ALGÉRIE RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE Les vents demeurent favorables Printemps 2023 Rapport de suivi de la situation économique en Algérie Les vents demeurent favorables Printemps 2023 Région Moyen-Orient et Afrique du Nord © 2023 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/La Banque mondiale 1818 H Street NW Washington, DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Cet ouvrage a été établi par les services de la Banque mondiale avec la contribution de collaborateurs extérieurs. Les obser- vations, interprétations et opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues de la Banque mondiale, de son Conseil des Administrateurs ou des pays que ceux-ci représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données citées dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent ouvrage n’impliquent de la part de la Banque mon- diale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. Rien de ce qui figure dans le présent ouvrage ne constitue ni ne peut être considéré comme une limitation des privilèges et immunités de la Banque mondiale, ni comme une renonciation à ces privilèges et immunités, qui sont expressément réservés. Droits et autorisations Le contenu du présent rapport fait l’objet de droits d’auteur. La Banque mondiale encourageant la diffusion de ses connais- sances, ce rapport peut être reproduit, intégralement ou en partie, à des fins non commerciales, à condition que l’attribution de ce travail à la Banque mondiale soit pleinement respectée. 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Conception de la mise en page : The Word Express, Inc TABLE DES MATIÈRES Liste des Acronymes................................................................................................ v Remerciements...................................................................................................... vii Résumé analytique................................................................................................. ix Executive Summary................................................................................................. xi ‫ملخص تنفيذي‬......................................................................................................... xiii Chapitre 1: Développements économiques récents........................................................... 1 L’activité hors-hydrocarbures s’est accélérée, dépassant son niveau de 2019.................................................. 1 La production et l’exportation de pétrole et de gaz ont nettement ralentit au S2-2022................................... 2 Hausse des prix du gaz et baisse des importations ont soutenu le compte courant au S2-2022................ 5 Le déficit budgétaire se réduit en 2022, malgré la forte hausse des dépenses................................................ 7 Les autorités ont privilégié la politique de change, puis monétaire, pour contenir l’inflation......................... 8 Chapitre 2: Perspectives et risques.............................................................................. 11 L’activité hors-hydrocarbures devrait être le principal moteur de croissance en 2023.................................... 11 La pression sur les équilibres budgétaire et extérieur devrait s’accentuer.......................................................... 12 La volatilité des prix du pétrole rappelle l’impératif de diversification économique.......................................... 13 Les aléas climatiques représentent un risque croissant pour l’Algérie et la région.......................................... 14 Annexe : Dernières sections spéciales des Notes de suivi de l’économie algérienne.................... 17 Bibliographie........................................................................................................ 21 iii Liste des figures Figure 1 La croissance de la consommation privée a soutenu l’activité en 2022......................................... 2 Figure 2 …et les données d’éclairage nocturne suggèrent une croissance soutenue de l’activité au T1-2023................................................................................................................................. 2 Figure 3 Origine de la demande en biens et services, par secteur (2021)..................................................... 3 Figure 4 La baisse des quotas de l’OPEP a limité la production….................................................................... 4 Figure 5 …tandis que la production et les exportations de gaz ont ralenti...................................................... 4 Figure 6 Le prix du gaz naturel a soutenu les recettes d’exportation des hydrocarbures au S2-2022…. 5 Figure 7 …qui, avec l’absence de reprise des importations, a soutenu le compte courant........................ 5 Figure 8 Les exportations hors-hydrocarbures sont concentrées dans les engrais….................................. 6 Figure 9 …dont les prix sont corrélés à ceux du pétrole....................................................................................... 6 Figure 10 Les prix à l’importation baissent au S2-2022…....................................................................................... 7 Figure 11 …tandis que les volumes importés reprennent au T4, tirés par les équipements......................... 7 Figure 12 La hausse des recettes des hydrocarbures dépasse celle des dépenses… ................................. 8 Figure 13 …et l’épargne du Trésor augmente en parallèle de l’endettement.................................................... 8 Figure 14 L’inflation s’est accélérée au T1-2023.......................................................................................................... 9 Figure 15 Le dinar s’est fortement apprécié au S2-2022....................................................................................... 9 Figure 16 La croissance de la liquidité demeure élevée mais la reprise du crédit reste modérée….......... 10 Figure 17 …la liquidité bancaire étant canalisée à 90% vers le Trésor et la Banque d’Algérie..................... 10 Liste des encadrés Encadré 1 La diffusion des chocs de demande dans l’économie algérienne................................................... 3 Encadré 2 La Loi de Finances pour 2023.................................................................................................................... 13 iv RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES LISTE DES ACRONYMES AIE Agence d’information sur l’énergie JODI Initiative conjointe sur les données ANEM Agence nationale de l’emploi des organisations APN Assemblée Populaire Nationale mb/j Milliers de barils par jour BdA Banque d’Algérie MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord BM Banque mondiale Mtep Million de tonnes équivalent pétrole BTU Unité thermique britannique OAIC Office Algérien Interprofessionnel CAS Comptes d’Affectation Spéciale des Céréales DZD Dinar algérien OCDE Organisation de coopération et EPE Entreprises publiques économiques de développement économique EUR Euro ONS Office national des statistiques EPT Espace de programmation territorial OPEP Organisation des pays exportateurs FAO Organisation pour l’alimentation et de pétrole l’agriculture PIB Produit intérieur brut FMI Fonds Monétaire International Pp Points de pourcentage FRR Fonds de régulation des recettes PSR Programme spécial de refinancement GNL Gaz naturel liquéfié TCEN Taux de change effectif nominal GPL Gaz de Pétrole Liquéfié TCER Taux de change effectif réel IDE Investissement direct étranger TTF Facilité de transfert de titres IPC Indice des prix à la consommation USD Dollar des États-Unis IPP Indices des prix à la production ISMMEE Industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques v REMERCIEMENTS L e présent rapport de suivi de de la situation de été préparé par Cyril Desponts et Amel Henider, sous l’économie algérienne rend compte des prin- la direction d’Éric le Borgne et d’Abdoulaye Sy. Les cipales évolutions et politiques économiques auteurs tiennent à remercier Jesko Hentschel (direc- récentes. Il les replace dans un contexte global et teur pays pour le Maghreb et Malte) et Kamel Braham de plus long terme, et il évalue les conséquences de (représentant résident pour l’Algérie) pour leurs pré- ces évolutions et changements de politiques pour les cieuses observations durant la révision de ce rapport. perspectives de l’Algérie. Le rapport s’adresse à un L’équipe de la Banque mondiale remercie particuliè- large public, notamment aux décideurs politiques, rement le Ministère des Finances et le Ministère de aux chefs d’entreprise, aux acteurs des marchés l’Énergie et des Mines de l’Algérie pour leurs com- financiers et à la communauté des analystes et pro- mentaires sur le rapport avant sa publication. fessionnels travaillant en/sur l’Algérie. Le rapport est Les constatations, interprétations et conclu- divisé en deux chapitres. Le chapitre 1 présente les sions exprimées dans ce rapport sont celles du développements macroéconomiques en Algérie sur personnel de la Banque mondiale et ne reflètent pas l’année 2022 et le premier trimestre 2023, tandis que nécessairement les vues du Conseil d’administration le chapitre 2 décrit les perspectives à court et moyen de la Banque mondiale ou des pays que celui-ci repré- terme de l’économie algérienne. La date limite pour sente. Pour des informations sur la Banque mondiale la prise en compte des données et la préparation et ses activités en Algérie, y compris des copies élec- des prévisions est le 25 mai 2022. troniques de la présente publication, veuillez consulter Le rapport de suivi de de la situation de l’éco- le site https://www.banquemondiale.org/fr/country​ nomie algérienne est le fruit du travail de la section /algeria. Pour toute question ou observation sur le Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) du pôle contenu de cette publication, veuillez prendre contact d’expertise en Macroéconomie, commerce et investis- avec Cyril Desponts (cdesponts@worldbank.org) et sement (MTI) du Groupe de la Banque mondiale. Il a Éric le Borgne (eleborgne@worldbank.org). vii RÉSUMÉ ANALYTIQUE L a croissance du PIB hors-hydrocarbures des volumes importés a permis une baisse modérée s’est accélérée en 2022, surcompensant des importations. Ainsi, le surplus du compte courant la baisse de la production pétrolière et a augmenté au S2-2022, atteignant 9,5% du PIB en gazière, et lui permettant de dépasser son niveau 2022, permettant aux réserves de change de passer de 2019. La production agricole a fortement rebondi de 12,5 à 15,8 mois d’importations entre la fin-2021 et en 2022, tandis que la hausse de la consommation la fin-2022, pour atteindre USD 61,7 milliards. privée a profité aux secteurs desservant les ménages. L’inflation est demeurée élevée au La croissance de l’investissement est demeurée T1-2023, emmenée par le prix des produits agri- modérée, affectant la performance des secteurs indus- coles frais. L’inflation a grimpé à 9,8% en g.a. au triels. Dans le secteur des hydrocarbures, la baisse T1–2023, malgré la modération des prix des produits de la production de pétrole a réduit les volumes dis- importés, et les autorités ont alors relevé le taux de ponibles à l’exportation, tandis que l’hiver plus doux réserves obligatoires, et renforcé les mécanismes de a réduit la demande pour le gaz algérien. La crois- contrôle des prix de certains produits alimentaires. En sance du PIB a ainsi atteint 3,2% en 2022, soutenue 2022, la croissance de l’indice des prix à la consom- par l’accélération du PIB hors-hydrocarbures (+3,8% mation avait atteint 9,3%, portée par la hausse des en g.a. au S1-2022 et +4,5% au S2, contre +2,3% en prix de produits alimentaires. La politique monétaire 2021). En outre, les données d’éclairage nocturne était demeurée accommodante, comme le montre la suggèrent une croissance continue et transrégionale hausse soutenue de la masse monétaire, sans pour de l’activité hors-hydrocarbures au T1-2023. autant permettre une reprise marquée du crédit au La hausse marquée des prix du gaz a pris secteur privé. Afin de contenir l’inflation importée, la le relais de ceux du pétrole au S2-2022, permet- Banque d’Algérie avait alors soutenu l’appréciation tant une augmentation continue des recettes du dinar au S2-2022. d’exportations et des réserves de changes. La Le déficit budgétaire a diminué en 2022, le chute des prix du pétrole au S2-2022, qui a entrainé bond des dépenses publiques absorbant la majo- ceux des engrais et donc la valeur des exportations rité de la hausse des recettes des hydrocarbures. hors-hydrocarbures, a été contrebalancée par la À la forte hausse des recettes des hydrocarbures s’est hausse importante des prix d’exportation du gaz. Les ajoutée la reprise modérée des recettes fiscales, sou- exportations ont ainsi encore augmenté au S2-2022, tenue par l’accélération de l’activité et l’inflation. Dans atteignant en 2022 leur niveau le plus élevé depuis 10 le cadre des mesures de préservation du pouvoir ans, soit USD 68,7 milliards. En parallèle, la modéra- d’achat les dépenses ont toutefois nettement aug- tion des prix à l’import et la poursuite de la réduction menté, emmenées par l’augmentation des salaires ix dans la fonction publique, des pensions de retraite, Les perspectives macroéconomiques de- du coût des subventions alimentaires et celui de l’as- meurent hautement sensibles au prix du pétrole surance-chômage. Ainsi, le déficit global du Trésor et du gaz, rappelant l’impératif de diversification devrait être passé de 7,2% du PIB en 2021 à 2,9% en économique. L’amélioration soutenue de la balance 2022, mais le déficit global hors-hydrocarbures s’être commerciale et l’accumulation de réserves de change détérioré, passant de 19% à 23,4% du PIB. En paral- a renforcé la résilience des équilibres extérieurs de lèle, l’épargne publique a cependant bondi à 8,1% du l’Algérie face aux chocs externes. Cependant, l’aug- PIB, et la dette publique baissé à 55,6% du PIB. mentation durable des dépenses publiques a creusé Le secteur hors-hydrocarbures devrait sou- le déficit budgétaire hors-hydrocarbures, et ainsi aug- tenir la croissance en 2023, mais la baisse des menté la sensibilité des équilibres budgétaires aux prix du pétrole pèserait sur les équilibres commer- prix du pétrole et du gaz. Une baisse des prix ferait cial et budgétaire. La croissance du PIB serait tirée porter le poids du financement d’un déficit plus élevé par la consommation et la reprise de l’investissement, sur le secteur bancaire, affectant le financement de malgré la nouvelle baisse des quotas de produc- l’économie. Ces risques soulignent la nécessité d’une tion de pétrole, l’impact de la faible pluviométrie sur politique de dépense prudente, d’une amélioration de la production agricole, et la reprise modérée des son efficacité, et l’importance de la diversification des importations. L’inflation, notamment agricole, demeu- recettes. En outre, la poursuite de la mise en œuvre rerait élevée, malgré la baisse des prix à l’import. La de réformes devant permettre au secteur privé de de- baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures venir le moteur d’une croissance soutenable, de di- réduirait le surplus du compte courant, et le défi- versifier l’économie et les exportations, et d’améliorer cit budgétaire retrouverait son niveau de 2021, mais durablement le cadre macroéconomique, demeure serait cependant en partie préfinancé par l’épargne essentielle à l’essor et à la stabilité de l’économie al- accumulée en 2022. En 2024, le relâchement des gérienne. Enfin, les aléas climatiques représentent un quotas et le rebond de la production agricole permet- risque croissant pour l’économie algérienne et celles trait une accélération de la croissance, tandis que les de la région. équilibres budgétaires et extérieurs se stabiliseraient, tout comme le ratio de dette publique sur PIB. x RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES EXECUTIVE SUMMARY T he growth in non-hydrocarbon GDP Inflation remained high in Q1-2023, led by accelerated in 2022, overcompensat- the price of fresh agricultural products. Inflation ing for lower oil and gas production, rose to 9.8 percent y-o-y in Q1-2023, despite mode- and it surpassed its 2019 level. Agricultural out- rating prices of imported goods, at which time the put rebounded strongly in 2022, while rising private authorities raised the reserve requirement ratio and consumption benefited sectors serving households. strengthened price controls on some food products. Investment growth remained moderate, affecting the In 2022, growth in the consumer price index had performance of industrial sectors. In the hydrocarbons reached 9.3 percent, driven by rising food prices. sector, lower oil production also reduced the volumes Monetary policy had remained accommodative, as available for export, while the milder European winter evidenced by the sustained increase in the money reduced demand for Algerian gas. GDP growth thus supply, but did not allow for a marked recovery in cre- reached 3.2% in 2022, supported by the acceleration dit to the private sector. To contain imported inflation, of non-hydrocarbon GDP (+3.8% y-o-y in H1-2022 and the Bank of Algeria had supported the appreciation of +4.5% in H2, versus +2.3% in 2021). In addition, night- the dinar in H2–2022. lights data suggest continued, cross-regional growth The budget deficit narrowed in 2022, des- in non-hydrocarbon activity in Q1-2023. pite the surge in government spending absorbing The sharp rise in gas prices has taken over most of the increase in hydrocarbon revenues. In from oil prices in H2-2022, allowing for a conti- addition to the strong increase in hydrocarbon reve- nued increase in export revenues and foreign nues, there was a moderate recovery in tax revenues, exchange reserves. The fall in oil prices in H2-2022, supported by the acceleration in activity and infla- which has also driven down fertilizer prices and thus tion. As part of the measures to preserve purchasing the value of non-hydrocarbon exports, has been off- power, however, spending rose sharply, driven by set by the significant rise in gas export prices. As increases in civil service salaries, retirement pensions, a result, exports increased again in H2-2022, rea- as well as the cost of food subsidies and unemploy- ching a 10-year high of USD 68.7 billion in 2022. At ment transfers. As a result, the overall budget deficit the same time, moderating import prices and a conti- is expected to have fallen from 7.2% of GDP in 2021 nued reduction in import volumes led to a moderate to 2.9% in 2022, but the overall nonhydrocarbon defi- decline in imports. Therefore, the current account sur- cit has deteriorated from 19% to 23.4% of GDP. At the plus increased in H2-2022, reaching 9.5 percent of same time, however, Treasury savings jumped to 8.1% GDP in 2022, allowing foreign exchange reserves to of GDP, and public debt fell to 55.6% of GDP. rise from 12.5 to 15.8 months of imports between end- The nonhydrocarbon sector is expected 2021 and end-2022, reaching USD 61.7 billion. to support growth in 2023, but the decline in oil xi prices would weigh on trade and fiscal balances. serves has strengthened the resilience of Algeria’s GDP growth would be driven by consumption and the external balances to external shocks. However, the recovery of investment, despite the further reduction sustained increase in public spending has widened in oil production quotas, the impact of poor rainfall the non-hydrocarbon budget deficit, and thus in- on agricultural production, and the moderate reco- creased the sensitivity of fiscal balances to oil and very of imports. Inflation, particularly in agriculture, gas prices. A drop in prices would put the burden is expected to remain high, despite the decline in of financing a higher deficit on the banking sector, import prices. The decline in hydrocarbon export affecting the financing of the economy. These risks revenues would reduce the current account surplus, underscore the need for a prudent spending policy, and the budget deficit would return to its 2021 level improved spending efficiency, and the importance but would be partially pre-funded by savings accumu- of revenue diversification. In addition, continued im- lated in 2022. In 2024, the relaxation of quotas and plementation of reforms to enable the private sec- the rebound in agricultural production would support tor to become the engine of sustainable growth, di- higher GDP growth, while fiscal and external balances versify the economy and exports, and improve the would stabilize, as would the public debt to GDP ratio. macroeconomic framework in a sustainable man- The macroeconomic outlook remains ner, remains essential to the growth and stability of highly sensitive to the price of oil and gas, re- the Algerian economy. Lastly, climate shocks consti- minding of the economic diversification impe- tute a growing risk for the Algerian economy and rative. The sustained improvement in the trade ba- that of the region. lance and the accumulation of foreign exchange re- xii RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES ‫ملخص تنفيذي‬ ‫آليات مراقبة األسعار عىل بعض املنتجات الغذائية‪ .‬يف عام ‪ ،2022‬بلغ‬ ‫منو مؤرش أسعار اإلستهالك ‪ ،9.3%‬ويرجع ذلك إىل ارتفاع أسعار املنتجات‬ ‫الغذائية‪ .‬بقيت السياسة النقدية ميرسة‪ ،‬كام يتضح من االرتفاع املستمر‬ ‫سارع منو الناتج املحيل اإلجاميل غري الهيدروكربوين يف عام‬ ‫‪ ،2022‬مام أدى إىل زيادة التعويض عن االنخفاض يف إنتاج‬ ‫النفط والغاز ‪ ،‬والسامح له بتجاوز مستواه يف عام ‪ .2019‬فقد‬ ‫ت‬ ‫يف العرض النقدي‪ ،‬دون أن يساهم ذلك بشكل كبري يف النشاط االئتامين‬ ‫انتعش اإلنتاج الزراعي بقوة يف عام ‪ ،2022‬بينام إستفادت القطاعات التي‬ ‫للقطاع الخاص‪ .‬من أجل ضبط التضخم املستورد‪ ،‬قام بنك الجزائر بدعم‬ ‫تخدم األرس بسبب ارتفاع االستهالك الخاص‪ ،‬يف حني بقي منو االستثامر‬ ‫تقوية الدينار يف النصف الثاين من عام ‪.2022‬‬ ‫معتدالً‪ ،‬مام أثر عىل أداء القطاعات الصناعية‪ .‬أما يف قطاع الهيدروكربونات‪،‬‬ ‫من املتوقع أن ينخفض العجز املايل يف عام ‪ ،2022‬حيث استوعب‬ ‫أدى انخفاض اإلنتاج إىل تقليل الكميات املتاحة للتصدير‪ ،‬وبسبب اتعدال‬ ‫ارتفاع النفقات العامة معظم الزيادة يف اإليرادات الهيدروكربونية‪ .‬رافق‬ ‫ء عىل ما تقدم‪ ،‬بلغ‬ ‫فصل الشتاء انخفض الطلب عىل الغاز الجزائري‪ .‬بنا ً‬ ‫الزيادة الكبرية يف اإليرادات الهيدروكربونية منوا ً معتدالً يف اإليرادات‬ ‫ما بتسارع الناتج‬ ‫منو الناتج املحيل اإلجاميل ‪ 3.2%‬يف عام ‪ 2022‬مدعو ً‬ ‫الرضيبية بسبب تعايف النشاط االقتصادي وارتفاع التضخم‪ .‬ومع ذلك‪،‬‬ ‫املحيل اإلجاميل غري الهيدروكربوين (‪ +3.8%‬عىل أساس سنوي يف النصف‬ ‫زادت النفقات بشكل كبري نتيجة زيادة رواتب املوظفني يف القطاع العام‬ ‫األول من ‪ 2022‬و‪ +4.5%‬يف النصف الثاين‪ ،‬مقابل‪ +2.3%‬يف عام ‪.)2021‬‬ ‫ومعاشات املتقاعدين وتكاليف الدعم الغذايئ وتكاليف التأمني البطالة‪.‬‬ ‫عالوة عىل ذلك‪ ،‬تشري بيانات اإلضاءة الليلية إىل استمرار منو األنشطة غري‬ ‫وبالتايل‪ ،‬تراجع العجز الكيل للخزينة من ‪ 7.2%‬من الناتج املحيل اإلجاميل‬ ‫الهيدروكربوين عرب اإلقليم يف الربع األول من عام ‪.2023‬‬ ‫يف عام ‪ 2021‬إىل ‪ 2.9%‬يف عام ‪ ،2022‬ولكن تدهور العجز الكيل غري‬ ‫عا ملحوظًا يف النصف الثاين من عام ‪ 2022‬بعد‬ ‫شهدت أسعار الغاز ارتفا ً‬ ‫الهيدروكربوين ليصل إىل ‪ 23.4%‬من الناتج املحيل اإلجاميل يف عام ‪2022‬‬ ‫ارتفاع أسعار النفط‪ ،‬مام ساهم يف زيادة مستمرة يف عائدات الصادرات‬ ‫مقابل ‪ 19%‬يف عام ‪ .2021‬يف الوقت نفسه‪ ،‬قفز االدخار العام إىل ‪8.1%‬‬ ‫واحتياطات العملة األجنبية‪ .‬أدى انخفاض أسعار النفط يف النصف الثاين‬ ‫من الناتج املحيل اإلجاميل‪ ،‬وانخفضت الديون العامة إىل ‪ 55.6%‬من‬ ‫من عام ‪ 2022‬إىل انخفاض أسعار األسمدة‪ ،‬وبالتايل إىل انخفاض قيمة‬ ‫الصادرات غري الهيدروكربونية‪ ،‬وجاء االرتفاع الكبري يف أسعار صادرات‬ ‫الناتج املحيل اإلجاميل‪.‬‬ ‫الغاز اىل تخفيف وطأة انخفاض اسعار النفط‪ .‬لذلك‪ ،‬زادت الصادرات‬ ‫من املتوقع أن تدعم القطاعات غري الهيدروكربونية النمو يف عام ‪،2023‬‬ ‫مرة أخرى يف النصف الثاين من عام ‪ ،2022‬لتصل يف عام ‪ 2022‬إىل أعىل‬ ‫ولكن انخفاض أسعار النفط سيؤثر عىل حساب املالية العامة وامليزان‬ ‫مستوى لها منذ ‪ 10‬سنوات بقيمة ‪ 68.7‬مليار دوالر‪ .‬يف الوقت نفسه‪،‬‬ ‫التجاري‪ .‬من املتوقع أن يكون االستهالك وتعايف االستثامر أهم محركات‬ ‫ساهم اعتدال أسعار الواردات واستمرار تقلص حجم الواردات اىل تخفيض‬ ‫النمو االقتصادي هذا العام‪ ،‬عىل الرغم من انخفاض حصص اإلنتاج‬ ‫قيمة الواردات بشكل معتدل‪ .‬وبالتايل‪ ،‬زاد الفائض يف امليزان التجاري يف‬ ‫النفطي‪ ،‬وتأثري نقص األمطار عىل اإلنتاج الزراعي‪ ،‬واستئناف الواردات‬ ‫النصف الثاين من عام ‪ ،2022‬ليصل إىل ‪ 9.5%‬من الناتج املحيل اإلجاميل‪،‬‬ ‫بشكل معتدل‪ .‬كام سيبقى التضخم‪ ،‬مبا يف ذلك التضخم الزراعي‪ ،‬مرتف ً‬ ‫عا‪،‬‬ ‫مام سمح الحتياطات العملة األجنبية باالرتفاع من ‪ 12.5‬إىل ‪ 15.8‬شهر‬ ‫عىل الرغم من انخفاض أسعار الواردات‪ .‬سيؤدي االنخفاض يف عائدات‬ ‫من الواردات بني نهاية عام ‪ 2021‬ونهاية عام ‪ ،2022‬لتصل إىل ‪ 61.7‬مليار‬ ‫الصادرات الهيدروكربونية إىل تقليل فائض الحساب الجاري‪ ،‬وسيعود‬ ‫دوالر‪.‬‬ ‫يا من‬ ‫عجز امليزانية إىل مستواه يف عام ‪ 2021‬ولكن سيتم متويله جزئ ً‬ ‫عا يف الربع األول من عام ‪ ،2023‬بسبب ارتفاع أسعار‬ ‫ظل التضخم مرتف ً‬ ‫خالل الوفورات املرتاكمة يف عام ‪ .2022‬يف عام ‪ ، 2024‬ومع تحرير حصص‬ ‫املنتجات الزراعية الطازجة‪ .‬ارتفع التضخم إىل ‪ 9.8%‬عىل أساس سنوي‬ ‫االنتاج وانتعاش اإلنتاج الزراعي‪ ،‬يُتوقع أن ينمو االقتصاد بشكل أعىل‪،‬‬ ‫يف الربع األول من عام ‪ ،2023‬عىل الرغم من اعتدال أسعار املنتجات‬ ‫بينام من املتوقع أن تستقر نسبة الدين العام من الناتج املحيل اإلجاميل‬ ‫املستوردة‪ ،‬ورفعت السلطات معدل االحتياطيات اإللزامية وأحكمت‬ ‫وحسابات املالية العامة وامليزان التجاري‪.‬‬ ‫‪xiii‬‬ ‫البنوك‪ ،‬األمر الذي سيؤثر عىل متويل االقتصاد‪ .‬تؤكد هذه املخاطر عىل‬ ‫تظل آفاق االقتصاد الكيل حساسة للغاية ألسعار النفط والغاز‪ ،‬وتذكرنا‬ ‫رضورة وجود سياسة إنفاق حذرة وتحسني فعاليتها‪ ،‬وأهمية تنويع‬ ‫بحتمية التنويع االقتصادي‪ .‬التحسن املستمر يف امليزان التجاري وتراكم‬ ‫مصادر اإليرادات للميزانية‪ .‬باإلضافة إىل ذلك‪ ،‬يبقى تنفيذ اإلصالحات‬ ‫االحتياطيات النقدية عززت من مناعة الحساب الجاري يف مواجهة‬ ‫التي تهدف إىل جعل القطاع الخاص محركًا للنمو املستدام‪ ،‬وتنويع‬ ‫الصدمات الخارجية‪ .‬لكن الزيادة املستدامة يف اإلنفاق الحكومي سيزيد‬ ‫را‬ ‫االقتصاد والصادرات‪ ،‬وتحسني اإلطار االقتصاد الكيل بشكل دائم‪ ،‬أم ً‬ ‫من نسبة عجز امليزانية من الناتج املحيل االجاميل غري الهيدروكربوين‪،‬‬ ‫حاساًم لتعزيز واستقرار االقتصاد الجزائري‪ .‬أخريا ً‪ ،‬متثل األخطار املناخية‬ ‫ً‬ ‫وبالتايل زيادة حساسية املالية العامة لتذبذبات أسعار النفط والغاز‪ ،‬ويف‬ ‫دا عىل االقتصاد الجزائري واملنطقة بأكملها‪.‬‬ ‫را متزاي ً‬‫خط ً‬ ‫حال تراجعت أسعار النفط سيضع ذلك أعباء متويل العجز عىل قطاع‬ ‫‪xiv‬‬ ‫‪RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES‬‬ 1 DÉVELOPPEMENTS ÉCONOMIQUES RÉCENTS L’activité hors-hydrocarbures en 2022 (+1,9% relativement à son niveau de 2019), s’est accélérée, dépassant et l’absence de reprise concomitante des importations son niveau de 2019 (–19,4% relativement à leur niveau de 2019) sug- gère une réorientation partielle de la demande vers La croissance du PIB réel hors-hydrocarbures la production domestique.3 Par ailleurs, les données s’est accélérée en 2022, soutenue par celle de la d’éclairage nocturne suggèrent une reprise continue consommation privée. La croissance du PIB a atteint et transrégionale de l’activité hors-hydrocarbures au 3,2% en 2022 en dépit d’une contraction modérée de T1-2023.4 (Figure 1 et 2, et encadré 1). la valeur ajoutée des hydrocarbures (–0,6%), emme- née par le segment hors-hydrocarbures de l’économie 1 Après une croissance moyenne de 2,2% entre 2017 et (+4,3%). La croissance du PIB hors-hydrocarbures 2019, une chute de 3% en 2020, et un rebond à 3,7% s’est en effet accélérée, passant de 2,3% en 2021 à en 2021. La consommation privée représente autour de +3,8% au S1-2022 et +4,5% au S2. La croissance a 44% du PIB algérien. 2 La LFC20222 prévoyait notamment un doublement été portée par celle de la consommation privée (+2,9% de l’investissement public. D’après l’ONS, 37% de en 2022),1 soutenue par l’augmentation des dépenses l’investissement total est le fait de l’administration publiques, et malgré l’effet de la hausse des prix sur publique, dont les entreprises publiques sont largement le pouvoir d’achat des ménages. La reprise de l’in- tributaires (voir encadré 1). vestissement s’est accélérée au T4-2022 (+6,1% en 3 Les efforts de réduction des importations doivent g.a., après +1,1% en g.a. sur les neuf premiers mois cependant être bien calibrés, au risque de diminuer l’accès aux intrants et équipements nécessaires à la production de 2022), malgré la sous-exécution en 2022 de l’in- et à l’investissement, et aux produits finis disponibles en vestissement public prévu par la Loi de Finances quantité insuffisante sur le territoire national. Complémentaire pour 2022.2 Le PIB réel hors-hydro- 4 Les données d’éclairage nocturne, corrigées de l’impact carbures a ainsi dépassé son niveau prépandémique de l’activité gazière et pétrolière, sont des indicateurs 1 La croissance de la consommation FIGURE 1 •  …et les données d’éclairage FIGURE 2 •  privée a soutenu l’activité en 2022... nocturne suggèrent une croissance soutenue de l’activité au T1-2023 115 PIB réel et composantes, indices en niveau (2019 = 100) 20% 110 15% Variation de l'intensité de l'éclairage 105 10% 100 nocturne, en g.a 5% 95 0% 90 –5% 85 –10% 80 –15% 75 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 70 2019 2020 2021 2022 2023 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 2019 2020 2021 2022 Nord-Centre Nord-Est Nord-Ouest Haut Plateaux Est Moyenne Importations Consommation Finale Investissement Exportations PIB Source : NASA et estimations de la Banque mondiale. Note : Les données d’éclairage nocturne, corrigées de l’impact de l’activité gazière et pétrolière, sont des indicateurs avancés robustes de l’activité économique (Banque Source : Office National des Statistiques (ONS) et estimations de la Banque mondiale. mondiale, 2023a). HP = Hauts-Plateaux. Les régions correspondent aux Espaces de Note : La variation des stocks n’est pas présentée pour plus de lisibilité. Les données Programmation Territoriale (EPT). ci-dessus comparent le niveau d’activité trimestriel à celui du même trimestre en 2019. La production agricole a fortement re- La production et l’exportation de bondi, tandis que la hausse de la consomma- pétrole et de gaz ont nettement tion privée a profité aux secteurs desservant ralentit au S2-2022 les ménages. Après s’être contractée de 1,9% en 2021, la production agricole a bondi en 2022 La baisse des quotas de production de l’OPEP en (+5,8%), notamment portée par une meilleure ré- octobre 2022 a conduit à une diminution de la colte dans les régions centrales et proches du lit- toral.5 Par ailleurs, la hausse de la consommation avancés robustes de l’activité économique (Banque privée a stimulé les secteurs desservant les mé- mondiale, 2023a). Ces données permettent d’expliquer 75% du niveau du PIB hors-hydrocarbures à prix nages, tel que les secteurs agro-alimentaires, de constants dans un modèle de régression linéaire bivarié, l’habillement, du commerce et des hôtels, cafés et 89% de ce niveau lorsque le trimestre, la tendance et et restaurants. À l’inverse, la hausse plus timide l’effet du COVID sont pris en compte. de l’investissement contribue à expliquer la crois- 5 Les données satellitaires du Centre commun de recherche sance modérée de l’activité dans les secteurs de la de la Commission européenne (JRC) suggèrent des construction, des matériaux de construction et des niveaux plus bas de stress hydrique et un développement plus avancé de la biomasse au S1-2022 (période de industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, récolte de la saison 2021–2022) pour les wilayas agricoles électriques et électroniques (ISMMEE). Compte de part et d’autre d’Alger (Bouira, Bordj Bou Arreridj, Sétif tenu de la forte présence des entreprises publiques à l’est, bande de Médéa à Ain Temouchent à l’ouest), économiques (EPE) dans les secteurs tributaires de contrairement aux wilayas agricoles plus éloignées du l’investissement, leur production en a pâti, notam- littoral, et de l’est (bande de Tlemcen à Tiaret, wilayas de ment les EPE actives dans le secteur des ISMMEE l’est à partir de Constantine et Batna). 6 Aucune donnée du marché de l’emploi n’est présentée (–21,4% en g.a. sur les 9m-2022) et des matériaux ici, la publication des données de l’Agence Nationale de de construction (–6,7%). Par ailleurs, l’accélération l’Emploi (ANEM) ayant été stoppée en juin 2022, et les de l’investissement au T4 a généré un bond des im- dernières statistiques usuelles du marché de l’emploi (ex: portations.6 (Encadré 1). taux de chômage, taux de participation) datant du S1-2019. 2 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES ENCADRÉ 1 : LA DIFFUSION DES CHOCS DE DEMANDE DANS L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE Appréhender les liens entre les chocs de demande et la performance des secteurs productifs est essentiel afin d’anticiper et de répondre à ces chocs. À cette fin, les tableaux d’entrées-sorties (TES) permettent, pour chaque secteur, d’établir la part de sa demande tributaire de l’investissement ou de la consommation finale, qui sera affectée directement par un choc de demande. Il permet également d’établir la part de la demande sectorielle tributaire de la demande en intrants des secteurs affectés par le choc (effets de second tour). Des données sur l’intensité de l’importation, de la présence d’EPE, ou encore d’intensité en main d’œuvre, permettent d’anticiper la propagation de ces chocs dans l’économie algérienne. Ainsi, un choc positif de consommation des ménages aura des effets positifs sur les secteurs des transports et communication, de l’habillement et du cuir, de l’agriculture et de l’alimentation. Selon les TES, 85%, 83% et 73% de la demande des produits de ces secteurs émane des ménages (directement et indirectement) et bénéficierait de cette hausse. La variation de la demande adressée aux différents secteurs sera modulée par les priorités des ménages vis-à-vis leur consommation et celles des entreprises vis-à-vis leurs intrants. Cette hausse de consommation pourrait déboucher sur une hausse de production (et d’emploi), ou une hausse des prix (et salaires), selon la disponibilité des produits (localement ou à l’importation) et des travailleurs. Elle aura un effet important sur l’emploi, principalement à travers le secteur des transports et communication (29% de la masse salariale nationale hors-administration), et sur le secteur privé, plus présent dans ces secteurs. Par ailleurs, un choc négatif d’investissement affectera les secteurs de la construction, des mines et matériaux de construction et des ISMMEE, touchera particulièrement les entreprises publiques, et réduira la demande en biens importés. 91% et 69% de la demande des secteurs de la construction et des ISMMEE est tributaire de l’investissement, tandis que 85% de la demande des mines et matériaux de construction est tributaire du secteur de la construction (effet de second tour). Dans ces secteurs, une baisse de la production (et de l’emploi) et des prix (ou des salaires) est à prévoir. Le choc affectera l’emploi, principalement à travers le secteur de la construction (29% de la masse salariale hors- administration) et sera plus marqué sur le secteur public, dont plus de la moitié de la production émane des quatre principaux secteurs affectés. L’intensité de l’importation étant plus forte dans ces secteurs, celles-ci devraient diminuer. FIGURE 3 • Origine de la demande en biens et services, par secteur (2021) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Construction, incl. services pétroliers Mines et matériaux de construction ISMMEE Bois, liège et papier Services aux entreprises Chimie, caoutchouc, plastiques Eau et énergie Habillement, textile et cuir Hospitalité et services aux ménages Agriculture et alimentation Transport et communication Investissement Mixte Consommation finale des ménages Investissement Investissement, Consommation Consommation finale Exports Exports, Autres indirect finale des ménages des ménages, indirect indirect Source : ONS et estimations de la Banque mondiale. production de pétrole, réduisant en fin d’année mb/j en novembre, puis à 959 mb/j à partir du mois les volumes disponibles à l’exportation. Alors de mai 2023.7 Ainsi, après huit trimestres consécutifs qu’un éventuel ralentissement de la croissance d’augmentation et un retour au niveau de production mondiale menaçait les prix mondiaux des hydrocar- de 2019, la production moyenne a baissé de 1,9 % en bures, l’OPEP a décidé d’abaisser sa production et le quota de production de pétrole brut de l’Algérie a 7 Soit le niveau de décembre 2021, supérieur au creux de été ramené de 1055 mb/j en octobre 2022 à 1007 mai 2020 (816 mb/j). Développements économiques récents 3 La baisse des quotas de l’OPEP a FIGURE 4 •  …tandis que la production et les FIGURE 5 •  limité la production… exportations de gaz ont ralenti 30 1 000 25 Milliers de barils par jour 800 20 Milliards de m3 600 15 400 10 200 5 0 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 e e 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 Production Exportations de Exportations de Production de gaz naturel Exportations par pipeline de pétrole brut pétrole brut et de produits pétroliers Consommation locale Exportations de GNL condensat raffinés Source : Joint Organisation Data Initiative (JODI), estimations de la Banque mondiale. Source : Banque d’Algérie (BdA) pour l’exportation de produits pétroliers raffinés Note : Les données sont présentées en moyenne glissante sur quatre trimestres, afin jusqu’au T3-2022, Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour la d’éliminer l’effet de la saisonnalité. La consommation locale est estimée comme la production de pétrole brut, estimations de la Banque mondiale pour les exportations différence entre la production brute et les exportations par gazoduc et sous forme de au T4-2022 et T1-2023. gaz naturel liquéfié, l’Algérie n’important pas de gaz naturel. glissement trimestriel (g.t.) au T4–2022, et de 1,6 % vis-à-vis de 2021 mais est demeurée 11,9% supérieure en g.t. au T1–2023. En 2022, la production a néan- à la moyenne des années 2018 à 2020, la stratégie moins augmenté de 12% vis-à-vis de 2021 (soit 1020 de réduction de la dépendance énergétique de l’Eu- mb/j en moyenne), du fait de la hausse continue des rope vis-à-vis de la Russie contribuant à une demande quotas sur les 10 premiers mois de l’année. Cette soutenue pour le gaz algérien. Les exportations par hausse de la production moyenne en 2022 a per- pipeline et celles de gaz naturel liquéfié ont suivi celles mis l’augmentation des exportations de pétrole brut de la production (–5,5% et –6,9% en g.a. au S2-2022), (+9,5 % en 2022) et une hausse plus marquée de la suggérant une baisse similaire de la consommation production des raffineries.8 Cependant, les exporta- domestique.12 Cependant, les exportations par pipeline tions de pétrole raffiné et de gaz de pétrole liquéfié vers l’Espagne ont chuté de 36% en g.a. au Q3-2022, n’ont augmenté que de 3 % et 3,5%, respectivement, tandis que les exportations vers l’Italie bondissaient de suggérant que la production additionnelle a été absorbée par la hausse de la consommation domes- 8 L’augmentation de production de pétrole brut en 2022 tique.9 (Figure 4). (+11,9%) étant plus élevée que celle des exportations. La production et l’exportation de gaz ont En effet, 40% de la production de pétrole brut algérienne ralenti mais sont demeurées élevées au deuxième est exportée, tandis que le reste est acheminée aux semestre 2022, malgré la hausse des prix à l’ex- raffineries. (Sonatrach, 2022). 9 Autour de 85% de la consommation domestique de portation. La révision à la hausse du prix de livraison produits raffinés étant accaparée par le transport routier. du gaz naturel avec l’Italie et l’Espagne a atténué l’at- 10 Ce qui est suggéré par la relation inverse entre le prix du tractivité du gaz algérien, qui est cependant demeuré gaz et les volumes exportés (Banque mondiale, 2022). significativement plus attractif que le prix courant du 11 Données JODI pour la production et l’exportation de gaz gaz naturel liquéfié. Cela a néanmoins pu ralentir le naturel. stockage du gaz10 et, combiné à l’effet d’un hiver euro- 12 Autour de 6%, la baisse des exportations étant proportionnelle à celle de la production. Plus de la moitié péen plus doux sur la demande de gaz algérien, la du gaz naturel algérien est exporté par pipeline (37%) ou production de gaz naturel a continué de baisser au sous forme de GNL (16%), et la consommation domestique S2-2022 (-5,9% en g.a., contre –1,1% au S1-2022).11 sert principalement à alimenter les centrales thermiques En année pleine, la production a diminué de 3,4% (20%), à usage résidentiel (11%) et industriel (9%). 4 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES Le prix du gaz naturel a soutenu FIGURE 6 •  …qui, avec l’absence de reprise des FIGURE 7 •  les recettes d’exportation des importations, a soutenu le compte hydrocarbures au S2-2022… courant 20 40 20 1,4 35 18 Exportations (milliards de USD) 16 1,2 15 30 14 12 1,0 En milliards de USD 25 10 % du PIB 10 20 8 0,8 6 15 4 0,6 5 10 2 0 0,4 5 –2 0 0 –4 0,2 –6 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4e –8 0,0 2019 2020 2021 2022 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 2019 2020 2021 2022 Pétrole brut Condensats Pétrole raffiné Gaz de pétrole Gaz naturel Gaz naturel Exportations, B & S Importations, B & S liquéfié liquéfié Variation des réserves Compte courant Total (éch. dr.) Termes de l’échange (éch. dr.) Source: BdA et estimations de la BM au T4-2023. Source: Fonds Monétaire International (FMI). 41% en g.a., reflétant notamment un fort premium à l’ex- Porté par les exportations de gaz naturel, le surplus du portation vers l’Italie.13 (Figure 5). compte courant a culminé au T3–2022 (US$ 6,3 mil- Les exportations d’hydrocarbures ont conti- liards), avant de baisser au T4 (US$ 5,5 milliards), la nué d’augmenter au T3 et au T4-2022, soutenues stabilité des exportations de biens et de services con- par la hausse continue des prix du gaz vendu à trastant avec la reprise modérée des importations de l’Europe. Après un sommet à US$ 123 par baril en biens et de services au T4. Par conséquent, le sur- juin 2022, le prix du pétrole brut algérien a chuté à plus du compte courant a atteint US$ 18,3 milliards US$ 80 en décembre malgré la baisse des quotas de en 2022, soit 9,5% du PIB, et les réserves de change production, avant de se stabiliser à US$ 82 au T1-2023. de l’Algérie ont continué d’augmenter, atteignant US$ Cette baisse a néanmoins été amortie par la forte hausse 61,7 milliards à la fin-2022 (+US$ 15,7 milliards sur du prix de vente du gaz naturel par gazoduc, de US$ 335 l’année), soit 15,8 mois d’importations de biens et de par milliers de mètres cubes au S1-2022 à US$ 703 au services, contre 12,5 mois à la fin-2021. En outre, les S2-2022,14 tirée par la hausse du prix de vente à l’Italie termes de l’échange de l’Algérie16 se sont nettement au T3, puis à l’Espagne. Ainsi, et malgré la légère baisse améliorés en 2022, portés au S1 par la forte hausse concomitante des volumes d’exportations, la correction des prix du pétrole n’a pas généré de baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures, qui sont passées de 13 Au Q3–2022, le prix d’achat italien (€79.5 MWh) a US$ 14,9 milliards au T2-2022 à US$ 16,2 milliards au augmenté de 93% en g.t. tandis que le prix d’achat T3 et autour de US$ 16,8 milliards au T4.15 (Figure 6). espagnol demeurait stable (€43 MWh, +3,6% en g.t.), traduisant un ajustement contractuel plus rapide des prix italiens au prix du gaz au comptant. (Commission Hausse des prix du gaz et baisse des européenne, janvier 2023). importations ont soutenu le compte 14 Contre US$ 197 en 2021. 15 Estimations de la Banque mondiale. Cela représente un courant au S2-2022 sommet des dix dernières années. 16 Le ratio entre le prix moyen à l’export et le prix moyen Le surplus du compte courant a ainsi augmenté à l’import, un indicateur du pouvoir d’achat algérien à au S2–2022, tout comme les réserves de change. l’international. Développements économiques récents 5 Les exportations hors-hydrocarbures FIGURE 8 •  …dont les prix sont corrélés à ceux FIGURE 9 •  sont concentrées dans les engrais… du pétrole 100% 350 320 290 Indices (T1-2019 = 100) 80% 260 60% 230 200 40% 170 140 20% 110 80 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 0% 2019 2020 2021 2022 2023 2002–2006 2007–2011 2012–2016 2017–2021 Volume des exports HH Prix des exports HH Sucre Autres produits Engrais Prix mondial du fer Prix mondial des engrais Ciment, phosphate, sel alimentaires et chimie Autres Fer et acier Cuivre, aluminium, zinc Source : ONS et estimations de la Banque mondiale pour le prix et le volume des exportations hors-hydrocarbures, World Bank Commodity Markets Outlook pour Source : Trademap et estimations de la Banque mondiale. Les données pour l’Algérie l’indice composite du prix des engrais et du fer. HH = hors-hydrocarbures. La hausse sont obtenues à partir des données d’importation de ses partenaires commerciaux. continue des prix à l’exportation au T4-2022, portée par les produits alimentaires et chimiques, pourrait s’expliquer par un changement dans la composition des exportations hors-hydrocarbures en 2022. des prix du pétrole, et la baisse de ces derniers au S2 au T4. Les importations de biens et de services étant compensée par la hausse des prix du gaz, la ont augmenté à US$ 47 milliards en 2022, contre baisse des prix à l’import et la décision de la Banque US$ 43,3 en 2021 (+8,5%) malgré une baisse des d’Algérie d’opérer une appréciation contrôlée du volumes importés, celle-ci étant surcompensée par la dinar (voir plus bas). (Figure 7). forte hausse des prix à l’importation. En effet, en 2022, La baisse des exportations de pétrole au les volumes de produits importés ont baissé de 3,1%, S2–2022 a été accompagnée par celle des prix portés par la chute des importations de machines et des engrais et du fer, corrélés aux prix du pétrole. matériel de transport (-18,8% en g.a.) dans un contexte Les exportations de produits ont augmenté à US$ de faible croissance de l’investissement domestique, 65,1 milliards en 2022, contre US$ 38,6 milliards en et celle des produits alimentaires (-6,7%) sur fond de 2021 (+69%), principalement portés par la hausse rebond de la production agricole algérienne. Cette des prix et des exportations des hydrocarbures baisse des volumes importés a cependant été surcom- (+75,5%). Dans le même temps, les exportations pensée par le bond des prix à l’importation (+15,5%), hors-hydrocarbures ont également bondi, de US$ 5 transversale mais plus marquée pour les produits ali- milliards en 2021 à US$ 6,6 milliards en 2022 mal- mentaires (+32,6% en g.a.). Cependant, la tendance gré la baisse des volumes exportés (–3,5 % en 2022). des prix alimentaires et des matières premières s’est Cependant, les exportations de produits hors-hydro- inversée au S2-2022, avec la baisse des prix mondiaux carbures étaient en 2021 dominées par les engrais des céréales, des produits laitiers, et la stabilisation (majoritairement des engrais azotés et ammoniac), et des prix à la production, tandis que la reprise de l’in- l’embellie de 2022 semble donc avoir été portée par vestissement a stimulé les importations d’équipement la hausse du prix des engrais et des produits sidérur- au T4-2022. (Figures 10 et 11). giques17 sur les marchés internationaux augmentant la valeur des exportations hors-hydrocarbures (+41%). 17 En 2021, ceux-ci représentaient autour de 70% des (Figures 8 et 9). exportations hors-hydrocarbures de l’Algérie. L’indice Les importations ont baissé au S2-2022, synthétique du prix des engrais de la Banque mondiale malgré la reprise des importations d’équipement montre une hausse de 58% en 2022. 6 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES Les prix à l’importation baissent au FIGURE 10 •  …tandis que les volumes importés FIGURE 11 •  S2-2022… reprennent au T4, tirés par les équipements 170 400 Importations à prix constants (T1-2012 =100) 150 350 Indices (T1-2019 =100) 130 300 250 110 200 90 150 70 100 50 50 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 2019 2020 2021 2022 2023 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Prix des produits laitiers Prix des céréales Prix du sucre 2019 2020 2021 2022 Prix à l’importation IPP, UE Importations, Importations, USD volume Produits alimentaires Produits bruts Combustibles Produits chimiques Produits Machines et Source : ONS, Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) manufacturés transports & Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Note : IPP = Indice des prix à la production du secteur public marchand. Source: ONS et calculs de la Banque mondiale. Le déficit budgétaire se réduit en chômage, et la hausse du coût des subventions 2022, malgré la forte hausse des universelles aux produits alimentaires de base.19 dépenses Ainsi, le déficit global du Trésor est anticipé à 2,9% du PIB en 2022, contre 7,2% du PIB en Le solde global du Trésor a diminué en 2022, 2021, mais le déficit global hors-hydrocarbures se alors que la forte hausse des recettes des hydro- serait détérioré, passant de 19% à 23,4% du PIB. carbures surcompense celle des dépenses de (Figure 12). fonctionnement. Suivant la hausse des recettes La dette publique envers le secteur ban- des exportations d’hydrocarbures (+75,5%), la caire domestique a augmenté modérément en dépréciation du dinar vis-à-vis le dollar US (-4,9%), 2022, en parallèle de l’épargne du Trésor à la et la hausse de la part des recettes d’exportations Banque d’Algérie. L’endettement du Trésor envers le allant au budget, les recettes des hydrocarbures secteur bancaire domestique s’est poursuivi (+21,5% allant au budget a plus que doublé (+117%).18 en 2022, pour atteindre 30,4% du PIB en fin d’année), Les recettes fiscales ont également augmenté, dans le cadre des émissions souveraines régu- soutenues par la bonne dynamique de la con- lières et de la mise en œuvre de la dernière phase sommation privée et la reprise des recettes de l’impôt sur les entreprises, après une année 2020 marquée par la crise du COVID-19 et le report 18 Les recettes des hydrocarbures incluent les fonds des pertes occasionnées sur l’année fiscale versés au Fonds de Régulation des Recettes, c’est-à- 2021. Contrastant avec la faible croissance des dire ceux qui excèdent les prévisions de recette des lois dépenses d’équipement, les dépenses publiques de finance. La dépréciation du dinar augmente la valeur ont fortement augmenté (+30%), portées par les en dinars des exportations d’hydrocarbures, libellées en dollars. dépenses de fonctionnement. Le bond de ces 19 Les dépenses publiques prévues dans la Loi de dernières s’explique notamment par la hausse des Finances Complémentaire pour 2022 (publiée en salaires dans le secteur public, la hausse des pen- août) demeurent sous-exécutées, et en particulier sions de retraites, la mise en œuvre de l’allocation l’investissement public. Développements économiques récents 7 La hausse des recettes des FIGURE 12 •  …et l’épargne du Trésor augmente FIGURE 13 •  hydrocarbures dépasse celle des en parallèle de l’endettement dépenses… 16 70 55 14 9 60 45 12 7 50 En trillions de DZD 35 10 En % du PIB En trillions de DZD 5 40 25 8 En % du PIB 3 30 15 6 1 5 20 4 –1 –5 2 10 –3 –15 0 0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 –5 –25 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022e 2019 2020 2021 2022 2023 Dépenses Recettes Dette envers la BdA Epargne publique (éch. dr.) Solde global (éch.dr.) Recettes (éch.dr.) Dette envers les banques et sociétés financières Total (éch. dr.) Dépenses (éch.dr.) Solde hors-hydroc. Recettes hydroc. (éch.dr.) Source : FMI et estimations de la Banque mondiale. Note : Sur l’axe de droite, la dette publique est rapportée au PIB sur quatre trimestres Source : Ministère des Finances, ONS et estimations de la Banque mondiale pour 2022. glissants. du programme spécial de refinancement (PSR).20 le même temps, la croissance des prix des produits Néanmoins, l’épargne du Trésor à la Banque d’Algérie alimentaires industriels et des produits manufacturés, a augmenté en parallèle de la hausse de l’endette- principalement importés, a nettement ralenti.23 Par ail- ment, passant de DZD 962 milliards à la fin-2021 à leurs, les prix à la production ont également continué DZD 2 231 milliards à la fin-2022 (soit US$ 15,7 mil- de croître (+13,5% en g.a. sur les 9m-2022), notamment liards, ou 8,1% du PIB). La hausse du PIB nominal ayant de loin excédé celle de la dette publique, le ratio de la dette publique a chuté en 2022 pour atteindre 20 Dans le ce cadre de ce programme, le Trésor a substitué 55,6% du PIB.21 (Figure 13). les créances des EPE aux banques publiques par des bons du Trésor. Ces bons du Trésor pouvaient ensuite être refinancés par les banques à la Banque d’Algérie, Les autorités ont privilégié la mais la majorité de la liquidité acquise ainsi devait politique de change, puis monétaire, être réinvestie dans les bons du Trésor, contribuant à pour contenir l’inflation financer le déficit public. 21 La dette domestique représente 99% de la dette La croissance des prix à la consommation et à la publique, dont 22,9% est composé de la dette de marché production est demeurée élevée au S2-2022 et et 77,1% de la dette d’assainissement, principalement bons du Trésor émis dans le cadre du programme du s’est accélérée au T1-2023, malgré la modéra- financement monétaire de 2017–19 et du programme tion des prix des produits importés. La croissance spécial de refinancement de 2021–2022. de l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 22 Selon l’ONS 11,3% de la consommation nationale de 8,5% en g.a. au T4-2022 (+9,3% en année pleine) et produits agricoles est importée. s’est accélérée pour atteindre 9,8% au T1-2023. Si la 23 Les produits agroindustriels, les biens manufacturés et les hausse en 2022 a été transversale, l’accélération au services ont en effet affiché une hausse plus modérée (5%, 6,8% et 3,3% en g.a). Selon l’ONS, 30% de la consommation T1-2023 a été alimentée par la forte hausse des prix nationale de produits agroindustriels et 63% de celle des des produits agricoles frais (+24,7%), principalement produits manufacturés est importée. Ainsi, leur prix est produits domestiquement,22 et notamment celle des plus sensible au taux de change et aux prix à l’importation. prix de la viande, les fruits et les produits laitiers. Dans (Banque mondiale, 2022). 8 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES FIGURE 14 • L’inflation s’est accélérée au T1-2023 Le dinar s’est fortement apprécié FIGURE 15 •  au S2-2022 12 1,4 10 160 Croissance de l’IPC en g.a. et 1,2 8 contributions (%, pp) 150 1,0 6 Taux de change 4 140 0,8 2 0,6 130 0 0,4 –2 120 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 0,2 2019 2020 2021 2022 2023 110 0,0 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 Produits agricoles frais Produits agroindustriels 2019 2020 2021 2022 2023 Produits manufacturés Services IPC IPC hors-alimentaire Termes de l’échange (éch. dr.) DZD/USD DZD/EUR Source : ONS et estimations de la Banque mondiale. Source : Investing.com, ONS, et estimations de la Banque mondiale. dans les ISMMEE, le secteur minier et celui du textile, dinar vis-à-vis du dollar US, dans l’objectif de contenir fortement dépendants des importations.24 (Figure 14). l’inflation importée.28 Ainsi, le dinar a grimpé de 4,0% Dans ce contexte, les autorités ont renforcé en un semestre vis-à-vis de l’Euro (+7,0% en 2022, les mesures de préservation du pouvoir d’achat, retrouvant son niveau de 2020), de 6,2 % vis-à-vis le à travers la hausse des salaires, des retraites, des dollar US (+0,8% en 2022, retrouvant son niveau de allocations chômage, ainsi que le renforcement la fin-2021) et de 9,4% relativement au Yuan (+9,3% des subventions alimentaires. Le Gouvernement a en 2022, retrouvant son niveau de la fin-2020).29 Le annoncé la poursuite de la revalorisation des salaires taux de change effectif réel s’est apprécié de 9,0%, dans le secteur public, d’environ 10% par année en l’Europe connaissant également un niveau élevé d’in- 2022, en 2023, et en 2024,25 de même que la reva- flation. Ainsi, l’appréciation du taux de change s’est lorisation des pensions de retraite (entre 2 et 5%). Le montant de l’allocation-chômage introduite en 2021, 24 Données de l’ONS pour le secteur public marchand. dont bénéficient 2 millions d’Algériens, sera égale- 25 Estimations de la Banque mondiale sur la base des ment revalorisée de DZD 13 000 à 15 000. Prises grilles de salaires publiées au Journal Officiel 3 de 2023. ensemble, ces trois mesures devraient bénéficier à 7,4 26 Selon le Ministre du Travail près de 2 millions de millions d’Algériens, soit plus d’un quart de la popu- chômeurs, 2,8 millions de fonctionnaires et 2,6 millions lation adulte.26 Enfin, les mécanismes de subventions de retraités verront leurs revenus augmenter. (APS, 26 décembre 2022). aux produits alimentaires de base ont été renforcés, 27 APS, 13 février 2023. Cette annonce intervient après avec l’élargissement du monopole à l’importation de l’octroi d’un monopole sur l’achat de blé importé (2021) l’OAIC aux légumes secs et au riz en février 2023.27 et produit domestiquement (2022). Pour un inventaire des La Banque d’Algérie est également inter- mesures prises en 2022, voir Banque mondiale (2023). venue pour soutenir l’appréciation du dinar au 28 « En effet, cette appréciation appréciable reflète la volonté S2–2022, avec pour objectif de contenir l’in- de la Banque d’Algérie de lutter contre l’accélération de l’inflation importée en contexte de sous-évaluation flation importée. Après plusieurs années de ponctuelle du dinar, par rapport à ses fondamentaux, dépréciation continue (-6,2% par année en moyenne et de la faiblesse conjoncturelle de l’euro. » (Banque entre 2014 et 2021), la Banque d’Algérie est interve- d’Algérie, 2023). nue au S2–2022 pour permettre l’appréciation du 29 Données de fin de période. Développements économiques récents 9 La croissance de la liquidité FIGURE 16 •  … la liquidité bancaire étant FIGURE 17 •  demeure élevée mais la reprise canalisée à 90% vers le Trésor du crédit reste modérée… et la Banque d’Algérie 20 5 Croissance en g.a. et contributions (%, pp) Variation des créances du secteur bancaire 4 15 3 10 (trillions de DZD) 2 5 1 0 0 –5 –1 –2 –10 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 –3 2019 2020 2021 2022 2023 2018 2019 2020 2021 2022 Monnaie en circulation Dépôts en M2 Banque d'Algérie Trésor public EPE M2 Crédit au secteur privé Secteur privé Autres secteurs Source : FMI et estimations de la Banque mondiale. Source : FMI et estimations de la Banque mondiale. accompagnée d’une augmentation marquée des nouveaux encours bancaires de 2022 a été canalisé termes de l’échange algérien, malgré la baisse des vers le Trésor, 34% vers la Banque d’Algérie, et 7% prix du pétrole. (Figure 15). vers le secteur privé.32 En avril 2023, et afin de conte- Alors que l’inflation demeurait élevée au nir les risques inflationnistes persistants, la Banque T1–2023, la Banque d’Algérie a amorcé un res- d’Algérie a cependant annoncé le relèvement du taux serrement de la politique monétaire. En 2022, la de réserves obligatoires, de 2 à 3%, soit son niveau politique monétaire est demeurée accommodante prépandémique.33 (Figures 16 et 17). comme le suggère la hausse soutenue de la masse monétaire (+14,2%) et de la monnaie en circulation (+10,9%),30 la Banque d’Algérie maintenant le taux directeur31 et le taux de réserves obligatoires au niveau 30 Données de décembre 2021 à décembre 2022 (FMI). établi durant la pandémie. Malgré cela, la croissance 31 Celui-ci s’établit à 3%. du crédit au secteur privé est demeurée limitée (+3%), 32 En stock, fin-2022 35% du crédit bancaire était dirigé vers le secteur privé, 27% vers les EPE, et 39% vers le tandis que le crédit aux EPE est demeuré stable après Trésor public. une forte chute en 2021, induite par le rachat de leurs 33 “Ces mesures ciblent, dans un premier temps, les créances par le Trésor public dans le cadre du PSR. sources de l’excès de liquidité, potentiellement Ce dernier s’étant poursuivi au S1-2022, 56% des inflationnistes” (Banque d’Algérie, avril 2023). 10 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES 2 PERSPECTIVES ET RISQUES L’activité hors-hydrocarbures consommation privée demeurerait dynamique, sou- devrait être le principal moteur tenue par l’effort public de préservation du pouvoir de croissance en 2023 d’achat à travers l’augmentation des dépenses publiques, et ainsi par l’activité dans le secteur Le secteur hors-hydrocarbures devrait soutenir des services. La reprise attendue de l’investisse- la croissance en 2023, contrastant avec la sta- ment se matérialiserait en 2023, soutenue par celui bilité de la production des hydrocarbures. Dans du secteur des hydrocarbures, stimulant l’activité le scénario de base, la croissance du PIB atteindrait industrielle. Les exportations nettes ralentiraient 1,8% en 2023, résultant de la croissance de l’activité cependant la croissance, la baisse des exporta- hors-hydrocarbures (+2,2%) et de la stabilité du PIB tions des hydrocarbures, lestées par la baisse des des hydrocarbures (+0,6%). Le secteur agricole ralen- quotas et la reprise concomitante de la consomma- tirait, la faible pluviométrie ayant généré des retards tion domestique, étant renforcée par la hausse des importants dans le développement des cultures en importations, nécessaires à l’investissement et à pal- début d’année, particulièrement dans les principales lier la baisse de la production agricole. régions agricoles du pays.34 La production de gaz aug- Dans le scénario de base, le rebond de la menterait et la production de pétrole brut diminuerait, production agricole et de pétrole brut en 2024 contrainte par la baisse des quotas de production à partir de novembre 2022, puis celle décidée en mars 34 Selon les données satellitaires disponibles jusqu’à 2023, entrant en vigueur à partir du mois de mai.35 mars 2023, la quasi-totalité des wilayas se trouvaient en Ainsi, le secteur des services demeurerait le principal situation de déficit hydrique au T1-2023, et une majorité contributeur à la croissance. des principales régions agricoles (dont Tiaret, Sétif, Sidi bel Abbès, Oum el Bouaghi, Souk Akhras, Médéa, Sous l’angle dépense, la croissance serait Relizane, Ain Defla) montraient un retard marqué de tirée par la bonne dynamique de la consom- développement des cultures. (JRC-EU, 2023). mation privée et la reprise de l’investissement, 35 L’Algérie procèdera à une réduction volontaire de 48.000 malgré la baisse des exportations nettes. La barils par jour.(APS, avril 2023). 11 permettrait une accélération de la croissance. marchés mondiaux étant compensée par la hausse de Sous l’hypothèse d’un retour d’un niveau moyen de la demande algérienne, notamment pour permettre la pluviométrie et de production agricole en 2024, d’une reprise de l’investissement, et pour l’approvisionnement part, et de la remontée des quotas de l’OPEP sous en produits alimentaires. La stabilisation des prix à l’effet de la reprise de l’activité mondiale,36 d’autre l’import, une moindre pression sur les importations, une part, la croissance du PIB s’accélérerait en 2024, augmentation de la production pétrolière et le main- pour atteindre 2,6%. La hausse des exportations et la tien à un niveau élevé des prix du gaz permettraient au croissance modérée des importations permettrait de compte courant de demeurer positif en 2024. En 2025, contrebalancer le ralentissement de la croissance de la croissance des exportations d’hydrocarbures ral- la consommation et de l’investissement. entirait malgré la hausse de production, du fait de la L’inflation ralentirait mais demeurerait éle- croissance constante de la consommation domestique, vée en 2023, malgré la modération des prix à alimentée par la coûteuse politique de subvention aux l’import. Dans le scénario de base la croissance produits énergétiques. de l’indice des prix à la consommation ralentit pro- La baisse des recettes des hydrocarbures gressivement sur la période de projection du fait de et la hausse annoncée des dépenses publiques l’effet désinflationniste retardé induit par la baisse creuseront le déficit budgétaire en 2023, mais des prix des produits importés et l’appréciation du celui-ci serait en partie préfinancé par l’épargne dinar algérien en 2022, particulièrement dans les accumulée en 2022. Dans le scénario de base les secteurs tributaires de l’importation (produits agroin- recettes baissent, la chute des recettes issues des dustriels et manufacturés).37 La décision d’accorder exportations d’hydrocarbures étant en partie amor- à l’OAIC un monopole sur l’achat de blé domes- tie par la hausse des recettes fiscales, soutenues par tique et importé, étendue à l’importation de riz et de le niveau élevé d’inflation, et celle des dividendes de légumes secs, pourra également limiter les hausses la Banque d’Algérie. Les dépenses augmenteraient de prix, dans la mesure ou la capacité de production de nouveau cependant, sous l’effet de la nouvelle de l’OAIC peut répondre à la demande domestique. hausse des salaires dans la fonction publique, et À l’inverse, l’effet de la faible pluviométrie sur la pro- celle du coût plus élevé de l’allocation chômage duction agricole, de même que l’effet retardé de introduite en 2021, malgré la baisse du coût des la hausse de la dépense publique et de la masse subventions aux produits alimentaires. Le déficit monétaire en 2021 et 2022, pourraient alimenter une budgétaire global grimperait donc pour atteindre hausse des prix. 7,0% du PIB, mais il pourrait être financé par les émissions obligataires domestiques et l’épargne du Trésor à la Banque d’Algérie, qui atteignait en mars La pression sur les équilibres 2023 6,5% du PIB estimé sur quatre trimestres glis- budgétaire et extérieur devrait sants. Malgré la poursuite de la hausse des salaires s’accentuer dans la fonction publique, le rythme d’augmentation des dépenses ralentirait en 2024 et 2025 et, compte En 2023, le surplus du compte courant se réduirait tenu de la hausse anticipée des recettes, le déficit (+1,9% du PIB) sous le coup de la baisse des prix global du Trésor se stabiliserait autour de 6% du PIB. et des volumes d’exportations d’hydrocarbures. En La dette publique se stabiliserait à environ 62% du sus de la baisse des volumes exportés, le prix moyen à l’exportation du pétrole algérien devrait diminuer en 2023, suivant les cours internationaux, tandis que le 36 Selon les Perspectives Économiques Mondiales, la prix à l’exportation du gaz algérien pourrait se maintenir croissance mondiale ralentirait en 2023 (+2,1%), avant de rebondir en 2024 (+2,4%). (Banque mondiale, 2023b). à un niveau élevé. La baisse des prix du pétrole serait 37 Voir Banque mondiale, 2023a. D’après Banque mondiale également accompagnée par celle des engrais et du (2023c), l’inflation algérienne est moins sensible au taux fer, entamée à la fin-2022. Dans le même temps, les de change de la monnaie locale relatif au dollar US que importations reprendraient, la baisse des prix sur les les pays de la région MENA. 12 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES ENCADRÉ 2 : LA LOI DE FINANCES POUR 2023 La Loi de Finances pour 2023 (LF2023)a revoit à la hausse le déficit budgétaire, emmené par une hausse marquée des dépenses. Celle-ci prévoit une détérioration du déficit budgétaire relativement à la loi de finances complémentaire pour 2022 (LFC2022), malgré une augmentation des recettes (+13%), hors-hydrocarbures et des hydrocarbures (+21% et +3%, respectivement). Elle prévoit une augmentation de 19% des dépenses, après la hausse massive prévue par la LFC2022 (+42% relativement à 2021),b tirée par les dépenses de fonctionnement (+ 27%) et une hausse modeste des dépenses d’équipement (+3%).En 2024 et 2025, la stabilisation des dépenses et la hausse des recettes, principalement fiscales, permettrait de résorber le déficit. La hausse substantielle des dépenses de fonctionnement est répartie entre les provisions servant aux réallocations budgétaires en cours d’année, les augmentations salariales et la hausse du coût de l’allocation chômage. Un tiers des nouvelles dépenses est alloué au Ministère des Finances, et principalement voué à être réalloué en cours d’année. Le Ministère du Travail recevrait 23,6% des nouvelles dépenses de fonctionnement, afin de financer la hausse de l’allocation chômagec. Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Éducation Nationale recevraient 13,8% et 13,6% des nouvelles dépenses de fonctionnement, respectivement, à affecter à la hausse prévue des salaires. La LF2023 comporte des mesures d’élargissement d’assiette fiscale et des mesures d’encouragement de l’inclusion financière. L’auto-entrepreneur, statut nouvellement créé, est désormais soumis à l’impôt forfaitaire unique (IFU), tout comme le chiffre d’affaires issu de la vente des produits aux prix réglementés. La LF 2023 permet également une reprise partielle des importations de voitures. Des mesures fiscales ciblées sont introduites pour soutenir l’investissement et les start-ups, ainsi que le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Le champ d’application de certains impôts est également élargi. Pour la première fois, la LF 2023 est présentée selon les préceptes de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2018d. Le budget de chaque ministère a notamment été décliné par programme et non plus par fonction, consolidant notamment les dépenses de fonctionnement et d’équipement. Les recettes projetées, désormais réparties en huit titres plutôt que quatre, sont également désagrégées par pallier de Gouvernement, compte spécial (une liste de ceux-ci accompagne également la LF2023), ou entité publique autre que les caisses de sécurité sociale. Enfin, des estimations partielles du coût des régimes fiscaux préférentiels est annexée. a Publiée au journal officiel en décembre 2022. b Tel que relevé dans le chapitre précèdent, il convient cependant de noter que le montant annoncé des dépenses a été sous-exécuté. c Le ministre du Travail a annoncé que l’allocation chômage mise en place en février 2022 augmentera de 15% pour atteindre 15 000 DZD/mois (109,4 USD/mois), elle sera distribuée à 1,9 million de bénéficiaires d’ici janvier 2023. Le coût de cette allocation est estimé à 342 milliards DZD, soit 2,5% des dépenses prévues dans la loi de finances 2023. d Au journal officiel le 53 (septembre 2018). PIB, l’augmentation du stock de dette publique étant dans le cas d’une nouvelle chute des cours. De plus, amortie par celle du PIB nominal. la réduction soutenue des importations, bien qu’elle présente des risques pour la disponibilité et le prix des produits et équipements importés, permet de La volatilité des prix du pétrole soutenir la balance du compte courant et une aug- rappelle l’impératif de diversification mentation continue des réserves de changes dans économique le scénario de base. Enfin, la hausse moins mar- quée qu’anticipé des dépenses publiques a permis En 2022, l’Algérie a profité du bond des prix du l’accumulation d’une épargne importante, qui pour- pétrole puis ceux du gaz pour se constituer un rait contribuer à financer les déficits sur la période coussin de sécurité. Le pic des prix d’exportation de projection, et d’éviter d’avoir recours à la Banque du pétrole, suivi de celui du gaz naturel, a permis d’Algérie en 2023, sous l’hypothèse d’une politique à l’Algérie d’augmenter sensiblement les recettes de dépense prudente. des hydrocarbures, dégager un excédent commer- Malgré cela, les perspectives macroéco- cial et réduire le déficit budgétaire, mais également nomiques demeurent très sensibles aux prix d’augmenter les réserves de change de l’Algérie et mondiaux du pétrole, dont la trajectoire demeure l’épargne du Trésor, éloignant à court terme les ris- incertaine. Les incertitudes entourant la trajectoire ques d’un ajustement macroéconomique abrupt de l’économie mondiale, la demande des principaux Perspectives et risques 13 pays consommateurs d’énergie, l’offre des pro- sance et l’inflation algérienne, y compris pour ducteurs et les prix mondiaux des hydrocarbures l’année 2023. Depuis 2019, les précipitations se sont demeurent élevées, comme en témoigne l’annonce établies en dessous des moyennes historiques,38 phé- surprise de l’OPEP d’une baisse des quotas de nomène encore plus marqué en 2021. Cette année- production en mars 2023 pour pallier la baisse inat- là, le PIB agricole s’est contracté de 1,9%, et l’inflation tendue des cours. Pour l’Algérie, ces développements des produits agricoles frais a grimpé à 13,9% (con- auront des implications notoires. Par exemple, toute tre 2% l’année précédente), emmenée notamment par chose étant égale par ailleurs, une simulation sur la une augmentation de 21,3% des prix des fruits et lé- base d’un prix du baril à US$ 100 par baril en 2023 gumes. Entre octobre 2022 et février 2023, les précip- suggère que le surplus du compte courant atteindrait itations en Algérie étaient parmi les plus basses qu’a 5,5% du PIB (+3,6 pp) et le déficit budgétaire diminue- connu le pays depuis 20 ans et, malgré une augmen- rait à 4,5% du PIB (+2,5 pp), permettant notamment tation modérée de la pluviométrie en mars, les per- une accumulation plus rapide des réserves de spectives de production agricole sont en-deçà de la change. À l’inverse, un prix du pétrole à US$ 70 par moyenne.39 En parallèle, l’inflation des produits ag- baril générerait un déficit de 1,7% du PIB du compte ricoles frais s’est accélérée pour atteindre 24,7% en courant et le déficit budgétaire se creuserait pour g.a. au T1–2023. Ainsi, une prolongation de la faible atteindre 9,5% du PIB, incitant à un contrôle accru pluviométrie en 2023 et sur les années 2024 et 2025 des importations, une réduction des dépenses et un pourrait limiter la croissance du secteur agricole et al- recours plus important au système bancaire domes- imenter l’inflation. tique pour financer le déficit, avec de potentiels effets Outre les effets macroéconomiques immé- néfastes sur la croissance et l’inflation. diats, l’inflation des produits alimentaires peut Dans ce contexte, la poursuite des efforts affecter les perspectives économiques de long de diversification de l’économie et des exporta- terme. Celle-ci contribue au moins pour moitié à tions demeure essentielle. Les autorités ont engagé l’inflation dans la région MENA, et affecte démesu- des efforts importants afin de stimuler l’investisse- rément les ménages vulnérables. Elle peut accroitre ment privé et étranger, notamment au travers d’une le niveau d’insécurité alimentaire,40 et avoir des effets nouvelle loi sur les hydrocarbures (2019), la levée par- multigénérationnels sur le niveau d’éducation des tielle des limites sur l’actionnariat étranger (2020), et enfants, leur santé et leurs revenus futurs. Cela sou- une nouvelle loi sur l’investissement (2022). La pour- ligne l’importance d’adapter rapidement le secteur suite et la mise en œuvre effective des réformes visant agricole, d’assurer la disponibilité des produits ali- l’amélioration au climat des affaires, afin notamment mentaires en quantité suffisante par l’importation, et de permettre une plus grande participation du secteur de renforcer la résilience des ménages face aux effets privé dans l’économie, demeure essentielle à la sou- des chocs climatiques, incluant au travers de méca- tenabilité et à la résilience de l’économie algérienne. nismes de protection et d’assurance sociale, ciblés Entre autres, la diversification des exportations per- vers les ménages les plus vulnérables.41 mettrait de réduire la vulnérabilité des équilibres macroéconomiques aux prix du pétrole. 38 Office national de Météorologie, Centre de Recherche de l’UE. Les aléas climatiques représentent 39 Centre de recherche de l’UE. un risque croissant pour l’Algérie Dans la région, l’inflation est responsable de 24 à 33 % 40 de l’insécurité alimentaire prévue pour 2023. et la région 41 Voir “Destins bouleversés : effets à long terme de la hausse des prix et de l’insécurité alimentaire dans Les aléas liés au changement climatique la région Moyen-Orient et Afrique du nord” (Banque représentent des risques croissants pour la crois- mondiale, 2023b). 14 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES TABLEAU DES INDICATEURS Estim. Projections 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 Production et prix PIB réel 1.0 –5.1 3.4 3.2 1.8 2.6 2.3 Hors hydrocarbures 2.7 –3.9 2.3 4.3 2.2 2.5 2.3 Hydrocarbures –4.9 –10.2 10.5 –0.6 0.6 2.9 2.4 Par habitant –1.0 –6.9 1.6 1.4 0.0 0.7 0.5 Indice des prix à la consommation (moy. annuelle) 2.0 2.4 7.2 9.3 8.6 7.8 7.1 PIB (en milliards de USD courants) 171.8 145.7 163.4 195.0 196.8 214.7 226.4 PIB par habitant (USD courants) 3,955 3,293 3,632 4,258 4,221 4,524 4,686 Production de pétrole brut (mb/j) 1,021 898 908 1,016 977 1,016 1,039 Production de gaz naturel (milliards de m3) 86.1 87.7 102.8 99.2 102.3 105.5 108.8 Secteur extérieur Solde du compte courant –9.9 –12.8 –2.9 9.4 1.9 1.5 1.3 Solde commercial –9.2 –12.3 –1.6 11.1 2.8 2.5 2.3 Exportations de biens et services 22.4 17.1 25.5 35.2 27.5 26.7 26.7 Exportations d’hydrocarbures 19.4 13.7 20.8 30.7 23.7 22.9 22.8 Exportations hors hydrocarbures 3.0 3.4 4.7 4.6 4.6 4.6 4.7 Importations de biens et services 31.6 29.4 27.1 24.1 24.7 24.2 24.4 Réserves en devises (mois d’importations) 14.0 13.7 12.5 15.8 16.5 16.4 16.2 Taux de change (dinar par USD ; moy. annuelle) 119.4 126.8 135.1 142.0 Prix des exportations de Sahara Blend (USD ) 64.4 42.1 72.7 100.9 Finances du gouvernement central Recettes et dons 32.2 30.5 29.9 34.2 32.1 30.6 29.8 Recettes des hydrocarburesa 13.0 10.4 11.8 20.4 16.3 15.7 15.6 Recettes hors hydrocarbures 19.2 20.1 18.1 13.8 15.8 14.9 14.2 Dépenses 37.8 37.4 33.7 34.9 36.8 34.8 33.3 Dépenses courantes 23.9 27.1 24.8 27.4 28.7 27.6 26.4 Dépenses d’investissement 13.9 10.2 8.9 7.5 8.1 7.2 6.9 Solde des CAS et interventions du Trésor 4.0 5.1 3.4 2.2 2.4 2.2 2.0 Solde budgétaire global b –9.6 –12.0 –7.2 –2.9 –7.0 –6.4 –5.5 Solde budgétaire global primaire –9.0 –11.0 –6.5 –1.5 –5.6 –5.0 –4.1 Solde budgétaire global hors hydrocarbures –22.6 –22.3 –19.0 –23.4 –23.3 –22.1 –21.2 Dette du Gouvernement central 45.6 52.0 62.8 55.6 61.8 62.0 62.1 Dette domestique 44.8 51.0 62.1 55.1 61.3 61.5 61.7 Dette externe 0.8 1.0 0.7 0.5 0.5 0.5 0.4 a Inclue les dividendes de la Sonatrach et les revenus pétroliers transférés au FRR b Inclue le solde des comptes d’affectation spéciale et les interventions du Trésor Perspectives et risques 15 ANNEXE : DERNIÈRES SECTIONS SPÉCIALES DES NOTES DE SUIVI DE L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE Automne 2022 : « Estimer l’activité Automne 2022 : « Estimation des économique à partir des données multiplicateurs de la dépense d’éclairage nocturne » budgétaire en Algérie » Les données sur l’éclairage nocturne sont un outil La hausse marquée de la dépense publique en désormais couramment utilisé pour évaluer l’activité 2022 pose la question de ses effets sur l’activité économique. Depuis 2012, les données satellitaires économique. La propension de la dépense pub- sont disponibles quotidiennement et sont accessibles lique à soutenir l’activité économique et à générer de au public sur le site du Groupe d’observation de la l’activité économique additionnelle est capturée par Terre. Pour l’Algérie, le lien empirique entre les don- le multiplicateur de la dépense publique. Une analyse nées d’éclairage nocturne et l’activité économique est conduite sur les données trimestrielles algériennes fort, autant pour la production pétrolière (géolocali- depuis 2000 trouve un faible effet multiplicateur de la sée par les sites de torchage de gaz), la production dépense publique algérienne sur le PIB, notamment gazière, et l’activité hors-hydrocarbures. La forte cor- causé par l’effet d’une hausse sur la dégradation de la rélation entre l’éclairage nocturne et l’activité hors balance commerciale, résultant de son impact sur les hydrocarbures permet de mobiliser ces données pour importations. L’effet d’entrainement de la dépense sur estimer le niveau récent de l’activité économique, et la consommation privée est observé mais il est limité, de produire des estimations spatialisées, utiles dans le tandis que l’analyse trouve un effet plus marqué de la cadre d’analyses de développement sectoriel ou local. dépense publique sur le secteur de la construction. 17 Printemps 2022 : « L’Algérie profite- des progrès dans toutes ses dimensions : éducation, t-elle de la montée des prix du gaz? » santé et conditions de vie. Bien que l’Algérie affiche des résultats honorables dans la région MENA, et Les prix à l’exportation du prix du gaz naturel algérien malgré des améliorations notables, la pauvreté mul- suivent une dynamique distincte des prix de référence tidimensionnelle varie considérablement selon les du gaz sur les marchés internationaux. Ainsi, si le prix de régions et entre les zones rurales et urbaines. Les référence du gaz Henry Hub a gagné près de 50% entre régions du Nord-Centre et du Nord-Est sont con- le T2 et le T3–2021, le prix à l’exportation du gaz naturel frontées à des niveaux de privation inférieurs à ceux algérien n’a augmenté que de 0,5% sur la même péri- du reste du pays, tandis que la région des Hauts ode. En effet, ces prix sont établis contractuellement, Plateaux Centre est confrontée à un niveau de pri- parfois sur le long-terme, et sur la base de négociations vation plus élevé. Les régions les plus vulnérables bilatérales avec les acheteurs. En outre, un exercice de ont connu une amélioration plus rapide entre 2013 modélisation économétrique permet d’établir que le et 2019, montrant une convergence avec les régions prix à l’exportation du gaz naturel algérien est caracté- plus riches. La santé et l’éducation sont devenues risé par une forte inertie, ainsi qu’un arrimage retardé au des dimensions plus importantes de la privation, sou- prix du pétrole. Le modèle présenté permet d’expliquer lignant les priorités politiques pour le développement 88% de la variation des prix du gaz naturel exporté. humain de l’Algérie. Printemps 2022 : « L’impact des Automne 2021 : « Résilience de facteurs macroéconomiques sur l’Algérie face aux risques climatiques l’inflation en Algérie » et de catastrophe naturelle » L’inflation est orientée à la hausse en 2021 et 2022, Le territoire algérien est exposé à un éventail de dans le monde comme en Algérie, mais les causes risques climatiques et géologiques, notamment sous-jacentes varient selon les pays. En Algérie, la dans les zones urbaines, qui affichent une crois- hausse des prix qui a débuté en 2021 a été tirée par sance démographique rapide et concentrent une celle des produits alimentaires. En outre, une modélisa- part importante de l’activité économique. Les inon- tion de l’indice des prix à la consommation depuis 2009 dations sont les catastrophes les plus fréquentes permet de déterminer que celui-ci est caractérisé par en Algérie, mais les pertes économiques les plus une forte inertie à court terme mais que la dépréciation importantes ont été causées par les tremblements du dinar, l’augmentation du prix des produits importés, de terre. L’Algérie dispose d’un cadre juridique mod- la hausse de la dépense publique et la hausse de la erne de gestion des risques de catastrophe (GRC), monnaie en circulation expliquent plus de 40% de la un cadre clair de prise de décision en matière variation de l’IPC après 2 ans. En outre, l’importance de d’intervention d’urgence, et reconnaît l’importance ces facteurs varie selon les catégories de biens et ser- de protéger les infrastructures stratégiques et les vices, reflétant notamment l’intensité de l’importation de secteurs essentiels. De sérieux efforts de réduction ces produits et les caractéristiques du marché algérien des risques ont été menés, surtout dans la gestion tant au niveau de la production que de la distribution. des interventions d’urgence et la reconstruction, au détriment de la prévention. Cependant, le partage de l’information n’est pas systématique, entraînant Automne 2021 : « Évolution de des incohérences, notamment dans la prévention la pauvreté non monétaire et des des catastrophes, et l’application de la législation inégalités en Algérie » GRC peut être améliorée. Des efforts importants devraient encore fournis pour la réduction et la L’indicateur de la pauvreté multidimensionnelle s’est gestion globale et intersectorielle des risques cli- amélioré en Algérie entre 2013 et 2019, traduisant matiques et de catastrophe. 18 RAPPORT DE SUIVI DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE – LES VENTS DEMEURENT FAVORABLES Printemps 2021 : « Effets de la Printemps 2021 : « Vers une réforme COVID-19 sur les inégalités dans la équitable du système de santé région MENA et en Algérie » algérien » Les résultats d’enquêtes menées dans la région Les conséquences de la pandémie COVID-19 ont mon- Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) confirment tré la nécessité d’une réforme équitable du système de que les individus les plus pauvres déclarent dans une santé algérien. Bien qu’officiellement le nombre de cas plus grande proportion une détérioration de leurs con- et de décès reste bas, la pandémie a mis en exergue les ditions de vie depuis le début de la crise du COVID-19. limites du système de santé. Un double fardeau de mal- Malgré l’absence de données récentes sur le bien- adies transmissibles et non-transmissibles, ainsi que être des ménages en Algérie, les caractéristiques des des moyens limités, suggèrent en effet un besoin de le individus vulnérables suggèrent que les inégalités y renforcer. Bien que celui-ci bénéficie d’un soutien finan- ont également augmenté. Ceux-ci sont plus à risque cier public important et nécessite relativement peu de de contracter le COVID-19 ou de perdre leur emploi dépenses individuelles, et bien que l’espérance de vie durant la pandémie, disposent dans de moindres et la maîtrise des maladies non-transmissibles soient proportions d’une protection sociale adéquate, et ris- comparables aux pays pairs, les résultats en matière quent d’être affectés disproportionnellement par les de santé restent en deçà de ceux des pays à revenu ajustements macroéconomiques et fiscaux en cours. moyen-élevé, particulièrement en matière d’équité des Une reprise durable et inclusive nécessitera donc conditions de santé de la mère et de l’enfant. Un besoin d’offrir aux plus vulnérables l’opportunité de récu- de moyens physiques et humains, et d’une meilleure pérer ce qu’ils ont perdu. répartition de la couverture santé, représentent des défis majeurs. Enfin, la baisse du financement public et de la capacité du système de santé présente des ris- ques pour la résilience du système de santé. Annexe : Dernières sections spéciales des Notes de suivi de l’économie algérienne 19 BIBLIOGRAPHIE Algérie Presse Service https://www.aps.dz/economie/149266-les-au​ gmentations-importantes-des-salaires-touchero​ • “OPEP+: l’Algérie réduira volontairement son nt-2–8-mns-fonctionnaires#:~:text=Chorfa%20a​ quota de 48.000 barils/jour à partir de mai”. 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