DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE ‫اﻟﻣﻧدوﺑﯾﺔ اﻟوطﻧﯾﺔ ﻟﻸﺧطﺎر اﻟﻛﺑرى‬ Délégation Nationale aux Risques Majeurs DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une assistance technique de la Banque mondiale au gouvernement algérien sur la gestion des risques de catastrophe (GRC). Il répond à une demande d’appui de l’Algérie en vue d’établir un diagnostic sur cette thématique, se basant sur une revue documentaire ainsi que sur des entretiens avec les parties prenantes algériennes. Ce diagnostic a permis d’identifier des domaines d’actions prioritaires pour la GRC en Algérie. ‫اﻟﻣﻧدوﺑﯾﺔ اﻟوطﻧﯾﺔ ﻟﻸﺧطﺎر اﻟﻛﺑرى‬ Délégation Nationale aux Risques Majeurs ©2023 Banque mondiale Banque internationale pour la reconstruction et le développement Groupe de la Banque mondiale 1818 H Street, NW Washington, 20433, États-Unis d’Amérique Téléphone : +1-202-473-1000 Site internet: www.worldbank.org Certains droits réservés. Ce document est le fruit du travail accompli par les services de la Banque mondiale et la Facilité Mondiale pour la Prévention des Catastrophes et le Relèvement (GFDRR) avec le concours de contributeurs externes. Les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans cet ouvrage ne reflètent pas nécessairement les opinions des organisations partenaires de la Banque mondiale, de la GFDRR, des Administrateurs de la Banque mondiale ou des gouvernements qu’ils représentent. 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Unsplash.com TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS........................................................................................................................................ IV REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................... V ACRONYMES.............................................................................................................................................VII RÉSUMÉ ANALYTIQUE ...............................................................................................................................1 EXECUTIVE SUMMARY ............................................................................................................................. 6 ‫ملخص تنفيذي‬............................................................................................................................................11 INTRODUCTION ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE ........................................................................ 15 DIAGNOSTIC..............................................................................................................................................17 1. Profil des risques climatiques et de catastrophe ...................................................................................... 19 2. Impacts financiers et économiques des catastrophes en Algérie.........................................................29 3. Cadre normatif et coordination institutionnelle pour la gestion des risques climatiques et de catastrophe.................................................................................................................................................................33 4. Connaissance des risques et systèmes d’information..............................................................................41 5. Réduction des risques ........................................................................................................................................ 47 6. Services hydrométéorologiques et climatiques et systèmes d’alerte précoce ................................55 7. Préparation, réponse et relèvement ............................................................................................................... 61 8. Protection financière et assurance face aux risques.................................................................................65 DOMAINES D’ACTION PRIORITAIRES ...................................................................................................71 ANNEXES................................................................................................................................................... 75 Annexe 1 : Cartographie des acteurs................................................................................................................... 75 Annexe 2 : Liste des principaux textes normatifs en lien avec la gestion des risques de catastrophe (GRC) en Algérie.........................................................................................................................................................95 Annexe 3 : Tendances historiques et projections climatiques.................................................................... 98 Annexe 4 : Plan national climat  : Impacts du changement climatique par secteurs et mesures d’adaptation .............................................................................................................................................................102 Annexe 5 : Orientations stratégiques et objectifs de la Stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations à l’horizon 2030 (SNPGRI)..................................................................106 Annexe 6 : Profil de risque de la wilaya d’Alger.............................................................................................. 110 Annexe 7 : Rapide état des lieux de la législation et réglementation en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme pour la prévention et réduction des risques de catastrophe..................... 117 BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................................... 119 i LISTE DES CARTES Carte 1 : Densité de population en 2020................................................................................................................23 Carte 2 : Concentration du bâti.................................................................................................................................23 Carte 3 : Carte des zones à risque d’inondations (MRE 2015).........................................................................25 Carte 4 : Carte de la sismicité historique en Algérie...........................................................................................26 Carte 5 : Classification sismique des wilayas d’Algérie..................................................................................... 27 Carte 6 : Aléa sismique ................................................................................................................................................ 27 Carte 7 : Réseau d’observation météorologique géré par l’ONM : a) stations de surface du réseau synoptique ; et b) stations de sondage en altitude.............................................................................................56 Carte 8 : Évolution des isolignes 300 mm entre les périodes 1942-1989 et 1965-2004...................... 98 Carte 9 : Évolution des températures maximales moyennes durant la saison des pluies (juin‑septembre).............................................................................................................................................................99 Carte 10 : Précipitations moyennes entre septembre et mai........................................................................ 101 Carte 11 : Extension urbaine (1985-2015)............................................................................................................. 110 Carte 12 : Infrastructures exposées aux risques d’inondations......................................................................114 Carte 13 : Zones exposées aux risques d’inondations.......................................................................................114 Carte 14 : Population exposée aux risques d’inondations................................................................................115 Carte 15 : Susceptibilité aux glissements de terrain dans la wilaya d’Alger..............................................116 Carte 16 : Risques associés à une élévation du niveau de la mer de 1,5 mètre.........................................116 ii DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE LISTE DES DIAGRAMMES Diagramme 1 : Répartition des catastrophes enregistrées (données EM-DAT 1954-2022)..................20 Diagramme 2 : Répartition des personnes affectées par type de catastrophe (données EM-DAT 1954-2022) .....................................................................................................................................................................20 Diagramme 3 : Répartition des décès par  type de catastrophe (données EM-DAT 1954-2022)........20 Diagramme 4 : Répartition des dommages économiques par type de catastrophe (données EM-DAT 1954-2022)......................................................................................................................................................................20 Diagramme 5 : Nombre de feux par entre 1985 et 2022...................................................................................21 Diagramme 6 : Surfaces brûlées chaque année entre 1985 et 2022.............................................................21 Diagramme 7 : Évolution des températures mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 4.5).............. 100 Diagramme 8 : Évolution des températures mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 8.5)............. 100 Diagramme 10 : Évolution des précipitations mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 4.5)............ 101 Diagramme 11 : Évolution des précipitations mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 8.5)............. 101 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Catastrophes enregistrées dans la base de données EM-DAT (1954-2022)......................... 19 Tableau 2 : Moyenne annuelle des impacts des catastrophes enregistrées dans la base de données EM-DAT (1954-2022)....................................................................................................................................................20 Tableau 3 : Zones côtières érodées dans les pays du Maghreb.......................................................................23 Tableau 4 : Moyens disponibles pour la lutte contre les feux de forêt...........................................................63 Tableau 5 : Nomenclature des dépenses et des recettes du Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs................................................................................................................................67 iii AVANT-PROPOS Ce rapport présente les résultats du Diagnostic sur la Gestion des Risques Climatiques et de Catastrophes en Algérie, une étude réalisée conjointement par le Gouvernement algérien et la Banque mondiale, dans le cadre d’une assistance technique qui s’est déroulée entre 2021 et 2023. Il est le fruit de la revue exhaustive de plus de 500 documents, d’une série d’ateliers de concertation multi-acteurs organisés en 2021, ainsi que d’entretiens avec les équipes de la Délégation nationale aux risques majeurs et l’ensemble des parties prenantes engagées dans la gestion des risques de catastrophes en Algérie. A l’échelle mondiale, les catastrophes exacerbent les vulnérabilités des populations, entravent les perspectives de développement et peuvent compromettre les acquis de nombreuses années d’efforts. A l’instar d’autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’Algérie est exposée à une multitude d’aléas, tels que les inondations, les séismes, et les feux de forêts. L’urbanisation rapide, la littoralisation, et le changement climatique contribuent à accroître les impacts humains et économiques de ces catastrophes. Ce diagnostic dresse un profil des risques auxquels le pays est confronté et estime leur impact sur le développement socio-économique. Ainsi, les dommages engendrés par les inondations et les séismes pourraient coûter au pays, en moyenne par année, plus de 0,7 % du PIB. Le rapport dresse, également, un état des lieux des initiatives déployées par le Gouvernement algérien en matière de gestion des risques. Ce diagnostic a permis d’identifier des domaines d’actions prioritaires et d’initiatives qui pourraient être engagées avec les partenaires internationaux. Nous espérons poursuivre cette collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment par le biais de partenariats stratégiques, d’échanges de bonnes pratiques et de consolidation des capacités nationales, en vue de renforcer la résilience de l’Algérie face aux risques de catastrophes et aux défis climatiques. Professeur Hamid Afra Kamel Braham Délégué national aux risques majeurs Représentant résident en Algérie Ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales Banque mondiale et de l’Aménagement du territoire Gouvernement algérien iv DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE REMERCIEMENTS La préparation de ce rapport et l’élaboration de génie parasismique (CGS), l’Agence nationale ce diagnostic ont été réalisées conjointement par d’urbanisme (ANURB), l’Agence spatiale le Gouvernement algérien et la Banque mondiale algérienne (ASAL), et l’Institut national de la dans le cadre d’une collaboration étroite entre cartographie et de la télédétection (INCT). les deux institutions et en consultation avec une Le rapport a bénéficié des contributions des multitude de parties prenantes algériennes. experts suivants de la Banque mondiale: Oscar Le comité de rédaction de ce rapport est Ishizawa Escudero (spécialiste principal en constitué de : Professeur Hamid Afra, Délégué gestion des risques de catastrophe), Reda national aux risques majeurs (MICLAT), Karima Aboutajdine (spécialiste en financement des Ben Bih (spécialiste principal en gestion des risques), Sandrine Jauffret (spécialiste principale risques de catastrophe, Banque mondiale), en gestion des ressources naturelles), Andrea Philipp Petermann (spécialiste principal en Kutter (spécialiste principale en gestion des gestion des risques de catastrophe, Banque ressources naturelles), Keiko Sakoda (spécialiste mondiale), Lucile Gingembre (consultante senior principale en gestion des risques de catastrophe), en gestion des risques de catastrophe, Banque Steven Rubinyi (spécialiste en gestion des risques mondiale) et Cyril Gourraud (consultant senior de catastrophe), Rob Pilkington (spécialiste en résilience urbaine, Banque mondiale). principal en finance urbaine), Samir Bennegadi (spécialiste en énergie), António Correia Du côté du gouvernement, cette initiative a (consultant en résilience urbaine), Alice Soares été pilotée par le Ministère de l’Intérieur, des (consultante senior en hydrométéorologie), Collectivités locales et de l’Aménagement du Theresa Abrassart (consultante en gestion des territoire (MICLAT), à travers la Délégation risques de catastrophe), Ghizlane Aqariden nationale aux risques majeurs (DNRM), avec (consultante senior en communication), Lara les contributions des institutions algériennes Loussert (consultante en gestion des risques de suivantes : la Direction générale de la protection catastrophe, Banque mondiale), Joaquín Muñoz civile (DGPC), le Centre de recherche en Díaz (consultant en gestion des risques de astronomie astrophysique et géophysique catastrophe), Rafael Van der Borght (consultant (CRAAG), le Ministère des Finances à travers la en gestion des risques de catastrophe), Gabriel Direction générale des relations économiques et Ferneini (consultant), Pol Nadal (consultant en financières extérieures (DGREFE), le Ministère gestion des risques de catastrophe), Samia de l’Agriculture et du Développement Rural Bensouieh (assistante au programme), Victoria (MADR) à travers la Direction générale des Bruce-Goga (assistante de programme), Fella forêts (DGF), le Ministère des Ressources en eau Damerdji (adjointe au programme) et Priyantha et de la Sécurité hydrique (MRESH) avec l’appui Jayasuriya Arachchi (assistante de programme). de l’Agence de gestion intégrée des ressources Ce rapport a été rendu possible grâce à l’appui en eau (AGIRE) et de l’Agence nationale des financier et technique fourni par la Facilité ressources hydrauliques (ANRH), le Ministère mondiale pour la réduction des catastrophes et des Transports à travers l’Office national de la le relèvement (GFDRR) et le gouvernement du météorologie (ONM), le Ministère de l’Habitat, Japon. de l’Urbanisme et de la Ville (MHUV) à travers le Centre national de recherche appliquée en Table des matières v Le comité de rédaction souhaite également Banque mondiale), Lia Sieghart (chef de service remercier les personnes suivantes pour leur au pôle mondial d’expertise en « Environnement, soutien et leurs précieuses observations: Kamel ressources naturelles et économie bleue » pour Braham (représentant résident de la Banque la région MENA, Banque mondiale), Carole mondiale en Algérie), Emmanuel Cuvillier (ancien Megevand (chef de secteur, développement représentant résident de la Banque mondiale en durable pour les pays du Maghreb, Banque Algérie), Marianne Grosclaude (chef de service mondiale), Ouahiba Meddour-Sahar (Salva au pôle mondial d’expertise en « Développement Terra), et Quentin Delvienne (ONF International). urbain, gestion des risques de catastrophe, La Banque mondiale remercie également ses résilience et foncier » pour la région Moyen- pairs examinateurs pour leurs commentaires : Orient et Afrique du Nord [MENA], Banque Rolando Duran (spécialiste principal en gestion mondiale), Jaafar Friaa (ancien chef de service des risques de catastrophe, Banque mondiale) au pôle mondial d’expertise en « Développement et Augustin Maria (spécialiste principal en urbain, gestion des risques de catastrophe, développement urbain, Banque mondiale). résilience et foncier » pour la région MENA, vi DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE ACRONYMES ACC Adaptation au Changement Climatique ADE Algérienne des eaux AGIRE Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau ANAAT Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité des territoires ANBT Agence nationale des barrages et transferts ANC Agence nationale du cadastre ANCC Agence nationale des changements climatiques ANN Agence nationale pour la conservation de la nature ANP Armée nationale populaire ANRH Agence nationale des ressources hydrauliques ANURB Agence nationale de l’urbanisme APC Assemblée Populaire Communale ARV Analyse de risques et vulnérabilité ASAL Agence spatiale algérienne ASGA Agence du service géologique de l’Algérie BM Banque mondiale BMS Bulletin Météo Spécial BNEDER Bureau national d’études pour le développement rural BUR Biennal Update Report/Rapport Biennal actualisé CAAT Compagnie algérienne des assurances CAT-NAT (Assurance) catastrophes naturelles CC Changement Climatique CCE Compagnie centrale de réassurance CCRNTM Commission de communication liée aux risques naturels et technologiques majeurs CDER Centre de développement des énergies renouvelables CENAC Centre national de coordination CIGEC Comité interministériel de gestion des catastrophes CGS Centre national de recherche appliquée en génie parasismique CMI Center for Mediterranean Integration/Centre pour l’Intégration en Méditerranée CNCRE Conseil national consultatif des ressources en eau CNERIB Centre national d’études et de recherches intégrées du bâtiment CNESE Conseil national économique, social et environnemental CNL Commissariat national du littoral CNIG Conseil national de l’information géographique vii CNM Comité national climat CNPF Commission nationale de protection des forêts CRA Croissant-Rouge algérien CRAAG Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique CRSTRA Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides CRTI Centre de recherche en technologies industrielles CSE Conseil supérieur de l’eau CSGCL Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales CTC Organisme national de contrôle technique de la construction DA Dinar algérien DGF Direction générale des forêts  DGPC Direction générale de la protection civile DGREFE Direction générale des relations économiques et financières extérieures DGRSDT Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique DNRM Délégation nationale aux risques majeurs EM-DAT Emergency Events Database/Base de données sur les situations d’urgence FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FMI Fonds monétaire international GGR Groupe génie rural GIZ Agence de coopération internationale allemande GRC Gestion du risque de catastrophe International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies/ IFRC Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge INCT Institut national de la cartographie et de la télédétection INPE Institut national de perfectionnement de l’équipement MADR Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural MATE Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement (ex- appellation) MCG Modèles de circulation générale MDN Ministère de la Défense nationale MEER Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables MEM Ministère de l’Énergie et des Mines MESRS Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique MF Ministère des Finances MHUV Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville MH Ministère de l’Hydraulique MICLAT Ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire MNS Ministère de la Numérisation et de la Statistique MNT Modèles numériques de terrain MPTTN Ministère de la Poste et des Télécommunications viii DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE MT Ministère des Transports MTP Ministère des Travaux publics, et des Infrastructures de Base OMM Organisation météorologique mondiale ONA Office national de l’assainissement ONEDD Observatoire national de l’environnement et du développement durable ONM Office national de la météorologie ONS Office national des statistiques ORSEC Organisation des secours OSS Observatoire du Sahara et du Sahel PAC Protocole d’alerte commun/Plans d’aménagement côtiers PACMA Plan d’aménagement côtier de la métropole d’Alger PDARE Plan directeur d’aménagement des ressources en eau PDAU Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme PGPR Plan général de prévention des risques PIB Produit intérieur brut PNUD Programme des Nations unies pour le développement PPRI Plan de prévention des risques d’inondation POS Plan d’occupation des sols RCP Trajectoires représentatives de concentration (Representative Concentration Pathway en anglais) RPA Règlement parasismique algérien RPOA Règlement parasismique applicable aux ouvrages d’art SAP Système d’alerte précoce SIG Système d’information géographique SNAT Schéma national d’aménagement du territoire SNGIZC Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières SNPGRI Stratégie nationale de prévention et de gestion du risque d’inondations à l’horizon 2030 UAR Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance UE Union européenne Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion UN-SPIDER des catastrophes et des interventions d’urgence USD United States Dollar/dollar américain ix © Paolofina1973 | Dreamstime.com RÉSUMÉ ANALYTIQUE Ce diagnostic sur la gestion des risques climatiques et de catastrophe en Algérie a été élaboré dans le cadre d’une assistance technique de la Banque mondiale au gouvernement algérien. Il présente un profil rapide des risques auxquels fait face le pays, décrit l’impact macroéconomique des catastrophes, couvre les avancées faites en Algérie ainsi que les défis persistants dans le cycle de la gestion du risque de catastrophe (GRC). Ce document vise principalement à fournir un état des lieux sur la GRC en Algérie et identifie un certain nombre de domaines d’actions prioritaires en vue de renforcer la résilience en Algérie. Cette analyse, élaborée à travers une collaboration étroite entre la Banque mondiale et la Délégation nationale aux risques majeurs (DNRM) du Ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire (MICLAT) – algérien, est le fruit de la revue exhaustive de plus de 500 documents, d’un atelier de concertation multiacteurs (réalisé à distance par visioconférence) en juillet 2021, d’entretiens bilatéraux tenus entre mars et octobre 2021, avec la Délégation nationale aux risques majeurs (DNRM) et l’ensemble des parties prenantes de la GRC en Algérie. Une première version a été finalisée en novembre 2021, puis affinée en 2022 et 2023 à partir des commentaires formulés par les parties algériennes lors de discussions complémentaires ou reçus par courrier électronique, ainsi que des recommandations d’experts de la Banque mondiale. Profil des risques climatiques et de aux inondations, aux séismes, et aux feux de catastrophe forêt s’élèvent en moyenne à 255 millions USD par an (dont 70 % sont affectés aux inondations).1 L’Algérie est confrontée à un large éventail Il convient de souligner que l’impact de risques de catastrophes liées aux aléas économique des catastrophes historiques ne naturels ; particulièrement dans les zones reflète que partiellement les risques auxquels urbaines du nord du pays, caractérisées par est exposé le pays. Les évaluations probabilistes une croissance démographique et économique indiquent en effet que les pertes potentielles liées rapide. Des années 1950 à nos jours, les aux catastrophes pourraient atteindre 0,7 % du inondations ont été le plus fréquemment PIB par an en moyenne2, soit quasiment le double enregistrées. Les séismes ont toutefois causé de la moyenne historique. Ceci s’explique en des pertes économiques plus importantes et grande partie par le potentiel dévastateur d’un affecté un plus grand nombre de personnes. événement sismique majeur en contexte urbain L’État algérien estime que depuis une quinzaine et en particulier sur la capitale. d’années, les dépenses engagées pour faire face 1  Soit 545 milliards de dinars algériens sur la période 2004-2019 (1 USD= 133,566 DA, FMI, avril 2021). Source : Algérie. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, (2021 p. 40). 2  Cf. les résultats de l’analyse macro-économique à la section 3. 1 Le changement climatique contribuera à exacerber Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques de la variabilité des conditions hydrométéorologiques, Catastrophe (2015), et avant lui le cadre d’action augmentera la fréquence et l’intensité des de Hyogo (2005), l’accord de Paris pour le Climat phénomènes météorologiques extrêmes et (2015), ainsi que le Nouveau Programme pour les accélèrera l’élévation du niveau de la mer. Un certain Villes – Habitat III (2017). nombre de facteurs associés au changement Cependant, les textes d’application et les climatique dont l’aggravation du stress hydrique, instruments de mise en œuvre font défaut. la dégradation du couvert végétal et des sols, la Il est fréquent que les textes d’application tardent désertification, la perturbation des zones côtières à être adoptés ou, lorsque ceux-ci existent, que leur et des milieux marins, impacteront la vulnérabilité application soit problématique. À titre d’exemple : des populations et des secteurs clés comme sur les 15 plans généraux de prévention des risques l’agriculture, l’eau ou la santé. L’érosion côtière, liée (PGPR) prévus par la loi-cadre (2004), seul un a à l’élévation du niveau de la mer, à l’extraction de été adopté5 ; le taux de couverture de l’assurance sable et à la littoralisation du développement urbain catastrophe naturelle (Cat-Nat) reste faible entraîne également d’ores et déjà des coûts directs malgré son caractère obligatoire ; les prescriptions importants, s’élevant à 313 millions USD par an, soit réglementaires relatives à la prise en compte 0,2 % du PIB3. des risques dans la construction, la planification Cadre institutionnel et normatif territoriale et l’urbanisme n’ont pas permis d’empêcher la multiplication de constructions L’Algérie dispose d’un cadre normatif moderne privées non conformes aux normes de construction de gestion des risques, accordant une priorité et/ou dans les zones à risques. importante à la prévention. Le dispositif législatif et réglementaire en la matière est constitué d’une Il est nécessaire, pour garantir la cohérence de multitude de textes, à large portée, comprenant ce vaste ensemble normatif et stratégique ainsi non seulement une loi-cadre adoptée en 20044, des qu’une mise en œuvre effective et articulée, textes réglementaires relatifs à l’organisation de la d’améliorer la coordination entre les différents préparation et de la réponse face aux catastrophes, secteurs et niveaux administratifs. En ce sens, au financement des risques ou aux normes de la réglementation prévoit un certain nombre de construction parasismique, mais aussi de multiples mécanismes intersectoriels6. Cependant, le degré lois et décrets sectoriels, dans des domaines tels d’opérationnalisation de ces différents mécanismes que l’aménagement du territoire, la gestion de l’eau est variable. La coordination interministérielle ou des forêts ou la valorisation du littoral. Le pays a en matière de GRC reste relativement ad-hoc également adopté de nombreuses politiques, plans et essentiellement centrée sur la coordination et stratégies (tels que le Plan national climat 2020- en temps de crises, plutôt que sur les aspects 2030, le Plan national sécheresse, la Stratégie de prévention ou de relèvement. L’ancrage de nationale de prévention et de gestion des risques la DNRM au sein du ministère de l’Intérieur est d’inondations à l’horizon 2030, etc.) qui visent à un atout important pour la mise en place d’une guider la mise en œuvre des efforts pour renforcer politique nationale intégrée et coordonnée de la résilience du pays face aux risques climatiques et gestion des risques, mais la DNRM manque de catastrophe. Cette panoplie de textes constitue encore de moyens pour assumer ses fonctions. De un socle général solide permettant d’asseoir la plus, compte tenu des liens étroits entre risques politique de GRC et de renforcement de la résilience de catastrophes et changement climatique, les en Algérie. L’Algérie est pleinement engagé dans initiatives de prévention des risques pourraient tous les accords-cadres internationaux en lien à être plus étroitement coordonnées avec celles la gestion des risques de catastrophe, à savoir le menées pour l’adaptation face au changement 3  The World Bank and the National Oceanographic Center (NOC) of the United Kingdom. 2021. Disappearing Coasts: Coastal Erosion and its costs in the Maghreb. 4  Loi n° 04-20 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes. 5  Il s’agit du « Plan général de prévention des risques radiologiques et nucléaires », adopté par le Décret exécutif n° 17-126 du 28 Joumada Ethania 1438 correspondant au 27 mars 2017, précisant le dispositif de prévention des risques radiologiques et nucléaires ainsi que les moyens et les modalités de lutte contre ces sinistres lors de leur survenance. Il faut noter, de plus, qu’au moment de l’élaboration de ce rapport, les projets des PGPR Séismes, Inondations, Feux de Forêts, Désertification, Sécheresse, Risques climatiques extrêmes, Risques industriels et énergétiques, Risques sanitaires ont été élaborés.  6  Tels que le Comité intersectoriel chargé d’assister la Délégation nationale aux risques majeurs (DNRM), le Comité interministériel de gestion des catastrophes (CIGEC), les Commissions de wilaya et communales chargées des plans ORSEC, la Commission nationale de protection des forêts (CNPF), le Commissariat national du littoral (CNL), etc. 2 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE climatique, sous la houlette du Comité national techniques, particulièrement dans le domaine de la climat. Le changement climatique mériterait sismologie, du génie parasismique, de l’observation également d’occuper une place plus proéminente satellitaire, ou encore de la désertification. Dans ce dans le cadre normatif national. cadre, la maximisation de l’utilisation des résultats de la recherche dans les programmes de GRC, Connaissance des risques et systèmes ainsi que le partage d’information entre le monde d’informations académique et les organisations et institutions De nombreuses évaluations de risques ont été gouvernementales pourraient être largement réalisées par les secteurs et se penchent sur des bénéfiques. risques spécifiques. Ainsi, une analyse de risques Réduction des risques et vulnérabilité au changement climatique a été menée pour les secteurs agricole et forestier ainsi La notion de prévention des risques a été qu’une étude de sensibilité à la désertification et introduite pour la première fois dans le cadre à la dégradation des terres pour la mesure des normatif algérien à la suite du tremblement de indicateurs de neutralité carbone. En 2015, le terre d’El Asnam en 19807. Le cadre normatif ministère des Ressources en Eau (ex-appellation) et stratégique a accordé une place de plus en a réalisé, avec l’appui de l’Union européenne, une plus importante à la prévention et à la réduction évaluation nationale du risque d’inondations qui a des risques à mesure que les catastrophes se permis d’identifier près de 865 sites à risque, ainsi sont produites. De multiples évolutions ont que la cartographie de la vulnérabilité de la zone ainsi été enregistrées, en particulier en matière côtière algéroise face au changement climatique. d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de L’Algérie dispose également de nombreuses études construction. Ainsi, le cadre normatif et juridique et travaux de cartographie relatifs au risque a été renforcé par l’introduction du Règlement sismique, et notamment des études de microzonage parasismique algérien (RPA) en 1981, puis par pour une cinquantaine d’agglomérations et près de l’obligation de prise en compte des risques dans 1 700 études géotechniques détaillées. De plus, les instruments de planification du territoire et le pays a acquis une expérience non négligeable d’urbanisme, l’élaboration et la mise en œuvre dans l’exploitation des données issues du système de plans généraux de prévention de risque pour spatial national pour la GRC, qu’il s’agisse de chaque aléa identifié par la loi n° 04-20. l’évaluation des dégâts résultant d’inondations, de Néanmoins, la mise en œuvre des nombreuses feux de forêt, ou d’invasions acridiennes. dispositions existantes se heurte à de Il convient maintenant de poursuivre et multiples difficultés, tels que : la définition d’approfondir les travaux d’analyse des risques des rôles et responsabilités, l’articulation des climatiques et de catastrophe afin d’orienter initiatives multisectorielles et la coordination, plus précisément la planification et les et la mobilisation de ressources financières investissements, notamment au niveau local. suffisantes pour la réduction des risques. Des actions de sensibilisation, particulièrement Les plus prégnantes portent sur le manque de face au risque d’inondations ou de feux de forêt, procédures, d’instruments techniques, de guides contribueraient également à renforcer la culture méthodologiques, de mécanismes de suivi- du risque auprès du public. Par ailleurs, un effort évaluation, et de connaissance des risques. supplémentaire devra être fait sur la consolidation, L’absence d’instrument ou mécanisme spécifique la standardisation et l’institutionnalisation du au financement de la réduction des risques de partage des informations, actuellement dispersées catastrophe, à l’échelle nationale ou à celle des entre de multiples institutions clés dans la gestion wilayas, constitue un handicap certain pour le des risques. Ceci pourrait passer par la mise en financement d’actions dans ce domaine. place de plateformes de Systèmes d’information On relève tout de même que depuis une vingtaine géographique (SIG) communes intégrées et d’années des programmes d’envergure nationale l’adoption des protocoles standards pour l’échange ont été mis en œuvre pour réduire les risques. de données, a fortiori en temps réel. Enfin, le secteur Parmi les initiatives les plus significatives, l’on académique et de la recherche algérien a depuis peut citer8 : le programme d’investissement pour les années 1980 développé de grandes capacités la lutte contre les inondations (années 2000), 7  Décret n° 85-232 en 1985 relatif à la prévention des risques de catastrophes. 8  Algérie. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, 2021. 3 action renforcée par l’adoption en 2020 d’un plan chargé d’assurer la mission de surveillance de l’aléa interministériel visant à appuyer la mise en œuvre sismique et d’alerter les autorités dès la survenance de la Stratégie nationale de prévention et de gestion d’événement de magnitude supérieure à 3, à l’aide des risques d’inondations ; le programme national d’un réseau de stations sismiques télémétrées de reboisement, mis en œuvre depuis l’an 2000 dont couvrant essentiellement la région nord du pays, une partie était destinée à la protection de bassins très sismogène. versants ; le programme de renouveau rural 2009- Face à la multiplicité des parties prenantes, 2014, qui a permis de lutter contre la dégradation des l’institutionnalisation de la coordination et de terres, la désertification et la sécheresse ; le barrage la collaboration institutionnelles en matière de vert pour lutter contre la désertification ; le dispositif services et systèmes hydrométéorologiques et de prévention et de lutte contre les feux de forêt ; le d’alertes précoces, doit encore être renforcée.10 programme d’équipements publics et de logements Le partage de données hydrométéorologiques entre sociaux destinés à renouveler le parc vieillissant les acteurs n’est en effet pas toujours normalisé des villes et à éliminer les nombreux bidonvilles ni régulier. Du fait du manque de couplage entre afin de réduire une partie de la vulnérabilité de systèmes de prévisions météorologiques et l’environnement bâti à divers risques (inondations hydrologiques, aucun système de prévision des et sismiques). On note également l’investissement crues ne permet aujourd’hui d’anticiper la survenue réalisé dans la réduction du risque sismique à d’inondations majeures en Algérie. Les modèles l’échelle nationale pour trois services essentiels hydrométéorologiques de simulation et prévision avec le confortement des bâtiments de la Direction sont basés dans leur majorité, sur des séries et des générale de la protection civile (DGPC) (terminé), des observations décennales ou centennales, parfois hôpitaux et des écoles publiques (en cours)9. incomplètes, sans prise en compte des effets du Services et systèmes changement climatique. hydrométéorologiques et d’alertes précoces L’efficacité du système d’alerte précoce (SAP) Les institutions algériennes responsables pourrait être améliorée par l’intégration de de la fourniture de services et des systèmes l’information existante sur les différents aléas, hydrométéorologiques et d’alertes précoces l’institutionnalisation du partage d’information disposent de moyens techniques et humains grâce à des protocoles clairs et la mise en développés, mais bénéficieraient du renforcement place de bases de données communes. De plus, et de la modernisation de ces capacités. L’Office à l’exception des alertes météo, dont les seuils national de la météorologie (ONM) a la capacité sont scientifiquement définis et la procédure de d’exécuter des modèles régionaux à haute résolution déclenchement et de diffusion est arrêtée avec pour les prévisions à court et moyen terme (entre 1 les pouvoirs publics, un manque de clarté subsiste et 3 jours) et saisonnières. Cependant, son réseau quant aux seuils et à leur définition, aux conditions, d’observation reste trop limité et ne dispose modalités et procédures de déclenchement et de pas de radars météorologiques, essentiels pour diffusion d’alertes pour différents aléas et différentes la surveillance et la prévision immédiate et à zones géographiques. Les mesures à appliquer à tous très court terme (jusqu’à 12 h) des événements les niveaux (national, régional et local) en cas d’alerte météorologiques violents. L’Agence nationale des doivent être mieux définies. Des systèmes locaux ressources hydrauliques (ANRH), responsable des d’alerte précoce contre les inondations et de gestion prévisions et évaluations hydrologiques, dispose d’un de crues sont en développement et permettront de réseau composé en grande partie d’équipements tirer des leçons apprises en vue de l’extension du classiques, qui est en phase de modernisation. système au niveau national, en accordant la priorité Le ministère de l’Agriculture et du Développement aux zones à haut risque identifiées dans l’évaluation Rural intervient, à travers la Direction générale nationale sur les inondations11. des forêts (DGF), dans la gestion, la prévention, la Préparation et réponse surveillance et la première intervention sur les feux de forêt. Le Centre de recherche en astronomie Un cadre décisionnel clair existe pour la gestion de astrophysique et géophysique (CRAAG) est lui l’urgence en Algérie. La loi n°04-20 fournit le cadre général relatif à la préparation et la réponse face 9  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 10  Notamment entre le ministère des Transports/ l’ONM, le ministère de l’Hydraulique, l’ANRH, l’Agence nationale des barrages et des transferts, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le ministère des Travaux Publics et des Infrastructures de Base. 11  Ces réalisations seront liées au développement en cours de Plan de prévention du risque inondation pour 16 sites pilotes à haut risque. 4 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE aux catastrophes et est complétée par des textes depuis 200413, le taux de couverture reste faible d’application adoptés récemment (décret n° 19-59 (8 % des propriétés industrielles et commerciales ; et arrêtés du 22 février 2021). Ces textes précisent 4 % des habitations ; 1 % des activités agricoles sont les modalités d’élaboration, de déclenchement et de actuellement assurées). En cas de catastrophe, les mise en œuvre des plans d’organisation des secours sinistrés continuent de compter sur les ressources (ORSEC), élaborés aux niveaux national, inter-wilaya, de l’État, leurs propres ressources ou la solidarité de la wilaya, de la commune et du site sensible, selon familiale, plutôt que sur l’assurance. une approche harmonisée et articulée sur l’ensemble Pour pallier la différence entre fonds de réserve du territoire algérien. disponibles et besoins et face à la faible pénétration Les autorités algériennes ont beaucoup investi de l’assurance, l’État est souvent contraint dans le renforcement et la modernisation des d’adopter une approche réactive en cas de capacités humaines, procédures et matériels pour catastrophe, octroyant des aides supplémentaires la gestion des urgences. Les moyens de première selon des mécanismes conçus ex-post, via des intervention disponibles pour la lutte contre les feux allocations budgétaires tributaires de l’espace de forêt restent toutefois insuffisants au regard budgétaire disponible (loi de finances, fonds de l’étendue du domaine forestier national et de la spéciaux d’urgence, réaffectations budgétaires, complexité du relief. La DGPC poursuit ses efforts etc.). Ces allocations établies ex-post ne couvrent de recrutement et de formation de son personnel par ailleurs que les événements de gravité moyenne afin d’assurer une couverture optimum du territoire à sévère. national. De plus, le Centre national de coordination Jusqu’à présent, il n’existe pas d’instrument (CENAC) permet à la DGPC de disposer d’un outil ou de mécanisme spécifique visant à financer lui conférant une vision centrale sur les moyens expressément les efforts de réduction des risques de opérationnels au sein de l’État-major. La mise en catastrophe. Les dépenses affectées à la prévention place prévue dans le décret n° 19-59 de plateformes restent faibles au regard de celles allouées à la numériques aux niveaux du ministère de l’intérieur, réponse et à la reconstruction. Cependant depuis des collectivités locales et de l’aménagement du 1990, les études sur les risques technologiques territoire (MICLAT), de chaque wilaya et de chaque majeurs, puis plus généralement depuis 2020, commune devrait améliorer la qualité de la réponse les études sur les risques majeurs et les études opérationnelle de façon significative. géotechniques d’urbanisme14 sont éligibles à une Financement des risques et assurances prise en charge par le Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs. De surcroit Le pays dispose de mécanismes pour financer la d’autres mécanismes financiers visant à appuyer réponse et la reconstruction après la survenance le développement durable pourraient fournir des de catastrophes12, mais les ressources restent financements pour la prévention. insuffisantes et l’assurance Cat-Nat demeure encore marginale. En 2018, le solde du Fonds de Les constats énoncés ci-dessus concernant les calamités naturelles et de risques technologiques défis et les opportunités liés à la gestion des majeurs avoisinait les 112 millions USD, soit moins risques climatiques et catastrophe ont permis de de la moitié de ce que l’État dépense en moyenne dégager un certain nombre de domaines d’action annuellement pour faire face aux catastrophes prioritaires pour le renforcement de la résilience (255 millions USD) et environ 10 % seulement des en Algérie. Ces domaines d’action prioritaires pertes moyennes annuelles potentielles (celles- visent à alimenter le dialogue sur de potentiels axes ci s’élevant à 1,2 milliard USD). En outre, malgré de collaboration entre le gouvernement algérien et le caractère obligatoire de l’assurance Cat-Nat ses partenaires. 12  À savoir le « Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs » ainsi que la « Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales » (CSGCL) au niveau local. 13  Année d’entrée en vigueur de l’ordonnance relative à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à l’indemnisation des victimes, publiée en 2003. 14 Décret 90-402 du 15 décembre 1990 portant organisation et fonctionnement du fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs, modifié et complété; Arrêté interministériel du 25 novembre 2020, modifiant et complétant l’arrêté ministériel correspondant au 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor n° 302- 042 intitulé « Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs ». 5 EXECUTIVE SUMMARY The Algeria Disaster Risk Management Diagnostic risks to which the country is exposed. Probabilistic was developed as part of World Bank technical assessments indicate that potential losses from assistance to the Algerian government. The disasters could average around 0.7% of GDP per year2, diagnostic offers a concise overview of the country’s nearly double the historical average. This is largely due disaster risk profile, delves into the macroeconomic to the devastating potential of a major seismic event implications of disasters, outlines Algeria’s in an urban context, particularly in the capital city. advancements in disaster risk management (DRM), and highlights ongoing challenges within the DRM Climate change will contribute to exacerbating sector. This report aims to provide a comprehensive the variability of hydrometeorological conditions, analysis of Algeria’s DRM sector and identify key increasing the frequency and intensity of extreme priority areas to enhance the country’s resilience. weather events, and accelerating sea-level rise. Several factors associated with climate change, This diagnostic was developed through a robust including worsening water stress, degradation of partnership between the World Bank and the vegetation and soils, desertification, disruption of National Delegation for Major Risks (DNRM) under coastal and marine environments, will impact the the Algerian Ministry of Interior, Local Authorities vulnerability of populations and key sectors such and Territorial Development (MICLAT) from 2021 to as agriculture, water, and health. Coastal erosion, 2023. It represents the culmination of an extensive linked to sea-level rise, sand extraction, and the review of over 500 documents, a comprehensive coastal expansion of urban development, is already multi-stakeholder consultation workshop conducted incurring significant direct costs, amounting to USD in July 2021, and bilateral interviews held between 313 million per year, equivalent to 0.2% of GDP.3 March and October 2021 with the DNRM and all DRM stakeholders in Algeria. An initial version was Institutional and Regulatory Framework completed in November 2021, which was further refined in 2022 and 2023 based on feedback Algeria has a modern normative framework for received from Algerian counterparts through risk management that places significant emphasis additional discussions, email correspondences, and on prevention. The legislative and regulatory recommendations from World Bank experts. framework in this regard consists of a multitude of broad-ranging texts. These include not only a Climate and Disaster Risk Profile framework law adopted in 20044 but also regulatory texts related to disaster preparedness and response, Algeria faces a wide range of disaster risks risk financing, and seismic construction standards. associated with natural hazards, particularly Additionally, there are numerous sectoral laws and in the urban areas of the northern part of the decrees in areas such as land use planning, water country, which are characterized by rapid and forest management, and coastal development. population and economic growth. From the 1950s The country has also adopted numerous policies, to the present day, floods have been the most plans, and strategies, such as the National Climate frequently recorded disasters. However, earthquakes Plan 2020-2030, the National Drought Plan, have caused more significant economic losses and the National Strategy for Flood Prevention and affected a larger number of people. The Algerian Management by 2030, and others, which aim to government estimates that for the past fifteen guide the implementation of efforts to enhance the years, expenditures incurred to address floods, country’s resilience to climate and disaster risks. earthquakes, and forest fires have averaged USD 255 million per year, with 70% allocated to flood- This array of regulations and policies constitutes related initiatives.1 a strong foundational basis for the Disaster Risk Management (DRM) policy and resilience It is essential to highlight that the economic impact strengthening in Algeria. Algeria is fully committed of historical disasters only partially reflects the to all international frameworks related to disaster 1  This is equivalent to 545 billion Algerian dinars over the period 2004-2019 (1 USD = 133,566 DZD, IMF, April 2021). Source: Algeria. White Paper on the Impact of Climate Change in Algeria, (2021 p. 40). 2  Refer to the results of the macroeconomic analysis in Section 3 3  The World Bank and the National Oceanographic Centre (NOC) of the United Kingdom. 2021. “Disappearing Coasts: Coastal Erosion and its Costs in the Maghreb.” 4  Law No. 04-20 on the Prevention of Major Risks and Disaster Management. 6 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE risk management, including the Sendai Framework instance, a risk and vulnerability analysis related to for Disaster Risk Reduction (2015), the earlier Hyogo climate change was carried out for the agricultural Framework for Action (2005), the Paris Agreement and forestry sectors, as well as a study on on Climate Change (2015), as well as the New Urban sensitivity to desertification and land degradation Agenda - Habitat III (2017). for measuring carbon neutrality indicators. In 2015, the Ministry of Water Resources (former name) However, there are shortcomings in the conducted a national flood risk assessment with the implementation texts and tools. It is common for support of the European Union, identifying nearly implementation texts to be delayed or, when they 865 high-risk sites and mapping the vulnerability of exist, their application can be problematic. For the Algiers coastal area to climate change. Algeria example, out of the 15 general risk prevention plans also has numerous studies and mapping work (PGPR) mandated by the framework law (2004), related to seismic risk, including microzonation only one has been adopted.5 The coverage rate of studies for around fifty urban areas and nearly natural disaster insurance (Cat-Nat) remains low 1,700 detailed geotechnical studies. Moreover, the despite being mandatory. Regulatory requirements country has gained significant experience in using related to risk considerations in construction, data from the national space system for disaster territorial planning, and urban development have risk management, including assessing damages not effectively prevented the proliferation of non- resulting from floods, forest fires, or locust invasions. compliant private constructions and developments in high-risk areas. It is now crucial to continue and deepen the analysis of climate and disaster risks to provide more To ensure coherence within this extensive precise guidance for planning and investments, normative and strategic framework and to achieve especially at the local level. Awareness-raising effective and coordinated implementation, it efforts, particularly regarding the risk of floods or is necessary to improve coordination between forest fires, would also contribute to enhancing different sectors and administrative levels. risk awareness among the public. Furthermore, The regulation outlines several intersectoral additional efforts should be made to consolidate, mechanisms6; however, the operationalization standardize, and institutionalize the sharing of of these mechanisms varies. Interministerial information, which is currently dispersed among coordination in disaster risk management (DRM) various key institutions involved in risk management. remains relatively ad-hoc and primarily focused This could involve the establishment of integrated on coordination during times of crisis rather than common Geographic Information System (GIS) prevention or recovery aspects. The anchoring of platforms and the adoption of standard protocols the National Delegation for Major Risks (DNRM) for data exchange, especially in real-time. Lastly, within the Ministry of the Interior is an important the Algerian academic and research sector has asset for establishing an integrated and coordinated developed substantial technical capabilities since national risk management policy, but the DNRM still the 1980s, particularly in the fields of seismology, lacks the necessary resources to fulfill its functions. earthquake engineering, satellite observation, and Furthermore, given the close link between disaster desertification. In this context, maximizing the use of risks and climate change, risk prevention initiatives research findings in DRM programs and facilitating could be more closely coordinated with those information sharing between the academic world undertaken for climate change adaptation under and government organizations and institutions the National Climate Committee. Climate change could be highly beneficial. should also occupy a more prominent place within the national normative framework. Disaster Risk Reduction Knowledge of Risks and Information The concept of risk prevention was first Systems introduced into the Algerian normative framework following the El Asnam earthquake in 1980.7 As Numerous risk assessments have been conducted disasters occurred, the normative and strategic by various sectors, focusing on specific risks. For framework increasingly emphasized prevention and 5  This refers to the “General Plan for the Prevention of Radiological and Nuclear Risks,” adopted by Executive Decree No. 17-126 on 28 Joumada Ethania 1438, corresponding to March 27, 2017. This decree outlines the framework for preventing radiological and nuclear risks, as well as the means and methods for responding to such incidents when they occur. It should also be noted that at the time of preparing this report, projects for General Plans for the Prevention of Risks related to Earthquakes, Floods, Forest Fires, Desertification, Drought, Extreme Climate Risks, Industrial and Energy Risks, and Health Risks have been developed. 6  Such as the Intersectoral Committee responsible for assisting the National Delegation for Major Risks (DNRM), the Interministerial Committee for Disaster Management (CIGEC), the Provincial and Municipal Commissions responsible for ORSEC plans, the National Forest Protection Commission (CNPF), the National Coastal Commissioner (CNL), and so on. 7  Decree No. 85-232 in 1985 on the Prevention of Disaster Risks. 7 risk reduction. Multiple developments have been strengthening and modernizing these capacities. recorded, particularly in territorial planning, urban The National Meteorological Office (ONM) has the development, and construction. The normative capability to run high-resolution regional models and legal framework was strengthened with the for short and medium-term forecasts (between introduction of the Algerian Seismic Code (RPA) in 1 and 3 days) and seasonal forecasts. However, 1981, followed by the obligation to consider risks its observation network is limited, and it lacks in territorial planning and urbanism instruments, meteorological radars, which are essential for as well as the development and implementation monitoring and immediate and very short-term (up of general risk prevention plans for each hazard to 12 hours) forecasting of severe weather events. identified by Law No. 04-20. The National Agency for Hydraulic Resources (ANRH), responsible for hydrological forecasts and However, the implementation of many existing assessments, has a network primarily consisting provisions faces several challenges, such as of conventional equipment that is undergoing defining roles and responsibilities, coordinating modernization. The Ministry of Agriculture and multisectoral initiatives, and mobilizing sufficient Rural Development, through the General Directorate financial resources for risk reduction. The of Forests (DGF), is involved in the management, most significant challenges include the lack of prevention, monitoring, and initial response to procedures, technical instruments, methodological forest fires. The Center for Research in Astronomy, guides, monitoring and evaluation mechanisms, Astrophysics, and Geophysics (CRAAG) is tasked and knowledge of risks. The absence of specific with monitoring seismic hazards and alerting instruments or mechanisms for financing disaster authorities when events of magnitude greater than risk reduction at the national or wilaya level is a 3 occur, using a network of telemetered seismic significant obstacle to funding actions in this field. stations that primarily cover the highly seismogenic Nevertheless, over the past twenty years, significant northern region of the country. national programs have been implemented to Given the multitude of stakeholders, the reduce risks. Among the most notable initiatives institutionalization of coordination and are8: the flood control investment program (2000s), collaboration in the field of hydrometeorological strengthened by the adoption in 2020 of an services and early warning systems still needs to be interministerial plan to support the implementation strengthened.10 The sharing of hydrometeorological of the National Strategy for Flood Prevention and data among actors is not always standardized Management; the national reforestation program, or regular. Due to the lack of integration between implemented since 2000, which includes a component meteorological and hydrological forecasting for watershed protection; the rural renewal program systems, there is currently no flood prediction 2009-2014, aimed at combating land degradation, system in Algeria that can anticipate major floods. desertification, and drought; the green dam program Hydrometeorological simulation and prediction to combat desertification; the wildfire prevention and models are mostly based on decadal or centennial control system; the public facilities and social housing series and observations, sometimes incomplete, program designed to renew aging urban infrastructure without considering the effects of climate change. and eliminate numerous slums to reduce vulnerability to various risks (flooding and seismic). There is also The effectiveness of the early warning system significant investment in seismic risk reduction at the (EWS) could be improved by integrating existing national level for three essential services, including the information on various hazards, institutionalizing reinforcement of buildings for the General Directorate information sharing through clear protocols, and of Civil Protection (completed), hospitals, and public establishing common databases. Furthermore, schools (in progress)9. except for weather alerts, which have scientifically defined thresholds and trigger and dissemination Hydrometeorological Services and Early procedures agreed upon with the authorities, there is a lack of clarity regarding thresholds, definitions, Warning Systems conditions, modalities, and procedures for triggering Algerian institutions responsible for providing and disseminating alerts for various hazards and hydrometeorological services and early different geographical areas. Measures to be applied warning systems have developed technical and at all levels (national, regional, and local) in the event human resources, but they would benefit from of an alert need better definition. Local early warning systems for floods and flood management are under 8  Algeria. White Paper on the Impact of Climate Change in Algeria, 2021. 9  General Directorate of Civil Protection and European Humanitarian Aid Operations. 2019. Peer Review, Algeria. 10 Especially between the Ministry of Transport/ONM (National Office of Meteorology), the Ministry of Hydraulics, ANRH (National Agency for Water Resources), the National Agency for Dams and Transfers, the Ministry of Agriculture and Rural Development, and the Ministry of Public Works and Basic Infrastructure. 8 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE development and will provide lessons learned for the annually to deal with disasters ($255 million) and extension of the system nationwide, with a focus only about 10% of the potential average annual on high-risk areas identified in the national flood losses (which amount to $1.2 billion). Furthermore, assessment11. despite the mandatory nature of Cat-Nat insurance since 200413, the coverage rate remains low (8% Preparedness and Response for industrial and commercial properties, 4% for residences, and 1% for agricultural activities are Algeria has a clear decision-making framework currently insured). In the event of a disaster, victims for emergency management. Law No. 04-20 still rely on government resources, their own provides the general framework for disaster resources, or family solidarity, rather than insurance. preparedness and response and is complemented by To bridge the gap between available reserve recently adopted implementing regulations (Decree funds and needs, and given the low penetration of No. 19-59 and decrees of February 22, 2021). These insurance, the government is often forced to adopt a regulations specify the procedures for developing, reactive approach in the event of a disaster, providing triggering, and implementing emergency response additional aid through ex-post mechanisms, plans (Plan d’Organisation des Secours - ORSEC) including budget allocations dependent on the at the national, inter-wilaya, wilaya, commune, and available budget space (budget law, emergency sensitive site levels, following a harmonized and special funds, budget reallocations, etc.). These ex- coordinated approach across the entire Algerian post allocations also only cover events of moderate territory. to severe severity. Algerian authorities have invested significantly in So far, there is no specific instrument or mechanism strengthening and modernizing human resources, aimed at expressly financing disaster risk reduction procedures, and equipment for emergency efforts. Spending on prevention remains low management. However, the means available for compared to that allocated for response and initial intervention in fighting forest fires are still reconstruction. However, since 1990, studies on insufficient given the extent of the national forested major technological risks, and more generally since area and the complexity of the terrain. The General 2020, studies on major risks and urban geotechnical Directorate of Civil Protection (DGPC) continues studies14, have been eligible for coverage by the its efforts to recruit and train its personnel to Natural Disaster and Major Technological Risks ensure optimal coverage of the national territory. Fund. Moreover, other financial mechanisms aimed Additionally, the National Coordination Center at supporting sustainable development could (CENAC) allows the DGPC to have a central tool for provide funding for prevention efforts. overseeing operational resources within the General Staff. The planned establishment of digital platforms The findings regarding the challenges and at the Ministry of the Interior, Local Authorities, and opportunities related to climate and disaster Territorial Development (MICLAT), at the level of risk management have identified several priority each wilaya, and in each commune, as stipulated areas for strengthening resilience in Algeria. in Decree No. 19-59, is expected to significantly These priority areas aim to inform the dialogue improve the quality of the operational response. on potential areas of collaboration between the Algerian government and its partners. Risk Financing and Insurance The country has mechanisms in place to finance the response and reconstruction after disasters12, but resources remain insufficient, and Cat-Nat insurance (natural disaster insurance) is still relatively marginal. In 2018, the balance of the Natural Disaster and Major Technological Risks Fund was approximately $112 million, which is less than half of what the government spends on average 11  These achievements will be linked to the ongoing development of the Flood Risk Prevention Plan for 16 high-risk pilot sites. 12  Namely, the “Natural Calamities Fund and Major Technological Risks” as well as the “Local Communities Solidarity and Guarantee Fund” (CSGCL) at the local level. 13  L’ordonnance relative à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à l’indemnisation des victimes, publiée en 2003, est entrée en vigueur la même année en Algérie. 14  Decree No. 90-402 of December 15, 1990, regarding the organization and functioning of the Natural Calamities and Major Technological Risks Fund, as amended and supplemented; Interministerial Order of November 25, 2020, amending and supplementing the corresponding ministerial order of February 6, 2011, establishing the nomenclature of revenue and expenditure for the Special Treasury Account No. 302- 042 entitled “Natural Calamities and Major Technological Risks Fund.” 9 ‫ملخص تنفيذي‬ ‫وينبغـي الت�أكيـد هنـا علـى أن األثـر االقتصـادي للكـوارث‬ ‫تـم إعـداد هـذا التحليـل بشـأن إدارة مخاطـر المنـاخ والكـوارث في‬ ‫التاريخية ما هو إال جزء من المخاطر التي ت�تعرض لها البالد‪.‬‬ ‫الجزائـر فـي إطـار المسـاعدة الفنيـة المقدمة مـن البنك الدولي‬ ‫إلـى الحكومـة الجزائريـة‪ .‬ويقـدم التحليـل لمحـة سـريعة عـن‬ ‫وتشـير التقديـرات بالفعـل إلـى أن الخسـائر المحتملـة المرتبطـة‬ ‫المخاطـر التـي تواجـه الـبالد‪ ،‬ويصـف ت�أثير الكوارث علـى االقتصاد‬ ‫بالكـوارث قـد تصـل إلـى ‪ %0.7‬مـن الناتج المحلي اإلجمالي سـنوي ً‬ ‫ًا‬ ‫الكلـي‪ ،‬ويغطـي التقـدم المحـرز فـي الجزائـر فـي هـذا الشـأن‪،‬‬ ‫فـي المتوسـط‪ ،2‬أي مـا يقـرب مـن ضعـف المتوسـط التاريخـي‪.‬‬ ‫وي�بيـن التحديـات المسـتمرة فـي دورة إدارة مخاطـر الكـوارث‪.‬‬ ‫ويعكـس ذلـك إلـى حـد كبيـر الدمـار المحتمـل لحـدث زلزالـي كبيـر‬ ‫وتهـدف هـذه الوثيقـة بشـكل أساسـي إلـى تقديـم نظـرة عامـة‬ ‫ـفي المناـطق الحضرـية‪ ،‬وخاـصة ـفي العاصـمة‬ ‫علـى إدارة مخاطـر الكـوارث فـي الجزائـر وتحديـد عـدد مـن مجاالت‬ ‫وسـوف يسـهم ّ‬ ‫تغّيـر المنـاخ فـي تفاقـم ظاهـرة تقلـب األحـوال‬ ‫العـمل ذات األولوـية لتعزيـ�ز الـقدرة عـلى الصـمود ـفي اـلبالد‬ ‫الجويـة المائيـة‪ ،‬وزيـادة تواتـر وشـدة الظواهـر الجويـة‬ ‫وهـذا التحليـل‪ ،‬الذي تـم إعـداده مـن خالل التعـاون الوثيـق بيـن‬ ‫المتطرفـة‪ ،‬وتسـريع ارتفـاع مسـتوى سـطح البحـر‪ .‬وهنـاك عـدد‬ ‫البنـك الدولـي والمندوبيـة الوطنيـة للمخاطـر الكبـرى التابعـة‬ ‫مـن العوامـل المرتبطـة بتغيـر المنـاخ‪ ،‬بمـا فـي ذلـك تفاقـم‬ ‫لـوزارة الداخليـة والجماعـات المحليـة والتهيئـة العمرانيـة‬ ‫اإلجهـاد المائـي‪ ،‬وتدهـور الغطـاء النباتـي والتربـة‪ ،‬والتصحـر‪،‬‬ ‫الجزائريـة‪ ،‬هـو نتيجـة مراجعـة شـاملة ألكثـر مـن ‪ 500‬وثيقـة‬ ‫واضطـراب المناطـق السـاحلية والبيئـات البحريـة‪ ،‬التـي سـتؤثر‬ ‫واجتماعات ورشة عمل تشاورية (تم عقدها عن طري�ق الفيديو)‬ ‫سـلب ً‬ ‫ًا علـى السـكان والقطاعـات الرئيسـية مثـل الزراعـة أو الميـاه‬ ‫فـي يوليو‪/‬تمـوز ‪ ،2021‬ومقـابالت ثنائيـة جـرت بيـن مـارس‪/‬أذار‬ ‫أو الصحـة‪ .‬كمـا أن الت�ـآكل السـاحلي‪ ،‬المرتبـط بارتفـاع مسـتوى‬ ‫وأكتوبر‪/‬تشـري�ن األول ‪ 2021‬مـع المندوبيـة الوطنيـة للمخاطـر‬ ‫سـطح البحـر‪ ،‬واسـتخراج الرمـال‪ ،‬والتطوي�ـر العمرانـي علـى‬ ‫الكبـرى وجميـع أصحـاب المصلحـة فـي إدارة مخاطـر الكـوارث في‬ ‫السـاحل‪ ،‬كلهـا عوامـل تـؤدي بالفعـل إلـى ت�كاليـف مباشـرة كبيـرة‬ ‫الجزائـر‪ .‬وتـم االنتهـاء مـن النسـخة األولـى مـن هـذه الوثيقـة‬ ‫تصـل إلـى ‪ 313‬مليـون دوالر أمريكـي سـنوي ً‬ ‫ًا‪ ،‬أو ‪ %0.2‬مـن الناتـج‬ ‫فـي نوفمبر‪/‬تشـري�ن الثانـي ‪ ،2021‬ثـم جـرى تنقيحهـا فـي عـام‬ ‫المحلـي اإلجمالـي‪.3‬‬ ‫بنـاًء علـى اآلراء والتعليقـات التـي طرحتهـا األطـراف‬ ‫ً‬ ‫‪ 2022‬و‪2023‬‬ ‫اإلطار المؤسسي والمعياري‬ ‫الجزائريـة خالل المناقشـات اإلضافيـة أو التـي تـم تلقيهـا عبـر‬ ‫البرـيد اإللكتروـني‪ ،‬باإلضاـفة إـلى توصـيات خـبراء البـنك الدوـلي‬ ‫لدى الجزائـر إطـار معيـاري حديـث إلدارة المخاطـر يعطـي‬ ‫أولويـة عاليـة للوقايـة منهـا‪ .‬يت�كـون اإلطـار التشـريعي‬ ‫حالة مخاطر المناخ والكوارث‬ ‫والتنظيمـي فـي هـذا الشـأن مـن العديـد مـن النصـوص واسـعة‬ ‫تواجـه الجزائـر مجموعـة واسـعة مـن مخاطـر الكـوارث‬ ‫النطـاق التـي تشـمل ليـس فقـط القانـون اإلطـاري المعتمـد في‬ ‫المرتبطـة بالمخاطـر الطبيعيـة‪ ،‬وخاصـة فـي المناطـق‬ ‫عـام ‪ ،20044‬والنصـوص التنظيميـة المتعلقـة بتنظيـم االسـتعداد‬ ‫للكـوارث واالسـتجابة لهـا‪ ،‬وتموي�ـل المخاطـر‪ ،‬ومعاي�يـر البنـاء‬ ‫الحضريـة فـي شـمال الـبالد‪ ،‬والتـي ت�تميـز بالنمـو السـكاني‬ ‫ًا العديـد‬ ‫المتعلقـة باالهتـزازات المشـابهة للـزالزل‪ ،‬ولكـن أيـض ً‬ ‫واالقتصـادي السـريع‪ .‬ومنـذ الخمسـينيات وحتـى الوقـت‬ ‫مـن النصـوص التنظيميـة والقوانيـن والمراسـيم القطاعيـة فـي‬ ‫الحاضـر‪ ،‬شـهدت الـبالد فيضانـات مت�كـررة‪ ،‬وتسـببت الـزالزل فـي‬ ‫مجـاالت مثـل تخطيـط اسـتخدام األراضـي‪ ،‬أو إدارة الميـاه‪ ،‬أو‬ ‫خسـائر اقتصاديـة أكبـر وأثـرت علـى عـدد أكبـر مـن النـاس‪ .‬وتقـدر‬ ‫الغابـات أو التطوي�ـر السـاحلي‪ .‬كمـا اعتمـدت الـبالد العديـد مـن‬ ‫الدولـة الجزائريـة أن نفقـات مواجهـة الفيضانـات والـزالزل‬ ‫السياسـات والخطـط واالسـتراتيجيات (مثـل خطـة المنـاخ الوطنيـة‬ ‫ًا تقري�ـب ً‬ ‫ًا‪ ،‬بلغـت‬ ‫وحرائـق الغابـات‪ ،‬علـى مدى خمسـة عشـر عـام ً‬ ‫‪ ،2030-2020‬والخطـة الوطنيـة للجفـاف‪ ،‬واالسـتراتيجية الوطنيـة‬ ‫ّصـص ‪ %70‬منهـا‬ ‫ًا ( ُ‬ ‫ُخ ّ‬ ‫فـي المتوسـط ‪ 255‬مليـون دوالر سـنوي ً‬ ‫للوقايـة مـن مخاطـر الفيضانـات وإدارتهـا لعـام ‪ ،2030‬ومـا إلـى‬ ‫‪1‬‬ ‫للفيضانـات)‪.‬‬ ‫ذلـك) بهـدف توجيـه الجهـود الراميـة إلـى تعزي�ـز قـدرة الـبالد‬ ‫علـى الصمـود فـي مواجهـة مخاطـر المنـاخ والكـوارث‪ .‬وتشـكل‬ ‫‪  1‬أو ‪ 545‬مليـار دينـار جزائـري خالل الفتـرة ‪ 1( 2019-2004‬دوالر = ‪ 133.566‬دج‪ ،‬صنـدوق النقـد الدولـي‪ ،‬أبري�ـل ‪ .)2021‬المصـدر‪ :‬الجزائـر‪ .‬كتـاب أبيـض حـول ت�أثيـر التغيـر المناخـي‬ ‫علـى الجزائـر‪ 2021( ،‬ص ‪)40‬‬ ‫‪  2‬راجع نتائج التحليل االقتصادي الكلي في القسم الثالث‬ ‫‪  3‬البنك الدولي والمركز الوطني لعلوم المحيطات في المملكة المتحدة‪ .2021 .‬اختفاء السواحل‪ :‬الت�آكل الساحلي وت�كاليفه في المغرب العربي‪.‬‬ ‫‪  4‬القانون رقم ‪ 20-04‬المتعلق بالوقاية من المخاطر الكبرى وإدارة الكوارث‪.‬‬ ‫‪11‬‬ ‫األراضـي لقيـاس مؤشـرات الحيـاد الكربونـي‪ .‬فـي عـام ‪،2015‬‬ ‫ًا متين ً‬ ‫ًا لوضع سياسـة‬ ‫هـذه المجموعـة مـن النصـوص أسـاس ً‬ ‫ًا عـام ً‬ ‫أجـرت وزارة المـوارد المائيـة (االسـم السـابق لهـا)‪ ،‬بدعـم مـن‬ ‫إدارة مخاطـر الكـوارث وتعزي�ـز القـدرة علـى الصمـود فـي الجزائر‪.‬‬ ‫االتحـاد األوروبـي‪ ،‬تقي�يمـا وطنيـ ً‬ ‫ا لمخاطـر الفيضانـات‪ ،‬ممـا أتـاح‬ ‫وتلتـزم الجزائـر بشـكل كامـل بجميـع االتفاقيـات اإلطاريـة الدوليـة‬ ‫ا معرضـ ً‬ ‫ا للخطـر‪ ،‬فضلا عـن رسـم‬ ‫تحديـد مـا يقـرب مـن ‪ 865‬موقعـ ً‬ ‫المتعلقـة بـإدارة مخاطـر الكـوارث‪ ،‬وخاصـة إطـار سـنداي للحـد‬ ‫خرائـط لمـدى تعـرض سـاحل الجزائـر العاصمـة لخطـر تغيـر المنـاخ‪.‬‬ ‫مـن مخاطـر الكـوارث (‪ ،)2015‬وقبلـه إطـار عمـل هيوغـو (‪،)2005‬‬ ‫ا العديـد مـن الدراسـات وأعمـال رسـم الخرائـط‬‫ولـدى الجزائـر أيضـ ً‬ ‫واتفاقيـة باريـس للمنـاخ (‪ ،)2015‬وكذلـك البرنامـج الجديـد للمـدن‬ ‫المتعلقـة بالمخاطـر الزلزاليـة‪ ،‬بمـا فـي ذلـك دراسـات التقسـيم‬ ‫– الموئـل الثالـث (‪)2017‬‬ ‫الجزئـي لحوالـي خمسـين منطقـة حضريـة وحوالـي ‪ 1700‬دراسـة‬ ‫جيوتقنيـة مفصلـة‪ .‬باإلضافـة إلـى ذلـك‪ ،‬اكتسـبت البلاد خبـرة‬ ‫ومـع ذلـك‪ ،‬ال توجـد نصـوص وأدوات للتنفيـذ‪ .‬وكثيـر ً‬ ‫ًا مـا‬ ‫كبيـرة فـي اسـتخدام البيانـات مـن نظـام الفضـاء الوطنـي إلدارة‬ ‫ًا طـويًالً‪ ،‬أو أن يشـ ّ‬ ‫ّكل‬ ‫يسـتغرق اعتمـاد النصـوص التنفيذيـة وقـت ً‬ ‫مخاطـر الكـوارث‪ ،‬سـواء كان ذلـك يتعلـق بتقي�يـم األضـرار الناجمـة‬ ‫تطبيقهـا‪ ،‬فـي حالـة وجودهـا‪ ،‬مشـكلة‪ .‬علـى سـبيل المثـال‪ :‬مـن‬ ‫عـن الفيضانـات أو حرائـق الغابـات أو غزو‪ ‬الجـراد‪.‬‬ ‫بيـن ال ‪ 15‬خطـة عامـة للوقايـة مـن المخاطـر المنصـوص عليهـا‬ ‫فـي القانـون اإلطـاري (‪ ،)2004‬تـم اعتمـاد خطـة واحـدة فقـط‪،5‬‬ ‫ومـن المناسـب اآلن مواصلـة وتعميـق تحليـل العمـل‬ ‫وال يـزال معـدل تغطيـة الت�أميـن ضد الكـوارث الطبيعية (المعروف‬ ‫بشـأن مخاطـر المنـاخ والكـوارث مـن أجـل توجيـه التخطيـط‬ ‫باسـم ت�أميـن ‪ )Cat-Nat‬منخفـض�ا علـى الرغـم مـن طبيعتـه‬ ‫واالسـت�ثمارات بشـكل أكثـر دقـة‪ ،‬وخاصـة علـى المسـتوى‬ ‫اإللزاميـة‪ ،‬كمـا أن المتطلبـات التنظيميـة المتعلقـة بدراسـة‬ ‫المحلـي‪ .‬ومـن شـأن إجـراءات رفـع مسـتوى الوعـي‪ ،‬وخاصـة‬ ‫المخاطـر فـي البنـاء والتخطيـط اإلقليمـي وتخطيـط المـدن لـم‬ ‫فيمـا يتعلـق بمخاطـر الفيضانـات أو حرائـق الغابـات‪ ،‬أن تسـاعد‬ ‫تمنـع ت�كاثـر اإلنشـاءات الخاصـة التـي ال تمت�ثـل لمعاي�يـر البناء و‪/‬أو‬ ‫ًا فـي تعزي�ـز ثقافـة المخاطـر لدى الجمهـور‪ .‬عالوة علـى‬ ‫أيـض ً‬ ‫تـقع ـفي مناطق‪ ‬الخـطر‬ ‫ذلـك‪ ،‬سـيتعين بـذل جهـد إضافـي لتعزي�ـز وتوحيـد وإضفـاء‬ ‫ولضمـان اتسـاق هـذه المجموعـة الواسـعة مـن المعاي�يـر‬ ‫الطابـع المؤسسـي علـى عمليـة تبـادل المعلومـات‪ ،‬وهـي‬ ‫واالسـتراتيجيات وكذلـك التنفيـذ الفعـال والواضـح لهـا‪،‬‬ ‫عمليـة مشـت�تة حالـي ً‬ ‫ًا بيـن مؤسسـات رئيسـية متعددة في إدارة‬ ‫المخاطـر‪ .‬وقـد يشـمل ذلـك إنشـاء منصـات مشـتركة مت�كاملـة‬ ‫مـن الضـروري تحسـين التنسـيق بيـن مختلـف القطاعـات‬ ‫لنظـم المعلومـات الجغرافيـة واعتمـاد بروتوكـوالت موحـدة‬ ‫والمسـتويات اإلداريـة‪ .‬وبهـذا المعنى‪ ،‬تنـص اللوائح على عدد‬ ‫لتبـادل البيانـات‪ ،‬وخاصـة فـي الوقـت الحقيقـي‪ .‬وأخيـرا‪ ،‬قـام‬ ‫معيـن مـن اآلليـات المشـتركة بيـن القطاعـات‪ .6‬ومـع ذلـك‪ ،‬فـإن‬ ‫القطـاع األكاديمـي والبحثـي الجزائـري منـذ الثمانينـات بتطوي�ـر‬ ‫درجـات تفعيـل هـذه اآلليـات المختلفـة تختلـف‪ ،‬ويظـل التنسـيق‬ ‫تقنيـات ذات قـدرات كبيـرة‪ ،‬خاصـة فـي مجـال علـم الـزالزل‬ ‫ا نسـبي ً‬ ‫ا وي�ركـز‬ ‫بيـن الـوزارات فـي إدارة مخاطـر الكـوارث مخصصـ ً‬ ‫وهندسـة الـزالزل ومراقبـة األقمـار الصناعيـة‪ ،‬أو حتـى التصحـر‪.‬‬ ‫بشـكل أساسـي علـى التنسـيق فـي أوقـات األزمـات بـدالً مـن‬ ‫وفـي هـذا السـياق‪ ،‬فـإن تعظيـم اسـتخدام نتائـج البحـوث فـي‬ ‫التركيـز علـى جوانـب الوقاية أو التعافـي‪ .‬ويعد تعزي�ز المندوبية‬ ‫برامـج إدارة مخاطـر الكـوارث‪ ،‬فـضًالً عـن تبـادل المعلومـات بيـن‬ ‫ا مهمـ ً‬ ‫ا إلنشـاء‬ ‫الوطنيـة إلدارة المخاطـر فـي وزارة الداخليـة أمـر ً‬ ‫األوسـاط األكاديميـة والمنظمـات والمؤسسـات الحكوميـة‪،‬‬ ‫سياسـة وطنيـة مت�كاملـة ومنسـقة إلدارة المخاطـر‪ ،‬لكـن هـذه‬ ‫ًا إـلى ـحد كبـير‬ ‫يمـكن أن يـكون مفـيد ً‬ ‫المندوبيـة ال تـزال تفتقـر إلـى الوسـائل الالزمـة لالضطلاع‬ ‫بمهامهـا‪ .‬علاوة علـى ذلـك‪ ،‬ونظـر ً‬ ‫ا للصلات الوثيقـة بيـن مخاطر‬ ‫الحد من المخاطر‬ ‫الكـوارث وتغيـر المنـاخ‪ ،‬يمكـن تنسـيق مبـادرات الوقايـة مـن‬ ‫المخاطـر بشـكل أوثـق مـع تلـك التـي يتـم تنفيذهـا للت�كيـف مـع‬ ‫تـم إدخـال فكـرة الوقايـة من المخاطـر ألول مرة في اإلطار‬ ‫تغيـر المنـاخ‪ ،‬تحـت قيـادة اللجنـة الوطنيـة للمنـاخ‪ .‬ويسـتحق تغيـر‬ ‫المعيـاري الجزائـري فـي أعقـاب زلـزال األصنـام عـام ‪.19807‬‬ ‫ا بـارز ً‬ ‫ا فـي اإلطـار المعيـاري الوطنـي‪.‬‬ ‫المنـاخ أيضـ ً‬ ‫ا أن يحتـل مكانـ ً‬ ‫وقـد وضـع اإلطـار المعيـاري واالسـتراتيجي أهميـة متزايـدة‬ ‫علـى الوقايـة والحـد مـن المخاطـر عنـد وقـوع الكـوارث‪ .‬وهكـذا‬ ‫تحديد المخاطر ونظم المعلومات‬ ‫تـم تسـجيل تطـورات متعـددة‪ ،‬ال سـيما فيمـا يتعلـق بتخطيـط‬ ‫اسـتخدام األراضـي وتخطيـط المـدن والبنـاء‪ .‬وتـم تعزي�ـز اإلطـار‬ ‫أجـرت قطاعـات مختلفـة العديـد مـن تقي�يمـات المخاطـر‬ ‫المعيـاري والقانونـي مـن خالل إدخـال نظـام الـزالزل الجزائـري‬ ‫التـي نظـرت فـي مخاطـر محـددة‪ .‬فقـد تـم إجـراء تحليـل‬ ‫فـي عـام ‪ ،1981‬ثـم مـن خالل االلتـزام بأخـذ المخاطـر فـي االعتبـار‬ ‫للمخاطـر وقابليـة الت�أثـر بتغيـر المنـاخ فـي قطاعـي الزراعـة‬ ‫والغابـات‪ ،‬باإلضافـة إلـى دراسـة الحساسـية للتصحـر وتدهـور‬ ‫‪  5‬هـي «الخطـة العامـة للوقايـة مـن األخطـار اإلشـعاعية والنوويـة»‪ ،‬المعتمـدة بموجـب المرسـوم التنفيـذي رقـم ‪ 126-17‬الصـادر فـي ‪ 28‬جمـادى الثانيـة ‪ 1438‬للهجـرة‬ ‫الموافق ‪ 27‬مارس ‪ ،2017‬والذي يحدد نظام الوقاية من المخاطر اإلشـعاعية والنووية وكذلك وسـائل وأسـاليب مكافحة هذه الكوارث عند وقوعها‪ .‬وتجدر اإلشـارة أيض ً‬ ‫ا‬ ‫إلـى أنـه فـي وقـت إعـداد هـذا التقريـ�ر‪ ،‬تـم تطويـ�ر مشـاريع المديرية العامة للحمايـة االجتماعية الخاصة بالزالزل والفيضانـات وحرائق الغابات والتصحـر والجفاف والمخاطر‬ ‫المناخيـة الشـديدة والمخاطـر الصناعيـة ومخاطـر الطاقة والمخاطـر الصحية‪.‬‬ ‫‪  6‬مثـل اللجنـة المشـتركة بيـن القطاعـات المسـؤولة عـن مسـاعدة المندوبيـة الوطنيـة للمخاطـر الكبـرى‪ ،‬واللجنة المشـتركة بين الـوزارات إلدارة الكـوارث‪ ،‬واللجان الوالئية‬ ‫والبلديـة المسـؤولة عـن تنفيـذ خطـط منظمـة اإلنقـاذ‪ ،‬واللجنـة الوطنيـة لحماية الغابـات‪ ،‬والهيئة السـاحلية الوطنية‪ ،‬الخ‪.‬‬ ‫‪  7‬المرسوم رقم ‪ 232-85‬لسنة ‪ 1985‬المتعلق بالوقاية من مخاطر الكوارث‪.‬‬ ‫‪10‬‬ ‫‪DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE‬‬ ‫التابعـة للديـوان محـدودة للغايـة وال تحتـوي علـى رادارات‬ ‫فـي أدوات التخطيـط اإلقليمـي وتخطيـط المـدن‪ ،‬وتطوي�ر وتنفيذ‬ ‫األرصـاد الجويـة الضروريـة للرصـد والتنبـؤ الفـوري والقصيـر جـد ً‬ ‫ا‬ ‫خطـط عامـة للوقايـة مـن المخاطـر لـكل خطـر حـدده القانـون رقـم‬ ‫(حتـى ‪ 12‬سـاعة) بالظواهـر الجويـة القاسـية‪ .‬تمتلـك الوكالـة‬ ‫‪.20-04‬‬ ‫الوطنيـة للمـوارد المائيـة‪ ،‬المسـؤولة عـن التنبـؤات والتقي�يمات‬ ‫المائيـة‪ ،‬شـبكة مكونـة إلـى حـد كبيـر مـن معـدات تقليديـة‪ ،‬وهـي‬ ‫ومـع ذلـك‪ ،‬فـإن تنفيـذ األحـكام العديـدة القائمـة يواجـه‬ ‫فـي مرحلـة التحديـث‪ .‬وت�تدخـل وزارة الفالحـة والتنميـة الريفيـة‪،‬‬ ‫صعوبـات متعـددة‪ ،‬مثـل تحديـد األدوار والمسـؤوليات‪،‬‬ ‫مـن خلال المديريـة العامـة للغابـات‪ ،‬فـي إدارة حرائـق الغابـات‬ ‫وصياغـة المبـادرات المتعـددة القطاعـات والتنسـيق‪،‬‬ ‫والوقايـة منهـا ومراقبتهـا والتدخـل األولـي بشـأنها‪ .‬ويتولـى‬ ‫وتعبئـة المـوارد الماليـة الكافيـة للحـد مـن المخاطـر‪ .‬وأهـم‬ ‫مركز البحث في علم الفلك والفيزياء الفلكية والفيزياء األرضية‬ ‫هـذه المشـاغل هـو االفتقـار إلـى اإلجـراءات‪ ،‬واألدوات التقنيـة‪،‬‬ ‫مهمـة مراقبـة المخاطـر الزلزالية وتنبيه السـلطات بمجرد وقوع‬ ‫واألدلـة المنهجيـة‪ ،‬وآليـات الرصـد والتقي�يـم‪ ،‬ومعرفـة المخاطـر‪.‬‬ ‫هـزات تزيـد قوتهـا عـن ‪ 3‬درجـات‪ .‬ويسـتخدم المركـز شـبكة مـن‬ ‫ويشـكل غيـاب أداة أو آليـة محـددة لتمويـ�ل الحـد مـن مخاطـر‬ ‫محطـات رصـد الـزالزل عـن بعـد تغطـي المنطقـة الشـمالية مـن‬ ‫الكـوارث‪ ،‬علـى المسـتوى الوطنـي أو مسـتوى الواليـات‪ ،‬عائقـ ً‬ ‫ا‬ ‫البلاد بشـكل رئيسـي‪ ،‬وهـي منطقـة شـديدة النشـاط الزلزالـي‪.‬‬ ‫أمـام تمويـ�ل األنشـطة فـي هـذا المجـال‪.‬‬ ‫ومـع تعـدد أصحـاب المصلحـة‪ ،‬يجـب مواصلـة تعزيـ�ز إضفـاء‬ ‫ومـع ذلـك‪ ،‬نالحـظ أنـه علـى مـدى السـنوات العشـري�ن‬ ‫الطابـع المؤسسـي علـى التنسـيق والتعـاون المؤسسـي‬ ‫الماضيـة‪ ،‬تـم تنفيـذ برامـج وطنيـة للحـد مـن المخاطـر‪ .‬ومـن‬ ‫بيـن خدمـات وأنظمـة األرصـاد الجويـة المائيـة واإلنـذار‬ ‫أهـم المبـادرات يمكننـا أن نذكـر‪ :8‬برنامـج االسـت�ثمار لمكافحـة‬ ‫المبكـر ‪ .‬إذ ال يتـم تبـادل بيانـات األرصـاد الجويـة المائيـة بيـن‬ ‫‪10‬‬ ‫الفيضانـات (العقـد األول مـن القرن الحادي والعشـري�ن)؛ واعتماد‬ ‫ا أو منتظمـ ً‬ ‫ا‪ .‬ونظـرا‬ ‫أصحـاب المصلحـة‪ ،‬والت�أثيـر ليـس دائمـ ً‬ ‫ا موحـد ً‬ ‫خطـة مشـتركة بيـن الـوزارات فـي عـام ‪ 2020‬تهـدف إلـى دعـم‬ ‫لعـدم وجـود اقتـران بين أنظمة التنبؤ باألرصـاد الجوية والمائية‪،‬‬ ‫تنفيـذ االسـتراتيجية الوطنيـة للوقايـة مـن مخاطـر الفيضانـات‬ ‫ا توقع حدوث فيضانات‬ ‫ال يمكن ألي نظام للتنبؤ بالفيضانات حالي ً‬ ‫وإدارتهـا؛ والبرنامـج الوطنـي إلعـادة التشـجير‪ ،‬الـذي يتـم‬ ‫كبيـرة فـي الجزائـر‪ .‬وتسـتند غالبيـة نماذج محـاكاة األرصاد الجوية‬ ‫تنفيـذه منـذ عـام ‪ ،2000‬والـذي يهـدف فـي جـزء منـه إلـى حماية‬ ‫المائيـة والتنبـؤ بهـا إلـى التسلسـل الزمنـي ومالحظـات علـى‬ ‫مسـتجمعات الميـاه؛ وبرنامـج التجديـد الريفـي ‪،2014-2009‬‬ ‫مـدى عشـر سـنوات أو مائـة سـنة‪ ،‬وت�كـون فـي بعـض األحيـان غيـر‬ ‫الـذي أتـاح مكافحـة تدهـور األراضـي والتصحـر والجفـاف؛ والسـد‬ ‫مكتملـة‪ ،‬وال ت�أخـذ فـي االعتبـار آثـار تغيـر المنـاخ‪.‬‬ ‫األخضـر لمكافحـة التصحـر؛ ونظـام الوقايـة مـن حرائـق الغابـات‬ ‫ومكافحتهـا؛ وبرنامـج المرافـق العامـة واإلسـكان االجتماعـي‬ ‫يمكـن تحسـين فعاليـة نظـام اإلنـذار المبكـر مـن خلال دمـج‬ ‫الـذي يهـدف إلـى تجديـد المـدن القديمـة والقضـاء علـى األحيـاء‬ ‫المعلومـات المتوفـرة حـول المخاطـر المختلفـة‪ ،‬وإضفـاء‬ ‫الفقيـرة العديـدة مـن أجـل تقليـل تعـرض البيئـة المبنيـة لمختلـف‬ ‫الطابـع المؤسسـي علـى تبـادل المعلومـات مـن خلال‬ ‫المخاطـر (الفيضانـات والـزالزل)‪ .‬ونالحـظ أيضـ ً‬ ‫ا االسـت�ثمار الـذي تـم‬ ‫بروتوكوالت واضحة‪ ،‬وإنشـاء قواعد بيانات مشـتركة‪ .‬عالوة‬ ‫فـي الحـد مـن مخاطـر الـزالزل علـى المسـتوى الوطنـي لثلاث‬ ‫علـى ذلـك‪ ،‬وباسـت�ثناء إنـذارات الطقـس‪ ،‬التـي يتـم تحديـد عتباتها‬ ‫خدمـات أساسـية مـع تعزيـ�ز مبانـي المديريـة العامـة للحمايـة‬ ‫بشـكل علمـي ويتـم االتفـاق علـى إجـراءات إطالقها ونشـرها مع‬ ‫المدنيـة (اكتمـل)‪ ،‬والمستشـفيات والمـدارس العامـة (قيـد‬ ‫السـلطات العامـة‪ ،‬ال يـزال هنـاك نقـص فـي الوضـوح فيمـا يتعلق‬ ‫التنفيـذ) ‪.9‬‬ ‫بالعتبـات وتعريفها‪ ،‬وشـروط وطرائـق وإجراءات إطالق اإلنذارات‬ ‫ونشـرها لمختلـف المخاطـر والمناطـق الجغرافيـة المختلفـة‪.‬‬ ‫خدمـات وأنظمـة األرصـاد الجويـة المائيـة واإلنـذار‬ ‫وينبغـي تحسـين التدابيـر التـي يتـم تطبيقهـا علـى جميـع‬ ‫ا لمبكـر‬ ‫المسـتويات (الوطنيـة واإلقليميـة والمحليـة) فـي حالـة حـدوث‬ ‫إنـذار‪ .‬يجـري تطويـ�ر أنظمـة اإلنـذار المبكـر بالفيضانـات المحليـة‬ ‫قامـت المؤسسـات الجزائريـة المسـؤولة عـن تقديـم‬ ‫كـن مـن اسـتخالص الدروس المسـتفادة‬ ‫وإدارة الفيضانـات بمـا يم ّ‬ ‫الخدمـات وأنظمـة األرصـاد الجويـة المائيـة واإلنـذار المبكـر‬ ‫بهـدف توسـيع نطـاق النظـام ليشـمل المسـتوى الوطنـي‪ ،‬مـع‬ ‫بتطويـ�ر مـوارد تقنيـة وبشـرية‪ ،‬ولكنها ستسـتفيد من تعزي�ز‬ ‫إعطـاء األولويـة للمناطـق المعرضـة للخطـر والتـي تـم تحديدهـا‬ ‫هـذه القـدرات وتحديثهـا‪ .‬يتمتـع الديـوان الوطنـي لألرصـاد‬ ‫فـي التقي�يـم الوطنـي للفيضانـات‪.11‬‬ ‫الجويـة بالقـدرة علـى تشـغيل نمـاذج إقليميـة عاليـة الدقة على‬ ‫المـدى القصيـر والمتوسـط (بيـن يـوم واحـد وثالثـة أيـام) والتنبؤ‬ ‫باألحـوال الجويـة الموسـمية‪ .‬ومـع ذلـك‪ ،‬تظـل شـبكة المراقبـة‬ ‫‪  8‬الجزائر‪ .‬كتاب أبيض حول ت�أثير التغير المناخي في الجزائر ‪.2021‬‬ ‫‪  9‬المديرية العامة للحماية المدنية وعمليات المساعدات اإلنسانية األوروبية‪ .2019 .‬مراجعة النظراء‪ ،‬الجزائر‪.‬‬ ‫‪  10‬علـى وجـه الخصـوص بيـن وزارة النقل‪/‬الديـوان الوطنـي لألرصـاد الجويـة‪ ،‬وزارة الـري‪ ،‬الوكالـة الوطنيـة للتعميـر‪ ،‬الوكالـة الوطنيـة للسـدود والتحويلات‪ ،‬وزارة الفالحـة‬ ‫والتنميـة الريفيـة‪ ،‬وزارة األشـغال العموميـة والمنشـآت القاعديـة‪.‬‬ ‫ا تجري�بي ً‬ ‫ا عالي المخاطر‪.‬‬ ‫‪  11‬سيتم ربط هذه اإلنجازات بالتطوي�ر المستمر لخطة الوقاية من مخاطر الفيضانات في ‪ 16‬موقع ً‬ ‫‪13‬‬ ‫مـن متوسـط الخسـائر السـنوية المحتملـة (تصـل إلـى ‪ 1.2‬مليـار‬ ‫االستعداد واالستجابة‬ ‫دوالر أمريكـي)‪ .‬باإلضافـة إلـى ذلـك‪ ،‬وعلـى الرغـم مـن الطبيعـة‬ ‫اإللزاميـة لت�أميـن ‪ Cat-Nat‬منـذ عـام ‪ ،200413‬فـإن معـدل التغطيـة‬ ‫يوجـد إطـار واضـح لعمليـة اتخـاذ القـرار إلدارة الطوارئ في‬ ‫ًا (‪ %8‬مـن العقـارات الصناعيـة والتجاريـة‪ ،‬و‪ %4‬مـن‬ ‫يظـل منخفـض ً‬ ‫الجزائـر‪ .‬إذ يوفـر القانـون رقـم ‪ 20-04‬اإلطـار العـام لالسـتعداد‬ ‫ًا)‪ .‬وفـي حالـة‬ ‫المنـازل‪ ،‬و‪ %1‬مـن األنشـطة الزراعيـة مؤمنـة حالـي ً‬ ‫للكـوارث واالسـتجابة لهـا‪ ،‬ويتـم اسـت�كماله بالنصـوص التنفيذيـة‬ ‫وقـوع كارثـة‪ ،‬يسـتمر الضحايـا فـي االعتمـاد علـى مـوارد الدولـة‬ ‫المعتمـدة مؤخـر ً‬ ‫ًا (المرسـوم رقـم ‪ 59-19‬واألوامـر المؤرخـة‬ ‫أو مواردهـم الخاصـة أو التضامـن األسـري‪ ،‬بـدًالً مـن االعتمـاد‬ ‫فـي ‪ 22‬فبرايـر ‪ .)2021‬تحـدد هـذه النصـوص كيفيـات إعـداد‬ ‫عـلى الت�أمـين‬ ‫وتفعيـل وتنفيـذ خطـط منظمـات اإلغاثـة التـي تـم إعدادهـا علـى‬ ‫المسـتوى الوطنـي ومسـتوى الواليـات ومـا بيـن الواليـات‬ ‫وللتعويـض عـن الـفرق بيـن األمـوال االحتياطيـة المتاحـة‬ ‫والبلديـات والمواقـع الحساسـة‪ ،‬وفقـا لمقاربـة منسـقة‬ ‫واالحتياجـات‪ ،‬وفـي مواجهـة انخفـاض تغطيـة الت�أميـن‪ ،‬غالـب ً‬ ‫ًا مـا‬ ‫ومفصـلة عـلى كاـمل األراـضي الجزائرـية‬ ‫تضطـر الدولـة إلـى اعتمـاد نهـج رد الفعل في حالـة وقوع كارثة‪،‬‬ ‫ًا مـن‬ ‫حيـث تمنـح مسـاعدات إضافيـة وفقـا آلليـات مصممـة الحـق ً‬ ‫اسـت�ثمرت السـلطات الجزائريـة بكثافـة فـي تعزي�ـز وتحديـث‬ ‫خالل مخصصـات الميزانيـة التـي تعتمـد علـى الحيـز المتـاح فـي‬ ‫القـدرات البشـرية واإلجـراءات والمعـدات الالزمـة إلدارة‬ ‫الميزانيـة (قانـون الماليـة‪ ،‬وصناديـق الطـوارئ الخاصـة‪ ،‬وإعـادة‬ ‫حـاالت الطـوارئ‪ .‬ومـع أن وسـائل التدخـل األولـي متوفـرة‪ ،‬إال‬ ‫تخصيـص الميزانيـة‪ ،‬ومـا إلـى ذلـك)‪ .‬وهـذه المخصصـات التـي يتم‬ ‫أن المـوارد المخصصـة لمكافحـة حرائـق الغابـات ال تزال غير كافية‬ ‫تحديدهـا الحـق ً‬ ‫ًا تغطـي فقـط الكـوارث ذات الخطـورة المتوسـطة‬ ‫بالنظـر إلـى اتسـاع نطـاق الغابـات الوطنيـة وتعقيـد التضاريـس‪.‬‬ ‫إـلى الـشديدة‬ ‫وتواصـل المديريـة العامـة للحمايـة المدنيـة جهودهـا لتوظيـف‬ ‫حتـى اآلن‪ ،‬ال يوجـد نظـام أو آليـة محـددة تسـتهدف علـى وجـه‬ ‫وتدريـب موظفيهـا مـن أجـل ضمـان التغطيـة المثلـى للتـراب‬ ‫التحديـد جهـود الحـد مـن مخاطـر الكـوارث‪ .‬وال يـزال اإلنفـاق‬ ‫الوطنـي‪ .‬باإلضافـة إلـى ذلـك‪ ،‬يوفـر مركـز التنسـيق الوطنـي‬ ‫المخصص للوقاية منخفضا مقارنة باإلنفاق المخصص لالستجابة‬ ‫(‪ )CENAC‬أداة تمنـح المديريـة العامـة للحمايـة المدنيـة رؤيـة‬ ‫وإعـادة اإلعمـار‪ .‬ومـع ذلـك‪ ،‬أصبحـت الدراسـات حـول المخاطـر‬ ‫مركزية للموارد التشـغيلية المتوفرة لدى هيئة األركان العامة‪.‬‬ ‫الت�كنولوجيـة الكبـرى مؤهلـة للتغطيـة من قبـل صندوق الكوارث‬ ‫وي�جـب أن يـؤدي تشـكيل المنصـات الرقميـة المنصوص عليها في‬ ‫الطبيعيـة والمخاطـر الت�كنولوجيـة الكبـرى منـذ عـام ‪ ،1990‬ثـم‬ ‫المرسـوم رقـم ‪ 59-19‬علـى مسـتوى وزارة الداخلية والجماعات‬ ‫أصبحـت الدراسـات حـول المخاطـر الكبـرى ودراسـات التخطيـط‬ ‫المحليـة والتهيئـة العمرانيـة وكل واليـة وكل بلديـة إلى تحسـين‬ ‫الحضـري الجيوتقنيـة بشـكل عـام مؤهلـة لهـذه التغطيـة منـذ‬ ‫‪14‬‬ ‫ـجودة االـستجابة التـشغيلية بـشكل كبـير‬ ‫عـام ‪ .2020‬وباإلضافـة إلـى ذلـك‪ ،‬يمكـن آلليـات ماليـة أخـرى‬ ‫تموي�ل المخاطر والت�أمين‬ ‫تهـدف إلـى دعـم التنميـة المسـتدامة أن توفـر التموي�ـل الالزم‬ ‫للوقاـية‪.‬‬ ‫تمتلـك الـبالد آليـات لتموي�ـل االسـتجابة وإعـادة اإلعمـار‬ ‫النتائـج المبينـة أعاله فيمـا يتعلـق بالتحديـات والفـرص‬ ‫بعـد وقـوع الكـوارث‪ ،12‬لكـن المـوارد ال تـزال غيـر كافيـة وال‬ ‫يـزال الت�أميـن ضـد الكـوارث الطبيعيـة ‪ Cat-Nat‬هامشـي ً‬ ‫ًا‪.‬‬ ‫المرتبطـة بالمنـاخ وإدارة مخاطـر الكـوارث مكنـت مـن تحديـد‬ ‫فـي عـام ‪ ،2018‬بلـغ رصيـد صنـدوق الكـوارث الطبيعيـة والمخاطـر‬ ‫عـدد معيـن مـن مجـاالت العمـل ذات األولويـة لتعزي�ز القدرة‬ ‫الت�كنولوجيـة الكبـرى حوالـي ‪ 112‬مليـون دوالر أمريكـي‪ ،‬أي‬ ‫علـى الصمـود فـي الجزائـر‪ .‬وتهـدف مجـاالت العمـل ذات‬ ‫أقـل مـن نصـف مـا تنفقـه الدولـة فـي المتوسـط سـنويا علـى‬ ‫األولويـة هـذه إلـى تعزي�ز الحـوار حول مجاالت التعاون المحتملة‬ ‫مواجهـة الكـوارث (‪ 255‬مليـون دوالر أمريكـي) ونحـو ‪ %10‬فقـط‬ ‫بـين الحكوـمة الجزائرـية وـشركائها‬ ‫‪  12‬وهي «صندوق الكوارث الطبيعية والمخاطر الت�كنولوجية الكبرى» وكذلك «صندوق التضامن والضمان للجماعات المحلية» على المستوى المحلي‪.‬‬ ‫‪  13‬سنة دخول األمر المتعلق بالت�أمين اإللزامي في حاالت الكوارث الطبيعية وتعويض الضحايا‪ ،‬الصادر في عام ‪ ،2003‬حيز التنفيذ‪.‬‬ ‫‪  14‬المرسـوم رقـم ‪ 90-402‬المـؤرخ فـي ‪ 15‬ديسـمبر‪/‬كانون األول ‪ 1990‬المتعلـق بتنظيـم وتشـغيل صنـدوق الكـوارث الطبيعيـة والمخاطـر الت�كنولوجيـة الكبـرى‪ ،‬المعـدل‬ ‫والمسـت�كمل؛ أمر وزاري مشـترك مؤرخ في ‪ 25‬نوفمبر‪/‬تشـري�ن الثاني ‪ 2020‬يتعلق بتعديل واسـت�كمال القرار الوزاري المقابل الصادر في ‪ 6‬فبراير‪/‬شـباط ‪ 2011‬المتعلق‬ ‫بتسـمية اإليـرادات والنفقـات لحسـاب التخصيـص الخـاص للخزينـة رقـم ‪ 042-302‬بعـنوان «صـندوق الـكوارث الطبيعـية والمخاـطر الت�كنولوجـية الكـبرى»‬ ‫‪12‬‬ ‫‪DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE‬‬ © Oguz Dikbakan | Shutterstock.com INTRODUCTION ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE Cette étude présente un état des lieux novembre 2021, puis affinée en 2022 à partir de la gestion des risques climatiques et des commentaires formulés par les parties de catastrophe en Algérie. Elle se penche algériennes lors de discussions complémentaires particulièrement sur les aléas suivants (ou ou reçus par courrier électronique, ainsi que des « risques majeurs » au sens de la loi n° 04‑20)15 : retours d’experts de la Banque mondiale. i) les séismes et les risques géologiques ; Cette étude a également donné lieu à un voyage ii) les inondations ; d’étude virtuel17 de quatre demi-journées, organisé iii) les risques climatiques (dont la sécheresse) ; et en mai et juin 2021. Les acteurs clés de la GRC en iv) les feux de forêt16. Algérie ont alors pu avoir un aperçu des solutions retenues par différents pays pour faire face à des En premier lieu, l’étude présente un profil rapide défis similaires à ceux rencontrés par l’Algérie. des risques auxquels le pays est exposé, et Cela a permis d’alimenter les discussions sur les décrit l’impact macroéconomique des séismes domaines d’actions à renforcer pour améliorer la et des pluies extrêmes. L’analyse couvre par la GRC dans le pays. suite les avancées faites en Algérie à travers toutes les composantes de GRC (prévention et atténuation, préparation, intervention, et L’objectif de ce travail est de fournir rétablissement) ainsi que les défis à relever. Cet un aperçu général de la gestion examen entend offrir une base de dialogue entre des risques de catastrophe et des le gouvernement algérien et ses partenaires risques climatiques dans le pays et, afin d’identifier certains domaines d’action en fonction des constats établis, de prioritaires pour le renforcement de la résilience face aux catastrophes et au changement faciliter l’identification de domaines climatique. Ils sont énumérés dans la dernière d’action prioritaires et d’initiatives section de ce diagnostic. qui pourraient être engagées sur cette thématique en collaboration Ce diagnostic élaboré à travers une collaboration avec les partenaires internationaux. étroite entre la Banque mondiale et la Délégation nationale aux risques majeurs (DNRM) est le fruit de la revue exhaustive de plus de 500 documents, d’un atelier de concertation multiacteurs réalisé à distance (visioconférence) en juillet 2021, d’entretiens bilatéraux tenus entre mars et octobre 2021, avec la DNRM et l’ensemble des parties prenantes de la GRC en Algérie. Une première version a été finalisée en 15  Loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. 16  Les risques industriels et énergétiques sont abordés dans la section relative aux infrastructures critiques. 17  Voyage d’étude virtuel : « Mieux prévenir, mieux reconstruire : vers une Algérie plus résiliente ». 15 ©Sun_Shine | Shutterstock.com DIAGNOSTIC 1. Profil des risques climatiques et de catastrophe 2. en Algérie Impacts financiers des catastrophes 3. Cadre normatif et coordination institutionnelle pour la gestion des risques climatiques et de catastrophe 4. Connaissance des risques et systèmes d’information 5. Réduction des risques 6. Services hydrométéorologiques et climatiques et systèmes d’alerte précoce 7. Préparation, réponse et relèvement 8. Protection aux risques financière et assurance face 17 © MohamedHaddad | Shutterstock.com 01. PROFIL DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE 1.1. Tendances historiques L’Algérie est exposée à un large éventail d’aléas naturels. Depuis les années 1954, les inondations sont plus fréquentes (61 % des événements catastrophiques enregistrés dans la base de données internationale EM-DAT). Les séismes sont eux à l’origine de pertes économiques plus conséquentes (plus de 10 milliards USD de pertes enregistrées), d’un plus grand nombre de décès (6 483) et ont touché une population plus importante (près de 1,4 million)18. Tableau 1 : Catastrophes enregistrées dans la base de données EM-DAT (1954-2022)19 Nombre d’événements Nombre de Nombre total de Pertes économiques Type de catastrophes enregistrés morts personnes affectées20 (Milliers de USD)21 Inondations 51 1 870 809 145 1 543 917 Séismes 19 6 483 1 387 704 10 270 929 Tempêtes 4 27 10 122 Non disponible Températures extrêmes 3 48 250 025 Non disponible Feux de forêts 4 164 49 271 Non disponible Glissements de terrain 1 15 696 Non disponible Sécheresse 1 Non disponible Non disponible Non disponible Total 83 8 607 2 506 963 11 814 846 18  Ces statistiques et celles utilisées pour générer les tableaux et les diagrammes ci-dessous proviennent de la base de données EM-DAT ( EM-DAT, CRED/UCLouvain, Bruxelles, Belgique – www.emdat.be (D. Guha-Sapir), dans laquelle sont enregistrées toutes les catastrophes remplissant au moins l’un des critères suivants : 10 personnes ou plus décédées ; 100 personnes ou plus affectées ; déclaration de l’état d’urgence ; appel à l’aide internationale. Cette base de données est compilée à partir de diverses sources, notamment des agences des Nations Unies, de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des organisations non gouvernementales, de compagnies d’assurance, d‘instituts de recherche et d‘agences de presse. En raison de ces critères à remplir pour qu’une catastrophe soit recensée dans EM-DAT, il peut y avoir des divergences avec les données nationales. De plus, les catastrophes technologiques n’ont pas été prises en compte dans l’analyse. Les données historiques étant très limitées pour la première partie du 20ème siècle (quatre catastrophes enregistrées pour la période 1900 à 1954), l’analyse débute en 1954, date du tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter survenu à Orléansville et s’étend jusqu’à 2022. Les pertes sont estimées en USD valeur courante. 19  Les tableaux 1 et 2 ont été réalisés par les auteurs à partir de la base de données EM-DAT, CRED/UCLouvain, Bruxelles, Belgique – www.emdat.be (D. Guha-Sapir), pour la période 1954-2022. 20  Le nombre total de personnes correspond à la somme des blessés, des personnes affectées (ayant besoin d’assistance immédiate pendant l’urgence) et des sans-abris. 21  Les dommages totaux estimés (en USD valeur courante) : estimation monétaire de tous les dommages et pertes économiques directement ou indirectement liés à la catastrophe. 19 Tableau 2 : Moyenne annuelle des impacts des catastrophes enregistrées dans la base de données EM-DAT (1954-2022) Nombre d’événements enregistrés : 1,3 Nombre de décès : 127 Pertes économiques (millions USD) : 173,7 Nombre de personnes affectées : 36 867 5% 5% Sécheresse 1% Diagramme 1 : Répartition 5% 5% des catastrophes Sécheresse 1% Diagramme 2 : Répartition des personnes enregistrées (données 1% 1% EM-DAT 1954-2022) 22 23% 23% affectées par type de 1% catastrophe 1% (données EM- 2% 2% 5% 5% Sécheresse 1% DAT 1954-2022) 0% 0% 5% 1% 1% Sécheresse 1% 23% 55% 2% 55% 5% 0% 1% 32% 32% 1% 23% 2% 4% 4% 0% 55% 32% 4% 55% 61% 61% 32% 10% 4% 10% 61% 10% 61% 10% Diagramme 3 : Répartition des décès Diagramme 4 : Répartition des dommages par  type de catastrophe économiques par type de catastrophe (données EM-DAT 1954-2022)23 (données EM-DAT 1954-2022) 0% 0% 0% 2% 2% 13% 13% 0% 22% 22% 0% 0% 2% 13% 1% 22% 1% 0% 0% 2% 13% 22% 1% 1% 75% 75% 87% 87% 75% 87% 75% dans une La partie nord de l’Algérie, qui se situe entre autres : le séisme d’Alger en 1716 qui a fait 87% zone de convergence de plaques tectoniques près de 20 000 morts ; le séisme d’Orléansville (El eurasiatique et africaine, est une zone d’activité Asnam) en 1954, de magnitude 6.7, 1 243 morts, sismique élevée. Le réseau de surveillance algérien 20 000 bâtiments détruits ; le séisme d’El Asnam enregistre près de 50 secousses par mois, dont 90 en 1980, de magnitude 7.1, 2 360 morts ; le dernier % sont de faible magnitude et se produisent loin des séisme majeur étant celui de Boumerdes en 2003, centres urbains24. L’Algérie a également été touchée d’une magnitude 6.8, à l’origine de 2 286 décès25 par un certain nombre de séismes destructeurs, (cf. cartes 6 ci‑dessous). 22  Sources des données utilisées pour la réalisation des diagrammes : EM-DAT, CRED/UCLouvain, Bruxelles, Belgique – www.emdat.be (D. Guha-Sapir). 23 Sources des données utilisées pour la réalisation des diagrammes 1 à 4 : EM-DAT, CRED/UCLouvain, Bruxelles, Belgique – www.emdat.be (D. Guha-Sapir). 24  CRAAG : https://www.craag.dz/ 25  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, 2021. 20 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Les inondations sont un autre phénomène augmentation depuis 2010. Les terres forestières aux conséquences lourdes dans l’histoire des sont localisées en particulier dans la partie nord catastrophes en Algérie. Elles se matérialisent sous du pays et représentent 1,76 % de la superficie différentes formes : des crues lentes et graduelles, totale du territoire algérien. Dans cette formation des crues d’oued rapides, des crues éclairs, un végétale ligneuse, les arbres sont sous une menace ruissellement pluvial urbain, des remontées de nappe continue de sécheresse (plusieurs mois secs et submersion marine26. Les inondations survenues consécutifs), notamment liés aux spécificités du en 2001 et en 2011, font respectivement partie des dix climat méditerranéen. Sur la période 1985-2022, il catastrophes liées aux aléas hydrométéorologiques y a eu 75 375 feux et 1 366 951 ha ont brûlé, soit en les plus meurtrières (921 morts) et les plus coûteuses moyenne 1 984 feux/an, 35 972 ha/an de surfaces (0,89 milliard USD) du continent africain sur ces brûlées et 18 ha de surface brûlée par feu. Le 50 dernières années27. nombre de feux varie suivant les années, entre un minimum de 595 feux en 1989 et un maximum de 5 De plus, l’Algérie est fréquemment touchée 110 en 2012. Dix-neuf années dépassent largement par les feux de forêt, dont les départs sont en la moyenne de 1 984 feux/an.28 Diagramme 5 : Nombre de feux par entre 1985 et 202229 Diagramme 6 : Surfaces brûlées chaque année entre 1985 et 202230 26  Ministère des Ressources en eau. 2015. Réalisation d’une étude portant sur l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations. Rapport final. Synthèse générale des missions. 27  World Meteorological Organization. 2021. Atlas of Mortality and Economic Losses from Weather, Climate and Water Extremes (1970– 2019). 28  Banque mondiale, Direction Générale des Forêts, Délégation Nationale aux Risques Majeurs. 2023. Note sur les forets de l’Algérie. Washington DC. 29  Meddour_Sahar et al., 2008 a et b ; Meddour-Sahar et al, 2014, PNGIF, 2020 ; in Banque mondiale, Direction Générale des Forêts, Délégation Nationale aux Risques Majeurs. 2023. Note sur les forets de l’Algérie. Washington DC. 30 Ibid. 21 Différentes formes de sécheresse la pluviométrie est considéré comme l’un des plus (météorologique, hydrologique et agricole) sont faibles dans le bassin méditerranéen36, avec depuis également observées en Algérie, particulièrement 1900, une pluviométrie en baisse de 40 % à l’ouest sur la bande septentrionale, qui s’étend du Maroc à du pays, de 30 % au centre et de 20 % à l’est37. la Tunisie et que limitent au nord la Méditerranée et Par ailleurs, l’Algérie est fortement menacée par au sud, l’isohyète 200 mm31. Depuis 1881, le pays les phénomènes d’érosion et de désertification. a subi deux périodes de sécheresse majeures : la On estime que plus de 13 millions d’hectares première de 1943 à 1948, qui a eu d’importantes (ha) sont touchés par l’érosion, et que l’Algérie répercussions sur la récolte et le bétail ; la perd chaque année près de 400 000 ha à deuxième observée depuis 197732. Les sécheresses cause de ce phénomène. Le littoral algérien en impactent négativement les ressources en eau, particulier est fortement touché par l’érosion limitées et inégalement réparties dans le pays. côtière, principalement en raison de l’extraction Avec moins de 500 m³/hab./an d’eau en moyenne, excessive du sable des plages et des lits d’oueds, l’Algérie est classée à la 29ème place des pays les la littoralisation du développement, la hausse plus vulnérables au stress hydrique33. du niveau de la mer et les effets répétés et L’Algérie subit aussi des vagues de chaleur et de cumulés des tempêtes38. Les sections sujettes canicule importantes. Ainsi, en juin 2003, le pays à l’érosion perdent en moyenne 2,1 mètres par a traversé une vague de chaleur sans précédent, an39 ; certaines portions de côtes très sensibles enregistrant des températures supérieures à 40 °C enregistrent des reculs événementiels pouvant durant plus de 20 jours consécutifs et entrainant atteindre 2,5 à 10,2 m selon le type de côtes40. une quarantaine de décès. En 2018, des pics de L’exemple le plus marquant apparaît au niveau des chaleur avoisinant les 60 °C ont été observés dans plages sableuses de la wilaya d’Alger41. Selon une le Sahara34. Les sécheresses et les températures estimation récente, l’érosion côtière entraîne des extrêmes augmentent d’autant plus la vulnérabilité coûts directs importants (notamment en termes de la végétation et des zones forestières face aux de pertes de terres, de bâtiments ou d’activité feux de forêt. touristique), totalisant 313 millions USD par an en Algérie, soit 0,2 % du PIB42. De plus, une étude Le changement climatique contribue à de la Direction générale des forêts et de l’Agence augmenter la fréquence et l’intensité des aléas spatiale algérienne (ASAL) de 2010, a révélé que hydrométéorologiques tels que les inondations, plus de 17 millions d’hectares étaient sensibles à les températures extrêmes, les sécheresses ou la désertification au niveau des régions steppiques. les feux de forêt. Au niveau des tendances, les Certaines zones sont particulièrement touchées. températures moyennes annuelles ont augmenté Il s’agit notamment des steppes caractérisées par en l’Algérie depuis les années 1950, avec une un surpâturage excessif ; des zones de montagne augmentation de 0.35 degrés en moyenne par (4 % du territoire) menacées par l’érosion hydrique décennie entre 1951 et 202035. Le niveau moyen de 31  Observatoire du Sahara et du Sahel. 2008. Vers un système d’alerte précoce au Maghreb. Collection synthèse. 32  Djellouli et Daget, 1993 cités dans Algérie. 2010. Seconde communication nationale de l’Algérie sur le changement climatique ; Algérie,2019. Plan national contre la sécheresse. 33  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 34  Algérie. 2019. Plan national de lutte contre la sécheresse. 35  Banque mondiale, Climate Change Knowledge Portal. https://climateknowledgeportal.worldbank.org/country/algeria/vulnerability. 36 Chabane. 2012. Comment concilier changement climatique et développement agricole en Algérie. Territoire en mouvement. 15. 10.4000/tem.1754. 37  Agence nationale des ressources hydrauliques, 2009 citée dans ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. « Plan national climat ». 38  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015-2030. 39  The World Bank and the National Oceanographic Center (NOC) of the United Kingdom. 2021. Disappearing Coasts: Coastal Erosion and its costs in the Maghreb. 40  Agence nationale pour le changement climatique (ANCC) et Agence de coopération internationale allemande (GIZ). 2018. Étude de vulnérabilité du littoral algérois aux changements climatiques. Chapitre 3. 41  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015- 2030. 42  The World Bank and the National Oceanographic Center (NOC) of the United Kingdom. 2021. Disappearing Coasts: Coastal Erosion and its costs in the Maghreb. 22 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE et une surexploitation des ressources naturelles ; constamment soumises aux tempêtes de sable de l’espace saharien (87 % du territoire) dominé et de poussières et donc à un ensablement par des cordons dunaires vastes et mobiles où important ; ou encore des oasis, dont nombreuses les infrastructures socio-économiques sont sont menacées de disparition43. Tableau 3 : Zones côtières érodées dans les pays du Maghreb44 Érosion sur le long terme Pourcentage de la côte Pourcentage de la Pays affectée par l’érosion côte urbanisée Taux (m/année) Surface (ha/année) Algérie 29 % 14,5 % -2,1 -90,5 Libye 55 % 7,0 % -0,9 -100,1 Maroc 54 % 6,6 % -0,9 -139,9 Tunisie 59 % 15,0 % -2,4 -247,3 Carte 1 : Densité de population en 202045 Carte 2 : Concentration du bâti46 Algiers Bejala Bejala Algiers Annaba Annaba OranOran Constantine Constantine Sidi Bel SidiAbbes Bel Abbes Batna Batna 500500 km km Valeur Valeur (Milliard de de (Milliard Dollars Dollars US)US) Forte Forte Faible Faible 0-20-2 2-42-4 4-74-7 7-13 7-13 13-26 13-26 43  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. p.163. 44  IThe World Bank and the National Oceanographic Center (NOC) of the United Kingdom. 2021. Disappearing Coasts: Coastal Erosion and its costs in the Maghreb. Auteurs sur la base de : Luijendijk et al (2018). 45  WorldPop and CIESIN. 2018. https://dx.doi.org/10.5258/SOTON/WP00675. 46  Global Earthquake Model. 2019. Algeria Country Profile. 23 1.2. Tendances d’urbanisation Sur le plan de l’organisation urbaine et de la répartition spatiale des agglomérations, Le peuplement du territoire algérien présente une l’armature urbaine reste dominée par Alger et, forte polarisation au nord du pays, en particulier dans une moindre mesure, Oran, Constantine et sur « la bande littorale », large de 50 à 100 km de Annaba, bien que le nombre d’agglomérations profondeur. Neuf Algériens sur dix vivent en effet se soit accru ces dernières décennies. C’est dans le nord sur 12,6 % de la superficie du pays47. par la croissance de leur périphérie que ces Cette zone connue pour son sol de très haute agglomérations continuent de s’étendre. Ailleurs, valeur agricole et son fort potentiel touristique les villes de plus de 100 000 habitants (Sétif, Djelfa, est soumise à une forte pression de l’urbanisation. Blida, Skikda, Batna, Tlemcen...) se multiplient. On y trouve trois des quatre métropoles du pays, Il s’agit de villes émergentes économiquement, Alger, Oran et Annaba, ainsi que les équipements caractérisées par une croissance rapide et peu structurants, les infrastructures de transport et de contrôlée de leurs périphéries, parfois contraire communication et toutes les autres commodités aux dispositions réglementaires relatives à nécessaires à l’activité industrielle48. Inversement, l’aménagement du territoire et aux risques53. les 10 % restants de la population vivent dans plus de deux millions de km², soit 87 % du territoire 1.3. Risques climatiques et de national49. Ce déséquilibre dans la répartition de catastrophe la population s’explique, en grande partie, par les conditions naturelles ainsi que par les mouvements Projections climatiques de population qui se sont poursuivis conformément Les modèles climatiques prévoient un au schéma de développement national50, axé sur réchauffement du pays avec des vagues de la constitution de pôles industriels autour des chaleur plus fréquentes et moins de jours de gel. grandes métropoles du nord. Les cartes 1 et 2 ci- Cette augmentation des températures, associée à dessus montrent la densité de population en 2020, une réduction des précipitations, pourrait entraîner ainsi que la concentration des actifs sur le territoire des sécheresses plus longues et plus sévères54. (comprenant l’environnement bâti résidentiel, Bien que les projections sur les précipitations commercial et industriel). futures divergent, le changement climatique En 2008, 86 % de la population résidait dans les devrait contribuer à renforcer l’irrégularité spatiale agglomérations, tendance qui devrait s’accentuer et temporelle des pluies55. Par ailleurs, la zone dans les décennies à venir51. Ce sont en effet les climatique désertique s’étendra au détriment de la villes qui, avec l’exode rural, ont principalement zone tempérée au cours du 21ème siècle56. absorbé la forte croissance démographique. Cette Le changement climatique devrait avoir pour croissance s’est accompagnée de l’étalement effets57 : de tissus urbains non structurés et faiblement ■ Une dégradation du couvert végétal et des sols, équipés, et par l’abandon des centres anciens. se traduisant par une érosion plus forte ; Cette situation a conduit à la marginalisation de ■ Une augmentation de la fréquence des quartiers entiers, à la prolifération de l’habitat événements climatiques extrêmes (pluie précaire (8 % du parc de logement, en moyenne diluvienne, sécheresse, vagues de chaleur, feux selon le Schéma national d’aménagement du de forêt, submersion marine, etc.) ; territoire [SNAT] 203052). 47  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015- 2030. 48 Ibid. 49 Ibid. 50  Référence au Schéma national d’aménagement du territoire 2030. 51 Ibid. 52 Ibid. 53 Ibid. 54  Banque mondiale. Climate Change Portal. https://climateknowledgeportal.worldbank.org/ 55  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. « Plan national climat ». 56  Zeroual et al., 2019. « Assessment of climate change in Algeria from 1951 to 2098 using the Köppen-Geiger climate classification scheme ». Climate Dynamics, ISSN 0930-7575 (online), 52 (1-2), p. 227-243, JRC110985. 57  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. « Plan national climat ». 24 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE ■ Une élévation du niveau de la mer qui entraînera Carte 3 : Carte des zones à risque d’inondations des phénomènes de submersion des côtes (MRE 2015)63 basses ou de salinisation des aquifères et une perturbation des zones côtières et des milieux marins58 ; ■ Des perturbations relatives à la recharge des nappes phréatiques, à l’écoulement superficiel, l’envasement ou encore le remplissage des barrages-réservoirs ; ■ Une dégradation de la sécurité alimentaire et une augmentation des déplacements de population du fait de l’extension projetée de Niveau de la zone désertique (la zone tempérée abritant Risque actuellement 75 % de la population algérienne, Très bas Bas 70 % du cheptel ovin et 55 % de la production Moyen céréalière)59. Haute Très haute Risques d’inondations Risques sismiques La vulnérabilité du pays face aux inondations s’accroit en raison des effets conjugués de Le risque sismique pourrait avoir de lourdes l’urbanisation rapide et du changement conséquences pour les zones urbaines du climatique60. On estime que d’ici 2050 l’Algérie nord du pays qui connaissent une croissance pourrait subir une augmentation d’environ 41 % démographique importante. En effet, la des tempêtes exceptionnelles pouvant générer cartographie des événements historiques a permis des inondations, des glissements de terrain et des de connaître la localisation des régions sismogènes dommages importants61. Aujourd’hui, l’évaluation (carte 4), mais aussi, d’établir un zonage sismique nationale des risques d’inondations fait état de du territoire (carte 5), duquel ressortent cinq zones 865 sites considérés à risque sur l’ensemble du majeures de sismicité64 : territoire algérien, dont près de 10 % présentent un risque élevé ou très élevé. Les principaux risques ■ Zone 0 : sismicité négligeable d’inondation sont localisés dans le nord du pays où ■ Zone I : sismicité faible est concentrée une grande partie de la population ■ Zone IIa et IIb : sismicité moyenne et de l’activité économique : ils trouvent pour ■ Zone III : sismicité élevée l’essentiel leur origine dans les crues d’oued et le ruissellement urbain62. 58  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015- 2030. 59  L’annexe 3 du présent document fournit davantage de précisions sur les tendances historiques et les projections climatiques. L’annexe 4 détaille les impacts attendus par secteur, ainsi que les actions d’adaptation incluses dans le Plan national climat. 60 Ibid. 61 Banque mondiale. Climate Change Knowledge Portal (CCKP). https://climateknowledgeportal.worldbank.org/country/algeria/ vulnerability 62  Ministère des Ressources en eau. 2015. Réalisation d’une étude portant sur l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations. Rapport Final. Synthèse générale des missions ; et Direction générale de la protection civile (DGPC) et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 63  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015- 2030. 64  Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, 2003. Règles Parasismiques Algériennes RPA 99 – Version 2003. 25 Carte 4 : Carte de la sismicité historique en Algérie65 10/10/1980 29/10/1989 04/09/1998 18/08/2000 10/11/2000 18/08/2000 27/10/1985 LEGENDE 14/07/1997 22/12/1999 Sismicité de l'Algérie Période 1900-2004 31/01/2002 > 7.0 6.0 - 6.9 5.3 - 5.9 01/09/1954 4.0 - 5.2 < 3.0 = mécanisme au foyer Principaux traits morphologiques AT: Atlas Tellien HP: Hauts plateaux AS: Atlas Saharien HPC: Hautes plaines de Constantine ZOS: Zone offshore 13/12/2001 PS: Plateforme saharienne Localisation des villes 1 Alger (Algiers) 2 Oran 31/10/1988 21/05/2003 3 Ain Temouchent 01/01/2003 4 Ech Cheliff 5 Sétif 0 20 km 6 Constantine 7 Guelma Source: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1631071305003317#fig001 Une compréhension précise des caractéristiques Le séisme de Boumerdès en 2003 a mis en lumière sismiques dans chaque zone géographique est la vulnérabilité encore élevée des villes de la essentielle pour une gestion efficace des risques. région nord algérienne ainsi que des principales En Algérie du Nord, le domaine maritime est infrastructures critiques du pays. Le bilan en considéré comme une zone critique où des séismes pertes totales en vie humaine et dommages dévastateurs se sont produits, tels que ceux matériels (s’élevant à près de 3 milliards USD) d’Alger (1716), d’Oran (1790), de Djidjelli (1856) et de de ce dernier séisme majeur67 illustre le potentiel Boumerdes (2003). La région de Tell est également dévastateur de ce phénomène sur le pays. Le hautement exposée aux séismes violents, étant bilan aurait pu être bien plus catastrophique si donné qu’elle enregistre la plus grande partie de l’épicentre s’était trouvé plus proche de la capitale. l’activité sismique en Algérie du Nord, et abrite Les tsunamis, bien qu’ils ne soient pas inclus dans la majeure partie de la population algérienne. la loi n° 04-20 ni dans les politiques de prévention, En revanche, les Hauts Plateaux présentent représentent une menace pour les zones côtières actuellement une sismicité modérée et semblent du pays. Le dernier tsunami ayant frappé la côte se comporter comme un bloc rigide, avec des algérienne à la suite du séisme de Boumerdès déformations se produisant principalement le long (2003) avait produit des vagues de près de 2 m au de ses bordures. Enfin, l’Atlas saharien présente niveau des côtes des Îles Baléares68. un chapelet de petits séismes de faible magnitude (M < 4), qui s’étale en particulier le long du front Sud-Atlasique, comme le montrent les cartes de sismicité.66 65  A. Yelles-Chaouche et al., 2006. Carte de la sismicité historique en Algérie. C.R. Geoscience 33. 66  A. Yelles-Chaouche et al., C. R. Geoscience 338 (2006). 67  Présentation du séisme de Boumerdes de 2003 — site internet du CRAAG. 68  Ministères des Ressources en eau et de l’Environnement. 2015. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie.2015-2030. 26 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Carte 5 : Classification sismique des wilayas d’Algérie69 Risques de feux de forêt Carte 6 : Aléa sismique 72 La vulnérabilité des forêts aux incendies risque de Algiers Bejala Annaba s’accroitre dans les prochaines années en raison de Oran Constantine la récurrence attendue des cycles de sécheresse Sidi Bel Abbes Batna de longue durée et des températures extrêmes70. Ainsi, plus de 99 % des superficies boisées, toutes essences confondues, sont confrontées à un risque d’impact moyen ou élevé du changement climatique71. Par ailleurs, les feux de forêt contribuent aux émissions de gaz à effet de serre, à la perturbation ou la dégradation des services écosystémiques et compromettent les moyens de subsistance des populations. PGA (g) 475y 0.00-0.01 0.01-0.02 0.02-0.03 0.03-0.05 0.05-0.08 0.08-0.13 0.13-0.20 0.20-0.35 0.55-0.90 0.55-0.90 0.90-1.50 >1.50 69 Laouami, N., Slimani, A., et Larbes, S. 2018. Ground motion prediction equations for Algeria and surrounding region using site classification based H/V spectral ratio. Journal BEEE. 70  Algérie, Contribution déterminée prévue au niveau national. 2015. 71  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, 2021. 72  La carte de l’aléa sismique représente la distribution géographique de l’accélération maximale au sol (PGA) avec une probabilité de 10 % d’être dépassée en 50 ans, calculée pour les conditions de référence de la roche (vitesse de l’onde de cisaillement, Vs30, de 760-800 m/s). Source : Global Earthquake Model. 2019. Algeria Country Profile. 27 © R R | Shutterstock.com 02. IMPACTS FINANCIERS ET ÉCONOMIQUES DES CATASTROPHES EN ALGÉRIE 2.1. Estimations financières des coûts moyenne78, mais les évaluations probabilistes du liés à la réponse risque indiquent que ces dommages pourraient atteindre au moins 0,7 % du PIB par an en L’État algérien estime que les dépenses moyenne79. Les pertes potentielles ainsi évaluées affectées à la gestion des inondations, des représentent quasiment le double de la moyenne séismes, et des feux de forêt (interventions post historique et sont largement influencées par l’aléa catastrophes uniquement) s’élèvent en moyenne sismique. En effet, le potentiel dévastateur d’un à 255 millions USD par an depuis une quinzaine événement sismique majeur en contexte urbain d’années73. Plus de 4 milliards USD74 ont été n’a été que partiellement observé au cours des alloués pour gérer ces trois types de catastrophes 45 dernières années de données historiques entre 2004 et 2019. En 2020 uniquement, l’État disponibles, et donc que partiellement reflété par a dépensé 225 millions USD environ au titre la moyenne historique. Ainsi, les pertes maximales d’opérations d’intervention post catastrophes75,76. probables pour une période de retour de 100 ans Les pertes annuelles liées à la seule valeur pour un séisme de grande magnitude pourrait commerciale du bois et du liège, aux opérations de atteindre 5,4 % du PIB de 202180, tandis que les lutte contre les feux de forêt et à la restauration pertes annuelles moyennes pour les séismes sont de la végétation, sont estimées à 18,7 millions USD estimées à plus de 0,6 % du PIB de 202181. Selon par an environ77. la même étude, les pertes annuelles moyennes 2.2. Impacts macroéconomiques des associées aux inondations en Algérie atteignent tremblements de terre et pluies environ 0,1 % du PIB de 202182. extrêmes en Algérie Durant la période analysée, les catastrophes liées aux aléas naturels en Algérie ont Entre 1974 et 2020, les tremblements de terre essentiellement eu des impacts au niveau et les inondations en Algérie ont provoqué des local avec des conséquences limitées sur les dommages équivalents à 0,4 % du PIB par an en 73  Soit 34 milliards de dinars algériens annuellement sur la période 2004-2019 (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). Source : Professeur Afra. 2021.Communication à l’Université de Mesila. 74  Soit 545 milliards de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). 75  Soit 30 milliards de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). 76  Source : Professeur Afra. 2021.Communication à l’Université de Mesila. 77  Soit 2,5 milliards de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). Source : Banque mondiale, Direction Générale des Forêts, Délégation Nationale aux Risques Majeurs. 2023. Note sur les forets de l’Algérie. Washington DC. 78  Source : EM-DAT. Ce montant correspond à la moyenne des ratios dommages/PIB exprimés en valeurs courantes. Uniquement 14 des 47 années étudiées affichent des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles. 79  UNISDR, GAR, Country Risk Profile, 2015, https://www.preventionweb.net/english/hyogo/gar/2015/en/profiles/GAR_Profile_DZA. pdf [Accessed on 17 April 2023]. NB. Ce dernier chiffre ne prenant en compte que le risque associé aux séismes et aux inondations fluviales. 80  Ceci correspond à la perte maximale probable pour une période de retour de 100 ans. Ce niveau de pertes a une probabilité de 1 % (1/100) d’être dépassées durant une année quelconque. 81  UNISDR, GAR, Country Risk Profile, 2015 https://www.preventionweb.net/english/hyogo/gar/2015/en/profiles/GAR_Profile_DZA. pdf [Accessed on 17 April 2023] 82  Ibid. 29 Encadré 1 Modélisation Probabiliste et Métriques Financières du Risque de Catastrophe Pertes Maximales Probables (PML) : reflètent les pertes pouvant être attendues pour différentes périodes de retour. Par exemple, pour une période de retour de 100 ans, la PML associée aux risques de séismes en Algérie est de 8.8 milliards de dollars (5,4 % du PIB de 2021). Ceci correspond au maximum de l’ensemble des pertes ayant une probabilité d’au moins 1% (1/100) d’être dépassées durant une année quelconque. Pertes Annuelles Moyennes (PAM) : donnent une estimation des pertes potentielles annuelles de l’ensemble du bâti. Elles correspondent à la moyenne de toutes les pertes subies sur le très long terme. Par exemple, la PAM associée au risque d’inondation en Algérie est de 178 millions de dollars (environ 0,1 % du PIB de 2021). Ceci signifie que sur une période très longue, le risque d’inondations engendrera en moyenne 178 millions de dollars de pertes sur l’environnement bâti par an. agrégats macroéconomiques. En effet, bien que les pousser dans la pauvreté les populations vulnérables destructions d’infrastructures et les interruptions sans que les agrégats macro-budgétaires du pays d’activités provoquées par les catastrophes naturelles ne soient pénalisés de manière significative à court aient des conséquences négatives sur l’accumulation terme. Ainsi, suite au séisme de Boumerdès en 2003, du capital et la productivité du travail pour le territoire une enquête menée auprès des ménages affectés a et/ou la population affectée, plusieurs analyses ont montré que ceux des catégories socioprofessionnelles démontré que l’impact de ces dernières sur la variation inférieures et d’un niveau d’instruction moindre de la production nationale agrégée est souvent peu avaient subi des pertes matérielles et humaines plus visible et difficilement prévisible83. En Algérie, la prise conséquentes que les autres86. en compte des mouvements sismiques et des pluies Il est important de noter que les évaluations torrentielles survenus entre 1974 et 202084, semble présentées dans cette section reposent sur des montrer une tendance à la baisse de la croissance du informations historiques limitées, et des modèles PIB durant les années où les indices de catastrophes globaux d’aléas et exposition qui ne tiennent sont les plus élevés. Par ailleurs, l’analyse par compte ni des effets ni des caractéristiques événement révèle que les tremblements de terre et locales. Ainsi, elles ne peuvent pas être les pluies extrêmes sont associés à une réduction utilisées pour prédire les futurs impacts macro- du rythme de croissance lors de l’année du choc (cf. budgétaires des catastrophes. Ceci montre qu’il graphiques ci-dessous). Sur la période considérée, les est nécessaire de renforcer la compréhension années de fortes pluies torrentielles sont également des risques climatiques et de catastrophes en marquées par une dégradation du solde budgétaire, Algérie grâce à des analyses tenant compte de en lien avec la hausse des dépenses publiques toutes les informations locales disponibles. Par qui intervient à ce moment. Cependant, l’analyse exemple, le recours à des sources de données économétrique n’a pas permis de mettre en évidence alternatives mesurant l’activité économique locale un impact statistiquement robuste et significatif avec une plus haute résolution spatiotemporelle entre les différents indicateurs de destructions et les (ex. luminosité nocturne captée au travers principaux agrégats macroéconomiques85. d’images satellitaires ou autres indicateurs de Si les catastrophes naturelles ont une incidence remplacement) et une plus grande granularité dans limitée sur les agrégats macroéconomiques, il est la caractérisation des phénomènes d’inondations en revanche possible qu’elles aient d’importantes et/ou de glissement de terrain (ex. modélisation incidences territoriales et redistributives hydrologique) pourrait contribuer à améliorer la négatives qui ne sont toutefois pas captées dans compréhension des risques, et entre autres de cette analyse. Certaines catastrophes ont ainsi pu l’impact de ces catastrophes sur les différents durablement affecter une zone spécifique du pays ou secteurs économiques et sur la pauvreté. 83  Par exemple, Hallegatte et Dumas 2009, Strobl 2011 et Loayza et al. 2012. 84  Afin d’évaluer l’impact économique des désastres et d’éviter les difficultés méthodologiques mises en évidence par Felbermayr et Gröschl (2014), des indices de destruction ont été créés en se basant exclusivement sur les caractéristiques physiques et météorologiques des pluies torrentielles et des mouvements sismiques ainsi que la distribution spatiale de la population. Ces indices assurent que la caractérisation de chocs soit fortement exogène. 85  En utilisant un modèle de type Auto-Regressive Distributed Lag, certaines spécifications ont détecté une relation non linéaire et statistiquement significative entre pluies torrentielles et croissance du PIB. Ces dernières sont cependant peu robustes et ne sont pas reportées ici. L’impact des mouvements sismiques s’est lui révélé statistiquement indifférent à 0 pour toutes les spécifications employées. 86  Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales. 2005. « Les besoins psycho-sociaux en milieu rural et urbain dans la wilaya de Boumerdès. Enquête sociologique. » 30 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE 1. L’impact économique des catastrophes …ne reflète que partiellement les pertes durant la période 1974-2020 potentielles auxquelles est confronté le pays 10% Perte annuelle moyenne 9% (en million US$) 8% Perte annuelle Perte annuelle 7% moyenne moyenne Aléa (en million US$) (en % du stock de capital) Dommages (%PIB) 6% 5% Séisme 991,52 0,11 4% Tempête 0,00 0,00 3% 0.4% Submersion marine 0,00 0,00 2% 1% Tsunami 0,17 0,00 0% Volcan 0,00 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 Inondation 178,37 0,02 Séismes Inondations TOTAL 1.170 0,1 2. Les indices de destructions capturent … et suggèrent une légère tendance à la baisse l’intensité du choc associé à la menace naturelle de la croissance du PIB les années où ces sur une base annuelle/nationale… derniers prennent des valeurs importantes. 10.0 Croissance du PIB (en %) 9 7.5 Value 6 5.0 3 2.5 0 1980 1990 2000 2010 2020 0.0 Year -2.5 0 3 6 9 12 Indices Pluies xtm Séismes Indice de destruction désastres (1975-2020) 3. Le rythme de croissance ralentit les années …cependant seules les années de précipitations de séismes majeurs et de précipitations extrêmes semblent s’accompagner d’une extrêmes… détérioration de la position budgétaire. Croissance du PIB Solde budgétaire 6 Solde budgétaire (en % du PIB) 9 8 Croissance du PIB (en %) 5 7 4 6 5 3 4 2 3 2 1 1 0 0 Avant Impact Après Avant Impact Après Séismes Pluies extrêmes Séismes Pluies extrêmes Note graphique 3 : « Avant » et « après » correspondent à la moyenne 2 ans avant et après. Les années de « précipitations extrêmes » correspondent aux années où l’indice prend une valeur supérieure à sa valeur médiane sur la période. Les années d’impact des séismes sont celles dont l’indice d’intensité mercantile est supérieur à 1,5. Source : Graphique 1 : EM-DAT et GAR ; Graphique 2 et 3 : WDI et CRU-TSv4 et USGS shakemaps. 31 © Mzed Prod | Unsplash.com 03. CADRE NORMATIF ET COORDINATION INSTITUTIONNELLE POUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE 3.1. Cadre réglementaire 2003, constitue le document stratégique de référence en la matière89. La loi qui concerne dix L’Algérie s’est progressivement dotée d’un aléas auxquels le pays est confronté (cf. encadré cadre normatif moderne de GRC pour faire face 2) met l’accent sur la réduction des risques, en à un certain nombre de catastrophes majeures amont de la survenance des catastrophes. Elle ayant frappé le pays, et met fortement l’accent couvre différentes composantes de la GRC, à sur la prévention.87 Le dispositif législatif savoir la prévention, la préparation et la réponse. et réglementaire comporte une multitude Toutefois, elle ne traite ni du relèvement ni de la de textes, à large portée, comprenant non reconstruction. seulement une loi-cadre adoptée en 2004, des textes réglementaires relatifs à l’organisation de La panoplie de textes existants constitue un la réponse88, au financement des risques ou aux socle solide permettant d’asseoir la politique normes de construction parasismique, mais aussi de GRC et de renforcement de la résilience de nombreux lois et décrets sectoriels, dans les en Algérie ; cependant l’application de la domaines comme l’aménagement du territoire, règlementation représente souvent un défi. Le la gestion de l’eau ou des forêts, la protection et fait que de nombreux textes d’application n’aient la valorisation du littoral, la décentralisation, etc. pas encore été adoptés laisse en effet subsister L’annexe 2 liste les lois et règlements directement un flou sur les rôles et les responsabilités des ou indirectement liés à la GRC. différents intervenants, ou sur les moyens permettant d’appliquer ces dispositions. Par La loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 sur exemple, la loi n° 04-20 prévoit l’adoption par la prévention des risques majeurs et la décret d’un plan général de prévention des risques gestion des catastrophes, adoptée après pour chacun des « risques majeurs » (ou aléas). Or, le tremblement de terre de Boumerdès en sur les 15 PGPR requis, seul un a été finalisé plus 87  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 2014. Effective Law and Regulation for disaster risk reduction: a multi-country report. 88  Suite au tremblement de terre d’El Asnam de 1980, le pays a adopté le décret n° 85-232 en 1985, sur la prévention des risques majeurs, et le décret n° 85-231 fixant les conditions et modalités d’organisation et de mise en œuvre des interventions et secours en cas de catastrophe. Les décrets n° 85-231 et 85-232 ont constitué le socle de la gestion des risques de catastrophe en Algérie pour les deux décennies suivantes. 89  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 33 Encadré 2 : Pistes envisagées pour renforcer l’efficacité de la loi n°04-20 La loi n°04-20, une loi-cadre moderne dont la portée et l’efficacité pourraient être amplifiées par : Une définition précise des mécanismes de coordination multisectoriels et multiniveaux requis pour sa mise en œuvre effective ; Une définition précise des rôles et des responsabilités pour la gestion des risques tant au niveau sectoriel que local ; L’ajout d’un chapitre sur la reconstruction et le relèvement ; L’adoption des textes et mesures d’applications prévus par la loi, notamment des Plans généraux de prévention des risques (PGPR) ; L’adoption de protocoles, standards et guides méthodologiques pour l’opérationnaliser, notamment en matière de systèmes de surveillance et d’alerte précoce, et d’évaluations de risques ; L’ajout de dispositions relatives au financement des risques (ex-ante et ex-post) ; L’ajout de dispositions plus précises sur les obligations relatives aux évaluations de risques et de vulnérabilité ; La mise à jour de la section sur « les dispositifs de sécurisation stratégique », (titre 2, chapitre 3) notamment avec une définition des infrastructures et services essentiels et un élargissement du champ d’application ; L’inclusion d’aléas supplémentaires, tels que les températures extrêmes, les submersions marines, les tsunamis. de 17 ans après l’adoption de cette loi90. De plus, directeur d’aménagement et d’urbanisme [PDAU], seuls 4 des 15 autres textes d’application prévus par Plan d’occupation des sols [POS], Plan directeur la loi ont été promulgués91. Par ailleurs, ces textes, d’aménagement des ressources en eau [PDARE], lorsqu’ils existent, ne sont pas toujours appliqués. Plans d’aménagement côtiers [PAC]). Ainsi les Le faible taux de couverture de l’assurance Cat-Nat lois n°04-20, n°04-05 (relative à l’aménagement malgré son caractère obligatoire92, ou encore la et l’urbanisme), n°05-12 (relative à l’eau) et non-application des sanctions pénales prévues par n°02‑02 (relative à la protection et la valorisation la loi à l’encontre des personnes construisant dans du littoral) encouragent un développement des les zones à risques ou en cas de reconstruction territoires raisonné et conscient des risques. d’ouvrage après séisme sans contrôle93, illustrent Cependant cette prise compte des risques dans les difficultés d’application des dispositions l’aménagement du territoire reste insuffisante existantes sur la GRC. dans les faits94. L’aménagement du territoire, et par extension Au niveau local, le corpus normatif attribue le développement urbain, sont particulièrement certaines responsabilités de GRC aux bien encadrés par le corpus législatif, institutions locales, mais en raison de notamment à travers les prescriptions dans leurs ressources et capacités limitées, les différents outils de planification visant à ces prescriptions ne sont pas pleinement prendre en compte les risques (Schéma national appliquées en pratique95. Ainsi, la wilaya est d’aménagement du territoire [SNAT], Plan tenue de développer des actions de prévention 90  Il s’agit du « Plan de Prévention sur les risques radiologiques et nucléaires » adopté par le Décret exécutif n° 17-126 du 28 Joumada Ethania 1438 correspondant au 27 mars 2017, précisant le dispositif de prévention des risques radiologiques et nucléaires ainsi que les moyens et les modalités de lutte contre ces sinistres lors de leur survenance. De plus, il convient de mentionner que les projets des PGPR Séismes, Inondations, Feux de Forêts, Désertification, Sécheresse, Risques climatiques extrêmes, Risques industriels et énergétiques, Risques sanitaires ont été élaborés. 91  Il s’agit du : i) décret exécutif n° 11-194 du 22 mai 2011 portant missions, organisation et fonctionnement de la délégation nationale aux risques majeurs ; modifié et complété ii) du décret exécutif n° 15-71 du 11 février 2015 fixant les conditions et modalités d’élaboration et d’adoption des plans particuliers d’intervention pour les installations ou ouvrages ; iii) décret exécutif n° 17-126 du 27 mars 2017 précisant le dispositif de prévention des risques radiologiques et nucléaires ainsi que les moyens et les modalités de lutte contre ces sinistres lors de leur survenance ; iv) du décret exécutif n° 19-59 du 2 février 2019 fixant les modalités d’élaboration et de gestion des plans d’organisation des secours. 92  Ordonnance n° 03-12 relative à l’obligation d’assurance des risques de catastrophe naturelle et à l’indemnisation des victimes et ses textes d’application (décrets exécutifs n° 04-268 ; n° 04-269 ; n° 004-270 ; n° 04-271 ; et n° 04-272). 93  Articles 19, 23, 70 et 71 de la loi n° 04-20. 94  Cf. annexe 7 pour une analyse précise. 95  Loi n° 04-20 ; loi n° 12-07 concernant les wilayas ; loi n° 11-10 concernant les communes ; loi n° 04-05 modifiant et complétant la loi 90-29 relative à l’aménagement et l’urbanisme ; loi n° 10-02 portant approbation du Schéma national d’aménagement du territoire ; décrets exécutifs n° 05-317 ; n° 91-177 ; n° 05-318 ; et n° 91-178. 34 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE contre les catastrophes et les fléaux naturels, Le Plan national climat 2020-2030, adopté lors notamment les risques d’inondations et de d’un Conseil de gouvernement en 2019. Il compte sécheresse. Les communes doivent, quant 155 projets, dont 63 dédiés aux actions d’adaptation à elles, prendre en compte la délimitation au changement climatique97. Il s’agit notamment : des zones à risques et vulnérables dans les i) de la mise en place de systèmes de surveillance documents d’urbanisme (PDAU et POS) et veiller et d’alerte précoce des risques climatiques au respect de la règlementation en la matière. majeurs (inondations, submersions, feux de forêt Néanmoins, les ressources et capacités limitées et sécheresse) ; ii) du renforcement de la résilience de ces dernières les rendent dépendantes du travail sectoriel réalisé au niveau de la wilaya. des écosystèmes afin de minimiser les effets des risques climatiques majeurs ; iii) de la protection Par ailleurs, le cadre normatif national mentionne de la santé publique contre la recrudescence des très peu la question du changement climatique. maladies tropicales, des épidémies, des vagues Ainsi, lors de l’adoption du Plan national climat en de chaleur ; iv) de la lutte contre l’érosion et la 2019, le ministère de l’Environnement a été enjoint réhabilitation des terres dégradées dans le cadre de d’enrichir l’arsenal juridique environnemental pour la lutte contre la désertification ; v) de l’intégration donner à l’Algérie les moyens de lutter contre des effets du changement climatique dans les les effets du changement climatique. Il a été recommandé aussi de revoir le statut de l’Agence stratégies sectorielles, en particulier, l’agriculture, nationale des changements climatiques (ANCC), l’hydraulique, la santé humaine, les travaux publics créée en 2005, afin de lui permettre de satisfaire et les transports ; vi) de l’intégration des effets du aux engagements souscrits par l’Algérie dans changement climatique pour assurer la sécurité le cadre de l’Accord de Paris ratifié par décret alimentaire et la sécurité nationale. Les chaines de présidentiel le 13 octobre 201696. risques et les vulnérabilités pesant sur les secteurs de l’eau, de l’agriculture, des forêts et de la santé ont fait l’objet d’analyses approfondies et des cartes de Encadré 3 Engagement internationaux dans la vulnérabilités ont été élaborées pour les secteurs de GRC de l’Algérie l’eau, de l’agriculture et des forêts (bien qu’elles ne Investir dans un cadre régulateur performant figurent pas dans le Plan national climat). renforce et crédibilise les engagements de l’Algérie au sein de multiples accords internationaux. Il importe de citer en outre le Plan national L’Algérie est un acteur très engagé au sein de multiples accords multilatéraux directement contre la sécheresse ; la Stratégie nationale de pertinents pour la gestion des risques et prévention et de gestion du risque d’inondations l’amélioration de la résilience urbaine. Notamment : à l’horizon 2030 « SNPGRI 2030 » et son plan • Le Cadre d’action de Hyogo : pour des nations d’action ; la Stratégie forestière à l’horizon et des collectivités résilientes face aux catastrophes (2005-2015) 2035, adoptée en 2016 ; la Stratégie nationale • Le Cadre de Sendai pour la Réduction des de l’environnement et du développement durable Risques de Catastrophes entré en vigueur en 2017-2035, incluant un axe sur l’atténuation et (2015-2030). • L’Accord de Paris pour le Climat issu de la COP l’adaptation face au changement climatique ; ou 21, entré en vigueur en 2016. encore la Stratégie nationale de gestion intégrée • Le Nouveau Programme pour les Villes : Habitat des zones côtières (SNGIZC). Un certain nombre III de 2017 d’autres plans et documents stratégiques sont en développement comme le Plan de prévention et de lutte contre les feux de forêt ; le Plan national de 3.2. Politiques, plans et stratégies lutte contre la désertification98 ; le Plan national d’urgence contre les pollutions marines ; le Plan de Outre sa loi-cadre n°04-20, l’Algérie dispose prévention et d’intervention au niveau des zones d’un nombre important de politiques, plans et et installations économiques et industrielles ou stratégies qui visent à guider la mise en œuvre des encore le Plan national de lutte antiacridienne. efforts déployés pour renforcer la résilience du pays face aux risques climatiques et de catastrophe. Parmi ceux-ci, l’on peut citer entre autres : 96  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 97  cf. annexe 4 pour une liste complète des actions planifiées. 98  Remplaçant le précèdent adopté en 2003. 35 Encadré 4 : Pleins feux sur quelques plans et stratégies clés Le Plan national sécheresse : piloté par la Direction générale des forêts et validé par un Comité intersectoriel en 2019, il donne les lignes directrices pour la mise en place d’un système pérenne d’évaluation, de prévention et d’atténuation du risque de sécheresse selon une approche multisectorielle. Il servira à l’élaboration du Plan général de prévention du risque (PGPR) sécheresse, permettra de préciser les rôles et responsabilités et de cartographier les zones à risques et sera associé à un Plan d’action séquencé et budgétisé. La Stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations à l’horizon 2030 (SNPGRI), adoptée en Conseil de gouvernement en 2020 : pilotée par l’ex ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, cette stratégie s’appuie sur une évaluation des risques d’inondations effectuée entre 2014 et 2017. Elle promeut une approche globale et transversale99 et vise à combler les carences de la stratégie précédente, c’est-à-dire à améliorer la connaissance sur la vulnérabilité globale des territoires et renforcer la gestion des ouvrages de protection afin d’assurer la sécurité des personnes dans les zones exposées aux inondations et réduire les conséquences négatives des inondations sur les populations, l’activité économique, l’environnement et le patrimoine culturel100 (cf. annexe 5). Cette stratégie doit constituer les fondements du Plan général de prévention du risque d’inondations, devant être adopté par décret conformément à la loi n°04-20. La Stratégie forestière à l’horizon 2035 : adoptée en 2016, elle vise à satisfaire les besoins sociaux, économiques et environnementaux du pays, en créant des emplois et des revenus pérennes tout en contribuant à améliorer la résilience du milieu naturel face au changement climatique ; La Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières (SNGIZC) : adoptée en 2015 pour « assurer la durabilité des zones côtières, des divers services qu’elles rendent et bénéfices qu’elles génèrent, en valorisant le littoral de manière à créer des richesses tout en empêchant la dégradation des milieux naturels ». Cette stratégie doit donner lieu à différentes activités, notamment : i) la mise en place d’un système d’information littoral, d’un Observatoire des risques côtiers, d’un dispositif national de surveillance des zones côtières et d’un réseau d’observation météo- marine ; ii) l’adaptation des instruments d’aménagement du territoire et d’urbanisme aux problématiques du littoral ; iii) l’élaboration de cartes de vulnérabilités et de cartes de risques climatiques du littoral algérien101. Le plan national de l’eau : En février 2007, a été adopté le Plan National de l’Eau. Etalé jusqu’à l’horizon 2025, cet outil de planification souple et évolutif a pour principaux objectifs : Assurer une durabilité de la ressource Créer la dynamique de rééquilibrage territorial Créer et renforcer l’attractivité et la compétitivité Garantir une bonne gouvernance de l’eau. Une révision à du PNE à l’horizon 2035 en cours d’adoption Par ailleurs, la DNRM coordonne depuis 2021 lignes et les objectifs de la politique nationale de les efforts entrepris pour l’élaboration d’une réduction des risques et d’actualiser l’approche Stratégie nationale de prévention et de gestion d’ensemble à la lumière du Cadre de Sendai pour des risques de catastrophe et des Plans généraux la réduction des risques de catastrophe 2015-30. de prévention des risques. L’adoption de cette Elle devra veiller en outre à fournir un véhicule pour stratégie représentera une avancée importante. garantir la cohérence et l’articulation des PGPR en Elle permettra de renforcer la cohérence entre développement. les multiples politiques et plans sectoriels liés à la GRC, comme le changement climatique, 3.3. Cadre institutionnel et coordination la planification urbaine et de promouvoir une Des mécanismes de coordination intégration plus systématique de la résilience institutionnalisés et efficaces entre secteurs et dans les programmes et investissements. Lors niveaux administratifs sont nécessaires pour d’une conférence en mai 2021 ayant rassemblé garantir la cohérence de ce vaste ensemble plus de 200 parties prenantes de la GRC du pays, normatif et stratégique et une mise en œuvre 140 recommandations ont été formulées pour effective. En effet, de nombreuses institutions alimenter la stratégie et un groupe multisectoriel ont des responsabilités implicites ou explicites a été institué afin de suivre leur mise en œuvre. relatives à la gestion des risques climatiques Cette stratégie permettra de fixer les grandes et de catastrophe. L’annexe 1 recense les 99  Une gestion intégrée qui englobe les trois secteurs principaux d’actions : la gestion préventive (préparation, protection, adaptation, atténuation), la maîtrise de la situation (limitation de l’ampleur du phénomène par la gestion de l’événement) et le rétablissement, ou mesures post-inondation pour revenir à une activité économique, sociale et environnementale normale le plus rapidement possible (ministère des Ressources en eau. 2015. Réalisation d’une étude portant sur l’élaboration d’une Stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations. Rapport final. Synthèse générale des missions). 100  Ministères des Ressources en eau et de l’Environnement. 2015. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie.2015-2030. 101  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015-2030. 36 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE acteurs clés de la GRC en Algérie et liste leurs des risques103. Cependant, plus de dix ans après responsabilités respectives. Selon la loi-cadre sa création, elle manque encore de moyens pour de 2004, « la prévention des risques majeurs mener à bien sa mission (cf. tableaux 7 et 8). Les et la gestion des catastrophes constituent un allocations budgétaires et le personnel restent système global initié et conduit par l’État, mis insuffisants. Des « chargés des risques majeurs », en œuvre par les institutions publiques et les représentant la DNRM, ont récemment été collectivités territoriales dans le cadre de leurs nommés au niveau des wilayas mais leurs postes compétences respectives, en concertation avec les restent financés par les wilayas plutôt que par des opérateurs économiques, sociaux et scientifiques, allocations budgétaires directes à la DNRM. et en associant les citoyens ». Au regard de la Un grand nombre d’instances multiacteurs multiplicité de parties prenantes et de l’étendue du ont été créées ou sont en phase de création cadre normatif et stratégique en lien avec la GRC afin de faciliter la coordination nécessaire en Algérie, la mise en application d’un système tel au renforcement de la résilience. Leur degré que décrit dans la loi, requiert une coordination d’opérationnalisation est toutefois très divers. horizontale (interministérielle et intersectorielle) et Ainsi, selon la réglementation, la DNRM devrait verticale (entre les divers niveaux administratifs) être assistée par un comité intersectoriel, présidé très structurée, orchestrée par une autorité par le ministre de l’Intérieur ou son représentant disposant d’un fort leadership. Ceci afin de garantir et composé des représentants de haut niveau l’articulation et la cohérence des interventions et des ministères sectoriel, de la société civile et de la réglementation, d’éviter les chevauchements d’autres institutions prévues dans le décret104. et les duplications, et d’assurer une mise en œuvre Il est chargé d’examiner et d’évaluer les plans effective à tous niveaux. généraux et particuliers de prévention des risques L’ancrage de la DNRM et de la DGPC sous le majeurs, d’évaluer les dispositifs de prévention, ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales d’alerte, d’intervention, de réhabilitation et de et de l’Aménagement du territoire (MICLAT) reconstruction et de les améliorer. Dans le cadre crée une architecture institutionnelle propice de ses travaux d’évaluation, le Comité peut créer à l’articulation entre les différentes phases du en son sein des commissions scientifiques et cycle de gestion des risques102. Le MICLAT dispose techniques spécialisées. en effet de compétences en matière de prévention Ce comité intersectoriel, chargé d’appuyer la des risques, de gestion des catastrophes, de DNRM, n’est toutefois devenu véritablement planification et d’organisation territoriale et opérationnel qu’à partir de 2021105 afin de de finances locales, ce qui en fait un chef de file permettre la coordination interministérielle en naturel pour le renforcement de la résilience face matière de gestion des risques. La modification aux catastrophes. récente du décret n° 11-194 en avril 2021 marque La mise en place de la DNRM représente un pas ainsi le début de son institutionnalisation et important vers l’élaboration d’une politique opérationnalisation. En parallèle, le décret exécutif nationale intégrée et coordonnée de gestion 102  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 103  Décret exécutif n° 11-194 du 22 mai 2011 portant missions, organisation et fonctionnement de la Délégation nationale aux risques majeurs, au sein du ministère de l’Intérieur, décret exécutif n° 21-157 correspondant au 24 avril 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n° 11-194 du 22 mai 2011 portant missions, organisation et fonctionnement de la Délégation nationale aux risques majeurs. 104  Décret exécutif n° 11-194 portant missions, organisation et fonctionnement de la Délégation nationale aux risques majeurs, au sein du ministère de l’Intérieur, modifié et complété par le décret exécutif n° 21-157. NB. Les représentants des départements ministériels doivent avoir, au moins, le rang de directeur et ne peuvent se faire représenter. Les représentants de ce Comité incluent : un représentant du ministère de la Défense nationale ; un représentant du ministre des Affaires étrangères ; un représentant du ministre de l’Énergie et des Mines ; un représentant du ministre de la Recherche scientifique; un représentant du ministre de la Numérisation et des Statistiques ; un représentant du ministre de l’Environnement ; un représentant du ministre des Travaux publics et des Transports ; un représentant du ministre des Ressources en eau; un représentant du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme ; un représentant du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ; un représentant du ministre de l’Industrie ; un représentant du ministre des Télécommunications ; un représentant du ministre de la Communication ; un représentant du ministre de l’Agriculture et du Développement rural ; le délégué national aux risques majeurs ; un représentant de la Direction générale du budget ; un représentant du Commandement de la gendarmerie nationale ; un représentant de la Direction générale de la sûreté nationale ; un représentant de la Direction générale de la protection civile ; un représentant de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique ; un représentant de la Direction générale des forêts ; un représentant de l’Office national de la météorologie ; un représentant de l’Agence nationale des ressources hydrauliques ; un représentant de l’Agence spatiale algérienne ; un représentant de l’Agence du service géologique de l’Algérie; un représentant du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique ; un représentant du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique ; représentant du commissariat à l’énergie atomique ; représentant de l’autorité de régulation des hydrocarbures ; quatre experts algériens choisis par le ministère de l’Intérieur en raison de leurs compétences dans le domaine des risques majeurs; deux représentants de la société civile; toute personne utile en raison de leurs compétences. 105  Il faut noter qu’il a été institué deux fois par le passé. 37 n° 19-59106 a établi, sous l’autorité du MICLAT, un dirigé par le ministre de l’Environnement et des comité interministériel de gestion des catastrophes, Énergies renouvelables, dans lequel siègent 18 regroupant 24 membres et dénommé « CIGEC » secteurs et qui est chargé de coordonner, suivre et dont la composition et le fonctionnement devaient évaluer les politiques et programmes nationaux sur être définis par arrêté du ministre. Des réserves le changement climatique en Algérie pourrait offrir ont toutefois été émises : ainsi une révision du un forum permettant de garantir la cohérence et décret n° 19-59 est en cours afin que puisse être l’intégration des efforts entre gestion des risques publié l’arrêté relatif au CIGEC. Il existe par ailleurs de catastrophe et adaptation au changement dans la législation des dispositions relatives à la climatique. Il convient de mentionner que le Plan création d’une commission de communication liée national sécheresse adopté en 2019 préconise que aux risques naturels et technologiques majeurs soit créé, au sein du comité national climat, un chargée de définir et de proposer au gouvernement groupe spécifique « sécheresse »108. Le ministère la stratégie nationale de communication liée aux de l’Environnement et des Énergies renouvelables risques naturels et technologiques majeurs et de la (MEER) prévoit de mettre prochainement en place mettre en œuvre107. Cependant, cette commission des comités climat au niveau infranational. n’a pas encore fonctionné depuis sa création en En sus des mécanismes de coordination sous le 2004. leadership du MICLAT (pour la GRC) et sous le Au niveau local, le décret n°19-59 prévoit la leadership du ministère de l’Environnement et création de comités intersectoriels de wilaya et de des Énergies renouvelables (pour le changement la commune qui, une fois mis en place, favoriseront climatique), un certain nombre d’instances la coordination des différentes parties prenantes multiacteurs ont été créées pour faciliter pour la préparation et la réponse. Présidés l’articulation des actions. Les modalités de respectivement par le secrétaire général de la wilaya coordination entre ces instances ne sont ou de la commune, les services de la protection civile cependant pas définies dans le cadre juridique. assureront leur secrétariat. Si ces comités sont Parmi ces mécanismes institutionnels, l’on peut chargés d’élaborer les plans ORSEC, leur mandat ne citer entre autres : couvre pas, en l’état actuel, les aspects de prévention ■ La Commission nationale de protection des risques dans la planification au développement. des forêts (CNPF), placée sous l’autorité du Par ailleurs, un renforcement des capacités et des ministère de l’Agriculture et du Développement ressources dédiées seront nécessaires, du moins pour rural (MADR), composée de représentants de les communes plus isolées et moins équipées, afin treize ministères et onze institutions nationales d’opérationnaliser ces comités au niveau communal. et se réunissant une fois par an avant la saison Compte tenu des effets croissants du changement des feux de forêt. Sa mission est entre autres climatique sur la fréquence et l’intensité des d’arrêter et d’actualiser le plan de lutte contre aléas naturels, les efforts de coordination pour les feux de forêt, les parasites et les maladies la prévention des risques de catastrophes affectant les forêts ; d’assurer la coordination doivent s’articuler plus étroitement avec ceux des actions des organismes concernés ; d’établir menés pour l’adaptation face au changement le programme des commissions de protection climatique. Ces efforts dépassent le champ de des forêts des wilayas ; de procéder, à la fin de compétences du MICLAT et concernent également chaque campagne, à l’étude et à l’exploitation celui du ministère de l’Environnement (et de l’Agence du bilan final sur la base des rapports qui lui nationale des changements climatiques sous sa sont transmis par les commissions de wilayas. tutelle), ainsi que du ministère de l’Hydraulique, De plus, des comités opérationnels sont de l’ANRH et du ministère de l’Agriculture et du installés au niveau de chaque wilaya, ainsi qu’à Développement rural. Le Comité national climat l’échelle des daïras et des communes. Leur 106  Décret exécutif n° 19-59 de 2019 fixant les modalités d’élaboration et de gestion des plans d’organisation des secours et ses textes d’application. 107  Créée par décret exécutif n° 04-181 du 6 Joumada El Oula 1425 correspondant au 24 juin 2004, cette commission est chargée, entre autres : i) d’établir des programmes d’information relatifs aux risques et à la prévention des risques ; ii) de concevoir le dispositif d’alerte par procédés de communication et ; iii) d’arrêter les modalités pour le traitement informatif des événements liés aux risques et à leur prévention. 108  Les missions proposées pour ce groupe dans le Plan national sécheresse sont les suivantes :i) la supervision/coordination du processus de développement du plan « sécheresse » en mobilisant et en intégrant les ressources nécessaires des différents ministères et niveaux de gouvernement ; ii) la coordination de la mise en œuvre du plan « sécheresse » à tous les niveaux du gouvernement ; iii) l’activation des divers éléments du plan pendant les périodes de sécheresse ; iv) l’application de manière directe ou par délégation (au niveau local) des actions et programmes d’atténuation et d’intervention ; v) la formulation de recommandations. 38 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE rôle est de coordonner les opérations de lutte recommander au gouvernement toutes mesures intersectorielle conformément au plan feux et dispositions d’adaptation ou d’anticipation de forêt approuvé par le wali territorialement des politiques publiques tenant compte des compétent. Des comités de riverains sont mutations et évolutions socio-économiques et également installés en vue de renforcer le environnementales en cours ou projetées. dispositif organisationnel des collectivités ■ Le Commissariat national du littoral (CNL) locales109. La campagne 2022 a recensé créé par la « Loi littoral »112 pour mettre en 40 comités opérationnels de wilaya, 468 œuvre la politique nationale de protection du comités opérationnels de daïra, 1 333 comités littoral, et participer avec les autres institutions opérationnels communaux et 2 358 comités de à le valoriser. Parmi ses missions structurantes, riverains qui jouent un rôle important dans la il y a lieu de citer l’élaboration des plans prévention des feux de forêt, la sensibilisation, d’aménagement côtier en collaboration avec l’alerte et la première intervention sur les foyers les collectivités locales, la mise en place d’un de feux naissants.110 système d’information « littoral », l’identification ■ Le Conseil supérieur de l’eau (CSE), institué des zones à risques, et la proposition de mesures en 1996, et le «  Conseil national consultatif de prévention des risques naturels et/ou des ressources en eau (CNCRE) » regroupent technologiques qui peuvent survenir sur le littoral. tous les secteurs concernés par l’eau. Ceci Le CNL est également chargé d’identifier les sites constitue le nouveau cadre de coordination d’intérêt écologique, paysager et culturel en vue institutionnelle pour la gestion intégrée des de leur conservation. La loi prévoit également à ressources en eau, complété au niveau local, l’échelle communale la création de conseils de par cinq agences de bassins hydrographiques, la coordination côtière dans les zones littorales composées de représentants des collectivités ou côtières sensibles ou exposées à des risques locales, des usagers des eaux, des organismes de environnementaux particuliers. Cependant, la gestion des services de l’eau et des différentes Stratégie nationale de gestion intégrée des zones administrations. côtières pour l’Algérie 2015-2030113 relève que le CNL ne dispose pas de toutes les attributions lui ■ Le Conseil national économique, social et permettant de coordonner l’action publique en environnemental créé en 2021111, institution matière de protection et de préservation de la consultative offrant un cadre de dialogue, de zone côtière et recommande entre autres : i) une concertation, de proposition, de prospective et redéfinition de sa mission ; ii) le renforcement d’analyse. Regroupant des représentants de la de ses compétences ; iii) la création du corps société civile, des administrations et institutions des inspecteurs (police) du littoral (rattachés de l’État et des experts des secteurs économique, au CNL), dotés de la puissance publique, afin de social et environnemental, ce conseil est chargé remédier aux difficultés d’application de la loi ; et notamment : i) d’ériger et d’animer des espaces de iv) une révision de la « Loi littoral »114. dialogue, de concertation et de coopération avec les autorités locales ; ii) d’évaluer les stratégies ■ Il existe également depuis peu un Organe dédiées aux secteurs agricole et des ressources de coordination de la lutte contre la en eau, notamment celles ayant vocation à désertification et de la relance du barrage consolider la résilience nationale en matière vert, qui doit également être mis en place au de sécurité alimentaire ; iii) de proposer et de niveau infranational. 109  Algérie. 2019. Rapport national volontaire. Progression de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). 110  Ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Direction de la protection de la faune et de la flore (DPFF). 2022. Bilan des incendies de forêt de la campagne 2022. 111  Créée par le décret présidentiel n° 21-37 du 6 janvier 2021. 112  Loi n° 02-02 relative à la protection et à la valorisation du littoral. 113  Source : ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015-2030. 114  Loi n° 02-02 relative à la protection et à la valorisation du littoral. 39 © Hamdi Bendali | Shutterstock.com 04. CONNAISSANCE DES RISQUES ET SYSTÈMES D’INFORMATION 4.1. Cartographie et évaluations des agricole et forestier. Dans ce cadre, des cartes risques et des vulnérabilités sur les risques d’insécurité alimentaire basées sur les cultures céréalières stratégiques, les cultures La loi n° 04-20 relative à la prévention des spéculatives ou les activités pastorales et des risques majeurs et à la gestion des catastrophes cartes relatives aux risques de feux de forêt ont vise notamment à l’amélioration de la été établies à l’échelle des wilayas115. Une carte connaissance des risques, au renforcement de de sensibilité à la désertification a été réalisée leur surveillance et de leur prévision ainsi qu’au par l’Agence spatiale algérienne qui a identifié le développement de l’information préventive degré de sensibilité par région. sur ces risques (article 7). L’État doit en effet « assurer au citoyen un accès égal et permanent Il existe aujourd’hui de nombreuses études à toute information relative aux risques majeurs, portant sur les différentes composantes du notamment : i) la connaissance des aléas et de la risque sismique en Algérie (aléa, microzonage, vulnérabilité de son lieu de résidence et d’activité ; vulnérabilité, risque urbain, géotechnique). ii) l’information sur les dispositifs de prévention Cette connaissance fine du risque sismique des risques majeurs ; iii) l’information sur les n’est toutefois pas encore généralisée sur tout le dispositifs de prise en charge des catastrophes ». territoire. Le Centre de recherche en astronomie Par ailleurs, le décret exécutif n° 05-318 établit astrophysique et géophysique (CRAAG), spécialisé que les plans d’occupation des sols doivent en sismologie, et le Centre national de recherches comprendre une carte (échelle 1/500 ou 1/1000) appliquées en génie parasismique (CGS), délimitant les zones exposées aux risques naturels spécialisé en génie parasismique, ont permis au et technologiques, et la loi n° 04-05 prévoit que pays de développer une bonne connaissance du les travaux d’évaluation et de cartographie des risque sismique. Le CRAAG, placé sous la tutelle risques soient reliés aux mesures de planification du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales territoriale et aux codes de construction. et de l’Aménagement du territoire, a pour mission d’établir les catalogues et cartes sismiques, de Des travaux de cartographie et d’évaluation recenser et de regrouper les documents anciens, des risques spécifiques sont réalisés par y compris ceux existants à l’étranger, pour les secteurs. Une analyse des risques et de approfondir et enrichir l’histoire de la sismicité la vulnérabilité au changement climatique en algérienne et constituer une banque des données Algérie a été réalisée en 2018 par le Bureau sismiques. L’on dénombrait récemment des national d’études pour le développement rural études de microzonage pour une cinquantaine dans le cadre d’un projet de coopération avec d’agglomérations et près de 1 700 études l’Agence de coopération internationale allemande géotechniques détaillées. Des études récentes (GIZ) afin d’identifier une chaine de risques liés de scenarii de risque sismique ont notamment au changement climatique pour les secteurs été réalisées par le CGS et sont disponibles 115  Algérie. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 2021. 41 pour les agglomérations d’Alger, Constantine et de terrain (MNT) permettant de caractériser Blida. Le CGS a également réalisé l’inventaire de de manière morphométrique et sur de grandes bâtiments et d’études de vulnérabilité sismique à étendues géographiques, les bassins versants pour Alger et Constantine116, ainsi qu’un certain nombre de fines applications comme la modélisation des d’études concernant le centre des chèques postaux, crues et des phénomènes d’inondations restent le ministère des Postes et Télécommunications, la toutefois encore peu répandus120. centrale téléphonique Aissat Idir, le bâtiment de la De même, un travail de cartographie de la protection civile (Dar El Beida), l’hôpital Mustapha vulnérabilité de la zone côtière algéroise face au Bacha, l’hôpital Béni-Messous, l’hôpital de Thénia, changement climatique a été réalisé dans le cadre des bâtiments de la wilaya d’Alger et de la wilaya de la mise en œuvre de la stratégie nationale de de Constantine117. De plus, l’Organisme national gestion intégrée des zones côtières (SNGIZC), de contrôle technique de la construction (CTC) mais doit être approfondie. En effet, les données a également produit des études de vulnérabilité concernant les sédiments, le niveau de la mer et du bâti dans diverses communes du pays. En la bathymétrie sont insuffisantes, et il importe pratique cependant, l’évaluation des risques en de réaliser des évaluations supplémentaires afin Algérie peine à offrir une connaissance fine du de suivre et d’affiner la prévision des impacts sur risque généralisée à l’échelle nationale, en raison l’ensemble des côtes algériennes et d’obtenir des notamment de la dimension trop souvent locale informations plus détaillées121. et faiblement intégrée des projets. En effet, mis à part les projets se déroulant sur l’ensemble d’une L’Algérie a acquis une expérience non négligeable wilaya (assez rare), la plupart des projets sont en exploitant des données issues du système caractérisés par un manque de coordination entre spatial national (Programme Alsat), qu’il les parties prenantes. Par exemple, la coordination s’agisse de l’évaluation des dégâts résultants et la collaboration pour l’évaluation et l’analyse du d’inondations122 ou de l’identification des risque sismique entre différentes institutions clés superficies parcourues par les feux de forêt, (ex. DNRM, DGPC, CGS, CRAAG, MHUV, ASAL, CTC) régulièrement cartographiées depuis 2003. n’est pas institutionnalisée. Le manque d’intégration Cette expérience s’est étendue aux invasions et d’intersectorialité se manifeste également acridiennes, pour lesquelles les images satellitaires par l’absence de bases de données nationales constituent un élément majeur du dispositif communes, intégrant notamment l’inventaire de lutte antiacridienne, que ce soit en périodes des failles actives et sismogènes, l’inventaire des d’invasions ou de recrudescences123. Les résultats bâtiments résidentiels et l’inventaire des bâtiments probants obtenus ont été renforcés par la mise de grande importance118. en place de procédures opérationnelles de cartographies d’urgence à l’aide de l’outil spatial, Par ailleurs, un Atlas des zones inondables basé lors de la survenance de catastrophes. Les sur des données spatiales a été finalisé, mais avancées réalisées par l’Algérie dans ce domaine des travaux de cartographie détaillés restent lui ont valu d’abriter à Alger l’un des bureaux à effectuer pour les sites à risques identifiés119. régionaux du Programme des Nations Unies pour En effet, une évaluation nationale préliminaire du l’exploitation de l’information d’origine spatiale risque d’inondations menée de 2014 à 2017 a permis aux fins de la gestion des catastrophes et des d’identifier 865 sites à risque à l’échelle nationale. interventions d’urgence (Programme UN-SPIDER, Seize plans de prévention des risques d’inondation région Afrique du Nord), qui a vocation à renforcer (PPRI) sont également en cours d’élaboration pour les capacités des pays de la région et à mettre à les zones prioritaires. Les modèles numériques 116  Ibid. 117  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 118  Ibid. 119  Ibid. 120  La technologie Lidar a jusqu’à présent été peu utilisée en Algérie (hormis quelques études du MRE réalisées par DELTARES, sur l’Oued El-Harrach). L’ASAL et l’INCT sont capables de produire des MNT grâce à des images satellites et à la photogrammétrie respectivement. En 2019 le Lidar était en cours d’acquisition par l’INCT. Le projet portant sur la réalisation de 16 PPRI mené en collaboration avec MRE/ AGIRE a donné lieu à l’application des techniques suivantes : 1) MNT issues d’images satellitaires à très haute résolution 50 cm avec une précision altimétrique de 1 mètre. 2) MNT issues de Lidar/INCT de 20 cm de résolution et une précision altimétrique de 50 cm. Les MNT sont appuyés par des levés topographiques au niveau des ouvrages hydrauliques afin de renforcer le manque d’information altimétriques. 121  ANCC-GIZ, Étude de vulnérabilité du littoral algérois aux changements climatiques, 2018. 122  Comme à Ghardaïa en 2008, El Bayadh en 2011, El Tarf en 2012 et In Guezzam en 2018, voire même pour des pays voisins tels la Tunisie en 2019 ou le Niger, dans le cadre d’une assistance technique. 123  CRAGG, contribution au livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, 2021. 42 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE leur disposition des produits spatiaux à valeur et ces bases de données sur les catastrophes ajoutée pour la gestion des catastrophes124. historiques ne sont pas accessibles au public. La base de données internationale EM-DAT contient Les évaluations multirisques ne sont pas encore peu d’informations sur les événements historiques fréquemment réalisées. Il n’existe pas non plus ayant touché l’Algérie (83 événements enregistrés de profil de risque de catastrophe au niveau du entre 1954 et 2022), et l’outil DesInventar ne pays qui quantifierait, de manière agrégée, les fournit pas de données sur le pays. Les données éventuelles pertes économiques pouvant être sur les pertes et dommages liés aux catastrophes associées aux différents risques. Au niveau local, historiques peuvent donc surtout être trouvées de le décret n° 19-59 prévoit que les plans ORSEC façon éparpillée dans diverses communications de la wilaya et de la commune soient basés sur la et publications. connaissance des risques et la synthèse de l’analyse de risque. Or à ce jour, la connaissance des risques Une plateforme numérique gérée par le ministère reste encore assez limitée dans les communes. de l’Intérieur doit être mise en place au niveau Par ailleurs, les approches pour la réalisation de ce infranational afin de centraliser l’ensemble type d’analyse au niveau local ne sont pas encore des données relatives aux ressources des standardisées, faute de guides méthodologiques et plans d’organisation des secours et aux « sites de ressources humaines et financières. sensibles » de l’ensemble des wilayas. En effet, le décret n° 19-59 prévoit la mise en place de 4.2. Gestion des données et systèmes plateformes numériques, au niveau de chaque d’information wilaya et de chaque commune. Elles comprendront Une quantité assez importante de données existe l’ensemble des données relatives aux ressources sur les risques de catastrophes et le changement des plans ORSEC respectifs. Cette règlementation climatique. Des défis subsistent cependant charge en outre les walis de fixer par arrêté la liste en termes de consolidation, standardisation des sites sensibles sur proposition d’une commission et institutionnalisation du partage des de wilaya, dont la composition a récemment été informations entre institutions et avec le public. fixée par arrêté du MICLAT126. Ces commissions seront chargées de : déterminer les critères de Le ministère de l’Intérieur gère divers systèmes qualification du site sensible ; proposer la liste des d’information et élabore des rapports, sites sensibles situés sur le territoire de la wilaya ; majoritairement confidentiels. L’on peut citer procéder, une fois par an, à l’actualisation de la une plateforme numérique sur la gestion des liste des sites sensibles. À ce jour, une trentaine de interventions (en cours de test) ; une base de wilayas ont débuté cet exercice. En raison des fortes données et des cartes sur les installations et interdépendances entre infrastructures essentielles réseaux stratégiques ; une plateforme numérique et services vitaux, la défaillance d’un site sensible recensant les catastrophes historiques et leur peut entraîner des perturbations et des défaillances impact. Ces bases de données, maintenues dans d’autres secteurs et d’autres wilayas et par la Direction générale de la protection civile déclencher une cascade de conséquences affectant (DGPC), alimentent le rapport annuel établi par la d’autres services essentiels. Ainsi, pour renforcer la DNRM à l’attention du gouvernement. Ce rapport résilience des systèmes d’infrastructures critiques, comporte, pour chacun des différents aléas il serait utile que la liste de sites sensibles et leurs auxquels est exposée l’Algérie, une évaluation des plans ORSEC soient établis, sur la base d’une connaissances, une appréciation des mesures compréhension globale des risques et de leurs de prévention existantes et des propositions de impacts concomitants/secondaires potentiels. mesures permettant la réduction des risques125. De plus, l’Algérie participe aux efforts de suivi et de L’ONM, l’ANRH, et la DGF gèrent respectivement communication des progrès réalisés en direction différentes bases de données, cependant, il des objectifs du Cadre de Sendai (système de suivi convient de renforcer davantage la coopération du Cadre de Sendai) et élabore son premier rapport institutionnelle et les protocoles standard pour sur la mise en œuvre de ce Cadre. Ces rapports l’échange de données dans le contexte des 124  Ibid 125  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 126  Le décret n° 19-59 et arrêté du 19 janvier 2021 fixant la composition de la wilaya chargée de proposer la liste des sites sensibles définit les « sites sensibles » ainsi : « Infrastructure, établissement, installation ou ouvrage qui garantissent la disponibilité de biens et de services d’importance vitale, dont les défaillances de grande ampleur ont des conséquences graves sur la population, l’économie et l’environnement ». 43 systèmes d’alerte précoce, a fortiori en temps réel laboratoires régionaux, de stations et de réseaux (cf. section 8 « Services hydrométéorologiques et de surveillance qui contrôlent la qualité des milieux climatiques et systèmes d’alerte précoce »). L’ONM récepteurs (eau et air). Il doit également mettre dispose d’une base de données météorologiques en œuvre un système national d’information et climatologiques permettant l’utilisation des environnementale pour le développement durable, données par les utilisateurs internes et externes en permettant l’accès à des services de recherche fonction de leurs besoins spécifiques. L’ANRH est et de visualisation de données géographiques et également en train de mettre en place une base de géolocalisées. données intégrée sur les ressources hydrologiques pour répondre fonctionnellement aux besoins des 4.3. Sensibilisation du public et éducation utilisateurs internes et externes, dans le cadre du De nombreux efforts sont menés dans le programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord pays (notamment par la DGPC, le Croissant- d’association Algérie-UE (projet de jumelage)127. Rouge, le ministère de l’Éducation nationale, Les conditions d’accès aux données de l’ONM et le CRAAG, le CGS, le CRSTRA, l’AGIRE) pour de l’ANRH sont définies et contractualisées avec sensibiliser et éduquer le public face aux risques les principaux partenaires institutionnels. Quant de catastrophes. Les méthodes utilisées pour à la DGF, elle produit des couches géographiques la diffusion de l’information sont en général : i) de contours de feux de forêts à partir d’images prospectus, dépliants et affiches, ii) journées portes satellite Sentinel-2 et Landsat, qu’elle compare avec ouvertes (comme celles de la DGPC chaque année les informations de terrain ainsi que les couches en mars), conférences, interventions au niveau des produites par l’ASAL. Les résultats comparés sont écoles, iii) spots publicitaires à la télévision et à la stockés dans une base de données et servent radio. de base statistique annuelle au rapportage des Tandis que des actions concrètes sont menées surfaces brûlées. pour sensibiliser le public face aux risques de D’autres travaux de consolidation d’informations feux de forêt ou de séismes, la culture du risque sont en cours notamment au sein du Conseil n’est pas encore généralisée, particulièrement national pour l’information géographique face au risque d’inondations, notamment dans les (CNIG) et de l’Agence nationale de l’urbanisme territoires à niveau de risque élevé mais n’ayant pas (ANURB). L’ANURB est en train de mettre en été inondés récemment. Il serait judicieux de mettre place une base de données nationale contenant en place des campagnes ciblées d’information et de tous les instruments d’urbanisme numérisés, et sensibilisation des riverains et des autorités locales, incluant des informations sur les aléas naturels et dans certains territoires urbains exposés, sur les technologiques, et des données socio-économiques. risques encourus et sur les bons comportements à Elle aide certaines assemblées populaires adopter (par exemple, pour sensibiliser aux risques communales à renforcer leurs capacités liées au SIG d’inondations liés au débordement des oueds, et au travail de numérisation et de consolidation lorsque des constructions spontanées ou des des données recueillies lors de l’élaboration des déchets se trouvent dans leur lit naturel, ou encore documents d’urbanisme. Le CNIG, qui assure la lorsque ceux-ci sont insuffisamment entretenus). coordination de l’ensemble des activités liées La Stratégie nationale de prévention et de gestion à la production de l’information géographique, des risques d’inondations à l’horizon 2030 (SNPGRI) a débuté de concert avec la DNRM et d’autres comprend une composante importante sur la acteurs sectoriels, un projet de mise en place d’un sensibilisation du public (objectif 12 de la Stratégie), géo-portail national pour la gestion des risques, qui tout comme la Stratégie de prévention et de lutte vise à rendre compatibles et consolider l’ensemble contre les feux de forêt, élaborée en 2021128. Il en des informations géospatiales existantes dans une est de même vis-à-vis du risque « feu de forêt ». plateforme inter-institutionnelle partagée. Une récence étude a démontré la nécessité, en Kabylie, région particulièrement affectée par les Enfin, l’Observatoire national de l’environnement incendies, de sensibiliser les résidents aux risques et du développement durable (ONEDD), placé sous que les incendies de forêt représentent pour eux et la tutelle du ministre chargé de l’environnement, qu’une culture du risque doit être développée sur le est chargé de collecter, traiter, produire et diffuser l’information environnementale et dispose de 127 https://www.p3a-algerie.org/wp-content/uploads/2019/11/DZ-17-ENI-EN-01-19-_fiche-jumelage-ANRH_FR.pdf.  128  Direction générale des forêts (DGF), 2021. Stratégie de prévention et de lutte contre les feux de forêt. 21p 44 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE territoire pour limiter la vulnérabilité et probabilité questions agricoles et du développement d’incendies destructeurs129. durable ; ■ L’Institut national de la recherche forestière 4.4. Enseignement supérieur et recherche prenant en charge les questions relatives aux scientifique écosystèmes forestiers sur différents volets Le secteur académique et de la recherche (biodiversité, conservation, réhabilitation) et la algérien a depuis les années 1980 développé de désertification ; grandes capacités techniques en matière de GRC, ■ Le Centre national d’études et de recherches particulièrement dans le domaine de la sismologie, intégrées du bâtiment (CNERIB) spécialisé dans du génie parasismique, de la construction et de ce qui est bâti (matériaux de construction et l’observation satellitaire. La promulgation de efficience énergétique) ; la loi d’orientation sur la recherche n° 08-05130 ■ Le Centre de recherche en économie définissant clairement les orientations stratégiques appliquée pour le développement prenant du plan national de la recherche a permis de lancer en charge les aspects économiques toute en et soutenir 34 programmes nationaux de recherche, intégrant l’évolution socio-économique et dont un intégralement consacré à la gestion des environnementale ; risques et la prévention des catastrophes. Un autre ■ Les laboratoires de l’Université des sciences est entièrement réservé au développement des et de la technologie Houari Boumediene et régions vulnérables à la désertification en intégrant de l’École nationale supérieure agronomique pleinement les risques climatiques à travers 32 disposant de données d’observations du risque projets de recherches. de désertification sur les quarante dernières années. Il existe des filières entièrement dédiées à la gestion de risques climatiques et de catastrophes Cependant, il n’existe pas de centre qui se dont : Le Master aménagement et risques majeurs consacre spécifiquement à la recherche sur le à l’Université de Batna ; et le Master risques risque d’inondation en Algérie. De plus, malgré naturels à l’Université de Constantine131. De plus, l’abondance de ces centres de recherches et des depuis les années 1980, les Instituts de génie civil connaissances, les données et les résultats de la de différentes universités algériennes ont introduit recherche ainsi que les modèles scientifiques ne des modules d’enseignement de « Dynamique sont pas toujours suffisamment valorisés dans la des structures » et de « Calcul parasismique des définition des programmes de GRC. Inversement, en structures »132. Par ailleurs, plus d’une cinquantaine pratique, les chercheurs ont difficilement accès aux de laboratoires universitaires traitent directement données détenues par les institutions nationales. ou indirectement de la question du changement climatique. L’on peut citer : ■ Le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), chargé du développement des connaissances et des outils d’aide à la décision sur les milieux arides et les espaces menacés de sécheresse et de désertification133 ; ■ Les deux centres de recherche dédiés au risque sismique, le CRAAG et le CGS ; ■ L’Institut national de recherche agronomique doté d’un réseau de stations expérimentales à travers le territoire prenant en charge les 129 Meddour-Sahar O, Leone V, Limani H, Rabia N, Meddour R, 2018. Wildfire risk and its perception in Kabylia (Algeria). iForest. Biogeosciences and Forestry, Volume 11, Issue 3, Pages 367-373 (2018) doi: https://doi.org/10.3832/ifor2546-011 130  Loi du 23 février 2008 du 16 Safar 1429 portant loi d’orientation et de programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique 131  Loi du 23 février 2008. 132  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 133  La division de recherche du CRSTRA impliquée directement dans les risques liés au changements climatique a lancé un programme de recherche sur les canicules en 2014. S’appuyant sur un réseau d’observation en milieu steppique et saharien, le CRSTRA maintient également un réseau de veille phénologique par rapport à l’impact de changement climatique en milieu oasien. Il effectue un suivi- évaluation du milieu steppique et maintient et actualise périodiquement une base de données sur ce milieu. 45 © Dmitry Pichugin | Dreamstime.com 05. RÉDUCTION DES RISQUES L’importance accrue accordée à la réduction des risques se reflète par l’évolution continue du cadre normatif et stratégique, en particulier en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de construction. Néanmoins des défis subsistent dans l’application de ces dispositions, la définition des rôles et responsabilités, l’articulation des initiatives multisectorielles, et la mobilisation de ressources financières suffisantes pour la réduction des risques. La notion de prévention des risques est introduite pour la première fois dans le cadre normatif algérien à la suite du tremblement de terre d’El Asnam en 1980134. Par la suite, d’autres événements marquants, tels que les inondations de Bab El-Oued (2001) et le séisme de Boumerdes (2003), ainsi que la récurrence durant les deux dernières décennies d’événements climatiques aux effets dévastateurs (inondations, sécheresses, feux de forêt...) ont renforcé la nécessité de conjuguer à la politique traditionnelle de gestion des urgences, des efforts pour réduire les facteurs de risques et de vulnérabilité de la population et des actifs, face aux aléas. 5.1. Rôles et responsabilités pour la des risques (l’annexe 1 fournit une cartographie réduction des risques des acteurs et une description plus complète de leurs responsabilités) : Les activités et mesures visant à prévenir l’apparition de nouveaux risques et à réduire les ■ L’Agence nationale des barrages ettransferts risques existants, en agissant sur les facteurs de (ANBT)/ministère de l’Hydraulique (MH) vulnérabilité et d’exposition rentrent de façon : assure la prise en charge des activités de implicite dans le cadre des responsabilités des gestion, d’exploitation et de maintenance des secteurs et des collectivités territoriales, selon barrages, des infrastructures jouant un rôle leurs domaines d’attributions et juridictions important dans la gestion des ressources en respectifs. Ci-dessous sont décrites, par ordre eau et la protection contre les inondations. alphabétique, les responsabilités d’un certain L’ANBT : i) fournit des données sur les apports nombre d’institutions en matière de réduction et autres données climatiques relevées sur 134  Décret n° 85-232 en 1985 relatif à la prévention des risques de catastrophes 47 les stations d’observation implantées sur les ■ Le Centre National de Recherche Appliquée en sites des barrages ; ii) réalise des travaux de Génie Parasismique (CGS) : est une institution raccordement et de transfert d’eaux inter- dédiée à la réduction du risque sismique, dont barrages pour équilibrer les dotations en eaux les missions sont : i) développer la recherche entre les régions et diminuer le stress hydrique. dans les différents domaines du génie parasismique, ii) d’entreprendre des études de ■ L’Agence nationale du cadastre (ANC) : est réduction du risque sismique, iii) de contribuer à chargée de réaliser des opérations techniques l’amélioration de la réglementation technique et devant conduire à l’établissement du cadastre en particulier la réglementation parasismique et général sur l’ensemble du territoire national. iv) de former et d’informer les cadres techniques ■ L’Agence nationale de gestion intégrée des nationaux sur la pratique du génie parasismique ressources en eau (AGIRE)/ministère de et de la réduction du risque sismique (cf. section l’Hydraulique (MH) : met en application des 5. Connaissance des risques et systèmes programmes d’inventaire des ressources en d’information). eaux et en sols irrigables du pays. ■ Le Centre de Recherche en Astronomie, ■ L’Agence nationale des ressources Astrophysique et Géophysique (CRAAG) : hydrauliques (ANRH)/ministère de assure la surveillance sismique du territoire l’Hydraulique (MH) : i) produit et analyse national de façon permanente et afin les données de ses réseaux d’observation d’établir les liaisons nécessaires avec les climatiques, hydrologiques, hydrogéologiques, autorités compétentes et les structures de qualité chimique et bactériologique des eaux opérationnelles concernées. ; ii) produit des inventaires, des études, fournit ■ Le Centre de Recherche en Aménagement de l’expertise et des conseils dans l’implantation du Territoire (CRAT) : est chargé de des points d’eau supplémentaires ; iii) édite mener des recherches dans le domaine de et publie des notes et des cartes spécialisées, l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, et notamment les cartes des indices calculés du développement durable. pour surveiller la sécheresse hydrologique ; iv) fournit des données brutes ou traitées selon ■ Le Centre de Recherche Scientifique sur les conventions avec les autres institutions les Régions Arides (CRSTRA) : est chargé et secteurs. de réaliser les programmes de recherche scientifique et technique sur les régions ■ L’Agence nationale de l’urbanisme (ANURB) : arides et/ou menacées de sécheresse ou de élabore et suit les plans d’aménagement et désertification ; d’entreprendre et/ou participer d’urbanisme, réalise des études d’approche, à toute recherche à caractère pluridisciplinaire élabore les normes techniques nécessaires à relative aux Régions Arides ; de constituer une la mise en œuvre des orientations, choix et base de données scientifiques et techniques sur programmes en matière d’urbanisme, effectue les Régions Arides et d’en assurer le traitement, les études et les travaux d’aménagement la conservation et la diffusion ; de participer en liaison avec les instances et organismes à toute recherche sur la compréhension et la concernés, des zones industrielles et des zones lutte contre la vulnérabilité humaine face aux à utilisation spécifique. changements environnementaux. ■ L’Agence spatiale algérienne (ASAL) : veille à ■ Les communes : les assemblées populaires développer et promouvoir l’utilisation pacifique communales s’assurent du respect des de la technologie spatiale en Algérie à travers : affectations des sols et de règles de leur le développement et la mise en œuvre de utilisation ; veillent au contrôle permanent de la programmes spatiaux nationaux ; le recherche conformité des opérations de construction, en et le développement dans les domaines rapport avec les programmes d’équipement et connexes ; la coordination et la coopération d’habitat ; veillent au respect des dispositions avec les organisations spatiales régionales et en matière de lutte contre les constructions internationales. 48 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE précaires et illicites ; délivrent des actes ■ L’Office national de la météorologie (ONM) : d’urbanisme.135 i) produit, analyse et exploite les données de ses réseaux d’observation météorologique et ■ La Délégation Nationale aux Risques Majeurs climatologique ; ii) produit, analyse et exploite les (DNRM) : coordonne et évalue les activités données des modèles numériques de prévision entreprises dans le cadre du système national météorologique et climatique ; et iii) produit et de prévention des risques majeurs. dissémine des cartes des indices137 ; ■ La Direction générale des forêts (DGF)/ ■ Les wilayas : les assemblées populaires de ministère de l’Agriculture et du Développement wilayas développent des actions de prévention Rural (MADR) : établit les règles et met en œuvre contre les catastrophes et les fléaux naturels ; des actions de prévention contre les feux de prennent toute mesure visant la réalisation des forêt et de préservation des forêts, notamment travaux d’aménagement, d’assainissement et des travaux d’aménagement et d’équipement. de curage des cours d’eau, dans les limites de ■ L’Office National de l’Assainissement (ONA) : leur territoire136. Il appartient au wali de fixer par assure la maîtrise d’ouvrage et d’œuvre déléguée arrêté les limites du domaine public hydraulique, concernant les projets d’études, de réalisation, après constat du plus haut niveau de l’année de réhabilitation, de diagnostics des réseaux atteint par les eaux coulant à plein bord dans d’assainissement et de collecte de l’eau pluviale des conditions météorologiques normales, ; assure la prise en charge, éventuellement, des avant de déborder, ou lorsque le débit du cours installations d’évacuation des eaux pluviales d’eau est irrégulier137. Quant aux directions des dans ses zones d’intervention pour le compte ressources en eau de wilaya, celles-ci assument des collectivités locales. un rôle de police des eaux et de conseil dans les créations et l’aménagement de nouveaux ■ L’Organisme National de Contrôle Technique points d’eau en coordination avec les structures de la Construction (CTC) : est principalement décentralisées et les institutions du secteur de chargé de la normalisation des risques de la l’hydraulique en particulier avec l’AGIRE et ses construction et s’appuie sur une décentralisation agences de bassins hydrographiques. de ses services dans l’exécution de sa mission. 5.2. Programmes d’investissements pour ■ Le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et la réduction des risques de la Ville (MHUV) via le CGS définit et révise régulièrement le règlement parasismique Des programmes d’envergure nationale ont été algérien (RPA), qui vise à atténuer et réduire le mis en œuvre depuis une vingtaine d’années pour risque sismique pour le bâti et l’habitat algérien réduire les risques. Parmi les initiatives les plus (RPA81/83, RPA88, RPA99 et RPA99/2003). significatives, l’on peut citer138. Une révision du RPA est en cours. ■ Le programme d’investissement pour la lutte ■ Le ministère des Travaux Publics : est chargé contre les inondations : en vue de prévenir d’initier les règles techniques en matière et réduire les risques d’inondation, l’État a d’études et de réalisation des infrastructures adopté une approche de grands travaux et routières, autoroutières, ferroviaires, mobilisé depuis l’an 2000 d’importants moyens aéroportuaires, y compris les ouvrages d’art humains et financiers pour la protection des (conformément au RPOA 2008) et les tunnels agglomérations exposées, particulièrement et ; d’initier et de suivre les conventions de à travers des mesures structurelles ou maîtrise d’ouvrages déléguée de la réalisation de protection physique : plus de 550 des projets d’infrastructures. opérations sont en cours pour la réalisation 135  Loi n° 11-10 relatives aux communes 136  Loi n° 12-07 relative à la Wilaya 137  Loi n° 90-30 du 1er décembre 1990, modifiée et complétée par la loi n° 08-14 du 20 juillet 2008, portant loi domaniale, définit la composition du domaine national ainsi que les règles de sa constitution, de sa gestion et de contrôle de son utilisation et son décret exécutif n° 12-427 du 16 décembre 2012 138  Algérie. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie, 2021. 49 d’aménagements hydrauliques et d’ouvrages de reboisement des bandes de terres semi-arides. protection sur l’ensemble du territoire national, En juin 2021, le gouvernement algérien a lancé pour un montant global de plus de 5 milliards l’initiative nationale pour la restauration du USD139. De plus, le Plan interministériel adopté barrage vert dont le plan d’action est en phase en 2020 visant à appuyer la mise en œuvre de formulation avec l’appui de l’Organisation des de la Stratégie nationale de prévention et de Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture gestion des risques d’inondations à l’horizon (FAO) et du Programme des Nations unies pour 2030 prévoit un budget global d’environ 3,8 le développement (PNUD). Son objectif est milliards USD sur 15 ans dont un minimum de de lutter contre la dégradation des terres et 20 % sera des mesures « non structurelles »140. l’ensablement, améliorer la résilience climatique Pour les zones particulièrement à risque, il des paysages agro-sylvo-pastoraux dégradés, est prévu que soient adoptés des plans de renforcer la gestion des parcours et améliorer prévention des risques d’inondation (PPRI) afin les chaînes de valeur des produits forestiers et d’identifier les mesures prioritaires. Seize PPRI d’élevage. pilotes sont en cours d’élaboration, dans le Le dispositif de prévention et de lutte contre les cadre d’une convention entre le MRE/l’AGIRE/ feux de forêt : le gouvernement algérien place la l’ANRH et l’ASAL. Il est prévu que ces plans conservation et la gestion durable des forêts et des de prévention des risques soient annexés aux ressources naturelles en tête de ses interventions, documents d’urbanisme ; leur ancrage juridique notamment en matière de lutte contre les sera définitivement arrêté par la révision de la incendies de forêt. Ainsi, ce dispositif coordonné loi relative à l’eau actuellement en cours141. par la Direction générale des forêts (DGF) du ■ Le programme national de reboisement, mis en ministère de l’Agriculture et du Développement œuvre depuis l’an 2000 visant au reboisement rural (MADR)144 touche 40 wilayas à travers le pays de 1,2 million ha (825 000 plantés à ce jour), et comprend un volet prévention qui consiste en dont 250 000 ha destinés à la protection de 107 des travaux sylvicoles, en l’ouverture et l’entretien bassins versants. Ce programme, en phase de des pistes forestières, le débroussaillement, finalisation, concerne en particulier, 66 bassins l’entretien des tranchées pare-feu, la construction versants en amont de retenues d’eau, répartis à et l’aménagement des points d’eau, ainsi que la travers 30 wilayas et 745 communes142. sensibilisation et l’éducation environnementale. ■ Le programme de renouveau rural 2009- ■ Le programme d’équipements publics et de 2014, ayant mobilisé plus d’un milliard de logements sociaux destinés à renouveler le USD143, dans le cadre de près de 12 000 projets parc vieillissant des villes, éliminer les nombreux de proximité de développement rural intégré, bidonvilles qui entouraient la capitale et les dans 48 wilayas et plus de 1 400 communes, grandes villes et ce afin de réduire une partie permettant la réalisation d’action de lutte de la vulnérabilité de l’environnement bâti à contre la dégradation des terres, de la divers risques (inondations et sismiques). On désertification et de la sécheresse et d’autres note également l’investissement réalisé dans actions destinées à la population rurale dans le la réduction du risque sismique à l’échelle contexte du changement climatique. nationale pour trois services essentiels avec le confortement des bâtiments de la DGPC ■ Le barrage vert : mis en œuvre depuis le début (complété), des hôpitaux et des écoles publics des années 1970, ce vaste projet de lutte contre (en cours)145. la désertification a notamment permis le 139  Soit 68 5147 058 000 dinars algériens (1 USD=133.56, FMI avril 21). Source : Algérie. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 2021. 140  Soit 500 milliards de dinars algériens (1 USD=133.56 DA, FMI avril 2021). 141  Loi n° 05-12 relative à l’eau, modifiée et complétée par la loi n° 08-03. 142 Ibid. 143  Soit 140 milliards de dollars américains (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). 144  Au regard du décret n° 07-301 du 27 septembre 2007, modifiant et complétant le décret n°80-184 du 19 juillet 1980. 145  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 50 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE ■ Un certain nombre d’autres projets mis en techniques, de guides méthodologiques, de œuvre entre 2010 et 2020 rentrant dans mécanismes de suivi-évaluation, au déficit de le cadre de l’adaptation au changement connaissance sur les risques (cf. section 5) ou climatique sont cités dans le livre blanc sur encore d’opérationnalisation de la coordination l’impact du changement climatique en Algérie (cf. section 4). Par conséquent, les différentes notamment : un projet sur l’aménagement des parties prenantes peinent à planifier, budgétiser et îles ; un programme d’aménagement côtier mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires zone métropolitaine PACMAN, un projet de pour réduire ces risques. Ceci est particulièrement protection de 13 villes contre les inondations, visible dans les politiques et pratiques programme de réhabilitation ou d’éradication d’aménagement du territoire et de l’urbanisme. de décharges sauvages et plusieurs projets de En effet, malgré la richesse de l’arsenal reboisement. Le volume de financement octroyé normatif, les différents risques ne sont pas à ces projets n’est pas mentionné dans le encore suffisamment pris en compte dans les document.146 Il faut noter également l’existence instruments de planification du territoire et de différents plans et stratégies tels que le Plan d’urbanisme (notamment PDAU et POS) et national sécheresse, le Plan National Climat, les règles d’urbanisme et de construction ne Plan national contre Désertification (cf. section sont pas systématiquement appliquées. Cette 3.2). situation s’explique notamment par : le manque de textes d’application ou de guide méthodologiques 5.3. Défis de mise en œuvre des initiatives pour accompagner la mise en œuvre de la de réduction des risques réglementation, le manque de cartographies détaillées (échelle 1/500 ème ou 1/1000 ème), les Défis liés à l’application de la règlementation difficultés inhérentes à l’intersectorialité, due Si un certain nombre de responsabilités pour notamment à l’absence de délimitation claire des la réduction des risques sont énumérées dans responsabilités des différents acteurs, ou encore le cadre normatif, des difficultés se posent en le manque de moyens humains, administratifs matière d’application de la réglementation et de et techniques au sein des assemblées populaires mise en œuvre des initiatives. La mise en œuvre communales qui leur permettraient d’appliquer de la réduction des risques se heurte notamment à et de faire appliquer pleinement les dispositions de longs délais d’adoption des textes d’application réglementaires en matière d’urbanisme. des lois. Par exemple, la loi n° 04-20 prévoit que On relève que le Règlement parasismique soit institué pour chaque aléa un plan général algérien (RPA) est globalement bien appliqué de prévention du risque adopté par décret147. pour les nouvelles constructions publiques en Cependant, plus de 17 ans après l’adoption de cette raison du contrôle systématique sur les projets loi, seul un des 15 plans généraux de prévention des et les constructions. Cela est plus rarement le risques (PGPR) prévus par la loi a été formellement cas pour les constructions privées, en particulier adopté148. En l’absence de ces plans, il subsiste les auto-constructions qui concernent plus de donc un manque de clarté sur les institutions 50 % du parc bâti algérien. La difficile et rare mise responsables de tâches tels que : l’établissement en conformité des ouvrages existants et du bâti des systèmes de veille et d’alerte, l’évaluation des ancien, construits avant l’apparition des règles en risques, etc. vigueur, complique de surcroit l’application du RPA Se posent également des difficultés liées pour le gouvernement, et contribue à maintenir un au manque de procédures, d’instruments niveau de risque élevé à travers le pays. 146  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 147  Articles 16,17, 18, 20, 21, 24 et 27 de la loi n° 04-20. 148  Il s’agit du « Plan de Prévention sur les risques radiologiques et nucléaires » adopté par le Décret exécutif n° 17-126 du 28 Joumada Ethania 1438 correspondant au 27 mars 2017, précisant le dispositif de prévention des risques radiologiques et nucléaires ainsi que les moyens et les modalités de lutte contre ces sinistres lors de leur survenance. De plus, il convient de mentionner que les projets des PGPR Séismes, Inondations, Feux de Forêts, Désertification, Sécheresse, Risques climatiques extrêmes, Risques industriels et énergétiques, Risques sanitaires ont été élaborés. 51 Enfin, bien que le cadre juridique algérien risques majeurs153. Il appartient en outre aux walis reconnaisse l’importance de protéger les de fixer par arrêté la liste des « sites sensibles » installations stratégiques149, la dispersion des sur proposition d’une commission de wilaya, dont dispositions nuit à la compréhension des rôles la composition a récemment été fixée par arrêté et responsabilités des autorités publiques, des du MICLAT154. À ce jour, une trentaine de wilayas opérateurs d’infrastructures ou du secteur privé ont débuté cet exercice et une liste officielle et un chargés de garantir la continuité des services inventaire géoréférencé des sites sensibles a été et d’assurer la résilience des infrastructures établi. De plus, il existe un certain nombre de plans essentielles. Par exemple, la loi n°04-20 sur ORSEC ou de plans particuliers d’intervention la prévention des risques majeurs et la gestion finalisés pour les sites sensibles155. Ainsi, l’existence des catastrophes met l’accent sur l’importance de multiples dispositions met en exergue du maintien du réseau routier et autoroutier, l’importance qu’accorde l’Algérie à la protection et d’un réseau national de télécommunications des installations stratégiques, mais l’absence d’un fiable et sécurisé, en cas de catastrophe150,151. cadre normatif global nuit à leur application. La loi introduit également l’obligation pour les installations industrielles et les sites dangereux Défis de financement d’établir un plan particulier d’intervention152. Les Malgré les moyens matériels mis en place, règles parasismiques algériennes (RPA 99 version certaines analyses pointent l’insuffisance des 2003 et RPOA 2008) introduisent la notion ressources allouées à la réduction des risques. « d’ouvrages d’importance vitale », ouvrages Hormis les chiffres avancés ci-dessus portant devant demeurer opérationnels après un séisme sur les différents programmes d’investissement, majeur pour les besoins de survie de la région, tels il est difficile d’estimer précisément les dépenses que les bâtiments abritant les centres de décisions affectées à la réduction des risques. À titre stratégiques, les bâtiments des établissements d’exemple cependant, l’on estime que les dépenses publics de santé, les bâtiments de production pour la prévention des risques sur les 15 dernières et de stockage d’eau etc. Au regard des règles années dans toute la wilaya d’Illizi (études et parasismiques algériennes (RPA 99 version 2003 réalisation d’infrastructures notamment) se sont et RPOA 2008), ces ouvrages ne peuvent être élevées au total à environ 52 millions de USD156, implantés près d’une faille reconnue active et une somme faible au regard des sommes affectées doivent être conçus de façon à ne subir aucun à la réponse face aux catastrophes (4 milliards de dommage ou très peu en cas de séisme. Enfin, USD pour les séismes, les inondations et les feux aux termes du décret exécutif n° 17-04 la wilaya de forêt pour tout le pays sur la même période). De doit s’assurer du fonctionnement normal des plus, bien que les études sur les risques majeurs, les réseaux de la poste et des télécommunications, études géotechniques d’urbanisme, les activités veiller régulièrement à l’accomplissement, par les de suivi et de contrôle pour la réhabilitation des opérateurs du secteur, d’exercices de simulation du habitations endommagée puissent être financées déploiement du plan ORSEC et mettre en œuvre par le « Fonds de calamités » au regard de la des plans d’urgence et de sécurité adaptés aux réglementation, celui-ci reste prioritairement un 149  Le décret exécutif n° 19-59 définit les « sites sensibles » ainsi : « Infrastructure, établissement, installation ou ouvrage qui garantissent la disponibilité de biens et de services d’importance vitale, dont les défaillances de grande ampleur ont des conséquences graves sur la population, l’économie et l’environnement ». Les exploitants des sites sensibles sont tenus d’élaborer, conjointement avec les services de la protection civile, un plan ORSEC, approuvé par le wali et testé par des simulations sur le terrain (articles 11 et 47 du décret n° 19-59.) 150  Articles 42 à 45 de la loi n° 04-20. 151  Article 46 de la loi n° 04-20. 152  Article 62 de la loi n° 04-20 ; décret exécutif n°15-71 du 11 février 2015, fixant les conditions et modalités d’élaboration et d’adoption des plans particuliers d’intervention pour les installations et ouvrages. 153  Décret exécutif n° 17-04 du 3 janvier 2017 portant création de la direction de wilaya de la poste et des technologies de l’information et de la communication et fixant son organisation, modifiant et complétant le décret exécutif n° 03-233 correspondant au 24 juin 2003. 154  Décret n° 19-59 et arrêté du 19 janvier 2021 fixant la composition de la wilaya chargée de proposer la liste des sites sensibles. 155  Un nouveau plan ORSEC des télécommunications est en cours d’étude dans le cadre de la stratégie du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication relative au renforcement des moyens de réponse et de secours. 156  Soit 7 milliards de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021). Source : Prof. Afra 2021. Présentation du projet de stratégie nationale de réduction des risques majeurs. 52 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE mécanisme de financement d’indemnisation aux chaque collectivité territoriale dispose ainsi d’un victimes (cf. section 9)157,158,159. budget dédié à la gestion des risques160. Aucun instrument ou mécanisme spécifique Certains mécanismes financiers existants n’existe à ce stade à l’échelle nationale ou à pourraient être utilisés pour financer la celle des wilayas pour le financement de la prévention. Citons notamment le Fonds de réduction des risques de catastrophe. Les calamités naturelles et de risques technologiques collectivités territoriales peuvent cependant majeurs, le Fonds national de l’environnement et inscrire des crédits à leur budget afin de couvrir du littoral161 le Fonds spécial de développement des dépenses imprévues. On relèvera également des régions du sud ; le Fonds spécial pour le qu’en exécution des dispositions de la loi n°04- développement économique des Hauts Plateaux ; le 20 et des recommandations des Cadres d’action Fonds national pour la maîtrise de l’énergie et pour de Hyōgo et Sendai, un projet est à l’étude afin de les énergies renouvelables et de la cogénération ; créer, au niveau de la commune et de la wilaya, une le Fonds national pour le développement rural ; le mission permanente locale de gestion des risques Fonds national pour le développement agricole ; le disposant d’un budget dédié. Ce projet prévoit que Fonds national de l’eau et ; le Fonds national de la recherche. 157  Décret exécutif n ° 90-402 du 15 décembre 1990 158  Décret exécutif 01-100 du 18 avril 2001 fixant les modalités de suivi et d’évaluation du compte d’affectation spéciale du Trésor n°302- 042 intitulé « Fonds de calamités naturelles et de risque technologiques majeurs ». 159  Arrêté interministériel du 25 novembre 2020, modifiant et complétant l’arrêté ministériel correspondant au 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor n° 302-042 intitulé « Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs ». NB. Le décret exécutif 01-100 du 18 avril 2001 fixant les modalités de suivi et d’évaluation du compte d’affectation spéciale du Trésor n°302-042 intitulé « fonds de calamités naturelles et de risque technologiques majeurs ouvrait déjà la voie au financement d’études de risques technologiques majeurs. » 160  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie 161  Cf. décret exécutif n° 21-159 correspondant au 24 avril 2021 fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spéciale n° 302-065 intitulé Fonds national de l’environnement et du littoral. À titre d’exemple, le ministère de l’Environnement a inscrit sur financement du Fonds national pour l’environnement et du littoral (FNEL) 2020, l’élaboration de trois plans d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques des wilayas de Sidi-Bel-Abbes, de M’Sila et de El –Bayadh. Source : Livre blanc sur l’impact des changements Climatiques en Algérie. 2021. 53 © Sun_Shine | Shutterstock.com 06. SERVICES HYDROMÉTÉOROLOGIQUES ET CLIMATIQUES ET SYSTÈMES D’ALERTE PRÉCOCE 6.1. Services hydrométéorologiques et satellitaire, et 1 station de veille de la qualité de l’air climatiques sise à l’Assekrem (Tamanrasset) qui fait partie du réseau global de l’Organisation météorologique L’ONM, sous la tutelle du ministère des mondiale (OMM). L’ONM ne dispose pas de Transports, est chargé de l’observation et de radars météorologiques qui sont essentiels pour la prévision des conditions météorologiques la surveillance et la prévision immédiate et à très et climatiques. La principale source de court terme (jusqu’à 12 heures) des événements financement de l’ONM provient du recouvrement météorologiques violents, en particulier les fortes des coûts liés à la fourniture de services précipitations pouvant entraîner des crues éclairs météorologiques pour l’aviation (77 %) et aux et des inondations. Le réseau d’observation reste services commerciaux (23 %)162. Le budget trop limité au regard du règlement technique de total de l’ONM pour 2018 avoisinait 12 millions l’OMM, qui impose à ses membres d’exploiter USD163. Au cours des 3 à 5 dernières années, son des stations synoptiques tous les 200 km et budget n’a cessé de diminuer164. (cf. annexe 1 pour des stations de radiosondage en altitude tous davantage d’informations sur les responsabilités des 500 km, afin d’améliorer la précision des spécifiques des fournisseurs de services modèles165. L’ONM utilise MESSIR-SAT, soutenu hydrométéorologiques). par Corobor, pour accéder aux images du satellite Le réseau d’observation météorologique géré Météosat. par l’ONM couvre principalement la partie L’ONM dispose d’un ordinateur haute nord du pays et reste encore trop limité. Il performance et l’intégration de l’Algérie au est composé de 78 stations synoptiques (carte Consortium ALADIN166 lui permet d’exécuter 8-a), 5 stations de radio sondage (carte 8-b), des modèles régionaux à haute résolution (8 km 10 stations côtières, 26 stations climatologiques et 3 km) pour les prévisions à court et moyen à transmission GSM, 146 stations à transmission terme (24 h à 72 h) et une version spécifique de par satellite dont 11 sont installées autour de prévision de la concentration de sable, traduite l’Algérois et 150 autres stations automatiques, 3 en visibilité. Pour les prévisions saisonnières, stations aéronautiques, 5 stations de réception 162  Source : ONM, octobre 2021. 163  Soit environ 1,6 milliard de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA). 164 https://community.wmo.int/members/dza. 165  https://library.wmo.int/doc_num.php?explnum_id=10377. 166  ALADIN (Aire Limitée Adaptation dynamique Développement InterNational). 55 Carte 7 : Réseau d’observation météorologique géré par l’ONM : a) stations de surface du réseau synoptique ; et b) stations de sondage en altitude A) STATIONS DE SURFACE DU RÉSEAU SYNOPTIQUE B) STATIONS DE SONDAGE EN ALTITUDE Source: oscar.wmo.int/surface/#/ l’ONM utilise les produits de sortie du modèle auprès des parties intéressées. Sa mise en œuvre régional dynamique de climat ALADIN-CLIMAT permettra : (12,5 km), mis en œuvre à l’ONM en collaboration ■ D’améliorer la performance et la qualité des avec Météo-France et le Centre national de produits et des services rendus par l’ONM à la recherches météorologiques (CNRM-France). collectivité nationale ; L’ONM prépare et diffuse des informations et des ■ D’augmenter les recettes commerciales tout statistiques météorologiques et climatologiques en contribuant au dynamisme de l’activité à l’intention de divers utilisateurs entre autres : économique ; i) des prévisions météorologiques nationales et ■ De renforcer la visibilité et la légitimité de l’ONM régionales à 1-3 jours, et à 5 jours (à destination vis-à-vis de ses partenaires institutionnels en du grand public et diffusé sur son site web) ; ii) des tant que référent météorologique et climatique. avertissements ; iii) un bulletin de météorologie maritime ; iv) un bulletin agrométéorologique ; Sont aussi prévues dans le cadre de ce jumelage, 3 v) des données climatiques et ; vi) des normales visites d’études et 14 activités réparties en 3 volets. climatologiques. L’ONM émet également des L’accent sera également mis sur l’acquisition de bulletins météo spéciaux (BMS) pour 58 wilayas. compétences spécifiques et sur une démarche de La prévision déterministe se base sur la prévision maintien des acquis. générée des modèles numériques. L’ANRH, sous la tutelle du ministère de Un projet de jumelage est mis en œuvre par l’Hydraulique, est responsable des prévisions l’Office national de la météorologie et un et évaluations hydrologiques. Elle maintient des consortium regroupant deux États membres bases de données relatives à la pluviométrie et aux de l’Union européenne, la France — avec débits hydrologiques. Pour le suivi quantitatif des Météo-France — et la Finlande, avec le service ressources superficielles en eau, l’ANRH est dotée météorologique finlandais (FMI). Financé à d’un réseau national de mesures hydro-climatiques hauteur de 1 150 000 EUR par l’Union européenne, constitué de 800 postes pluviométriques, ce jumelage s’inscrit dans le cadre du programme 200 postes pluviographiques et de 220 stations d’Appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association hydrométriques. Ce réseau, composé en grande entre l’Algérie et l’UE. Lancé pour une durée de partie d’équipements classiques, est en phase 24 mois, il devra contribuer à l’amélioration de de modernisation avec l’acquisition récente de l’information météorologique et climatique ainsi 100 stations hydrométriques automatiques. qu’au développement de son offre de services L’ANRH dispose aussi de 109 stations de suivi 56 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE de la qualité des eaux superficielles couvrant exploités pour la surveillance continue des feux de l’ensemble des barrages et les principaux oueds167. forêts et des sécheresses. Sur financement de la Banque africaine de Les multiples parties prenantes (dont l’ONM, développement, cette agence a récemment lancé l’ANRH, l’ANBT, le MADR) concernées par les une étude d’homogénéisation de ses différentes services hydrométéorologiques collaborent bases de données (hydrologie, hydrogéologie, sols, notamment avec l’ONM et l’ANRH. La coordination chimie des eaux et des sols)168. n’est pas toutefois systématiquement L’ANRH bénéficie également d’un projet de institutionnalisée. Le partage de données jumelage doté d’un budget de 1 000 000 EUR hydrométéorologiques entre ces acteurs, financé par l’Union européenne169. Ce jumelage doit particulièrement en temps réel, n’est pas toujours donner lieu aux résultats suivants : i) la finalisation normalisé ni régulier — il n’existe pas de convention, d’un plan stratégique pour l’ANRH ainsi que la mise néanmoins le volet institutionnel du projet de en place d’une organisation et d’un système de jumelage, prévoit que l’ONM associe l’ANRH pour management adaptés à son évolution statutaire, un partenariat sur la prévision des inondations. le renforcement de ses capacités managériales et Du fait du manque de couplage entre systèmes commerciales tant au niveau central qu’au niveau de prévisions météorologiques et hydrologiques, régional, ii) la définition des besoins de mise à aucun système de prévision des crues ne permet niveau des systèmes d’acquisition, de traitement, d’anticiper la survenue d’inondations majeures d’archivage et de mise à disposition des données en Algérie172. Les modèles hydrométéorologiques de l’ANRH et l’initiation de la mise à niveau ; iii) de simulation et prévision sont basés, dans leur le renforcement des capacités techniques et majorité, sur des séries et des observations scientifiques de l’ANRH en vue de mieux répondre décennales ou centennales sans tenir compte de aux attentes des institutions utilisatrices de ses l’impact du changement climatique173. services et d’élargir la gamme des prestations. 6.2. Alerte précoce La Direction générale des forêts (DGF) du ministère de l’Agriculture et du Développement La loi n°04-20 dispose que chaque « plan rural (MADR) a mis en place un système de veille et général de prévention des risques majeurs » doit d’alerte sur les feux de forêt. En parallèle, depuis déterminer le système national de veille par lequel 2018, l’ONM a mis en œuvre à titre expérimental est organisée une observation permanente de un bulletin de prévision du risque météorologique l’évolution des aléas et/ou des risques concernés, pour les feux de forêt et les sécheresses170. Il s’agit ainsi que le système national d’alerte permettant d’une prévision à 48 h élaborée à partir des sorties l’information des citoyens quant à la probabilité de modèles. L’indice utilisé est le HDW (Hot-Dry- et/ou l’imminence de la survenance de l’aléa ou du Windy)171. L’ONM envoie le cas échéant, un bulletin risque majeur concerné. Ce système national d’alerte de prévision du risque météorologique sur les feux doit être structuré selon la nature de l’aléa et/ou du de forêt pour une échéance de 48 h sous un format risque majeur concerné, en : i) système national ; de cartes analysées et ce, par paliers de 3 h. Ce ii) système local (par aire métropolitaine, ville, bulletin est transmis à la Direction générale des village) ; iii) système par site. Les composantes de forêts à la Direction de la protection civile et à la chaque système d’alerte, les conditions et modalités DNRM. Ces outils ne sont toutefois pas encore de sa mise en place, de sa gestion ainsi que les 167  EuropAid.2019. Fiche de projet de jumelage “Appui à la modernisation et au renforcement des capacités de l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques https://www.p3a-algerie.org/wp-content/uploads/2019/11/DZ-17-ENI-EN-01-19-_Twinning-Fiche-ANRH_ENG. pdf 168  Algérie.2019. Plan national contre la sécheresse. 169  EuropAid.2019.  Fiche de projet de jumelage “Appui à la modernization et au renforcement des capacités de l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques https://www.p3a-algerie.org/wp-content/uploads/2019/11/DZ-17-ENI-EN-01-19-_fiche-jumelage-ANRH_ FR.pdf 170    Abed S. et al. 2019. Application de l’Indice Hot-Dry-Windy (HDW) pour la Contribution à la Prévision des Feux de Forêts au Nord de l’Algérie, JAMA, vol.3, 61-73. Online. https://www.researchgate.net/publication/332797671_Application_de_l’Indice_Hot-Dry-Windy_ HDW_pour_la_Contribution_à _la_Prevision_des_Feux_de_Forets_au_Nord_de_l’Algerie#fullTextFileContent [Accessed on 20 April 2023] 171  https://hdwindex.fs2c.usda.gov/ 172  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 173  Algérie. 2021. Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. Contribution du ministère des Ressources en eau. 57 modalités de son déclenchement sont précisées les inondations ont été déployés dans l’Oued el par voie réglementaire. Le décret 19-59 (Art. 21.) Harrach (2012-2022 et Oued Mekkara (2013). prévoit l’institution, au niveau des départements L’ANRH édite régulièrement un grand nombre ministériels représentés au CIGEC, et à celui des de documents : flashs, bulletins mensuels wilayas, d’une cellule de veille chargée de la prévision pluviométriques ; annuaires hydrologiques et et de l’anticipation de toute menace de catastrophe. piézométriques ; cartes thématiques telles En ce sens, une cellule de veille a récemment été mise que la carte pluviométrique, la carte des en place au niveau national (incluant notamment évapotranspirations, la carte des écoulements des représentants de la DNRM, de la DGPC, de la moyens annuels, etc.174. Par ailleurs, deux DGF) et à celui des 58 wilayas et permet de suivre la institutions disposent de cellules de veille situation en temps réel. Cependant, elle ne joue pas climatique et émettent des bulletins d’alertes encore un rôle d’alerte précoce. précoces aux sécheresses (INSID) et de prévisions Des alertes (Bulletins météo spéciaux) sont de rendements des cultures (BNEDER) : émises par l’ONM avant et pendant les a. L’Institut national des sols, de l’irrigation intempéries telles que fortes pluies, orages, neige et du drainage (INSID) émet un bulletin et verglas, vents forts, vagues de froid, canicule, agrométéorologique hebdomadaire et un tempêtes en mer, tempêtes de sable et de poussière. bulletin d’alerte précoce à la sécheresse. Les Elles sont diffusées sur la radio (nationale et locale), deux bulletins sont très largement distribués le site internet et l’application mobile de l’ONM, les et médiatisés, en particulier par la radio et la programmes de télévision et les réseaux sociaux. télévision. De plus, L’ONM a mis en œuvre une procédure de b. Le Bureau national d’études pour le vigilance météorologique (« Carte de vigilance développement rural (BNEDER) chargé par le météo »). Il s’agit d’un service d’alerte à code ministère de l’Agriculture et du Développement couleur codifié suivant l’intensité du phénomène, rural conçoit, émet et diffuse des bulletins se basant sur les statistiques climatiques des rendements prévisionnels des cultures extrêmes des paramètres météorologiques céréalières175. observés. Cependant, la détermination des seuils Un projet financé par l’Union européenne et du niveau de vigilance appropriés à chaque piloté par l’Observatoire du Sahara et du Sahel paramètre doit se faire en étroite collaboration a donné lieu, en 2006, à un état des lieux avec d’autres acteurs (par exemple pour la exhaustif sur l’alerte précoce sécheresse et canicule, avec les services de santé entre autres), des recommandations ont été formulées pour ce qui n’est pas encore le cas. De plus, la « Carte de la mise en place d’un système national d’alerte vigilance météo » n’est pas fondée sur les impacts précoce à la sécheresse. Ce système devait être potentiels ni centrée sur l’utilisateur. Il existe intégré à un système maghrébin d’alerte précoce toutefois des consignes de sécurités associées à la sécheresse. Une méthodologie et un choix à chaque phénomène et échelle de vigilance. Ces d’indicateurs ont été proposés, et une structure cartes de vigilance sont diffusées auprès des opérationnelle et des fournisseurs de données différents organes responsables de l’action et sont identifiés176,177. Cependant ce système n’a pas disponibles sur le site internet de l’ONM. Il n’existe encore été mis sur pied. Les complexités associées pas encore de « Carte de vigilance des crues » au développement d’un système conjoint, avec (VigiCrue), notamment du fait des difficultés de deux autres pays, ont contribué à retarder la couplage des données hydrométéorologiques matérialisation de ce système d’alerte précoce. mentionnées précédemment. Dans le cadre de projet de réhabilitation de deux oueds majeurs, des Par ailleurs, de nombreuses initiatives sont systèmes de surveillance de crue pilotes contre en cours pour l’alerte précoce face aux feux de forêt. Dans ce sens l’ONM mène un projet de 174  Algérie.2019. Plan National Sécheresse. 175 Ibid. 176 Ibid. 177  Observatoire du Sahara et du Sahel. 2008. Vers un système d’alerte précoce au Maghreb. Collection synthèse 58 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE prévision du risque de feux de forêt. Des projets séismes sur les barrages. Cette évaluation constitue sont également mis en œuvre dans le cadre du une bonne pratique compte tenu des liens existants Plan d’action de prévention et de lutte contre entre risque naturel et risque technologique, et les feux de forêt, comme la modernisation de la permet d’estimer dans les meilleurs délais les salle d’opération et de suivi des incendies avec risques éventuels pour les ouvrages et de prendre la création d’une plateforme numérique SIG (en des mesures adaptées pour la sécurité des riverains cours d’approbation par le ministère de la Poste en aval179. et des Télécommunications et en partenariat Ainsi le système d’alerte national pourrait avec l’Entreprise d’appui au développement être amélioré grâce à l’intégration de du numérique) ; ou encore la construction et l’information existante sur les différents aléas, l’utilisation de drones pour la surveillance et l’alerte l’institutionnalisation du partage d’information, précoce des feux de forêt dans le cadre d’une par des protocoles clairs et la mise en place de collaboration avec le Centre de recherche des base de données communes. De plus, il convient technologies industrielles (CRTI)178. de préciser les seuils, conditions, modalités et Le Centre de recherche en astronomie, astrophysique procédures de déclenchement et de diffusion et géophysique (CRAAG) est chargé de la surveillance des pré-alertes et des alertes qui restent flous, à sismique du territoire algérien, et de produire des l’exception des alertes météo et sismique, dont alertes en cas de survenance de séisme de magnitude les seuils sont scientifiquement définis et pour supérieure à 3 (M>3). Il dispose d’un réseau de 110 lesquelles la procédure de déclenchement et de stations sismiques télémétrées couvrant la plus diffusion des alertes est arrêtée avec les pouvoirs grande partie de la région nord du pays. Dès qu’un publics. Ces alertes météo sont diffusées via le séisme de M>3 est détecté par le réseau, le CRAAG Protocole d’alerte commun (PAC). Les mesures en transmet la localisation et la magnitude par fax applicables à tous niveaux en cas d’alerte devraient et SMS aux autorités compétentes et aux structures également être précisées. Des systèmes locaux opérationnelles concernées (DGPC notamment). d’alerte précoce contre les inondations et de À noter que la surveillance de ce phénomène gestion de crues sont en cours de développement est également réalisée par le Centre national de et d’installation, ce qui permettra de tirer des recherche appliquée en génie parasismique (CGS) leçons en vue de l’extension de ce type de système à l’aide d’un réseau d’accélérographes (près de sur la totalité du territoire national, en accordant la 400 unités de type analogique ou numérique) dans priorité aux zones considérées à risque élevé dans le but d’enregistrer les mouvements forts du sol. la Stratégie nationale de prévention et de gestion De plus, l’Agence nationale des barrages et des des risques d’inondations. transferts (ANBT) évalue en temps réel l’impact des 178  Ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Direction générale des forêts. 2021. Présentation PPT : Enjeux des feux de forêt en Algérie. 179  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 59 © ambient_pix | Shutterstock.com 07. PRÉPARATION, RÉPONSE ET RELÈVEMENT 7.1. Préparation et réponse aux gestion des urgences. Ils sont élaborés et mis urgences en œuvre au niveau national, inter-wilaya, de la wilaya, de la commune et du site sensible. Selon Le cadre décisionnel pour la gestion de la réglementation récemment amendée181, ceux-ci l’urgence en Algérie est clairement défini. La doivent être organisés en trois phases : i) urgence ; direction des opérations de secours est assurée ii) évaluation et contrôle ; iii) réhabilitation et/ou au niveau central par le ministre de l’Intérieur reconstruction. Ils comportent plusieurs modules ou son représentant, au niveau de la wilaya centrés sur des composantes particulières de la par le wali ou son représentant et au niveau gestion des catastrophes, par exemple le sauvetage, de la commune par le Président de l’assemblée les secours, les soins médicaux, le transport, la populaire communale ou son représentant. La communication etc. Les plans recensent l’ensemble Direction générale de la protection civile (DGPC) des moyens mobilisables pour chaque module est chargée de coordonner la mise en œuvre des d’intervention et organisent les modalités des mesures globales de préparation, d’intervention interventions et des secours. Chaque module est et de relèvement, tant au niveau national que activé en fonction de la nature de la catastrophe local. De plus, l’Armée nationale populaire (ANP) et des besoins des autorités locales et des zones est appelée à intervenir en cas d’extrême urgence, touchées. Le décret 19‑59 dispose que les plans lorsque la vie de la population est menacée d’un ORSEC doivent être actualisés périodiquement danger imminent ou si les moyens ou formations (annuellement, et systématiquement après appropriés pour le type d’intervention de chaque catastrophe) et faire l’objet d’exercices sauvetage et de secours d’extrême urgence font de simulation. Suite à l’adoption récente de la défaut sur la circonscription de la wilaya180. réglementation, les commissions de wilayas ont Les plans d’organisation des secours (ORSEC) été mises en place ; de plus, 41 plans ORSEC de représentent le cadre de référence pour la wilayas et 856 plans ORSEC de communes ont été mis à jour. 180  Conformément à la loi n°04-20 ; la loi n°91-23 du 06 décembre 1991 consacrant la participation de l’ANP à la protection et au secours des populations ; l’arrêté n°492 du 21 août 2005 portant sur les modalités d’intervention de l’ANP en cas de catastrophe. 181  La loi n°04-20 fournit le cadre général relatif à la préparation et à la réponse face aux catastrophes et des obligations relatives à la constitution de réserves stratégiques. Elle est complétée par des textes d’application adoptés récemment, notamment le décret n° 19-59 et 4 arrêtés datant de janvier 2021 : arrêté du 6 Joumada Ethania 1442 correspondant au 19 janvier 2021 fixant le guide relatif à l’élaboration des plans d’organisation des secours de la wilaya, de la commune et du site sensible ; arrêté du 6 Joumada Ethania 1442. correspondant au 19 janvier 2021 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des plateformes numériques des plans d’organisation des secours ; arrêté du 6 Joumada Ethania 1442 correspondant au 19 janvier 2021 fixant la composition de la commission de wilaya chargée de proposer la liste des sites sensibles ; arrêté du 14 Joumada Ethania 1442 correspondant au 27 janvier 2021 fixant la composition de la commission de wilaya et de la commission communale chargées de l’élaboration des plans d’organisation des secours en cas de catastrophe. 61 Il importe de signaler l’existence d’un ensemble procéder à des réquisitions en vue de mobiliser les de plans spécifiques et complémentaires pour eaux nécessaires pour lutter contre les sinistres l’organisation de la lutte contre les incendies au et assurer, en priorité, l’alimentation en eau des niveau de la commune, du groupe de communes populations et des cheptels. Cette approche a et de la wilaya182. Ces plans, actualisés chaque notamment été utilisée en 1982 et en 2002 à Alger année, comprennent l’ensemble des mesures pour faire face à la sécheresse184. d’organisation et des actions d’intervention visant Les autorités algériennes ont beaucoup investi à prévenir les risques d’incendie et à assurer dans le renforcement et la modernisation des la coordination des opérations de lutte contre capacités humaines, procédures et matériels les incendies. pour la gestion des urgences. Afin d’assurer, Le décret exécutif n° 19-59 a établi sous l’autorité une couverture optimum du territoire national, la du ministre de l’Intérieur, un comité interministériel Direction générale de la protection civile (DGPC) de gestion de catastrophe (CIGEC), mécanisme de poursuit ses efforts de recrutement et de formation coordination pour la préparation et la réponse de son personnel. Elle dispose aujourd’hui de chargé d’évaluer les situations de catastrophe, 50 000 agents professionnels, et cible un effectif en coordination avec les walis concernés et de de 70 000 agents. La DGPC dispose, entre proposer les mesures nécessaires pour y faire face autres, d’équipes en médecine de catastrophes pendant les différentes phases. L’arrêté devant (auxquelles peuvent se joindre les médecins locaux fixer sa composition et son fonctionnement du ministère de la Santé), d’équipes spécialisées n’ayant pas encore été adopté, le CIGEC n’est pas en sauvetage déblaiement (certification INSARAG) encore opérationnel. La structure du CIGEC doit et de lutte contre les feux de forêt185. De plus, le être complétée par une cellule de veille chargée de Centre national de coordination (CENAC) permet la prévision et de l’anticipation de toute menace à la DGPC de disposer d’un outil lui conférant de catastrophe au niveau national et à celui de la une vision centrale sur les moyens opérationnels wilaya. Cette cellule de veille a été mise en place au au sein de l’État-major. La mise en place prévue niveau national et dans les 58 wilayas en mai 2021. dans le décret n°19-59 d’un système informatisé et partagé entre l’ensemble des structures Il existe aussi des mécanismes pour la gestion opérationnelles de la DGPC et piloté à partir du des crises liées à des aléas spécifiques, tels que CENAC devrait améliorer de façon significative la la Commission nationale de la protection des qualité de la réponse opérationnelle186. forêts, chargée entre autres de mettre en œuvre le plan de lutte active contre les feux de forêt Parallèlement, des moyens importants, bien ou des comités pour la gestion de la sécheresse, qu’insuffisants au regard des défis, sont composés principalement de l’Agence nationale mobilisés dans le cadre du dispositif spécifique des ressources hydrauliques (ANRH), de l’Agence de lutte contre les feux de forêt, piloté par la nationale des barrages et transferts (ANBT), DGF dans les 40 wilayas concernées par les des structures centrales et décentralisées de incendies. Les brigades mobiles des services l’hydraulique et des sociétés de distribution d’eau. locaux chargées des forêts font appel aux renforts Ce type de mécanisme est notamment conforté humains et matériels de la protection civile, par la loi n° 05-12 relative à l’eau183 (dont la révision notamment, les colonnes mobiles dont le nombre est en cours) qui autorise, en cas de calamités augmente chaque année, ainsi qu’un groupement naturelles, et notamment en situation de aérien (cf. tableau 8). Cependant, les moyens de sécheresse, l’administration chargée des ressources première intervention disponibles contre les feux en eau à prendre des mesures de limitation ou de sont jugés insuffisants par rapport à l’étendue du suspension provisoire des utilisations d’eau, ou de domaine forestier national et à la complexité du 182  Ceci conformément au décret n° 87-45, portant organisation et coordination des actions en matière de lutte contre les incendies de forêt dans le domaine forestier national. 183  Loi n° 05-12 relative à l’eau, modifiée et complétée par la loi n° 08-03 184  Algérie. 2019. Plan national sécheresse. 185  Direction générale de la protection civile et opérations d’aide humanitaires européennes. 2019. Revue par les pairs, Algérie. 186  Ibid. 62 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Tableau 4 : Moyens disponibles pour la lutte contre les feux de forêt 40 camions-citernes pour le ravitaillement en eau des camions de lutte Plus de 400 postes de vigies avec plus de 1 000 agents forestiers opérationnels 24 h/24 480 brigades mobiles pour la première intervention avec 3 000 agents forestiers munis de véhicules tout-terrain Un réseau de communication VHF comportant plus de 2 000 unités, Près de 3 000 points d’eau mobilisés en forêts ou à proximité Plus de 1 200 chantiers de réalisation des travaux forestiers pour la lutte active, avec un effectif global de plus de 16 500 ouvriers. Groupement aérien de la DGPC constitué de 6 hélicoptères de type Agusta-Westland AW-139, de 25 pilotes d’hélicoptère, de 6 pilotes d’avion, du personnel médical, des ingénieurs et des techniciens d’aviation. Source : ministère de l’Agriculture et du Développement rural. 2021. Réunion annuelle de la Commission nationale pour la protection des forêts ; ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Direction générale des forêts. 2021. Présentation PPT : Enjeux des feux de forêt en Algérie. relief (1 brigade mobile pour 8 400 ha, un agent sens, il s’agissait plutôt d’actions de remise en état pour 1 300 ha187, 40 camions-citernes pour 4,1 que de relèvement résilient ou de « reconstruction millions d’ha de forêts) (cf. tableau 7). Un Plan de en mieux ». En l’absence de méthodologie commune prévention et de lutte contre les feux de forêt a été (telle que la méthodologie d’évaluation des besoins élaboré et prévoit entre autres un renforcement après une catastrophe), les autorités sectorielles des moyens humains et matériels, pour combler avaient coutume de procéder à l’évaluation des ces insuffisances. dommages et des pertes, et aux travaux de façon « non harmonisée ». Cependant, le projet de révision 7.2. Relèvement de la loi 04-20 consacre un chapitre dédié à la Jusqu’à récemment, le cadre juridique algérien, en phase « relèvement » et le décret exécutif n° 19-59 particulier la loi n°04-20 sur les risques majeurs ouvre la voie à des améliorations dans la pratique. ne tenait pas compte de la phase de relèvement Ce décret prévoit que les plans ORSEC couvrent post-catastrophe. Un vide juridique prévaut en la phase de réhabilitation et/ou reconstruction, termes de responsabilités pour la planification notamment via le module d’intervention : « ex-ante, la coordination et la mise en œuvre des expertise, évaluation et bilans » et la nouvelle processus du relèvement. Les efforts restent génération de plans ORSEC, adoptée en 2021, surtout concentrés sur la réhabilitation et la intègre un module visant à fixer la méthodologie reconstruction à court terme, bien que les besoins pour l’évaluation des dommages. Ceux-ci seront puissent parfois s’étendre sur de longues périodes. recensés sur une plateforme de données gérée Ceci est dû d’une part au fait que la pratique de par la DNRM qui compilera les données dans son définition de stratégies multisectorielles pour le rapport annuel sur l’impact des catastrophes. Par relèvement n’est pas encore courante, et d’autre ailleurs, l’Organisme national de contrôle technique part qu’il n’existe pas de processus clair pour assurer de la construction (CTC) procède au contrôle des la budgétisation des actions de relèvement qui ouvrages et bâtiments suite à une catastrophe, requièrent des investissements pluriannuels. En ce évalue les dommages structurels, et communique ces données sur une plateforme numérique. 187  Algérie. 2021. p. 148. Contribution du ministère de l’Agriculture et du Développement rural au Livre blanc sur l’impact des changements climatiques en Algérie. 63 © BkhStudio | Shutterstock.com 08. PROTECTION FINANCIÈRE ET ASSURANCE FACE AUX RISQUES L’arsenal juridique contient des dispositions dont les dispositions ont été complétées et pour la mise en place d’un système révisées régulièrement189. Ce Fonds peut être de financement ex-post, prévoyant activé dès lors qu’une catastrophe est déclarée l’indemnisation des dommages liés aux par un arrêté conjoint du ministère des Finances catastrophes. Ainsi, l’Ordonnance n° 03‑12 du et le ministère chargé des Collectivités locales, 26 août 2003188 crée une obligation d’assurance définissant la nature de l’événement, la date contre les catastrophes naturelles pour tout de survenance et les communes concernées190. propriétaire d’un bien immobilier situé en Trois commissions d’études et d’évaluations Algérie et pour toute personne physique ou ont été créées pour examiner les dossiers morale exerçant une activité industrielle et/ou d’indemnisation au niveau national, à celui des commerciale en Algérie. Si ces textes ouvrent wilayas et des communes. Depuis sa création, ce la voie à une indemnisation des victimes de Fonds a été activé à six reprises191. En 2018, son catastrophes selon une logique réactive, il n’existe solde avoisinait 112 millions USD192, soit moins de pas cependant de réglementation prévoyant le la moitié de ce que l’État dépense en moyenne financement des efforts de réduction des risques chaque année pour faire face aux catastrophes selon une logique préventive. (255 millions USD), et environ 10 % seulement des pertes annuelles potentielles (les pertes Le pays dispose d’un Fonds de calamités annuelles moyennes s’élevant à 1,2 milliard USD). naturelles et de risques technologiques La dotation du budget de l’État au Fonds de majeurs créé par le décret exécutif n° 90-402, 188  Ordonnance n° 03-12 du 27 Joumada Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 relative à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à l’indemnisation des victimes. 189  Décret exécutif n° 01-100 du 18 avril 2001 modifiant et complétant le décret exécutif n°90-402 du 15 décembre 1990 ; décret exécutif n° 05-131 du 24 avril 2005 modifiant et complétant le décret exécutif n°90-402 du 15 décembre 1990, modifié et complété portant organisation et fonctionnement du « Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs ». Arrêté interministériel du 6 février 2011 fixant les modalités de suivi et d’évaluation du compte d’affectation spéciale du Trésor n°302-042 intitulé « Fonds de calamités naturelles et de risque technologiques majeurs ». Arrêté interministériel du 26 décembre 2017 modifiant l’arrêté du 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor 302- 042 intitulé «Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs ». Arrêté interministériel du 25 novembre 2020, modifiant et complétant l’arrêté ministériel correspondant au 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor n° 302-042 intitulé ´Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs. 190  Articles 6,7 et 17 de l’arrêté exécutif n° 90-402 et article 3 du décret exécutif n° 04-268. 191  Notamment lors des inondations de 2001 (wilayas de Chlef, Tlemcen, Tizi Ouzou, Alger, Saida, Mostaganem, Mascara, Oran, Boumerdes, Tipaza, Ain Defla, Relizane) ; des inondations de 2001 (commune d’oued Athmania ; wilaya de Mila), du séisme de 2003 (Boumerdes) ; des inondations de 2008 (Ghardaia) ; des inondations de 2019 (Illizi) ; du séisme de 2020 (Mila). 192  Soit 15 milliards de dinars algériens (1 USD= 133,566 DA, FMI avril 2021) ; Source : Cour des comptes, 2018. Rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2018. 65 calamités naturelles en vertu des lois de finances 90-158 du 26 mai 1990. Les missions de ce annuelles n’est pas systématique et dépend fonds de garantie étaient : i) l’encouragement du solde et du niveau de décaissement193. Les aux assurances ; et ii) l’indemnisation des risques indemnisations versées aux sinistrés se sont quant non assurables. Pour y avoir droit, l’agriculteur à elles élevées à 6 millions USD en 2020. Le Fonds doit avoir souscrit à une assurance pour un de Calamités permet d’offrir une aide d’urgence risque agricole assurable. En 2007, le ministère de aux sinistrés, des aides à la reconstruction des l’Agriculture notait qu’après plus de dix années de habitations endommagées, et les dépenses de fonctionnement, ce fonds avait connu un certain réhabilitation et reconstruction (cf. tableau 8). nombre de dysfonctionnements et de limites, Selon la DNRM, les dépenses engagées par le notamment face à l’augmentation continue Fonds de calamités représentent environ 10 % des des superficies sinistrées, des wilayas et des dépenses totales engagées par le gouvernement communes sinistrées et à la large contribution pour la gestion des risques de catastrophe. du budget de l’État195. Ainsi, le décret n° 90-158 a été abrogé par le décret exécutif n° 12-251 du D’autres mécanismes existent pour remédier aux 5 juin 2012196, qui donne à ce fonds la mission : effets des catastrophes. La Caisse de solidarité d’aider, par des actions urgentes, à la reprise de et de garantie des collectivités locales (CSGCL), l’activité agricole à la suite de calamités agricoles ; placée sous la tutelle du MICLAT, a été créée en d’indemniser, totalement ou partiellement, les 2014 pour venir en aide aux municipalités « en cas risques non assurables affectant les exploitations d’événements calamiteux/et ou imprévisibles ». agricoles suite aux calamités agricoles. Chargé de mettre en place une solidarité inter- collectivités locales à travers la mobilisation et la Si les dépenses et les recettes de ces Fonds sont répartition des moyens financiers, ce fonds peut explicitement citées dans la règlementation, allouer des « subventions exceptionnelles », dont une analyse plus approfondie serait nécessaire les critères de définition sont fixés par arrêté du afin de déterminer quels sont les segments de ministère de l’Intérieur. La CSGCL est alimentée, la population ou de l’économie ayant bénéficié entre autres, par les subventions annuelles allouées de ces indemnisations ainsi que l’ampleur et la par l’État pour son fonctionnement194. Le Fonds répartition des dépenses et des recettes. Les national du logement peut également couvrir les montants des indemnités et des aides, sont fixés dépenses de reconstruction de logements en cas par la commission nationale créée à cet effet par le de catastrophe. décret exécutif n° 90-402. Le wali territorialement compétent est notamment tenu d’établir un Un Fonds de garantie contre les calamités rapport détaillé de l’utilisation des crédits affectés agricoles a été institué par décret exécutif n° au titre du Fonds de calamités naturelles197. 193  Cour des comptes, 2015. Rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2015. 194  Décret exécutif n° 14-116 du 24 mars 2014 portant création, missions, organisation et fonctionnement de la caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales. 195  Ministère de l’Agriculture et du Développement rural. 2007. 196  Décret exécutif n° 12-251 du 5 juin 2012 déterminant l’organisation et le fonctionnement du Fonds de garantie contre les calamités agricoles. 197  Arrêté interministériel du 6 février 2011 fixant les modalités de suivi et d’évaluation du compte d’affectation spéciale. 66 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Tableau 5 : Nomenclature des dépenses et des recettes du Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs Dépenses Ressources Indemnités à verser aux victimes de calamités Dotation du budget de l’État. naturelles comprenant les aides pour la reconstitution du mobilier endommagé ; les aides au loyer à verser aux sinistrés pour une durée maximale de douze mois. Aides à verser aux sinistrés pour la réhabilitation des Contribution de réserve légale de solidarité instituée habitations endommagées ; la reconstruction des par l’article 162 de la loi n° 82-14 du 30 décembre habitations effondrées ou ayant subi des dommages 1982 portant loi de finances pour 1983. irréparables. Aides à verser pour l’auto-construction d’habitation Produits des amendes infligées pour non-respect des dans les lotissements affectés aux sinistrés. obligations légales d’assurance à l’exception de celles relatives à l’assurance automobile. Frais engagés par les services publics pour les secours Toutes autres ressources, contributions ou d’urgence aux victimes de calamités naturelles ; subventions. comprenant la fourniture de produits alimentaires, l’alimentation en eau potable, l’achat de médicaments, de tentes, de literie et couvertures ; (non conditionnée à la déclaration de la zone sinistrée). Versement au profit du croissant rouge algérien, des dépenses exécutées dans le cadre des aides humanitaires décidées par le gouvernement au profit d’États étrangers victimes de catastrophes (non conditionnée à la déclaration de la zone sinistrée). Dépenses pour études de risques majeurs proposées par les départements ministériels concernés ou par la délégation nationale aux risques majeurs et les frais inhérents aux prestations d’études géotechniques d’urbanisme, à l’étude au suivi et au contrôle pour la réhabilitation des habitations endommagées (non- conditionnées à la déclaration de zone sinistrée). Les frais de gestion du fonds et des dossiers sinistres. 67 Suite au séisme de Boumerdes en 2003, et commerciales et 4 % des habitations sont l’assurance Cat-Nat est devenue obligatoire couvertes contre les catastrophes199. Le taux de pour tout propriétaire d’un bien immobilier situé couverture de l’assurance des activités agricoles en Algérie et pour toute personne physique ou est estimé à environ 1 %, et présente une offre morale exerçant une activité industrielle et/ de produits encore limitée200. En mars 2008, ou commerciale en Algérie conformément à le Conseil national des assurances a réalisé un « l’ordonnance n° 03‑12 relative à l’obligation sondage auprès des assujettis à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à d’assurance contre les effets des catastrophes l’indemnisation des victimes et à ses textes naturelles « Cat-Nat » dans 5 wilayas (Alger, d’application en lien avec la tarification, les Blida, Boumerdes, Oran, et Djelfa). Selon ce exclusions, les franchises et la réassurance »198. Le sondage, le taux de souscription était de 16,2 % texte précise que l’État n’est pas responsable des dans les wilayas situées dans des zones à haut pertes résultant des catastrophes sur des biens qui risque de tremblement de terre, de 7,3 % dans les auraient dû être assurés, en vertu de l’ordonnance zones à risque moyen et de 6,7 % dans les zones (article 13). Le décret exécutif n° 04‑268 dispose que présentant un risque faible ou inexistant201. sont couverts par l’obligation d’assurance des effets Le taux de couverture des villas et des locaux des catastrophes naturelles, les tremblements commerciaux ou professionnels est plus élevé de terre, les inondations, les tempêtes ou autres (36 %) que celui des appartements (9 %) et des catastrophes. De plus, le décret stipule que l’état maisons urbaines (7 %) ou rurales (6 %)202. Les de catastrophe naturelle est déclaré par un arrêté sondés ont également affirmé compter, en cas conjoint des ministres chargés des Collectivités de catastrophes naturelles, sur les ressources locales et des Finances, sur la base d’un rapport de solidarité des institutions publiques (33 %) ; du ou des walis des wilayas affectées et après avis leurs propres ressources (28 %) ; la solidarité des services techniques compétents suivant la familiale (18 %) ; et les assurances (7 %)203. Le nature de la catastrophe. faible taux de pénétration pourrait s’expliquer par le manque d’informations disponibles et Malgré le caractère obligatoire de l’assurance de compréhension des produits et couvertures Cat-Nat, le taux de couverture reste faible. d’assurance offerts, une offre inadaptée aux Au niveau souverain, l’État n’a pas mis en besoins et la complexité de décaissement des place d’instrument de transfert de risque (type indemnisations (le versement des indemnisations assurance souveraine ou Cat-Bond). Il n’existe étant conditionné à un arrêté interministériel pas de régulateur du secteur assurantiel en de déclaration de zone sinistrée, plutôt que sur Algérie mais l’État intervient dans la fixation des paramètres objectifs [assurance indicielle]). des primes d’assurances Cat-Nat. Au niveau Le faible taux d’inclusion financière en Algérie privé, la compagnie centrale de réassurance pourrait également expliquer ce phénomène204. indique que seuls 8 % des propriétés industrielles 198  Décrets exécutifs n° 04-268 à 04-272 du 29 août 2004: décret exécutif n° 04-268 portant identification des événements naturels couverts par l’obligation d’assurance des effets des catastrophes naturelles et fixant les modalités de déclaration de l’état de catastrophe naturelle ; décret exécutif n° 04-269 précisant les modalités de détermination des tarifs et des franchises et fixant les limites de couverture des effets des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-270 définissant les clauses types à insérer dans les contrats d’assurance des effets des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-271 précisant les conditions d’octroi et de mise en œuvre de la garantie de l’État dans le cadre des opérations de réassurance des risques résultant des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-272 relatif aux engagements techniques nés de l’assurance des effets des catastrophes naturelles 199  UNISDR. Making Algeria Resilient. 2013. 200  Z. Ahmed et al. 2017. « Assurance et gestion du risque en agriculture au Maghreb » 201  Conseil national des assurances. Sondage auprès des assujettis à l’obligation d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles « Cat-Nat ». Mars 2008 202  Ibid. 203  NB : Les autres réponses sont « Autre » et « Non répondu ». Source : Conseil national des assurances. Sondage auprès des assujettis à l’obligation d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles « Cat-Nat ». Mars 2008. 204  En 2017, 43 % des adultes de plus de 15 ans possédaient un compte en banque en Algérie (soit 56 % d’hommes ; 29 % de femmes ; et 29 % de jeunes de 15-24 ans). Source: Demirgüç-Kunt, Asli, Leora Klapper, Dorothe Singer, Saniya Ansar, et Jake Hess. 2018. The Global Findex Database 2017: Measuring Financial Inclusion and the Fintech Revolution. World Bank: Washington, DC. 68 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Pour pallier la différence entre fonds de réserve 3 et 5 milliards USD selon les sources205, l’État a disponibles et besoins, l’État est souvent adopté une loi de finances complémentaire créant contraint, face au faible taux de pénétration de un compte d’affectation spéciale pour financer l’assurance, d’adopter une approche réactive. le programme de reconstruction, ainsi que des Ainsi, en cas de catastrophe, il octroie des textes réglementaires afin de fixer les conditions aides supplémentaires selon des mécanismes et les modalités d’octroi des aides206. Par ailleurs, conçus ex-post, par des allocations budgétaires ces allocations établies ex-post ne couvrent que dépendant de l’espace fiscal disponible. Les les événements de gravité moyenne à sévère. fonds de réponse et de relèvement proviennent Une étude a été réalisée en 2016 par l’Institut essentiellement des allocations prévues par la des études stratégiques globales, qui dépend de loi de finances, des fonds spéciaux d’urgence, la Présidence de la République, afin d’identifier des budgets des ministères concernés et de la les causes et d’apporter des solutions au faible réaffectation d’autres fonds, ce qui nuit à l’équilibre taux de couverture de l’assurance Cat-Nat budgétaire. Cette approche réactive peut dans le pays. Un comité de réflexion a travaillé également retarder l’octroi des indemnisations sur le sujet et transmis ses recommandations aux victimes, aggravant le coût économique et au Premier ministre207. Par ailleurs, une analyse social de la catastrophe. À titre d’exemple, à la sur les assurances Cat-Nat est en cours, sous le suite du tremblement de terre de Boumerdès en pilotage du ministère des Finances (Direction des 2003, dont les dommages ont été estimés entre assurances), avec l’appui du PNUD. 205  CRAAG. Présentation du séisme de Boumerdes de 2003 - https://www.craag.dz/r_sismologique.php; EM-DAT, CRED/UCLouvain, Bruxelles, Belgique –– www.emdat.be(D. Guha-Sapir). 206  Compte d’affectation spéciale n° 302-115 intitulé « Compte de gestion des opérations du programme spécial de reconstruction », créé par la loi de finances complémentaire. Source : Journal officiel de la République algérienne. N°37.15 juin 2003 207  Union européenne, 2019. 69 © Abdelmoumen Taoutaou | Dreamstime.com DOMAINES D’ACTION PRIORITAIRES Les constats établis dans le cadre de ce diagnostic et les discussions avec les acteurs clés de la GRC en Algérie ont permis de définir un certain nombre de domaines d’action prioritaires pour renforcer la résilience face aux risques en Algérie. La liste préliminaire ci-dessous pourra orienter le développement d’un cadre de collaboration entre le gouvernement algérien, et ses partenaires. Ce cadre de collaboration pourra prendre la forme d’un plan d’action séquencé et budgétisé, accordant la priorité aux initiatives à fort impact et présentant le meilleur ratio cout-bénéfices. Cadre normatif et institutionnel ■ Normalisation et structuration des bases de données au sein de chaque institution en vue ■ Développement et opérationnalisation de d’un interopérabilisation ; la Stratégie nationale pour la réduction des risques de catastrophes ; ■ Standardisation des méthodes, production d’analyses et de travaux de modélisation plus ■ Analyse du cadre réglementaire parasismique approfondis sur les risques climatiques et de actuel, de son application en vue de son catastrophe ; renforcement (pour les bâtiments privés et publics) ; ■ Renforcement de la compréhension de l’impact des catastrophes sur l’économie ■ Diagnostic de la réglementation liée à locale et sur la pauvreté ; l’assurance Cat-Nat et au financement des risques ; ■ Renforcement du partage d’information sur les risques sismiques (CRAAG-CGS-Instituts ■ Elaboration de la réglementation technique de Recherche-Organes de contrôle-INCT- relative à la réhabilitation sismique du vieux ASAL-Cadastre) ; bâti ; ■ Mise en place de plateformes de partage ■ Mise à jour des cadres légaux relatifs aux forêts de données SIG multirisques, notamment afin de disposer de mesures suffisamment d’une plateforme regroupant les données incitatives pour une réduction du risque. hydrologiques, météorologiques et Connaissance des risques et systèmes climatiques ; d’information ■ Réalisation de cartographie détaillée des zones ■ Mise en place d’un cadre réglementaire à risque inondation, dans les zones prioritaires fixant les modalités de collecte, d’échange pré-identifiées par la stratégie nationale de et de cession des données géographiques de réduction des risques d’inondations ; référence liées à l’information multirisque ■ Institutionnalisation de partenariats pour la prévention et la gestion des risques et nationaux et internationaux pour promouvoir catastrophes ; l’utilisation de données de télédétection et autres technologies innovantes dans la GRC (surveillance et modélisation des risques, 71 évaluation post-catastrophes, bases de systèmes d’alerte précoce et élaboration d’une données d’exposition, etc.) ; feuille de route décrivant les investissements requis pour leur mise à niveau ; ■ Consécration de l’enseignement des risques de catastrophes dans les trois paliers de l’éducation ■ Développement de protocoles de partage de nationale ; données inter-institutionnelles (ONM/ANRH/ AGIRE d’une part et DGF/ONM/ASAL d’autre ■ Développement de la recherche scientifique part) afin de rationaliser le processus de dans le domaine des risques de catastrophes. surveillance et de prévision hydrométéorologique Réduction des risques et des feux de forêt ; ■ Élaboration des plans généraux de prévention ■ Renforcement des capacités techniques des risques (séismes, inondations, sécheresse, pour la modélisation couplée hydrologique- feux de forêt, etc.), tel que prévu par la loi n° 04- météorologique ; 20 ; ■ Définition de mesures et d’actions d’atténuation ■ Promotion de la gestion durable des forêts, des « en temps réel » en fonction des différents investissements pour l’aménagement des forêts messages d’alerte ; et du renforcement des capacités comme outils ■ Lancement de service d’alerte précoce au de réduction des risques de feux de forêts208 ; niveau local (établissement de comités ■ Formulation de lignes directrices pour le communautaires pilotes d’alerte précoce, confortement parasismique des bâtiments introduction de prévisions basées sur l’impact historiques et des bâtiments publics ; et d’alertes basées sur les risques, actions de sensibilisation, mécanismes de retour ■ Formulation d’une stratégie pour la mise d’information) ; en conformité des bâtiments privés avec la réglementation parasismique ; ■ Formulation de recommandations pour développer un système national d’alerte précoce ■ Planification urbaine résiliente et durable en face aux feux de forêt, comprenant la prévision Algérie209 ; et la surveillance au niveau du paysage et l’appui ■ Initiatives de mobilisation de capitaux privés à la mise en place de processus de consultations pour les infrastructures urbaines résilientes et d’engagement citoyen ; (notamment à travers la promotion de ■ Mise en place d’un partenariat entre l’Algérie partenariat public-privé), de mobilisation de et l’Agence spatiale européenne pour améliorer cofinancements bilatéraux et recherche de la surveillance et les prévisions des risques garanties de crédits. hydrométéorologiques, et de dégradation des ■ Recensement et construction d’un inventaire terres ; national géoréférencé sur les infrastructures ■ Partage d’expériences internationales sur critiques et services essentiels. le système d’alerte précoce inondations, sécheresse et feux de forêt ; Services hydrométéorologiques et alerte précoce ■ Renforcement de la coopération algéro- tunisienne pour l’alerte et l’évaluation des ■ Évaluation détaillée des services risques transnationaux dans le domaine des hydrométéorologiques existants et des feux de forêt. 208  En 2022 la Banque mondiale a appuyé le gouvernement algérien pour analyser le secteur forestier et la gestion des feux de forêt (incluant une évaluation des capacités institutionnelles et la hiérarchisation des besoins urgents notamment en renforcement de capacités) ; et pour étudier les systèmes existants et définir les spécifications techniques d’un module d’alerte précoce aux incendies de forêt intégré au système national d’alerte précoce (SAP) 209  Par exemple, à travers l’approfondissement du City Scan de la ville d’Alger, récemment finalisé (Banque mondiale, 2021) 72 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Préparation et réponse Financement des risques ■ Partage d’informations pour le renforcement de ■ Développement d’une stratégie financière pour la surveillance aérienne et par satellite sur les les risques de catastrophes ; feux de forêt en vue de leur intégration dans le ■ Développement du secteur de l’assurance système d’alerte précoce dédié et renforcement agricole ; de partenariats internationaux pour la mutualisation de moyens ; ■ Révision du dispositif d’assurance CATNAT ; ■ Développement de plateformes numériques ■ Formulation de recommandations techniques pour la gestion des urgences (niveau national pour l’amélioration du fonctionnement du et/ou local) ; Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs ; ■ Développement de plans de continuité sectoriels. ■ Réalisation d’une évaluation multidimensionnelle de risques combinés. 73 © Dmitry Pichugin | Dreamstime.com ANNEXES Annexe 1 : Cartographie des acteurs Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Ministère : Premier ministre Missions et attributions : 1. Proposer au gouvernement les éléments d’une stratégie nationale dans le domaine de l’activité spatiale et d’en assurer l’exécution ; 2. Mettre en place une infrastructure spatiale destinée à renforcer les capacités nationales ; 3. Mettre en œuvre les programmes annuels et pluriannuels de développement des activités spatiales nationales en relation avec les différents secteurs concernés et d’en assurer le Agence spatiale suivi et l’évaluation ; algérienne (ASAL) 4. Proposer au gouvernement les systèmes spatiaux les mieux adaptés aux préoccupations nationales et assurer, pour le compte de l’État, leur conception, leur réalisation et leur exploitation ; 5. Proposer au gouvernement une politique de coopération bilatérale et multilatérale adaptée aux besoins nationaux ; 6. Assurer le suivi et l’évaluation des engagements découlant des obligations de l’État en matière d’accords régionaux et internationaux dans les domaines de l’activité spatiale. Ministère : ministère de la Défense nationale (MDN) L’INCT est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) relevant du secteur économique du ministère de la Défense nationale. Créé en 1967, l’INCT a pour principales missions la production, la collecte, la recherche et le développement, la conservation et la diffusion de l’information géographique. Il apporte son concours aux diverses administrations, collectivités et organismes publics et privés. Les principales missions de l’Institut sont : Institut national de cartographie et de 1. La réalisation et l’entretien sur le territoire national d’un canevas de base en géodésie, télédétection (INCT) nivellement et gravimétrie ; 2. La couverture du territoire en photographie aérienne ; 3. L’établissement et la mise à jour de la carte topographique de base 1/50 000 et 1/200 000 et celles qui en sont dérivées ; 4. Le recueil et la conservation des données satellitaires ; 5. La réalisation des bases de données géographiques ; 6. La réalisation des travaux de recherche dans les domaines de l’information géographique ; 7. La conservation des archives. 75 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Crée par décret présidentiel n°96-405, le Conseil national de l’information géographique a pour mission : 1. De proposer les éléments de la politique nationale en matière d’information géographique et d’assurer le suivi de sa mise en œuvre ; 2. D’assurer la coordination de l’ensemble des activités liées à la production de l’information géographique ; 3. De proposer toute mesure susceptible d’encadrer l’usage, la diffusion, la commercialisation Conseil national et l’utilisation des données géographiques, et d’assurer leur intégrité et leur sécurité ; de l’information 4. De promouvoir la formation et la recherche scientifique dans l’ensemble des disciplines liées géographique à l’information géographique ; (CNIG) 5. De veiller à un développement cohérent de l’information géographique par l’élaboration de spécifications communes, de standards et de normes. De se prononcer sur tout projet et programme de coopération avec les organismes étrangers et suivre leur évolution ; 6. D’émettre un avis et des propositions concernant la représentation de l’État auprès des instances internationales ayant trait au domaine de l’information géographique et de la télédétection ; 7. D’évaluer, d’étudier, de traiter et de faire des propositions et des recommandations sur les diverses questions d’intérêt national, entrant dans le champ de ses compétences. Le Service Hydrographique des Forces Navales est une entité militaire chargée de fournir des données cartographiques et hydrographiques aux navires de la marine algérienne ainsi qu’aux marins et aux acteurs économiques qui exploitent les eaux territoriales algériennes. Sa mission Service principale est de garantir la sécurité de la navigation maritime en produisant des cartes et des Hydrographique des documents nautiques fiables et à jour. Le Service Hydrographique travaille également en étroite forces Navales collaboration avec les autorités portuaires et les autres organismes maritimes pour surveiller l’évolution des conditions environnementales et des risques liés aux activités humaines dans les eaux algériennes Ministère : ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire (MICLAT) Aux termes du décret exécutif n° 18-331 du 22 décembre 2018 fixant les attributions du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le MICLAT exerce des attributions en lien avec la GRC dans les domaines suivants : 1. L’ordre et la sécurité publics ; 2. Les opérations d’intérêt national ; 3. L’organisation administrative et territoriale ; 4. L’aménagement du territoire ; 5. Les finances locales ; et 6. La protection civile. Ceci inclut : toute action tendant à préserver et à assurer la protection des sites civils stratégiques (sans préjudice des mesures relevant des autres secteurs) ; la promotion et le développement, en coordination avec les secteurs concernés, la recherche dans le domaine Ministère de des risques majeurs et la collecte et l’exploitation des informations y afférentes ; l’élaboration, l’Intérieur et des en coordination avec les secteurs concernés, de toute mesure ou toute action de prévention, Collectivités d’assistance, d’aide et de secours de nature à faire face aux sinistres, aux calamités et aux locales et de catastrophes ; l’élaboration des plans relatifs à l’organisation des secours aux populations et l’Aménagement du aux biens, la formulation et mise en œuvre de la stratégie nationale de l’aménagement du territoire (MICLAT) territoire. Dans le domaine de la protection civile en particulier, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire est chargé : 1. De veiller à la protection des personnes et des biens contre les risques d’accidents, de sinistres ou de catastrophes résultant du fait de l’homme ou de la nature ; 2. D’étudier, d’animer et de contrôler les mesures de protection civile à l’échelle nationale ; 3. D’animer et de contrôler les plans de prévention de risques de catastrophes ; 4. De coordonner les plans d’organisation des interventions et des secours en cas de catastrophes ; 5. De coordonner et de contrôler l’activité opérationnelle des services de la protection civile ; 6. De participer, avec les organismes concernés, à la protection de l’environnement ; 76 7. RISQUES DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES De participer à la mise CLIMATIQUES en ET DE œuvre des programmes CATASTROPHE EN ALGÉRIE de défense civile. Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités L’Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité des territoires (ANAAT), est un établissement public à caractère industriel et commercial créé par le décret exécutif n° 11-137 du 28 mars 2011. Elle capitalise à ce jour trois décennies de prestations d’études, d’assistance et de conseil aux ministères, aux administrations et collectivités locales et aux divers opérateurs techniques et économiques en matière de mise en œuvre des politiques de développement territorial, de gestion des ressources, de dynamisation économique, culturelle et sociale et d’amélioration du cadre de vie des populations. Dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, l’ANAAT est chargée : 1. De réunir les éléments techniques nécessaires à l’élaboration des programmes et de la politique nationale d’aménagement et de développement durable du territoire, de l’élaboration et de l’évaluation des instruments d’aménagement du territoire qui lui sont confiés ; Agence nationale à 2. D’établir des schémas prospectifs à long terme de structuration et d’occupation de l’espace l’aménagement et national et de ses différents sous-ensembles ; à l’attractivité des 3. D’agir, pour le compte de l’État, à la réalisation des choix arrêtés en matière de localisation territoires (ANAAT) des activités, de répartition des infrastructures, d’utilisation des ressources, de valorisation et de préservation de l’environnement ; 4. De collecter l’information nécessaire à la détermination des bilans et des schémas actuels d’occupation des sols et d’utilisation des ressources ; 5. De coordonner les interventions relatives à la délimitation et à la promotion notamment des secteurs destinés à recevoir des installations urbaines, industrielles ou d’autres activités et des secteurs à préserver ou à protéger ; 6. De concevoir à la demande de l’autorité de tutelle, des administrations et des opérateurs, toute étude ou recherche à caractère technique, juridique, social, économique ou financier en rapport avec son objet ; 7. D’assurer pour le compte de l’État, des collectivités locales, des organismes et des promoteurs et dans le cadre de la mise en œuvre des plans régionaux de développement ou d’actions de développement intégré de zones spécifiques, des missions d’encadrement, d’animation, d’assistance ou de conseil, de planification ou de gestion des actions, projets et programmes de développement. 77 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Les missions de la DGPC sont définies par le décret exécutif n° 91-503 du 21 décembre 1991 modifié et complété par le décret exécutif n° 93-147 du 22 juin 1993. La DGPC comprend quatre directions au niveau central : la Direction de la prévention, la Direction de l’organisation et de la coordination des secours, la Direction des personnels et de la formation, la Direction de la logistique et des infrastructures. Son directeur général est également assisté par trois directeurs d’études. Chaque direction est constituée de trois ou quatre sous-directions comme décrites dans l’organigramme qui suit. Au niveau local, dans chaque wilaya, se trouve une direction régionale qui dépend de la DGPC. Conformément à la réglementation en vigueur, la Direction générale de la protection civile est chargée à travers les structures de l’administration centrale et les services extérieurs : 1. D’étudier et de définir les moyens et les règles d’organisation, de préparation et de mise en œuvre des secours et de suivre et de coordonner leur déroulement. À ce titre, elle est notamment chargée : ■ De suivre et de coordonner les opérations de secours en cas de catastrophe ; Direction générale ■ D’étudier et de définir les conditions d’élaboration des différents plans d’intervention de la protection ainsi que les modalités et règles d’organisation des interventions et de secours en cas civile (DGPC) de catastrophe et de veiller à leur mise à jour ; ■ D’organiser et coordonner les dispositifs de protection durant les campagnes saisonnières ; ■ D’étudier et de fixer les modalités de gestion, d’exploitation du réseau de liaisons et des communications opérationnelles de la protection civile. 2. De l’étude et de l’élaboration des règles et des normes de sécurité applicables en matière de prévention, d’en fixer les règles de contrôle, d’étudier ou de contribuer à l’étude des règles de prévention des risques majeurs. À ce titre, elle est notamment chargée : ■ D’étudier et de définir les règles et les normes de sécurité applicables en matière de lutte contre l’incendie, l’explosion et la panique dans les différents secteurs ; ■ D’étudier et d’élaborer les textes à caractère législatif et réglementaire relatifs aux domaines de la sécurité des personnes et des biens ; ■ D’étudier et de suivre les questions liées à la prévention des risques majeurs ; ■ D’étudier et d’élaborer la cartographie nationale des risques ; ■ D’étudier et de mettre en œuvre les actions d’information et sensibilisation sur les différents risques. 78 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Créée en 2011, par le décret n° 11-194 (modifié et complété par le décret n° 21-157), cette institution est chargée de la coordination et de l’évaluation des activités entreprises dans le cadre du système national de prévention des risques majeurs. À ce titre, elle a pour missions principales : 1. D’élaborer une banque de données à partir des informations collectées au niveau des administrations concernées ; 2. De promouvoir et de développer l’information liée à la prévention des risques majeurs au profit des intervenants et de la population ; 3. D’évaluer et de coordonner les actions menées dans le cadre du système national de prévention des risques majeurs et de formuler des propositions en vue d’en améliorer leur efficacité ; 4. De participer aux programmes de coopération régionale et internationale en relation avec Délégation ses missions ; Nationale aux 5. De contribuer à la promotion de la connaissance scientifique et technique et à la formation Risques Majeurs dans le domaine des risques majeurs ; (DNRM) 6. De mener, avec les institutions concernées, toutes études ou recherches visant à réduire les risques majeurs. La Délégation est assistée par un Comité intersectoriel formé de 35 membres représentant les différents secteurs et autres centres et agences ayant un lien avec les risques majeurs. Le Comité intersectoriel, présidé par le ministre ou son représentant, est chargé notamment : 1. D’examiner et évaluer les plans généraux et particuliers de prévention ; 2. D’évaluer l’efficacité des dispositifs prévus pour la prévention, l’alerte, l’intervention, la réhabilitation, la reconstruction et de recommander les mesures d’amélioration ; 3. D’examiner et de donner son avis et ses recommandations sur toute question relative aux risques majeurs. Les recommandations émises par le Comité intersectoriel sont prises en charge et suivies par le Délégué national. Créé en 1985, par le décret n°85-16, le Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG), est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), régi par le décret n° 20-06 de février 2006. La mission du CRAAG est la surveillance sismique du territoire national de façon permanente et d’établir les liaisons nécessaires avec les autorités compétentes et les structures opérationnelles concernées. Cette institution est aussi chargée : 1. D’entreprendre des recherches et des études en astronomie, astrophysique, géophysique, et Centre de recherche d’exploiter les divers résultats qui en découlent ; en astronomie, 2. D’assurer le suivi permanent des phénomènes géophysiques et astronomiques naturels astrophysique pour élaborer notamment les cartes géomagnétiques, gravimétriques, géothermiques et et géophysique astronomiques ; (CRAAG) 3. De développer et d’étendre à travers le territoire national les stations et réseaux géomagnétiques, gravimétriques, astronomiques et services de l’heure ; 4. De densifier et d’étendre le réseau sismologique à toutes les zones sensibles du territoire national et d’en assurer l’exploitation et la maintenance ; 5. De contribuer à la surveillance sismique du territoire national pour compléter les catalogues et les cartes sismiques en vue de développer la banque de données sismiques ; 6. De participer, avec les organismes concernés, aux études de micro-zonation ; 7. De recenser et regrouper les documents anciens, y compris ceux existant à l’étranger, pour approfondir et enrichir l’histoire de la sismicité algérienne. 79 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Ministère : ministère des Finances Régie par l’ordonnance n° 75-74 du 12 novembre 1975 et le décret n° 76-62 du 25 mars 1976 modifié et complété. Mission principale : Établissement du cadastre général sur l’ensemble du territoire national. Mission secondaire : Travaux de topographie, délimitation et bornage pour le compte de services, collectivités et organismes publics. L’ANN est chargée dans le cadre de la politique tracée par le gouvernement de réaliser les opérations techniques devant conduire à l’établissement du cadastre général sur l’ensemble du territoire national. Elle peut être chargée par le ministère des Finances et pour son compte, de réaliser les opérations techniques destinées à dresser, conformément à la réglementation en vigueur, l’inventaire général des biens immeubles du domaine national. 1. En matière d’établissement du cadastre général, l’ANC est chargée notamment : ■ D’exécuter les travaux d’enquête foncière, de délimitation et de topographie par procédés terrestres ou photogrammétriques nécessaires à la confection du cadastre ; ■ De préparer les actes et dossiers afférents aux travaux des commissions cadastrales des délimitations prévus dans le cadre de réglementation régissant la procédure d’établissement du cadastre général ; ■ De procéder à la rédaction des plans cadastraux et documents annexes et à leur mise à Agence nationale du jour ; cadastre (ANC) ■ De mettre en œuvre les opérations de mise en concordance avec le livre foncier tenu par les conservations foncières ; ■ D’organiser l’archivage, la consultation et la diffusion de la documentation cadastrale par les moyens informatiques et de veiller à sa mise à jour régulière ; ■ D’effectuer le contrôle des travaux des géomètres et d’études topographiques privés, réalisés pour le compte des administrations publiques. 2. En matière d’inventaire général des biens donnés, des biens immobiliers du domaine national, les opérations dont peut être chargée l’ANC, consistent à : ■ Organiser le recueil et le traitement des données permettant la constitution d’un inventaire général des biens immobiliers du domaine national ; ■ Élaborer les procédures et systèmes modernes pour la gestion et l’actualisation régulière de cet inventaire ; ■ Produire selon une périodicité appropriée, des états statistiques reflétant la consistance et l’évolution du patrimoine immobilier national. 3. L’ANC peut également être habilitée par le Conseil d’administration à effectuer pour le compte des services, collectivités et organismes publics, tous travaux de topographie, de délimitation et de bornage de propriétés foncières, de lotissement, de partage de propriétés et rétablissement de limites. 4. L’ANC est chargée de développer des moyens de conception et d’études pour maitriser les techniques rattachées à son objet et peut mener toute étude ou recherche en rapport avec ses domaines d’activités. 80 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités ■ Au regard du décret exécutif n° 07-364 du 28 novembre 2007 portant organisation de l’administration centrale du ministère des Finances, la Direction des assurances, est chargée : ■ D’étudier et de proposer les mesures nécessaires à une couverture appropriée en matière d’assurance du patrimoine national économique et social ; ■ D’étudier et de proposer les mesures destinées à réguler et à promouvoir l’épargne des organismes d’assurance et de réassurance ; ■ D’étudier et de mettre en œuvre les mesures susceptibles de favoriser le développement de Direction des l’assurance, sous toutes ses formes ; assurances du ■ De superviser la gestion des organismes exerçant des missions liées à l’activité d’assurance ministère des et placés sous l’autorité du ministre des Finances ; Finances ■ De suivre et d’évaluer les participations de l’État dans les compagnies d’assurances publiques et de proposer toute mesure visant à améliorer leur gouvernance ; ■ De veiller à la solvabilité des sociétés et mutuelles d’assurance et de réassurance ; ■ D’instruire les dossiers de demandes d’agrément des sociétés de mutuelles d’assurance et de réassurance et des intermédiaires d’assurance ; ■ De procéder à la centralisation, à la consolidation et à la synthèse des opérations comptables et financières de l’activité d’assurance et de réassurance et d’en établir des bilans périodiques. Ministère : ministère de la Numérisation et des Statistiques (MNS) L’Office national des statistiques est l’institution centrale des statistiques de l’Algérie. C’est un établissement public à caractère administratif chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information statistique socio-économique (tel que recensement de la population et de l’habitat, enquête sur la main-d’œuvre, enquête sur les entreprises industrielles, etc.). ■ L’ONS veille à l’élaboration, la disponibilité et à la diffusion d’informations fiables, régulières et adaptées aux besoins des agents économiques et sociaux. Office national des ■ Assure ou fait assurer la disponibilité régulière des données, analyses statistiques et études statistiques (ONS) économiques nécessaires à l’élaboration et au suivi de la politique économique et sociale des pouvoirs publics. ■ Il élabore et diffuse régulièrement, en application du programme national statistique, indices, indicateurs de l’économie nationale ainsi que les comptes de la nation. ■ Il gère les enregistrements statistiques des enquêtes et travaux statistiques, tient et met à jour un répertoire des agents économiques et sociaux auxquels est attribué le numéro d’identification statistique (NIS). 81 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Ministère : ministère de l’Énergie et des Mines (MEM) L’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA) est chargée : 1. D’acquérir, valider, conserver et restituer les connaissances géologiques de base relative à la géologie du pays au profit des activités économiques ; 2. D’élaborer le programme national d’infrastructure géologique en matière de cartes géologiques régulières, de cartes géophysiques et géochimiques régionales ; 3. De réaliser, superviser et contrôler les travaux d’infrastructure géologique ; 4. D’assurer la publication officielle des documents et cartes géologiques régulières et thématiques et de leur diffusion nationale et internationale ; 5. D’assurer l’analyse et la prévention des risques géologiques hors aléas sismiques ; 6. D’apporter l’expertise dans le cadre de l’après-mine ; Agence du service 7. De procéder à l’inventaire, au classement et à la préservation des sites géologiques géologique de remarquables ; l’Algérie (ASGA) 8. D’élaborer et d’actualiser l’inventaire minéral, y compris les matériaux de construction, et d’élaborer des cartes minérales et des catalogues ; 9. D’établir et de suivre le bilan des ressources et réserves minières ; 10. De gérer le dépôt légal et la diffusion de l’information géologique ; 11. De gérer la banque des données géologiques ; 12. De publier des revues et autres ouvrages à caractère géo-scientifique ; 13. De gérer les archives et le fonds documentaire ; 14. De mettre en place et gérer le musée des mines et la conservation des matériaux rocheux et références ; 15. De délivrer les autorisations d’exportation d’échantillons de substances minérales sans valeur commerciale. Ministère : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) La DGRSDT met en œuvre, dans un cadre collégial et intersectoriel, la politique nationale de recherche scientifique et de développement technologique, telle que définie par la loi n° 98- 11 du 29 Rabie Ethani 1 correspondant au 22 août 1998, modifiée et complétée. À ce titre, la Direction générale est chargée de mettre en œuvre l’ensemble des dispositions de la loi relatives à la programmation, l’évaluation, l’organisation institutionnelle, le développement de la ressource humaine, la recherche universitaire, le développement technologique et l’ingénierie, l’information scientifique et technique, la coopération scientifique, la valorisation des résultats de la recherche, les infrastructures et grands équipements, et le financement du programme quinquennal. Direction générale de la recherche La DGRSDT prend en charge et exécute les décisions et recommandations du Conseil national scientifique et du de la recherche scientifique et technique dont elle assure le secrétariat des travaux (CNRST). développement La coordination collégiale et intersectorielle des activités de recherche scientifique et technologique technologique est exercée par la Direction générale, par l’intermédiaire des Commissions (DGRSDT) intersectorielles et des Agences thématiques de recherche et en relation avec les Comités sectoriels permanents relevant des secteurs concernés par ces activités. Pour l’accomplissement de ses missions, le directeur général est assisté de deux directeurs d’études. ■ L’administration centrale de la Direction générale comprend quatre structures : ■ DPREP — Direction de la programmation de la recherche, de l’évaluation et de la prospective ■ DAFR — Direction de l’administration et du financement de la recherche scientifique ■ DDSST — Direction du développement et services scientifiques et techniques ■ DDTI — Direction du Développement technologique et de l’Innovation 82 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Le Centre de développement des énergies renouvelables est chargé : 1. De réunir les éléments nécessaires à l’identification des projets de recherche à entreprendre ainsi que les données permettant leur programmation, leur exécution et leur évaluation ; 2. D’impulser et de favoriser l’assimilation, la maîtrise, le progrès des sciences et techniques ainsi que l’innovation technologique dans le domaine des énergies renouvelables ; Centre de 3. D’assurer une veille scientifique et technologique en rapport avec les énergies renouvelables ; développement 4. De rassembler et traiter l’information scientifique et technique et d’en assurer la conservation des énergies et la diffusion ; renouvelables 5. De contribuer à la valorisation des résultats de la recherche en veillant notamment à leur (CDER) diffusion, à leur exploitation et à leur utilisation ; 6. D’assurer la formation continue, le recyclage et le perfectionnement des personnels de la recherche ; 7. De contribuer à la formation par et pour la recherche ; 8. D’assurer la coordination, le suivi et l’évaluation des unités, des laboratoires et des équipes de recherche. Créé par le décret exécutif n° 15-109 du 3 mai 2015 modifiant le décret exécutif n° 92-280 du 6 juillet 1992, le Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI), est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST). Le CRTI, ex-CSC, dispose d’un effectif de 750 fonctionnaires dont 300 chercheurs permanents, 200 appartenant au personnel technique et 150 experts et ingénieurs relevant de la filiale CSC Expertise Spa. Par ailleurs, le centre dispose de plusieurs structures de recherche et de valorisation à travers le territoire national. Le CRTI est chargé : ■ De réaliser les projets de recherche nécessaires au développement des technologies industrielles, notamment les techniques d’assemblage, le contrôle non destructif et la corrosion ; ■ D’organiser, développer et promouvoir l’assurance qualité et le contrôle qualité des Centre de recherche installations industrielles ; en technologies ■ De développer et contribuer à la réalisation des recueils, normes et standards relatifs aux industrielles (CRTI) technologies d’assemblages, du contrôle non destructif des installations industrielles et de la corrosion des matériaux métalliques ; ■ De perfectionner, de vérifier et d’utiliser les équipements de soudage, de contrôle non destructif, d’analyse et de mesure ; ■ De développer la recherche appliquée dans le domaine de la sidérurgie et métallurgie, telle que l’élaboration et la caractérisation des aciers et alliages spéciaux ; ■ De maîtriser et de développer la mécatronique et la maintenance appliquée aux installations industrielles ; ■ De développer des programmes de recherche dans l’élaboration, la caractérisation et l’étude du comportement des matériaux non métalliques tels que les composites, les céramiques, etc. ; ■ De développer des programmes de recherche dans la technologie du traitement de surface des matériaux et leurs applications. Crée par décret exécutif 1991-478 du 14 décembre 1991 : Le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), est chargé de : ■ Réaliser les programmes de recherche scientifique et technique sur les régions arides et/ou Centre de menacées de sécheresse ou de désertification ; Recherche ■ Entreprendre et/ou participer à toute recherche à caractère pluridiciplinaire relative aux Scientifique sur Régions Arides ; les Régions Arides ■ Constituer une base de données scientifiques et techniques sur les Régions Arides et d’en (CRSTRA) assurer le traitement, la conservation et la diffusion ; ■ Participer à toute recherche sur la compréhension et la lutte contre la vulnérabilité humaine face aux changements environnementaux. 83 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Crée par le Décret exécutif n° 19-60 du 9 février 201, le centre de recherche en aménagement du territoire (CRAT) est chargé de réaliser des programmes de recherche scientifique et de développement technologique dans les domaines de l’aménagement du territoire, portant notamment sur : Le centre de ■ l’organisation, la gestion et le développement des territoires et des villes au plan spatial, recherche en social, culturel, économique et environnemental ; aménagement du ■ l’impact des risques majeurs et des phénomènes climatiques sur l’aménagement du territoire (CRAT) territoire ; ■ les territoires numériques et les villes intelligentes ; ■ le développement de nouveaux outils d’investigation et d’aide à la décision afférents aux territoires. Ministère : ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) L’Agence nationale pour la conservation de la nature (ANN) est un établissement public à caractère administratif à vocation scientifique et technique placée sous la tutelle du ministère Agence nationale de l’Agriculture et du Développement rural (MADR). Créée par décret n° 91-33 modifié par le pour la conservation décret n°98-352, l’ANN a pour principale mission la conservation de la flore et de la faune et de la nature (ANN) des écosystèmes naturels. Pour la réalisation de ses objectifs, l’Agence dispose d’unités de conservation et de développement de la flore et de la faune (UCD) sur le territoire national.  La Direction générale des forêts a pour mission d’assurer les tâches de développement, d’administration, de valorisation, de protection et de gestion du patrimoine végétal et animal forestier, steppique et saharien ainsi que les milieux naturels protégés, dans le cadre d’une politique forestière nationale qui repose principalement sur la loi n° 84-12 du 23 juin 1984, modifiée et complétée, portant régime général des forêts. À ce titre, elle est notamment chargée : 1. De mettre en œuvre les programmes de développement, de protection et d’extension du patrimoine forestier et alfatier ainsi que la conservation des terres soumises à l’érosion et à la désertification. 2. D’organiser et de contrôler en relation avec les autres services concernés les actions de prévention et de lutte contre les feux de forêt, les maladies et attaques parasitaires. 3. La conservation et la gestion des ressources du domaine forestier et alfatier (sol, eau, flore, faune) en vue d’en assurer la pérennité et garantir une production soutenue de biens et de services pour le bénéfice des populations et de l’économie nationale. 4. De promouvoir les activités au profit des populations riveraines des forêts, dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et leur stabilité. Direction générale 5. De veiller à l’application de la législation et de la réglementation régissant le domaine des forêts (DGF) forestier, et d’organiser l’intervention des corps de l’administration des forêts en matière de police forestière. 6. De tenir à jour les inventaires des ressources forestières, alfatières et cynégétiques. 7. De mettre en œuvre les programmes et mesures en matière de développement et de protection du patrimoine cynégétique. 8. De mettre en œuvre les programmes de vulgarisation, de sensibilisation et d’animation, relatifs à la préservation des patrimoines forestiers, alfatiers et cynégétiques. 9. De collecter, de traiter, et de diffuser les informations liées à son domaine de compétence, et d’établir des bilans et rapports périodiques sur l’évaluation de ses activités. 10. De façon plus générale, l’administration forestière est chargée de la conception de la politique forestière et de la protection de la nature et de sa mise en œuvre. L’administration des forêts dispose également : 1. D’un réseau national de communication radioélectrique et d’une station SIG ; 2. D’un dispositif de veille phytosanitaire et d’un dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêt pour la surveillance, l’alerte et la première intervention ; 3. D’un dispositif de surveillance et de lutte contre les infractions et délits forestiers. 84 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Le Groupe génie rural (GGR) est une entreprise publique économique sous tutelle du MADR qui est issue des différentes restructurations de l’ex-ONTF (Office national des travaux forestiers). Le groupe est chargé de la mise en œuvre des décisions gouvernementales en matière de prise en charge des zones rurales. À travers son organisation pyramidale qui est structurée en 12 filiales, le groupe GGR touche plusieurs segments de développement rural, dont les missions se déclinent comme suit : Groupe génie rural (GGR) ■ La conservation des eaux et des sols ; ■ La lutte contre la désertification ; ■ La mobilisation de la ressource hydrique ; ■ Le désenclavement par l’aménagement et l’ouverture de piste ; ■ Les plantations ; ■ La production des produits dérivés du liège ; ■ L’activité du bois. L’Institut national de recherche forestière (INRF) a été créé en 1981 par le décret de création n° 81-348 du 12 décembre 1981. Il a été placé sous la double tutelle du ministère de l’Agriculture L’Institut national et du Développement rural, et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de recherche scientifique. Il a pour mission d’organiser et d’effectuer tous les travaux de recherche et forestière (INRF) d’expérimentation forestière. L’INRF abrite une unité de recherche en foresterie, une autre en biotechnologie forestière et reboisement, et une troisième en érosion éolienne et hydrique. Ministère : ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville (MHUV) Le ministère algérien de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville est responsable de la mise en œuvre des politiques locales et nationales de logement et de la définition, du suivi et de l’évaluation des politiques sectorielles de développement, entreprises, institutions et conseils publics placés sous la tutelle du ministère. Il est également responsable du développement et de la mise en œuvre de la politique nationale en matière d’équipement public, d’urbanisme et d’architecture et du cadre technique et normatif dans le domaine de la construction. Le CNERIB est un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) sous tutelle du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville (Algérie) (décret exécutif n° 03- 443 du 29 novembre 2003, modifiant et complétant le décret n° 82-319 du 23 octobre 1982). Il est chargé des missions d’études et de recherche dans le domaine du bâtiment au sens large. Missions et domaine d’intervention Le CNERIB est chargé d’entreprendre dans le cadre du plan national de développement Centre national économique et social, toutes activités intégrées d’études, de recherche appliquée et de d’études et réalisation, destinées à faciliter la préparation des instruments de la politique nationale en de recherches matière d’habitat et de construction et d’élaborer et réaliser les programmes nationaux de intégrées du recherche scientifique et de développement technologique relevant de son domaine, notamment bâtiment (CNERIB) en matière de mise au point et de développement de matériaux, produits, matériels et procédés dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme. Les travaux d’études et de recherches menés au CNERIB s’articulent autour des axes suivants : 1. Matériaux et composants 2. Structures des ouvrages 3. Physique du bâtiment et environnement 4. Géotechnique 85 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Le Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS) a été créé par le décret n° 85-71 du 13 avril 1985, modifié et complété par le décret n° 86-212 du 19 août 1986. Ce Centre est devenu opérationnel en janvier 1987 sous la tutelle du ministère de l’Habitat. Il est chargé de la construction et poursuit les missions suivantes : Centre national de recherche 1. Développer la recherche dans les différents domaines du génie parasismique ; appliquée en génie 2. Entreprendre des études de réduction du risque sismique (aléa, microzonage, vulnérabilité, parasismique (CGS) évaluation de risque, etc.) ; 3. Contribuer à l’amélioration de la réglementation technique et en particulier la réglementation parasismique ; 4. Former et informer les cadres techniques nationaux sur la pratique du génie parasismique et de la réduction du risque sismique. L’Organisme national de contrôle de la construction (CTC), est créé par l’ordonnance n°71/85 bis Organisme national du 29 décembre 1971. Sa mission principale est la normalisation des risques de la construction de contrôle dans le cadre de la prévention des aléas techniques susceptibles d’être rencontrés dans la technique de la réalisation des bâtiments et des ouvrages de génie civil conformément à la loi sur l’assurance construction (CTC) décennale. L’Agence nationale de l’urbanisme (ANURB), est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé par le décret exécutif n° 09-344 du 22 octobre 2009 (JO n°61). Elle constitue l’outil principal de l’État pour l’élaboration et le suivi des plans d’aménagement et d’urbanisme. L’ANURB a pour mission : 1. De proposer toutes études ou analyses prospectives ayant pour but de renforcer l’action de l’État et des collectivités locales dans le domaine de l’urbanisme ; 2. D’assister l’État, les collectivités locales et les organismes concernés ou intéressés dans l’initiation, l’exécution et/ou le suivi des projets d’envergure nationale, régionale ou locale en matière d’urbanisme et d’intervention sur les tissus urbains ; 3. D’apporter son concours, dans le cadre de ses attributions, aux autorités et organismes concernés, en matière d’études, de création et de réalisation de zones d’expansion et de L’Agence nationale sites touristiques ; de l’urbanisme 4. De proposer à l’autorité de tutelle toute réglementation liée à son domaine d’activité ; (ANURB) 5. D’effectuer, pour le compte de l’État et des collectivités locales, toute mission de maîtrise d’ouvrage déléguée liée à son domaine d’activité ; 6. De réaliser des études d’approche, d’élaborer et de suivre les plans relatifs aux zones d’habitat, aux lotissements et aux zones urbaines à restructurer ou à rénover ; 7. D’étudier et d’établir les plans d’urbanisme ; 8. De mener toute étude se rapportant au développement des agglomérations et des zones rurales ; 9. D’élaborer les normes techniques nécessaires à la mise en œuvre des orientations, choix et programmes en matière d’urbanisme ; 10. D’effectuer les études et les travaux d’aménagement en liaison avec les instances et organismes concernés, des zones industrielles et des zones à utilisation spécifique ; 11. D’élaborer toute étude ayant pour finalité la réservation des sols nécessaires aux projets à caractère spécifique de l’État, des collectivités locales et des organismes intéressés. 86 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Ministère : ministère de l’Hydraulique (MH) L’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) est un établissement public algérien à caractère industriel et commercial et à vocation scientifique et technique, créé par le décret n° 81-167 du 25 juillet 1981 (complété par le décret n° 129 du 19 mai 1987). L’Agence a pour principale mission de mettre en application des programmes d’inventaire des ressources en eaux et en sols irrigables du pays. Dans le domaine des eaux souterraines, l’Agence est chargée : 1. D’inventorier les ressources en eaux souterraines du pays, de concevoir, d’installer et de gérer des réseaux de surveillance des nappes souterraines ; 2. De dresser les cartes hydrogéologiques et des ressources souterraines ; 3. De tenir en permanence le bilan des ressources en eaux souterraines et de leur emploi, de veiller à la conservation qualitative et quantitative des ressources en eaux souterraines. Dans le domaine des eaux superficielles, elle est également chargée : Agence nationale 1. De concevoir, d’installer et de gérer un réseau hydro climatologique national, destiné à des ressources l’élaboration du bilan hydrique national ; hydrauliques 2. De traiter, de mettre en forme, d’archiver et de diffuser les données hydro climatologiques ; (ANRH) 3. De mener les études méthodologiques générales sur les régimes hydro climatologiques en vue de l’inventaire des ressources en eaux superficielles ; 4. D’étudier les phénomènes hydrologiques sur les bassins expérimentaux tels que l’érosion, le ruissellement, l’infiltration et de l’évapotranspiration ; 5. De mettre en place et gérer un réseau de prévision des crues. Dans le domaine de l’irrigation et du drainage, l’Agence est chargée : 1. De réaliser un inventaire des ressources en sols destinés à être mis en valeur par l’irrigation et le drainage ; 2. De déterminer et de cartographier, en collaboration avec l’Institut national de cartographie, les caractéristiques hydrodynamiques des sols irrigables ; 3. D’étudier les besoins en eau des cultures ainsi que les périmètres d’irrigation et de drainage destinés à l’élaboration des projets d’aménagements, d’irrigation et de drainage ; 4. D’étudier l’évolution de la salure des sols et des nappes superficielles dans les périmètres irrigués et de fournir les éléments relatifs à leur protection et à leur sauvegarde. 87 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités L’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), créée par le décret exécutif n° 85-163 du 11 juin 1985, dont le statut a été réaménagé par le décret exécutif n° 05-101 du 23 mars 2005, est un établissement public à caractère industriel et commercial. Elle est chargée de la production et de la fourniture d’eau aux établissements et aux régies communales chargés de sa distribution, d’assurer la prise en charge des activités de gestion, d’exploitation et de maintenance des ouvrages en exploitation, dans le cadre de la mobilisation et du transfert des ressources en eaux superficielles. À ce titre, l’Agence est chargée : 1. De fournir l’eau aux établissements de distribution et aux régies communales conformément à des conventions passées avec ces organismes de distribution d’eau dans le cadre de programmes de répartition fixés par arrêté du ministre chargé des Ressources en eau ; 2. De mener toutes les interventions d’auscultation et de contrôle technique et d’assurer le contrôle, l’entretien, la maintenance, le dévasement, et la réparation des ouvrages de mobilisation et de transfert des ressources en eau en exploitation, selon les consignes et normes d’exploitation ; 3. De veiller à l’application du tarif de l’eau aux établissements chargés de la distribution de l’eau potable, industrielle et agricole, et à ceux chargés de la production de l’énergie électrique ainsi qu’aux régies communales ; 4. D’étudier ou de faire étudier et de développer les systèmes de protection, d’entretien, de maintenance et d’intervention sur les ouvrages en exploitation ; 5. De tenir à jour l’état des réserves d’eau exploitables et de procéder aux mesures périodiques de contrôle de qualité des eaux, dans le cadre de la gestion de la ressource en eau dont il a Agence nationale la charge. des barrages et transferts (ANBT) Outre les attributions définies ci-dessus, l’établissement est chargé : 1. De développer l’ingénierie des ouvrages de mobilisation et de transfert des ressources en eau ainsi que ses moyens de conception et d’études afin de maîtriser les techniques rattachées à son objet ; 2. De réaliser toute étude ou recherche se rapportant à son objet ; 3. De concevoir, d’exploiter ou de déposer tout brevet, licence, modèle ou procédé se rapportant à son objet ; 4. De contribuer à la formation et au perfectionnement du personnel œuvrant dans le domaine des infrastructures de mobilisation et de transfert des ressources en eaux ; 5. De recueillir, de traiter, de conserver et de diffuser les données, informations et documentation à caractère statistique, scientifique, technique et économique se rapportant à son objet. L’État, maître d’ouvrage, peut confier à l’établissement la qualité de maître d’ouvrage délégué, afin de mener en son nom et pour son compte les opérations concourant à la réalisation des infrastructures de mobilisation et de transfert des ressources en eaux superficielles. Dans ce cadre, l’établissement est chargé notamment : 1. D’élaborer ou de faire élaborer les études de conception, de faisabilité, d’avant-projet et d’exécution de tous travaux rattachés à cet objet ; 2. De constituer les dossiers de consultation des entreprises d’études et de réalisation ; 3. De signer et de gérer les contrats y afférents ; 4. D’assurer la conduite de réalisation des projets ; 5. De procéder à la réception des ouvrages dans les conditions normales de gestion et d’exploitation. 88 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités L’Algérienne des eaux (ADE) est un établissement public national à caractère industriel et commercial, créée par le décret exécutif n° 01-101 du 21 avril 2001. Dans le cadre de la politique nationale de développement, l’établissement est chargé : 1. D’assurer sur tout le territoire national, la mise en œuvre de la politique nationale de l’eau potable à travers la prise en charge des activités de gestion des opérations de production, de transport, de traitement, de stockage, d’adduction, de distribution et d’approvisionnement en eau potable et industrielle ainsi que le renouvellement et le développement des infrastructures s’y rapportant ; Algérienne des eaux (ADE) À ce titre, il est chargé, par délégation : 1. De la normalisation et de la surveillance de la qualité de l’eau distribuée ; 2. D’initier toute action visant l’économie de l’eau, notamment par l’amélioration de l’efficience des réseaux de transfert et de distribution ; 3. De l’introduction de toute technique de préservation de l’eau ; 4. De la lutte contre le gaspillage en développant des actions d’information, de formation, d’éducation et de sensibilisation en direction des usagers, de la conception avec les services publics éducatifs, de programmes scolaires diffusant la culture de l’économie de l’eau ; 5. De planifier et mettre en œuvre les programmes annuels et pluriannuels d’investissements. L’Office national de l’assainissement (ONA), créé par le décret exécutif n° 01-102 du 21 avril 2001, est chargé sur le territoire national, de l’exploitation, de la maintenance, du renouvellement, de l’extension et de la construction des ouvrages et des infrastructures d’assainissement. Ainsi, il assure : 1. La protection et la sauvegarde des ressources et de l’environnement hydrique. 2. La lutte contre toutes les sources de pollution hydrique. 3. La préservation de la santé publique. 4. L’ONA assure également pour le compte de l’État, la maîtrise d’ouvrage et d’œuvre déléguée concernant les projets d’études, de réalisation, de réhabilitation, de diagnostics des stations d’épuration, des réseaux d’assainissement et de collecte de l’eau pluviale ainsi que des stations de relevage. L’Office est également chargé : Office national de l’assainissement 1. De proposer au ministère de tutelle les mesures d’encouragement de l’État ou les incitations (ONA) à caractère technique ou financier dans le domaine de l’assainissement ; 2. D’entreprendre toutes actions de sensibilisation, d’éducation, de formation ou d’étude et de recherche dans le domaine de la lutte contre la pollution hydrique ; 3. De prendre en charge, éventuellement, les installations d’évacuation des eaux pluviales dans ses zones d’intervention pour le compte des collectivités locales ; 4. De réaliser des projets nouveaux financés par l’État ou les collectivités locales ; 5. D’étudier et de proposer à l’autorité de tutelle la politique de tarification et de redevances dans le domaine de l’assainissement et de veiller à son application. Enfin, l’office est chargé des missions opérationnelles suivantes : 1. Établir le cadastre des infrastructures de l’assainissement et en assurer sa mise à jour ; 2. Élaborer les schémas directeurs de développement des infrastructures d’assainissement relevant de son domaine d’activité ; 3. Élaborer et mettre en œuvre la politique de promotion des sous-produits de l’assainissement. Établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale, et de l’autonomie Institut national de financière, par le décret n° 2116 du 3 avril 2002, l’Institut national de perfectionnement de perfectionnement l’équipement (INPE), a pour missions d’assister, de conseiller, d’informer et d’accompagner les de l’équipement administrations, structures, et établissements publics, dépendant du secteur des ressources (INPE) en eau pour identifier leurs besoins en formation et prendre en charge la formation. 89 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Chargée de réaliser, au niveau national, toutes actions relatives à la gestion intégrée des ressources en eau, l’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), créée par le décret exécutif n° 11262 du 3 juillet 2011 a pour principale mission : 1. De réaliser toute enquête, étude et recherche liée au développement de la gestion intégrée des ressources en eau ; 2. De développer et coordonner les systèmes de gestion intégrée de l’information sur l’eau au niveau national ; 3. De contribuer à l’élaboration, à l’évaluation et à l’actualisation des plans à moyen et long terme de développement sectoriel ; Agence nationale de 4. De contribuer à la gestion des actions d’incitation à l’économie de l’eau et à la préservation gestion intégrée des de la qualité des ressources en eau. ressources en eau (AGIRE) Par ailleurs, l’AGIRE assure les sujétions de service public mises à sa charge par l’État, maître d’ouvrage, en collaboration avec les agences de bassin hydrographique ; dans ce cadre, il s’agit notamment : 1. D’assurer le traitement et le recueil des données et d’indicateurs relatifs aux paramètres quantitatifs caractérisant les ressources en eau et les milieux naturels ainsi que leurs usages ; 2. De réaliser les opérations techniques de délimitation du domaine public hydraulique naturel, en particulier les oueds et les plans d’eau naturels ; 3. D’élaborer tout document et de mener toutes actions d’information et de sensibilisation des différentes catégories d’usagers sur l’économie de l’eau et la préservation de sa qualité Ministère : ministère des des Transports (MT) Issu de l’Établissement national de l’exploitation météorologique et aéronautique (ENEMA), l’Office national de la météorologie (ONM) a été créé par l’ordonnance n° 75-25 du 29 avril 1975 et est devenu un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) à vocation scientifique et technique par le décret n° 98-258 entré en vigueur le 25 août 1998. Météo- Algérie est l’unique intervenant pour la mise en œuvre de la politique nationale et internationale en matière de météorologie. Ses missions incluent : 1. L’acquisition, le traitement, l’exploitation et la diffusion des données météorologiques aux niveaux national et international ; 2. L’installation, la gestion et la maintenance des différents réseaux nationaux d’observations météorologique et climatologique ainsi que le réseau des télécommunications météorologiques propre à l’Office ; Office national de la 3. L’analyse et la prévision météorologique sur le territoire national ainsi que le lancement des météorologie (ONM/ avis d’alerte auprès du public et des utilisateurs ; Météo Algérie) 4. La conservation et l’exploitation des archives météorologiques et climatologiques ; 5. La réalisation d’études climatologiques et d’assistance météorologique ; 6. La surveillance des changements climatiques ; 7. La fourniture des prestations de services techniques, d’étalonnage des instruments et équipements météorologiques. L’ONM contribue à assurer la sécurité et la protection des personnes et des biens grâce à son système « Veille météorologique nationale permanente ». En prenant en charge la surveillance permanente du temps, l’Office diffuse, sur la base des données et des informations recueillies en temps réel, à travers le système de télécommunication météorologique mondial : ■ Un bulletin de prévision du temps couvrant l’ensemble du territoire national ; et ■ Des bulletins de vigilance et de prévisions météorologiques. 90 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités Ministère : ministère des Travaux Publics et des Infrastructures de Base (MTP) Selon le décret exécutif n° 20-304 du 15 octobre 2020 portant organisation de l’administration centrale du ministère des Travaux publics, le Ministère est chargé : ■ d’initier les règles techniques en matière d’études et de réalisation des infrastructures La sous-direction de routières, autoroutières, ferroviaires, aéroportuaires, y compris les ouvrages d’art et les la recherche et de la tunnels ; prospective (au sein ■ d’initier et de suivre les conventions de maîtrise d’ouvrages déléguée de la réalisation des de la Direction de projets d’infrastructures routières et autoroutières, maritimes la recherche, de la normalisation et de ■ d’initier et de suivre les conventions de maîtrise d’ouvrages déléguée de la réalisation des la coopération) projets d’infrastructures La sous-direction de la recherche et de la prospective est plus particulièrement chargée de contribuer à la mise-en-œuvre et à la coordination des plans de prévention contre les catastrophes naturelles et les risques majeurs, en relation avec les secteurs concernés. La mission principale de l’Organisme national de contrôle technique des travaux publics (CTTP) est le contrôle technique de conformité de conception et de construction des ouvrages de Organisme national travaux publics afin d’assurer la stabilité et la durabilité de ces ouvrages, en vue de réduire de contrôle les risques de désordres en la matière et de contribuer à la prévention des différents aléas technique des techniques susceptibles d’être rencontrés dans la réalisation (selon le décret n°86-210 du 19 travaux publics août 1986). (CTTP) Les nombreuses missions statutaires de service public, dont il a la charge, font de lui « l’outil technique » du ministère des Travaux publics et des infrastructures de base, ainsi que de ses structures déconcentrées. Ministère : ministère de l’Environnement et des Energies Renouvelables (ME) L’Agence Nationale des changements climatiques (ANCC), créée par le décret exécutif n° 05- 375 du 26 septembre 2005, est un établissement public à caractère administratif. L’Agence est administrée par un conseil d’orientation, dirigée par un directeur général et dotée d’un conseil scientifique. L’Agence a pour objet de promouvoir l’intégration de la problématique des changements climatiques dans tous les plans de développement et de contribuer à la protection de l’environnement. Dans le cadre de la stratégie nationale dans le domaine des changements climatiques, elle est chargée de mener des actions d’information, de sensibilisation, d’étude et de synthèse, dans les domaines ayant trait aux émissions et à la séquestration des gaz à effet de serre, à l’adaptation au changement climatique, à l’atténuation de ses effets et d ses différents impacts socio-économiques. Agence nationale À ce titre, l’Agence est chargée notamment : des changements climatiques (ANCC) 1. De contribuer au renforcement des capacités nationales des différents secteurs dans le domaine du changement climatique ; 2. De tenir une base de données sur le changement climatique et de veiller à son actualisation régulière ; 3. D’élaborer périodiquement un rapport sur le changement climatique ainsi que d’autres rapports et notes de conjoncture ; 4. De répertorier toutes les activités des différents secteurs pour lutter contre le changement climatique et de contribuer à tout inventaire national de gaz à effet de serre selon la réglementation en vigueur ; 5. De coordonner les actions sectorielles dans le domaine du changement climatique et de veiller à la synergie avec les autres domaines environnementaux, notamment la conservation de la diversité biologique et la lutte contre la désertification ; 6. De promouvoir et de participer à toutes études, recherches et tous travaux se rapportant à son objet. 91 Cartographie des acteurs à l’échelle nationale Ministère Rôles et responsabilités L’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), créé par le décret exécutif n°02- 115 du 3 avril 2002. L’ONEDD a été mis en place afin de répondre aux nombreuses questions sur l’impact grandissant des activités humaines et industrielles sur l’environnement. Il constitue un élément du dispositif mis en place par l’État pour assurer la mise en œuvre de la politique environnementale dans le cadre de la stratégie nationale pour l’environnement (SNE) et du Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable. L’ONEDD a pour mission : 1. La collecte auprès des institutions nationales et organismes spécialisés, des données et informations liées à l’environnement et au développement durable ; L’Observatoire 2. La gestion, l’analyse et le traitement des données et informations liées à l’environnement et national de au développement durable ; l’environnement et 3. La publication et la diffusion de l’information environnementale ; du développement 4. L’élaboration et la diffusion d’outils d’information et d’aide à la décision (rapport sur l’état durable (ONEDD) de l’environnement (RNE), monographies thématiques et régionales, bulletins thématiques périodiques, cartes thématiques, etc.).  De plus, l’ONEDD dispose de quatre laboratoires régionaux (le LRC à Alger, LREst à Constantine, LROuest à Oran et LRSud à Ouargla) et de plusieurs stations de surveillance réparties sur le territoire national ayant différents rôles, notamment : 1. La surveillance de l’état des milieux naturels : eau, air, sol ; 2. L’analyse des rejets industriels ; 3. L’intervention en cas de pollutions accidentelles ; 4. La réalisation d’études environnementales (étude d’impact, étude de danger, audit environnemental, etc.). Le Commissariat national du littoral (CNL) est un établissement public à caractère administratif créé par la loi n° 02-02 du 5 février 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral. Conformément au décret n° 04-113 portant organisation, fonctionnement et missions du commissariat national du littoral, le CNL a pour missions de : Commissariat 1. Préserver et valoriser le littoral, les zones côtières et leurs écosystèmes ; national du littoral 2. Mettre en œuvre des mesures de protection du littoral et des zones côtières ; (CNL) 3. Fournir aux collectivités locales toute assistance se rapportant à ses domaines d’intervention ; 4. Maintenir, restaurer et réhabiliter les espaces terrestres et marins remarquables ou nécessaires au maintien des équilibres naturels en vue de leur conservation ; 5. Promouvoir des programmes de sensibilisation et d’information du public sur la conservation et l’utilisation durable des espaces littoraux ainsi que de leur diversité biologique. Ministère : ministère de la Poste et des Télécommunications Les missions du ministère de la Poste et des Télécommunications comportent la mise en œuvre, le suivi, le maintien et le développement du plan ORSEC des télécommunications. Conformément aux articles 44 et 45 de la loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, le plan ORSEC des télécommunications regroupe l’ensemble des mesures destinées à développer et à maintenir un réseau national de télécommunications fiable, sécurisé et conçu pour pouvoir pallier tout dysfonctionnement ou rupture de ce dernier. Ces mesures doivent s’appuyer sur les dernières technologies de l’information et de la communication afin d’optimiser, de coordonner, de prévenir, de sensibiliser et par conséquent d’améliorer l’action du secteur dans sa mission de réduction des effets de catastrophes majeures. Les objectifs du plan ORSEC sont notamment : ■ La mise à disposition de moyens de communication fiables et adéquats dans la gestion des effets des catastrophes majeures ; ■ La diversification des points d’interconnexion avec les réseaux internationaux ; ■ La sécurisation des centres stratégiques nodaux de commutation et de transmission. 92 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Autres La Compagnie algérienne des assurances (CAAT) est une entreprise publique économique Compagnie (EPE) habilitée à pratiquer toutes les opérations d’assurances de dommages. C’est une société algérienne des par actions (Spa) au capital social de 20 000 000 000 de dinars algériens dont le principal assurances actionnaire est l’État algérien. La Compagnie centrale de réassurance (CCR) centralise l’assurance contre les effets des Compagnie centrale catastrophes naturelles, sous la garantie de l’État, en réassurant l’ensemble des sociétés de réassurance d’assurance du marché algérien. Le Conseil national des assurances est le cadre de concertation entre les diverses parties impliquées par l’activité d’assurance, à savoir : ■ Les assureurs et intermédiaires d’assurance ; ■ Les assurés ; ■ Les pouvoirs publics ; ■ Le personnel exerçant dans le secteur. Présidé par le ministre des Finances, il représente l’organe consultatif des pouvoirs publics sur tout ce qui se rapporte « à la situation, l’organisation et au développement de l’activité d’assurance et de réassurance » (Ordonnance n° 95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances, modifiée et complétée par la loi n° 06-04). Il se prononce sur tout projet de texte législatif ou réglementaire concernant l’activité d’assurance. Son avis est notamment requis pour l’étude des demandes d’agrément de sociétés d’assurance et de courtiers. Il constitue, de ce fait, le centre de conception et de réalisation des Conseil national des études techniques à la disposition du secteur et répond à ses besoins consensuels en matière assurances d’études de régulation du marché, de conception de dispositifs de prévention, de coordination des actions de normalisation et de développement, de tarification des garanties obligatoires, etc. Le Conseil national des assurances a pour missions de : ■ Délibérer sur tous les aspects de l’activité d’assurance et de réassurance de même que ceux concernant les opérateurs qui interviennent dans ce domaine. ■ Proposer aux pouvoirs publics : » Toute action pour rationaliser le fonctionnement de l’activité des assurances et sa promotion. » Toutes mesures relatives : - Aux règles techniques et financières visant à améliorer les conditions générales de fonctionnement des sociétés d’assurance et de réassurance ainsi que celles des intermédiaires ; - Aux conditions générales des contrats d’assurance et des tarifs, à l’organisation de la prévention des risques. La Société nationale du Croissant-Rouge algérien est la plus ancienne organisation humanitaire d’Algérie. Fondée en 1956, elle a été reconnue par le décret du 6 septembre 1962 comme auxiliaire des pouvoirs publics. Le Croissant-Rouge algérien est présent sur l’ensemble du territoire national et a pour objet général de prévenir, d’alléger les souffrances humaines et d’intervenir partout où le besoin se fait ressentir, là où il convient de protéger la vie et la santé Croissant - Rouge des citoyens, là où doit être entretenu l’esprit de solidarité et de compréhension […]. algérien (CRA) Le Croissant-Rouge algérien mène des interventions de première urgence afin de secourir les populations sinistrées à la suite de catastrophes naturelles. Il soutient en particulier des regroupements familiaux ainsi que de l’assistance aux sinistrés par le soutien de psychologues. Il contribue en outre à la prévention des épidémies et organise sur le terrain des campagnes de sensibilisation, des formations et des exercices pour se préparer face aux risques. 93 Autres L’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, est une association professionnelle créée en 1995, constituée et régie conformément aux dispositions de la loi, notamment l’Ordonnance n° 95/07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances modifiée et complétée par la loi n° 06/04 du 20 février 2006 et agréée par le ministère des Finances par la décision n° 001 du 06 janvier 2014. L’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance réunit en son sein les compagnies d’assurance et de réassurance ainsi que les succursales de sociétés étrangères pratiquant l’assurance et la réassurance, tout statut juridique confondu. Conformément à la législation en vigueur, les sociétés d’assurances et/ou de réassurance agréées doivent adhérer à l’UAR, y Union algérienne compris les mutuelles. des sociétés d’assurance et de L’UAR a pour objet : réassurance (UAR) ■ De défendre et représenter les intérêts collectifs de ses membres vis-à-vis des tiers et des pouvoirs publics ; ■ D’assurer à ses membres un cadre de consultations et d’échanges sur toutes les questions d’intérêt commun ; ■ De procurer à ses membres son assistance et son expertise à toute solution de problèmes d’ordre technico-juridique ou financier liés à l’analyse, à la gestion et au transfert de risques en réassurance et/ou en coassurance ; ■ D’engager les capacités potentielles des membres de l’Union à l’effort collectif de stimulation de la croissance et de la performance dans la logique de la stratégie de développement du marché et de contribuer à la stabilité économique et à la formation de l’épargne. 94 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Annexe 2 : Liste des principaux textes normatifs en lien avec la gestion des risques de catastrophe (GRC) en Algérie Textes juridiques Année Textes traitant directement de la gestion des risques de catastrophe et de l’adaptation au changement climatique Décret n° 85-231 fixant les conditions et modalités d’organisation des interventions et secours en 1985 cas de catastrophe. Décret n° 85-232 relatif à la prévention des risques de catastrophes. 1985 Décret n° 87-44 relatif à la prévention contre les incendies dans le domaine forestier national et à 1987 proximité. Décret n° 87-45 portant organisation et coordination des actions en matière de lutte contre les 1987 incendies de forêts dans le domaine forestier national. Décret exécutif n° 90-402 du 15 décembre 1990, portant organisation et fonctionnement du 1990, 2001, «  Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs » ; modifié et complété par 2005, 2011, le décret exécutif n° 01-100 du 18 avril 2001 ; décret exécutif n° 05-131 du 24 avril 2005 ; arrêté 2017, 2020 interministériel du 06 février 2011 fixant les modalités de suivi et d’évaluation du compte d’affectation spéciale du Trésor n° 302-042 intitulé « Fonds de calamités naturelles et de risques technologiques majeurs » ; arrêté interministériel du 26 décembre 2017 modifiant l’arrêté du 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor 302-042 ; arrêté interministériel du 25 novembre 2020 modifiant et complétant l’arrêté interministériel du 6 février 2011 fixant la nomenclature des recettes et des dépenses du compte d’affectation spéciale du Trésor n° 302-042. Décret exécutif n° 91-503 portant organisation de l’administration centrale de la Direction 1991 générale de la protection civile ; décret exécutif n° 93-147 modifiant et complétant le décret exécutif n° 91‑503. 1993 Loi n° 91-23 consacrant la participation de l’Armée nationale populaire à la protection et au secours 1991 des populations. Décret exécutif n°14-264 du 22 septembre 2014 relatif à l’organisation de la lutte contre les pollutions 2014 marines et institution des plans d’urgences. Règlement parasismique algérien (RPA 99/version 2003) – en cours de révision. 2003 Règlement parasismique applicable aux ouvrages d’art (RPOA). 2008 Ordonnance n° 03-12 relative à l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et à 2003 l’indemnisation des victimes. Loi n° 04-20 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes. 2004 Décret exécutif n° 04-268 portant identification des événements naturels couverts par l’obligation 2004 d’assurance des effets des catastrophes naturelles et fixant les modalités de déclaration de l’état de catastrophe naturelle ; décret exécutif n° 04-269 du 29 août 2004 précisant les modalités de détermination des tarifs et des franchises et fixant les limites de couverture des effets des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-270 du 13 Rajab 1425 correspondant au 29 août 2004 définissant les clauses types à insérer dans les contrats d’assurance des effets des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-271 du 13 Rajab 1425 correspondant au 29 août 2004 précisant les conditions d’octroi et de mise en œuvre de la garantie de l’État dans le cadre des opérations de réassurance des risques résultant des catastrophes naturelles ; décret exécutif n° 04-272 du 13 Rajab 1425 correspondant au 29 août 2004 relatif aux engagements techniques nés de l’assurance des effets des catastrophes naturelles. 95 Textes juridiques Année Décret exécutif n° 04-181 portant création de la commission de communication liée aux risques 2004 naturels et technologiques majeurs. Décret exécutif n° 09-335 fixant les modalités d’élaboration et de mise en œuvre des plans internes 2009 d’intervention par les exploitants des installations industrielles. Décret exécutif n° 11-194 portant missions, organisation et fonctionnement de la Délégation 2011 nationale aux risques majeurs. 2021 Décret exécutif n° 21-157 correspondant au 24 avril 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n° 11-194 du 22 mai 2011 portant missions, organisation et fonctionnement de la Délégation nationale aux risques majeurs. Décret exécutif n° 12-251 du 5 juin 2012 déterminant l’organisation et le fonctionnement du Fonds de garantie contre les calamités agricoles. Décret exécutif n° 15-71 fixant les conditions et modalités d’élaboration et d’adoption des plans 2015 particuliers d’intervention pour les installations ou ouvrages. Loi n° 19-02 relative aux règles générales de prévention des risques d’incendie et de panique. 2019 Décret exécutif n° 19-59 qui fixe les modalités d’élaboration et de gestion des plans d’organisation 2019 des secours et ses textes d’application : i) arrêté du 19 janvier 2021 fixant le guide relatif à l’élaboration des plans d’organisation des secours de la wilaya, de la commune et du site sensible ; ii) arrêté du 2021 19 janvier 2021 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des plateformes numériques des plans d’organisation des secours ; iii) arrêté du 19 janvier 2021 fixant la composition de la commission de wilaya chargée de proposer la liste des sites sensibles ; iv) arrêté du 27 janvier 2021 fixant la composition de la commission de wilaya et de la commission communale chargées de l’élaboration des plans d’organisation des secours en cas de catastrophe. Textes sectoriels indirectement liés à la GRC Loi n° 84-12 portant régime général des forêts ; loi n° 91-20 modifiant et complétant la loi n° 8412 1984/91 (en cours de révision). 1987 Décret n° 87-45 portant organisation et coordination des actions en matière de lutte contre les incendies de forêts dans le domaine forestier national et décret n° 87-44 relatif à la prévention contre 1980/2007 les incendies dans le domaine forestier national et à proximité. 2020 Décret n°07-301 du 27 septembre 2007, modifiant et complétant le décret n° 80-184 du 19 juillet 1980, portant mise en place des organes de coordination des actions de protection des forêts. Décret exécutif n° 20-213 du 30 juillet 2020 portant création d’un organe de coordination de la lutte contre la désertification et de la relance du barrage vert. Loi n° 90-25 portant orientation foncière. 1990 Loi n° 90-29 portant sur l’aménagement et l’urbanisme, modifiée et complétée par la loi n° 04-05 1990, 2004 Loi n° 90-30 du 1er décembre 1990, modifiée et complétée par la loi n° 08-14 du 20 juillet 2008, portant 1990, 2008, loi domaniale, définit la composition du domaine national ainsi que les règles de sa constitution, de sa 2012 gestion et de contrôle de son utilisation et son décret exécutif n° 12427 du 16 décembre 2012 ayant pour objet de fixer les conditions et modalités d’administration et de gestion des biens du domaine public et du domaine privé de l’État (cette loi et ses décrets d’application contiennent certaines règles qui ont un impact sur la prévention et la gestion des inondations et la protection des ressources en eau.). Loi n° 01-20 relative à l’aménagement et au développement du territoire. 2001 Loi n° 01-19 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets relative à la gestion, au 2001 contrôle et à l’élimination des déchets. 96 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Textes juridiques Année Loi n° 02-02 relative à la protection et à la valorisation du littoral. 2002 Loi n° 03-10 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable. 2003 Loi n° 05-12 relative à l’eau, modifiée et complétée par la loi n° 08-03 (nouvelle révision en cours). 2005, 2008 Décret exécutif n° 05-317 modifiant et complétant le décret exécutif n° 91-177 fixant les procédures 2005 d’élaboration et d’approbation du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme et le contenu des documents y afférents. Décret exécutif n° 05-318 modifiant et complétant le décret exécutif n° 91178 du 28 mai 1991 fixant les procédures d’élaboration et d’approbation du plan d’occupation des sols ainsi que le contenu des documents y afférents. Décret exécutif n° 05-375 portant création de l’Agence nationale des changements climatiques, 2005 fixant ses missions et définissant les modalités de son organisation et de son fonctionnement. Loi n° 10-02 portant approbation du schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) 2030. 2010 Loi n° 11-10 relative à la commune. 2011 Loi n° 12-07 portant code de wilaya. 2012 97 Annexe 3 : Tendances historiques et projections climatiques Principales tendances historiques Carte 8 : Évolution des isolignes 300 mm entre climatiques les périodes 1942-1989 et 1965-2004218 Les températures moyennes annuelles ont augmenté en l’Algérie depuis les années 1950. CONSTANTINE avec une augmentation de 0.35 degrés en moyenne BORJ BOU ARRERIDJ par décennie entre 1951 et 2020210. À Alger et Oran SAIDA de 1970 à 2017, la température a augmenté de plus DJELFA de 1,5 °C211. La variabilité pluviométrique est élevée. La variabilité décennale moyenne saisonnière et la tendance linéaire indiquent une réduction des précipitations de 12,4 mm/mois par siècle depuis les années 1960212. Isoligne 300 mm (1965-2004) Isoligne 300 mm (1945-1989) En ce qui concerne les précipitations, le niveau moyen de la pluviométrie est considéré comme l’un des plus faibles dans le bassin méditerranéen213. Projections climatiques Les séries de données pluviométriques depuis Températures 1900 révèlent que la pluviométrie est en baisse de 40 % à l’ouest du pays, de 30 % au centre et Les modèles de circulation générale (MCG) à de 20 % à l’est214. Les données des stations faible résolution projettent un réchauffement d’Alger, d’Oran et de Constantine de 1922 à 2012, du pays avec des vagues de chaleur plus montrent clairement aussi la tendance à la baisse fréquentes et moins de jours de gel. D’ici 2050, de la pluviométrie au niveau du nord du pays215. Par les températures moyennes devraient augmenter ailleurs, l’examen des cartes établies par l’Agence de 2,6 °C (RCP 8.5, Ensemble). Cette augmentation nationale des ressources hydrauliques (ANRH) pour des températures, associées à une réduction des les périodes 1942-1989 et 1965-2004 montrent précipitations (voir ci-dessous) pourra entrainer que les isohyètes (100, 200 et 300 mm) évoluent des sécheresses plus longues et plus sévères219. d’une façon significative vers le nord du pays, Par ailleurs, selon des projections faites sur la base pouvant atteindre des distances de plus de 100 km des scenarii « Profil représentatif d’évolution de ce qui constitue l’un des indicateurs du changement concentration » ou RCP 4.5 et RCP 8.5220, la zone climatique216. L’analyse de l’évolution des zones climatique désertique s’étendra au détriment de climatiques de 1951 à 2005 révèle également une la zone tempérée au cours du 21e siècle, avec une expansion graduelle mais significative de la surface intensification de 2045 à 2098 pour le deuxième de la zone désertique chaude217. scenario221. La zone tempérée abritant 75 % de la 210 World Bank. Climate Change Knowledge Portal (CCKP), https://climateknowledgeportal.worldbank.org/country/algeria/trends- variability-historical [accessed on 14 April 2023] 211  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat. 212  World Bank. Climate Change Knowledge Portal, https://climateknowledgeportal.worldbank.org/country/algeria/vulnerability 213 Chabane, 2012. Comment concilier changement climatique et développement agricole en Algérie. Territoire en mouvement. 15. 10.4000/tem.1754. 214  Agence nationale des ressources hydrauliques, 2009 citée dans ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat 215  Algérie. Livre blanc sur l’Impact des changements climatiques en Algérie. 2021. Contribution du ministère des Ressources en eau. 216 Ibid. 217  Zeroual et al., 2019. Assessment of climate change in Algeria from 1951 to 2098 using the Köppen-Geiger climate classification scheme. Climate Dynamics, ISSN 0930-7575 (online), 52 (1-2), p. 227-243, JRC110985. 218  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat. 219  World Bank. Climate Change Portal. 220  Le « Profil représentatif d’évolution de concentration » ou RCP 4.5 (Representative Concentration Pathway) est un scenario médian reposant sur l’hypothèse d’une stabilisation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère à l’horizon 2100 ; le scenario RCP 8.5 est le plus pessimiste et présente l’hypothèse selon laquelle les émissions augmenteront de manière ininterrompue. Source : https://www.ipcc-data. org/guidelines/pages/glossary/glossary_r.html 221  Zeroual et al., 2019. Assessment of climate change in Algeria from 1951 to 2098 using the Köppen-Geiger climate classification scheme. Climate Dynamics, ISSN 0930-7575 (online), 52 (1-2), p. 227-243, JRC110985. 98 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE population algérienne, 70 % du cheptel ovin et 55 % Les cartes ci-dessous indiquent la moyenne des de la production céréalière, ceci aura une incidence températures maximales durant la saison des sur la sécurité alimentaire et les déplacements de pluies (juin-septembre) pour la période 1981-2010 population222. et l’évolution prévue pour les périodes 2031- 2060 et 2069-2098, selon le RCP 4.5 et le scenario RCP 8.5. Carte 9 : Évolution des températures maximales moyennes durant la saison des pluies (juin‑septembre).223 RCP 4.5 2010-1981 RCP 4.5 Evolution pour 2060-2031 RCP 4.5 Evolution pour 2098-2069 RCP 8.5 2010-1981 RCP 8.5 Evolution pour 2060-2031 RCP 8.5 Evolution pour 2098-2069 Evolution de la température Isolignes (ºC) Température maximale moyenne (ºC) maximale moyenne (ºC) 10 14 18 22 26 30 34 38 42 0 100 200 300 400 500 Kilomètres 4 12 16 20 24 28 32 36 40 44 0 1 2 3 4 5 6 Echelle 1:15.000.000 format A3 Projection locale: UTM Zone 28N, Datum: WGS 84 Projection géographique: Lat/Lon, Datum: WGS 84 222 Ibid. 223  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat. 99 Diagramme 7 : Évolution des températures Diagramme 8 : Évolution des températures mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 4.5) mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 8.5) 6°C 6°C 20mm 20mm 10mm 10mm Température Température Température Température 4°C 4°C 0mm 0mm 2°C 2°C –10mm –10mm 0°C 0°C –20mm –20mm Jan Jan Mar Fev Mar Mai Fev Avr Avr Juin Mai Jui Juin Aou Jui Sept Sept Nov Aou Oct Oct Dec Nov Dec Jan Jan Mar Fev Mar Mai Fev Avr Avr Juin Mai Jui Juin Aou Jui Sept Sept Nov Aou Oct Oct Dec Nov Dec Mois Mois Mois Mois médiane et étendue médiane de l’ensemble et étendue de l’ensemble médiane et étendue médiane de l’ensemble et étendue de l’ensemble Précipitations à novembre à hauteur de 22 %. L’intensité quotidienne des précipitations devrait augmenter Le changement climatique renforce l’irrégularité de 7 %. La quantité maximale de pluie sur 5 jours spatiale et temporelle des pluies, constituant ainsi devrait augmenter. Les modèles de circulation une menace constante pour les sols et l’agriculture, générale (MCG) à faible résolution projettent une la recharge des nappes phréatiques, l’écoulement augmentation des moyennes et de l’intensité des superficiel, l’envasement et le remplissage des précipitations. Les MCG à résolution fine projettent barrages-réservoirs224. Alors que les projections que l’Algérie devienne plus humide à la fin du siècle. de précipitations futures divergent, 14 modèles Les cartes ci-dessous illustrent la moyenne des sur 40 prévoient une augmentation de 6 % d’ici précipitations pour l’intervalle septembre-mai 2050, mais avec une réduction de 5 % des valeurs entre 1981 et 2010 et l’évolution de cette moyenne moyennes à l’échelle du pays. Selon les projections, à l’horizon 2031-2060 et 2069-2098. Les deux les réductions les plus importantes se feront sur la séries de cartes sont basées sur les deux scenarios période de mars à mai à hauteur de 16 % et les plus du Groupe d’experts intergouvernemental sur fortes augmentations sur la période de septembre l’évolution du climat (RCP 4.5 et RCP 8.5). 224 Ibid. 100 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Carte 10 : Précipitations moyennes entre septembre et mai225 Précipitation moyenne [mm] Evolution des précipitations [mm] 400mm (seuil significatif pour les activités agricoles) 0 175 350 525 700 100 200 300 400 500 0 -25 -50 -75 -100 -125 -150 Isohyètes [mm] Kilomètres Echelle 1:15.000.000 format A3 Projection locale: UTM Zone 31N, Datum: WGS 84 Projection géographique: Lat/Lon, Datum: WGS 84 Diagramme 10 : Évolution des précipitations Diagramme 11 : Évolution des précipitations mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 4.5) mensuelles moyennes, 2080-2099, (RCP 8.5) 20mm20mm 30mm30mm 20mm20mm 10mm10mm 10mm10mm Rainfall Rainfall Rainfall Rainfall 0mm 0mm 0mm 0mm -10mm -10mm -10mm -10mm -20mm -20mm -20mm -20mm Feb Feb Jan Jan Apr Apr Mar Mar May May Jun Jun Jul Aug Aug Jul Oct Oct Sep Sep Dec Dec Nov Nov Jan Jan Feb Feb Apr Apr Mar Mar Jun Jun May May Jul Jul Aug Aug Oct Oct Sep Sep Dec Dec Nov Nov Month Month Month Month Esemble Esemble Median Median and Range and Range Esemble Esemble Median Median and Range and Range 225  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat 101 Annexe 4 : Plan national climat226 : Impacts du changement climatique par secteurs et mesures d’adaptation Secteurs Impacts des CC Secteur de l’agriculture • Désertification • Augmentation de l’erosion • Baisse de la productivite en raison de la perturbation du cycle végétal • Rarefaction des ressources productives : sols, eau • Degradation de la securite alimentaire Secteur de la pêche • Baisse de la ressource propre à la consommation • Deplacement des zones de frayages et des nourriceries • Variabilities des especes et contamination de la ressource Secteur de l’habitat • Degradation acceleree des infrastructures et des equipements • Accentuation de la tendance à la littoralisation des populations et des activités économiques • Degradation de sites historiques Secteur de l’énergie • Perturbation de la performance du secteur de l’energie • Augmentation du risque sur la securite des installations • Accroissement de la demande en energie Secteur industriel • Perturbation de la performance du secteur industriel • Augmentation du risque sur la securite des installations industrielles Secteur des transports • Augmentation de la consommation de carburant • Degradation de la performance du secteur des transports • Acceleration du vieillissements des infrastructures et des equipements • Augmentation des risques d’accidents Secteur de l’eau • Penurie de ressources hydriques • Degradation de la qualite de l’eau • Deterioration des infrastructures hydrauliques • Intrusion des eaux marines (salinisation) dans les aquiferes côtiers d’eau douce Secteur des forêts • Pertes des biens et services forestiers • Érosion de la biodiversite forestiere et perturbation des ecosystemes • Perte de couvert forestier Secteur de • Perturbation des ecosystemes l’environnement et de • Eutrophisation des zones humides la biodiversité • Perte de biodiversite (rarefaction et disparition d’especes) • Destruction des habitats naturels, migration des especes • Modification des cycles de vies de la faune et de la flore Secteur de la santé • Pathologies dues aux vagues de chaleur • Deplacement des maladies tropicales vers le Nord du pays • Irruption plus frequente des epidemies • Augmentation des frequences des maladies a transmission hydrique et des pathologies Risques majeurs • Inondations et sècheresses • Augmentation des fréquences des feux de forêts • Submersion marine et recul des traits de côte • Accroissement des flux migratoires au sud du pays 226  Ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables. 2019. Plan national climat. 102 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Thématique Activités Pilote Actions Adaptation à court terme (2020-2025) Gestion des ACT 1. Dragage des ports MTP risques sur le littoral ACT 2 Protéger les infrastructures maritimes contre l’érosion MTP Gestion des ACT 3 Prévision de la houle MTP risques, observation et ACT 4 Mise en place de radiotraceurs sur l’espace côtier MTP surveillance de la mer ACT 5 Élaboration d’une banque de données relatives au littoral algérien et mise MTP en place d’un catalogue de la carte sédimentaire ACT 6 réseau de surveillance de la mer MTP ACT 7 Observation de la surface de la mer, suivi satellitaire et par télédétection ASAL ACT 8 Collecte de données sur l’acidification des eaux marines. MADR Gestion des ACT 9. Élaboration d’un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) dans MRE Risques le bassin versant de la Seybouse d’Inondation ACT 10 Mise en place d’un système d’alerte “inondation” à l’échelle du bassin MRE versant de Seybouse ACT 11 Élaboration et Révision des plans directeurs d’aménagement et MHUV d’urbanisme (PDAU) et des plans d’occupation du sol (POS) ACT 12. Protéger le réseau d’infrastructures contre les inondations MTP Ressources en Eau ACT 13 Impacts des changements climatiques sur les aquifères côtiers en MRE Algérie et lutte contre l’intrusion marine ACT 14 Impacts de changements climatiques futurs sur la capacite de régulation MRE des barrages réservoirs ACT 15. Optimisation et réhabilitation des systèmes d’irrigation MRE ACT 16 Développement et extension de l’irrigation goutte à goutte MADR MRE Agriculture ACT 17 Valorisation et duplication de l’expérience de la wilaya d’Oran sur la MEER production de compost organique en tant qu’engrais naturel ACT 18 Système d’information géographique pour une gestion efficace des MADR sécheresses agricoles 103 Thématique Activités Pilote Santé, observation ACT 19 Appui à la mise en œuvre de la surveillance de la diarrhée chez l’enfant MSPRH et surveillance dans la wilaya d’Oran ACT 20 Appui à la mise en place d’un dispositif de surveillance métrologique des MSPRH pollens dans de la région d’Annaba ACT 21 Évaluation du risque toxicologique dû à la contamination des sols liée à MSPRH la réutilisation des eaux usées domestiques traitées pour l’irrigation ACT 22 Évaluation de la qualité chimique des ressources en eau MSPRH ACT 23 Surveillance et alerte des risques de santé liés aux changements MSPRH climatiques ACT 24 Appui à la mise en place d’une structure dédiée à la surveillance MSPRH microbiologique des milieux aquatiques ACT 25 Appui à la finalisation d’un insectarium de confinement niveau 2 (I2) à MSPRH l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) ACT 26 Protéger les services des urgences des vagues de chaleur par l’installation MSPRH de systèmes de climatisation adaptés ACT 27 Information et communication sur l’impact les effets des changements MSPRH climatiques sur la santé humaine Érosion, ACT 28 Réhabilitation des parcours par la mise en défense ? MADR désertification, barrages verts et ACT 29 Lutte contre l’ensablement et dotation des zones exposées par des MADR protection des sols moyens spécifiques pour y faire face Vulnérabilités ACT 30 Élaboration des plans locaux d’adaptation (pour trois wilayas pilotes : MEER des Collectivités M’Sila, El Bayadh, Sidi Bel Abbès) Locales ACT 31 Renforcement des capacités locales en gestion des risques de MICLAT catastrophe couvrant les 48 wilayas ACT 32 Projet de mise en place d’un réseau de villes résilientes MICLAT ACT 33 Aide à la formulation des plans directeurs de résilience urbaine à Chlef MICLAT et Oran ACT 34 Élaboration d’une cartographie des catastrophes naturelles et de MTP leurs impacts sur les infrastructures stratégiques routières, portuaires et aéroportuaires ACT 35 Variabilité et projection climatique des vagues de chaleur sur les grandes IHFR villes du littoral ACT 36 Étude de l’évolution de la sécheresse à l’ouest algérien à l’horizon -2050 IHFR 2100 104 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Thématique Activités Pilote Actions d’Adaptation à moyen terme (2020-2035) Infrastructures AMT 1 Doter les zones exposées à l’enneigement par des moyens performants MTP de déneigement AMT 2 Doter les zones exposées à l’ensablement par des moyens de MTP désensablement AMT 3 Adapter les infrastructures du Sud aux grandes chaleurs MTP AMT 4 Renforcer la recherche dans le domaine des transports en lien avec les MTP changements climatiques Biodiversité AMT 5 Observation et analyse de la dynamique de l’écosystème marin (DIMA) MADR marine AMT 6 Immersion des récifs artificiels pour restaurer les zones de pêche MADR AMT 7 Mise en place d’un réseau de surveillance de l’impact des changements MEER climatiques sur l’herbier à posidonie AMT 8 Mise en place d’un programme national de gestion des espèces invasives MADR aquacoles AMT 9 Mise en place d’un réseau de surveillance du coralligène MEER Ressources en eau AMT 10 Valorisation des eaux non conventionnelles en zone aride MRE AMT 11 Étude nationale sur la réutilisation des eaux usées épurées MRE AMT 12 Réutilisation des eaux de drainage déminéralisées dans l’agriculture : MRE Vallée Oued Righ AMT 13 Projet de réalimentation d’une nappe pilote à partir des ressources de MRE surface AMT 14 Étude de vulnérabilité des ressources en eau souterraine face aux effets MRE des changements climatiques 105 Annexe 5 : Orientations stratégiques et objectifs de la Stratégie nationale de prévention et de gestion des risques d’inondations à l’horizon 2030 (SNPGRI) Orientation stratétigique Chantiers Objectifs Principales mesures associées Objectif 1 : Mesure 1 : Réseau hydrométeorologique Acquérir des donnees Chantier 1 : Objectif 2 : Mesure 2 : Base de données Acquisition Accéder aux d’informations donnés Chantier 2 : Mesure 12 : Formation (cadres techniques) Analyse du territoire Objectif 3 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Développer des transport solide méthodes et des Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social Amélioration de outils d’analyse la connaissance du territoire du risque Objectif 4 : Mesure 12 : Formation des cadres techniques Chantier 2 : Cartographier Mesure 5 : Cartographie des risques d’inondation Analyse du les aléas, les Mesure 12 : Formation (cadres techniques) territoire vulnérabilitiés et les risques Objectif 5 : Mesure 12 : Formation (cadres techniques) Former les cadres techniques Objectif 5 : Mesure 12 : Formation (cadres techniques) Chantier 3 : Former Recherche et les cadres Formation techniques Objectif 6 : Mesure 6 : Prévision des crues Limiter Mesure 12 : Formation (cadres techniques) l’exposition Mesure 46 : retour d’expérience Chantier 4 : humaine par a Système de prévision des Réduction de la surveillance , crues vulnérabilité de prévision, Objectif 7 : Mesure 38 : Systèmes d’alerte contre les inondations de vigilance et Limiter Mesure 15 : canal d’information téle/radio/smartphone d’alerte l’exposition Mesure 12 : Formation (cadres techniques) humaine par Mesure 46 : Retour d’expérience l’alerte en temps reel 106 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Orientation stratétigique Chantiers Objectifs Principales mesures associées Chantier 5 : Objectif 8 : Mesure 7 : Plan de Prévision des Risques d’lnondation Maîtrise de Limiter la Mesure 8 : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme l’urbanisation sensibilité à Mesure 12 : Formation (cadres techniques) et des risques l’impact par la Mesure 46 : Retour d’expérience d’information planification Objectif 10 : Mesure 27 : Mesures de reduction de la vulnérabilité du Augmenter la bâti resilience par Mesure 28 : Adaptation des pratiques agricoles l’adaptation des Mesure 29 : Amendes pour non-conformité à la pratiques et des règlementation ou comportement nuisible comportements Mesure 30 : Subventions pour protection contre les inondations, Mesure 12 : Formation (cadres techniques) Chantier 6 : Objectif 9 : Mesure 9 : Plan ORSEC Préparation et Limiter la Mesure 10 : Plans d’Évacuation gestion de crise sensibilité à Mesure 12 : Formation (cadres techniques) l’impact par la Mesure 14 : Exercices coordination Mesure 24 : Solutions temporaires Réduction de la efficace de la Mesure 40 : Évacuation vulnérabilité gestión de crise Mesure 41 : Secours structurel Mesure 17 : Barrages/Réservoirs Mesure 18 : Canal de dérivation & contournements Mesure 19 : Canalisation de l’oued Mesure 21 : Renforcement du remblai par gabionnage Mesure 23 : Brise-lames Mesure 46 : Retour d’expérience Chantier 12 : Objectif 14 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Réhabilitation Analyser transport solide des ouvrages l’efficacité et Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social existants favoriser la Mesure 12 : Formation des cadres techniques reconstruction Mesure 20 : Suppression des obstacles et redimensionnement des ouvrages Mesure 46 : retour d’expérience Chantier 13 : Objectif 15 : Mesure 11 : Autres plans de gestión Gestion et surveiller et Mesure 12 : Formation des cadres techniques Entretien entretenir Mesure 25 : Entretien des oueds, des réseaux de drainage, d’assainissement, et des ouvrages Mesure 46 : Retour d’expérience 107 Orientation stratétigique Chantiers Objectifs Principales mesures associées Chantier 14 : Objectif 16 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Conservation Atténuer transport solide du sol l’impact des Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social inondations Mesure 11 : Autres plans de gestión par une gestión Mesure 12 : Formation des cadres techniques intégrée du Mesure 25 : Entretien des oueds, des réseaux de drainage, bassin versant d’assainissement, et des ouvrages Mesure 31 : Conservation du sol Mesure 32 : Reforestation/Reboisement Mesure 33 : Naturalisation des berges Mesure 35 : Élargissement du lit de l’oued Mesure 36 : Zone d’expansion, bassin de laminage, connections des rivières aux lacs Mesure 37 : Rectification de la pente par création de seuils Chantier 15 : Objectif 16 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Espace pour Atténuer transport solide l’oued l’impact des Mesure 4 : Études d’impact environnemental et inondations Mesure 46 : Retour d’expérience Aménagement par une gestión durable des intégrée du territoires Chantier 7 : Objectif 10 : Mesure 27 : Mesures de réduction de la vulnérabilité du Information Augmenter la bâti préventive et résilience par Mesure 28 : Adaptation des pratiques agricoles éducation l’adaptation des Mesure 29 : Amendes pour non-conformité à la pratiques et des réglementation ou comportement nuisible comportements Mesure 30 : Subventions pour protection contre les inondations, e.g. imperméabilisation Mesure 12 : Formation (cadres techniques) Objectif 12 : Mesure 13 : Sensibilisation des habitants Sensibiliser les populations Chantier 8 : Objectif 11 : Mesure 42 : Fond d’aide gouvernementale Aide post-crise Augmenter la Mesure 43 : Assurances résilience par Mesure 44 : Nettoyage un retour rapide Mesure 45 : Reconstruction à une activité Mesure 46 : Retour d’expérience normale Chantier 9 : Objectif 13 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Réorientation Gestion des Favoriser transport solide de la politique déchets les bonnes Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social des mesures pratiques de Mesure 12 : Formation des cadres techniques structurelles gestion et de Mesure 34 : Gestion des déchets construction Mesure 46 : Retour d’expérience 108 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Orientation stratétigique Chantiers Objectifs Principales mesures associées Chantier 10 : Objectif 13 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Drainage des Favoriser transport solide eaux pluviales les bonnes Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social pratiques de Mesure 12 : Formation des cadres techniques gestion et de Mesure 22 : Drainage des eaux pluviales construction Mesure 26 : Stations de pompage Mesure 46 Retour d’expérience Chantier 11 : Objectif 13 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Infrastructures Favoriser transport solide de protection les bonnes Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social pratiques de Mesure 11 : Autres plans de gestion gestión et de Mesure 12 : Formation des cadres techniques construction Mesure 22 : Drainage des eaux pluviales Mesure 34 : Gestion des déchets Mesure 16 Renforcement et développement structurel Réorientation Mesure 17 : Barrages/Réservoirs de la politique Mesure 18 : Canal de dérivation & contournements des mesures Mesure 19 : Canalisation de l’oued structurelles Mesure 21 : Renforcement du remblai par gabionnage Mesure 23 : Brise-lames Mesure 46 : Retour déxpérience Chantier 12 : Objectif 14 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Réhabilitation Analyser transport solide des ouvrages l’efficacité et Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social existants favoriser la Mesure 12 : Formation des cadres techniques reconstruction Mesure 20 : Suppression des obstacles et redimensionnement des ouvrages Mesure 46 : Retour d’expérience Chantier 13 : Objectif 15 : Mesure 11 : Autres plans de gestion Gestion et surveiller et Mesure 12 : Formation de cadres techniques Entretien entretenir Mesure 25 : Entretien des oueds, des réseaux de drainage, d’assainissements, et des ouvrages Mesure 46 : Retour déxpérience Chantier 14 : Objectif 16 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Conservation Atténuer transport solide du sol l’impact des Mesure 4 : Études d’impact environnemental et social inondations Mesure 11 : Autres plans de gestion par une gestion Mesure 12 : Formation des cadres techniques intégrée du Mesure 25 : Entretien des oueds, des réseaux de drainage, bassin versant d’assainissement, et des ouvrages Mesure 31 : Conservation du sol Mesure 32 : Reforestation/Reboisement Aménagement Mesure 33 : Naturalisation des berges durable des Mesure 35 : Élargissement du lit de l’oued Mesure 36 : Zone d’expansion, bassin de laminage, territoires connections des rivières aux lacs Mesure 37 : Rectification de la pente par création de seuils Chantier 15 : Objectif 16 : Mesure 3 : Études hydrologiques, hydrauliques et de Espace pour Atténuer transport solide lóued l’impact des Mesure 4 : Études d’impact environnemental et inondations par une gestion intégrée du bassin versant 109 Annexe 6 : Profil de risque de la wilaya d’Alger Cette annexe du rapport s’appuie sur l’étude Le site : sur la vulnérabilité et l’adaptation de la wilaya d’Alger au changement climatique et aux risques La wilaya d’Alger est le premier pôle d’activité naturels de 2013227 réalisée par l’ex ministère de économique hors hydrocarbure du pays et l’Aménagement du territoire, de l’Environnement concentre les fonctions de commandement (MATE), avec l’appui du Centre pour l’intégration (gouvernement, sièges sociaux des grandes de la Méditerranée (CMI), ainsi que sur une étude entreprises). Abritant 8,3 % de la population du récente de la Banque mondiale228. La section pays, la ville d’Alger pourvoit 9,9 % des emplois présente le profil de risque de la wilaya d’Alger, et à l’échelle nationale et contribue à 16,8 % du PIB explique brièvement les aléas et enjeux présents. du pays229. Son importance stratégique justifie un niveau d’équipement supérieur aux autres territoires du pays, mais rend d’autant plus important la nécessité d’une prévention efficace pour faire face aux risques naturels. Carte 11 : Extension urbaine (1985-2015)230 Surface bâtie 2006 - 2015 1996 - 2005 1986 - 1995 Pre 1985 Surface bâtie cumulée 1985: 224 km2 1995: 263 km2 2005: 298 km2 2015: 341 km2 Source: World Settlement Footprint Landsat 5/7 227  Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville. 2013. Étude sur la vulnérabilité et l’adaptation de la wilaya d’Alger au changement climatique et aux risques naturels 228  World Bank. 2021. City Scan. Algiers. Algeria. 229  Competitive Cities Database, Oxford Economics; World Bank (2015). Competitive Cities for Jobs and Growth. in the World Bank et al. 2021. City Scan. Algiers. Algeria. 230  World Bank. 2021. City Scan. Algiers. Algeria. 110 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE L’occupation des sols de la wilaya d’Alger se Les aléas : caractérise par une urbanisation littorale qui s’étend sur les reliefs du Sahel et dans la plaine Les reliefs par endroit prononcés de la région Est de la Mitidja, de vastes espaces agricoles dans algéroise sont source d’une certaine instabilité la plaine Sud et Ouest de la Mitidja, des espaces des terrains naturels. L’étude réalisée par forestiers sur des surfaces limitées (forêt de l’ex‑ministère de l’Aménagement du territoire et de Baïnem, forêt de Zéralda), deux zones humides l’Environnement (MATE)232 montre de fortes valeurs (Reghaïa et Mazafran). L’ensemble du littoral de la au niveau du massif de Bouzaréah et à l’extrémité baie d’Alger est maintenant urbanisé de façon quasi ouest du chaînon du Sahel233. Cette étude recense continue et plus de 40 % de l’espace de la wilaya trois principaux types de mouvements de terrain : était urbanisé en 2012. Les extensions urbaines les glissements de terrain superficiels, à cinétique s’étendent sur le massif du Tell à l’ouest et au sud rapide, pouvant se transformer en coulées de boue ; d’Alger et rejoignent progressivement la plaine de les glissements de terrain à cinétique lente, au rang la Mitidja au sud. À l’est, la plaine de la Mitidja est desquels on compte notamment les fluages ; enfin largement marquée par une urbanisation soutenue les chutes de pierres et de blocs. par l’implantation de grandes zones d’activité Comme la majorité du nord de l’Algérie, Alger est économique, génératrice d’emploi et nécessitant la exposée à une forte sismicité, comme en attestent proximité de zones d’habitation pour les employés. les multiples séismes dévastateurs historiques De 2000 à 2021, la population d’Alger a augmenté qui ont impacté la capitale. L’étude du MATE234 à un rythme de 1,36 %231. s’appuie sur des scénarios de séismes plausibles à l’horizon de quelques décennies, et identifie la Les enjeux : faille du Sahel comme la plus dangereuse et la plus En 2013, l’étude de vulnérabilité identifiait les pénalisante pour la capitale, avec une intensité de composantes urbaines sensibles suivantes : habitat VIII sur l’échelle EMS98 pour une grande partie de précaire (bidonvilles, habitat insalubre), habitat la wilaya, répondant à un événement de période informel (lotissements clandestins), habitat dense, de retour de 475 ans. Cette activité sismique pôles d’activité économique, infrastructures et régionale, aussi bien terrestre que marine, expose équipements stratégiques sensibles, sites de également les côtes algéroises à un risque de risques technologiques majeurs et patrimoine tsunami modéré. Compte tenu des événements urbain (Casbah, monument, centre ancien) et historiques connus, le scénario retenu présenterait naturel (forêt, zone humide). Ces zones urbaines une hauteur d’eau au rivage de 2 m, pour une sensibles sont particulièrement vulnérables en cas probabilité de survenance de quelques décennies à d’aléa naturel majeur. Elles nécessitent des mesures 100 ans. de protection ou de résorption plus importantes Suivant le faciès du littoral algérois rencontré, les que les autres espaces urbains. Il faut ajouter à risques d’érosion côtière et de submersion marine ces zones sensibles le reste de l’espace urbain qui sont plus ou moins importants. En 2012, on estimait recouvre des enjeux de population, d’activité, de que 22 % du linéaire côtier de la wilaya d’Alger était patrimoine qui doivent aussi être pris en compte exposé à un risque élevé d’érosion et qu’environ en cas d’aléas naturels, mais dont la sensibilité 13 % de celui-ci était sujet à un risque élevé de est moindre, car ils recouvrent des enjeux moins submersion, phénomène survenant en période de stratégiques ou sont moins fragiles. tempête. D’autre part, l’étude de l’évolution de la 231  Global Cities Database, Oxford Economics, in the World Bank. 2021. City Scan. Algiers. Algeria. 232  Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement. 2013. Étude sur la vulnérabilité et l’adaptation de la wilaya d’Alger au changement climatique et aux risques naturels. 233  Note : Les lieux indiqués par les études BRGM de 2005-2006 sur le massif du Bouzaréah sont cohérents avec la carte (CMI, 2013). Les zones de forte instabilité doivent faire l’objet d’une analyse plus précise de l’aléa. La carte ne peut être utilisée dans le cadre de document de planification à l’échelle communale. 234  Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement. 2013. Étude sur la vulnérabilité et l’adaptation de la wilaya d’Alger au changement climatique et aux risques naturels 111 ligne de rivage de la Wilaya montre que la côte chauds de juin à septembre, Alger connaît une algéroise perdrait environ 2,25 m/an de linéaire.235 période de sécheresse. Le réseau d’oued, mais aussi son réseau L’étude du MATE indique une évolution du d’assainissement pluvial sont des sources de climat vers un réchauffement depuis 1970. risques d’inondation. L’événement le plus marquant Une augmentation de 0,5 °C par décennie pour est sans doute la crue de l’oued Koriche, qui a causé les températures maximales et de 0,2 °C par d’importants dégâts et fait plus d’un millier de morts décennie pour les minimales est observée. Cette dans le quartier de Bab El Oued en novembre 2001. augmentation serait accompagnée d’une baisse D’autres oueds majeurs, tels que l’Oued Reghaia, globale des précipitations annuelles. L’analyse des l’Oued El Hamiz, et l’Oued El Harrach, ont la projections climatiques à l’horizon 2030 réalisée capacité de générer des débordements importants dans le cadre de cette étude confirmait que le dès la survenance d’événements d’une période de réchauffement observé devrait se poursuivre. Il retour de 10 ans. Ces phénomènes d’inondation serait associé à une augmentation du nombre de par débordement ou de ruissellement urbain, jours de vague de chaleur en été et probablement constituent une menace récurrente pour certaines d’un allongement des périodes de sécheresse. infrastructures essentielles et zones d’habitats. L’écart entre la température annuelle moyenne à l’horizon 2030 et la période de référence 1961- La région d’Alger se caractérise par une grande 1990 est compris entre +1 et +1.4 °C suivant les diversité de ressources en eau : eaux superficielles régions. Concernant l’évolution des précipitations, (barrages et transferts), eaux souterraines l’analyse montrait une baisse du cumul annuel de (principalement nappe de la Mitidja), dessalement précipitations, inférieure à 10 %. Celle-ci serait plus d’eau de mer (6 usines ayant une capacité de nette en hiver et plus marquée au sud. Concernant 230 000 m3/j, en 2012). Les besoins de la Wilaya les conditions d’érosion et de submersion côtières, sont couverts par les ressources disponibles et le réchauffement climatique provoquerait de ne font pas apparaître de situation de pénurie, manière indirecte une élévation globale du niveau même si le régime hydrologique est très irrégulier, marin de 20 cm à l’horizon 2030 (hypothèse avec des années sèches exceptionnelles récentes haute). En amplifiant le processus d’érosion côtière, comme en 2001. La disponibilité des ressources cette élévation impliquerait donc le recul du trait en eau dessalée et des ressources superficielles de côte. Concernant les inondations, l’hypothèse est mise à profit pour diminuer les prélèvements de changement climatique retenue par l’étude dans la nappe de la Mitidja (nappe qui demeurait (accroissement des pluies extrêmes journalières de en surexploitation en 2012). L’étude du MATE 10 à 30 % selon les bassins versants) modifierait indique que la réutilisation d’eaux usées, pour les la fréquence des précipitations exceptionnelles : besoins industriels et agricoles, est également la pluie de période de retour 20 ans en 2012 prévue à court terme. Les investissements deviendrait une pluie décennale, la pluie centennale importants réalisés au niveau national, couplé acquerrait une période de retour de 50 ans en à une interconnexion des réseaux entre wilayas 2030. Les conséquences sont les mêmes pour les voisines ont eu pour effet d’amorcer la réduction débits de crue. Le réseau d’assainissement pluvial, des pompages dans la nappe de la Mitidja et de pour lequel le schéma directeur prévoit un niveau garantir une distribution d’eau 24 h/24 dans la de protection minimal de 10 ans, et jusqu’à 50 ans wilaya d’Alger. pour certains secteurs plus vulnérables, verrait Le climat et son évolution projetée à également son niveau de protection diminuer. 2030 : Le changement climatique affectera également la Le climat d’Alger est caractéristique d’un climat disponibilité des ressources en eau. L’augmentation de type méditerranéen. Les hivers sont très doux. de température se traduira par un accroissement Les étés sont chauds et secs. La période où les de l’évapotranspiration et de l’évaporation réelle. précipitations sont les plus abondantes s’étend L’accroissement de la température pourrait d’octobre à mars. Sur les quatre mois les plus également conduire à une augmentation de la 235 Ibid. 112 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE vitesse d’envasement des barrages. Dans le Le risque d’inondations concerne notamment les même temps, la pluviométrie pourrait baisser zones urbaines qui se sont développées le long de 10 % à 30 % selon les modèles, ce qui pourrait des principaux oueds : l’oued el Harrach, l’oued entraîner une baisse de l’ordre de 20 % des volumes el Hamiz, les oueds du massif de Bouzareah, et régularisables par les barrages et de l’ordre de dans une moindre mesure les oueds de Reghaïa et 40 % de la ressource en eau souterraine (ces de Mazagran. Les oueds du massif de Bouzareah chiffres sont des estimations qui demandent à ont un impact potentiellement important à cause être actualisées). Malgré cette réduction de la d’une urbanisation relativement récente, en ressource, la modélisation réalisée dans le cadre grande partie informelle, qui augmente l’exposition de l’étude du MATE montre que les ressources au risque. De plus, l’imperméabilisation des sols disponibles seraient suffisantes pour satisfaire la induite par cette urbanisation renforce l’intensité demande en eau de la wilaya d’Alger en 2030, qui des crues. L’extension de l’urbanisation dans la ne devrait d’ailleurs pas évoluer significativement plaine de la Mitidja vient se confronter avec les à cet horizon, les autorités misant sur une zones inondables de l’oued el Harrach et de ses augmentation importante du rendement des affluents. Cela concerne des zones d’activité réseaux (réduction des pertes) pour compenser industrielle ainsi que des équipements. L’oued l’augmentation des besoins. Reghaïa quant à lui tangente la zone industrielle de Rouiba/Reghaïa et l’aéroport et traverse Le croisement des aléas et sensibilités des quartiers urbanisés denses. L’intensité des territoriales : précipitations sur des pentes importantes renforce L’aléa sismique couvrant l’ensemble du territoire la vulnérabilité des espaces urbanisés concernés, algérois, c’est la nature des constructions qui fait dont une grande partie est constituée d’habitats varier le niveau de vulnérabilité. Ainsi les espaces informels assez denses. La catastrophe de Bab el fragiles sont ceux qui supportent les plus fortes Oued a déjà montré les conséquences de ce type vulnérabilités. Il s’agit des bidonvilles, de l’habitat d’événement sur ces reliefs. En 2021, 42 % des précaire, de l’habitat informel, du patrimoine axes routiers principaux, 19 % des écoles, 21 % des urbain de la Casbah des centres villageois anciens hôpitaux, 25 % des postes de police et 41 % des et du vieux bâti du centre-ville d’Alger. Les casernes de pompiers sont localisés dans des zones espaces stratégiques, notamment les grandes à risques d’inondations fluviales et d’inondations infrastructures en réseau, les équipements de liées au ruissellement urbain. Les risques associés santé et d’éducation, les lieux de commandement, à ces 2 types d’inondations augmentent au fil du les zones d’activités économiques (bureaux, temps. Les zones construites exposées aux risques industries) et les zones d’habitation denses, d’inondations fluviales et liées au ruissellement généralement construits selon les normes urbain se sont étendues de 2 % par an de 1985 à parasismiques en vigueur, sont vraisemblablement 2015, atteignant en 2015, 121 km2, soit 35 % de la moins susceptibles de subir des dégâts majeurs zone construite urbaine (carte 13). En 2021, 53 % que les espaces fragiles. Ils constituent toutefois des zones les plus densément peuplées (soit celles des sites particulièrement sensibles par les effets concentrant entre 245 et 410 personnes pour systémiques qui peuvent être induits par leur 100 m2) sont exposées au risque d’inondations endommagement en cas d’événement sismique (carte 15). majeur. 113 Carte 12 : Infrastructures exposées aux risques d’inondations236 Probabilité d'inondation par les oueds et les eaux de pluie Ecole Hôpital Poste de police Caserne de Pompiers Route principale Limite administrative <1% au cours d'une année donnée 1-10% au cours d'une année donnée >10% au cours d'une année donnée Equipements situés en zone inondable Routes principales - 42% Ecoles - 19% Hôpitaux - 21% Postes de police - 25% Caserne de Pompiers - 41% Data Source: SSBN 3 arc second (90 m) Global Hazard Data (World Bank License) *OSM data may not include all facilities Carte 13 : Zones exposées aux risques d’inondations237 Surface bâtie soumise à un risque d’inondation par les oueds et les eaux de pluie Zone de risque d’inondation Période de construction 2006 - 2015 1996 - 2005 1986 - 1995 Pre 1985 Surface bâtie cumulée soumise à un risque d’inondation 1985: 76 Km2 1995: 91 Km2 2005: 104 Km2 2015: 121 Km2 Source: World Settlement Footprint Landsat 5/7 236  World Bank. 2021. City Scan. Algiers. Algeria 237  World Bank. 2021. City Scan. Algiers. Algeria 114 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Carte 14 : Population exposée aux risques d’inondations238 Population exposée aux risques d’inondations Zone de risque d’inondation Nombre de personnes pour 100 m2 3 - 85 85 - 165 165 - 245 245 - 330 330 - 410 53 % des zones les plus densément peuplées sont exposées au risque d’inondations Data Source: WorldPop https://www.worldpop.org/ Les glissements de terrain concernent des espaces et la mer empièterait dans les terres au niveau des littoraux au Nord-Est, les berges de l’oued el périphéries urbaines (cf. carte 17). Harrach, les hauteurs d’Alger, le nord du massif En somme, l’étude du MATE préconise la poursuivre de Bouzareah et le Sahel dans sa partie Sud- de la politique de consolidation des espaces fragiles Ouest. Ceux-ci concernent des espaces urbains à Alger, soit par la résorption de l’habitat précaire de différentes natures, qu’il s’agisse de quartiers et des bidonvilles, soit par la consolidation du de villas en bord de mer, de zones anciennes patrimoine de la Casbah et du vieux bâti. Les larges d’habitat dense au centre d’Alger, de larges zones espaces d’habitat informel, construit en dehors d’habitats informels en périphérie du centre d’Alger des normes de la construction constituent un et de zone d’urbanisation récente dans le Sahel. des enjeux forts de la prévention face aux risques La carte 16 illustre la probabilité qu’un glissement naturels. Au-delà de la qualité des constructions de terrain survienne selon les différentes zones qui doivent être remises aux normes, c’est aussi géographiques, en fonction des conditions locales l’aménagement de ces quartiers qui doit être pris du terrain et des précipitations. en considération : les espaces publics très réduits, Une étude récente de la Banque mondiale montre le sous-équipement (santé, éducation, sécurité), que la plupart des zones construites ne seraient le manque d’espaces de dégagement pour des pas exposées aux risques liés à l’élévation du niveau réfugiés et l’exiguïté du réseau de voirie rendant de la mer, si le scénario d’élévation de 1,5 mètre l’accessibilité difficile sont autant de facteurs venait à se produire. Seules quelques zones dans le aggravants. centre géographique de la ville y seraient exposées 238  Ibid, 115 Carte 15 : Susceptibilité aux glissements de terrain dans la wilaya d’Alger239 Susceptibilité au glissement de terrain Très faible Faible Modérée Forte Très forte Data Source: Global Landslide Susceptibility Map (1 km) https://pmm.nasa.gov Carte 16 : Risques associés à une élévation du niveau de la mer de 1,5 mètre240 30 Ain Benian 20 Ain Taya 10 Cheraga 5 Algiers Rouba Reghaia 3 Boumerdes Brkhadem Dar el Beida 2.5 Saouda 2 Ouled Moussa Douera 1.5 Khemis el Khechna 1 Arbatache Meftah 0.5 Sidi Moussa 239  Ibid. Top or bottom? 240  Ibid. 116 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE Annexe 7 : Rapide état des lieux de la législation et réglementation en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme pour la prévention et réduction des risques de catastrophe La loi n°04-20 relative à la prévention des risques les POS doivent déterminer les zones et les terrains majeurs et à la gestion des catastrophes abonde exposés aux risques naturels, notamment les failles dans le sens de la prise en compte des risques sismiques, les glissements ou effondrements de dans les secteurs de l’habitat, de l’urbanisme terrain, coulées de boue, tassements, liquéfactions, et de l’aménagement du territoire et prévoit éboulements, inondations243. notamment l’obligation de délimiter dans les Constatant les difficultés persistantes instruments d’urbanisme les zones soumises aux rencontrées par le pays pour maitriser le aléas naturels et/ou technologiques ; l’élaboration phénomène d’urbanisation rapide et mal contrôlé, conjointe des dossiers de permis de construire par continuant notamment à exposer les populations l’architecte et l’ingénieur agréés pour tout projet de à divers aléas naturels, le ministère de l’Habitat, construction, quel que soit son lieu d’implantation ; de l’Urbanisme et de la Ville (MHUV) indique la mise en place d’un dispositif coercitif de contrôle travailler à la révision du règlement parasismique de la construction en restaurant l’autorité algérien (RPA) et de la loi n° 04-05 relative à administrative en matière de démolition des l’aménagement et à l’urbanisme. Les propositions constructions érigées sans permis de construire ; porteraient notamment sur l’enrichissement des et le recours à la décision de justice prévu en cas de modalités d’élaboration et d’approbation d’étude non-conformité des travaux réalisés en référence de réduction de la vulnérabilité, ainsi que la prise aux prescriptions du permis délivré. Les conditions en charge des problèmes des villes. Le ministère de constructibilité des sols sont par conséquent rapporte notamment que la croissance urbaine et prises en compte dans la délivrance des actes démographique a généré des dysfonctionnements d’urbanisme et des sanctions pénales sont prévues importants dans les villes, qui sont aujourd’hui en cas de manquement à la réglementation241. étalées et déstructurées244. De manière générale, Depuis 1990, les instruments d’urbanisme et les villes rencontrent des problèmes de gestion et d’aménagement du territoire sont tenus de de déficit chronique en matière d’infrastructures définir les conditions d’aménagement et de collectives, d’équipements et de logements, et ce construction en vue de prévenir les risques malgré les orientations politiques et les réformes naturels242. Le schéma national d’aménagement législatives successives visant à influencer le du territoire, approuvé en 2010, prévoit que processus d’urbanisation. La prise en charge de ces presque toutes les communes soient prises en problèmes se réaliserait : i) en articulant urbanisme, charge par un plan directeur d’aménagement et gestion urbaine et développement social urbain, ii) d’urbanisme (PDAU), et que les prescriptions des en confortant dans leur rôle les instruments de plans relatifs à la prévention et à la réduction des planification urbaine déjà existants, et iii) en créant risques majeurs soient reprises par les documents le schéma de cohérence urbaine245. d’urbanisme (PDAU et POS). De plus, les PDAU et 241  Notamment à l’égard de : i) toute personne qui n’aurait pas respecté les prescriptions qu’elle édicte en matière d’urbanisme (servitude de non-aedificandi), ii) toute reconstruction d’ouvrage après séisme sans contrôle visant à s’assurer que la cause de la destruction ait été prise en compte, et iii) l’exploitant d’installation industrielle qui n’aurait pas élaboré de plan interne de prévention des risques. 242  Loi n°90-29 relative à l’aménagement et l’urbanisme. Art. 11. 243  Loi n°04-05, modifiant et complétant la loi n° 90-29. 244  MHUV. 2018. Rencontre nationale sur la gestion des risques de catastrophe du 22 et 23 octobre 2018. Consulté sur : https://www. interieur.gov.dz/index.php/fr/dossiers/2673-rencontre-nationale-sur-la-gestion-des-risques-de-catastrophes.html. 245  MHUV. 2018. Rencontre nationale sur la gestion des risques de catastrophe du 22 et 23 octobre 2018. Consulté sur : https://www. interieur.gov.dz/index.php/fr/dossiers/2673-rencontre-nationale-sur-la-gestion-des-risques-de-catastrophes.html. 117 Les Plans directeurs d’aménagement des La cadre juridique algérien offre également des ressources en eau (PDARE), influençant outils complémentaires pour protéger le littoral l’aménagement du territoire, peinent à porter d’une urbanisation déraisonnée, notamment les une politique de gestion du risque inondation. zones côtières fragiles ou menacées d’érosions. Cinq PDARE ont été réalisés entre 2008 et 2010, La loi n° 02-02 adoptée en 2002 relative à la puis actualisés en 2013-2014, par les agences de protection et la valorisation du littoral, dite « Loi bassins hydrographiques. Selon la législation246, littoral » réglemente l’utilisation et l’occupation ces plans doivent définir les choix stratégiques en des zones côtières et prévoit des méthodes de vue d’assurer la prévention et la gestion des risques conservation pour les préserver en tant que liés aux phénomènes naturels exceptionnels, tels ressource vivante. Elle prévoit pour les espaces que la sécheresse et les inondations. Cependant, côtiers, notamment les plus sensibles, des plans jusqu’à présent, ils n’ont pas suffisamment pris d’aménagement et de gestion de la zone côtière en compte la thématique inondation. Ils seront dénommés « Plans d’aménagement côtier » (PAC), prochainement révisés, parallèlement au plan dont certains sont en préparation248. La « Loi national de l’eau, après approbation de la révision littoral » prévoit, outre ces plans, la délimitation de la loi relative à l’eau247 qui est en cours. et le classement des parties des zones côtières fragiles ou menacées d’érosion en zones critiques, ainsi que la délimitation des zones littorales ou côtières sensibles ou exposées à des risques. 246  Loi n° 05-12 relative à l’eau, modifiée et complétée par la loi n° 08-03. 247  Ibid. 248  Ministère des Ressources en eau et de l’Environnement. Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières pour l’Algérie 2015-2030. 118 DIAGNOSTIC SUR LA GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES ET DE CATASTROPHE EN ALGÉRIE BIBLIOGRAPHIE 1. Abed S, Salah & Islam, Selmane & Boucetta, Amina & Djebbar, Brahim & Kerrouche, Mehdi. 2019. Application de l’Indice Hot-Dry-Windy (HDW) pour la Contribution à la Prévision des Feux de Forêts au Nord de l’Algérie, JAMA, vol.3, 61-73. 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