où réactives aux prix du pétrole et du gaz au cours des elles ont atteint 24 % du PIB. Elles ont été principale- deux dernières décennies, leurs chutes entraînant ment tirées par les prix du pétrole et du gaz, tandis que des augmentations du déficit budgétaire. Après la baisse des volumes d’exportation a contribué néga- avoir enregistré un excédent budgétaire important tivement en moyenne, et la dépréciation du taux de entre 2000 et 2008, celui-ci s’est transformé en léger change positivement en moyenne. Parallèlement, les déficit budgétaire après la chute des prix du pétrole recettes fiscales sont restées relativement stables au pendant la récession de 2009, déficit qui s’est creusé cours des deux dernières décennies, entre 10 et 15 % après l’effondrement des prix du pétrole en 2014–2015. du PIB (entre 15 et 18 % du PIB HH). La baisse relative Les fonds accumulés dans le Fonds de régulation des des recettes s’est inversée en 2022, lorsque les prix du recettes ont été presque épuisés en 2017, ce qui a coïn- pétrole et du gaz ont augmenté de manière significative. cidé avec une forte augmentation de la dette publique Après une augmentation significative des dans le cadre du programme de financement moné- dépenses budgétaires dans les années 2000, taire de 2017–2019, représentant 32% du PIB de 2019, l’Algérie a engagé une consolidation significa- et du programme spécial de refinancement de 2021– tive des dépenses après 2008. Dans les années 2022. En 2022, les niveaux de la dette publique ont qui ont précédé le choc pétrolier de 2008, le gouver- diminué pour la première fois en dix ans, alors que les nement a augmenté les investissements publics pour prix du pétrole et du gaz ont augmenté et que le déficit financer de grands projets d’infrastructure (transport, budgétaire s’est considérablement réduit. eau et agriculture, logement) et une augmentation des Le prix des hydrocarbures a été le princi- transferts, tout en remboursant sa dette plus tôt que pal moteur des recettes budgétaires et a chuté prévu. Cependant, lorsque les prix du pétrole se sont après les chocs pétroliers de 2008 et 2014–2015, effondrés et que les recettes budgétaires ont chuté, avant de se redresser en 2022. Les recettes tirées l’Algérie a engagé une diminution relative des inves- des hydrocarbures ont augmenté rapidement dans les tissements publics mais a augmenté les embauches 17 Après des excédents budgétaires FIGURE 23 •  …conduisant à une accumulation FIGURE 24 •  dans les années 2000, la baisse des importante de dette publique recettes d’hydrocarbures a conduit intérieure à des déficits persistants dans les années 2010.… 18 70 16 80 80 60 70 70 14 60 60 50 % du PIB hors hydrocarbures 12 Mille milliards de DZD 50 50 10 40 % du PIB 40 40 % PIB 30 30 8 30 20 20 6 10 10 20 0 0 4 –10 –10 10 2 –20 –20 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022e 0 0 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Solde budgétaire (éch.dr.) Revenus des hydrocarbures Recettes fiscales Dépenses totales Dette publique, BdA Dette publique, banques Dette extérieure FRR (éch. dr.) Dette publique (éch. dr.) Source : MdF, ONS, calculs BM. Les variables sont présentées en part du PIB hors- hydrocarbures, afin d’éliminer les variations liées à la volatilité des prix du pétrole. Source : MdF, ONS, calculs BM. Les recettes budgétaires fluctuent FIGURE 25 •  …qui dépendent principalement des FIGURE 26 •  principalement suivant celles prix à l’exportation d’hydrocarbures… 80 budgétaires des hydrocarbures (%, pp) 60 Contribution à la variation des recettes 60 40 40 20 Points de pourcentage 20 0 0 –20 –20 –40 –60 –40 2001– 2009– 2015– 2017– 2021– 2008 2014 2016 2020 2022 –60 Volume d'exportation Prix à l’exportation 2000–2008 2008–2015 2015–2020 2020–2022 Politique de change Part des exportations Revenus des Recettes Recettes non Source : Ministère des Finances et ONS. hydrocarbures fiscales fiscales La figure présente la variation globale en pourcentage de la valeur en dinars des recettes d’hydrocarbures revenant au budget de l’État et la décompose entre ses Source : Ministère des Finances et ONS. quatre moteurs : le prix des hydrocarbures exportés, la quantité exportée, le taux de La figure présente la variation du ratio recettes sur PIB hors hydrocarbures et la change dinar – US$, et la part des exportations d’hydrocarbures en US$ revenant au décompose entre ses trois composantes. budget («politique des recettes»). et les salaires dans la fonction publique, ce qui a relative des dépenses courantes, qui a finalement été entraîné une hausse des dépenses courantes. Après inversée en 2022 pour financer l’augmentation des 2012, la consolidation des dépenses d’investissement salaires et des pensions de l’administration publique, s’est poursuivie et a été accompagnée par une baisse et des dépenses sociales. 18 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION D’importants efforts de FIGURE 27 •  (diminuer) la demande globale, une politique contracy- consolidation des dépenses ont été clique est souhaitable car elle contribue à stabiliser le consentis dans les années 2010 cycle économique. En revanche, une politique budgé- 60 taire procyclique exacerbera le cycle économique, en 50 réduisant la demande en période de ralentissement et 40 en l’augmentant en période de reprise. Points de pourcentage 30 20 La cyclicité des dépenses est mesurée 10 comme la corrélation entre la composante cycli- 0 que des dépenses et celle du PIB. Les composantes –10 cycliques des dépenses et du PIB sont mesurées –20 –30 en appliquant un filtre pour décomposer l’évolution –40 d’une variable en sa tendance à long terme (com- 2000–2008 2008–2012 2012–2021 2022 posante structurelle) et sa fluctuation à court terme Dépenses courantes Dépenses d'investissement (composante cyclique). Les dépenses sont qualifiées Source : MdF, ONS, calculs BM. de procycliques si leur composante cyclique présente Note: La figure présente la variation du ratio dépenses sur PIB hors hydrocarbures et une corrélation positive avec la composante cyclique la décompose entre ses deux composantes. du PIB, tandis qu’elles sont qualifiées de contracycli- ques si la corrélation est négative.  es dépenses budgétaires en 2. L Les dépenses globales de l’Algérie sont fonction du cycle économique acycliques, ce qui se compare favorablement aux pays pairs. Au cours des deux dernières décennies, L’évaluation de la relation entre la politique bud- la plupart des pays pairs ont affiché une forte procy- gétaire et le cycle économique nous permet de clicité des dépenses : ils ont dépensé plus pendant comprendre son rôle dans la stabilisation macroé- les périodes fastes et moins pendant les périodes conomique. La politique budgétaire est contracyclique difficiles. En Algérie, la corrélation entre la compo- si le déficit budgétaire augmente en période de ralentis- sante cyclique des dépenses et du PIB était de –0,05 sement économique et diminue en période de reprise entre 2002 et 2022, ce qui suggère que les dépenses économique. Étant donné qu’une réduction (augmen- étaient neutres sur le plan cyclique, une évolution tation) de la fiscalité ou une augmentation (réduction) significative par rapport aux schémas de dépenses des dépenses budgétaires sont censées augmenter procycliques des décennies précédentes. (Figure 28). FIGURE 28 • Les dépenses sont moins cycliques en Algérie que dans la plupart des pays pairs 0,8 Corrélation entre les composantes cycliques des dépenses et du PIB 0,6 0,4 0,2 0,0 –0,2 –0,4 Algérie Egypte Nigeria Angola Équateur Azerbaïdjan Turkménistan Iran Émirats Arabes unis Malaisie Mexique Arabie Saoudite Gabon Oman Russie Colombie Pays pairs structurels Pays pairs aspirationnels Source : MdF, ONS, estimations de la BM. Note : Les pays pairs sont des pays dont les économies présentent des similitudes en termes de taille, de niveau de développement et de rôle du secteur des hydrocarbures dans l’économie. Les pays pairs structurels ont des niveaux de revenus similaires, tandis que les pays pairs ambitieux ont des niveaux de revenus plus élevés. Annexe 1 : Analyses en finances publiques pour l’Algérie 19 Les dépenses d’investissement sont procycliques, mais les dépenses courantes sont FIGURE 29 •  contracycliques… 0,5 0,4 Corrélation entre les composantes 0,3 cycliques des dépenses et du PIB 0,2 0,1 0,0 –0,1 –0,2 –0,3 –0,4 Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses Dépenses totales courantes d'investissement totales courantes d'investissement totales courantes d'investissement Par rapport à l’écart de production Par rapport à l’écart de production Par rapport à l’écart de production du PIB total hors hydrocarbures des hydrocarbures Source : MdF, ONS, estimations de la BM. Les dépenses courantes ont été utilisées …par conséquent, la politique de FIGURE 30 •  de manière contracyclique au cours des deux dépenses a été acyclique dernières décennies, lorsque l’écart de PIB des 1,0 hydrocarbures s’est creusé. La corrélation entre 0,8 la composante cyclique des dépenses courantes et Corrélation entre les composantes cycliques des dépenses et du PIB 0,6 la composante cyclique du PIB est négative entre 0,4 2000 et 2022, ce qui suggère que les dépenses cou- 0,2 rantes ont eu un comportement contracyclique, dû à 0,0 l’augmentation de la masse salariale et des transferts –0,2 pendant les périodes de ralentissement. Cette relation –0,4 est due à la corrélation négative avec l’écart de PIB –0,6 des hydrocarbures, qui suggère que les dépenses –0,8 courantes ont été augmentées lorsque la production –1,0 d’hydrocarbures tombe en dessous de son potentiel 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 — quand les quotas de l’OPEC baissent, suivant une baisse des prix du pétrole. Dépenses Dépenses Dépenses Les dépenses d’investissement, en courantes d'investissement totales revanche, ont été fortement procycliques. La cor- Source : MdF, ONS, estimations de la BM. rélation entre la composante cyclique des dépenses Note: les coefficients présentés sont des moyennes glissantes, pour limiter l’effet des variations de court terme. en capital et la composante cyclique du PIB a été for- tement positive entre 2000 et 2022, ce qui suggère que les dépenses d’investissement ont eu un com- tion d’hydrocarbures et les recettes budgétaires ont portement procyclique. Cette relation est due à la chuté. Dans le second cas, la relation pourrait égale- fois à la corrélation positive avec l’écart de PIB des ment être due à l’effet des dépenses d’investissement hydrocarbures et l’écart hors hydrocarbures. Dans sur la croissance — la réduction des investissements le premier cas, les dépenses d’investissement ont publics pouvant entraîner un ralentissement de la été réduites lorsque les prix du pétrole, la produc- croissance. 20 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION 3. La rigidité des dépenses publiques d’intérêts ont diminué, passant d’un peu moins de 7,4% des dépenses en 2002 à moins de 1% en 2009, La rigidité des dépenses est définie comme la alors que l’Algérie remboursait sa dette par anticipa- somme des dépenses publiques qui sont suppo- tion. Puis, au cours des années 2010, la rigidité a aug- sées échapper au contrôle des décideurs poli- menté en raison de l’augmentation des dépenses en tiques, au moins à court terme. Si la part des salaires et de la Caisse Nationale des Retraites, attei- dépenses rigides ou incompressibles est élevée, la gnant 55,3 % des dépenses en 2021. politique budgétaire est moins à même de lisser le Néanmoins, la rigidité budgétaire est infé- cycle économique en réduisant les dépenses budgé- rieure à la moyenne des pays pairs. Par rapport taires pendant les périodes de reprise économique. aux pays pairs régionaux et aspirants (ayant une éco- Les salaires et rémunérations, les paiements d’in- nomie similaire, mais un PIB par habitant plus élevé) térêts et les dépenses des retraite et d’assistance pour lesquels des mesures de dépenses sont dispo- sociale sont supposées être des dépenses rigides et, nibles, l’Algérie n’affiche pas une rigidité budgétaire en Algérie, leur part a diminué de 50 % des dépenses particulièrement élevée, bien qu’elle consacre une (incluant celles des caisses de sécurité sociale) en part relativement importante de ses dépenses totales 2002 à 38 % en 2009. Notamment, les paiements aux salaires et aux retraites. La rigidité budgétaire s’est accrue FIGURE 31 •  …mais reste en dessous de FIGURE 32 •  ces dernières années… la moyenne des pays pairs 60% 80% 70% 50% 60% % des dépenses totales % des dépenses totales 40% 50% 40% 30% 30% 20% 20% 10% 10% 0% Algérie Azerbaïdjan Chili Colombie Équateur Kazakhstan Mexique Pérou Pologne Roumanie Thaïlande Arabie Saoudite (2020) Emirats Arabes Unis 0% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Salaires et compensations Paiements d'intérêts Pensions et aide sociale Source : MdF, ONS, estimations de la BM. Les dépenses de pension et d’aide sociale Salaires et compensations Paiements d'intérêts sont mesurées comme la somme des dépenses estimées des caisses de sécurité sociale, des pensions des moudjahidines, des subventions alimentaires et des Pensions et aide sociale Moyenne des pays pairs dépenses en santé, Les dépenses totales incluent donc celles qui sont faites par le biais de caisses de sécurité sociale. Source : MdF, FMI, estimations de la BM. Annexe 1 : Analyses en finances publiques pour l’Algérie 21 ANNEXE 2 : DERNIÈRES SECTIONS SPÉCIALES DES NOTES DE SUIVI DE L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE Automne 2022 : « Estimer l’activité La propension de la dépense publique à soutenir l’acti- économique à partir des données vité économique et à générer de l’activité économique d’éclairage nocturne » additionnelle est capturée par le multiplicateur de la dépense publique. Une analyse conduite sur les don- Les données sur l’éclairage nocturne sont un outil nées trimestrielles algériennes depuis 2000 trouve un désormais couramment utilisé pour évaluer l’activité faible effet multiplicateur de la dépense publique algé- économique. Depuis 2012, les données satellitaires sont rienne sur le PIB, notamment causé par l’effet d’une disponibles quotidiennement et sont accessibles au hausse sur la dégradation de la balance commerciale, public sur le site du Groupe d’observation de la Terre. résultant de son impact sur les importations. L’effet Pour l’Algérie, le lien empirique entre les données d’éclai- d’entrainement de la dépense sur la consommation pri- rage nocturne et l’activité économique est fort, autant vée est observé mais il est limité, tandis que l’analyse pour la production pétrolière (géolocalisée par les sites trouve un effet plus marqué de la dépense publique sur de torchage de gaz), la production gazière, et l’activité le secteur de la construction et les services non-mar- hors-hydrocarbures. La forte corrélation entre l’éclairage chands semblent. nocturne et l’activité hors hydrocarbures permet de mobi- liser ces données pour estimer le niveau récent de l’activité Printemps 2022 : « L’Algérie profite- économique, et de produire des estimations spatiali- t-elle de la montée des prix du gaz? » sées, en niveau et en dynamique de l’activité, utiles dans le cadre d’analyses de développement sectoriel ou local. Les prix à l’exportation du prix du gaz naturel algérien suivent une dynamique distincte des prix de référence Automne 2022 : « Estimation des du gaz sur les marchés internationaux. Ainsi, si le prix multiplicateurs de la dépense de référence du gaz Henry Hub a gagné près de 50 % budgétaire en Algérie » entre le T2 et le T3-2021, le prix à l’exportation du gaz naturel algérien n’a augmenté que de 0,5 % sur la La hausse marquée de la dépense publique en 2022 même période. En effet, ces prix sont établis contrac- pose la question de ses effets sur l’activité économique. tuellement, parfois sur le long-terme, et sur la base de 23 négociations bilatérales avec les acheteurs. En outre, Plateaux Centre est confrontée à un niveau de pri- un exercice de modélisation économétrique permet vation plus élevé. Les régions les plus vulnérables d’établir que le prix à l’exportation du gaz naturel algé- ont connu une amélioration plus rapide entre 2013 rien est caractérisé par une forte inertie, ainsi qu’un et 2019, montrant une convergence avec les régions arrimage retardé au prix du pétrole. Le modèle pré- plus riches. La santé et l’éducation sont devenues senté permet d’expliquer 88% de la variation des prix des dimensions plus importantes de la privation, sou- du gaz naturel exporté. lignant les priorités politiques pour le développement humain de l’Algérie. Printemps 2022 : « L’impact des facteurs macroéconomiques sur Automne 2021 : « Résilience de l’inflation en Algérie » l’Algérie face aux risques climatiques et de catastrophe naturelle » L’inflation est orientée à la hausse en 2021 et 2022, dans le monde comme en Algérie, mais les causes Le territoire algérien est exposé à un éventail de sous-jacentes varient selon les pays. En Algérie, la risques climatiques et géologiques, notamment dans hausse des prix qui a débuté en 2021 a été tirée par les zones urbaines, qui affichent une croissance celle des produits alimentaires. En outre, une modéli- démographique rapide et concentrent une part impor- sation de l’indice des prix à la consommation depuis tante de l’activité économique. Les inondations sont 2009 permet de déterminer que celui-ci est caracté- les catastrophes les plus fréquentes en Algérie, mais risé par une forte inertie à court terme mais que la les pertes économiques les plus importantes ont été dépréciation du dinar, l’augmentation du prix des pro- causées par les tremblements de terre. L’Algérie dis- duits importés, la hausse de la dépense publique et pose d’un cadre juridique moderne de gestion des la hausse de la monnaie en circulation expliquent risques de catastrophe (GRC), un cadre clair de prise plus de 40% de la variation de l’IPC après 2 ans. de décision en matière d’intervention d’urgence, et En outre, l’importance de ces facteurs varient selon reconnaît l’importance de protéger les infrastructures les catégories de biens et services, reflétant notam- stratégiques et les secteurs essentiels. De sérieux ment l’intensité de l’importation de ces produits et les efforts de réduction des risques ont été menés, sur- caractéristiques du marché algérien tant au niveau de tout dans la gestion des interventions d’urgence et la production que de la distribution. la reconstruction, au détriment de la prévention. De plus, le partage de l’information n’est pas systéma- tique, entraînant des incohérences, notamment dans Automne 2021 : « Évolution de la prévention des catastrophes, et l’application de la pauvreté non monétaire et des la législation GRC peut être améliorée. Des efforts inégalités en Algérie » importants devraient encore fournis pour la réduction et la gestion globale et intersectorielle des risques cli- L’indicateur de la pauvreté multidimensionnelle s’est matiques et de catastrophe. amélioré en Algérie entre 2013 et 2019, traduisant des progrès dans toutes ses dimensions : éducation, santé et conditions de vie. Bien que l’Algérie affiche Printemps 2021 : « Effets de des résultats honorables dans la région MENA, et la COVID-19 sur les inégalités dans malgré des améliorations notables, la pauvreté mul- la région MENA et en Algérie » tidimensionnelle varie considérablement selon les régions et entre les zones rurales et urbaines. Les Les résultats d’enquêtes menées dans la région régions du Nord-Centre et du Nord-Est sont confron- Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) confir- tées à des niveaux de privation inférieurs à ceux ment que les individus les plus pauvres déclarent du reste du pays, tandis que la région des Hauts dans une plus grande proportion une détérioration 24 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – POURSUIVRE L’EFFORT DE DIVERSIFICATION de leurs conditions de vie depuis le début de la crise système de santé algérien. Bien qu’officiellement du COVID-19. Malgré l’absence de données récentes le nombre de cas et de décès reste bas, la pan- sur le bien-être des ménages en Algérie, les caracté- démie a mis en exergue les limites du système de ristiques des individus vulnérables suggèrent que les santé. Un double fardeau de maladies transmis- inégalités y ont également augmenté. Ceux-ci sont sibles et non-transmissibles, ainsi que des moyens plus à risque de contracter le COVID-19 ou de perdre limités, suggèrent en effet un besoin de le renforcer. leur emploi durant la pandémie, disposent dans Bien que celui-ci bénéficie d’un soutien financier de moindres proportions d’une protection sociale public important et nécessite relativement peu de adéquate, et risquent d’être affectés disproportion- dépenses individuelles, et bien que l’espérance de nellement par les ajustements macroéconomiques vie et la maîtrise des maladies non-transmissibles et fiscaux en cours. Une reprise durable et inclusive soient comparables aux pays pairs, les résultats nécessitera donc d’offrir aux plus vulnérables l’oppor- en matière de santé restent en deçà de ceux des tunité de récupérer ce qu’ils ont perdu. pays à revenu moyen-élevé, particulièrement en matière d’équité des conditions de santé de la mère et de l’enfant. Un besoin de moyens physiques et Printemps 2021 : « Vers une réforme humains, et d’une meilleure répartition de la couver- équitable du système de santé algérien » ture santé, représentent des défis majeurs. Enfin, la baisse du financement public et de la capacité du Les conséquences de la pandémie COVID-19 ont système de santé présente des risques pour la rési- montré la nécessité d’une réforme équitable du lience du système de santé. Annexe 2 : Dernières sections spéciales des notes de suivi de l’économie algérienne 25 BIBLIOGRAPHIE Algérie Presse Service https://​en​e​r​gy​.ec​.eu​ r​o​pa​.eu​/sy​s​t​em​/fi​l​es​/20​2​ R​e​p​o​r t​%20​on​%20​E​ 3​–​05​/Qu​a​r ​t​e​r​ly​%20​ e​ u​r​o​p​ • «Pétrole : L’Algérie réduit sa production de 20 000 an​%20​G​as​%20​M​a​r​k​e​ts​%20​r​e​p​o​r t​%20​Q4​%20​2​ bpj supplémentaires en août». 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