CARTOGRAPHIE DES IMPACTS AU MALI : Impact au niveau national des programmes de protection sociale adaptative au Sahel DONNÉES DE LA RÉGION1 Au Sahel, la Protection Sociale Adaptative (PSA) est un ensemble de politiques, systèmes et programmes de protection sociale qui renforcent le capital humain, la productivité et la résilience des plus pauvres, tout en améliorant leur capacité à se préparer, faire face et s’adapter aux chocs. Grâce à la mise en place de filets sociaux réguliers, d’interventions d’inclusion économique et de programmes réactifs aux chocs, la PSA a démontré des impacts positifs significatifs sur diverses dimensions du bien-être au Sahel. Pour les plus pauvres et les plus vulnérables, elle a permis des améliorations du bien- être des ménages, de la sécurité alimentaire, de la productivité et de la résilience. Plus largement, elle a montré des effets positifs importants sur l’économie, la société et les générations futures. 1 Les données présentées à des fins d'illustration sont issues des évaluations d’impact rigoureuses de programmes de PSA, qui p euvent inclure des programmes de filets sociaux, d'inclusion productive, de réponse aux chocs, et autres programmes de protection sociale. Pour en savoir plus, visitez le site www.worldbank.org/ppsas DONNÉES DÉTAILLÉES SUR LES IMPACTS Encadré 1 | Filets sociaux de Jigisémèjiri AU MALI En 2014, le gouvernement du Mali a lancé la Transferts monétaires mise en œuvre du programme de filets sociaux Le programme a fourni des transferts monétaires trimestriels de 15 000 Jigisémèjiri (voir encadré 1). En 2023, il avait FCFA (~24 USD) pendant une période de 36 mois à plus de 100 000 directement bénéficié à 576 907 personnes, ménages bénéficiaires, offrant un soutien prévisible et en temps opportun dont près de la moitié étaient des femmes. pour augmenter leur consommation et leurs investissements, et protéger leurs biens de production. Les objectifs du programme étaient de réduire Mesures d'accompagnement pour le capital humain la pauvreté et d'améliorer l'accumulation du En plus des transferts monétaires, des mesures d'accompagnement ont été capital humain grâce à des transferts fournies, incitant les ménages participants à investir dans leur capital monétaires ciblés, des mesures humain et à réduire leur vulnérabilité. Cela a impliqué 12 séances d'accompagnement avec des paquets de d'information et des campagnes communautaires sur la santé, l'éducation, nutrition préventive et des programmes la nutrition, la planification familiale et la planification des investissements d'inclusion économique. et de l’épargne. De plus, certains ménages ont participé à un programme pilote offrant des paquets de nutrition préventifs pour les enfants de moins Ce document résume les principaux impacts de cinq ans et les femmes enceintes. des filets sociaux au Mali. Ces résultats éclairent la manière dont les filets sociaux Interventions d'inclusion économique peuvent améliorer les conditions de vie des interventions d'inclusion Deux interventions d'inclusion économique économique ont été mises ont été en œuvre mises en (mais œuvre (mais Deux populations maliennes et soutenir ne sont pas le sujet d'évaluations d'impact). Un programme de travaux ne sont pas le sujet d'évaluations d'impact). Un programme de travaux l'accumulation de capital humain. publics à à haute forte intensité main-d'œuvre de main- d'œuvre a soutenu 13 a soutenu 800 ménages 13 800 ménages publics intensité de pauvres dans des communautés vulnérables aux chocs en leur fournissant pauvres dans des communautés vulnérables aux chocs en leur fournissant emploi à un emploi court terme à court terme etet en en construisant construisant des actifs communautaires. des biens communautaires. Un Un Dans l'ensemble, la combinaison de transferts un programme d'inclusion productive a soutenu 30 000 travailleurs agricoles monétaires et de mesures d'accompagnement programme d'inclusion productive a soutenu 30 000 agriculteurs de de subsistance ou à petitesuréchelle, des ménages pauvres et vulnérables, a conduit à des améliorations significatives de subsistance ou travaillant de petites exploitations, des ménages pauvres la sécurité alimentaire des ménages, de la des jeunes à risque et des femmes. Il et vulnérables, des jeunes à risque et des femmes. Il visait à productivité visait à augmenter la augmenter la et offrait un mentorat, des compétences en gestion financière, productivité et offrait un mentorat, des compétences en gestion financière, des formations pauvreté, de l’épargne, des biens de et une subvention productive de 180 000 FCFA de (300 USD). production, du capital humain, et de la des formations et une subvention productive 180 000 FCFA (300 USD). dynamique intra-familiale. #1 | Le programme Les ménages ayant reçu des transferts monétaires accompagnés de séances d'information mensuelles ont connu une augmentation de leur consommation de 10 à 20% par rapport de filets sociaux a augmenté la à ceux qui n'ont pas bénéficié de l'intervention. L'alimentation est restée une priorité, consommation des représentant 62% de l'utilisation des transferts monétaires, suivie de la santé (11%) et des investissements agricoles (7%). Les bénéficiaires ont également montré une ménages pauvres et vulnérables et augmentation de 11% de leur capacité à acheter 50 kg ou plus de céréales. Cela a conduit amélioré leur sécurité à des améliorations de la sécurité alimentaire et de la qualité de l'alimentation, avec une alimentaire. réduction de 35% de l'insécurité alimentaire. Globalement, 94% des ménages bénéficiaires avaient un indice de consommation alimentaire supérieur à 35, soit 10% de plus que les ménages non bénéficiaires. #2 | Le programme de Jigisémèjiri a réduit la pauvreté de 7%, soit 5,64 points de pourcentage, parmi les filets sociaux a réduit la bénéficiaires, en utilisant le seuil de pauvreté de 1,9 $ US par jour (la réduction était de pauvreté parmi les 5% et 4,65 points de pourcentage en utilisant le seuil de pauvreté national) sur une bénéficiaires. période d'environ 2 ans. L'écart de pauvreté (la distance entre la consommation réelle et le seuil de pauvreté) a diminué de 8%. #3 | Le programme a Les bénéficiaires ont augmenté leur épargne de quatre points de pourcentage. De même, permis aux ménages les ménages participants avaient 46% de chances en plus d'investir dans des biens productifs. Ils ont augmenté leurs investissements dans les petits animaux (sept points d'accumuler plus de biens de production et de pourcentage) et dans le bétail (11 points de pourcentage). En moyenne, la valeur de d'augmenter leur leurs actifs était 23% plus élevée que celle des autres ménages, notamment en termes d'actifs liés au bétail et au transport. Ces résultats illustrent comment les filets sociaux épargne, renforçant ainsi leur capacité productive. peuvent aider les ménages à bâtir des bases solides pour une plus grande productivité et résilience. #4 | L’intervention Le paquet pilote de nutrition a permis une réduction de la malnutrition chronique, comme préventive de nutrition a en témoigne l'augmentation de 0,20 du score Z de taille pour l'âge chez les enfants contribué aux bénéficiaires, bien qu'aucun impact n'ait été observé sur le retard de croissance. Le programme a également significativement augmenté la concentration en hémoglobine investissements des ménages pauvres pour les chez les enfants, ce qui a entraîné une diminution de 7 points de pourcentage de la générations futures en prévalence de l'anémie chez les bénéficiaires. Le programme a eu un impact positif sur favorisant la santé des les connaissances en matière de santé et de nutrition infantile dans deux domaines clés de la nutrition infantile : l'introduction opportune des aliments semi-solides et l'atteinte enfants. d'un régime alimentaire minimalement acceptable, bien qu'il n'ait pas modifié les pratiques de manière significative. #5 | Le programme de Les programmes de filet sociaux ont amélioré les résultats éducatifs des filles, en filets sociaux a augmenté particulier chez les jeunes filles (6-9 ans) et les adolescentes (15-18 ans), en réduisant les investissements dans le temps que les filles consacrent à travailler dans l'agriculture, au travail domestique ou dans l'auto-emploi, et en augmentant les dépenses pour les frais scolaires, le matériel l'éducation, en particulier pour les filles. scolaire et le transport. Le programme a entraîné une augmentation de 56% de la probabilité que les adolescentes scolarisées passent à l'année suivante, assurant ainsi de meilleurs résultats éducatifs. Pour les jeunes filles de 6 à 9 ans, le programme a eu un impact positif et significatif sur le niveau d'études atteint, avec une augmentation de 0,30 niveaux. #6 | Jigisémèjiri a Jigisémèjiri a amélioré la dynamique au sein des ménages, réduisant considérablement la prévalence de la violence domestique dans les ménages polygames – réduisant la amélioré la dynamique violence physique de 7 points de pourcentage, la violence émotionnelle de 12 points de intra-familiale. pourcentage, et les comportements contrôlants de 16 points de pourcentage. Cette réduction a été principalement le résultat d'une diminution significative du stress, de l'anxiété et du nombre de disputes. Bilbiographie: • Heath, R., Hidrobo, M., & Roy, S. (2018). Cash Transfers, Polygamy, and Intimate Partner Violence: Experimental evidence from Mali (IFPRI Discussion Paper 01785). Poverty, Health, and Nutrition Division, International Food Policy Research Institute (IFPRI). • Hidrobo, M., Roy, S., Huybregts, L., Bugha, L. N., Karachiwalla, N., & Kameli, Y. (2019). Rapport de revue finale du programme de Filets sociaux (Jigisémèjiri). • Sessou, E., Hidrobo, M., Roy, S. and Huybregts, L. (2022). Schooling Impacts of an Unconditional Cash Transfer Program in Mali (IFPRI Discussion Paper 02139). Poverty, Health, and Nutrition Division, International Food Policy Research Institute (IFPRI). • Mali - Emergency Safety Nets project (Jigiséméjiri): P127328 - Implementation Completion Results Report 2023 • Bleck, J., Carillo, L., Gottlieb, J., Kosec, K., Kyle, J., & Soumano, M. (2024). Unlocking Locally led Resilience amid Conflict and Climate Stress: Views from Community Leaders in Mali on Development Priorities, Aid Distribution, and Anticipatory Action . IFPRI Discussion Paper 02272. Poverty, Gender, and Inclusion Unit. © 2025 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/la Banque mondiale 1818 H Street NW Washington, DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Site web : www.worldbank.org Cet ouvrage a été établi par les services de la Banque mondiale avec la contribution de collaborateurs extérieurs. Les constatations, interprétations et conclusions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Banque mondiale, de ses Administrateurs, ou des gouvernements qu’ils représentent. La Banque mondiale ne garantit ni l’exactitude, ni l’exhaustivité, ni l’actualité des données citées dans cet ouvrage. Elle n’est pas responsable des erreurs, omissions, ou incohérences qui pourraient apparaître dans les informations qui y sont fournies, ni de l’utilisation ou du défaut d’utilisation des informations, méthodes, procédés ou conclusions présentées dans l’ouvrage. Les f rontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent document n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement qu’elle reconn aît ou accepte ces frontières. Rien de ce qui figure dans le présent ouvrage ne constitue, ni n’implique, ni ne peut être considéré comme une limitation des privilèges et immunités de la Banque mondiale, ou comme une renonciation à ces privilèges et immunités, qui sont expressément réservés. Droits et autorisations Le contenu de cette publication fait l’objet d’un dépôt légal. Parce que la Banque mondiale encourage la diffusion de son sav oir, le présent ouvrage peut être reproduit, en intégralité ou en partie, à des fins non commerciales, dès lors que sa paternité est pleinement reconnue. Pour tous renseignements sur les droits et licences, y compris les droits subsidiaires, s’adresser à World Bank Publications, The World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA ; télécopie : 202-522-2625 ; courriel : pubrights@worldbank.org. Remerciements Le Programme de Protection Social Adaptative au Sahel, PPSAS, est un fonds fiduciaire multi-bailleurs géré par la Banque mondiale. Il vise à renforcer les systèmes de protection sociale adaptative dans le Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) afin d'améliorer la résilience des ménages et des communautés pauvres et vulnérables face aux impacts du changement climatique. Le programme est appuyé par l'Allemagne, le Danemark, la France et le Royaume-Uni.