RAPPORT FINAL REVUE DE TIRER PARTI DES VILLES L’URBANISATION COMME MOTEURS DE LA CROISSANCE ET VECTEURS DE LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE MADAGASCAR 2024 © Maurice Brand Wichtiger HINWEIS ! Innerhalb der Schutzzone (hellblauer Rahmen) darf kein anderes Element platziert werden! Ebenso darf der Abstand zu Format- resp. Papierrand die Schutzzone nicht verletzen! Hellblauen Rahmen der Schutzzone nie drucken! Siehe auch Handbuch „Corporate Design der Schweizerischen Bundesverwaltung“ Kapitel „Grundlagen“, 1.5 / Schutzzone www. cdbund.admin.ch © 2024 Banque internationale pour la reconstruction et le Adaptations - Si vous créez une adaptation de ce travail, veuillez ajouter développement la clause de non-responsabilité suivante à l’attribution : Il s’agit d’une adaptation d’une œuvre originale de la Banque Mondiale. 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Mpanao Hatsarana, MpH™ © Dudarev Mikhail T ABLE DES MATIÈRES B BUTS ET OBJECTIFS DE LA Buts Et Objectifs De La Revue De L’urbanisation De Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR SCHÉMA GLOBAL :  La transition urbaine à Madagascar : PARTIE 1 LES VILLES MALAGASY une opportunité inexploitée pour tirer parti d’une transformation démographique et spatiale . . . . . . 11 La croissance rapide de la population urbaine s’inscrit dans un contexte de stagnation économique ET L’URBANISATION générale, tandis que la pauvreté reste élevée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Une part importante des résidents urbains est toujours employée dans l’agriculture, ce qui suggère que la transformation structurelle due à l’urbanisation naissante est limitée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Les villes malgaches connaissent une croissance démographique à des rythmes différents, la capitale, Antananarivo («Tana»), étant à la tête du développement du pays. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 La croissance de la population urbaine est due à la croissance naturelle et à la migration. La migration est davantage liée à une « poussée » des zones rurales conjuguée avec l’attraction des zones urbaines prospères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Principales villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Les villes jouent un rôle central dans l’économie mais pourraient être davantage mises à contribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 L’informalité entrave la productivité, la compétitivité et la qualité de vie dans les zones urbaines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR 2 LES DÉFIS ET CONTRAINTES LES GOULETS D’ÉTRANGLEMENT  : 2.1. Le Développement territorial de Madagascar et le système urbain . . . . . . . . . . . .23 PARTIE Les Visions pour le développement territorial et les villes existent mais n’ont pas été traduites en plans stratégiques pour soutenir le développement durable de Madagascar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Les perspectives de croissance économique varient d’une région à une autre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 le développement d’un système de villes pourrait améliorer les perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Madagascar ne fonctionne pas comme un système de villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Le manque de connectivité entre les villes limite le développement d’un système urbain fonctionnel et donc le potentiel de croissance urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 L’identification des chaînes de valeur pourrait mettre Madagascar sur la voie de la transformation structurelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.2. Développement spatial des villes : L’extension urbaine, foncier, logement et résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Les villes malgaches se caractérisent par une expansion urbaine (en grande partie informelle) dans les zones inondables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 La pénurie de logements abordables bien situés est à l’origine des implantations sauvages et de l’expansion urbaine incontrôlée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Les marchés fonciers urbains dysfonctionnels entravent le développement urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Les villes sont confrontées à de multiples risques qui entraînent des dommages considérables et l’annulation des acquis en matière de développement ; les villes côtières sont particulièrement exposées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 2.3. Services de base et infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Des lacunes importantes en matière d’infrastructures et de prestation de services sont visibles dans toutes les zones urbaines, avec des disparités entre les villes de différentes tailles et entre les grandes villes les administrations locales ne répondent pas à la demande de services de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Les investissements dans les transports urbains n’ont pas suivi l’extension des zones urbaines et la croissance démographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 La production de déchets solides augmente avec la croissance des populations urbaines, mais la gestion des déchets solides reste sous-développée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 È RES TABLES DES MATI 2.4. Gouvernance urbaine : Décentralisation et gouvernance de la finance locale . .38 Le défi de la gouvernance des Communes urbaines (CU) : une décentralisation incomplète et une politique urbaine faible laissent les gouvernements locaux sans capacité ni orientation pour favoriser la croissance durable des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Le défi financier des CU : des ressources financières insuffisantes pour jouer un rôle actif dans le développement urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 LE PLAN POUR TRANSFORMER 3.1. Une feuille de route à long terme pour exploiter le potentiel d’urbanisation de PARTIE 3 LES VILLES DE MADAGASCAR EN TANT QUE MOTEURS DE Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45 Une feuille de route à long terme pour exploiter le potentiel d’urbanisation de Madagascar . . . . . . . . 46 CROISSANCE ET DE RÉSILIENCE Pilier 1. Renforcer la politique nationale de développement urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Pilier 2. Mettre en œuvre un cadre politique coordonné au niveau national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Pilier 3. Accroître les investissements et les financements en faveur d’infrastructures et de services urbains résilients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Pilier 4. Améliorer les performances et les capacités institutionnelles des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 3.2. Recommandations spécifiques ciblées par typologie de ville . . . . . . . . . . . . . . . . . .54 Niveau national : Orienter la politique urbaine vers les objectifs de développement économique du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Niveau métropolitain : Gérer la région d’Antananarivo de manière plus efficace et plus durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Grandes villes : Combler le fossé financier et investir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Villes moyennes : Anticiper les défis de l’urbanisation rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Petites villes : Connecter les villes au système urbain et améliorer l’accès aux services de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 A ANNEXES Définir l’urbanisation à Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Typologie des villes de Madagascar par taille de population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Dommages par région associés à 4 cyclones en janvier/février 2022 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 8 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR 9 BUTS ET OBJECTIFS DE LA REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR ‚ Contribuer à la Politique Nationale de Développement Urbain de 2019, le principal document de politique décrivant les priorités pour les villes de Madagascar et à la Lettre de Politique Nationale de Décentralisation Émergente de 2022, ‚ Servir d’outil de diagnostic pour identifier les principaux obstacles à une croissance urbaine durable et équitable dans le pays, ‚ Offrir un ensemble de priorités d’investissement recommandées et leur séquencement, pour aider les gouvernements à prendre des décisions éclairées sur le développement futur des villes, ‚ Promouvoir une approche intégrée du développement urbain et améliorer les capacités des gouvernements, ‚ Aider les dirigeants des villes et les responsables politiques nationaux à : i. Réfléchir stratégiquement aux opportunités offertes par l’urbanisation, ii. S’attaquer aux principaux goulets d’étranglement qui freinent les avantages potentiels de l’urbanisation, iii. Élaborer des plans pour résoudre les problèmes les plus urgents des villes, et iv. Créer un consensus entre les niveaux national et local afin d’orienter l’agenda de la politique urbaine. 10 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR PARTIE 1. SCHÉMA GLOBAL : LES VILLES MALAGASY ET L’URBANISATION ©Pierre-Yves Babelon 11 LA TRANSITION URBAINE À MADAGASCAR : UNE OPPORTUNITÉ INEXPLOITÉE POUR TIRER PARTI D’UNE TRANSFORMATION DÉMOGRAPHIQUE ET SPATIALE § Seulement 30% de la population malgache vit en ville (7,7 millions en 2018), § Madagascar s’urbanise avec un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant inférieur moins que la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne (41%). à celui des comparateurs mondiaux. Les villes malgaches génèrent 75% du PIB du pays. Cependant, elles ne profitent pas de l’opportunité de transformation § Mais Madagascar s’urbanise plus rapidement que les autres pays d’Afrique spatiale et économique qui a accompagné l’urbanisation dans d’autres pays. subsaharienne, (taux de croissance de la population urbaine à 4,4 % contre 4,0 %). La part de la population urbaine dépassera la part de la population rurale d’ici 2036. Croissance de la population PIB par habitant 60 000 000 100 Population Urbaine (%) Amérique Latine 50 000 000 & Caraïbes 10 40 000 000 30 000 000 10 20 000 000 Madagascar 40 Mozambique 10 000 000 Afrique Sub-Saharienne 0 20 Uganda 1950 1970 1990 2010 2030 2050 Rwanda Population Population Urbaine Population Rurale 0 500 5 000 50 000 Source: Indicateurs du développement dans le Monde (WDI) utilisant les Note : Les points gris correspondent aux valeurs de 2017 pour tous les pays. données de perspectives démographiques mondiales des Nations Unies, 2019 12 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LA CROISSANCE RAPIDE DE LA POPULATION URBAINE S’INSCRIT DANS UN CONTEXTE DE STAGNATION ÉCONOMIQUE GÉNÉRALE, TANDIS QUE LA PAUVRETÉ RESTE ÉLEVÉE § Globalement, la croissance économique et la transformation sont associées à une § Le secteur agricole est le plus gros employeur, mais le PIB par habitant est en urbanisation croissante : la libération de la main-d’œuvre de l’agriculture, lorsque baisse depuis les années 90. Les services ont la plus forte contribution au PIB par les gens se déplacent vers les villes et occupent des emplois plus productifs, habitant, mais la valeur ajoutée stagne depuis 1990. conduit à des augmentations soutenues de la productivité du travail. Cependant, alors que l’économie malgache a connu une croissance modeste, la croissance § La pauvreté augmente au lieu de diminuer avec l’urbanisation : En 2020, de l’urbanisation a été très faible. Le revenu réel par habitant a diminué - il est 81 % de la population vit dans l’extrême pauvreté au niveau national, contre 78 % actuellement inférieur d’environ 45 % à son niveau de 1960. en 2010 et 64 % au début des années 2000. Croissance du PIB et de la population Valeur ajoutée par secteur au PIB Contribution par secteur à l’emploi (%) Indice = 100 en 1960 90 78 60 500 Constante 2010 (USD) 600 60 500 90 78 Valeur ajoutée (% du PIB) Pourcentage de l'emploi total 74 Constante 2010 (USD) Valeur ajoutée (% du PIB) Pourcentage de l'emploi total 450 450 80 80 74 PIB par habitant PIB Population 50 50 400 400 70 70 500 40 40 49 49 350 350 60 44 44 300 60 300 50 30 30 250 50 31 23 23 250 40 400 31 200 200 40 20 20 14 14 30 30 16 20 150 150 16 17 17 20 100 20 20 300 10 10 100 50 10 10 50 9 9 0 0 - - --66 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 200 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 100 Agriculture, foresterie, Agriculture, et et foresterie, pêche pêche Agriculture, foresterie, et Agriculture,foresterie, et pêche pêche Industrie (y compris Industrie la construction) (y compris la construction) Industrie (ycompris Industrie(y compris lala construction) construction) 0 Services Services Services Services 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 parpar PIBPIB habitant habitant Source: Diagnostic Systématique du Pays (SCD) Source: Indicateurs du développement dans le Source: Indicateurs du développement dans le Madagascar, 2022. Monde, WDI 2022 Monde, WDI 2022 13 UNE PART IMPORTANTE DES RÉSIDENTS URBAINS EST TOUJOURS EMPLOYÉE DANS ’AGRICULTURE, CE QUI SUGGÈRE QUE LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE DUE À L ’URBANISATION NAISSANTE EST LIMITÉE L § 24% de la population urbaine totale travaille encore dans l’agriculture, § La taille de la zone urbaine a une incidence sur le pourcentage de résidents souvent au niveau de subsistance. encore engagés dans des activités agricoles, qui atteint plus de 53 % dans les petites villes. Part de la population urbaine employée dans l’agriculture Part de la population urbaine employée dans l’agriculture par taille de ville Population 350 000 Rural 85% Toamasina Rural 85% 300 000 Below 25k 53% En dessous de 25k 53% 250 000 Majunga Antsirabe 25 to 100k 36% 25 à 100k 36% 200 000 Fianarantsoa 00k to 1 million 9% Toliara 100k à 1 million 9% 150 000 Antsiranana Imeritsiatosika Amboasary Atsimo 2% 2% Fort Dauphin Sambava Ambatondrazaka Antananarivo Antananarivo Ambovombe Mananara Avaratra Tsiroanomandidy Antalaha Moramanga Ambilobe Vaingandrano Maroantsetra 100 000 Ambato Boeny Ambanja Betioky Atsimo Nosy Be Andilamena Manakara Ambositra Sainte Marie Vavatenina Marovoay Mahanoro Ampanihy Mampikony Malaimbady Mampikony Brickaville 0% 20% 40% 60% 80% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Port Bergé Vatomandry Ikongo Andapa Ihosy 50 000 Fenerive Est Antsohihy Farafangana Fishing and aquaculture Pêche et aquaculture 0 Forestry and 0% logging 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Sylviculture et exploitation forestière Pourcentage d'emploi dans l'agriculture/l'élevage Source: Calculé à partir du recensement, 2018 Source: Calculé à partir du recensement, 2018 14 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LES VILLES MALGACHES CONNAISSENT UNE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE À DES RYTHMES DIFFÉRENTS, LA CAPITALE, ANTANANARIVO (TANA), ÉTANT À LA TÊTE DU DÉVELOPPEMENT DU PAYS § Antananarivo compte 1,3 million d’habitants, soit 4 fois la taille de la ville suivante Répartition de la population sur les 7 plus grandes villes (Toamasina). La région métropolitaine du Grand Antananarivo compte 3 millions d’habitants. Antananarivo § La croissance démographique de Antananarivo est régulière, la ville accueille chaque année entre 60 000 et 100 000 nouveaux habitants. Antananarivo est le moteur de la croissance économique du pays, contribuant à 44% du PIB Mahajanga national. Antsiranana § Mais la population des villes moyennes (25 000 à 100 000 habitants) Toliara Antsirabe augmente plus rapidement que celle des grandes villes et des petites villes Fianarantsoa (5 000 à 25 000 habitants). Toamasina Répartition des villes par taille de population Source: Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) et Observatoire de 2,500,000 l’Aménagement du Territoire (OAT), 2018 1993 2018 39% Part de la population urbaine employée dans l’agriculture 2,000,000 par taille de ville 1,500,000 26% 26% 49% 36% 1,000,000 36% NOMBRE DE VILLES PAR TAILLE DE POPULATION 8% 500,000 16% 8% Aire métropolitaine(> 1M) 1 Grandes villes (100k – 1M) 6 - Below 25k En dessus de Entre 100k et Entre 25k En dessous Villes moyennes (25k – 100k) 49 1 million 1 million et 100l de 25k Petites villes (5k – 25k) 116 Source: Calculé à partir du recensement, 2018 Total 172 15 LA CROISSANCE DE LA POPULATION URBAINE EST DUE À LA CROISSANCE NATURELLE ET À LA MIGRATION. LA MIGRATION EST DAVANTAGE LIÉE À UNE « POUSSÉE » DES ZONES RURALES CONJUGUÉE AVEC L ’ATTRACTION DES ZONES URBAINES PROSPÈRES Baisse des taux nationaux de fécondité et de mortalité des moins de 5 ans, tandis Les districts Les districts de la que l’espérance de vie passe de 45 ans en 1970 à 66 ans en 2016. comptant plus de région Analamanga 10% de population sont parmi ceux migrante sont qui comptent le pour 1 000 naissances vivantes Taux de mortalité des moins de 5 ans 8 200 concentrés dans (nombre de naissance par femme) 180 plus grand nombre 7 la région de 160 de personnes nées 6 Antananarivo et 140 en dehors de leur près des 6 plus 5 120 district grandes villes. 4 100 3 80 Taux de fertilité 60 2 40 1 20 0 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 Fertility rate Under 5 mortality rate Source: WDI, 2022 § La baisse de la production agricole et de la part de l’emploi sont perçues comme les principaux moteurs de l’exode rural. § Les sécheresses croissantes dans le Sud ont entraîné une baisse de la production agricole et une insécurité alimentaire, poussant les habitants des zones rurales à se déplacer vers les villes, notamment Toliara. Visualisation des migrations entrantes/ sortantes des districts qui comptent plus de 10% de population migrante. Source : Banque Mondiale, traitement à partir des données du recensement RGPH 3 16 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR ’URBANISATION S’EFFECTUE DANS UN CONTEXTE DE MULTIPLICATION DES CATASTROPHES L NATURELLES ET DE CHANGEMENT CLIMATIQUE § La situation géographique, la topographie et les conditions socio-économiques de Madagascar la rendent particulièrement vulnérable au changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes, les cyclones, les inondations et la sécheresse représentant les plus grands risques dans différentes parties du pays. § Le nombre d’événements liés à des catastrophes qui ont eu un impact sur Madagascar a triplé au cours des 20 dernières années par rapport à la période précédente de 20 ans. Les récents cyclones (4 en janvier et février 2022) ont causé des dommages allant jusqu’à 658 millions de dollars US. CYCLONES TROPICALES INONDATION • Risque le plus répandu à • Zones urbaines les plus touchées Madagascar (occurrence dans le Grand Antananarivo et la moyenne de 3 fois par an) dans Côte Est le nord et l’est du pays. • 13% des pertes annuelles • 85% des pertes annuelles moyennes (PAM) : pertes directes moyennes (AAL) de tous les périls • Les cyclones récents (4 en • Les coûts d’urgence pour les 4 semaines) ont causé des inondations s’élèvent à plus de 3,1 dommages s’élevant à 658 millions de dollars chaque année. USD SÉCHERESSE ÉROSION CÔTIÈRE Principales villes • 3 104 communes exposées • Retrait de la zone côtière : pour une population de 1 470 Mahajanga (nord-ouest) 000 habitants • Morondava (sud-ouest) • L’insécurité alimentaire touche • Toamasina et Manakara (Est) 1/3 - 2/3 de la population 17 y n ce ts er g ng ity n el lit io tio lin Fu se at an ric si ta rit oo ta W ou As ng nd ct or ut ni h H e m N ki tte sc Sa El o ld la Co of i Ch LES VILLES POURRAIENT JOUER UN RÔLE CENTRAL oo s ar h Ye Sc DANS LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ Nombre estimé de pauvres autour de Les politiques et les investissements Indicateurs de privation dans la principale ville et les villes secondaires au niveau des villes qui facilitent l’accès 100% les zones urbaines (Sud) aux services de base et aux emplois Nombre de pauvres proches des principales villes contribueraient à réduire globalement la 11 à 10,204 10,204 à 31,403 pauvreté et les inégalités. 75% 31,403 à 70,810 70,810 à 171,172 § Une personne pauvre sur cinq vit dans 171,172 à 381,624 des zones proches des grandes villes. De 50% Source: Banque Mondiale, Madagascar Project Targeting Index (PTI). 2022 Type de ville 1. Métropole fortes concentrations de pauvreté urbaine 41% 41% 2. Grandes Villes sont perceptibles autour de Toamasina, 33% 3. Villes moyennes 28% 4. Petites Villes Antananarivo, Antsirabe et Toliara. À 22% 25% 25% 25% 25% 20% Antananarivo, 66 % des habitants vivent 13% sous le seuil de pauvreté national. 5% 3% 0% t t is e fa té ile n ol de ité s u té n n en en tif cu tibl io Ea so io in tali ci nt ar sc es rit at m m Ac tri de us is se or ge ut né éc b ar M N § Les indicateurs de pauvreté non is Lo An m El ol in Co Sc sa As monétaire se sont détériorés dans les 2008 2018 zones urbaines et ont surtout stagné dans les régions les plus pauvres du Sud. Source: Banque Mondiale, Diagnostic Systématique du Pays Madagascar (SCD, mise à jour 2022) § Les effets d’entraînement attribués à l’agglomération urbaine pour surmonter les disparités spatiales régionales ont été limités. 18 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LES VILLES JOUENT UN RÔLE CENTRAL DANS L’ÉCONOMIE MAIS POURRAIENT ÊTRE DAVANTAGE MISES À CONTRIBUTION § Les sept (07) plus grandes villes (pop. > 100 000) abritent la plupart des emplois des services administratifs et des institutions bancaires, autant d’éléments du secteur formel et attirent une main-d’œuvre «bien formée». Mais la plupart essentiels à l’amélioration des conditions de vie et des conditions économiques des emplois urbains sont informels (60 %). En moyenne, seulement 14% de de la population en général. la population urbaine est employée dans un secteur échangeable. L’agriculture joue encore un rôle important, notamment dans les petites villes (plus de 50% § Les grandes villes accueillent la plupart des grandes entreprises et des PME. des emplois). Les entreprises mais connaissent d’importantes contraintes de croissance en raison de l’insuffisance des services publics et des infrastructures (notamment § Les centres urbains offrent des marchés relativement stables pour les produits en matière d’électricité).   agro et aquacoles et abritent des universités, des établissements de santé, Emploi par taille de ville et par statut Niveau d’instruction de la population en âge de travailler (15-64 ans) Rural Rural Rural Below 25k de 25k En dessous En dessous de 25k Between 25k and 100k Entre 25k et 100k Entre 25k et 100k Between 100k and 1 million Entre 100k et 1 million Entre 100k et 1 million Above 1 million En dessus de 1 million En dessus de 1 million % 0% 20% 0% 40% 20% 60% 40% 80%60% 100% 80% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Indépendant Employeur Salarié public No education Salarié privé Preschool Travailleur à la tache Primary Travailleur familial Pas d’éducation Préscolaire Primaire Secondary Apprenti Autre Branch AF Technical Higher study Secondaire AF Branche technique Supérieur Source: Banque Mondiale, traitement à partir des données du Source: Banque Mondiale, traitement à partir des données du recensement RGPH 3 recensement RGPH 3 19 ’INFORMALITÉ ENTRAVE LA PRODUCTIVITÉ, LA COMPÉTITIVITÉ L ET LA QUALITÉ DE VIE DANS LES ZONES URBAINES Plus de 60 % des citadins vivent dans des bidonvilles  ; à Antananarivo, 77 % des établissements sont informels et inférieurs aux normes de l’UN-Habitat. § En l’absence de terrains permanents, • L’amélioration et la modernisation des bien situés et ayant accès à des quartiers informels sont beaucoup plus services: les entreprises et les sociétés coûteuses que la fourniture de services n’investiront pas dans les villes, et l’offre de aux zones urbaines planifiées.  logements abordables par le secteur privé n’augmentera pas. • Les zones informelles sont beaucoup plus vulnérables aux catastrophes § Sans alternatives de logement abordable, naturelles. les personnes qui se déplacent vers les zones urbaines auront recours à des • La dégradation de l’environnement va logements informels et les bidonvilles continuer à s’accentuer en raison de la continueront de se développer. pression exercée par les émissions des transports et l’élimination des eaux § Les logements abordables sont souvent usées et des déchets. construits à la périphérie des villes sans planification, ce qui accroît l’étalement non La poursuite d’une croissance spatiale planifié des zones urbaines. déséquilibrée dans les zones urbaines exacerbera les inégalités sociales. § L’expansion urbaine et l’informalité font qu’il est de plus en plus coûteux pour les villes de fournir des services de base. C’est-à-dire l’extension des réseaux d’eau/ assainissement/drainage, l’augmentation de la collecte de la Gestion des Déchets Solides (GDS), etc. 20 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR § L’urbanisation à Madagascar reflète l’augmentation de la population urbaine sans la croissance économique et la transformation structurelle attendues. § Alors que la majorité des pauvres vivent encore dans les zones rurales, les gens migrent vers les villes et le nombre de pauvres urbains augmente. § Les trois quarts du PIB du pays sont concentrés dans les zones urbaines, mais par rapport à leurs homologues, les villes malgaches pourraient être des moteurs beaucoup plus importants de la croissance économique résiliente et de la réduction de la pauvreté et pourraient soulager la trajectoire économique actuelle continue. PRINCIPAUX § Le changement climatique aggravera considérablement la situation, car les villes concentrent les personnes et les risques : dans un scénario de statu quo et de POINTS développement non résilient, les coûts économiques et la vulnérabilité des pauvres en milieu urbain augmenteront de manière exponentielle avec les catastrophes naturelles récurrentes de plus en plus induites par le changement climatique. À RETENIR § Face à l’urbanisation croissante et aux défis qui l’accompagnent, l’inaction sera coûteuse en termes économiques et sociaux. Il est urgent d’intervenir pour tirer parti des opportunités qu’une urbanisation plus efficace apporterait en termes de réduction de la pauvreté, de croissance économique accrue et d’amélioration de la qualité de vie dans les zones urbaines. Les sections suivantes mettent en évidence les goulets d’étranglement qui empêchent d’exploiter le potentiel d’urbanisation des villes malgaches et un plan pour relever les défis et les contraintes, y compris une feuille de route à long terme et des recommandations spécifiques pour les interventions par typologie de ville. 21 22 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR PARTIE 2 LES GOULETS D’ÉTRANGLEMENT : DÉFIS ET CONTRAINTES 23 2.1 LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DE MADAGASCAR ET LE SYSTÈME URBAIN 24 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LES VISIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET LES VILLES EXISTENT MAIS N’ONT PAS ÉTÉ TRADUITES EN PLANS STRATÉGIQUES POUR SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE MADAGASCAR LES DIVISIONS ADMINISTRATIVES DE MADAGASCAR DOMINENT LE CADRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE SCHÉMA NATIONAL NATIONAL SNAT D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE § La Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire (PNAT) et la Politique Nationale De Développement Urbain (PNDU) sont les principaux documents d’orientation définissant la vision des villes, PROVINCES 06 mais la planification et les actions stratégiques sont davantage axées sur les secteurs et désarticulées entre les acteurs locaux et régionaux. SCHÉMA RÉGIONAL REGIONS 23 SRAT D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE § La vision est de construire une nation forte, prospère et unie pour la fierté et le bien-être du peuple malgache à partir (1) de villes bien planifiées, plus sûres, résilientes, inclusives, équitables, durables et SCHÉMA identitaires pour la société malgache et (2) de villes qui assureront INTER-COMMUNE SAIC D’AMÉNAGEMENT INTER-COMMUNAL pleinement leurs fonctions de prestataires de services, de moteurs de développement économique et de structuration du territoire PLAN national. COMMUNES 1 579 PUDi D’URBANISME DIRECTEUR Même si la politique a mis en avant une approche territoriale pour PLAN le développement urbain, la planification et l’action stratégiques SAC D’AMÉNAGEMENT COMMUNAL restent moins intégrées, plus sectorielles et désarticulées entre les actifs locaux et régionaux. SOUS SECTEURS URBAINS PUDé PLAN D’URBANISME DE DÉTAIL OUTILS DÉVELOPPÉS PAR QUARTIERS FOKONTANY LE MINSTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 25 LES PERSPECTIVES DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE VARIENT D’UNE RÉGION À UNE AUTRE : LE DÉVELOPPEMENT D’UN SYSTÈME DE VILLES POURRAIT AMÉLIORER LES PERSPECTIVES Principales Les perspectives de croissance économique sont mesurées comme un composite de la densité de potentielles zones de population, de l’accès au marché et de l’accès rural (tous deux conditionnés par l’accès routier, la densité de croissance et les villes population), de l’alphabétisation et de la production agricole. Les perspectives les plus élevées sont identifiées (par priorité) comme : (a) le corridor entre Antananarivo et la ville portuaire de Toamasina, (b) la région de Sava (le plus grand producteur de vanille), Ville (c) des zones le long de la côte Est. Densité de la Indice de l’accès Indice de l’accessibilité Taux population au marché en milieu rural d’alphabétisation Source: Banque Mondiale, Madagascar Project Targeting Index (PTI). 2022 26 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR MADAGASCAR NE FONCTIONNE Correspondance entre répartition des villes PAS COMME UN SYSTÈME DE VILLES et zones productives § Madagascar ne se résume pas à Antananarivo : chaque ville doit avoir un Taille de la ville rôle à jouer dans un système urbain Pop. < 25 k 25 k < Pop. < 100 k • Antananarivo domine et est le moteur de l’économie malgache • Mais cela ne doit pas empêcher la croissance d’autres villes et le développement 100 k < Pop. < 500k d’un système urbain multicentrique. Pop. > 500k § Un cadre de développement territorial/spatial permettrait au pays Route d’exploiter le potentiel des différentes zones urbaines et de saisir les opportunités d’une manière plus efficace sur le plan spatial. Domaine de production Agriculture • Les petites villes peuvent servir de lien avec les zones rurales, où les agriculteurs peuvent avoir accès aux marchés et aux services. Mining • Les villes moyennes peuvent se spécialiser en fonction de leurs ressources Densité de la population (par exemple, le tourisme) ou concentrer des activités économiques (par Forte : 26 962,7 exemple, l’agro-industrie) et peuvent servir de centres logistiques pour le transport de marchandises et la liaison avec les marchés locaux. Faible : 0,85 • Les grandes villes peuvent servir de passerelles vers l’économie mondiale. • 23 régions existent sur le plan administratif et commencent tout juste à être dotées des capacités nécessaires pour gérer le développement au niveau régional. Source : RGPH 3 27 LE MANQUE DE CONNECTIVITÉ ENTRE LES VILLES LIMITE LE DÉVELOPPEMENT D’UN SYSTÈME URBAIN FONCTIONNEL ET DONC LE POTENTIEL DE CROISSANCE URBAINE Les routes revêtues ne représentent que 10 % Indice d’accès rural (RAI) = 11,4 %, ce qui laisse 17 du réseau - 70 % sont en bon état, tandis que 70 millions de personnes non connectées dans les % des routes non revêtues sont en mauvais état. zones rurales. § Mauvaise qualité des routes • Madagascar est classé 2,2 sur une échelle de 1 à 7 (indice de compétitivité mondiale, 2019). • Les routes mal entretenues sont souvent endommagées par de fortes pluies ou des catastrophes naturelles, ce qui contribue à de graves perturbations de la connectivité § Un accès routier variable • Accès relativement élevé dans les zones autour des principales villes secondaires : Toamasina, Antsiranana, Mahajanga, Toliara et le long des principales autoroutes. • Accès rural limité : On estime que seulement 11 % de la population rurale vit à moins de 2 km d’une route praticable en toute saison et en bon état. Source: Analyse spatiale de la connectivité des transports et du potentiel de croissance de Madagascar, 2019 28 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR ’IDENTIFICATION DES CHAÎNES DE VALEUR POURRAIT METTRE MADAGASCAR L SUR LA VOIE DE LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE La création d’emplois formels est visible dans les secteurs du tourisme, de l’agroalimentaire (y compris les produits de la pêche), des TIC et du textile. L’agroalimentaire et la fabrication de textiles sont les principales exportations de Madagascar, tandis que les exportations de services liés aux télécommunications sont en hausse. Soutenir la croissance de ces chaînes de valeur pourrait avoir des effets positifs sur la création d’emplois formels dans les zones urbaines. Les exportations de Madagascar en Millions USD Création de nouveaux emplois formels Exportations Exportations de marchandises de marchandises malgaches malgaches (Millions (Millions USD) USD) Exportations Exportations malgaches malgaches de services de services commerciaux commerciaux sans.sans. Voyages Voyages et transports et transports et autres et autres services services aux aux entreprises (en Millions entreprises (en Millions USD) USD) 40,000 40,000 4,000 4,000 140 140 120 120 30,000 30,000 3,000 3,000 100 100 80 80 20,000 2,000 2,000 20,000 60 60 40 10,000 1,000 1,000 40 10,000 20 20 0 0 0 0 0 0 20152015 2016 2017 2018 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2016 2017 2018 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Tous les autres produits Métaux Minéraux Services personnels, culturels et récréatifs Industries Industries d’extraction d’extraction Pêche et élevage Tous les autres produits Métaux Minéraux Services personnels, culturels et récréatifs Pêche et élevage Vêtements et textilest Agroalimentaire Services de télécommunications, informatiques et d'information Industrie alimentaire Telecommunications Vêtements et textilest Agroalimentaire (avec(avec Vanille Vanille en USD) en USD) Services de télécommunications, informatiques et d'information Industrie alimentaire Telecommunications (avec (avec Agroalimentaire Agroalimentaire Vanille Vanille en USD USD constants enconstants 2012)2012) Frais Frais d'utilisation d'utilisation de la de la propriété propriété intellectuelle intellectuelle n.i.a n.i.a Bâtiment Bâtiment & Travaux & Travaux Publics Publics Services Services aux entreprises aux entreprises Services Services financiers Services financiers Services d'assurance d'assurance et deet de retraite retraite Agriculture Commerce Exportations Exportations totales totales de marchandises de marchandises Agriculture Commerce Services aux biens liésbiens (avec (avec Vanille Vanille en USDenconstants USD constants de 2012) de 2012) Construction Construction Services liés aux Industries Industries Textiles Textiles Administration Administration Source: Mémorandum Économique Pays Madagascar, 2020 Source: Memorandum Économique Pays Madagascar, 2020 29 2.2 DÉVELOPPEMENT SPATIAL DES VILLES : L’EXTENSION URBAINE, FONCIER, LOGEMENT ET RÉSILIENCE ©Mihtiander 30 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LES VILLES MALGACHES SE CARACTÉRISENT PAR UNE EXPANSION URBAINE (EN GRANDE PARTIE INFORMELLE) DANS LES ZONES INONDABLES § L’expansion urbaine est largement non planifiée et non contrôlée. urbaines en expansion, ce qui rend difficile pour les gouvernements locaux de fournir l’accès aux services urbains de base. § Le non-respect des réglementations en matière d’utilisation des sols a favorisé des modèles de croissance urbaine non durables, augmentant les coûts de § Le développement des infrastructures pour desservir les établissements situés construction, d’exploitation et d’entretien des infrastructures dans les zones dans les zones inondables est difficile, voire impossible. Expansion urbaine dans les zones inondables à Antananarivo (à gauche), Toamasina (au centre) et Sambava (à droite).  Source: Banque Mondiale avec les données de DLR (2020) et de Fathom (2015) 31 ’ORIGINE DES IMPLANTATIONS LA PÉNURIE DE LOGEMENTS ABORDABLES BIEN SITUÉS EST À L SAUVAGES ET DE L’EXPANSION URBAINE INCONTRÔLÉE § Selon la politique nationale du logement de 2019, il existe un déficit de 1,73 Composantes du logement précaire par taille de ville million d’unités de logement à Madagascar. Percent of households Pourcentage de ménages § Plus de 60 % des résidents urbains vivent dans des bidonvilles. 0 § Les ressources publiques 40 20 au logement allouées 60 très faibles sont 80 (moins de 5% 0 20 40 60 80 du programme d’investissement public). Participation minime du secteur 93.9privé 93.9 Antananarivo pour augmenter l’offre de logements abordables. Antananarivo 11.3 11.3 § L’expansion urbaine a souvent lieu dans des zones inondables, ce qui accroît 91.6 91.6 Large (> 100k) Large (> 100k) la vulnérabilité des personnes qui s’installent de manière 55.4 informelle dans des 55.4 conditions de logement fragiles. Rural / Urban areas Rural / Urban areas 94.6 94.6 Medium (50-100) Moyenne (50-100) § Une grande partie des logements urbains sont construits des matériaux 72.7 avec 72.7 fragiles, susceptibles d’être endommagés lors d’événements climatiques 95.8 95.8 extrêmes - plus Small de 90 % des logements urbains ont un toit fragile et la majorité (20-50) Petit (20-50) 64.0 64.0 des logements dans les petites et grandes villes sont construits avec des murs fragiles. 93.4 93.4 Very Small (<20k) Très Petite (<20k) 64.6 64.6 § Les récentes initiatives menées par le Secrétariat d’État en charge des Nouvelles Villes et de l’Habitat (SENVH) en matière de production de logement méritent 96.7 96.7 d’être appuyéesRural en axant davantage sur les logements sociaux. 82.7 Rurale 82.7 Roof built with Walls built with Toîts construits à Mûrs construits à fragile materials fragile materials partir de matériaux partir de matériaux fragiles fragiles Source: Recensement RGPH 3 32 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LES MARCHÉS FONCIERS URBAINS DYSFONCTIONNELS ENTRAVENT LE DÉVELOPPEMENT URBAIN § La réforme foncière innovante lancée par le gouvernement en 2005 a été couronnée de succès. Dans la décentralisation de la gestion des terres dans les zones rurales, reconnaissant les droits coutumiers ruraux et garantissant les droits de propriété ruraux § La gouvernance foncière urbaine n’était pas couverte par la réforme foncière et doit faire face à des défis différents : • Les registres fonciers et les cadastres sont incomplets, obsolètes et ne reflètent pas l’occupation actuelle des terres, • Les marchés fonciers dans les zones urbaines sont actifs mais surtout informels, et • Les capacités de l’administration foncière urbaine doivent être renforcées pour répondre aux besoins locaux. § Le manque de clarté des droits de propriété urbaine et la faiblesse des systèmes d’administration foncière posent de sérieux problèmes dans les zones urbaines en expansion : • Entravent la planification urbaine, limitent les investissements du secteur privé et freinent le développement des zones urbaines, • Menacent la cohésion sociale en raison des conflits au sein des familles, entre voisins et avec le gouvernement, et • Limitent la perception des impôts et donc la capacité des gouvernements locaux à lever des ressources essentielles. Une réforme foncière urbaine comparable à celle entreprise pour les zones rurales s’impose d’urgence. 33 LES VILLES SONT CONFRONTÉES À DE MULTIPLES RISQUES QUI ENTRAÎNENT DES DOMMAGES CONSIDÉRABLES ET L’ANNULATION DES ACQUIS EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT ; LES VILLES CÔTIÈRES SONT PARTICULIÈREMENT EXPOSÉES Grande variabilité des risques liés aux catastrophes et au climat dans les zones urbaines § Les villes sont exposées aux tremblements de terre, aux cyclones, aux inondations, à l’élévation du niveau de la mer et à l’érosion côtière. Les villes de la région de Diana (Antsiranana, Ambilobe, Ambanja, Hell-Ville) présentent la valeur la plus élevée de pertes annuelles moyennes (~2%) et de pertes maximales probables (~38%). § 30 % des CU sont des villes côtières (70 % des villes de taille moyenne). Soalala, Morondava et Toliara, sur la côte ouest, devraient être parmi les villes les plus exposées en termes de proportion totale de zones bâties exposées à l’élévation du niveau de la mer. Mahajanga, Toamasina et Manakara sont également situées dans des zones d’érosion côtière. L’exposition à l’élévation du niveau de la mer augmentera si les efforts mondiaux d’atténuation du climat ne parviennent pas à réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre. Source: Banque Mondiale avec les données de SWIO-RAFI Note: AAL= Average Annual Losses and PML = Probable Maximum Loss 34 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR 2.3 SERVICES DE BASE ET INFRASTRUCTURES 35 DES LACUNES IMPORTANTES EN MATIÈRE D’INFRASTRUCTURES ET DE PRESTATION DE SERVICES SONT VISIBLES DANS TOUTES LES ZONES URBAINES, AVEC DES DISPARITÉS ENTRE LES VILLES DE DIFFÉRENTES TAILLES ET ENTRE LES GRANDES VILLES LES ADMINISTRATIONS LOCALES NE RÉPONDENT PAS À LA DEMANDE DE SERVICES DE BASE Accès direct à l’eau et à Accès à l’électricité par Accès aux services de base l’assainissement par taille de ville taille de ville dans les grandes villes piped private Réseau water d’eau privée private toilet Toilettes privées garbage Ramassage collection des ordures Pourcentage de ménages Pourcentage de ménages Pourcentage Pourcentage de ménages de ayant accés ménages à l’électricité ayant accés à l’électricité Drainage drainage electricity Électricité electric cookstove Cuisinière électrique 0 20 0 40 20 60 40 80 60 80 0 20 40 0 60 20 40 80 100 60 80 100 Antananarivo Antananarivo Antananarivo 27.8 27.8 Antananarivo Antananarivo 89,8 89,8 90% 73.4 73.4 80% 70% Large (> 100k) Large (> 100k) 29.5 29.5 Large (> 100k) Large (> 100k) 80.7 80.7 Antsiranana 60% Fianarantsoa 37.2 37.2 50% Zones Rruales / Urbaines Zones Rruales / Urbaines 40% 20.7 Moyenne (50-100) Moyenne (50-100) 20.7 Moyenne (50-100) Moyenne (50-100) 67.0 67.0 30% 27.6 27.6 20% 10% 16.5 16.5 53.7 53.7 0% Petit (20-50) Petit (20-50) Petit (20-50) Petit (20-50) 32.7 32.7 Antsirabe Toamasina 13.1 13.1 Très Petite (<20k) Très Petite (<20k) Très Petite (<20k) Très Petite (<20k) 47.9 47.9 24.6 24.6 4.6 4.6 Rurale Rurale Rurale 29.2 Rurale 29.2 11.8 11.8 Toliara Mahajanga Alimentation directe Raccordement Alimentation directe Raccordement en eau potable potable en eau aux égouts aux égouts Source : RGPH 3 Source : RGPH 3 Source : RGPH 3 36 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR ’EXTENSION LES INVESTISSEMENTS DANS LES TRANSPORTS URBAINS N’ONT PAS SUIVI L DES ZONES URBAINES ET LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE § Les services de transport urbain sont pour la plupart «informels» et Modes de déplacement par quantile de revenu à Antananarivo faiblement réglementés. § À Antananarivo, le taxibe (minibus) est cependant le moyen de transport le 5 plus utilisé (60 000 passagers/jour ), 50% des résidents et la majorité des 4 pauvres marchent pour se rendre au travail. Les services de transport sont Quantile peu fiables et coûteux, en particulier pour les pauvres. La possession d’une 3 voiture privée est très faible (6 %). 2 1 § Les services de transport informels sont souvent surconcentrés là où la demande est forte, ce qui accroît les embouteillages dans les zones urbaines, 0% 20% 40% 60% 80% 100% tandis que les zones moins peuplées ou les banlieues éloignées ne sont pas desservies. Marche Bicyclette Minibus Taxibe Taxi commun Taxi individuel Voiture privée § Le manque de coordination entre les deux autorités de régulation dans le Grand Antananarivo entraîne la duplication géographique des services de bus, Source: Banque Mondiale, 2016 ce qui ajoute à la congestion du trafic. Durée moyenne des déplacements en ville ( par minute) § Environ 2/3 de l’ensemble des déplacements sont effectués entre Antananarivo et les zones suburbaines, les navetteurs passant en moyenne 45 minutes pour se rendre en ville et en revenir, les réseaux routiers limités entraînent Toamasina 16 d’importants embouteillages, ce qui nuit à la productivité et à la qualité de vie. Toliara 19 Un système de transport urbain bien intégré est nécessaire pour favoriser la Mahajanga 20 mobilité des personnes et un cadre réglementaire approprié doit être mis en place pour garantir la sécurité et l’efficacité des opérations Fianarantsoa 24 Antananarivo 46 Durée Moyenne (minutes) Source: Banque Mondiale, 2022 37 LA PRODUCTION DE DÉCHETS SOLIDES AUGMENTE AVEC LA CROISSANCE DES POPULATIONS URBAINES, MAIS LA GESTION DES DÉCHETS SOLIDES RESTE SOUS-DÉVELOPPÉE § Collecte limitée des déchets. À Antananarivo, Les gaspillages non le taux de collecte des déchets solides est de collectés ralentissent 75 % (2016) ; dans les autres villes, la collecte l’évacuation des des déchets municipaux est inférieure à 50 % en eaux de pluie à moyenne. Antananarivo § Une élimination inadéquate. Plus de 50 % des déchets solides sont déversés illégalement dans les canaux, ce qui obstrue le système de drainage et contribue à l’augmentation des inondations. § Les opérateurs locaux de gestion des déchets solides (GDS) sont confrontés à des défis techniques, financiers et organisationnels (par exemple, Toamasina, Fiaranatsoa, Toliara) et s’appuient sur une combinaison de partenariats Andralanitra : informels, du secteur privé et des ONG pour la La décharge prestation de services. d’Antananarivo depuis 1960, polluant de § Insuffisance de décharges. La majorité des poussières et de gaz la villes ne disposent pas d’un nombre suffisant partie est de la ville, où de décharges sanitaires, ce qui crée de graves vivent 3000 ramasseurs problèmes d’environnement et de santé de déchets. Alors que la publique. Antananarivo ne dispose que d’une décharge était censée seule décharge pour desservir l’ensemble de sa fermer en 2012, elle est population. toujours opérationnelle aujourd’hui. § Un recyclage minimal. Des pratiques locales (Source : Projet Tatom). de recyclage émergent avec le soutien des ONG mais restent limitées. 38 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR 2.4 GOUVERNANCE URBAINE : DÉCENTRALISATION ET GOUVERNANCE DE LA FINANCE LOCALE © Gemma F. 39 LE DÉFI DE LA GOUVERNANCE DES COMMUNES URBAINES (CU) : UNE DÉCENTRALISATION INCOMPLÈTE ET UNE POLITIQUE URBAINE FAIBLE LAISSENT LES GOUVERNEMENTS LOCAUX SANS CAPACITÉ NI ORIENTATION POUR FAVORISER LA CROISSANCE DURABLE DES VILLES Les défis et les contraintes auxquels les villes malgaches sont confrontées trouvent leur origine dans les systèmes globaux : la gouvernance urbaine et les systèmes de financement des collectivités locales qui sont entravés par une décentralisation incomplète et une politique urbaine nationale faible. § Selon la loi sur la décentralisation de 2014, les CU sont mandatées pour fournir des services de base, mais la loi ne donne pas d’indications claires sur les services que les CU doivent fournir et ne prévoit pas de délégation claire des responsabilités. De nombreux départements du gouvernement central et une série d’organisations paraétatiques sont impliqués dans la prestation de services urbains. Madagascar reste donc fortement centralisée. § La décentralisation n’a pas été accompagnée des capacités institutionnelles, techniques et financières requises au niveau local, ce qui limite la capacité des gouvernements locaux à fournir des services. En général, les gouvernements locaux fournissent des services d’enregistrement et de gestion des déchets solides sous-optimaux et gèrent et régulent les marchés de détail locaux. § Un cadre de décentralisation existe, mais il n’a pas été mis en œuvre. La Lettre de Politique de Décentralisation Émergente (LPDE) de 2021 représente une étape positive, en proposant de multiples réformes pour donner du pouvoir aux gouvernements locaux d’ici 2030. Le plan d’action issu de la LPDE est actuellement finalisé et constitue un pivot essentiel à la bonne gouvernance des villes. § La politique nationale de développement urbain (PNDU) de 2019 est le principal document d’orientation définissant les priorités pour les villes, mais la mise en œuvre des objectifs reste un défi. Cette politique est basée sur des données vieilles de 10 ans. © Sunil Singh 40 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LE DÉFI FINANCIER DES CU : DES RESSOURCES FINANCIÈRES INSUFFISANTES POUR JOUER UN RÔLE ACTIF DANS LE DÉVELOPPEMENT URBAIN 1/3 01. LES REVENUS SONT FAIBLES Transferts en % des revenus Transferts/subventions totaux par Commune Urbaine en 2019 (par habitant) Transferts fiscaux 50% 50% 8 000 8 000 § Les transferts du budget de l’État représentent moins de 5 % des 40 40 recettes des CU. Cela fait de Madagascar une aberration mondiale, 6 000 6 000 au niveau mondial, les dons et les subventions/transferts sont de 30 30 50% 8 000 l’ordre de 50 % des recettes des gouvernements subnationaux. 40 4 000 4 000 20 20 6 000 § Les transferts fiscaux sont insuffisants et ponctuels. Les 10 10 30 2 000 2 000 transferts/subventions varient considérablement d’une année à 20 4 000 0 0 0 0 l’autre, et d’une collectivité locale à l’autre. VA ES A NA NA BA A A A DA ES UN ES BA 2 000 TO A A AN TS VO AN O E A AA A O A N SS ES S A OL A N T BE BE N E AN E O A A TS O IR VO SI E A E N E BE TN E O NE EE 10 NE MN LE BE C OU AV AO O N AIN AV ESV R R UN LE NT RIV AO AO SR TONO R NA AN N B B B AN RIV IB LB IB YB L ES SI DA CO OU IA AN IRA RA AN ARI TO TIA AR RA RS AN IRA AI A AS RS IS RO Y AN RIV ORMU SY S AS RO Y R RO ES M ES D DI T IT R R T OL AR IN AR N TO IT TO T AR A O S T A NL OL O S COO UT S A T A UN SI I RM M AM TN AN RM M M O TN S AN TS N N UN ES N TS AN TS AN TN TS VOCO UT MM T OM T AN IR NA A N N M AN IA A NA AN A N SA A AN A M § Toutes les communes reçoivent des transferts/subventions I M L IA N FI O FI AS TO AN VA N M ES F AS S 0 M 0 TA TA T A T M NT N ENT AN TO A AM OA pour financer les dépenses de fonctionnement, mais toutes ne AN NA TO INA M O A AM OA AN A AN TSI E AN IRA E A TS O AN IRA E N E AS A RO YBA FI IN AR B B AR N B RO B ES AN IRA RA AN ARI DA AR NA TO TS AN IRA TS RA AR NA AS TO TS O SY LI D LI M OS NA AN SI N CO OUT reçoivent pas de fonds pour les dépenses d’investissement. La T N NA N NA 2017 2018 2017 2018 2019 2019 Capital Fréquent Fréquent Capital T S TA O T TA T AN AN part des subventions d’équipement varie chaque année. Elles sont FI FI disponibles par le biais du Fonds de développement local et sont RSP2017 2018 2019 et transferts en % Fréquent Capital soumises à des critères de qualification et à des conditions. des recettes totales 100% 100% Recettes de source propre (RSP) 100% 80 80 § Les RSP annuelles représentent 95 % de l’ensemble des recettes 80 infranationales, mais : 60 60 60 • Le recouvrement de l’impôt foncier est très limité, 40 40 • Le prix de la prestation de services est bien inférieur au 40 recouvrement des coûts, et 20 20 • Les frais d’utilisation et redevances sont limités. 20 0 0 0 2017 2017 2018 2018 2019 2019 2017 2018 2019 Revenus propres Revenus propres TransfertsTransferts Revenus propres Transferts 41 LE DÉFI FINANCIER DES CU : DES RESSOURCES FINANCIÈRES INSUFFISANTES POUR JOUER UN RÔLE ACTIF DANS LE DÉVELOPPEMENT URBAIN 2/3 02. LES DÉPENSES Dépenses de personnel en % des dépenses totales Dépenses d’investissement en % des dépenses totales RÉCURRENTES SONT ÉLEVÉES 100% 100% 100% 100% § Les dépenses récurrentes 90 90 90 90 représentent plus de 90% des dépenses totales, 80 80 80 80 tandis que les dépenses en capital représentent moins 70 70 70 70 de 10%. 60 60 60 60 § Les salaires et les 50 50 50 50 avantages sociaux 40 40 40 40 représentent généralement à eux seuls environ 75 % des 30 30 30 30 dépenses totales. 20 20 20 20 § Les dépenses consacrées 10 10 10 10 aux infrastructures et à la 0 0 0 0 prestation de services sont A -BRA EA CO OUTNE SA A AM GA A RA VO O NEA S NA RA OA NA AM A A RA RA TOON A M LE A VO AVO A OAA GA NIT BE BE N S UN S E UN ES AN ABE ABE NIT BE O R N BE VE IN TO NIN IN V V N SN TO SIO M ESAV marginales. SO IR IV M LE AB T MU LE OR AB -B IA SYIA LIA IA M TESES ES A M ES A RI IRRI RI TA M T AN RA A M L AN IRA AS AS LS TOAS S ES SY Y TS AR Y O L SD D T NT NT N AN NN AIN N OL NT M ND CO UT D TOA TS R AIR JA O OS AN ANA TSA AN ANA M ES N TO N AM ON N AM I NO A AA N AJ N RS CO UU ANTS FI A RS T RA T R IR RIA NO CO OUO NA HA NA R AH N AN AO TO R TOR N AN TO AS AS TS AS MA A A T NT O TA TA TA TA AN AN AN AN M M M AN AN FIA FI FI 2017 2017 2019 2019 2018 2018 2018 2018 2017 2017 2019 2019 42 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR LE DÉFI FINANCIER DES CU : DES RESSOURCES FINANCIÈRES INSUFFISANTES POUR JOUER UN RÔLE ACTIF DANS LE DÉVELOPPEMENT URBAIN 3/3 03. LES EMPRUNTS MUNICIPAUX SONT INEXISTANTS § Les CU sont légalement autorisées à emprunter, avec l’approbation du ministère des Finances. § Dans la pratique, aucune commune urbaine n’a emprunté des fonds pour financer des investissements publics ou utilisé des lignes de crédit pour combler des déficits de trésorerie. § Étant donné la situation financière précaire des CU, il est peu probable qu’elles empruntent auprès d’institutions financières commerciales. Le déficit de financement des infrastructures et des services urbains est considérable. § Le plan d’urbanisme directeur du Grand Antananarivo a identifié des besoins d’investissement dans les infrastructures à hauteur de 2 milliards de dollars. § D’autres villes du pays sont également confrontées à des défis financiers majeurs pour répondre aux besoins en infrastructures et en services. § Le financement public à l’échelle nécessaire n’est pas disponible. § Le secteur privé n’est pas incité à financer/cofinancer les infrastructures urbaines. § Les CU sont très dépendantes des programmes d’investissement financés par les donateurs internationaux pour la construction, l’exploitation et l’entretien des infrastructures. 43 § Les villes malgaches sont confrontées à une multitude de défis et de contraintes, dont beaucoup sont liés entre eux. § Ces goulets d’étranglement entravent le développement territorial et l’aménagement spatial équilibrés des zones urbaines, l’accès aux services et infrastructures de base, et la gestion efficace des zones urbaines. PRINCIPAUX § Cependant, étant donné que Madagascar est encore en cours d’urbanisation, le pays a une opportunité clé d’intervenir pour mieux planifier, gérer et coordonner POINTS le développement de ses villes et régions - en tant que système urbain national - et de faire les investissements nécessaires pour améliorer la productivité et l’habitabilité avant que la croissance urbaine ne soit verrouillée. À RETENIR Toutefois, le changement ne se produira pas du jour au lendemain ! Il est essentiel de définir une vision pour enchaîner les réformes politiques et les interventions prioritaires afin d’obtenir les résultats souhaités. La section suivante présente un plan visant à tirer parti de l’urbanisation à Madagascar et à mettre les villes sur la voie de la transformation structurelle et de la réduction de la pauvreté. 44 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR PARTIE 3. LE PLAN POUR TRANSFORMER LES VILLES DE MADAGASCAR EN TANT QUE MOTEURS DE CROISSANCE ET DE RÉSILIENCE © Agnieszka 45 3.1 UNE FEUILLE DE ROUTE À LONG TERME POUR EXPLOITER LE POTENTIEL D’URBANISATION DE MADAGASCAR © Pierre-Yves Babelon 46 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR UNE FEUILLE DE ROUTE À LONG TERME POUR EXPLOITER LE POTENTIEL D’URBANISATION DE MADAGASCAR 01. § Stratégie intégrée avec des objectifs et interventions nationaux pour les régions et les RENFORCER LA POLITIQUE NATIONALE DE villes. DÉVELOPPEMENT URBAIN 02. METTRE EN ŒUVRE UN CADRE POLITIQUE § Réformes politiques dans tous les secteurs pour la durabilité fiscale, environnementale et COORDONNÉ AU NIVEAU NATIONAL sociale des villes. 03. § Investir dans les besoins prioritaires et améliorer la base fiscale pour soutenir les ACCROÎTRE LES INVESTISSEMENTS ET LE FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES investissements. ET SERVICES URBAINS RÉSILIENTS. 04. § Mettre en place la base institutionnelle pour AMÉLIORER LES PERFORMANCES ET une gestion plus forte des villes. LES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES DES VILLES 47 © Guillaume Constantineau 48 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR Pilier 1. RENFORCER LA POLITIQUE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT URBAIN Stratégie intégrée avec } ÉTABLIR UNE HIÉRARCHIE DES VILLES ET DÉFINIR LES RÔLES FONCTIONNELS DES PARTIES PRENANTES. des objectifs et des interventions nationaux § Clarifier les rôles et responsabilités des gouvernements nationaux, régionaux et communaux dans la planification, la fourniture et l’exploitation des infrastructures, pour les régions et les des services et des interventions de développement économique. villes. § Développer des mécanismes de coordination entre les différents niveaux de gouvernement, ainsi qu’entre les communes d’une même région. 49 } PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT D’UN «SYSTÈME DE VILLES» PRODUCTIF DANS TOUT LE PAYS. § Soutenir la croissance d’autres villes qu’Antananarivo permettra de créer des emplois dans tout le pays, de manière équilibrée dans l’espace. La politique urbaine doit soutenir des interventions prioritaires pour chaque type de ville : GRANDES VILLES PETITES RÉGIONS VILLES MOYENNES VILLES MÉTROPOLITAINES © Du Bin peuvent servir de peuvent se spécialiser en fonction peuvent servir de lien une meilleure coordination passerelles vers l’économie de leurs atouts naturels avec les zones rurales et connectivité entre les mondiale et devenir des (ie, le tourisme) ou concentrer des en donnant accès aux villes peut encourager le moteurs de la création activités économiques marchés et aux services. développement régional. d’emplois pour les pauvres (ie, l’agro-industrie) des villes. et servir de plates-formes logistiques reliant les marchés locaux. 50 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR Pilier 2. METTRE EN ŒUVRE UN CADRE POLITIQUE COORDONNÉ AU NIVEAU NATIONAL Réformes politiques dans tous les secteurs pour la durabilité fiscale, environnementale et sociale des villes. } ENERGIE } DÉVELOPPEMENT SPATIAL ET URBAIN Des politiques visant à intégrer les énergies renouvelables en tant que source La Politique Nationale d’Aménagement du Territoire (2006) doit être mise d’approvisionnement sont nécessaires, ainsi qu’une stratégie à long terme pour à jour et avec doit être coordonnée la Politique Nationale de Développement que les villes malgaches adoptent une approche plus durable et écologique de Urbain (2019). En outre, elle doit être traduite en un plan stratégique et un leurs activités grâce aux économies d’énergie, compte tenu de l’épuisement des plan opérationnel. La coordination et les synergies avec les autres politiques ressources. sectorielles sont indispensables. } GESTION DES DÉCHETS SOLIDES  } DÉCENTRALISATION ET FINANCES MUNICIPALES Une politique nationale de GDS est nécessaire pour mettre en place le cadre Les villes doivent se voir attribuer des rôles et des responsabilités clairs, des institutionnel, juridique et financier pour la fourniture de services de GDS à financements et des outils pour planifier et gérer leur territoire en fonction différents niveaux. de leur population prévue, de leurs avantages économiques et du climat et du niveau de risque de catastrophe.  La politique nationale doit garantir des } EAU ET ASSAINISSEMENT transferts budgétaires fiscaux fiables, basés sur une formule, proportionnels Les investissements ne suivent pas le rythme de la croissance de la demande. aux fonctions, aux responsabilités et à la taille des collectivités locales, afin que L’enjeu est donc de coordonner ces investissements pour qu’il y ait moins les communes puissent planifier leurs dépenses. d’écart en termes d’accès mais surtout pour assurer la maintenance des } MOBILITÉ URBAINE infrastructures. Une politique de mobilité urbaine doit planifier, financer et mettre en œuvre } CHANGEMENT CLIMATIQUE ET GESTION DES RISQUES ET des projets de mobilité urbaine de manière durable et intégrée à la vision et aux CATASTROPHES (GRC) objectifs nationaux. Les normes de résilience doivent être intégrées dans les plans directeurs } FONCIER URBAIN urbains, les règlements de construction (et la conformité). La norme nationale de construction de bâtiments résistant aux risques naturels (décret n° 2019- La réforme foncière de 2005 était axée sur la décentralisation de la gestion des 1957) doit être localisée dans le cadre des réglementations sur les CU, de terres dans les zones rurales.  Une politique foncière urbaine devrait permettre l’aménagement du territoire tenant compte des risques, de la continuité des de mettre à jour les registres fonciers dans les zones urbaines afin de mieux activités - des services municipaux de base à la suite de catastrophes et du gérer l’utilisation des terres et donc de planifier la croissance résiliente des villes, changement climatique.  ainsi que d’améliorer le financement des municipalités grâce à la perception de l’impôt foncier. Cela permettra également de promouvoir les investissements } LOGEMENT ABORDABLE du secteur privé dans les zones urbaines. Une politique nationale visant à combler le manque de logements abordables } POPULATION doit aborder : (a) les programmes visant à accroître l’accès au financement du Une politique nationale de gestion de la migration devrait être formulée logement d’une manière fiscalement durable ; et (b) l’augmentation de l’offre de priorisant l’observation des mouvements migratoires et leurs répercussions sur logements abordables dirigée par le secteur privé dans les zones urbaines. les villes. 51 Pilier 3. ACCROÎTRE LES INVESTISSEMENTS ET LES FINANCEMENTS EN FAVEUR D’INFRASTRUCTURES ET DE SERVICES URBAINS RÉSILIENTS Investir dans les besoins Investir dans des § Le Gouvernement devrait disposer de fonds - soit directement, soit par le biais de transferts fiscaux aux gouvernements locaux - pour financer les prioritaires et améliorer la infrastructures investissements prioritaires dans les infrastructures urbaines, améliorer base fiscale pour soutenir les urbaines résilientes la productivité économique et la qualité de vie dans les villes, et favoriser investissements. la résilience face aux risques. § Des objectifs et des repères sont nécessaires pour assurer la durabilité physique et financière à long terme des investissements en capital. § Une planification de l’utilisation des sols tenant compte des risques et une meilleure conformité des zones de construction sont nécessaires pour réduire le nombre de personnes vulnérables exposées aux impacts des catastrophes. 52 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR Augmenter la base de ressources § Pour les grandes villes comme Antananarivo et les villes secondaires, la collecte fiscales des villes des recettes propres (RSP) doit être augmentée. pour soutenir les § Dans les villes moyennes et petites, des mécanismes de transfert fiscal renforcés investissements sont nécessaires pour soutenir le développement urbain. Mettre en place § Un programme national de transferts fiscaux basés sur la performance pour un financement les grandes et moyennes villes peut les inciter à augmenter leur base fiscale, à améliorer la gestion urbaine et les performances institutionnelles, ainsi qu’à des CU basé sur la accroître les investissements dans des infrastructures urbaines résilientes. performance 53 Pilier 4. AMÉLIORER LES PERFORMANCES ET LES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES DES VILLES Mettre en place la base institutionnelle } RENFORCER LA CAPACITÉ INSTITUTIONNELLE ET DE GESTION DES VILLES pour une gestion plus forte des villes. pour qu’elles puissent remplir leurs fonctions statutaires et stratégiques, et satisfaire aux exigences légales, en apportant un soutien au renforcement des capacités des CU et des administrations régionales. Le gouvernement pourrait utiliser un programme national Parallèlement aux interventions dans les de financement des gouvernements locaux basé sur la performance (voir le pilier 3) pour autres piliers, il est nécessaire d’établir la atteindre cet objectif. base institutionnelle pour une gestion plus } DÉVELOPPER ET AMÉLIORER DES SYSTÈMES DE DONNÉES ET DE RAPPORTS forte des villes en améliorant la performance FIABLES SUR LE DÉVELOPPEMENT URBAIN, institutionnelle, la gouvernance et la capacité la prestation de services urbains, la gestion financière municipale et la performance des administrations régionales et des CU. institutionnelle des villes et des gouvernements locaux, selon des critères de performance convenus et adaptés au contexte local. 54 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR 3.2 RECOMMANDATIONS SPÉCIFIQUES CIBLÉES PAR TYPOLOGIE DE VILLE © Pierre-Yves Babelon 55 NIVEAU NATIONAL NIVEAU MÉTROPOLITAIN GRANDES VILLES Orienter la politique Pour une gestion plus efficace Combler le déficit financier urbaine vers les objectifs de et durable de la ville   et investir dans les développement économique du 1. Améliorer l’efficacité de la infrastructures et la résilience territoire gouvernance métropolitaine 1. Améliorer la base de 1. Construire une vision et en tenant compte de la financement pour chaque ville une politique du système complexité institutionnelle, 2. Investir dans des urbain malgache conduisant géographique et économique infrastructures structurantes à un plan d’investissement de la région urbain cohérent avec le 2. Élaborer une approche développement territorial.  cohérente de la planification et 2. Appuyer les villes à devenir de l’aménagement du territoire résilientes au climat au niveau métropolitain pour faire face à l’expansion urbaine 3. Mettre en œuvre la réforme foncière urbaine 3. Financer et permettre les investissements en capital prioritaires pour la région métropolitaine RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS  PETITES VILLES Se connecter au système urbain et fournir de meilleurs VILLES MOYENNES services de base Anticiper les défis de 1. Accroître la capacité de l’urbanisation rapide © Guillaume Constantineau gouvernance des petites villes 1. Planifier plus efficacement 2. Aider les petites villes à pour répondre aux besoins fournir des équipements fondamentaux de la population  communautaires essentiels 2. Anticiper les besoins futurs en 3. Améliorer la connectivité matière foncière  économique 56 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR NIVEAU NATIONAL : ORIENTER LA POLITIQUE URBAINE VERS LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE Les politiques urbaines nationales doivent se concentrer sur les réformes visant à renforcer le lien politique entre la planification et le développement spatial et économique. Soutenir le renforcement des centres urbains comme moyen de promouvoir le développement territorial, c’est- à-dire la convergence des niveaux économiques et de vie dans tout le pays. 57 NIVEAU NATIONAL : ORIENTER LA POLITIQUE URBAINE VERS LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE 1/2 PRIORITÉ 1. CONSTRUIRE UNE VISION ET UNE POLITIQUE DU SYSTÈME URBAIN MALGACHE CONDUISANT À UN PLAN D’INVESTISSEMENT URBAIN COHÉRENT AVEC LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Réaliser un examen de toutes les politiques sectorielles nationales (par exemple, logement, transport, eau et assainissement, gestion des déchets solides, changement Moyen terme climatique et gestion des risques de catastrophe) et aligner les politiques sur la politique urbaine nationale. Coordonner les investissements Ministère en charge de dans les infrastructures avec l’aménagement du territoire et les plans d’aménagement du du service foncier Soutenir la coopération horizontale et verticale (entre les territoire et les plans sectoriels ministères, les juridictions et le niveau administratif/territorial) afin de soutenir le développement pour les différents plans urbains (utilisation des sols et plans Long Terme économique tout en améliorant la sectoriels) afin de soutenir le développement spatial durable des qualité de la vie urbaine villes et d’améliorer l’efficacité et l’efficience des investissements. Soutenir les investissements routiers pour améliorer la Ministère en charge des Moyen Terme connectivité intra et interurbaine.  travaux publics Soutenir les gouvernements locaux Ministère en charge de Mettre en place un mécanisme efficace de financement, dans l’élaboration et mis en œuvre l’aménagement du territoire et Moyen Terme d’incitation et de suivi de la mise en œuvre des plans urbains.  de plans d’urbanisme du service foncier 58 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR NIVEAU NATIONAL : ORIENTER LA POLITIQUE URBAINE VERS LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE. 2/2 PRIORITÉ 2. AIDER LES VILLES À DEVENIR RÉSILIENTES AU CHANGEMENT CLIMATIQUE OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Aider les villes à mettre en œuvre Élargir les lignes directrices nationales en matière de des plans d’urbanisme résilients planification tenant compte des risques en aidant les villes à Ministère en charge de l’aménagement du Court Terme au climat et tenant compte des élaborer et à mettre en œuvre des plans urbains résilients au territoire et du service foncier risques climat et tenant compte des risques. Soutenir l’amélioration de la Populariser les normes de construction résistantes résistance aux catastrophes aux risques et promouvoir les technologies innovantes Ministère en charge du logement Court Terme des systèmes de logement et correspondant aux capacités locales. d’infrastructure PRIORITÉ 3. METTRE EN ŒUVRE LA RÉFORME FONCIÈRE URBAINE Mettre à jour les informations foncières par un inventaire systématique et l’élaboration de Plans Locaux d’Occupation Court Terme Foncière (PLOF). Développer une politique Développer de nouveaux outils pour une gestion efficace des Moyen Terme foncière urbaine pour une terres afin de formaliser et de sécuriser les régimes fonciers. gestion efficace des terrains urbains et pour la production Développer une méthode de restructuration et de Ministère en charge de l’aménagement du Moyen Terme de terrains en réponse à la sécurisation du foncier dans les quartiers précaires. territoire et du service foncier croissance démographique (pour le logement + les services de Augmenter et diversifier l’offre foncière pour améliorer son Moyen Terme base) accessibilité. Développer des mécanismes pour augmenter l’offre de logements locatifs formels et réduire ainsi les occupations Long Terme précaires. 59 NIVEAU MÉTROPOLITAIN : GÉRER LA RÉGION D’ANTANANARIVO DE MANIÈRE PLUS EFFICACE ET PLUS DURABLE Les recommandations sont spécifiques à la région métropolitaine d’Antananarivo et concernent la gouvernance de ses 38 municipalités. Elles reflètent la part importante de la population et le rôle primordial que joue la région métropolitaine dans l’économie nationale. Les priorités pour le Grand Antananarivo seraient d’établir une structure de gouvernance au niveau métropolitain, puis de contrôler l’étalement urbain et d’investir pour une ville plus résiliente. 60 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR NIVEAU MÉTROPOLITAIN : GÉRER LA RÉGION MÉTROPOLITAINE D’ANTANANARIVO DE MANIÈRE PLUS EFFICACE ET DURABLE 1/3 PRIORITÉ 1. AMÉLIORER LA GOUVERNANCE AU SEIN DU GRAND ANTANANARIVO EN TENANT COMPTE DE LA COMPOSITION INSTITUTIONNELLE,GÉOGRAPHIQUE ET ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Établir un modèle de gouvernance Soutenir la coopération horizontale de Antananarivo et des 37 métropolitaine qui soutient la villes périphériques afin d’identifier les lacunes en matière de prestation efficace et efficiente de Grand Antananarivo Moyen Terme services et d’établir des structures de gouvernance au niveau services dans toutes les juridictions métropolitain. de la région Soutenir la délégation de certaines responsabilités de gestion Ministère en charge du Fournir aux gouvernements locaux de urbaine au niveau des fokontany afin d’améliorer la prestation de Moyen Terme logement la région du Grand Tana les pouvoirs services aux citoyens. et les ressources nécessaires pour leur permettre de tirer parti Fournir une assistance technique aux gouvernements locaux des gains économiques associés pour développer des stratégies visant à augmenter les DSO, à l’agglomération, c’est-à-dire par exemple, le renforcement des capacités du personnel en Ministère en charge de la Court Terme d’augmenter les revenus pour soutenir matière d’évaluation des propriétés bâties et des terrains et les décentralisation une meilleure gestion urbaine mécanismes visant à améliorer la perception des droits et des taxes. Établir un mécanisme ou une unité de coordination qui fonctionne bien, avec des mandats et des responsabilités clairs Grand Antananarivo en matière de planification, de financement, de réglementation, Ministère en charge de la Court Terme Définir les modalités de gouvernance d’exploitation et de maintenance des services à l’échelle décentralisation les plus efficaces pour les services à métropolitaine. l’échelle métropolitaine tels que les transports et la gestion intégrée des Consulter et décider de manière transparente des modèles de déchets solides Grand Antananarivo gestion les plus appropriés pour la fourniture de services (par Ministère en charge de la Court Terme exemple, gestion directe, délégation de services, partenariat avec décentralisation la société civile, etc.). 61 NIVEAU MÉTROPOLITAIN : GÉRER LA RÉGION MÉTROPOLITAINE D’ANTANANARIVO DE MANIÈRE PLUS EFFICACE ET DURABLE 2/3 PRIORITÉ 2. ÉLABORER UNE APPROCHE COHÉRENTE DE LA PLANIFICATION ET DE L ’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ’ÉTALEMENT URBAIN AU NIVEAU MÉTROPOLITAIN AFIN DE RELEVER LE DÉFI DE L OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Développer un cadre législatif pour exiger une coopération horizontale entre la municipalité d’Antananarivo et les 37 villes Ministère en charge de Court Terme périphériques afin de développer une vision spatiale régionale et l’aménagement du territoire des plans directeurs locaux pour mettre en œuvre cette vision. Développer une vision spatiale pour le Grand Tana et soutenir une Renforcer les capacités des 37 villes périphériques à développer, planification et un développement Ministère en charge de mettre en œuvre et suivre les progrès des plans directeurs résilients de la région avec des l’aménagement du territoire et Court Terme locaux, en coordination avec la vision spatiale régionale pour le districts plus compacts et de la décentralisation Grand Tana. multifonctionnels Soutenir le renforcement des capacités de l’IPAM en tant qu’agence soutenant la planification et le développement du Grand Antananarivo Court Terme Grand Antananarivo. Mettre à jour le système d’information foncière en fonction de l’occupation réelle via une évaluation systématique et Court Terme l’élaboration de PLOF (Plans Locaux d’Occupation Foncière) Soutenir les administrations urbains. foncières locales afin d’améliorer Ministère en charge de la gestion des terres urbaines et de l’aménagement du territoire et Après la régularisation et la mise en place de systèmes du service foncier générer des terres pour répondre à la d’information foncière actualisés, aider les municipalités à croissance de la population dans le Moyen Terme générer des terres pour répondre à la demande de logements et Grand Tana de services de base. Soutenir le remembrement des terres ou la propriété collective. Long Terme 62 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR NIVEAU MÉTROPOLITAIN : GÉRER LA RÉGION MÉTROPOLITAINE D’ANTANANARIVO DE MANIÈRE PLUS EFFICACE ET DURABLE 3/3 PRIORITÉ 3 . FINANCER ET PERMETTRE LES INVESTISSEMENTS EN CAPITAL PRIORITAIRES POUR LA RÉGION MÉTROPOLITAINE OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Consacrer des fonds et élaborer des mesures incitatives pour soutenir le développement de logements abordables en Moyen Terme partenariat avec le secteur privé. Développer une politique de logement Ministère en charge du inclusive pour permettre une offre logement accrue de logements abordables Promouvoir des formes d’accès au logement autres que la propriété (par exemple, des subventions pour la location, des Moyen Terme formes coopératives d’accès au logement ou la coproduction). Renforcer la capacité des gouvernements locaux à mieux réguler les services urbains par le suivi et l’évaluation des performances, Ministère en charge de la Court Terme en particulier lorsqu’un service est fourni par plusieurs opérateurs décentralisation (publics ou privés).  Soutenir les gouvernements locaux de la région métropolitaine pour Identifier de nouveaux sites de décharge et développer un Ministère en charge de améliorer l’accessibilité, la qualité, Moyen Terme système intégré de GDS. l’assainissement l’efficacité et la résilience des services de base Soutenir les gouvernements locaux pour développer les systèmes d’infrastructure et fournir des services de base là où ils sont Différents ministères sectoriels Court Terme nécessaires, ainsi que pour améliorer les systèmes afin de les rendre résilients aux catastrophes naturelles et climatiques. 63 GRANDES VILLES : COMBLER LE FOSSÉ FINANCIER ET INVESTIR Les villes secondaires disposent d’outils de planification et ont des avantages économiques comparatifs. Cependant, ces villes ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour soutenir les investissements urbains nécessaires.  Il est donc recommandé de disposer d’un plan d’investissement pour la ville qui assurera non seulement le financement des investissements en capital, mais aussi l’entretien et l’exploitation des investissements qui ont été réalisés.  Le rôle du secteur privé pourrait être renforcé compte tenu des opportunités qui existent déjà. Le © Sandy Ravaloniaina gouvernement central est appelé à augmenter significativement le financement de ces villes à la hauteur des fonctions qui leur sont attribuées.  64 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR GRANDES VILLES : COMBLER LE FOSSÉ FINANCIER ET INVESTIR DANS LES INFRASTRUCTURES ET LA RÉSILIENCE 1/2 PRIORITÉ 1 . AMÉLIORER LA BASE DE FINANCEMENT POUR CHAQUE VILLE OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Différents ministères en charge de Les investissements en capital ne Élaborer un plan d’investissement en capital pour chaque ville la décentralisation, de l’industrie et Moyen Terme doivent pas être pilotés à vue du commerce Réformer les réglementations pour permettre aux grandes villes de recevoir des niveaux accrus de transferts en fonction de leurs performances en matière de respect des critères Ministère en charge de la de base clés (par exemple, audits « propres », respect des Moyen Terme décentralisation Sur la base d’un système de normes de service minimales, etc.). Les transferts devraient performance, augmenter être indexés sur des critères qualitatifs afin d’encourager les transferts fiscaux aux l’amélioration des performances des communes. gouvernements communaux en fonction de leurs responsabilités Fournir une assistance technique aux communes pour identifier Ministère en charge de l’industrie les stratégies permettant de maximiser le financement du Court Terme et du commerce développement par la participation du secteur privé. 65 GRANDES VILLES : COMBLER LE FOSSÉ FINANCIER ET INVESTIR DANS LES INFRASTRUCTURES ET LA RÉSILIENCE 2/2 PRIORITÉ 2 . INVESTIR DANS DES INFRASTRUCTURES STRUCTURANTES OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Soutenir l’augmentation des investissements dans les secteurs Différents ministères en d’infrastructure prioritaires : drainage et protection contre les charge de l’aménagement Long Terme Soutenir les communes en inondations, traitement des eaux usées, gestion des déchets du territoire, du foncier et de améliorant les infrastructures solides, logements abordables.  l’assainissement pour répondre à la demande de la population croissante et favoriser le développement économique Différents ministères en charge Lancer des programmes de revitalisation des quartiers dans les de l’aménagement du territoire Moyen Terme zones stratégiques. et du foncier Différents ministères en charge Protéger les terres sensibles sur le plan environnemental et Encourager la coopération entre les de l’aménagement du territoire, réserver les emprises des futures infrastructures à un stade Court Terme grandes villes et les petites villes de du foncier, de l’environnement précoce (en évitant les erreurs coûteuses d’Antananarivo). leur région afin de mettre en commun et du développement durable les ressources, de partager les connaissances et de développer des stratégies viables d’adaptation au Élaborer un programme de renforcement des capacités pour climat et d’atténuation de ses effets soutenir le déploiement d’installations régionales, c’est-à-dire un Différents ministères en charge Court Terme pour relever les défis de la région système intégré de gestion des déchets solides (triage des déchet de l’assainissement et récupération/recyclage).  66 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR VILLES MOYENNES : ANTICIPER LES DÉFIS DE L ’URBANISATION RAPIDE La croissance démographique la plus rapide a lieu dans les villes de taille moyenne, et ces dernières devraient accueillir une grande partie de la population urbaine dans les années à venir. Le défi consiste donc à anticiper et à répondre aux besoins de la population croissante et à positionner les villes de manière à ce qu’elles puissent saisir les opportunités associées à la croissance démographique, tout en réduisant l’exposition et les risques grâce à une planification de l’utilisation des sols tenant compte des risques et à un développement urbain résilient.  © Guillermo Suarez 67 VILLES MOYENNES : ANTICIPER LES DÉFIS DE L ’URBANISATION RAPIDE 1/1 PRIORITÉ 1 . PLANIFIER PLUS EFFICACEMENT POUR RÉPONDRE AUX BESOINS FONDAMENTAUX DE LA POPULATION  OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Soutenir des outils de planification plus flexibles et opérationnels en Ministère en charge de l’aménagement du Court Terme fonction de la capacité des communes. territoire et du foncier Différents ministères en charge de Réduire l’exposition et les risques grâce à un aménagement du territoire l’aménagement du territoire, du foncier, de Court Terme tenant compte des risques et à un développement urbain résilient. l’environnement et du développement durable Planifier de manière efficace et efficiente Soutenir l’investissement dans la collecte de données urbaines et les Différents ministères en charge de la systèmes de gestion de l’information afin de guider les décisions politiques décentralisation, de l’aménagement du Court Terme pour l’élaboration de plans directeurs (utilisation des sols et plans territoire, du foncier, de l’industrie sectoriels). et du commerce Soutenir les investissements en matière de connectivité afin de surmonter l’isolement physique lié à la mauvaise qualité des routes entre les grandes Ministère en charge des travaux publics Long Terme et les petites villes.  Introduire la technologie de la gouvernance en ligne pour améliorer l’accès Ministère en charge de la digitalisation Moyen Terme aux services municipaux et faciliter le paiement efficace des services. Renforcer les capacités humaines, Mettre en place des guichets uniques par lesquels les citoyens peuvent Différents ministères en charge de la techniques et accéder à plusieurs services réglementaires en même temps, afficher les Moyen Terme décentralisation, de la digitalisation financières des frais et charges et rationaliser les procédures. communes Rechercher les possibilités d’accroître les recettes propres en complétant Ministère en charge de la décentralisation Court Terme le cadastre et en augmentant l’assiette de l’impôt foncier. PRIORITÉ 2. ANTICIPER LES BESOINS FUTURS EN MATIÈRE FONCIÈRE  Développer un inventaire des droits fonciers et un système Moyen Terme d’enregistrement des terres Constituer des réserves foncières Commencer à mettre en réserve/protéger de manière proactive les terrains Ministère en charge de l’aménagement Moyen Terme pour de futurs nécessaires au développement futur prévu. du territoire et du foncier investissements Investir rapidement dans les terrains viabilisés et les infrastructures publics  routières ; délimiter clairement les terrains publics réservés aux routes Moyen Terme pour faciliter la connectivité des transports dans les années à venir. 68 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR PETITES VILLES : CONNECTER LES VILLES AU SYSTÈME URBAIN ET AMÉLIORER L’ACCÈS AUX SERVICES DE BASE Les petites villes sont les «liens» entre les zones rurales et les villes moyennes. Elles sont souvent situées dans des régions enclavées et devraient être davantage mieux connectées pour équilibrer le développement territorial. Elles ont l’avantage d’être la première interface «urbaine» et ont donc un rôle à jouer dans la chaîne de valeur agricole en tant que «premier» marché. © Luis Peak 69 PETITES VILLES : CONNECTER LES VILLES AU SYSTÈME URBAIN ET AMÉLIORER L’ACCÈS AUX SERVICES DE BASE 1/2 PRIORITÉ 1 . ACCROÎTRE LA CAPACITÉ DE GOUVERNANCE DES PETITES VILLES  OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Soutenir les villes dans l’identification et l’articulation de leurs attributs économiques envers le système urbain dans le cadre Moyen Terme Renforcer la capacité des de leur « plan d’affaires » ; rechercher un soutien gouvernemental gouvernements locaux à assumer les pour les investissements nécessaires. Ministère en charge de la responsabilités les plus décentralisation « fondamentales » Soutenir le renforcement des capacités institutionnelles et techniques des gouvernements locaux pour fournir des services Court Terme de base minimum. Augmenter les allocations de Différents ministères en charge transfert fiscal du gouvernement S’engager dans le dialogue et l’exercice pour un plus grand de la décentralisation central, car les investissements en Court Terme transfert vers les villes de taille moyenne. Ministère en charge des capital dépendront fortement du finances soutien du gouvernement 70 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR PETITES VILLES : CONNECTER LES VILLES AU SYSTÈME URBAIN ET AMÉLIORER L ’ACCÈS AUX SERVICES DE BASE 2/2 PRIORITÉ 2 . AIDER LES PETITES VILLES À FOURNIR DES ÉQUIPEMENTS COMMUNAUTAIRES ESSENTIELS  OBJECTIFS PLAN D’ACTION ENTITÉ RESPONSABLE DÉLAI Mettre en place une structure Soutenir les consultations entre les chefs locaux et les de gouvernance au niveau citoyens pour identifier les besoins critiques en matière Ministère en charge de la décentralisation Moyen Terme communautaire pour identifier les d’infrastructures et d’installations. investissements prioritaires, puis rechercher un soutien financier et technique auprès du gouvernement central et d’autres organisations Soutenir l’investissement dans les infrastructures Ministère en charge de l’aménagement du Moyen Terme extérieures résilientes et les équipements communautaires.  territoire et du foncier PRIORITÉ 3 . AMÉLIORER LA CONNECTIVITÉ ÉCONOMIQUE Atténuer la fracture physique entre Améliorer la connectivité entre les petites et moyennes Ministère en charge des travaux publics Long Terme les petites villes et leurs régions villes pour améliorer l’accès au marché régional. 71 ANNEXES 72 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR DÉFINIR L’URBANISATION À MADAGASCAR § Selon l’Institut National de la Statistique (INSTAT) qui met en œuvre les § Les Indicateurs de Développement Mondial (WDI) appliquent les définitions recensements nationaux, la population malgache de 2018 était de 25,7 millions urbaines définies par les Perspectives d’Urbanisation Mondiale des Nations d’habitants, dont 19% de résidents urbains. L’INSTAT utilise les limites des Unies (coïncidant également avec le Département des Affaires Économiques communes et définit une commune comme étant urbaine qui compte au moins et Sociales des Nations Unies, UNDESA). La définition des Perspectives 20 000 habitants. Cette définition donne 76 zones urbaines et 1617 communes d’Urbanisation Mondiale des Nations Unies (UNWUP) génère un taux rurales. Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation est chargé de définir le d’urbanisation encore plus élevé de 37%. statut administratif des communes. § Outre les différents taux d’urbanisation, les différentes définitions donnent § Le Ministère en charge de l’aménagement du territoire est également en charge également un nombre différent de villes et de villages par catégorie. Alors que du développement des villes et cherche une définition plus granulaire du terme les villes de plus de 100 000 habitants sont identiques entre l’INSTAT et l’OATF, « urbain ». Similaire aux définitions urbaines de l’UE-OCDE (développées par le nombre de villes entre 25 000 et 100 000 habitants est inférieur de deux Dijkstra et al 2019), l’approche est basée sur l’imagerie satellite, mais utilise unités selon l’INSTAT et très différent en dessous de 25 000 en raison de seuils des seuils plus bas que l’UE-OCDE pour définir une zone comme urbaine. Ici, les différents. villes sont des agglomérations caractérisées par « une continuité de bâtiments, avec une population d’au moins 5 000 habitants et une densité d’au moins 1 Ces différences sont substantielles et doivent être conciliées par les 500 habitants par km2 ». Selon ces définitions, il existe 172 zones urbaines, ce institutions compétentes du gouvernement malgache, car elles affectent qui donne un taux d’urbanisation de 30 % pour 2018. 116 de ces aires urbaines de manière critique l’efficacité de l’allocation des financements pour les ont une population comprise entre 5 000 et 25 000 habitants. infrastructures et autres services. INSTAT OATf WDI Population urbaine 4,942,902 7,672,986  9,767,217 Taux d’Urbanisation ( %) 19.30% 29.88% 37.20% Population de la capitale 1,274,225 2 664 648  3,058,387 # des villes de plus de 100 mille habitants 7 7 n/a # des villes entre 25 and 100 mille 47 49 n/a 73 TYPOLOGIE DES VILLES DE MADAGASCAR PAR TAILLE DE POPULATION MÉTROPOLE GRANDES VILLES VILLES MOYENNES PETITES VILLES Antananarivo et son Définition Pop > 100 mille Pop > 25 – 100 mille Pop moins de 25 mille agglomération Population  2, 664,647 1,526,146 2,272,970 1,209,223 Nombre 1 6 49 116 § Rareté des terres  § Rôle économique et § Croissance rapide de la § Sous-équipé géographique stratégique population § Fortes inégalités sociales  : § Première interface urbaine accès aux services, au § Principaux défis en matière § Avoir un rôle de villes relais avec les zones rurales  logement et au foncier  de prestation de services dans les zones de croissance § Dépendent du soutien § Forte densité même dans les § Début de l’étalement urbain  § Confrontées au défi de direct du gouvernement zones à risque développer les équipements central  § Financement substantiel parallèlement à la croissance § Étalement urbain important nécessaire au urbaine rapide § Capacité institutionnelle Défis fonctionnement de la ville locale à renforcer § Besoin d’institutions, d’outils § Nécessité d’une planification et de financements solides simple mais efficace qui pour « refaire » la ville correspond aux capacités et aux tailles des municipalités § Fonction économique très importante § Peut anticiper les investissements en capital § Coordination entre 38 foncier communes 74 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR DOMMAGES PAR RÉGION ASSOCIÉS À 4 CYCLONES EN JANVIER/FÉVRIER 2022 75 REMERCIEMENTS La Revue de l’urbanisation de Madagascar a été préparée par une équipe dirigée par Gaël Raserijaona (Spécialiste urbain) et Sohaib Athar (Spécialiste principal en développement urbain), et composée par Judy L. Baker (Ancienne économiste principale), Aanchal Anand (Spécialiste principale économie urbaine), André Teyssier (Spécialiste principal foncier), Oscar anil Ishizawa Escudero (Spécialiste principal en gestion des risques et catastrophes ), Lira Hariravaka Rajenarison (Spécialiste du secteur public), Kirsten Homman (Spécialiste principale en économie), Atishay Abbhi (Specialiste en gestion des risques et catastrophes), Reyna Alorro (Consultante), Joan Razafimaharo (Consultante), Michael Winter (Consultant), Ratsialonana Rivo Andrianirina (Consultant), Armel Firmin Kemajou (Consultant), Christine Lovasoa Razanamahandry (Consultante), Bora Ju (Ancienne analyste geospatiale et foncier), Njaka Ranaivoarimanana (Consultant), Razafimandimby Solofoniaina (Consultant), Jin Rui Yap (Consultante), John Michael LaSalle (Consultant), Rodrigo Deiana (Consultant), Miangaly Rabodomalala (Ancienne consultante), Joaquin Muñoz Díaz (Consultant). Le soutien administratif a été assuré par Sandrine Razafimahefa et Seraphine Nsabimana. La conception de la couverture et de la production a été réalisée par Mpanao Hatsarana, MpH™. Le rapport a été préparé sous la direction et l’orientation générale de Marie Chantal Uwanyiligira (Ancienne Représentante résidente pour Madagascar) et d’Atou Seck (Représentant résident pour Madagascar) et sous la supervision de Catalina Marulanda (Responsable du pôle mondial d’expertise en Développement urbain, résilience et foncier). Le rapport a été revu par Mark Roberts (Économiste Urbain en chef), Zoe Trohanis (Spécialiste en chef de la gestion des risques de catastrophes) et Diana Tello Medina (Spécialiste du développement urbain). Des contributions supplémentaires ont été apportées Francis Muamba Mulangu (Economiste principal), Jean-Pascal Nguessa Nganou (Economiste principal) et Paulo Guilherme Correa (Ancien Program Leader). L’équipe remercie le Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (MDAT) pour son soutien et ses conseils, en particulier l’Observatoire de l’Aménagement du territoire qui a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe, notamment pour la fourniture de données, ainsi que plusieurs maires de villes de Madagascar. L’équipe a également bénéficié de discussions avec de nombreux ministères sectoriels et d’autres partenaires de développement de Madagascar. L’équipe est également reconnaissante du soutien apporté par le Programme de développement urbain et régional durable (SURGE), un fonds fiduciaire multi-donateurs administré par la Banque Mondiale et soutenu par le Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO). 76 REVUE DE L’URBANISATION DE MADAGASCAR Wichtiger HINWEIS ! Innerhalb der Schutzzone (hellblauer Rahmen) darf kein anderes Element platziert werden! Ebenso darf der Abstand zu Format- resp. Papierrand die Schutzzone nicht verletzen! Hellblauen Rahmen der Schutzzone nie drucken! Siehe auch Handbuch „Corporate Design der Schweizerischen Bundesverwaltung“ Kapitel „Grundlagen“, 1.5 / Schutzzone www. cdbund.admin.ch