67409 Naviguer dans des eaux troubles Banque mondiale © 2011 The International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank 1818 H Street NW Washington, DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Site web : www.worldbank.org Courriel : feedback@worldbank.org Tous droits réservés. 1 2 3 4 13 12 11 10 Le présent rapport a été établi par les services du Groupe de la Banque mondiale. Les constatations, in- terprétations et conclusions qui y sont présentées ne reflètent pas nécessairement les vues des Adminis- trateurs de la Banque mondiale ou des pays qu’ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans cette étude. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent rapport n’impliquent de la part de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un quelconque territoire et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accep- te ces frontières. Droits et licences Le contenu du présent rapport fait l’objet d’un dépôt légal. La publication ou la transmission d’une par- tie ou de l’intégralité de cet ouvrage peut constituer une violation de la législation applicable. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses études et, normalement, accorde sans délai l’autorisation d’en reproduire des passages. 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Soutenue par la r elance des Les flux de capitaux à destination de certains flux financiers intérieurs et internationaux et par pays à revenu intermédiaire ont mis une les prix élevés des matières premières, la pression à la hausse anormale et majorité de la capacité excédentaire dans les potentiellement dommageable sur les devises. pays en développement attribuable à la crise a La plupart de ces flux sont de courte durée, été réabsorbée et les pays en développement ont volatiles et parfois de nature spéculative. Laissés retrouvé des taux de croissance globalement sans surveillance, de tels flux peuvent donner similaires à ceux observés avant la crise. lieu à des appréciations et des dépréciations En revanche, la reprise dans bon nombre de réelles abruptes qui ne correspondent pas aux pays à revenu élevé (et dans plusieurs pays en fondamentaux sous-jacents et qui peuvent causer développement d’Europe et d’Asie centrale) des dommages permanents aux économies. Les n’a pas été suffisante pour déboucher sur le flux qui ont le plus progressé sont ceux à plein emploi et des excédents de capacité. Les destination des titres à court terme, des actions et perspectives dans ces pays, dont beaucoup ont des obligations, notamment des obligations été au centre du phénomène de boom- d’entreprises. Les prêts bancaires à long terme effondrement sur le plan financier, continuent à ont également enregistré une importante hausse être entravées par la restructuration du secteur en termes de pourcentage, mais à partir d’une bancaire, le fort endettement des consommateurs très petite base. Les investissements étrangers et un recalibrage de certains secteurs directs (IED) ont enregistré une hausse économiques qui avaient pris une envergure relativement modeste de 16 % par rapport à leurs démesurée durant la période de boom. baisses ultérieures. La vigoureuse reprise observées dans les pays En 2010, les pays à faible revenu ont en développement est d’autant plus enregistré un recul modéré de leurs flux de remarquable qu’elle reflète principalement capitaux en 2009 et une petite progression en une expansion de leurs marchés intérieurs. 2010, traduisant en partie leur dépendance Les pays en développement ne sont pas d’IED relativement stables. Bon nombr e de seulement les moteurs du redressement. Ils sont pays à faible revenu ont toutefois bénéficié d’une de plus en plus une source de stabilité, alors que augmentation des envois de fonds, d’une reprise nombre de menaces pesant sur la croissance du tourisme et d’une hausse des prix des mondiale ont leurs origines dans les pays à matières premières. Les flux Sud-Sud sont de revenu élevé, traduisant les déséquilibres non plus en plus importants pour les pays à faible encore maîtrisés créés par la période de boom. revenu. Des taux d’intérêt très faibles mis en œuvre La croissance mondiale devrait ralentir par des politiques de relance dans les pays à quelque peu en 2011, avant de reprendre en revenu élevé ainsi que de meilleures 2012 (tableau 1). Le pr oduit intér ieur br ut perspectives de croissance dans les pays en (PIB) réel devrait croître de 3,9 % en 2010, une développement ont permis une solide reprise fois de plus grâce à une solide demande des flux de capitaux, principalement à intérieure dans les pays en développement. Les destination des pays à revenu intermédiaire. restructurations et les compressions dans les Dans l’ensemble, les flux de capitaux privés nets secteurs bancaires et du bâtiment, ainsi que la à destination des pays en développement se sont consolidation nécessaire des budgets des pays et accrus de 44 % en 2010, mais sont demeurés des ménages, continueront de freiner la inférieurs à leurs niveaux record de 2007. Pour la croissance dans bon nombre d’économies à majorité des pays, cette augmentation des flux a revenu élevé et en développement d’Europe et Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 d’Asie centrale. Parallèlement, on s’attend à ce Les risques à plus long terme sont axés sur la que la croissance ralentisse également dans possibilité que les économies les plus touchées d’autres pays en développement en raison de par la crise n’arrivent pas à faire la transition contraintes de capacité émergentes. Dans entre la gestion à court terme de la crise et des l’ensemble, le PIB devrait afficher une mesures qui ciblent les problèmes structurels croissance de 3,3 % en 2011, avant de voir son sous-jacents (et difficiles à résoudre) qui ont rythme s’accélérer pour se situer à 3,6 % en contribué à cette crise. Ces mesur es 2012 alors que le ralentissement des activités comprennent : attribuables aux restructurations dans les pays à  mettre en place des plans crédibles pour revenu élevé devrait commencer à s’atténuer restaurer la viabilité fiscale ; quelque peu.  mettre davantage l’accent sur des mesures Une solide croissance de la demande dans les fiscales qui facilitent la réembauche de pays en développement continuera à soutenir travailleurs déplacés et, dans bon nombre de l’économie mondiale. La demande intér ieur e pays, sur des programmes visant à améliorer des pays en développement joue un rôle essentiel la compétitivité à long terme ; dans la reprise puisqu’elle représente 46 % de la croissance mondiale de 2010. Le PIB des pays à  finaliser la re-réglementation du secteur faible revenu et à revenu intermédiaire a financier ; progressé de 7 % en 2010 (5,2 % en excluant  opter pour des politiques qui permettent aux l’Inde et la Chine) et devrait afficher une taux de change de se réaligner graduellement croissance de 6,0 % en 2011 et 6,1 % en 2012. sur les fondamentaux connexes ; et Ainsi, la croissance du PIB dans ces pays  réduire la volatilité des principales devises continuera de surpasser celle des pays à revenu en réserve pour maintenir leur crédibilité en élevé (2,8 % en 2010 et 2,4 % et 2,7 % prévus en 2011 et 2012). tant que refuge de valeurs et facilitateurs du commerce. De graves tensions et lacunes persistent au sein de l’économie mondiale, ce qui pourrait à Le reste de ce rapport est organisé comme suit. court terme faire échouer la reprise de La prochaine section traite des récents diverses manières. Ces possibilités développements dans les domaines de la comprennent : production, du commerce et des marchés  une escalade des préoccupations concernant financiers à l’échelle internationale et présente les prévisions mises à jour de la Banque la viabilité de la dette en Europe ; mondiale pour l’économie mondiale et les pays  la poursuite de très bas taux d’intérêt dans en développement. Cette section est suivie par les pays à revenu élevé pourrait une fois de une discussion sur les défis à court et à long plus entraîner des flux massifs et volatiles en termes auxquels est confrontée l’économie direction des pays en développement mondiale. Cette discussion est à son tour suivie pouvant contribuer à des mouvements d’une courte section de conclusions. déstabilisateurs des taux de change, des prix des matières premières et des prix des actifs ; Développements économiques  même si les prix réels des denrées récents et perspectives économiques alimentaires dans les pays en développement n’ont pas augmenté autant que les prix L’économie mondiale est en train de passer exprimés en dollars américains, ils ont connu d’une phase de rebond rapide de la reprise à une une forte hausse dans certains pays pauvres ; phase de croissance plus lente, mais durable. À si les prix internationaux continuent à l’avenir, la reprise sera caractérisée par des taux augmenter, les problèmes de capacité de croissance s’approchant de leur plein financière et les impacts sur la pauvreté potentiel au sein des pays qui ont été le moins pourraient s’intensifier. directement touchés par les excès du boom qui a précédé la crise. 2 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Tableau 1. Sommaire des perspectives mondiales (variation en pourcentage par rapport à l'année précédente, sauf pour les taux d'intérêt et le prix du pétrole) 2008 2009 2010e 2011f 2012f 2008 2009 2010 2011 2012 Situation mondiale Volume du commerce mondial (GNFS) 2.7 -11.0 15.7 8.3 9.6 Prix à la consommation a,b Pays du G-7 3.1 -0.2 1.3 1.1 1.6 États-Unis 3.8 -0.4 1.9 1.5 2.0 Prix des produits de base (en dollars) Produits de base non énergétiques 21.0 -21.6 26.6 -0.1 -4.3 Prix du pétrole (USD/baril) c 97.0 61.8 79.0 85.0 80.4 Prix du pétrole (variation en pourcentage) 36.4 -36.3 28.0 7.6 -5.4 d Valeur unitaire des exportations de produits manufacturés 6.7 -4.2 0.7 -2.9 -3.0 Taux d’intérêt $, à 6 mois (%) 3.2 1.2 0.5 0.5 0.9 €, à 6 mois (%) 4.8 1.5 1.0 0.8 1.1 Apports ne ts de ca pita ux inte ra tiona ux a ux pa ys e n dé ve loppe me nt (% du PIB) Apports nets publics et privés 4.5 3.7 4.4 Apports nets privés (dette+capitaux) 4.4 3.2 4.0 4.0 3.8 Asie de l’Est et Pacifique 3.3 3.0 4.0 3.8 3.3 Europe et Asie centrale 7.5 2.2 3.6 4.3 4.4 Amérique latine et Caraïbes 4.1 3.8 4.5 4.4 4.1 Moyen-Orient et Afrique du Nord 2.4 2.7 2.4 2.8 2.6 Asie du Sud 3.6 4.3 4.0 3.6 3.9 Afrique subsaharienne 3.5 3.9 4.6 4.9 5.2 e Croissance réelle du PIB Monde 1.5 -2.2 3.9 3.3 3.6 f Élément du mémorandum : Monde (pondérations PPA) 2.6 -0.8 4.8 4.1 4.4 Pa ys à re ve nu é le vé 0.2 -3.4 2.8 2.4 2.7 Pays de l’OCDE 0.1 -3.5 2.7 2.3 2.6 Zone euro 0.3 -4.1 1.7 1.4 2.0 Japon -1.2 -6.3 4.4 1.8 2.0 États-Unis 0.0 -2.6 2.8 2.8 2.9 Pays non membres de l’OCDE 2.5 -1.8 6.7 4.4 4.8 Pa ys e n dé ve loppe me nt 5.7 2.0 7.0 6.0 6.1 Asie de l’Est et Pacifique 8.5 7.4 9.3 8.0 7.8 Chine 9.6 9.1 10.0 8.7 8.4 Indonesie 6.0 4.5 5.9 6.2 6.5 Thaïlande 2.5 -2.3 7.5 3.2 4.2 Europe et Asie centrale 3.9 -6.6 4.7 4.0 4.2 Russie 5.2 -7.9 3.8 4.2 4.0 Turquie 0.7 -4.7 8.1 4.1 4.3 Roumanie 7.1 -7.1 -1.9 1.5 4.4 Amérique latine et Caraïbes 4.0 -2.2 5.7 4.0 4.0 Bresil 5.1 -0.2 7.6 4.4 4.3 Mexique 1.5 -6.5 5.2 3.6 3.8 Argentina 6.8 0.9 8.0 4.7 4.5 Moyen-Orient et Afrique du Nord 4.2 3.1 3.3 4.3 4.4 Égypte g 7.2 4.7 5.1 5.5 6.0 Iran g 2.3 1.4 1.5 3.0 3.0 Algérie 2.4 2.4 2.4 4.1 4.1 Asie du Sud 4.8 7.0 8.7 7.7 8.1 Inde g, h 5.1 7.7 9.5 8.4 8.7 Pakistan g 1.6 3.6 4.4 2.6 3.8 Bangladesh g 6.2 5.7 5.8 6.1 6.3 Afrique subsaharienne 5.2 1.7 4.7 5.3 5.5 Afrique du Sud 3.7 -1.8 2.7 3.5 4.1 Nigéria 6.0 5.6 7.6 7.1 6.2 Kenya 1.6 2.6 5.0 5.2 5.5 Éléments du mémorandum Pays en développement À l’exclusion des pays en transition 5.8 3.2 7.5 6.3 6.3 À l’exclusion de la Chine et de l’Inde 4.2 -1.8 5.2 4.3 4.5 Source : Banque mondiale. Note : PPA = parité de pouvoir d’achat ; e = estimation ; f = prévision. 2009 2010e 2011f 2012f a. Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni. b. En monnaies nationales, taux agrégés au moyen des coefficients de Égypte 5.9 4.9 5.3 5.7 pondération du PIB en 2005. Iran 2.1 1.7 2.3 3.0 c. Moyenne simple des prix du Dubaï, du Brent et du W est Texas Inde 5.7 9.2 8.5 8.7 Intermediate. Pakistan 2.6 2.8 3.5 3.2 d. Indice de la valeur unitaire des exportations de produits manufacturés Bangladesh 6.0 5.8 5.9 6.2 des principales économies, exprimées en dollars. e. Taux de croissance globaux évalués sur la base des pondérations du PIB en dollars constants de 2005. f. Évaluée sur la base des parités de pouvoir d’achat de 2005. g. Conformément à la pratique en vigueur dans ces pays, les données fournies sur l’Égypte, l’Iran, l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh se rapportent à l’année budgétaire ; en termes de données pour l’année civile, la croissance du PIB pour ces pays s’établit comme indiqué dans le tableau figurant à droite. h. PIB réel aux prix du marché. Les taux de croissance calculés avec le PIB réel au coût des facteurs, habituellement publiés en Inde, ont tendance à être plus élevés et sont, pour les années 2009-2010 : 7,7 ; 8,7 ; 9,0 et 8,5 %. Pour plus de détails, se reporter au tableau B5.2 dans l’annexe régionale. 3 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 1 La production industrielle et les volumes d’échanges commerciaux ont retrouvé leurs niveaux d’avant la crise Source: World Bank. Quant aux pays qui ont été plus directement production n’a que modestement diminué, tandis touchés, notamment un bon nombre d’économies qu’elle a été plus durement touchée en Amérique à revenu élevé et de pays en développement latine et dans les Caraïbes. Les pays en d’Europe et d’Asie centrale, l’activité mondiale développement d’Europe et d’Asie centrale, où continuera d’être freinée par les restructurations bon nombre d’économies étaient en surchauffe nécessaires pour remédier aux excès du boom. au cours du boom, ont été les plus touchés par la Par conséquent, le taux de chômage ne devrait crise, avec une baisse de la production ayant diminuer que lentement. atteint 20 % au pire de la crise. Reprise de l’activité industrielle La phase de rebond de la reprise a également été La phase de rebond de la reprise s’est achevée très inégale et ce sont les pays et régions qui vers la mi-2010 lorsqu’à l’échelle mondiale les avaient été le moins concernés par les excès du taux annualisés de production industrielle et le boom qui ont le plus rapidement retrouvé leur commerce ont retrouvé leurs niveaux d’activités rythme de croissance d’avant la crise. Par d’avant la crise (dont le début est daté ici au conséquent, en date d’octobre 2010, dans bon mois d’août 2008, soit le mois précédant nombre de pays en développement, la production l’effondrement de Lehman Brothers et le début industrielle avait dépassé son niveau d’avant la de la phase aiguë de la crise1). Presque au même crise (août 2008) d’au moins 10 % ou plus (c’est moment, le rythme de l’expansion a ralenti le cas par exemple en Chine, en Inde, au Nigeria abruptement, tandis que la production et au Sri Lanka), tandis que de nombreux autres industrielle et les exportations mondiales ont vu pays avaient renoué avec leur niveau d’avant la leur taux de croissance annualisé sur 3 mois crise. Toutefois, l’activité industrielle d’autres passer de plus de 10 % et 20 % respectivement pays, notamment un bon nombre des pays à au début de 2010 à près de zéro en septembre et revenu élevé et des économies en développement n’ont commencé à reprendre de la vigueur qu’en d’Europe et d’Asie centrale, demeure 5 % ou octobre (figure 1). plus en-dessous de son niveau d’août 2008. Chaque région en développement a réagi Des estimations simplifiées du potentiel de différemment à la crise. La production production de l’ensemble de l’économie industrielle en Asie du Sud et de l’Est n’a pour suggèrent qu’en fonction de la performance ainsi dire pas diminué, mais elle y a ralenti bien pendant la période ayant précédé la forte en-deçà de son niveau d’avant la crise, de 10,5 % croissance (voir encadré 1 et Annexe pour plus en Asie de l’Est et de 8,6 % en Asie du Sud. de détails), la majorité des pays en Dans les régions du Moyen-Orient - Afrique du développement ont renoué avec leur pleine Nord et de l’Afrique subsaharienne, la capacité ou sont sur le point de le faire, tandis 4 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 2 Dans la plupart des pays en développement, la production a renoué avec son potentiel sous -jacent, tandis que les écarts continuent d’être importants dans certaines des économies à revenu élevé et en développement d’Europe et d’Asie centrale (% d’écart entre le PIB actuel et potentiel en 2010 ) Source : Banque mondiale. qu’un certain nombre de pays à revenu élevé et dans l’ensemble, l’activité économique des pays d’économies en développement d’Europe et à revenu élevé soit demeurée relativement d’Asie centrale sont encore confrontés à une déprimée, en octobre 2010 les volumes importante capacité excédentaire (figure 2). d’exportations de ces pays avaient repris 98 % de leurs niveaux d’août 2008 (en hausse par Reprise du commerce également rapport aux 8,3 % en-dessous de ces niveaux enregistrés au début de l’année). En novembre, La reprise de l’activité industrielle s’est reflétée les exportations des pays en développement sur le volume de biens échangés, qui a lui aussi étaient en hausse de 16 % par rapport à leurs renoué avec son niveau d’avant la crise vers la niveaux d’avant la crise. mi-2010 grâce à une hausse de la demande en importations attribuable à près de 50 % aux pays Même si ce redressement par rapport aux en développement à croissance rapide. Bien que, niveaux d’avant la crise est encourageant, les volumes commerciaux demeurent bien en- Figure 3 Le commerce n’a pas encore retrouvé sa tend- dessous de leurs pics d’avant la crise et du ance d’avant la crise niveau qu’on aurait pu en attendre si le commerce avait continué à prendre de l’expansion au même rythme qu’avant la crise. En effet, les volumes d’exportations des pays à revenu élevé sont au même niveau qu’au début de 2007 (ce qui signifie près de 3 ans sans croissance) et encore 10 % en-dessous de leur pic d’avant la crise d’avril 2008. Comparativement à leur tendance d’avant le boom, les exportations des pays à revenu élevé sont 19 % en-dessous de ce qui aurait pu être attendu et celles des pays en développement sont de 7 % inférieures (figure 3). À l’opposé, les Source : Banque mondiale. 5 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Encadré 1. Estimer l’ampleur du ralentissement économique Bien que retrouver les niveaux d’activité et de commerce d’avant la crise soit une étape importante, l’amplitude du ra len- tissement économique d’un pays dépend tant de la diminution de la production que de son taux de croissance sous -jacent. Dans les économies à croissance rapide comme la Chine, où la production industrielle annuelle moyenne a été de 14 % par an au cours des 5 premières années de 2000, revenir uniquement au niveau d’activité d’août 2008 représenterait un manque à gagner d’activité de près de 20 % par rapport à ce qui aurait pu être escompté en l’absence de la crise. Les estimations de production potentielle tentent de tenir compte de la croissance perdue pendant la crise et sont basées sur l’activité de l’économie dans son ensemble et non pas uniquement du secteur industriel (voir Annexe pour plus de détails). De telles estima- tions confirment que l’écart entre les niveaux actuels de demande et le potentiel de production de la plupart des économies a en grande partie disparu ou est sur le point de disparaître (figure B1.1). Ainsi, même si les estimations chiffrent cet écart à plus de 2 % du PIB dans les pays à revenu élevé, elles le situent à moins de 1 % du PIB dans toutes les régions en développement à l’exception de l’Europe et de l’Asie centrale. Or, même au sein de cette région, la capacité excédentaire se limite à 6 pays (Bulgarie, Ka- zakhstan, Lituanie, Roumanie, Russie et Ukraine). Ailleurs dans la région, les écarts de production se situent à près de zéro. De même, les écarts de production relativement importants dans les pays à revenu élevé sont concentrés dans les pays qui ont été le plus touchés par les excès du boom, y compris les économies en transition telles que la Hongrie et la République tchèque. Les taux de chômage en Estonie, en Grèce, en Irlande, en Lituanie, en Ukraine et aux États -Unis étaient supérieurs à 8 % à la fin de 2010, soit un niveau trois fois plus élevé qu’avant la crise dans certain cas. Figure B1.1 La capacité excédentaire est concentrée dans les économies à revenu élevé et en développement d’Europe et d’Asie centrale Source : Banque mondiale.. importations des pays à revenu élevé sont inférieurs de exportations chuter de 20 % ou plus, réduisant ainsi les 14 % à leur tendance à long terme, alors que les recettes de ces pays. Cette baisse de revenus importations des pays à faible revenu sont supérieurs de d’exportations a en grande partie été contrebalancée par près de 7 % à leur tendance à long terme. une baisse des coûts des importations. Par conséquent, l’évolution des termes de l’échange depuis 2008 a, en En dépit d’une reprise du volume des exportations, une règle générale, été positive pour la plupart des pays en forte baisse des prix des matières premières (le prix du développement non exportateurs de pétrole, en pétrole était en baisse de 33 % par rapport à août 2008) a particulier ceux à faible revenu (figure 4). fait en sorte que les revenus des exportations des pays en développement exprimés en dollars américains sont Forte hausse des flux internationaux de capitaux demeurés entre un tiers et un quart moins élevés qu’avant la crise. Dans l’ensemble, 29 % des pays en La reprise des activités de l’économie réelle a été développement ont vu les revenus tirés de leurs soutenue par une reprise internationale des marchés de 6 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 4 La baisse des prix de l’énergie s’est traduite par regagné la plus grande partie de la valeur qu’ils une amélioration des gains des termes de l’échange dans avaient perdue au cours de la phase aiguë de la la plupart des pays à faible revenu crise, bien qu’ils soient encore de 25,2 % et Impacts sur les termes de l’échange (2010 contre 2008), % du PIB 16,3 % au-dessous de leurs pics précédents. La Kyrgyz Rep. Ghana plus importante hausse a été celle des flux vers Mali Tanzania Zimbabwe les dettes à court terme (dettes ayant une Zambia Malawi échéance initiale d’un an ou moins). Ces flux ont Uganda Benin Ethiopia tendance à être principalement liés au commerce Togo Burkina Faso Eritrea dans les pays en développement et ont fait un Kenya Burundi bond pour atteindre 86 milliards de dollars en Cambodia Guinea Haiti 2010, contre 6,4 milliards en 2009. Nepal Mauritania Madagascar Rwanda Niger Les flux de liquidités disponibles pour les Sierra Leone Comoros marchés d’actions et les émissions d’obligations Bangladesh Lao PDR Centl Afr Rep. des pays en développement ont augmenté de D.R. Congo Mozambique Gambia plus de 60 % entre 2009 et 2010, atteignant ainsi Chad Guinea-Bissau près de trois fois le niveau enregistré en 2008) -15 -10 -5 0 5 10 15 20 (figure 5). Les entreprises privées ont été particulièrement actives, tirant parti de la Source : Banque mondiale. recherche de rendement par les investisseurs afin de compenser de faibles flux bancaires (en baisse capitaux attribuable en partie aux politiques de 36 % par rapport à 2009). De telles monétaires lâches pratiquées par les pays à entreprises représentent 50 % de toutes les revenu élevé, assorties de taux d’intérêt bas, qui obligations émises dans les pays en ont rendu les actions et les obligations à développement, soit beaucoup plus que leur part rendement élevé plus attrayantes à l’échelle de 40 % en 2008-2009. mondiale. Ainsi, malgré un secteur bancaire encore faible et peu d’améliorations du côté des La reprise des IED a été plus timide, avec une prêts en général (les prêts nets ont augmenté de hausse estimée à 16 % des flux nets à destination manière importante en termes de pourcentage, des pays en développement pour un total de 410 mais demeurent faibles), les marchés boursiers milliards de dollars, après avoir chuté de 40 % des pays développés et en développement ont en 2009. Parmi les régions en développement, l’Europe et l’Asie centrale est celle qui a Figure 5 Les flux de capitaux bruts excluant ceux des enregistré la plus importante baisse cumulative banques à destination des pays en développement ont grimpé en flèche en 2010 Figure 6 Bien qu’ils soient en hausse à l’échelle mond- en milliards de dollars iale, les IED ont chuté davantage en pourcentage du PIB 180 dans trois des six régions en développement Banque 160 Fonds propres Les entrées d’IED en pourcentage du PIB (pourcentage) Obligations 6 140 120 5 100 2008 2009 2010 80 4 60 40 3 20 2 0 2007-T1 2007-T3 2008-T1 2008-T3 2009-T1 2009-T3 2010-T1 2010-T3 1 Source : Banque mondiale, au moyen des données de Dea- logic. 0 Asie de l’Est et Amérique latine Afrique Europe et Asie Moyen-Orient Asie du Sud Remarque : Les données font référence aux flux bruts de Pacifique et Caraïbes subsaharienne centrale et Afrique du Nord nouvelles émissions d’actions et d’obligations et d’engage- ments de prêts du consortium bancaire. Source : Banque mondiale. 7 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Encadré 2. L’Afrique subsaharienne est une destination de plus en plus attrayante pour les flux internationaux de capitaux Outre l’Afrique du Sud, les flux de capitaux privés étrangers à destination de l’Afrique subsaharienne proviennent presque exclusivement des investissements étrangers directs (IED). Bien que de tels flux représentent jusqu’à 20 % de la formation du capital brut total de la région, les entrées d’IED ont depuis des années presque exclusive- ment ciblé le secteur extractif. En effet, les prix élevés des matières premières des dernières années ont favorisé d’importantes entrées de capitaux dans bon nombre de pays africains riches en ressources naturelles et ont aidé à maintenir ces flux pendant la crise. Figure B2.1 Le climat des investissements s’est amélioré Toutefois, un certain nombre de pays d’Afrique subsa- dans les pays d’Afrique harienne semblent mieux positionnés pour recevoir da- Moyenne des pays à revenu intermédiaire (hors Afrique) vantage de flux de capitaux internationaux au cours du 50 cycle actuel. Le climat d’investissement s’améliore dans Nigeria la plupart des pays de cette région (figure B2.1) ; et bon 40 Lesotho Ghana nombre de ces pays ont amélioré leurs politiques ma- Moyenne pour 2007-2008 Angola Kenya croéconomiques et la viabilité de leur endettement 30 (Radelet 2010). Par conséquent, les teneurs de marché affirment de plus en plus qu’un certain nombre de pays 20 Non montré : d’Afrique sont sur le point de connaître un décollage Afrique du Sud (49,67) Botswana (55,67) économique (McKinsey 2010 ; Young 2009 ; et Pin- 10 Maurice (54,56) kovsiy et Xala-i-Martin 2009). En fait, pour les investis- 0 seurs internationaux, plusieurs pays de la région repré- 0 10 20 30 40 50 sentent des marchés à croissance rapide au potentiel Moyenne pour 1998 à 2003 relativement inexploité (le PIB de la région devrait Source : Classement des institutions de placement par pays. croître de 5 % par an entre 2010 et 2012 selon des pro- jections). Par conséquent, les multinationales reconnaissent de plus en plus le potentiel de l’Afrique et se montrent prêtes à pénétrer ce marché local pour avoir l’occasion de desservir l’économie locale. La région attire des IED dans de nouveaux secteurs de services (télécommunications, services bancaires). À titre d’exemple, Walmart a fait une offre d’achat de 13 fois le montant des bénéfices avant impôts de l’entreprise sud -africaine MassMart (290 maga- sins dans 13 pays d’Afrique) afin de s’assurer d’avoir un pied sur le continent. L’Afrique devient également une destination de plus en plus attrayante pour les flux des portefeuilles de placement. Des pays tels que l’Éthiopie, le Ghana, le Nigéria et le Rwanda sont identifiés par un certain nombre de gestionnaires de fonds comme des destina- tions possibles pour des fonds de placement axés sur l’Afrique. Des liens commerciaux et d’investissements plus solides avec d’autres pays en développement ont également joué un rôle important. Bien qu’une partie des flux Sud -Sud soient intra-régionaux et proviennent de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Kenya, les investissements interrégionaux en provenance de la Chine, du Brésil, de l’Inde et de la Malaisie ont fortement augmenté ces dernières années. La récente acquisition de l’entreprise de télécom- munications Zain Africa par l’entreprise indienne Indian Bharti, pour 10,7 milliards de dollars, constitue la plus importante transaction de fusion Sud -Sud de l’histoire. Le potentiel et les promesses d’avenir de l’Afrique sont sans équivoque. Il n’est cependant pas garanti que ce suc- cès va durer. La qualité de la croissance et la stabilité politique continuent d’être des sources de préoccupations. La matérialisation des promesses de l’Afrique dépendra de la poursuite des réformes politiques et du développement institutionnel qui ont soutenu les récentes améliorations de la performance économique, en s’appuyant sur les bases qui avaient été jetées. De plus, même si le potentiel de ce continent est réalisé, la capacité d’absorption de ces pays sera décisive pour déterminer dans quelle mesure ils pourront tirer parti d’un meilleur accès aux flux in- ternationaux de capitaux. En raison de leur manque d’expérience dans la gestion d’importants flux de capitaux, d’entrées d’IED en tant que part du PIB régional particulier en provenance de l’Asie. Selon des (figure 6). estimations, les flux d’IED en provenance des pays en développement ont augmenté pour se Un facteur important de la reprise des IED est chiffrer environ à 210 milliards de dollars (1,1 % une augmentation des IED Sud-Sud, en de leur PIB), dépassant ainsi leur niveau record 8 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 7 Les flux de capitaux vers les pays à faible revenu sont dominés par les IED et, par conséquent, sont plus sta- bles que dans les pays à revenu intermédiaire Pourcentage du PIB 16 Dettes à court terme 14 Banque 12 10 Obligations 8 Portefeuille d’actions 6 IED 4 2 0 -2 -4 06-07 2009 06-07 2009 06-07 2009 06-07 2009 9 principaux Europe et Asie Autres pays à Pays à faible centrale (hors revenu revenu Turquie) intermédiaire Sourcev: Banque mondiale. Remarque : Les 9 plus importantes économies en développement sont le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique, l’Afrique du Sud, la Thaïlande, et la Turquie de 207 milliards de dollars atteint en 2008. Plus Étant donné ces tendances, l’augmentation des de 60 % de ces flux provenaient du Brésil, de flux de capitaux exprimés en pourcentage du PIB Russie, d’Inde et de Chine et la majorité d’entre a été inégale entre les régions. Les flux globaux eux (60 %) ont été à destination d’autres pays en ont augmenté dans toutes les régions sauf en Asie développement, principalement sous la forme de du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord nouveaux investissements. En revanche, les IED (voir encadré 2 au sujet des perspectives d’IED Sud-Nord ont principalement eu lieu sous la pour l’Afrique subsaharienne). forme de fusions et acquisitions. En regardant 2010 dans son ensemble et les flux Étant donné que la hausse des flux de capitaux de capitaux en termes nets (flux nets moins internationaux a principalement concerné les remboursements), les flux de capitaux privés dettes à court terme, les actions et les obligations envoyés vers les pays en développement ont (principalement les obligations d’entreprises), .les connu une reprise estimée à 44 % pour se chiffrer apports ont été principalement dirigés vers des à 753 milliards de dollars, soit 4 % du PIB pays à revenu intermédiaire. Exprimés en (tableau 2). pourcentage du PIB du pays bénéficiaire, les flux de capitaux ont augmenté de manière significative La reprise des envois de fonds, du tourisme et dans les 9 plus importantes économies en des prix des matières premières a constitué un développement (figure 7). Toutefois, même pour facteur positif pour les pays à faible revenu ces pays, les flux en capitaux exprimés en pourcentage de leur PIB ont été inférieurs à ceux Bien que les pays à faible revenu n’aient pas de la période d’avant la crise (2006-2007). bénéficié du rebond des flux de capitaux autant que les pays à revenu intermédiaire, leur reprise Les pays à faible revenu ont enregistré des baisses en 2010 a été soutenue par une modeste hausse relativement faibles de leurs flux de capitaux dans des envois de fonds, des recettes touristiques et l’ensemble au cours de la crise et des hausses des prix des matières premières. relativement faibles au cours de la reprise, étant donné qu’ils reçoivent peu de capitaux sous la Les envois de fonds constituent une très forme d’obligations ou d’actions. En effet, les importante source de revenus pour un certain flux vers les marchés d’actions se situaient à près nombre de pays pauvres en développement et de zéro dans la moitié des 128 pays en représentent plus de 20 % du PIB de plusieurs développement pour lesquels des données sont d’entre eux (figure 8). Dans l’ensemble, la valeur disponibles, et plus des deux tiers de ces pays en dollars des envois de fonds aux personnes n’ont jamais eu accès au marché obligataire vivant dans des pays en développement a international augmenté de 6 % en 2010 selon des estimations, 9 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Tableau 2 Les flux de capitaux internationaux à destination des pays en développement reprennent, surpassant même leurs niveaux de 2008 Milliards de dollars Source : Bamk mondiale. e = estimation. p = prevision. a/ Combinaison des erreurs et omissions et de l’acquisition nette d’avoirs étrangers (IDE compris) par les pays en développement. 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011p 2012p Balance des comptes courants 126.6 185.0 322.8 448.9 476.7 434.6 279.6 298.2 272.5 265.9 % du PIB 1.9 2.3 3.4 4.0 3.4 2.6 1.7 1.6 1.3 1.1 Flux financiers: Entrées nettes privées et officielles 262.3 342.2 464.9 610.3 1110.4 743.8 597.9 825.9 Entrées nettes privées (actions + dettes) 274.3 366.3 528.9 679.9 1110.4 716.0 521.5 753.2 838.6 874.5 Entrées nettes d’actions 178.8 243.6 341.1 451.0 643.2 533.9 462.2 563.0 631.1 724.2 ..Entrées nettes d’IED 152.5 206.7 273.6 343.3 508.1 587.1 354.1 409.6 486.0 589.9 ..Entrées nettes de portefeuilles d’actions 26.3 36.9 67.5 107.7 135.1 -53.2 108.2 153.4 145.1 134.3 Entrées nettes de dettes 83.6 98.6 123.8 159.3 467.2 209.9 135.6 262.9 ..Créanciers officiels -11.9 -24.1 -64.0 -69.6 0.0 27.8 76.4 72.4 ....Banque mondiale -2.5 2.4 2.7 -0.2 5.2 7.3 17.7 19.3 ....FMI 2.4 -14.7 -40.2 -26.7 -5.1 10.0 26.5 16.3 ....Autres institutions officielles -11.8 -11.8 -26.6 -42.6 0.0 10.6 32.2 36.8 ..Créanciers privés 95.5 122.7 187.8 228.9 467.2 182.1 59.2 190.5 207.5 150.3 ....Flux nets à moyen-long terme dans les dettes 38.3 69.8 113.3 145.0 283.0 196.1 52.8 104.1 ......Obligations 23.1 34.3 48.3 31.7 88.2 24.1 51.1 66.5 ......Banques 19.5 39.7 70.3 117.9 198.5 176.8 3.2 37.6 ......Autres flux privés -4.4 -4.1 -5.3 -4.7 -3.7 -4.8 -1.6 ....Flux nets de dettes à court terme 57.2 52.9 74.5 83.9 184.2 -14.0 6.4 86.4 Facteur d’équilibre /a -103.5 -127.3 -372.9 -411.3 -495.5 -700.2 -250.2 -649.0 Variation des réserves (un chiffre négatif = augmentation) -285.5 -399.9 -414.8 -647.9 -1091.7 -478.2 -627.3 -475.1 Éléments de mémorandum Entrées nettes d’IED 23.6 46.1 61.6 130.5 148.7 207.5 153.9 210.0 250.0 275.0 Envois de fonds des travailleurs 137.4 159.3 192.1 226.7 278.0 325.0 307.1 325.0 346.0 374.0 % du PIB 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011f 2012f Entrées nettes privées et officielles 3.88 4.26 4.88 5.42 8.03 4.52 3.72 4.40 Entrées nettes privées (actions + dettes) 4.05 4.56 5.56 6.04 8.03 4.35 3.24 4.01 4.00 3.77 Entrées nettes d’actions 2.64 3.03 3.58 4.01 4.65 3.24 2.73 3.00 3.01 3.12 ..Entrées nettes d’IED 2.25 2.57 2.87 3.05 3.67 3.57 2.09 2.18 2.32 2.54 ..Entrées nettes de portefeuilles d’actions 0.39 0.46 0.71 0.96 0.98 -0.32 0.64 0.82 0.69 0.58 ..Créanciers privés 1.41 1.53 1.97 2.03 3.38 1.11 0.35 1.01 0.99 0.65 après avoir chuté de 5,4 % en 2009 (Banque Le tourisme est également une importante source mondiale, 2010b). Toutefois, la dépréciation du de revenus pour certains pays en développement dollar américain face à un bon nombre de et représente même 10 % ou plus du PIB de 13 devises de pays en développement a réduit la pays. Pour ces économies, une augmentation mesure dans laquelle les revenus des personnes estimée à 7,6 % des arrivées de touristes en 2010 pauvres ont augmenté. Au niveau global, la a plus que compensé la baisse de 1,4 % qui avait valeur en devises locales réelles des envois des été enregistrée en 2009 (Organisation fonds aurait diminué de 3,9 % en 2010, selon des internationale du tourisme, 2010). Le Moyen- estimations, alors que les pertes essuyées par les Orient, l’Asie de l’Est et l’Asie du Sud ont économies dont la devise s’est appréciée contre enregistré les plus importantes hausses le dollar ont annulé les gains de celles dont la d’arrivées de touristes, avec des gains estimés de devise était arrimée ou s’est dépréciée face au 13 %, 7,6 % et 14 % respectivement. Le dollar. tourisme intra-régional a joué un rôle important au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 10 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 8 Une augmentation du tourisme et des envois de fonds a stimulé les revenus dans un bon nombre de pays à fai- Recettes touristiques en 2007, % du PIB Envois de fonds en pourcentage du PIB 0 5 10 15 20 25 30 35 40 0 5 10 15 20 25 30 Seychelles Moldavie, Rép. Cap Vert Lesotho Vanuatu Liban Liban Népal Rép. kirghize Maurice Honduras Fidji Guyane Jamaïque Haïti Jordanie El Salvador Cambodge Jordanie Gambie Jamaïque Albanie Bangladesh Maroc Albanie Bulgarie Philippines Source : Banque mondiale, Organisation mondiale du tour- Source : Banque mondiale isme des Nations Unies La solide reprise des prix des métaux et demeurent faibles dans les pays à revenu élevé, minéraux et, dans une moindre mesure, des prix en partie en raison des restructurations en cours de l’énergie, a fait augmenter les recettes des dans certains secteurs. Aux États-Unis, par pays en développement riches en ressources exemple, à l’extérieur du secteur résidentiel, les naturelles et a permis aux économies de faire taux d’investissement sont presque de retour à face à leurs problèmes budgétaires. leurs niveaux normaux (encadré 3). Une pause de mi-année dans la reprise En effet, le ralentissement abrupt de la production industrielle et du commerce mondial L’engorgement grandissant de l’offre dans les semble traduire un surajustement de l’activité pays où la reprise était la plus avancée, et les plutôt qu’une baisse de la demande. La restructurations en cours dans les pays les plus croissance de la demande au troisième trimestre touchés par la crise financière, ont contribué à la pause de la croissance en milieu d’année. Au Figure 9 Croissance solide dans l’ensemble au troisième trimestre dernier trimestre 2010, cette pause a cédé la place à ce qui devrait être une croissance plus Taux de croissance du PIB au troisième trimestre, % annuel désaisonnalisé Chili lente conforme aux tendances à plus long terme. Inde* Chine* Suède Lettonie Ce ralentissement a reflété en partie la fin de Indonesie Japon l’augmentation facile de la capacité de Israël Pérou Royaume-Uni production précédemment non utilisée et du Mexique Corée du Sud cycle d’investissements (un mécanisme standard Allemagne Danemark sous-jacent à la reprise) dans la plupart des pays Afrique du Sud États-Unis Estonie en développement. Alors que l’activité a repris, France Portugal les investissements ont également vu leur rythme Canada Italie s’accélérer, en partie en raison de la nécessité de Espagne Taïwan, Chine Pays-Bas remplacer les équipements qui s’étaient Hong Kong (Chine) Thaïlande dépréciés et de l’amélioration des perspectives Slovaquie Lithuanie de croissance. À la fin du troisième trimestre de Philippines Malaisie Grèce 2010, les taux d’investissements globaux dans Russie Norvège les pays en développement et les pays à revenu Singapour élevé étaient presque revenus à leurs niveaux -15 -10 -5 0 5 10 15 normaux. Au niveau global, les investissements Source : Datastream. 11 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 de l’année (ce trimestre même au cours duquel raffermissement des données sur les ventes au les chiffres de la production semblent avoir détail et les indices des directeurs d’achats pour ralenti) a en fait été très solide dans les pays à les plus importantes économies du monde revenu élevé et dans la plupart des pays en indiquent une expansion de la production (figure développement publiant des données 10). Même si les récentes enquêtes sur les trimestrielles sur le PIB (figure 9). La croissance commandes destinées à l’exportation semblent négative a été concentrée dans les pays ayant moins optimistes que plus tôt dans l’année, elles subi les plus importantes consolidations demeurent très positives et le rythme des budgétaires ou qui sont particulièrement axés sur nouvelles commandes s’accélère. la production industrielle. Néanmoins, les taux de croissance dynamique La plupart des indicateurs simultanés et aux États-Unis et en Europe demeurent faibles et prospectifs du quatrième trimestre de 2010 certaines économies plus petites continuent de indiquent un raffermissement de l’activité souffrir de vastes restructurations d’après crise. économique. Par exemple, le rythme de la De plus, les turbulences renouvelées sur les croissance de la production industrielle en marchés de la dette souveraine européenne Chine, qui est descendu à près de zéro au cours pourraient faire faiblir les dépenses des deux mois précédant juin 2010, est remonté d’investissement, tandis que les plans pour à plus de 15,1 % en novembre 2010. D’autres réduire les postes budgétaires sont susceptibles pays BRIC montrent également des signes de nuire à la croissance, à moins que les d’accélération de leur activité. De même, le stratégies de réduction du déficit permettent une Encadré 3. Reprise des investissements La crise a fait chuter de manière marquée les taux d’investissements dans les pays en développement et dans les pays à revenu élevé (à 13 % du PIB dans les pays à revenu élevé et à 3,4 % du PIB dans les pays en développe- ment). Avec la reprise, les investissements ont enregistré un important rebond. Les taux d’investissement réels dans les pays en développement pour lesquels des données du 3ème trimestre 2010 en pourcentage du PIB sont dispo- Figure B3.1 Reprise des investissements à revenu fixe dans les pays en développement nibles étaient de moins de 1/2 point de pourcentage infé- rieurs à leur sommet d’avant la crise à la fin du 2ème tri- mestre 2010, avant de retomber et d’accuser un écart de 1,7 % au 3ème trimestre (figure B2.1). En Asie de l’Est, les taux d’investissement ont retrouvé leurs pics précédents tandis que dans les pays en développement d’Europe etAsie centrale et d’Amérique du Sud, les investissements sont demeurés relativement faibles, soit en baisse de 5 et de 2,5 points de pourcentage par rapport à leurs sommets pré- cédents. À la fin du troisième trimestre de 2010, le ratio entre les investissements et le PIB dans les pays à revenu élevé de- Source : Banque mondiale. meurait encore de 2,5 points de pourcentage en-deçà de son niveau d’avant la crise. Cette situation s’explique en partie par la nature de la forte croissance des investissements avant la crise. Par exemple, aux États-Unis, les investissements globaux sont demeurés 2,7 points de pourcentage en-deçà de leurs pics d’avant la crise, mais cela est principalement attribuable à la faiblesse qui continue de carac- tériser le secteur immobilier. Les investissements dans le secteur des affaires n’étaient en baisse que de 0,1 point de pourcentage par rapport à leurs sommets d’avant la crise (le ratio nominal est de 1,5 point de pourcentage en- deçà de sa moyenne à long terme). Les taux d’investissement globaux pourraient mettre des années à se redresser complètement, étant donné que les surinvestissements dans le secteur immobilier lors de la forte période de crois- 12 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 amélioration de la confiance et des dépenses des situer à des taux avoisinant leur potentiel à plus entreprises et des ménages qui soit suffisante long terme. Selon les projections, le PIB mondial pour contrer les effets négatifs directs de la devrait augmenter de 3,3 % et 3,6 % en 2011 et diminution des dépenses des gouvernements.2 2012. Celui des économies en développement devrait enregistrer une expansion de 6 % ou plus Les perspectives indiquent une par an, soit deux fois plus que la progression de 4 % et de 2,7 % attendue dans les pays à revenu croissance continue, mais plus lente élevé. Malheureusement, il est peu probable que en 2011 et 2012 ces taux de croissance soient suffisamment rapides pour enrayer le chômage et éliminer Après la décélération marquée de la croissance l’excédent dans les économies et les secteurs les en 2008 et sa contraction en 2009, le PIB plus durement touchés. mondial devrait progresser de 3,9 % en 2010, selon des estimations. La reprise de la croissance La reprise devrait continuer, soutenue par un au sein des pays à revenu élevé (une renforcement supplémentaire des flux de amélioration de 6,2 points de pourcentage des capitaux à destination des pays en taux de croissance) a été plus marquée que dans développement en 2011 et 2012. Toutefois, les les pays en développement (5 points de flux des opérations spéculatives sur écart de pourcentage) mais la croissance des pays en rendement (carry trade) devraient diminuer, au développement, à 7 %, a tout de même été plus fur et à mesure que les politiques monétaires se de deux fois plus solide que dans les pays à ressereront dans les pays à revenu élevé et que revenu élevé. Par conséquent, les pays à faible les taux d’intérêt augmenteront. En partie en revenu et à revenu intermédiaire ont compté pour conséquence de cela, les entrées totales de près de la moitié de la croissance mondiale capitaux dans les pays en développement (46 %) en 2010. De plus, l’ensemble de cette augmenteront plus lentement, soit de juste un croissance due aux pays en développement était peu plus de 10 % en 2011 et d’un peu moins de attribuable à une augmentation de la demande 5 % en 2012 (figure 11). Étant donné qu’on intérieure. s’attend à ce que le PIB nominal progresse plus rapidement (10 % et 12 % en pourcentage du La croissance dans les pays à revenu élevé et PIB), les flux, quoique progressant en dollars, dans les pays en développement devrait devraient diminuer pour se situer à environ s’essouffler quelque peu en 2011, reflétant 3,7 % du PIB en 2012. principalement le ralentissement déjà observé au cours de la deuxième moitié de 2010, avant Une baisse des prix des matières premières (par d’accélérer de nouveau vers la mi-2011 pour se rapport à 2008) combinée à un rééquilibrage des volumes commerciaux en faveur des pays à Figure 10 Certains indicateurs montrent un renforcement de la croissance au quatrième trimestre Les indices des gestionnaires d’achat indiquent un renforcement La production industrielle pourrait reprendr Taux de croissance annuel désaisonnalisé, 3 mois/3 mois 60 30 58 Inde Royaume-Uni États-Unis BRIC Turkquie France 20 Allemagne Zone Euro 56 Pologne Italie 54 Chine 10 Afrique du Sud 52 Brésil Espagne Indices 0 50 Corée du Sud Japon 48 -10 46 -20 Monde 44 Grèce 42 -30 Pays à revenu élevé 40 0 5 10 15 -40 PIB (billions de dollars) 2008M01 2008M06 2008M11 2009M04 2009M09 2010M02 2010M07 Source : Banque mondiale. 13 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 revenu élevé a permis de réduire les L’activité aux États-Unis devrait continuer à déséquilibres internationaux, et il ne devrait pas être caractérisée par une demande intérieure y avoir de renversement de cette tendance au solide, mais une croissance relativement cours de la période sur laquelle portent les décevante du PIB alors que l’économie continue prévisions. La valeur absolue des balances des de faire face à un taux élevé de chômage et à la opérations courantes des économies mondiales a contraction du secteur du logement. Sans tenir diminué, passant d’un sommet de 5,6 % du PIB compte de la dépréciation réelle et effective de mondial à près de 3,3 % en 2010 (figure 12). La 9 % du dollar depuis janvier 2009 et d’une majorité de cette baisse est attribuable à de petits expansion des exportations, des fuites se déséquilibres dans les pays à revenu élevé (le présentant tant sous la forme d’importations que déficit de la balance courante des États-Unis de flux de capitaux continuent de nuire aux s’est rétréci de 6 % du PIB à 2,7 % entre 2005 et efforts pour relancer l’économie. Stimulé par les 2009, avant de rebondir à 3,5 % du PIB au mesures de relance additionnelles adoptées à la troisième trimestre de 2010). Les déséquilibres fin de 2010, le PIB devrait progresser de 2,8 % dans les pays en développement ont également en 2011 et de 2,9 % en 2012. diminué de 1,5 % du PIB mondial en 2006 à environ 1,1 % en 2010. Dans les pays à revenu élevé d’Europe, la reprise continuera de faire face à des vents contraires À l’avenir, on s’attend à ce que les déséquilibres attribuables à l’incertitude entourant la dette internationaux diminuent de manière marginale souveraine dans un certain nombre de pays ainsi en 2011 et 2012 alors que les taux d’épargne qu’au resserrement budgétaire prévu à plus devraient généralement augmenter dans les pays grande échelle. Néanmoins, la croissance des à revenu élevé. Toute tendance qui pourrait économies les plus importantes devrait demeurer entraîner à la baisse les taux d’épargne privée près ou légèrement au-dessus des tendances dans les pays à revenu élevé en raison ultérieures, ce qui devrait aider à lentement d’améliorations cycliques de l’économie réabsorber le chômage et la capacité devraient être contrées3 par une hausse de excédentaire. Parmi les pays européens à revenu l’épargne publique, au fur et à mesure que les élevé les plus touchés par la crise, la croissance déficits budgétaires diminueront, et par une ne devrait pas être suffisamment solide pour tendance à la hausse de l’épargne privée, au fur réduire très rapidement le taux de chômage, en et à mesure que les taux d’intérêt augmenteront raison notamment des lourdes restructurations de pair avec le retrait des mesures de relance. que certaines économies mènent actuellement. Dans l’ensemble, le PIB de la Zone euro, après Pays à revenu élevé avoir progressé de 1,7 % en 2010, devrait désormais ralentir à 1,4 % en 2011 et reprendre à Figure 11 Flux de capitaux privés nets à destination des Figure 12 Les déséquilibres mondiaux ont diminué con- pays en développement sidérablement et devraient continuer de baisser Billions de dollars Pourcentage Valeurs absolues des balances des opérations courantes nationales, 1.2 9 % du PIB mondial Flux de dette à 6 court terme Pays en développement Banque Flux de capitaux en % du PIB 8 1.0 (axe de droite) 7 5 Obligations 0.8 Portefeuille 6 d’actions 4 0.6 IED 5 3 0.4 4 3 2 0.2 2 Pays à revenu élevé 0.0 1 1 -0.2 0 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010e 2011p 2012p 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 Source : Banque mondiale. Source : Banque mondiale. 14 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Tableau 3 Fluctuations du PIB des pays en développement par catégorie économique Croissance du PIB ré e l Écart de production dans 2000- 2005- l'e nse mble de 2004 2008 2008 2009 2010 2011 2012 l’é conomie , États fragile s 3.0 4.1 4.0 2.8 4.9 5.1 5.1 -1.0 Pays e n cours de re structuration e n Europe e t e n Asie ce ntrale 6.9 7.2 5.5 -7.1 3.4 4.0 4.5 -3.8 5 pays les plus touchés 7.2 6.9 4.4 -8.2 1.8 3.1 4.0 -4.5 6 pays les plus touchés 6.9 7.0 5.3 -8.0 3.2 3.9 4.4 -4.3 Europe e t Asie ce ntrale (hors le s 6 pays le s plus touché s ) 6.4 10.3 8.7 2.1 5.4 5.1 5.3 0.1 9 principaux pays bé né ficiaire s de capitaux flottants 5.6 7.8 6.0 3.7 8.4 6.8 6.8 0.0 o/w those with pre-crisis current account surpluses 8.2 10.3 8.7 7.7 9.5 8.1 8.0 0.9 o/w those with pre-crisis current account deficits 3.8 5.5 3.5 -0.3 7.3 5.3 5.6 -1.0 Pays à faible re ve nu dé pe ndants de s e nvois de fonds e t du tourisme 4.7 6.0 5.8 4.2 5.3 6.7 6.5 -0.8 Dépendants des envois de fonds 4.8 5.9 5.4 5.0 5.4 5.8 6.1 0.1 Dépendants du tourisme 5.0 8.5 8.8 4.4 6.5 9.7 8.3 -2.0 Pays à faible re ve nu : Économie s à re ve nu inte rmé diaire 6.6 7.2 5.8 5.1 6.5 6.6 6.6 -0.3 dé pe ndante s de s re ssource s nature lle s Pays à re ve nu inte rmé diaire : Économie s dé pe ndante s de s 4.1 6.3 5.2 1.4 4.1 4.5 4.6 -0.6 re ssource s nature lle s Autre : Pays à faible re ve nu 4.6 8.1 8.9 5.9 6.3 6.8 7.2 -0.2 Autre : Pays à re ve nu inte rmé diaire 2.4 6.6 4.2 1.5 5.7 4.1 4.3 0.9 Source : Banque mondiale. Remarque : Les 5 (6) plus importantes économies sont Bulgarie, Kazakhstan, Lituanie, Roumanie, Russie, et Ukraine. 2 % en 2012, reflétant tant un resserrement quatrième trimestre de 2010, mais une reprise graduel de la politique budgétaire qu’un retour anticipée des exportations devrait permettre à du financement du secteur privé par les banques l’économie de renouer avec la croissance au de la région, par opposition à leur financement premier trimestre de 2011. Dans l’ensemble, la au moyen d’actions et d’obligations. croissance pour 2010 est estimée à 4 %, mais devrait voir son rythme ralentir à 1,8 % en 2011 Après un solide troisième trimestre, la croissance et avancer de 2 % en 2012 . du Japon devrait connaître une contraction au Figure 13 Les taux de croissance des pays en développement se stabiliseront à des taux historiquement élevés Taux annuel de croissance du PIB, % 15 10 5 0 2007 2008 2009 -5 2010e 2011p 2012p -10 Asie de l’Est et Europe et Asie Amérique latine Moyen-Orient Asie du Sud Afrique Pacifique centrale et Caraïbes et Afrique du subsaharienne Nord Source : Banque mondiale. 15 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 qu’une croissance de 1,9 % en 2009, avant de rebondir de 5,9 % en 2010. Parmi ces économies dont la structure sous-jacente a connu la plus importante distorsion au cours du boom et dont Pays en développement les secteurs des ménages et des banques ont été le plus touchés par les mauvaises créances,4 les Des discussions détaillées des perspectives des écarts de production se chiffrent à plus de 4 % différentes régions en développement, notamment du PIB et le chômage demeure endémique. Cette des prévisions spécifiques par pays, sont disponibles dans les annexes régionales de ce document et en situation est attribuable en grande partie aux ligne à l’adresse : développements dans 6 pays à revenu http::\www.worldbank.org\globaloutlook. intermédiaire qui ont connu des périodes de forte croissance entre 2003 et 2007 et dont les À l’exception de la région d’Europe et d’Asie économies subissent actuellement de lourdes centrale, la plupart des régions en restructurations.5 développement devraient bénéficier d’une solide reprise (figure 13), avec une croissance se situant Toutes ces économies sont situées dans la région près de leur potentiel sous-jacent et des écarts de d’Europe et d’Asie centrale. En partie en la production se situant près de zéro ou conséquence, la croissance globale de cette approchant zéro (figure 14). Cette apparente région a été particulièrement lente, avec une homogénéité masque d’importantes différences progression du PIB de seulement 4,7 % en 2010 entre les régions et reflète, entre autre, après un recul de 6,6 % en 2009 (voir le tableau l’exposition des pays aux flux internationaux de 1 ci-dessus). Les niveaux élevés d’endettement capitaux et leur dépendance aux envois de fonds, des ménages et le chômage généralisé ont freiné au tourisme et aux matières premières. Les la demande des consommateurs tandis que la paragraphes suivants examinent les perspectives consolidation du secteur bancaire et de des pays en développement en tenant compte de nombreuses mauvaises créances ont limité les ces différences. nouveaux prêts. De plus, la croissance timide et la restructuration financière dans les pays à Pays à revenu intermédiaire en pleine revenu élevé d’Europe ont donné lieu à une restructuration faible reprise des flux de capitaux étrangers, des En moyenne, les pays à revenu intermédiaire ont revenus d’exportation et des envois de fonds traversé un cycle beaucoup plus marqué que les pour les pays en développement de la région pays à faible revenu. En effet, le PIB de ces d’Europe et d’Asie centrale. Dans les cinq pays économies à revenu intermédiaire n’a connu qui subissent les restructurations les plus Figure 14 Les écarts de production dans les économies intenses, la production a chuté de 8,2 % en 2009 en restructuration d’Europe et d’Asie centrale et a seulement repris de 1,7 % en 2010 (tableau demeurent importants 3). En incluant la Russie dans le calcul, la Écarts de production, différence entre la production actuelle et potentielle, production s’est effondrée de 8 % en 2009, mais en % du potentiel 5 pays avec les restructurations les plus importantes la reprise de la croissance a été beaucoup plus 15.0 6 pays avec les restructurations les plus importantes Les pays de ECA en restructuration solide (3,1 %) étant donné que la Russie a Les pays de ECA en restructuration (hors les 6 principaux) bénéficié de la reprise des revenus du pétrole et 10.0 de l’État. 5.0 Sans compter les six économies les plus 0.0 touchées de la région, l’impact sur la croissance a été moins sévère sur l’Europe et l’Asie -5.0 centrale, avec une croissance positive (1,6%) en -10.0 2009. Selon les prévisions, celle-ci devrait se 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 situer dans la fourchette supérieure de 4 % pour Source : Banque mondiale. la période la projection. Les écarts de production 16 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 dans ces pays devraient être légèrement positifs, Les prix élevés des matières premières devraient contrairement à ceux des économies en continuer à soutenir une solide croissance au restructuration qui sont importants (figure 14). sein des économies dépendantes des ressources En effet, jusqu’à la fin 2012, les écarts de naturelles production dans les économies en restructuration La crise a touché moins durement les pays devraient demeurer élevés et la croissance dépendants des ressources naturelles à faible devrait y être de moitié moindre qu’avant la revenu et à revenu intermédiaire que les autres crise. pays. Du côté des pays exportateurs à faible revenu (dont bon nombre se trouvent en Afrique De solides entrées de capitaux ont stimulé la subsaharienne), la croissance du PIB a ralenti croissance dans certains pays d’environ 1 point de pourcentage en 2009, avant Alors que la plupart des pays ont connu un de rebondir à 5,3 % en 2010. Elle devrait se retour des flux de capitaux au cours de 2010, le maintenir autour de 6,5 % sur la période de PIB dans les 9 pays6 qui ont récolté l’essentiel de prévision, compte tenu de l’impact du prix élevé ces flux a fait un bond de 8,4 % en 2010, après des matières premières sur les revenus et les avoir progressé de 3,7 % en 20097. Cette reprise finances publiques. La crise a davantage fait de la croissance a été la plus solide au sein des ralentir l’activité économique dans les pays à pays de ce groupe ayant un déficit de la balance revenu intermédiaire dépendants des ressources courante (7,6 points de pourcentage) puisque les naturelles que dans les pays similaires à faible entrées continues de capitaux ont permis revenu, principalement parce que ces économies d’aplanir les obstacles à la croissance de la sont plus intégrées financièrement dans demande intérieure (en particulier les obstacles l’économie mondiale et qu’elles ont des secteurs ayant trait aux investissements et à la manufacturiers plus importants. De plus, bon consommation privée). nombre de pays à faible revenu riches en ressources naturelles continuent d’accroître leur Les deux groupes de pays ont vu leurs écarts de production à un rythme soutenu, un processus production se réduire rapidement, bien que ces qui s’est poursuivi malgré la crise. Les derniers demeurent modérément négatifs dans économies à revenu intermédiaire dépendantes les pays ayant un déficit de la balance courante. des ressources naturelles devraient enregistrer La croissance dans les deux groupes de pays une croissance de 4,5 % et 4,6 % respectivement devrait demeurer solide, bien qu’elle ralentira en 2011 et 2012, soit modestement au-dessus de par rapport à ses taux très rapides enregistrés en leur croissance annuelle moyenne de 4,1 % 2010. Dans les projections de référence, de d’avant le boom, entre 2000 et 2004. solides flux de capitaux continus devraient pousser le PIB de chacun des groupes dans une Figure 15 De solides flux de capitaux ont contribué au comblement rapide des écarts de production dans cer- fourchette de 0,5 point de pourcentage de son tains pays potentiel d’ici 2012 (figure 15). Toutefois, si les Écarts de production, différence entre la production actuelle et potentielle, entrées de capitaux continuent de s’accélérer et en % du potentiel si la croissance grimpe au-dessus des projections 4.0 Pays déficitaires de référence, les pressions inflationnistes déjà 3.0 Pays excédentaires existantes et les bulles des prix des actifs 2.0 pourraient gonfler encore davantage, surtout 1.0 dans les pays qui continuent de résister à la 0.0 pression à la hausse sur leur devise. Pour d’autres pays, l’appréciation continue de leur -1.0 devise fera diminuer leur compétitivité -2.0 intérieure, ce qui réduira leurs exportations -3.0 nettes, et contribuera à atténuer les pressions -4.0 inflationnistes. 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 Source : Banque mondiale. 17 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Une reprise soutenue des envois de fonds et des baissant de 3,8 % en 2008 à 3 % en 2009. En recettes touristiques devrait permettre une prenant pour acquis que les conditions accélération graduelle de la croissance intérieures continuent de s’améliorer, on s’attend L’impact de la crise sur les pays à faible revenu à ce que la croissance se situe en moyenne à 5 % dépendants des envois de fonds et du tourisme a par an ou plus au cours de la période de 2010 à été limité, leur croissance diminuant de 5,6 % à 2012, soit largement au-dessus de la croissance 4,3 % entre 2008 et 2009. C’est une des raisons moyenne de 3 % enregistrée au cours de la qui expliquent que l’utilisation de la capacité période ayant précédé la forte croissance. dans l’ensemble de ces économies est déjà revenue à ses niveaux de tendance à long terme Bien évidemment, si les conditions politiques (figure 16). Les économies dépendantes du dans un ou plusieurs pays devaient se détériorer, tourisme ont été plus durement touchées par la la croissance pourrait notablement en souffrir. crise étant donné que les baisses de revenus et les incertitudes dans les pays de provenance du Les autres pays devraient surpasser leur taux de tourisme ont entraîné une baisse des volumes de croissance d’avant le boom touristes et/ou des dépenses des touristes. La croissance globale dans les autres économies à faible revenu a ralenti de près de 3 points de La reprise des économies dépendantes des pourcentage entre 2008 et 2009 mais on s’attend envois de fonds devrait être modeste au cours à ce qu’elle s’accélère légèrement pour se situer des deux prochaines années puisque les à 7 % d’ici 2012. Cette performance solide, qui conditions de chômage ne s’amélioreront que se reflète en partie dans d’autres catégories de lentement dans les pays à revenu élevé. Le pays à faible revenu, traduit en partie les liens tourisme ne devrait pas non plus connaître une relativement faibles de ces pays avec les marchés vigoureuse reprise dans la plupart des pays étant financiers internationaux, ce qui signifie qu’ils donné que les perspectives dans les pays de ont évité le pire du cycle boom-éclatement. provenance ne devraient s’améliorer que Toutefois, une meilleure gestion lentement. macroéconomique et un allègement de la dette antérieure a également amélioré leur capacité à En l’absence de nouvelles turbulences, la réagir et à s’adapter à des conditions externes croissance dans les États fragiles devrait volatiles. continuer de s’accélérer L’impact de la grande récession sur les pays Les autres pays à revenu intermédiaire (en fragiles8 a été relativement faible, leur croissance excluant ceux qui sont en restructuration, qui reçoivent d’importantes entrées de capitaux ou Figure 16 La production dans les pays en développe- ment dépendants des envois de fonds est demeurée stable ceux qui sont riches en ressources naturelles) ont dans l’ensemble également bénéficié de la reprise des conditions Écarts de production, différence entre la production actuelle et potentielle, financières internationales. Les flux d’IED à en % du potentiel destination de ce groupe, qui ont augmenté 4 Pays dépendants des envois de fonds Pays dépendants du tourisme d’environ 20 %, ont contribué à leur solide 3 Monde croissance de 5,9 % en 2010. En moyenne, la 2 production demeure élevée au sein de ces 1 économies par rapport à leur potentiel. En partie 0 en raison de cette production excédentaire, la -1 situation reflétant le ralentissement à moyen -2 terme de la croissance ailleurs dans le monde, le -3 rythme d’expansion de ces économies devrait -4 ralentir au cours de la période couverte par les -5 projections pour se situer à 4 % par an. 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 Source : Banque mondiale. 18 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 17 L’anxiété des marchés au sujet de la dette Défis à relever pour l’économie souveraine européenne est revenue mondiale Prix des credit default swaps, points de base 1,200 Belgique France La reprise mondiale a gagné en force et en 1,000 Grèce Italie Irelande Portugal maturité et s’est élargie pour inclure davantage Espagne Royaume-Uni de pays et de composantes de la demande. Cette 800 dynamique semble être bien établie, en 600 particulier dans les pays en développement. Par conséquent, les craintes d’une potentielle 400 récession à double creux se sont estompées. La reprise demeure néanmoins exposée à court et à 200 long terme à des risques significatifs qui 0 pourraient la faire échouer. Le reste de cette juin-09 sept.-09 déc.-09 mars-10 juin-10 sept.-10 déc.-10 section traite de ces risques, d’abord ceux à court Source : Banque mondiale, Datastream terme, pour conclure avec ceux à long terme. Des craintes quant à la possibilité que d’autres Risques à court terme pour la reprise marchés nécessitent de l’aide et les inquiétudes mondiale qui perdurent au sujet de la capacité des cadres existants à répondre aux besoins financiers Tel que discuté précédemment, les principaux potentiels des économies concernées ont mis la risques à court terme pour la reprise mondiale pression à la hausse sur le prix des swaps de comprennent : la possibilité d’autres crédit en Belgique, en Grèce, en Irlande, en perturbations sur les marchés de la dette Italie, au Portugal et en Espagne (figure 17) au souveraine de la zone euro et d’une propagation cours de l’automne 2010. Ces incertitudes ont de ces perturbations ; la possibilité que les très également contribué à une baisse des bas taux d’intérêt dans les pays à revenu élevé valorisations des marchés boursiers de l’ordre de entraînent un deuxième cycle de « boom- 1,2 % à 8,9 %. Les marchés boursiers ont connu éclatement » dans un ou plusieurs pays en une certaine reprise au début de décembre, après développement et la possibilité que la hausse des que la Banque centrale européenne ait prix des matières premières menace la reprise et/ commencé à acheter activement des obligations ou la réduction de la pauvreté dans les pays en en circulation, tandis que les spreads des crédit développement. default swaps (CDS), après une baisse initiale, Turbulences financières dans les pays à revenu ont continué de progresser ou sont restés élevés élevé d’Europe jusqu’à la fin de l’année. Les inquiétudes quant à la viabilité des systèmes Jusqu’à présent, la réticence des investisseurs au budgétaires et de résolution de la crise dans la sujet de la dette des pays à revenu élevé zone euro se sont intensifiées une fois de plus au d’Europe ne s’est pas encore reflétée sur le prix cours du dernier trimestre de 2010, lorsque des swaps dans la majorité des pays en l’Irlande est devenue le deuxième pays de la développement, bien que les prix des swaps sur zone euro à recevoir une aide financière de la les certificats de dépôt des pays affichant des part de l’Union monétaire européenne et du écarts de plus de 600 points de base aient Fonds monétaire international (FMI). L’aide à également eu tendance à augmenter (figure 18). l’Irlande équivaut à 54 % du PIB de l’Irlande, Toutefois, l’incertitude du mois de novembre a dont une somme équivalente à 11 % du PIB sera contribué à une diminution des flux de capitaux financée par ses propres ressources, et vise à à destination des pays en développement. Les soutenir le secteur bancaire. Jusqu’à présent flux de capitaux sont également demeurés faibles cependant, le calme n’est pas encore revenu sur en décembre, un mois lent pour les flux de les marchés. capitaux en raison de la saison. 19 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 18 Les problèmes de la dette souveraine des pays ralentissement serait assumée par les pays à à revenu élevé ont eu des effets sur les coûts de crédit des revenu élevé (avec un recul cumulatif de pays en développement 1,1 point de pourcentage). Cet environnement Credit default swaps sur la dette souveraine à 5 ans, points de base, février 2010-janvier 2011 plus limité aurait un impact moindre sur la 1500 Grèce Spreads médian des CDS < 200 points de base* croissance dans les pays en développement, en Irelande 1200 Spreads médian des CDS > 200 points de base* Portugal partie parce qu’on ne s’attend pas à ce ces derniers prévoient une consolidation budgétaire 900 additionnelle. 600 Bien que la nervosité des marchés au sujet de la dette souveraine dans la zone euro ait eu jusqu’à 300 présent un impact limité sur l’économie réelle, 0 les conséquences d’une résolution désordonnée févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. janv. des tensions budgétaires européennes, aussi peu Source : Banque mondiale, Datastream. probable soit-elle, sont encore une source important d’incertitudes, tant pour les pays à Les implications de ce nouvel épisode de revenu élevé que pour les pays en nervosité des investisseurs ne sont pas encore développement, en particulier ceux ayant des claires. Le scenario le plus probable, et celui qui relations financières et commerciales étroites a été retenu pour les projections de référence, avec les économies européennes concernées. tient pour acquis que même si la nervosité se poursuit sur les marchés, elle n’aura que des En raison de l’intégration grandissante dans la impacts limités sur l’économie réelle, comme zone euro et dans les pays à revenu élevé en cela avait été le cas en mai 2010 lorsque la général, l’ensemble des banques des pays à première vague de nervosité des marchés au revenu élevé est largement exposé. Même si sujet de la dette souveraine européenne est cette exposition a diminué, elle demeure apparue (voir Banque mondiale, 2010, pour en importante. En date du deuxième trimestre de savoir plus). 2010, la Banque des règlements internationaux estime que les banques européennes détiennent Toutefois, si la volatilité des marchés se quelque 1,6 billion d’actifs provenant de la poursuit, les investisseurs pourraient remettre à Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne, plus tard leurs projets d’investissement et/ou les ou plus de 8 % des créances totales du système consommateurs pourraient reporter à plus tard bancaire européen, soit une baisse importante par leurs achats de biens durables. Un tel comportement pourrait faire ralentir la Tablea 4 Impact estimé d’une augmentation de la consol- croissance et possiblement donner lieu à une idation budgétaire et de la nervosité des investisseurs récession à double creux dans certains pays. De (Pourcentage d’écart entre le niveau du PIB et les données plus, la nervosité des marchés pourrait inciter les de référence) pays à intensifier leurs stratégies de 2010 2011 2012 consolidation budgétaire et ainsi réduire encore Monde 0.0 -0.6 -0.9 davantage le rythme de la reprise en 2011. Les Pays à revenu élevé 0.0 -0.7 -1.1 simulations montrées dans le tableau 4 prennent Pays en développement 0.0 -0.1 -0.2 pour hypothèse une consolidation additionnelle Pays à revenu intermédiaire 0.0 -0.1 -0.2 de 1 % du PIB au deuxième trimestre de 2011 et Pays à faible revenu 0.0 -0.1 -0.2 une réduction de 2,5 points de pourcentage des Asie de l’Est et Pacifique 0.0 -0.2 -0.3 Europe et Asie centrale 0.0 -0.1 -0.1 investissements par rapport aux prévisions de Amérique latine et Caraïbes 0.0 -0.1 -0.1 référence. Ces événements entraîneraient une Moyen-Orient et Afrique du Nord 0.0 -0.1 0.0 diminution de la croissance pouvant aller jusqu’à Asie du Sud 0.0 -0.2 -0.4 0,6 point de pourcentage en 2011 et jusqu’à Afrique subsaharienne 0.0 -0.1 -0.1 0,3 point de pourcentage en 2012. La majorité du Source : Banque mondiale. 20 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Encadré 4. Autres réactions politiques possibles à la hausse des entrées de capitaux Les décideurs politiques peuvent adopter diverses stratégies, lesquelles ne sont pas incompatibles, pour faire face à de solides entrées de capitaux. La réaction la plus simple est peut-être de permettre à leur devise de s’apprécier. Une telle politique a pour avan- tage d’empêcher les capitaux d’ajouter des pressions inflationnistes (lorsque la flexibilité est parfaite, les entrées de capitaux étrangers n’ont aucun impact sur la masse monétaire), mais elle risque de causer des dommages à long terme à la compétitivité des secteurs d’exportations et d’importations des pays. Les pays peuvent également essayer de gérer les pressions à la hausse sur leurs devises en accumulant des ré- serves. Cette mesure a pour effet initial d’accroître la masse monétaire interne, ce qui peut être contré par un res- serrement de la politique monétaire. Dans certains cas, cette politique de « stérilisation » peut amplifier les flux en exagérant le différentiel entre les taux d’intérêt du pays bénéficiaire des flux d’opérations spéculatives sur écart de rendement (carry trade) et les taux d’intérêt payés par les investisseurs à l’étranger. Dans de tels cas, un resserrement monétaire peut être obtenu par la mise en place de règles administratives telles que l’augmentation des obligations de réserves des banques. Une troisième option consiste à essayer de faire diminuer les entrées de capitaux ou d’encourager les sorties de capitaux avec des mécanismes de contrôle des capitaux ou d’autres stratégies de réglementation. Ces stratégies et mécanismes peuvent prendre la forme de l’assouplissement de restrictions antérieures sur les sorties de capitaux, l’adoption de taxes et impôts sur les participations étrangères à court terme ou même des mesures plus strictes d’interdiction de certains types d’entrées de capitaux. Dans la mesure où les efforts de stérilisation sont contrecarrés de cette manière, les entrées de capitaux peuvent accroître le crédit intérieur, générer de l’inflation et donner lieu à des bulles spéculatives sur les actifs . rapport à la part de 10 % des créances détenues à sont des économies qui ont bénéficié par le passé la fin de 2009 (figure 19). d’importantes entrées de capitaux de la part des institutions financières grecques. De même, les Le secteur financier peut constituer un autre banques du Portugal et de l’Espagne sont une canal potentiel de transmission. Les banques source importante de financement en Amérique dans les pays dont les marchés financiers sont latine (figure 20). étroitement surveillés détiennent des créances internationales dans les marchés émergents pour Au total, les secteurs public et privé d’Amérique un montant total d’environ 0,7 billion de dollars. latine ont emprunté quelque 320 milliards de L’Albanie, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie Figure 19 Revendications du secteur bancaire sur les Figure 20 Distribution, entre les régions en développe- actifs de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’E- ment, des revendications en cours des banques dans les pays de la zone euro en difficulté Exposition totale aux EA-4 pays (échelle de droite) Part des engagements croisés des pays EA-4 (échelle de droite) Milliards de dollars Exposition totale aux EA-4 pays (échelle de gauche) Billions de dollars % des revendications Irelande 2.5 12.0 11.5 Espagne 11.0 2.0 Europe et Asie centrale 10.5 Grèce Amérique latine et Caraïbes 10.0 Moyen-Orient et Afrique du Nord Asia 9.5 Italie 1.5 9.0 8.5 Portugal 1.0 8.0 2008T1 2008T3 2009T1 2009T3 2010T1 0 100 200 300 400 500 spagne Source : Banque des règlements internationaux. 21 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 dollars ou 8 % de leur PIB, tandis que les Figure 21 Liens commerciaux avec des économies en secteurs privés et publics des pays émergents difficulté Part de la Grèce, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne dans leurs d’Europe doivent 400 milliards de dollars ou exportations, pourcentage 13 % de leur PIB. Les banques espagnoles 9 8.1 8 détiennent 25 % des capitaux bancaires au 7 Mexique, au Chili et au Pérou. Près de 11 % des 6 5.5 dépôts en Amérique latine et dans les Caraïbes 5 4.6 4.8 sont effectués auprès de banques espagnoles 4 3.8 tandis que les prêts des banques espagnoles 3 2.6 2.8 représentent 9 % des actifs bancaires totaux de 2 2.0 la région. Les banques portugaises jouent un rôle 1 important au Brésil et comptent pour 30 % ou 0 Asie de l’Est et Pacifique Amérique latine et Asie du Sud Europe et Asie centrale Afrique subsaharienne Monde Pays à revenu Moyen-Orient élevé et Afrique du plus des actifs bancaires dans des pays africains Caraïbes Nord tels que l’Angola et le Mozambique. Source : Banque mondiale, Comtrade. Si les banques des pays à revenu élevé d’Europe pays à revenu élevé d’Europe sont des devaient être contraintes de recapitaliser ou de se partenaires commerciaux importants pour un retirer, elles (et leurs entreprises clientes) bon nombre de pays en développement (figure pourraient devoir retirer leurs investissements 21). Les régions du Moyen-Orient et Afrique du pour couvrir leurs pertes. Si cela devait se Nord, de l’Europe et Asie centrale et de produire, les flux de capitaux à destination des l’Afrique subsaharienne sont celles qui ont les régions en développement mentionnées liens les plus étroits avec la Grèce, l’Irlande, pourraient se contracter. l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Au niveau des pays, ces économies européennes représentent Cela dit, des pénuries de capitaux sont peu 20 % ou plus des exportations de l’Albanie, de susceptibles de se matérialiser dans le cas de l’Azerbaïdjan, du Cameroun, du Cap Vert, du l’Amérique latine et de ses liens avec le système Maroc, de la Tunisie et de la Namibie. bancaire espagnol, en partie parce que la plupart L’ampleur de l’impact sur ces pays dépendra de de ces banques opèrent comme des filiales et la mesure de la contraction budgétaire mise en qu’elles sont régies par des exigences de capital place et de la capacité de ces pays à diriger leurs et réglementaires dans le pays hôte. En effet, les ventes vers d’autres marchés. principales banques espagnoles dépendent de plus en plus des bénéfices tirés de leurs Des simulations réalisées dans le cadre de opérations en Amérique latine et plusieurs l’édition de juin des Perspectives économiques d’entre elles ont accru leur participation dans le mondiales montrent qu’une importante monde en développement en 2010. À titre défaillance pourrait avoir des impacts cumulatifs d’exemple, Santander a racheté le reste de sa s’élevant jusqu’à -4,1 % du PIB mondial si une division mexicaine à Bank of America Corp lourde perte de la confiance des marchés devait pour 2,5 milliards de dollars, tandis que la survenir (Banque mondiale, 2010). banque espagnole BBVA a pris le contrôle conjoint de son homologue turc Garanti Bank Conséquences de taux d’intérêt bas pour les dans le cadre d’une entente de 5,8 milliards de pays en développement dollars. Les politiques macroéconomiques très variées adoptées dans les pays en développement et à Au-delà de ces liens financiers, les flux d’IED revenu élevé constituent une autre source de pourraient aussi être touchés, en particulier ceux risques à court terme. Tel que discuté à destination d’Amérique latine. Environ 13 % précédemment, la plupart des pays en des flux d’IED reçus par cette région en 2009 développement ont comblé ou ont presque provenaient d’Espagne et ce ratio atteint jusqu’à comblé leurs écarts de production, tandis que les 25 % en Argentine et au Mexique. De plus, ces pays à revenu élevé et les économies d’Europe 22 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 et d’Asie centrale sont encore confrontées à un de près de zéro et des taux réels de moins de taux de chômage élevé et à des niveaux de PIB zéro. bien inférieurs à leur tendance de croissance d’avant la crise. Des rachats massifs de valeurs et une baisse quantitative ont également entraîné à la baisse Par conséquent, et par opposition à la période les taux d’intérêt à long terme.10 En qui a immédiatement suivi la crise lorsque les conséquence, même après la forte hausse des politiques macroéconomiques du monde entier rendements qui a suivi l’inquiétude grandissante étaient fortement expansionnistes, bon nombre des marchés quant à la viabilité budgétaire de de pays en développement resserrent l’Europe, le rendement des bons du Trésor des actuellement leur politique alors même que les États-Unis ayant une échéance de 10 ans pays à revenu élevé maintiennent une position demeure encore très bas, à 3,3 %, tandis que les globale de relâchement. obligations similaires émises par l’Allemagne ont un rendement de 2,9 %. Par conséquent, Par conséquent, les déficits budgétaires devraient l’écart entre les taux d’intérêt à court et à long être, selon les estimations, de moins de 4,5 % du terme des pays à revenu élevé et des pays en PIB dans toutes les régions en développement, à développement est important (figure 23) et l’exception de l’Asie du Sud où le ratio devrait contribue à une situation d’opérations dépasser 8 % en 2010 (figure 22). De plus, spéculatives sur écart de rendement (carry trade) même s’il y a un resserrement de la politique où les investisseurs empruntent dans les pays à budgétaire dans certains pays à revenu élevé, revenu élevé dont les taux sont faibles pour celle-ci demeure très relâchée (plus de 10 % du investir dans les pays en développement dont les PIB aux États-Unis, plus de 7,5 % au Japon et taux sont plus élevés. juste en dessous de 6,5 % dans la zone euro). Composer avec des entrées de capitaux en forte Les politiques monétaires sont également hausse contrastées. Un certain nombre de pays en Tel que discuté précédemment, la reprise des développement (Brésil, Chine, Inde, Malaisie, flux de capitaux à destination des pays en Pérou, Indonésie et Thaïlande, entre autres) ont développement en 2010 reflète tant les pris plusieurs mesures pour resserrer leur fondamentaux solides de ces pays que le très politique monétaire, tendant vers une position faible coût d’opportunité de l’argent attribuable à plus neutre pour prévenir ou contrer une de faibles taux d’emprunt. La plupart des pays inflation grandissante ou déjà élevée. En en développement ont absorbé les flux accrus de revanche, la politique monétaire des pays à revenu élevé demeure extrêmement relâchée, Figure 23 Importants écarts de taux d’intérêt entre les pays à revenu élevé et les pays en développement avec des taux d’intérêt nominaux à court terme Spreads des rendements des obligations locales à 3 mois et Figure 22 La politique fiscale est bien plus relâchée dans à 10 ans sur les bons du Trésor américains (points de base) les pays à revenu élevé Brésil Équilibre budgétaire, % du PIB Turquie Pays à revenu élevé 4 Asie de l’Est et Pacifique Europe et Asie centrale Afrique du Sud Amérique latine et Caraïbes 2 Moyen-Orient et Afrique du Nord Inde Asie du Sud Afrique subsaharienne 0 Indonésie 3 mois* Mexique -2 10 ans Malasie -4 Chine -6 Thaïlande -8 0 200 400 600 800 1000 -10 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source : Banque mondiale, Bloomberg. * Les données sur les rendements à 3 mois pour l’Indonésie Source : Banque mondiale. et l’Afrique du Sud ne sont pas disponibles. 23 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 capitaux relativement facilement et ces flux ont Figure 24 Histogramme des appréciations réelles effec- joué un rôle important de soutien dans leur tives des devises des pays en développement depuis reprise. Cependant, pour certains autres pays, ces janvier 2010 flux ont entraîné de graves problèmes de Nombre de pays 25 politiques. 20 Les décideurs politiques peuvent faire face aux Pays à revenu élevé flux de capitaux au moyen de diverses stratégies, 15 Pays en développement notamment l’appréciation de leur devise, une 10 intervention de « stérilisation » et différents types de mécanismes de contrôle des capitaux 5 (encadré 4). En l’occurrence, la plupart des pays concernés ont opté pour une combinaison de ces 0 -5 -3 -1 1 3 5 8 11 13 15 18 plus différentes stratégies. Pour la plupart des pays en Variation en pourcentage du taux de change réel effectif depuis janvier 2010 développement la pression à la hausse sur leur Source : Banque mondiale, JP Morgan, FMI. devise a ainsi pu être gérée. En effet, au cours des 10 premiers mois de 2010, 60 % des pays en devises de la plupart des pays à revenu élevé développement ont vu leur devise s’apprécier en n’ont connu qu’une dépréciation marginale. termes effectif réel, soit par le biais d’une appréciation nominale, soit par le biais d’une Toutefois, un certain nombre de pays (surtout hausse de l’inflation. Pour bon nombre de ces des pays à revenu intermédiaire ayant des devises, la marge d’appréciation a été marchés obligatoires et boursiers bien considérable (figure 24). En revanche, les développés) ont été sujets à de très importantes Tableau 5 Principales mesures récemment mises en place pour contenir les pressions sur les taux de change Pays Mesures prises Brésil • 18 oct. : Augmentation de l'impôt sur les opérations financières pour les entrées d’obligations . Celui-ci passe à 6 %, contre 4 % (5 oct.) et 2 % (22 oct. 2009) précédemment • Augmentation de 0,38 % à 6 % de l’impôt sur les opérations financières sur les marges de dépôt des contrats de dérivés pour les non résidents Chili • Adoption de mesures administratives pour réduire les coûts des transactions des exportateurs Colombie • Achats quotidiens intermittents de 20 millions de dollars sur le marché au comptant pendant quatre mois, depuis mars 2010 • Réduction des tarifs douaniers en novembre 2010 M exique Élimination • Politique de l’exonération d'accumulation d’impôt dans sur les de réserves emprunts le cadre étrangers de laquelle la banque centrale vend des options de ventes de 600 millions de dollars par mois Chine • Allègement des restrictions sur les investissements étrangers des banques dans des obligations chinoises libellées en yuan Indonésie • 7 juillet : M ise en place d’une période minimum de détention de 1 mois par la banque centrale pour les certificats de marché monétaire Corée du Sud • M ise en place de seuils sur la taille des livres de produits dérivés des banques en tant que mesure de prudence macroéconomique Thaïlande • M ise en œuvre d’un impôt de 15 % sur les revenus d'intérêt et les gains en capital touchés par les Russie investisseurs étrangers • Abolition par la banque centrale de la fourchette de fluctuation du rouble R 26-41 contre le panier de devises 0,55 USD/0,45 € en place depuis janvier 2009 Turquie • Augmentation des limites quotidiennes d’achat aux enchères en devises étrangères à 140 millions de dollars et des exigences relatives aux réserves pour les banques ; diminution des taux d’intérêt à court terme Afrique du Sud • Intervention sur le marché des devises étrangères pour accumuler des réserves Assouplissement additionnel des contrôles sur les échanges résiduels pour les résidents Source : Banque mondiale. 24 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 entrées de capitaux qui ont soit fait apprécier progressé à un rythme annualisé de 27 % en leur devise plus que ce qui était justifié par leurs 2010 et de 38 % dans le cas de la Russie. fondamentaux, soit les ont forcé à prendre des Parallèlement, les prix de l’immobilier ont mesures extraordinaires pour prévenir une augmenté en moyenne de 17 % par an depuis appréciation perturbatrice. Ces mesures ont 2007 dans les huit pays d’Asie de l’Est pour notamment été d’accélérer le rythme avec lequel lesquels des données sont disponibles. De plus, ils accumulent des réserves étrangères et l’inflation est élevée ou en hausse dans bon d’adopter des politiques administratives visant à nombre de pays en développement, notamment ralentir le rythme des entrées de capitaux (ou à en Chine, en Inde, en Indonésie et au Sri Lanka. accroître le rythme des sorties) telles que des En Europe et en Asie centrale, la hausse du taux politiques pour favoriser les investissements d’inflation global est principalement attribuable directs à l’étranger (tableau 5). aux hausses des prix des denrées alimentaires dues à des sécheresses. Bien que les avantages qu’il y a à prévenir une appréciation trop rapide d’une devise soient De plus, l’accumulation de réserves a un coût réels, résister à l’appréciation entraîne aussi des réel sur le budget et le développement. Un coûts. Parmi les pays qui ont le mieux réussi à certain nombre de pays en développement résister aux tendances haussières exercées sur disposent désormais de réserves qui sont leur devise, un certain nombre d’entre eux ont supérieures à 40 % de leur PIB (figure 25). Le observé une expansion rapide de leur masse coût associé à la détention de réserves aussi monétaire et des signes d’inflation grandissante importantes peut être élevé (surtout si l’on tient tant sur leurs marchés de biens à la compte des risques de taux de change lorsque consommation que de valeurs mobilières ces réserves sont concentrées en une seule (encadré 5). devise). Par exemple, le coût associé à la détention de réserves étrangères équivalentes à Par exemple, prise ensemble la masse monétaire 50 % du PIB d’un pays pourrait être aussi élevé du Brésil, de la Russie, de la Chine et de l’Inde a que 1,5 % de son PIB par an (en supposant que Encadré 5. Flux internationaux de capitaux et volatilité macroéconomique Les flux internationaux de capitaux peuvent jouer un rôle important pour remplacer l’épargne intérieure et com- bler les lacunes des systèmes d’intermédiation intérieurs. Toutefois, ils peuvent entraîner des perturbations s’ils sont volatils ou s’ils sont supérieurs à la capacité d’un pays à absorber de tels flux de capitaux de manière durable. La situation peut être particulièrement dangereuse lorsque l’influence des flux de capitaux sur la devise du pays devient un facteur favorisant des flux supplémentaires. Même si, initialement, les flux peuvent avoir été attirés par les fondamentaux, les investisseurs peuvent redoubler d’efforts en raison des rendements rapides qui peuvent être obtenus en investissant dans des devises qui s’apprécient. Une telle stratégie est de par sa nature instable. Le cycle d’auto-renforcement initial des flux de capitaux induits par les attentes d’appréciation se renversera abruptement et inévitablement lorsque les tensions non durables nées de la bulle spéculative (compétitivité perdue, importants déficits de la balance commerciale, niveau d’endettement accru) finiront par causer un reversement soudain des attentes. En attendant, pour les entreprises et individus qui ont investi dans des valeurs relativement liquides ou à court terme et qui pensent qu’ils pourront sortir du marché avant que la devise ne se déprécie, les bénéfices poten- tiels du pari sur une appréciation additionnelle sont élevés. Face à d’importants flux de capitaux, les pays peuvent permettre à leur devise de s’apprécier, ce qui réduira la compétitivité de leur industrie intérieure, fera augmenter leurs importations et diminuer leurs exportations et en- traînera à la baisse leur activité intérieure. En supposant que la hausse des entrées de capitaux est permanente et que l’économie est en mesure de s’y ajuster, la dépréciation est alors la meilleure stratégie à adopter pour un pays. D’une autre manière, si les entrées de capitaux sont trop importantes ou qu’elles sont le résultat de facteurs tempo- raires ou spéculatifs et par conséquent susceptibles de se renverser à l’avenir, un pays peut choisir de résister aux pressions à la hausse exercées sur sa devise. En effet, comme en témoigne la crise de 2008 en Europe et en Asie centrale, les flux de capitaux excessifs peuvent créer des distorsions dans la structure de la demande et s’avérer très difficiles et coûteux à réduire 25 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Encadré 6. Conséquences de la récente hausse des prix internationaux des denrées alimentaires sur la pauvreté .La hausse élevée des prix en dollars des céréales négociées à l’échelle internationale au cours de la deuxième moitié de 2010 a suscité la crainte de voir se répéter la crise alimentaire de 2008, avec des conséquences potentiel- lement lourdes sur la pauvreté. Les prix internationaux des denrées alimentaires, exprimés en dollars, ont terminé l’année en baisse de 7 % par rapport à leur pic de juin 2008. Cette baisse est cependant inférieure en termes réels. Par exemple, sur la période juin 2008 -septembre 2010 (pour laquelle nous disposons de données complètes), la baisse des prix alimentaires exprimée en dollars a été de 20 %, contre 15 % en monnaie nationale et en termes réels. Si l’on considère une tendance à plus long terme (Tableau 6), on observe que si, de janvier 2005 à sep- tembre 2010, la baisse des prix alimentaires en dollars a été de 84 %, la baisse correspondante en monnaie natio- nale et en termes réels a été nettement inférieure (25 %). La véritable inquiétude réside dans la possibilité que les prix continuent à augmenter, soit parce que les prix de l’énergie augmentent (comme cela a été le cas en 2008), soit parce que des chocs négatifs sur l’offre entraînent une deuxième année consécutive de mauvaises récoltes. Dans de telles circonstances, les prix pourraient continuer à progresser et devenir une fois de plus une importante source d’augmentation de la pauvreté. Si les développe- ments internationaux sont au final des facteurs déterminants des tendances à long terme des prix locaux, ils ne constituent à court terme qu’un facteur parmi de nombreux autres. Ce qui compte finalement pour les pauvres, c’est de savoir comment les prix des denrées alimentaires qu’ils con- somment évoluent par rapport à leurs propres revenus. C’est là que les choses deviennent beaucoup plus compli- quées. La vaste majorité des denrées alimentaires consommées dans les pays en développement sont produites localement. Le maïs, le riz et le blé échangés sur les marchés internationaux ne représentent qu’entre 7 % et 19 % de la production mondiale de ces céréales et une part encore plus faible de la consommation alimentaire totale des pays en développement. Le prix des denrées alimentaires réellement consommées par les pauvres dépend davan- tage des conditions locales de récoltes, des impôts et taxes, des subventions et des coûts de transports et de distri- bution que des mouvements des prix en dollars internationaux ou des mouvements de taux de change. Par conséquent, même si les prix internationaux du blé, du maïs et du riz étaient en hausse à l’été 2010 en raison des mauvaises récoltes dans un certain nombre de pays exportateurs de céréales, les prix au niveau local subis- saient une hausse encore plus rapide lorsque les conditions locales étaient mauvaises et une baisse encore plus rapide dans les pays où les conditions s’étaient améliorées (notamment dans un bon nombre de pays d’Afrique), comme le montre le tableau S4.3 dans l’Annexe sur les matières premières. De plus, les consommateurs disposent de possibilités de substitution parmi diverses denrées alimentaires. Une tendance à la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires serait préoccupante, mais les récentes hausses n’ont pas encore été reflétées dans les prix locaux du maïs, du riz et du blé dans bon nombre de pays. Or, même lorsqu’elles ont été prises en compte, elles peuvent être surévaluées dans le coût des denrées alimentaires réellement consommées par les pauvres. le taux d’emprunt souverain est de 300 points de comme la Chine qui résistent depuis des années base supérieur à ce que les réserves elles même à la pression à la hausse sur leur devise, la touchent). Si un pays finance son déficit en décision récente de permettre à la devise de émettant des obligations à long terme et que ses fluctuer plus librement aura probablement réserves sont principalement investies dans des d’importantes retombées positives sur leur titres à court terme émis par les États-Unis, dont économie, notamment une augmentation des le rendement est actuellement de moins de 1 %, revenus et des opportunités de consommation le coût de financement de ces réserves pourrait pour les pauvres, tout en aidant à maintenir sous alors être plus près de 3 % de son PIB. contrôle les pressions inflationnistes au fur et à mesure que le coût des biens importés Non seulement maintenir de vastes réserves est diminuera. En effet, même une appréciation coûteux, mais cela prive de ressources d’autres réelle conforme aux différentiels de la croissance activités favorisant la croissance, telles que les de productivité sous-jacente pourrait être investissements dans les infrastructures et les justifiée. dépenses en santé et en éducation. Pour des pays 26 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 25 De nombreux pays ont des réserves supéri- Figure 26 Les prix des denrées alimentaires en termes eures à ce qui est requis pour des raisons prudentielles réels demeurent en-dessous de leurs pics de 2008 Source : Banque mondiale, IFS du FMI. Indices des prix des denrées alimentaires, janv. 2005 = 100 250 Réserves en pourcentage du PIB, septembre 2010 Congo 200 Malaisie Guyane 150 Guinée-Bissau Roumanie Jordanie 100 Chine Dollars nominaux Botswana Euros nominaux 50 Dollars réel Thaïlande Réel en devise du pays en développement Liban 0 Algérie janv.-04 janv.-05 janv.-06 janv.-07 janv.-08 janv.-09 janv.-10 0 20 40 60 80 100 120 Source : Banque mondiale. La recherche de rendement pourrait également Or, le succès de telles stratégies ne peut pas être influer sur les prix internationaux des matières garanti. Malgré des efforts pour maîtriser les premières entrées de capitaux et résister à l’appréciation de L’écart entre les politiques macroéconomiques leur devise, le Brésil, la Colombie, la Thaïlande des pays à revenu élevé et des pays en et l’Afrique du Sud font partie des pays dont la développement a également eu des répercussions devise s’est appréciée de plus de 7 % en termes sur les marchés des matières premières en raison effectif et réel depuis janvier 2010 et de 20 % à des mouvements de taux de change et de la 30 % depuis janvier 2009. recherche de rendement suscitée par la faiblesse des taux d’intérêt. Parmi les pays où les entrées de capitaux sont de nature plus temporaire et où la surchauffe est de Le prix en dollars de presque toutes les matières plus en plus un enjeu, un resserrement premières a augmenté au cours de la deuxième significatif de la politique budgétaire pourrait moitié de 2010 (voir l’Annexe sur les matières être nécessaire pour resserrer les conditions de la premières pour plus d’informations sur les demande de l’économie intérieure. récents développements des marchés de matières premières), ce qui pousse à croire que des facteurs communs en étaient à l’origine. Une partie de l’explication se trouve dans la dépréciation du dollar américain au cours de Tableau 6 Fixation des prix des matières premières sur l’année. Alors que la valeur en dollars des le marché intérieur matières premières a enregistré une hausse Prix de août 2010 par rapport à celui de janvier 2005 jusqu’à la mi-2010, leurs prix exprimés en euros Nominal, Nominal, Réel, en Réel, dans le pays en en dollars en euros dollars développement sont demeurés plus stables (figure 26). Énergie 71 71 51 19 Métaux et minéraux 129 130 102 43 En effet, la dépréciation du dollar face à la Agriculture 89 90 67 13 plupart des devises et l’effet cumulatif de la Alimentation 83 83 62 6 hausse des prix d’autres biens et services Prix de août 2010 par rapport à celui de janvier 2008 Nominal, Nominal, Réel, en Réel, dans le pays en signifient qu’au cours des dernières années, le en dollars en euros dollars développement prix local réel à la frontière des matières Énergie -42 -32 -42 -44 premières échangées à l’échelle internationale Métaux et minéraux 5 25 5 -4 dans les pays en développement a augmenté Agriculture -11 6 -11 -18 beaucoup moins que le prix en dollar américain Alimentation -20 -5 -20 -29 habituellement cité (tableau 6). Dans les Source : Banque mondiale. 27 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 économies où les devises se sont appréciées face de la distance jusqu’aux principaux centres de au dollar, les prix réels ont jusqu’à une date production. récente, été globalement stables. Un autre facteur fréquemment débattu a été Par exemple, en dépit de la hausse nominale du l’intérêt accru des investisseurs pour les matières prix des denrées alimentaires dans l’ensemble premières en tant que nouvelle classe d’actifs, des pays en développement considérés dans leur avec une corrélation relativement faible avec les ensemble, les prix des denrées alimentaires autres classes d’actifs. Selon cette perspective, échangées à l’échelle internationale exprimés en l’émergence ces dernières années d’instruments devises locales réelles étaient de 25 % plus de placements activement négociés et basés sur élevés en septembre 2010 qu’en janvier 2005, et les matières premières a permis à la spéculation de près de 15 % inférieurs à leurs sommets de la sur les marchés des matières premières de mi-2008. Depuis lors les prix en dollars ont prendre de l’expansion, contribuant ainsi à la encore progressé de 17 %, ce qui les a amenés hausse de la volatilité de leurs prix. En suivant ces prix en devises locales au voisinage de leurs ce raisonnement, les faibles taux d’intérêt niveaux de 2008. peuvent pousser encore davantage d’investisseurs à investir dans de telles matières Évidemment, ce qui compte en matière de premières. Bien que ce raisonnement semble pauvreté ce sont les prix payés par les pauvres logique de manière intuitive, les études pour les denrées alimentaires qu’ils consomment empiriques réalisées jusqu’à ce jour ont produit par rapport à leurs revenus (encadré 6). Ainsi, des résultats mitigés sur l’impact des activités bien que les prix internationaux aient une des fonds de placement sur les prix des matières influence importante sur l’évolution des prix premières (encadré 7). locaux à long terme, les niveaux et variations à court terme des prix locaux dépendent fortement Un dernier facteur cité, et qui soutient en partie des conditions locales de production, des les attentes des marchés selon lesquelles les prix politiques commerciales, des infrastructures et des matières premières (en particulier des métaux et des minéraux) sont destinés à Encadré 7. Arguments en faveur et contre la demande basée sur les investissements et la hausse des prix des matières premières Pendant la majeure partie du 20e siècle, des réglementations aux États-Unis et ailleurs ont limité la position des investisseurs financiers sur les marchés des matières premières. Une réforme de ces règles en 2000 aux États -Unis a ouvert la porte à ces investisseurs qui ont pu prendre indirectement position sur les marchés des matières pre- mières et les contrats à terme sur matières premières, principalement sous la forme de fonds indexés aux marchés. Ceci permet aux acteurs non commerciaux (par exemple, les gestionnaires de fonds souverains, les fonds de pen- sions et autres entités) de détenir des matières premières dans leur portefeuille afin de se couvrir contre une infla- tion future (Hamilton, 2010), à des fins de diversification (Gordon et Rouwenhorst, 2004), pour obtenir des rende- ments plus élevés (Rogers, 2004) ou parce qu’ils estiment que les matières premières (en particulier celles des in- dustries extractives) sont entrées dans une longue période de hausse de prix connue sous le nom d’hypothèse de super-cycle (Heap (2005), Jerrett et Cuddington (2008), ainsi que Radetzki et autres (2008)). Les investissements dans ces instruments financiers ont augmenté rapidement au cours des 5 dernières années. À la mi-2010, 320 milliards de dollars étaient investis dans des matières premières (dont plus de la moitié dans l’énergie), soit environ 1 % des actifs détenus par des régimes de pension et de caisses de prévoyance sociale sou- veraines. En dépit de la preuve irréfutable d’une hausse considérable des prix des matières premières et d’une augmentation des investissements financiers dans ces dernières, la plupart des études industrielles et économiques (voir Baffes et Haniotis, 2010, pour un examen de ces études) n’ont pas permis d’établir un lien solide entre ces investissements et la hausse des prix des matières premières. Néanmoins, de récents articles universitaires ont de plus en plus ten- dance à soutenir la vision selon laquelle ces investissements ont été responsables au moins en partie de la volatilité des prix des matières premières au cours de la période avant suivi l’an 2000. 28 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 continuer d’augmenter par rapport à ceux en moins élevés. Les changements d’autres biens et services, est basé sur la solide technologiques, la possibilité d’une substitution croissance des pays en développement, sur leur par des matières de remplacement relativement part grandissante dans la demande en matières abondantes et les structures de coûts des réserves premières et sur leur poids économique connues, mais non encore exploitées, font grandissant à l’échelle mondiale. Selon cette également partie des facteurs qui sont vision, le monde pourrait entrer dans un super- susceptibles de limiter les hausses de prix des cycle au cours duquel les prix des matières matières premières à moyen terme. premières continueront d’augmenter (ou demeureront élevés) étant donné que l’offre aura Risques à long terme et défis politiques du mal à combler la demande. La manière dont les politiques évolueront dans Une fois de plus, les arguments sont mitigés sur un avenir rapproché pourrait aussi avoir cette question. La taille grandissante des pays en d’importantes conséquences à long terme. À développement et leur progression sur l’échelle l’heure actuelle, les politiques continuent d’être des revenus sont des facteurs qui sont axées sur la gestion des répercussions susceptibles d’accroître leur demande en immédiates (principalement sur la demande) de matières premières. La question est toutefois de la crise financière mondiale. Jusqu’à présent, savoir si l’offre peut ou non garder le rythme. cette orientation a porté fruit et a permis à Bien que la croissance de l’offre d’un certain l’économie mondiale d’éviter ce qui aurait pu nombre de produits des métaux ou de l’énergie a être une récession beaucoup plus marquée et été relativement lente au cours des 15 dernières longue. Toutefois, il apparaît de plus en plus que années, cela s’explique par une période où les les défis qui persistent sont plus structurels que prix et la croissance de la demande pour ces cycliques, ce qui signifie que la gestion de la produits étaient plus faibles. demande aura un rôle de moins en moins important à l’avenir. Les politiques doivent Les prix sont désormais plus élevés, rendant désormais se concentrer sur la gestion de ces économiquement plus viables les projets problèmes plus difficiles à traiter afin que de d’exploration et d’exploitation des réserves solides taux de croissance à moyen et à long connues qui ne pouvaient pas être entrepris de terme soient rétablis. manière rentable lorsque les prix étaient plus bas. La question est désormais de savoir si Restaurer la confiance des marchés en mettant l’offre répondra suffisamment rapidement à la en place des mesures de consolidation demande (et plus important encore, quel impact budgétaire crédibles qui favorisent les réformes aurait une hausse additionnelle des prix sur la structurelles demande ?) Pour la plupart des sources de La solide réponse contracyclique apportée par métaux et d’énergie, les experts s’entendent pour les politiques budgétaires internationales dire qu’il n’y a pas de contrainte freinant l’offre immédiatement après la crise a joué un rôle et que les prix d’aujourd’hui (ou des prix essentiel pour éviter un ralentissement plus proches de ceux-ci) entraîneront suffisamment profond et plus inquiétant. Toutefois, la position de nouveaux investissements et d’offre pour actuelle de ces politiques dans bon nombre de répondre à la demande. pays ne peut pas être maintenue sans occasionner de graves problèmes de viabilité de Cependant, de longs délais d’investissement et la dette. d’approvisionnement sont nécessaires au développement de grands projets complexes. De Même si des mesures de consolidation plus, il existe des enjeux relatifs à l’accès aux budgétaire peuvent avoir des impacts négatifs ressources, à l’augmentation du monopole (dans sur la croissance à court terme, elles peuvent le cas du pétrole), aux coûts d’exploitation de contribuer très positivement à la croissance plus en plus élevés et aux rendements de moins future, surtout en comparaison à une situation où il est permis à la dette de prendre de l’expansion 29 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 jusqu’à ce qu’elle devienne, ou qu’il soit attendu Achever le programme de réforme du secteur qu’elle devienne, déstabilisante (voir par financier exemple la Commission européenne, 2010). Bien que les marchés financiers se soient retirés d’un bon nombre d’activités qui ont généré les Pour une efficacité maximale, la voie vers un pires excès de la période de boom et qui sont au retour de la viabilité budgétaire doit être cœur de la crise, le programme de re- clairement articulée et crédible (c’est-à-dire que réglementation du secteur n’est pas encore les participants aux marchés doivent croire que achevé. Par conséquent, il y a un risque que le ces mesures sont réalisables et que les même type de comportements (ou des gouvernements doivent s’engager à les mener à comportements différents) se manifeste de bien). Les simulations montrent que, si les nouveau, donnant lieu à une nouvelle crise. En programmes de vaste consolidation budgétaire effet, les très faibles taux d’intérêt qui sont crédibles, leurs effets négatifs à court terme caractérisent l’environnement politique actuel, peuvent être rapidement contrebalancés par leurs bien que conçus pour prévenir la déflation dans effets positifs sur les coûts des emprunts et sur les pays à revenu élevé, favorisent un bon les attentes des investisseurs en ce qui a trait aux nombre des comportements risqués qui ont taux d’imposition futurs (voir la Banque précédé la crise, notamment les entrées de mondiale, 2010 pour l’exemple de la capitaux attirées par les attentes non durables consolidation budgétaire au sein des pays du G- d’une appréciation de la devise, des 20). investissements motivés par la recherche du Pour maximiser leur efficacité, les mesures de rendement et des bulles sur les marchés consolidation doivent rétablir la viabilité à long immobilier et financier. terme des finances publiques et contribuer à La nature de ces réformes, ainsi que l’équilibre résoudre les problèmes structurels préexistants qu’elles devraient encourager entre les prêts au sein des économies. Par exemple, dans bon responsables d’un côté et le partage prudent des nombre d’économies à revenu élevé d’Europe et risques de l’autre, vont au-delà de la portée de ce en développement d’Europe et d’Asie centrale rapport. Mais étant donné la nature intégrée des ayant des populations vieillissantes, un marchés financiers mondiaux, les réformes programme de consolidation budgétaire bien devront porter au-delà des efforts individuels des conçu comprendra la réduction des passifs pays. Une solide coordination internationale éventuels liés à l’âge tels que les avantages non n’est peut être pas nécessaire. Toutefois, il est capitalisés des systèmes de pension financés par fort probable que les efforts récents menés dans répartition. En Asie du Sud, les plans de le contexte du G-20 pour convenir d’un consolidation pourraient combiner des efforts ensemble de principes (notamment d’une pour accroître l’efficacité des dépenses en coopération entre les autorités nationales de réduisant l’ampleur des subventions tout en supervision) tenant compte des préoccupations augmentant les impôts de manière à mieux des pays en développement et pouvant être mis mobiliser les ressources intérieures (les recettes en œuvre au niveau national deviennent un fiscales dans un certain nombre de pays de la élément essentiel de la réforme budgétaire. région représentent moins de 10 % du PIB). En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’accent Les réformes pourraient inclure une meilleure doit être davantage mis sur la mise en place d’un coordination de la réglementation et de la resserrement budgétaire contracyclique pour supervision ainsi que l’inclusion d’un mandat réduire les pressions inflationnistes et pour explicite pour évaluer les risques macro- restaurer les tampons fiscaux qui ont si bien aidé prudentiels en portant une attention particulière, la région à faire face à la phase aiguë de la crise pour tous les secteurs, à l’identification des financière. faiblesses dans ce domaine. Il serait également souhaitable d’élargir le « périmètre » des cadres de réglementation et de supervision afin 30 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Encadré 8. Quelle est l’ampleur du ralentissement de la demande ? Parmi les nombreux défis que doivent relever les décideurs politiques suite à une importante crise financière, il y a celui qui consiste à déterminer quelle part du ralentissement est structurel et quelle part est attribuable à une demande insuffisante. L’édition de janvier 2010 des Perspectives économiques mondiales (Banque mondiale, 2010a) explore la sensibilité de la production potentielle aux taux d’investissement, tandis que l’édition d’au- tomne des Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI, 2009b) examine l’im- pact des crises financières précédentes sur la production potentielle des pays les plus directement touchés. L’étude de la Banque mondiale indique que même dans les pays qui n’ont pas été directement touchés par les excès de la période de boom, des capitaux plus rares et des coûts d’emprunts plus élevés pourraient réduire les taux potentiels de croissance de la production jusqu’à 0,5 point de pourcentage par an pendant plusieurs années, donnant lieu à une réduction totale de la production potentielle d’environ 4 %. Les travaux du FMI, qui sont exa- minés plus en détails dans Abiad et autres (2009), rapportent qu’en moyenne, dans les pays directement touchés par une crise financière, la production potentielle était de 7 % inférieure à ce qu’elle aurait pu être en l’absence de crise même 7 années plus tard. La nature très concentrée du chômage aux États -Unis, dans les pays à revenu élevé d’Europe et dans les pays en développement d’Europe et d’Asie centrale suggèrent qu’une part importante du chômage actuel est de nature structurelle.i Aux États-Unis, 46 % de toutes les pertes d’emplois entre août 2008 et septembre 2010 ont été enre- gistrées dans les secteurs de la construction et manufacturier, des secteurs qui ensemble représentaient seulement 15 % de l’emploi au début de la crise. De même, parmi les pertes d’emplois nettes enregistrées au sein de l’Union européenne entre 2008 et 2009 (plus de 4 millions) la plupart sont survenues dans ces deux secteurs. En Russie, par exemple, près des deux tiers des deux millions d’emplois perdus entre 2008 et 2009 l’ont été dans les secteurs manufacturier et de la construction. Ces pertes d’emplois étaient concentrées dans l’Ouest de la Russie, à Moscou et dans l’Oural, au cœur des terres industrielles de la Russie et de toute la région de la Communautés des États indépendants. De plus, en Europe, les pertes d’emploi ont été concentrées géographiquement, l’Espagne représentant près d’un tiers de toutes les pertes d’emploi de l’UE entre 2008 et 2009. En effet, le taux de chômage en Allemagne est plus faible aujourd’hui qu’en août 2008, ce qui contraste nettement avec la situation en Grèce, en République slo- vaque, en Irlande et en Espagne, où il a augmenté de 4 points de pourcentage, voire plus. i Le FMI (2010) estime qu’entre 1 et un 13/4 point de pourcentage des 3,5 % de hausse du chômage de la population active depuis août 2008 peut être de nature structurelle. De même, Fujita (2010) conclut que le prolongement des prestations de chô- mage a permis aux travailleurs, qui l’auraient autrement quittée, de rester dans la population active, faisant grimper le taux de chômage officiel entre 0,9 % et 1,7 % de la population active. d’inclure ce qui est parfois appelé le « système requise afin que ces dernières soient mieux bancaire fantôme » (fonds de couverture, capables de faire face à des pertes (cette marchés des dérivés hors cote, etc.) La création discussion est incluse dans les règles dites de du Financial Stability Board pour coordonner « Bâle III »). Enfin, le rôle des agences de l’élaboration et la mise en œuvre de notation de crédit dans la sanction de certains réglementations efficaces, pour les politiques de types de provisionnement des risques et supervision et autres politiques du secteur comportements d’investissement de type financier, peuvent être utiles à cet égard. « mouton » par les banques et d’autres agents économiques devrait faire l’objet d’un examen. De même, les engagements du G-20 pour réduire le caractère pro-cyclique des réglementations .Alors que les politiques budgétaires se financières sont des étapes bienvenues, comme relâchent, une plus grande attention devrait être le provisionnement tout au long du cycle qui portée aux mesures qui favorisent des devrait être encouragé, de manière à ce que les ajustements structurels et du marché du travail banques se préparent aux ralentissements Au fur et à mesure que la reprise s’affirmera et pendant les périodes de bénéfices exceptionnels. que le ralentissement de la demande se réduira Une révision des règles relevant les exigences en (encadré 8), une part de plus en plus importante capital des banques pourrait également être de cette demande sera concentrée dans les 31 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 secteurs tels que celui de la construction qui leçons tirées de la grande dépression avaient atteint une taille non viable au cours de (Eichenberg et Wilson, 2010), il est à noter que la période de boom. Pour être efficace, les les économies ayant des régimes de taux de politiques budgétaires devront être de plus en change flottants ont moins souffert des plus ciblées pour aider les travailleurs sans distorsions économiques pendant la phase emploi de ces secteurs à se reconvertir dans de haussière du cycle et, par conséquent, ont moins nouveaux domaines, tant pour éviter l’effet de été perturbées au cours de la crise. Par exemple, détérioration potentielle d’une période prolongée les pays d’Europe et d’Asie centrale qui ont suivi de chômage que pour soutenir la croissance dans des régimes de taux de change moins stricts ont de nouveaux secteurs sains de l’économie. À cet mieux été en mesure d’absorber les chocs de la égard, des études montrent que l’impact sur la crise. En revanche, les économies qui sont croissance de mesures fiscales ciblées peut être entrées dans la crise avec des régimes moins plus important que celui d’actions non ciblées flexibles en ont souffert le plus en termes de (Commission européenne, 2010a). Par exemple, pressions inflationnistes, de bulles de prix des des mesures de soutien aux investissements actifs et d’accumulation de passifs externes (non peuvent avoir des effets 4 fois plus importants couverts). Au cours de la phase de reprise, que des mesures de soutien par subventions, certaines de ces économies ont commencé une tandis qu’octroyer des crédits à des ménages transition vers des cadres plus flexibles (c’est le ayant peu de liquidités peut avoir des effets 2 cas de la Biélorussie, de la Russie et de fois plus importants. Dans les régions telles que l’Ukraine), ce qui leur a permis d’effectuer les l’Europe et l’Asie centrale, où des obstacles ajustements nécessaires sans heurts. considérables à la mobilité des travailleurs demeurent, les réformes ciblées peuvent Des tensions aux États-Unis et dans la zone euro conduire à des gains de croissance à long terme pourraient avoir des répercussions à plus long de 50 % à 80 %, deux années seulement après terme pour le système financier international leur mise en œuvre.12 La politique monétaire très relâchée et la dépréciation du dollar pourraient éroder la Les politiques pourraient aussi devoir mettre confiance de la communauté internationale l’accent sur l’amélioration de la compétitivité, envers le dollar en tant que devise de réserve tant par le biais de réformes micro-économique internationale, ce qui pourrait avoir des visant à améliorer la productivité (notamment la conséquences lourdes et imprévisibles à plus gouvernance, le climat d’investissement, les long terme. La situation est rendue encore plus infrastructures, l’éduction et le rendement incertaine étant donné que la deuxième plus énergétique) que par une meilleure gestion importante devise du globe, l’euro, fait aussi macroéconomique. Des recherches démontrent face à de graves problèmes liés à la crise de la qu’une concurrence plus importante dans les dette souveraine. Bien que cela soit peu secteurs du commerce de gros, la réduction du probable, si les conditions sur les marchés de fardeau administratif (des faiblesses dans dette souveraine et les économies concernées se l’ensemble du secteur) ainsi que certaines détérioraient davantage, la confiance envers réformes du marché du travail (réduction des l’euro en tant que valeur refuge pourrait être taux de remplacement du salaire et des ébranlée. majorations salariales) ont un impact relativement rapide (Commission européenne, En effet, au cours des dernières années, la valeur 2010b). de l’euro et du dollar américain ont beaucoup fluctué (figure 27), réduisant potentiellement Enfin, les pays pourraient souhaiter accélérer leur qualité de valeur refuge stable qui expliquait leur transition vers des régimes de taux de leur utilisation en tant que devises change plus flexibles internationales. Bien que le passé ne permette Parmi les leçons à retenir de la crise et de la pas d’établir de parallèles solides, les épisodes reprise qui a suivi, et qui sont conformes aux précédents de faiblesse soutenue au sein du 32 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 Figure 27 La volatilité accrue des principales devises de contraintes de capacité tandis que, dans les pays réserve pourrait être une préoccupation à long terme à revenu élevé et dans les pays en Écart-type du taux de change réel effectif au cours des 12 mois précédents développement d’Europe et d’Asie centrale, elle 7 est freinée par la nature concentrée du 6 États-Unis ralentissement et par les restructurations en cours. Dans un tel environnement, les politiques 5 qui avaient privilégié les mesures de relance de 4 la demande à court terme doivent maintenant adopter des mesures qui génèrent davantage 3 d’emplois en améliorant le potentiel d’offre des 2 économies. 1 L’environnement politique international est 0 Euros (DM avant 2000) devenu de plus en plus chargé et incertain et Jan 1992 Jan 1995 Jan 1998 Jan 2001 Jan 2004 Jan 2007 Jan 2010 comporte des risques multiples pour les perspectives de croissance des pays en Source : Banque mondiale, IFS du FMI, JP Morgan. développement. Tel que souligné lors du récent système monétaire international ont été associés sommet du G-20 à Séoul (G-20 2010), les pays à d’importants bouleversements économiques. en développement et les pays à revenu élevé L’abandon de l’étalon-or en tant que norme lors doivent prendre soin de minimiser les de la grande dépression et l’effondrement du conséquences négatives externes de leurs actions système de Bretton Woods au cours des années politiques internes. Concrètement, cela signifie 1970 ont été associés à des périodes prolongées que même si les pays doivent faire attention aux de croissance lente.13 conditions nationales, lorsque l’opportunité se présente, ils devraient tenter d’atteindre les Jusqu’à présent le dollar demeure et demeurera objectifs de leur politique interne d’une manière probablement pendant longtemps encore la qui n’entrave pas les rééquilibrages de devise de réserve dominante au sein de l’économie mondiale. l’économie mondiale (tel que le démontre le retour des marchés financiers au dollar en tant De manière générale, la politique que valeur refuge en temps de crise). À long macroéconomique des pays en développement a terme, une transition graduelle vers une nouvelle besoin d’être resserrée. Pour un grand nombre de devise ou des devises additionnelles est probable pays, cela signifie réduire les déficits budgétaires et souhaitable. À moyen terme, toutefois, si le et remplir l’espace fiscal qui a été utilisé tout de dollar et l’euro devaient cesser d’être les points suite après la crise. Cela signifie également qu’il d’ancrage du système monétaire international faut resserrer les conditions monétaires. Ce qu’ils ont été jusqu’à présent, aussi peu probable resserrement peut se traduire par un relèvement que semble cet évènement, cela pourrait des taux d’intérêt ou des changements de entraîner une vague de protectionnisme et de réglementations, mais également par le biais volatilité perturbatrice pour les taux de change, d’une appréciation contrôlée de la devise des avec des effets dommageables sur la croissance pays qui soit conforme aux différentiels sous- mondiale et la réduction de la pauvreté. jacents de la croissance de leur productivité. Cette mesure pourrait être facilitée par la récente Conclusions atténuation des entrées de capitaux. L’économie mondiale est actuellement en Notes transition entre la phase de rebond de la reprise et une phase de croissance plus lente et plus 1. Les niveaux de production d’avant la crise durable. La croissance dans la plupart des pays pourraient aussi être datés à la mi-2007, en développement se heurte à de plus en plus de moment où la production industrielle dans 33 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 les pays à revenu élevé a commencé à 7. Les devises des Maldives, du Lesotho, du diminuer. La date d’août 2008 a l’avantage Costa Rica, du Venezuela et de Kiribati se d’être plus directement liée à la crise et de sont également appréciées pour diverses précéder le moment où l’activité s’est raisons, notamment parce qu’elles sont effondrée. En effet, on peut soutenir que le arrimées à une devise d’un pays à revenu processus de dénouement des déséquilibres intermédiaire qui s’apprécie et parce que mondiaux et intérieurs, qui jusque-là était en l’inflation y est élevée. ordre, était non achevé en août 2008 et que 8. Un État fragile est défini comme un pays ou la production industrielle et le commerce un territoire à faible revenu admissible à étaient au-dessus de leur niveau d’équilibre. l’aide de l’Association internationale de 2. Bien que dans le cadre d’un modèle développement ou IDA (notamment les pays keynésien classique, un resserrement de la pouvant actuellement être en souffrance) politique budgétaire entraînerait un ayant obtenu une note à l’Évaluation de la ralentissement de la croissance, dans un politique des institutions nationales (EPIN) modèle ricardien équivalent, cet effet de 3,2 ou moins, ou les pays n’ayant pas de pourrait être contré si les entreprises et les note EPIN. Les classements EPIN sont individus reconnaissent que l’augmentation révisés chaque année et sont disponibles sur de la frugalité à l’heure actuelle signifie le site Web http://www.worldbank.org/ida/ moins d’impôts et taxes et une croissance idalloc.htm. plus solide des revenus à l’avenir 9. L’aide spéciale à l’Irlande financée par l’UE (comparativement à l’alternative ne et le FMI s’est chiffrée à 85 milliards comportant aucune action) et par conséquent d’euros, au lieu des 100 à 120 milliards plus de dépenses tout de suite. d’euros attendus. De cette somme, 3. À ce stade, la reprise cyclique est presque 17,5 milliards d’euros seront financés complète dans les pays en développement, directement à partir du régime de retraite de donc aucune autre augmentation des taux l’Irlande. d’épargne n’est anticipée. 10. Initialement, la motivation première de ces 4. Les pays d’Europe et d’Asie centrale qui interventions non traditionnelles était de entreprennent actuellement d’importantes stabiliser ces marchés (notamment les restructurations sont : l’Albanie, l’Arménie, marchés d’obligations gouvernementales à l’Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Biélorussie, la long terme, des hypothèques secondaires et Géorgie, le Kazakhstan, la République des obligations d’entreprises). Elles tentent kirghize, la Lituanie, la Moldavie, l’ancienne de plus en plus de stimuler la demande en République yougoslave de Macédoine, la réduisant les taux d’intérêt réels à long terme Roumanie, la Russie, l’Ukraine et tant en diminuant les taux nominaux qu’en l’Ouzbékistan. faisant augmenter les attentes d’inflation. 5. Les 6 pays en développement ayant entamé 11. Évidemment, une hausse de l’inflation et un les plus lourdes restructurations sont : la taux de change réel qui s’apprécie font partie Bulgarie, le Kazakhstan, la Lituanie, la intégrante d’un processus de développement Roumanie, la Russie et l’Ukraine. et par conséquent toutes les économies émergentes passeront par là. Nous 6. Neuf pays (Brésil, Chine, Inde, Indonésie, souhaitons ici faire la différence entre cette Malaisie, Mexique, Afrique du Sud, tendance à long terme inévitable et Thaïlande et Turquie) ont reçu 95 % des flux ultimement bénéfique et la tendance des portefeuilles d’actions et 74 % des flux fortement haussière à court terme causée par de dettes à court terme, ainsi que près de la des flux de capitaux non durables. moitié des flux d’obligations en 2010. 12. Soulignons en particulier que les gains à long terme sur la croissance, grâce aux 34 Perspectives économiques mondiales, janvier 2011 réductions de majorations dans les secteurs du ______, 2010c. « Restoring Growth Potential in the commerce de gros et à la réduction du fardeau EU: The Role of Product and Labour Market administratif (des faiblesses dans l’ensemble de Reforms », http://ec.europa.eu/ la région) peuvent être de 50 % à 80 %, deux economy_finance/publications/ années seulement après leur mise en œuvre european_economy/2010/pdf/ee-2010-7_en.pdf. (Commission européenne, 2010). Freund, C., 2009, « The Trade Response to Global 13. Comme cela est le cas aujourd’hui, leur Downturns », Document de travail de la Banque causalité est probablement à double sens. Les mondiale consacré à la recherche sur les faiblesses de l’économie réelle ont contribué à politiques, n° WPS 5015. la dilution de la confiance de la communauté internationale envers le système monétaire Fujita, Shigeru. 2010. « Effects of the UI Benefit international, ce qui a exacerbé par crise de Extensions: Evidence from the Monthly CPS ». l’économie réelle. (voir Eichengreen et Irwin Document de travail nº 10-35. Réserve fédérale 2010 pour une discussion intéressante dans le de Philadelphie, service de recherche, novembre contexte de la grande dépression et de la fin de 2010. l’étalon-or). G-20. 2010. « Annexe E1 ». Déclaration des dirigeants du sommet du G-20 à Séoul, 11 et 12 Références novembre 2010. Abiad, Abdul et Ravi Balakrishnan, Petya Koeva Giorno, C., Richardson, P., Roseveare, D. andvan Brooks, Daniel Leigh, et Irina Tytell (2009). den Noord, P., 1995, « Estimating Potential « What’s the Damage? 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