83165 LIBÉRIA Revue diagnostique des dépenses publiques dans le secteur agricole Janvier 2013 EXERCICE BUDGÉTAIRE DE L'ÉTAT 1er juillet - 30 juin ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES Unité monétaire = Dollar libérien (LRD) 1 $EU = 74 LRD Les documents budgétaires sont libellés en $EU POIDS ET MESURES Système métrique ACRONYMES ET ACRONYMES ABG Aide budgétaire globale ADWG Groupe de travail des bailleurs de fonds intervenant dans le secteur de l’agriculture AEAS Services de vulgarisation et de conseil agricoles (Agricultural Extension and Advisory Services) AIDP Projet de développement de l'agriculture et des infrastructures de la Banque mondiale AMU Cellule de gestion de l’aide (Aid Management Unit) ASS Afrique subsaharienne BAD Banque africaine de développement CAAS-Lib Évaluation agricole globale au Libéria (Libéria Comprehensive Assessment of the Agriculture Sector) CARI Institut central de recherche agricole (Central Agricultural Research Institute) CDA Agence de développement coopératif (Cooperative Development Agency) CDF Fonds de développement de la circonscription (County Development Funds) CDMT Cadre des dépenses à moyen terme CFAP Classification des fonctions des administrations publiques CoC Chaîne de conservation DAO Fonctionnaires agricoles de district ii DRDRE Unité (au sein du MdA) responsable du développement régional, de la recherche et de la vulgarisation EPA Agence de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency) Ex. Exercice fiscal FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization) FAPS Politique et stratégie pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Policy and Strategy) FDA Autorité de développement forestier (Forestry Development Authority) FE Ferme-école FED Programme de l’USAID pour l'alimentation et le développement des entreprises FIDA Fonds international de développement agricole FMI Fonds monétaire international GdL Gouvernement du Libéria GFP Gestion des finances publiques IDA Association internationale de développement (International Development Association) IFMIS Système intégré d'information de gestion financière (Integrated Financial Management Information System) LASIP Programme d’investissement du Libéria dans le secteur agricole (Libéria Agriculture Sector Investment Programme) LISGIS Institut de statistique et de services de géo-information du Libéria (Libéria Institute for Statistics and Geo-Information Systems) LPMC Libéria Produce Marketing Corporation MdA Ministère de l'Agriculture MdF Ministère des Finances NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (New Partnership for Africa's Development) ONG Organisation non gouvernementale PAM Programme alimentaire mondial PDDAA Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine PIB Produit intérieur brut PMASA Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire PPTE Pays pauvre très endetté PSIP Programme d'investissement du secteur public iii PUP Permis pour utilisation privée RDPA Revue des dépenses publiques agricoles SGS Société générale de surveillance SLP Stratégie de lutte contre la pauvreté SWAp Approche sectorielle (Sector-Wide Approch) TASMOA Assistance technique au ministère de l’Agriculture (projet de l’USAID) TTIDC Centre de transfert technologique et de distribution des intrants (Technology Transfer and Input Distribution Center) UE Union européenne (ou CE= Commission européenne) UGP Unité de gestion du projet UNMIL Mission des Nations Unies au Libéria USAID United States Agency for International Development (Agence américaine pour le développement international) iv Libéria Revue diagnostique des dépenses publiques dans le secteur agricole Table des matières Remerciements ix Résumé analytique x 1. Introduction 17 2. Contexte historique, politique, économique et processus politique 19 2.1 Contexte historique et politique du liberia 19 2.2 Contexte économique 21 2.3. Politique agricole 25 2.4 Institutions publiques dans le secteur agricole du liberia 30 3. Dépenses publiques dans l'agriculture au liberia 35 3.1 Bases du système de gestion des finances publiques au Libéria 35 3.2 Dépenses totales pour l'agriculture au sens large au Libéria 40 3.2.1 Fonds intérieurs 40 3.2.2 Fonds extérieurs 45 3.2.3 Dépenses totales pour l'agriculture et objectifs de Maputo 50 3.3 Composition des dépenses agricoles au Libéria 51 3.3.1 Composition des dépenses agricoles de l’État 51 3.3.2 Composition des dépenses agricoles financées par des bailleurs de fonds 63 3.4 Fourniture de biens publics/privés 64 3.5 Perspectives des dépenses prévues pour 2012-2015 64 3.5.1 Dépenses prévues basées sur les projections du PSIP 64 3.5.2 Prévisions des dépenses agricoles agrégées par rapport à l’objectif de Maputo 69 4. Qualité et efficacité des dépenses agricoles au Libéria 74 4.1 Introduction 74 4.2 Aperçu de la production agricole du Libéria 74 4.3 Efficacité des activités du ministère de l'Agriculture 77 v 4.4 Alignement des dépenses agricoles sur les objectifs Error! Bookmark not defined. 4.4.1 Alignement des projets financés par l’État 80 4.4.2 Alignement des projets d’aide 85 4.5 Amélioration de l’efficacité allocative des dépenses agricoles 87 5. Sél ection d e qu estions politiques 89 5.1 Approches du développement de la chaîne de valeur 89 5.1.1 Concept et problématiques 89 5.1.2 Projets relatifs à la chaîne de valeur et stratégies d’intervention 91 5.1.3 Directives pour la promotion des chaîne de valeurs 94 5.2 Subventions et aides financières : justification et soutenabilité 95 5.2.1 Concept et problématiques 95 5.2.2 Pratiques antérieures et actuelles en matière de subventions et d’aides financières 98 5.2.3 Subventions généralisées au Libéria 100 5.2.4 Conclusion et marche à suivre pour les subventions 100 5.3 Vulgarisation et autres services publics : quelles expériences le gouvernement peut-il intégrer ? 101 5.3.1 Concept et problématiques 101 5.3.2 Services publics financés par les bailleurs de fonds 103 5.3.3 Politique gouvernementale et perspective pour les services publics 104 5.3.4 Marche à suivre concernant les services publics 106 6. Recommandations 107 Annexe 1a : Décaissements des projets durant l’exercice 2009-2010 (liste élaborée par l’AMU) 115 Annexe 1b : Décaissements des projet durant l’exercice 2010-2011 (liste élaborée par l’AMU) 120 Annexe 2 : Projets ADWG du Libéria – 25 janvier 2012 124 Bibliographie 143 Liste des encadrés Encadré 1 : Périodes de conflit civil du Libéria 19 Encadré 2 : Programme d'investissement du Libéria dans le secteur agricole (LASIP) 29 Encadré 3 : Données réelles / données des budgets dans la série Dépenses 40 vi Encadré 4 : Problèmes de classification de l'aide et ajustements 48 Encadré 5 : Nouvelles caractéristiques et spécificités du budget de l’exercice 2012-2013 52 Encadré 6: Exemples d’activités d’information et de sensibilisation 79 Encadré 7 : Fonds de rachat des produits agricoles : extraits de la description du projet 84 Encadré 8 : Les subventions en tant qu’instrument de politique agricole 97 Encadré 9 : Expériences de subventions sous formes de bons en Afrique subsaharienne 100 Encadré 10 : Biens publics dans le secteur agricole 103 Liste des figures Figure 1 : Incidence de la pauvreté au Libéria ........................................................................................................... 23 Figure 2 : Incidence de l'insécurité alimentaire au Libéria dans les zones urbaines et rurales .................................. 24 Figure 3 : Incidence de l'insécurité alimentaire par circonscription au Libéria ......................................................... 24 Figure 4 : Carte du réseau routier à grande circulation au Libéria............................................................................. 25 Figure 5 : Composition des recettes du Libéria (B – Budget, O - Exécuté) .............................................................. 36 Figure 6 : Prévisions de recettes jusqu'en 2015 ......................................................................................................... 37 Figure 7: Dépenses pour l'agriculture au sens large, Fonds intérieurs, 2005-2013.................................................... 41 Figure 8 : Dépenses pour l'agriculture au sens large, Fonds intérieurs ...................................................................... 43 Figure 9 : Comparaison Exécution budgétaire .......................................................................................................... 44 Budget original du MdA ............................................................................................................................................ 44 Figure 10 : Comparaison Exécution budgétaire ........................................................................................................ 44 Budget original de la FDA ......................................................................................................................................... 44 Figure 11 : Comparaison entre dépenses intérieures et décaissements des aides ...................................................... 46 Figure 12 : Décaissement de l'aide par modalité ....................................................................................................... 47 Figure 13: Comparaison des dépenses pour l'agriculture et la foresterie entre donateurs et GdL ............................. 49 Figure 14 : Structure des dépenses intérieures pour l’agriculture .............................................................................. 53 Figure 15 : Composition des dépenses du MdA ........................................................................................................ 55 Figure 16 : Composition des dépenses de la FDA ..................................................................................................... 61 Figure 17 : Allocations du PSIP à l'agriculture : fonds intérieurs.............................................................................. 66 Figure 18 : Part de l'agriculture dans le PSIP financé par le GdL ............................................................................. 66 Figure 19 : Modification du profil des dépenses, projets du MdA dans le PSIP ....................................................... 67 Figure 20 : Prévisions des dépenses publiques agricoles allouées à l’agriculture au sens large, toutes sources confondues ................................................................................................................................................................. 70 vii Figure 21 : Prévisions des dépenses publiques agricoles en pourcentage du budget total......................................... 71 Figure 22 : Financement des projets agricoles du GdL ............................................................................................. 82 Liste des tableaux Tableau 1 : Exportations de produits de base du Libéria, 2009-2011........................................................................ 21 Tableau 2 : Contributions de l'agriculture au PIB ...................................................................................................... 22 Tableau 3 : Effectif des institutions agricoles selon le budget de l'exercice 2012-2013............................................ 32 Tableau 4 : Effectif du MdA, 2008 ............................................................................................................................ 33 Tableau 5: Dépenses pour l'agriculture au sens large, Fonds intérieurs, 2005-2013 ................................................. 42 Tableau 6 : Ratio d'exécution budgétaire MdA et FDA............................................................................................. 44 Tableau 7 : Bailleurs de fonds pour l'agriculture et la foresterie ............................................................................... 50 Tableau 8 : Agriculture au sens large en % des dépenses totales des bailleurs de fonds ........................................... 51 Tableau 9: Détails des dépenses, Fonds intérieurs du MdA ...................................................................................... 57 Tableau 10: Détail des dépenses de personnel, MdA hors CARI, 2011-2012 ........................................................... 58 Tableau 11: Dépenses d’investissement du MdA, 2009/10 - 2011/12....................................................................... 59 Tableau 12: Projets agricoles financés par le GdL dans le budget 2012-2013 .......................................................... 59 Tableau 13 : Détails des dépenses de la FDA ............................................................................................................ 62 Tableau 14 : Dépenses d’investissement de la FDA, 2009/10 - 2011/12 .................................................................. 63 Tableau 15 : Prévisions de dépenses du CDMT et du PSIP ...................................................................................... 68 Tableau 16 : Grands projets d'investissement prioritaires nationaux pour l'infrastructure économique.................... 72 Tableau 17 : Dépenses relatives à l’objectif de Maputo ............................................................................................ 73 Tableau 18 : Tendances de la production des céréales .............................................................................................. 75 Tableau 19 : Nombre de têtes de bétail et de volaille ................................................................................................ 76 Tableau 20 : Production et importations de riz au Libéria ......................................................................................... 77 Tableau 21 : Projets d’agriculture au sens large financés par le GdL indiqués dans le PSIP .................................... 81 Tableau 22 : Projets agricoles financés par des bailleurs répertoriés par le PSIP ...................................................... 86 Tableau 23 : Population des villes du Libéria, 2008 .................................................................................................. 90 Tableau 24 : Subventions et aides financières : MdA hors CARI ............................................................................. 99 Tableau 25 : Personnel de vulgarisation de la DRDRE au sein du MdA et ratios personnel - population d’agriculteurs ........................................................................................................................................................... 105 viii Remerciements Cette revue des dépenses publiques allouées à l’agriculture a été menée par une équipe de consultants sous la direction du ministère libérien de l’Agriculture et de la Banque mondiale. L'équipe a été dirigée par Oliver Braedt (spécialiste principal du développement rural et de la gestion des ressources naturelles, AFTA1) avec l'appui de Sachiko Kondo (administrateur auxiliaire, AFTN3) et de Louis Tian-Pierquin (consultant). Les activités principales ont été entreprises par Dietr Orlowski (économiste, consultant), Byron Tarr (économiste, consultant) et Abigail Gbessagee (consultante). Des commentaires, contributions et points de vue ont été sollicités à plusieurs reprises auprès des parties prenantes et des bailleurs de fonds (individuellement ou lors de réunions du Groupe de travail des bailleurs de fonds intervenant dans le secteur de l’agriculture). Le rapport a ainsi fait l'objet de plusieurs discussions et phases de validation. Ce rapport a été financé par la Fondation Bill and Melinda Gates et le Fonds fiduciaire multi-bailleurs du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA), géré par la Banque mondiale. Les activités principales ont été entreprises entre avril et septembre 2012. ix Résumé analytique 1. La présente Revue diagnostique des dépenses publiques agricoles (RDPA) répertorie et analyse les données sur le volume et la structure des dernières dépenses publiques du Libéria dans l’agriculture au sens large, et propose des conclusions en vue d’orienter les politiques futures vers une meilleure efficacité des dépenses. Elle a été préparée suite à la signature par le Libéria d’un Pacte établi dans le cadre du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) et du Programme d'investissement du Libéria dans le secteur agricole (Liberia Agriculture Sector Investment Programme - LASIP), qui témoigne de la volonté de l’État libérien d’accroître les dépenses publiques agricoles et de les utiliser efficacement afin d’augmenter la production alimentaire et de réduire la pauvreté en offrant des opportunités de revenus à la population rurale. 2. La présente revue des dépenses publiques vise l’agriculture au sens large, y compris les cultures végétales, la pêche et la foresterie, conformément à la définition des secteurs d’intervention prioritaires énoncée par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) dans le cadre de la Déclaration de Maputo appelant les gouvernements à consacrer 10 % des dépenses publiques au développement de l’agriculture. La Déclaration de Maputo a pour objectif sous-jacent d'assurer une croissance de la production agricole d'au moins 6 % par an afin que la production alimentaire soit en accord avec les besoins supplémentaires engendrés par la croissance démographique. 3. Les principaux travaux de cette revue ont été financés par le Fonds fiduciaire multi-bailleurs du PDDAA et la Fondation Bill and Melinda Gates. Les recherches de terrain ont été réalisées dans le cadre de deux missions effectuées entre avril et septembre 2012. Contexte national 4. Depuis plusieurs décennies, l’économie du Libéria est axée sur l'exportation. Le minerai de fer, le caoutchouc et l'huile de palme ont été produits dans de grandes plantations et exploitations minières, et l'exportation du bois de construction a constitué une source de revenu considérable. La production de denrées agricoles non exportables n'a jamais été une priorité du Libéria, à l'exception du riz, aliment de base du pays. Cette politique agricole orientée vers l'export a engendré une économie à deux vitesses, dont l’impact a été négatif sur l'intégration économique du pays. Deux guerres civiles dévastatrices ont bloqué ou détruit les activités d'exportation de base et endommagé l’infrastructure nationale. Elles ont également provoqué des conflits fortement enracinés et une absence de vision commune ou de contrat social solide au sein des groupes de la population. Le manque de confiance entre les partenaires commerciaux et envers les institutions publiques a entravé les efforts de relance économique. 5. Le pays est dorénavant sur la voie du relèvement économique dans un climat de paix. Cependant, il a dû relever de nombreux défis dans des domaines tels que les services de santé, l'éducation, la reconstruction de l'infrastructure, la revitalisation des exportations et la reconstruction du système juridique et de l'administration agricole. Si l'enveloppe budgétaire globale de l'exercice 2005-2006 ne s’élevait qu'à 80 millions $EU, les revenus nationaux ont depuis atteint 566 millions $EU, comme prévu pour l'exercice 2012-2013. L'aide octroyée par les bailleurs de fonds au Libéria a été exceptionnelle. La stratégie de lutte contre la pauvreté (SLP) adoptée en 2007 (provisoire) et en 2008 (finale), et le respect x des facteurs déclencheurs liés aux grandes réformes de la gouvernance et des finances publiques ont préparé le terrain de l’annulation de la dette étrangère du Libéria en 2010. Dépenses publiques allouées à l'agriculture : volume et structure 6. Les dépenses intérieures allouées au secteur agricole ont enregistré une hausse exceptionnelle, passant de 6,4 millions $EU en 2006-2007 à plus de 20 millions $EU en 2011-2012. De fortes hausses sont également prévues au cours des trois prochaines années. Cependant, on note une stagnation des dépenses intérieures allouées à l'agriculture en pourcentage des dépenses totales, qui avoisinent 4 %. Au cours de l'exercice 2012-2013, 53 % du budget agricole ont été affectés au ministère de l'Agriculture (MdA), 18 % à l’Autorité de développement forestier (Forestry Development Authority - FDA), et 12 % supplémentaires à un « Fonds de rachat des produits agricoles ». Le reste est réparti entre diverses unités administratives spécialisées liées à l'agriculture, l'Agence pour la protection de l'environnement, la Commission des terres et l’Agence de développement coopératif (Cooperative Development Agency - CDA). Les dépenses réelles du ministère de l'Agriculture ont été souvent inférieures aux prévisions, soit 81 % du crédit budgétaire initial pour l'exercice 2010-2011. Les frais de personnel absorbent une faible partie, voire mineure, des dépenses du MdA. L'essentiel de l’allocation pour les biens et services est affecté à la Division de l'administration publique et de la gestion du ministère de l'Agriculture. L'affectation des ressources aux services varie beaucoup selon la destination des dépenses d'investissement, qui concernent essentiellement les bâtiments et le matériel de transport. 7. Tous secteurs confondus, l’ampleur des décaissements de l'aide, principalement à des projets ou des fonds fiduciaires, a été proche de celle du budget intérieur. Toutefois, dans l'agriculture spécifiquement, l'aide extérieure a été très largement supérieure aux dépenses intérieures de l'exercice 2009-2010 jusqu'à l'exercice 2011-2012. L'aide à l'agriculture au Libéria, qui s’élève à environ 35 millions $EU par an, est fournie par un nombre restreint de bailleurs de fonds (principalement la Banque africaine de développement, l'USAID et l'UE). 8. Pour l'exercice 2012-2013, le Libéria a adopté une nouvelle méthode de préparation du budget. Les dépenses d'investissement sont à présent absorbées par les projets, qui comprennent également les coûts d'autres types de dépenses effectuées à des fins spécifiques. Un programme d'investissement du secteur public (PSIP) triennal glissant a été lancé, et les contributions de plusieurs bailleurs de fonds (à l’exception notable de l'USAID) figurent dans le budget principal et non dans les annexes d'aide financière. 9. L'enveloppe globale de l'agriculture montre une nette croissance pour l'exercice 2012-2013, largement amplifiée ensuite pour les exercices 2013-2014 et 2014-2015. Les dépenses intérieures allouées à l'agriculture devraient passer à 60 millions $EU en 2013-2014, contre seulement 21 millions $EU inscrits au budget de l'exercice 2011-2012 (et seulement 15,4 millions $EU effectivement dépensés en 2010- 2011). Les prévisions des engagements des bailleurs de fonds sont très approximatives, car certains donateurs (par ex. l'USAID) ne peuvent confirmer leurs programmes de dépenses avant l’approbation de leurs budgets respectifs par leur parlement. Plusieurs éléments laissent toutefois à penser que les dépenses financées par les bailleurs de fonds connaîtront également une hausse. Pour la première fois, la Banque mondiale est prête à accorder des fonds substantiels directement à l'agriculture et non à l’entretien des routes et infrastructures soutenant indirectement l'agriculture. 10. Ce montant global alloué à l’agriculture au sens large correspond à près de 7-8 % du financement intérieur et extérieur cumulé des dépenses publiques totales de l’État du Libéria. Par la suite, le GdL projette d'accroître ses dépenses agricoles et de passer de 3-4 % ces dernières années à 6,7 % des dépenses xi intérieures au cours de l'exercice 2013-2014 grâce à plusieurs projets figurant dans le PSIP et devant bénéficier d’engagements importants à partir de l'exercice 2013-2014. Toutefois, ces projets d'investissement financés par l'État n'ont pas encore été conçus en détail. Les dépenses réalisées dans le secteur agricole provenant d’un financement extérieur ont absorbé 10 à 12 % des sources des bailleurs de fonds. Ces chiffres ne sont cependant pas fiables, et peuvent, par exemple, inclure des infrastructures indirectement liées à l'agriculture. Qualité et efficacité des dépenses réalisées dans l'agriculture 11. La croissance de la productivité agricole peut permettre de déterminer, quoique sommairement, si l'objectif de l’offre de services agricoles a été atteint. La production des principaux produits au Libéria a presque retrouvé les niveaux antérieurs au conflit de 1988, mais les résultats sont mitigés. La croissance à moyen terme de la production est inférieure à la croissance démographique. La productivité des terres a quant à elle peu varié depuis 1988. Ces conclusions sont elles-mêmes approximatives, car il n’existe pas de statistiques fiables à cause du conflit et du nombre restreint d’agents de l’administration agricole dans les zones rurales. L'impact direct de la recherche et de la vulgarisation agricole ou des activités spéciales est difficile à mesurer en l’absence de suivi systématique des résultats des services et des interventions spécifiques, et les impacts des projets des bailleurs de fonds ne sont pas facilement accessibles. 12. Toutefois, un examen du nouveau portefeuille de projets financés par le GdL dans le PSIP révèle qu'ils répondent aux principaux défis et contraintes. Des fonds largement plus élevés sont affectés à la recherche agricole afin de rebâtir le système de vulgarisation, protéger et multiplier les espèces locales de bovins, lutter contre les maladies hydriques dans les zones marécageuses, pour la mécanisation agricole le développement de la pêche continentale. Un projet cible la faiblesse des statistiques agricoles et un autre le développement des chaîne de valeurs alimentaires. La plupart des projets ne font néanmoins que démarrer, avec de faibles financements, pour la plupart d’entre eux, aucun document détaillé n’a été préparé. Il n'est donc pas encore possible de déterminer si ces projets auront un impact important. Thèmes de travail retenus pour l’analyse 13. Trois questions ont été retenues pour analyse approfondie dans cette RDPA. Elles concernent la relation entre les actions menées par les pouvoirs publics et celles spécifiquement menées dans le cadre de projets financés par des bailleurs de fonds ainsi que délimitation potentiellement problématique entre interventions publiques et rôles du secteur privé. Ces questions sont les suivantes : (1) Comment les projets actuels et prévus, axés sur les chaîne de valeurs, comptent-ils atteindre leurs objectifs et comment font-ils la distinction entre interventionnisme et promotion ? 14. Comme les chaîne de valeurs relèvent essentiellement du secteur privé, le défi de l'État consiste à promouvoir leur développement sans marginaliser ou remplacer les initiatives privées. Deux nouveaux grands projets financés par des bailleurs de fonds, USAID et Sida, se concentrent sur le développement des chaîne de valeurs. En collaboration avec le projet du GdL « Chaîne de valeurs des cultures vivrières », ils absorberont près de 29 millions $EU par an une fois pleinement réalisés. Les deux projets financés par les bailleurs de fonds sont axés sur le développement le long des principaux corridors de transport, où l’on compte déjà un petit nombre d’acteurs dans la chaîne de valeur. Ces projets sont censés jouer un rôle de catalyseur en vue de coordonner l'investissement privé dans la commercialisation et la transformation agroalimentaire. Les principaux objectifs sont l’instauration d’une relation de confiance et l’établissement de relations professionnelles fiables et durables. Les détails étant toujours en cours d’élaboration, il n'a pas été possible à ce stade de connaître les instruments adoptés et les modalités de promotion du xii développement de la chaîne de valeur choisis par l'État afin de laisser le rôle qui est le sien au secteur privé. (2) Les subventions et les aides financières accordées aux exploitants agricoles doivent-elles être considérées comme des instruments adéquats en faveur de la promotion de la croissance et du développement agricoles ? 15. La stratégie de lutte contre la pauvreté (SLP-1) baptisée « Lift Libéria » (« Le Libéria décolle ») a pris une position restrictive. Elle stipule que les bénéficiaires doivent toujours apporter une contribution (« oui » aux subventions, « non » aux aides financières), que les résultats doivent être mesurés, que seules des subventions nécessaires à la réalisation d’objectifs spécifiques doivent être accordées, qu’une stratégie de sortie doit être prévue et que le fonctionnement des marchés ne doivent pas en pâtir. 16. Il n’existe pas de régimes étendus de subvention pour l'agriculture ou des produits agricoles au Libéria. Les évaluations de la valeur annuelle des aides financières octroyées par le MdA aux exploitants agricoles s'élevaient à environ 370 000 $EU pour l'exercice 2010-2011 et à 759 000 $EU pour l'exercice 2011-2012, soit 5 à 8 % du budget du MdA. Les bailleurs de fonds ont également accordé des aides financières, et à plus grande échelle. Les stratégies de sortie prévues n’existaient alors qu'en raison de la durée de vie limitée des projets. Les aides financières ciblaient des régions géographiques, et non des bénéficiaires particulièrement vulnérables comme recommandé par la SLP-1. Le choix des aides financières à la place de subventions était peut-être logique sachant que les fournisseurs privés d'intrants étaient pratiquement inexistants, que les exploitants agricoles ne disposaient pas d'épargne suffisantes pour acquérir des intrants modernes et que la pauvreté était répandue chez tous les agriculteurs. L'équipe de la RDPA n'a pas été en mesure de recueillir les résultats de suivi. 17. Plusieurs bailleurs de fonds ont indiqué qu'ils cesseraient d'accorder des aides financières d'ici la fin 2012. Cependant, les caisses de l'État continuent de financer l'acquisition d'éléments distribués gratuitement aux exploitants agricoles ; par exemple, le Fonds de rachat des produits agricoles entraîne structurellement des pertes systématiquement prises en charge par le budget et comporte donc une large part de subvention. (3) Les services ayant des caractéristiques de biens publics sont souvent fournis par les bailleurs de fonds. À quelle échelle sont-ils fournis ? Faut-il continuer de les fournir pour assurer la durabilité des effets positifs des projets ? Comment pourraient-ils être transmis aux institutions publiques au fur et à mesure que leur présence se renforce dans les zones rurales ? 18. La plupart des projets financés par les bailleurs de fonds ont fourni les services suivants : vulgarisation, lutte contre les maladies, analyse du sol et certification de la qualité. Cependant, aucun projet n'a fondamentalement établi un système de vulgarisation de base. La prestation de services était fournie sur une base ad hoc, du fait de la faible présence ou l'absence virtuelle de services publics dans les zones couvertes par le projet. Les partenaires interrogés ont affirmé qu’un système public de vulgarisation pourrait bénéficier de cet enseignement utile. Pourtant, il semblerait qu’aucun projet particulier ne s’inspire de cette expérience pour créer un système permanent et stable. La question portant sur le besoin institutionnalisé de services publics pour préserver les acquis après la clôture des projets financés par des bailleurs reste sans réponse. xiii Recommandations 19. Les huit recommandations de la présente RDPA se basent sur l'analyse quantitative, l'analyse contextuelle des objectifs, les méthodes et les entretiens ; elles sont destinées à l'usage des autorités libériennes, en particulier le MdA et le ministère des Finances (MdF), et des bailleurs de fonds finançant le développement agricole au Libéria. Ces recommandations sont les suivantes : (1) Préparer les projets du GdL avec soin et précision 20. Le passage d'une présentation budgétaire classique à une présentation détaillée des projets spécifiques dans une perspective à moyen terme constitue un progrès, mais il faut préparer et décrire correctement ces projets pour éviter la sous-utilisation des fonds ou une efficacité limitée. Le processus de planification doit aboutir sur des objectifs et des cibles spécifiques, une démarche claire, des modalités de suivi et une planification budgétaire. L'analyse de la rentabilité économique des technologies fournies et l'analyse des effets sur les ressources agricoles et les marchés de produits pourraient également être nécessaires. Les documents du projet doivent également déterminer les complémentarités avec d'autres initiatives en cours ou prévues, et les dépenses courantes nécessaires à l'avenir pour assurer la durabilité des effets du projet. (2) Perfectionner les analyses de la viabilité économique et commerciale lors de l'élaboration des politiques et stratégies 21. Il convient d'évaluer en détail la viabilité économique avant de planifier d'importantes actions de promotions et interventions dans le développement des chaîne de valeurs et des marchés agricoles. Un excellent exemple serait la stratégie de développement de la riziculture et les nombreux efforts visant à réduire la dépendance au riz importé et à intensifier la production de riz local. Il convient de préparer les calculs de faisabilité préliminaires pour déterminer par exemple les domaines où les coûts de transport peuvent être couverts et là où cela est impossible. Les nouveaux projets portant sur le développement de la chaîne de valeur dépendent intrinsèquement d'un éventail large de variables qui peuvent subir diverses influences et doivent se baser sur des analyses de viabilité économique pour confirmer l'attrait potentiel et la pertinence des innovations ou des nouveaux produits. (3) Clarifier les politiques de et la mise en œuvre des subventions agricoles 22. Les subventions et les aides financières représentent des options raisonnables dans certains cas, par exemple pour favoriser l'introduction de nouvelles productions spécifiques dans des régions déterminées en vue de favoriser l’atteinte d'une masse critique et d'atténuer les risques pour les exploitants agricoles lors de l'introduction de nouvelles cultures ou de techniques. Les achats garantis constituent une autre méthode de réduction du risque dans une période de transition. Les subventions peuvent servir à accélérer l'adoption de nouvelles technologies comme des semences améliorées ou de nouvelles méthodes de culture. Cependant, il conviendra de s'assurer que les subventions ne deviennent pas un « droit » permanent et couteux et qu'elles soient conçues uniquement pour faciliter la transition et l'innovation. 23. Il est recommandé que les subventions et les aides financières : soient accordés pendant une durée limitée selon des critères prédéfinis, reposent sur une analyse économique et des perspectives positives de production rentable sans subvention après la période d’introduction, s'inscrivent dans un ensemble plus vaste d’introduction de progrès technologiques. Les perspectives du marché et les chaîne de valeurs de commercialisation liées doivent être réelles ou s'ouvrir. Des programmes de bons d'achat spécifiques et localisés constituent parfois un moyen adéquat d'accorder des subventions sans porter préjudice aux xiv marchés. Il est conseillé d'éviter les subventions sectorielles, les aides financières sans contrepartie et tous les programmes de subventions générales. (4) Opérationnaliser la politique des services de vulgarisation et de conseil agricoles grâce à un contenu approprié et capitaliser sur les acquis des projets financés par les bailleurs de fonds 24. La politique des services de vulgarisation et de conseil agricoles (AEAS) doit être mise en œuvre en priorité, avec détermination et cohérence, pour remettre sur pied les services de conseil et de vulgarisation agricoles du Libéria, afin d’apporter des innovations aux exploitants agricoles et améliorer les rendements qui stagnent depuis des années. Il est également nécessaire de mettre en place des mécanismes de coordination définis pour assurer un système cohérent, mais pluraliste. La politique et sa proposition de mise en œuvre proposent de lister et décrire des technologies existantes requises que le nouveau système de vulgarisation se chargera de véhiculer aux agriculteurs. Cela permettra d'éviter la création d'un réseau de vulgarisation qui aurait peu à offrir à la communauté agricole. À ce titre, ceci ne doit pas rester une entreprise marginale mais doit être mis en place de façon synchronisée avec le renforcement de la capacité institutionnelle. Il importe que les bailleurs de fonds préparent une liste consolidée des techniques/technologies et méthodes de vulgarisation (bonnes pratiques et échecs à ne pas reproduire ailleurs) pouvant bénéficier au service de vulgarisation nationale. (5) Ne négliger ni l'agriculture de subsistance ni les agriculteurs à temps partiel 25. La plupart des nouveaux projets visent à étendre la production pour accéder aux marchés urbains et sont planifiés dans le but d’influer en particulier sur les principaux corridors de transport libériens. Des programmes spéciaux s'imposent pour les agriculteurs qui ne produiront jamais en majorité pour les marchés (ils ne seront que des vendeurs occasionnels d’excédents), et sont tournés vers des marchés locaux restreints, et qui ne peuvent accroître leur production en raison de contraintes de terres agricoles et de main-d'œuvre. (6) Mettre l'accent sur la capacité d'exécution dans la perspective d’une croissance prévisible des affectations budgétaires au secteur agricole 26. Le défi immédiat et le plus urgent est de s'assurer que les fonds intérieurs inscrits au budget sont réellement disponibles et qu'ils peuvent être dépensés efficacement. Les dépenses de l'État et des bailleurs de fonds en faveur de l’agriculture au sens large devraient atteindre environ 9 % des dépenses publiques et l'augmentation des budgets annuels sera considérable. Il convient donc de se recentrer sur les moyens de garantir l'efficacité des dépenses et de renforcer la capacité d'exécution dans les institutions publiques liées à l'agriculture. Parallèlement à l'aide apportée à la production agricole, il faut améliorer les routes rurales et le climat pour l'investissement afin de faciliter le commerce et la transformation agricoles, qui sont des préoccupations urgentes. Il est donc crucial de mettre l'accent sur la capacité d'exécution. Il est vivement recommandé d'organiser des séries de discussions intensives pour réfléchir collectivement aux besoins en capacité et à un plan de renforcement de la capacité d'absorption et à l'efficacité d'emploi des larges contributions de fonds supplémentaires prévues. (7) S'assurer que les dépenses publiques pour la fourniture de biens privés restent modestes 27. Le MdA doit éviter de dépenser ces financements supplémentaires pour l'achat de biens privés. Il serait tentant d'intervenir directement dans des domaines où les marchés évoluent lentement. Cependant, les services publics essentiels comme les services de vulgarisation et d'assistance technique, les laboratoires et la recherche requièrent résolument des fonds supplémentaires. Le renforcement prévu de la xv présence du ministère de l'Agriculture dans les zones rurales est crucial. Il faut donc se garder de céder à la tentation d'utiliser ces fonds supplémentaires pour la fourniture de biens privés (par ex., Centres de transfert technologique et de distribution des intrants (Technology Transfer and Input Distribution Center – TTIDC)), parcs de machines agricoles, achats garantis des produits agricoles à des prix supérieurs aux cours du marché et subventions) pour assurer le financement suffisant des services publics par l'administration publique. (8) Œuvrer à une approche sectorielle sur la base du LASIP 28. Le ministère de l'Agriculture doit prendre l'initiative de l'élaboration de politiques et de la prestation des services publics essentiels et aligner l'aide des bailleurs de fonds en conséquence. Le LASIP établit une vision globale avec des composantes et activités et prévoit des mesures de gestion et de suivi. Leur mise en œuvre accuse toutefois un retard. De plus, le LASIP semble trop ambitieux par rapport à ses objectifs, mais aussi par rapport aux ressources financières disponibles. Il conviendrait de lui fixer des limites plus raisonnables (quitte à revoir certains des objectifs quantitatifs) et de tenir compte de la dimension régionale afin de fournir une orientation aux bailleurs de fonds et aux institutions publiques sur la base d’un package cohérent. Un tel programme sectoriel intégré permettrait d'orienter le Libéria vers une approche sectorielle (SWAp). Si les institutions libériennes ne sont toujours pas assez fortes pour gérer pleinement les dispositifs de fonds communs multi-donateurs, d’autres éléments du SWAp peuvent néanmoins être mis en oeuvre. 29. Il est recommandé de créer rapidement un système de suivi du LASIP ; de déterminer les mécanismes communs d’évaluation annuelle des progrès et d'exploiter le cadre du LASIP pour examiner en détail les propositions de projets qui s'adaptent aux priorités sous-investies. L'idéal serait que le LASIP fournisse une orientation à la conception des projets, plutôt que de se limiter à la justifier l ‘existence de projets du fait de leur simple cohérence avec des priorités générales pour lesquelles aucun plafond budgétaire n’a été défini. Il convient de favoriser l’alignement sur le LASIP en s’assurant la traçabilité des promesses de contribution et des dépenses des projets, mais surtout en évaluant l‘atteinte d’objectifs spécifiques fixés pour chaque projet. xvi 1. Introduction 30. L'agriculture est un secteur crucial au Libéria, notamment pour la croissance, l’emploi, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la cohésion sociale. Environ 70 % de la population sont tributaires de l'agriculture pour leur subsistance ; l'agriculture représente environ un tiers du PIB du Libéria et constitue le principal moyen de subsistance dans les zones rurales, en dehors des grandes concessions caractéristiques d’une bonne partie de l'économie libérienne. 31. La politique agricole au Libéria a longtemps été axée sur les concessions pour la plantation d’hévéa et de palmier à huile et, dans une moindre mesure, d'autres cultures d'exportation (café et cacao). La production de cultures vivrières, pour la consommation de subsistance ou pour l'approvisionnement alimentaire des centres urbains, a suscité peu intérêt, à l'exception, mais partiellement, de la chaîne de valeur rizicole qui constitue le principal aliment de base et donc un produit politiquement sensible. 32. La promotion d'un secteur agricole dynamique, inclusif et axé sur le marché est l'une des priorités du GdL depuis 2006. Un « Pacte » établi conformément au cadre du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) a été signé en octobre 2009, et articule les engagements du Libéria autour des points suivants : (i) s'assurer que la production agricole peut croître d'au moins 6 % par an ; et (ii) augmenter les dépenses publiques en faveur de l’agriculture au sens large d'un minimum de 10 % du budget global. Le PDDAA engage les signataires à s'assurer que les dépenses publiques en faveur de l'agriculture favorisent efficacement la production et la commercialisation tout en favorisant les initiatives du secteur privé. 33. La présente Revue diagnostique des dépenses publiques agricoles (RDPA) vise à fournir des informations clés sur le contexte ainsi que des recommandations dans cet effort en fournissant et en analysant des données historiques sur les dépenses publiques affectées à l'agriculture, en examinant leur efficience et en identifiant des domaines où des financements supplémentaires peuvent permettre de réaliser efficacement la politique nationale agricole et les objectifs du PDDAA. 34. Une revue des dépenses publiques constitue le point de départ de cette RDPA ; la première étape consiste à établir le niveau et la composition des dépenses réelles de l’État et des bailleurs de fonds en direction du développement agricole. Elle présente les données des dépenses par institution, par fonction, par sources de financement et selon la classification économique (type de dépense). 35. Dans ce contexte, le terme « agriculture » est défini conformément à la Classification des fonctions des administrations publiques (CFAP) au sens large, et comprend les institutions publiques finançant les cultures végétales, l’élevage, la pêche et la foresterie ; le choix de cette définition a été adoptée à l'issue de la Déclaration de Maputo de juillet 2003 et du PDDAA. 36. La seconde étape de cette RDPA offre une analyse de la relation entre les objectifs politiques et la structure des dépenses réelles. Les questions soulevées, et auxquelles une réponse sera sans doute apportée dans ce contexte, pourraient être les suivantes : les priorités au sein du secteur, telles qu'énoncées dans les programmes et déclarations politiques et concernant les besoins, se reflètent-elles dans les tendances des dépenses ? La frontière entre services publics (« biens publics ») – financés par des fonds publics – et biens privés – devant être fournis par des sociétés privées et distribués conformément à des mécanismes de marché – est-elle clairement définie et respectée dans la pratique ? Peut-on mesurer les effets positifs des dépenses publiques agricoles et évaluer leur rapport coût-efficacité ? Quels services publics dans le secteur agricole ont fait preuve d’efficacité et pourraient absorber des financements plus 17 élevées ? Peut-on identifier les fonctions secondaires qui absorbent d'importants financements sans pour autant contribuer à la croissance et au développement du secteur agricole ? 37. Les séries de données du Libéria sont limitées par rapport à celles exploitées dans des revues de dépenses semblables, car aucune donnée n’est disponible pour les périodes de conflit. Si elles existaient, elles seraient toutefois faussées et loin d'être normales au vu des répercussions de la guerre sur les finances publiques. La période étudiée commence donc avec l'exercice 2006-2007. Les dépenses financées par les bailleurs de fonds ne sont couvertes qu'à partir de l'exercice 2009-2010 ; les données antérieures n'ont pas été compilées par les autorités libériennes. 38. Ce rapport de la RDPA est structuré comme suit. Le Chapitre 2 décrit le contexte du secteur agricole et les dépenses en faveur de l'agriculture au Libéria. Il comprend également une section sur les caractéristiques essentielles et les récentes évolutions du système de gestion des finances publiques (GFP). L'analyse principale des données des dépenses publiques est présentée dans le Chapitre 3. Les dépenses de l’État et des bailleurs de fonds font l'objet d’une présentation et d’une analyse. La présentation dans ce chapitre est essentiellement analytique et objective ; elle énonce quelques observations sur la pertinence des dépenses par rapport aux besoins et aux politiques. 39. Le Chapitre 4 compare les dépenses aux objectifs et effets de la politique. Le Chapitre 5 fournit des détails sur les questions sélectionnées et les options actuellement à l'étude et en discussion ; ces questions sont abordées dans la présente RDPA en raison de leur impact potentiel sur le volume, les tendances et l'efficacité des dépenses publiques. Le Chapitre 6 énonce en détail les conclusions et les recommandations découlant de l'analyse. 18 2. Contexte historique, politique, économique et processus politique 2.1 Contexte historique et politique du Libéria 40. Le Libéria n’est pas sorti du conflit et du chaos avant la fin 2003 ; depuis, il a accompli des progrès considérables. L’opération de maintien de la paix UNMIL (Mission des Nations Unies au Libéria), arrivée au Libéria en septembre 2003, est toujours présente sur le terrain. Malgré quelques améliorations, la paix et la sécurité intérieures demeurent fragiles. 41. La spirale de la violence a commencé en 1989 avec l’insurrection menée par Charles Taylor contre le gouvernement et le régime de Samuel Doe. Cette première guerre civile, qui a duré jusqu'en 1996, a été suivie d’une deuxième guerre civile entre 1999 et 2003. Ces deux épisodes sanglants marqués par de graves atrocités se sont soldés par des milliers de morts et de personnes déplacées, la destruction ou l’anéantissement des infrastructures et l'abandon d'importantes sources de recettes d'exportation. 42. Ces guerres trouvent leurs racines dans l'histoire du Libéria. Cette région faiblement peuplée avait été choisie par la Société américaine de colonisation pour y établir les descendants des esclaves affranchis. Des colonies furent fondées à partir de 1820 et le Libéria fut proclamé république indépendante en 1847. 43. L'État libérien et ses institutions s'inspirent du modèle américain : le pouvoir législatif est ainsi composé de deux chambres, comme aux États-Unis. En 1847, le dollar américain devint la devise nationale du pays, mais des billets et des pièces de monnaie locale furent mis en circulation plus tard. Les deux devises sont monnaies légales : le dollar américain est toujours la principale devise en circulation (avec le dollar libérien), dans laquelle sont libellés tous les budgets libériens. 44. Bien que le Libéria fût dès sa fondation un État de droit doté de contrôles et contrepouvoirs institutionnels, les premiers colons et leurs descendants dominèrent le pays jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Samuel Doe, un autochtone, après un coup d'État sanglant mené en avril 1980. La spirale de violence commença en 1989 avec une insurrection menée par Charles Taylor contre le régime de Doe, devenu corrompu et tyrannique avec le temps. Cette première guerre civile libérienne s’acheva en 1996. Après une succession de gouvernements transitoires, Charles Taylor fut élu président en 1997, mais les affrontements se poursuivirent jusqu'en 2003. Une deuxième guerre civile déchira le pays entre 1999 et 2003. Ces deux conflits sanglants furent marqués par de graves atrocités et se soldèrent par des milliers de morts ou de personnes déplacées. Les infrastructures du pays furent détruites ou anéanties et d’importantes sources de recettes d’exportation furent abandonnées. Encadré 1 : Périodes de conflit civil du Libéria Première guerre civile : 1989 - 1996 Deuxième guerre civile : 1999 (avril) - 2003 (août) Arrivée d'une opération de maintien de la paix de l'ONU : 2003 (septembre) 19 45. La longue période de conflit a eu un effet dévastateur sur l’économie. Le PIB du Libéria a chuté d'environ 80 %, l’essentiel de la production à l'exportation a cessé, et le réseau électrique national, la capacité de production d’électricité ainsi que le réseau téléphonique ont cessé de fonctionner. Des années d’abandon ont laissé des marques visibles, notamment sur le réseau routier très endommagé, appelé à être reconstruit et non réparé. 46. Après les ravages des guerres civiles, la reprise de l'économie et de la société libériennes nécessite plus qu'une simple reconstruction. Eu égard aux caractéristiques particulières de l'économie libérienne (consulter la section suivante), l'essor économique et les infrastructures étaient déjà inégalement répartis avant 1989. Les zones dépourvues de ressources naturelles exportables, présentant peu d'intérêt pour l'élite politique, ont été négligées. Le réseau routier était destiné à assurer l'accès à la mer pour les exportations. L'énergie électrique générée principalement par la centrale hydroélectrique de Mount Coffee était insuffisante et seulement saisonnière avant même l'interruption des activités de la centrale en 1990. 47. Le manque de confiance généralisé dans les groupes de population (ethniques et autres) et la méfiance à l’égard des institutions publiques sont les principaux défis qui freinent l’émergence d’une vision nationale commune, de valeurs partagées et d’un « contrat social » globalement admis par tous les groupes de population, générations ou régions. Les conflits latents sur l'accès aux ressources naturelles et à la terre sont les principaux facteurs de la méfiance persistante et des conflits potentiels. Les documents de politique du Libéria reconnaissent la nécessité de partager une vision et des valeurs communes et de disposer d'institutions aptes à résoudre les conflits pacifiquement. Les enjeux sont gigantesques. Malgré des progrès visibles, il reste encore beaucoup à faire pour créer une vision commune, établir un contrat social robuste et consensuel et assurer une croissance économique généralisée et inclusive. Le développement agricole est reconnu comme essentiel pour la sécurité alimentaire et la réduction des conflits potentiels.1 48. En vertu de la constitution entrée en vigueur en janvier 1986, le Libéria est une république unitaire. Les 15 circonscriptions du Libéria sont des régions administratives gérées par des surintendants nommés par le président de la République. Tous les fonctionnaires régionaux, les surintendants adjoints, les commissaires de circonscription et de district, etc., sont également nommés par le chef de l’État. Ces nominations doivent être ratifiées par la Chambre haute du Parlement bicaméral, le Sénat libérien. Les politiques touchant les circonscriptions (c'est-à-dire le Libéria rural) sont décidées au niveau central ; les ministères compétents viennent de commencer à déléguer des responsabilités aux circonscriptions. Les fonctionnaires des institutions centrales (ministères et agences) délégués aux circonscriptions rendent compte à l'administration centrale et non aux surintendants. 49. La première Stratégie de lutte contre la pauvreté (SLP) pour la période de 2008-2011 finalisée en mars 2008 a été baptisée « Lift Libéria » (le Libéria décolle). Accompagnée d'autres conditionnalités qui ont été satisfaites, elle a ouvert la voie à l'élimination de la dette publique exagérément élevée au milieu de l'année 2010, soit 4,6 milliards $EU.2 Un document ultérieur pour la période 2012-2017 – intitulé « Agenda pour la transformation » – est en cours de préparation et un avant-projet fait actuellement l'objet de consultations. Une autre politique de transformation, intitulée « Libéria Rising 2030 » (Relèvement du Libéria 2030) et fondée sur une méthodologie différente et incompatible, est en cours de préparation. 50. Tourné vers l'avenir, et dans le cadre du renforcement des capacités administratives, le GdL a publié une politique de décentralisation qui doit aboutir à la création d’institutions de gouvernance locales, 1 Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (2011). 2 L'allégement de la dette seule était plusieurs fois supérieur au PIB. Le PIB le plus élevé avant le conflit s’élevait à 1,04 milliard $EU en 1988. Depuis la reprise partielle en 2003, il ne s’est élevé qu’à 851 millions $EU en 2008. 20 notamment à l'élection de surintendants, d’assemblées de circonscriptions, etc. La politique sera mise en œuvre sur une période de dix ans.3 2.2 Contexte économique 51. Le Libéria n'a jamais été une économie nationale intégrée, mais une économie à deux vitesses, dans laquelle les grandes concessions sont des enclaves économiques. Ces dernières appartiennent à des multinationales qui produisent presque exclusivement pour les marchés d'exportation et recourent rarement à la transformation locale. Les principaux produits d'exportation traditionnels sont le caoutchouc, l'huile de palme, le minerai de fer et le bois. Le café, le cacao, l'or et les diamants comptent également parmi les principaux produits exportés. Des hydrocarbures pourront être exploités dans un avenir proche. Les permis de pêche en mer délivrés aux navires étrangers représentent une autre source de revenus du pays. 52. Pendant les guerres civiles, seules les exportations de caoutchouc se sont poursuivies. Les exportations de bois de construction ont été interdites par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies ; les concessions d'huile de palme et les exploitations de minerai de fer ont été abandonnées et détruites. L'ensemble des recettes d'exportation actuelles provient des exportations de caoutchouc, mais les exploitations de minerai de fer et les concessions d'huile de palme sont en phase de reconstruction et ces produits seront de nouveau exportés très prochainement. Tableau 1 : Exportations de produits de base du Libéria, 2009-2011 Millions $EU Composition des produits d'exportation 2009 2010* 2011** Caoutchouc 93,1 157,0 198,1 Fèves de cacao 3,6 5,0 13,2 Café 0,1 0,3 0,1 Minerai de fer 0,9 3,1 6,4 Diamant 6,9 15,3 14,8 Or 11,9 19,8 16,1 Bois ronds 1,1 2,7 18,9 Autres produits de base 31,2 18,8 27,6 Total 148,8 222,0 295,2 Sources : Ministères du Commerce et de l'Industrie (MCI), des Terres, des Mines et de l'Énergie, (MRFME), Autorité de développement forestier (FDA) et BIVAC *Révision **Préliminaire Source : Rapport annuel 2011 de la Banque centrale du Libéria (Tableau 17) 53. L'agriculture reste le principal contributeur à la production nationale et en particulier à l'emploi. Cependant, on ne connaît pas la contribution exacte du secteur agricole, car les statistiques du PIB sont à l'étude et des chiffres divergente sont présentés et publiés dans plusieurs rapports.4 Si les chiffres 3 République du Liberia, Commission de la gouvernance, « Politique nationale sur la décentralisation et la gouvernance locale », janvier 2010. 4 Une enquête sur les comptes nationaux a été réalisée en 2008 et on a pu dégager de nouvelles données expérimentales sur le PIB. Les ajustements se rapportent principalement aux secteurs autres que l'agriculture, essentiellement au secteur des services. 21 estimatifs de la contribution globale des secteurs « Agriculture et pêche » et « Foresterie » au PIB se rapprochent, la répartition par principaux produits varie énormément. 54. Les chiffres estimatifs du PIB générés par le FMI et le GdL sont présentés dans le Tableau 2. La contribution de l'agriculture et de la pêche à l'ensemble de l'économie était d'environ 36 % en 2011. Dans une publication antérieure du FMI, la part était estimée à environ 50 %.5 La valeur nominale de la contribution de l'agriculture et de la pêche est environ 550 millions $EU, dont 178 millions $EU proviennent du caoutchouc, ce qui laisse 381 millions $EU pour les autres produits. Les chiffres annoncés dans différentes publications varient énormément pour le riz et le manioc.6 Tableau 2 : Contributions de l'agriculture au PIB En millions de dollars EU courants 2009 2010 2011 2012 PIB aux cours du marché 1155.1 1291.9 1545.4 1765.5 Agriculture et pêche 427.0 471.6 559.2 549.7 Caoutchouc 80.1 121.0 178.0 138.5 Café 0.1 0.4 0.6 0.6 Cacao 3.5 11.0 10.8 8.7 Riz 137.0 125.8 138.7 153.3 Manioc 100.1 103.2 110.7 115.7 Huile de palm 0.0 0.0 0.0 4.5 Autre 106.2 110.1 120.4 128.4 Pourcentage du PIB 37.0% 36.5% 36.2% 31.1% Agriculture et pêche, à l’exclusion du caoutchouc 346.9 350.6 381.2 411.3 Pourcentage du PIB 30.0% 27.1% 24.7% 23.3% Source : Bureau du FMI, Monrovia, septembre 2012. 55. La contribution de la foresterie au PIB était d'environ 125 millions $EU, dont 21 millions provenant de l'exploitation forestière et 104 millions du charbon de bois et du bois (même source que pour le Tableau 2). 56. Les méthodes d'évaluation du PIB sont en cours de révision dans le cadre de l’appui général à la fonction statistique de l'Institut de statistique et de services de géo-information du Libéria (Libéria Institute for Statistics and Geo-Information Systems - LISGIS). 57. L'exploitation forestière des vastes forêts tropicales du Libéria fut autrefois une importante source de revenu et de recettes d'exportation. Cependant, les recettes de l'exploitation forestière ont engendré à un certain stade des situations conflictuelles dans le financement, et le manque de considération pour les questions environnementales a été flagrant. En conséquence, en 2003, le Conseil de sécurité des Nations 5 8e Revue du mécanisme élargi de crédit présenté par le FMI (Rapport pays du FMI No 12/121, mai 2012, file 8th-review-ECF_May2012cr12121.pdf sur le site du FMI), p. 20. 6 Par exemple, le document sur le cadre budgétaire 2010 du Liberia, qui présente des données statistiques sur la composition du PIB au cours du marché, indique des chiffres tout à fait différents des deux versions ultérieures du même document. 22 Unies a imposé un embargo sur les exportations de bois du Libéria. Il a été levé en 2006 sur la base du programme de la Chaîne de conservation (CoC) adopté par le GdL afin de contrôler la source et les méthodes de récolte du bois et la légalité des exportations, qui comprennent le paiement de droits et des contributions aux finances publiques. 58. Le nombre élevé de permis délivrés pour utilisation privée (PUP) fait l'objet de débats houleux et reste aujourd’hui un sujet de préoccupation. Les PUP se rapportent aux forêts privées, qui ne sont soumises qu'à un très faible impôt. Le problème se pose du fait que les PUP sont accordés pour des forêts à croissance rapide dans des régions où les droits de propriété forestière ne sont pas clairement définis. 59. La petite agriculture représente le principal moyen de subsistance de la majorité des Libériens. Le riz est le principal aliment de base ; la plupart des ménages ruraux cultivent également le manioc. La possibilité de produire des légumes à grande échelle est faible en raison du climat humide et de l’acidité des sols. L'élevage fait partie de l'agriculture paysanne, mais n'est pas pratiqué à une échelle industrielle. 60. La population du Libéria était estimée à 4,13 millions d'habitants en 2011 ; lors du dernier recensement de 2008, le Libéria comptait 3,48 millions ha. 7 La pauvreté est omniprésente, comme l'indique la Figure 1. La faible productivité agricole, un faible degré d'intégration des différentes zones économiques et un faible besoin de main-d’œuvre des grandes concessions sont notamment à l’origine de la pauvreté. Figure 1 : Incidence de la pauvreté au Libéria Source : Questionnaire sur les indicateurs de base de bien-être LISGIS 2007 61. De plus, une grande partie de la population du Libéria souffre d'insécurité alimentaire. La répartition régionale de l'insécurité alimentaire est indiquée dans les Figures 2 et 3. 7Page d'accueil du site de la Banque mondiale sur le Libéria : http://www.worldbank.org/en/country/liberia. Accès en novembre 2012. 23 Figure 2 : Incidence de l'insécurité alimentaire au Libéria dans les zones urbaines et rurales Source: République du Libéria 2010b. Figure 3 : Incidence de l'insécurité alimentaire par circonscription au Libéria Source : République du Libéria 2010b. 62. L'intégration des marchés agricoles nationaux a permis à la fois d'accroître la sécurité alimentaire et de renforcer le développement agricole. Le réseau routier à grande circulation (voir Figure 4) est orienté vers les ports, d'où les fréquentes références aux corridors de transport, c'est-à-dire les zones de desserte de ces 24 routes principales menant à l'océan Atlantique. Il n'existe pas de routes principales reliant les corridors de transport du nord-ouest et du sud-est au Libéria. Cette lacune nuit au potentiel de production domestique pour faire face à la demande nationale ; il est nécessaire d'analyser les besoins agricoles et de planifier les interventions à la fois par région et par corridor de transport. Figure 4 : Carte du réseau routier à grande circulation au Libéria 2.3. Politique agricole 63. Un examen des précédentes stratégies de développement rural et agricole révèle l'existence d'un nombre important de documents convenablement rédigés, énonçant des stratégies intéressantes, mais dont la mise en œuvre a échoué. Depuis la fin du conflit en 2003, de nombreuses études sur le secteur agricole ont été menées, mais peu se sont appuyées sur des données primaires et des analyses approfondies. 25 Soutenue par la FAO, le FIDA et la Banque mondiale, l'analyse « Évaluation globale du secteur agricole » de 2007 est la plus récente et la plus approfondie8. 64. Il est communément admis que le secteur agricole doit se développer dans de nouvelles directions et non se reconstruire dans sa forme antérieure. La productivité agricole hors des zones de plantation était faible avant même le conflit ; les services publics d'assistance étaient rares et les chaîne de valeurs – de l'approvisionnement en intrants à la collecte, la transformation, le stockage et la livraison des produits au consommateur – ne fonctionnaient que pour les cultures d'exportation. Il est également admis que le développement d'une agriculture inclusive est essentiel non seulement à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté, mais aussi au maintien de la paix et de la stabilité9. 65. De nombreux défis doivent être relevés pour créer un secteur agricole dynamique. Les principales contraintes actuelles sont les suivantes : • absence de routes entre les exploitations et les marchés et d'entreprises de transport, • absence quasi totale d’accès au crédit pour les petits agriculteurs, • forte centralisation des services agricoles et très faible niveau de couverture des zones rurales par les services publics de vulgarisation, • régime foncier non sécurisé, diffus et conflictuel, et • bas niveau de productivité dû à une faible utilisation des intrants modernes (semences améliorées, engrais et outils) et faible connaissance des technologies agricoles les plus avancées. 66. Les principes clés de la politique générale agricole sont énoncés dans les deux documents de Stratégie de lutte contre la pauvreté (SLP). La SLP-1 (« Lift Libéria » ou « Le Libéria décolle ») définit clairement le rôle des institutions publiques dans le secteur comme soutien au développement du secteur privé. Il se concentre sur : • une réglementation adaptée au secteur privé, • la clarification des droits fonciers, • la nécessité de développer les marchés et d'éviter de retarder leur développement par des interventions directes, et • la mise en place à moyen et long termes d'un système global de vulgarisation agricole et l'augmentation de la capacité de recherche nationale dans le cadre des initiatives régionales. 67. La SLP-1 stipule que « Les interventions plus directes seront rares, et là où elles auront lieu, elles seront basées sur un besoin pressant et seront limitées dans le temps, avec des stratégies de sortie claires et des mécanismes de ciblage basés sur une solide évaluation des impacts possibles sur un ralentissement potentiel comme sur la promotion des marchés. Cette évaluation prendra en compte la situation particulière du Libéria et la période de transition en cours, entre une phase d'urgence et une phase de développement »10. Dans le même temps, elle stipule que « Là où l’État devra soutenir directement les intrants essentiels (principalement semences et engrais améliorés) pour augmenter la production, il agira de façon à cibler correctement les plus démunis (les femmes et les petits exploitants) afin de ne pas retarder le développement du marché des intrants », et « Pour soutenir la production, il devra également 8 Ministère de l'Agriculture de la République du Libéria, 2007. 9 Il est évident que les personnes privées de moyens de subsistance sont des proies plus faciles à recruter lors des conflits armés ou pour des activités criminelles. Voir également la lettre datée du 30 novembre 2011 du président du Comité du Conseil de sécurité créé par la Résolution 1521 (2003) concernant le Liberia et adressée au président du Conseil de sécurité, section Agriculture. 10 République du Libéria, non daté (SLP-1, page 60). 26 s'assurer que les intrants essentiels sont disponibles en quantités suffisantes (de préférence au travers de mécanismes de marché, bien que d'autres modalités puissent être envisagées) et apporter des améliorations de base aux chaîne de valeurs de commercialisation. » Aucun accent particulier n'est mis dans la SLP-1 sur des régions ou des cultures spécifiques. 68. Concernant la foresterie, le principal message délivré par la SLP-1 est que toutes les concessions forestières contractées antérieurement seront annulées et que l'industrie du bois sera reconstruite soigneusement, en tenant compte des bonnes pratiques et du développement durable. La population locale devra être impliquée dans le contrôle de l'utilisation des ressources forestières et devrait bénéficier de ses revenus. La valeur de la production forestière devrait s’élever à 46 millions $EU en 2010-2011, contre environ 100 millions $EU avant la guerre. 69. « L'Agenda pour la transformation » (toujours en version provisoire) de la SLP 2012-2017 réaffirme les objectifs, mais ne définit plus la limite des interventions publiques sur les marchés. Il ajoute que le ministère de l'Agriculture sera responsable des réserves alimentaires stratégiques. Ses objectifs stratégiques sont les suivants : • augmentation de la productivité agricole, de la valeur ajoutée et respect d'un environnement durable, en particulier pour les petits exploitants, y compris les femmes et les jeunes, • meilleure intégration des petites exploitations agricoles dans les marchés nationaux et internationaux, • augmentation de la production de la pêche de manière durable, • meilleur accès aux machines, engrais, entrepôts, crédit, formation, assistance technique, informations sur les marchés et aux technologies améliorées et services connexes, y compris à travers des groupes d'agriculteurs et des exploitations pilotes, • meilleur accès à la terre et renforcement de la sécurité foncière, et • amélioration de la nutrition pour tous les Libériens. 70. Un des indicateurs de résultats mentionnés dans « l'Agenda pour la transformation » est la réduction de la facture des importations de riz11. 71. Sous la rubrique « Interventions prioritaires », l'Agenda indique que « le MdA évaluera puis mettra en œuvre les dispositions du programme commencé dans la période des “150 jours livrables” pour acheter aux petits agriculteurs les cultures vivrières spécifiées afin de créer des emplois, revitaliser l'agriculture et augmenter le nombre de prêts bonifiés aux agriculteurs12 ». Il mentionne également que « les programmes du MdA répondront aux besoins de formation des agriculteurs grâce aux services de recherche et de vulgarisation et amélioreront l'accès des petits exploitants au crédit et aux machines agricoles au travers de coopératives, exploitations pilotes et services de location ». Il ajoute : « Plutôt que de subventionner ces services et les intrants intermédiaires, l’État initiera un processus d'approvisionnement afin que les volumes augmentent jusqu'à ce que les prix unitaires à la livraison soient suffisamment proches des prix mondiaux et que les agriculteurs libériens puissent concurrencer les importations. » 72. La politique dans le secteur forestier reste guidée par une méthode conciliant les aspects commerciaux et les objectifs communautaires et de conservation. L'Autorité de développement forestier (FDA) 11 Le projet actuel ne répertorie que les indicateurs dans les chapitres auxquels ils se rapportent, sans quantifier leurs valeurs actuelles et cibles. 12 Ministère de la Planification et des Affaires économiques du Liberia, 2012, p. 74. L'expression « 150 jours livrables » se réfère à la pratique selon laquelle un nouveau président ou un président réélu présente une liste d'actions à entreprendre dans les 150 premiers jours de son mandat, liste qui est contrôlée. 27 « renforcera sa capacité de mise en œuvre grâce à la mise en place d'accords de financement et de mise en réserve des revenus (incluant des réformes fiscales dans le système actuel de concession)13... ». 73. Outre la description générale des politiques, des objectifs et des cibles des SLP, d'autres documents plus spécifiques existent, dont les principaux sont : • la Politique et stratégie pour l'alimentation et l'agriculture (FAPS) de 2009, et • le Programme d'investissement du Libéria dans le secteur agricole (LASIP) de septembre 2010. 74. Différents acteurs nationaux et un représentant du groupe des bailleurs de fonds ont signé un Pacte PDDAA en octobre 2009. Le LASIP représente le plan détaillé des investissements dans le cadre du PDDAA14. 75. Des stratégies sous-sectorielles ont été élaborées ou sont à un stade avancé de préparation et de discussion : • Stratégie nationale de développement du riz (projet révisé, mai 2012), • Politique nationale des services de vulgarisation et de conseil agricoles (AEAS) (juillet 2012), • Politique des semences et services de réglementation, et • Stratégie pour l'intégration des questions de genre dans les projets et programmes agricoles. 76. Un projet de « Stratégie nationale de développement du sous-secteur du cacao » a été développé avec le soutien de la FAO et un projet de l'USAID15. 77. Les quatre premières propositions sont en attente d'approbation par le Conseil des ministres. Aucune politique de recherche et aucun plan d'action n'ont été trouvés au cours de la préparation de cette RDPA. 78. Des détails supplémentaires du LASIP, principal document de politique agricole du Libéria à ce jour, sont présentés dans l'Encadré 2. Certains détails de la politique AEAS figurent en section 5.3. 13 Ministère de la Planification et des Affaires économiques du Libéria, 2012, p.76. 14 Le PDDAA a été lancé à l'occasion de la Déclaration de Maputo des chefs d'État africains en 2003. Cet instrument doit permettre d'atteindre les objectifs de développement durable en matière de production et de dépenses publiques définis dans la Déclaration de Maputo. 15 USAID (2011, p. 30). 28 Encadré 2 : Programme d'investissement du Libéria dans le secteur agricole (LASIP) Finalisé en septembre 2010, le LASIP a été conçu comme un cadre des dépenses des projets financés par les bailleurs de fonds et l’État du Liberia. Ce programme doit être mis en œuvre sur la période 2011-2015. Son coût total s’élève à 950 millions $EU sur cinq ans, dont 772 millions $EU doivent encore être assurés. Les dépenses ordinaires de fonctionnement des institutions agricoles ne sont pas mentionnées dans le LASIP, mais sont considérées comme étant disponibles en plus des montants indiqués. Le tableau ci-dessous présente les objectifs ambitieux de dépenses du LASIP : Année de référence Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 2011 2012 2013 2014 2015 Production alimentaire (tm) Riz 231,800 288,000 373,000 420,000 513,000 615,000 Manioc 550,000 716,000 1,090,000 1,532,000 2,042,000 2,180,000 Maïs 19,500 23,000 27,000 31,000 35,000 39,000 Production des cultures arbustives (tm) Caoutchouc 105,500 110,000 120,000 130,000 150,000 200,000 Cacao 3,000 3,500 4,500 5,000 8,000 10,000 Café 3,180 3,500 4,000 4,500 5,000 6,000 Huile de palme 183,000 210,000 250,000 300,000 350,000 500,000 Population animale (têtes) Bovins 38,000 45,600 55,000 66,000 79,200 95,000 Moutons 230,340 276,000 300,000 360,000 400,000 480,000 Chèvre 261,600 300,000 360,000 414,000 450,000 550,000 Porcs 131,000 144,000 165,000 198,000 235,000 282,000 Volaille 5,920,000 6,512,000 7,100,000 7,800,000 8,500,000 10,000,000 Nbre de centres de distribution 2 5 8 14 20 30 Consommation d'engrais (tm) 300 600 1,200 2400 5,000 6,000 % d'aug. du taux d'app. d'engrais/ha 0.5kg/ha 1 2 4 8 9 Nbre de km de routes rurales construites À définir 300 500 800 1,200 1,600 Nbre de marchés construits/réhabilités À définir 100 110 115 125 150 Nbre d'abattoirs 1 7 15 0 0 0 Nbre de chambres froides 4 7 9 12 15 Nbre d'entrepôts construits 52 20 30 45 50 55 Nbre de centres de traitement construits par district 30 36 40 50 60 % d'agriculteurs ayant accès aux informations sur les technologies intermédiaires À définir 30% 40% 50% 60% 70% % d'agriculteurs ayant accès aux technologies et outils intermédiaires À définir 10% 15% 20% 25% 30% Note : Ceci est un extrait du tableau des résultats, qui inclut un plus grand nombre d’indicateurs socio-économiques ainsi que les cibles des résultats intermédiaires. Source : République du Liberia, 2010a. Le LASIP s'appuie sur une répartition claire des rôles du secteur privé et du secteur public, mais aussi sur la complémentarité des actions. La notion de « partenariat public-privé (PPP) » apparaît fréquemment, mais n'est jamais vraiment définie ni précisée. Le LASIP est structuré en quatre programmes (Sécurité alimentaire et nutritionnelle, Chaîne de valeurs concurrentielles et connexion aux marchés, Développement institutionnel et Développement des terres et de l'eau), un total de 20 sous-programmes et un plus grand nombre encore d'activités. Le budget est ventilé par programmes et sous-programmes. Le LASIP et son budget incluent explicitement la construction, la réhabilitation et l'entretien des routes de desserte rurales, budgétisés pour 170 millions $EU (sur un total de 948 millions $EU) et inclus dans le programme Chaîne de valeurs. Sur ces 948 millions $EU, 175 millions $EU sont déjà financés par des projets en cours, soit un solde à financer de 772 millions $EU. Le GdL est supposé contribuer à hauteur de 3,9 % (29,9 millions $EU) afin de combler cet écart. Cette participation du GdL a été calculée comme le fonds de contrepartie qu'attendent de nombreux donateurs. 29 Encadré 2 (suite) Le LASIP est donc le cadre des investissements dans ce secteur. Il détaille une architecture basée sur les projets, identifie le manque de financement, très conséquent, et dépend de l'importance des contributions additionnelles attendues des bailleurs de fonds, de l'ordre de 150 millions $EU par an. Le LASIP énonce également les réformes réglementaires nécessaires pour que les interventions atteignent les objectifs escomptés. Ce sont : • la politique foncière, • la politique des prix alimentaires, avec un accent sur le riz, • la politique d'incitation agricole, • la politique relative au rôle de l’État dans la croissance et le développement agricoles, • la protection sociale à travers la politique agricole, et • la politique nationale des semences. Il est frappant de constater que le LASIP n'a pas de dimension géographique ni territoriale. Il ne précise pas quel sous-programme et activité ont une pertinence spécifique locale et quelles sont les mesures nationales. Il s’agit d’une faiblesse, car les sous-programmes et les activités sont souvent complémentaires. À ce jour, le LASIP ne donne pas d'indications sur les régions d’intervention ni sur leur phasage ni enfin sur la coordination nécessaires des actions. Le LASIP doit être géré par un coordonnateur général et quatre gestionnaires de programme (un pour chacun des quatre programmes). La cellule de gestion du projet au MdA sera responsable de la coordination et de la surveillance. Le groupe de travail des bailleurs de fonds intervenant dans le secteur de l’agriculture (ADWG) jouera un rôle majeur lors de l'inscription dans le cadre des projets spécifiques et l'alignement des projets au sein du LASIP. État actuel de la mise en œuvre et points d’interrogation : • Le coordonnateur et les gestionnaires de programme n'ont pas encore été nommés. • On ignore dans quelle mesure les questions de politique évoquées ci-dessus ont été prises en compte. • Le cadre du LASIP est généralement mentionné dans les documents de projets des donateurs, mais aucun mécanisme de vérification et d’approbation des projets selon leur conformité au cadre ne semble exister. • Un système de contrôle du suivi des indicateurs est mis en place, mais n'a pas encore produit de rapport ni d'autre résultat. Source : Auteurs 2.4 Institutions publiques dans le secteur agricole du Libéria 79. Les principales institutions du secteur de l'agriculture au Libéria sont décrites ci-après. 80. Le ministère de l'Agriculture (MdA) est responsable des cultures, de l'élevage (associé aux cultures dans la structure organisationnelle), des cultures arbustives et de la pêche. Il inclut maintenant le ministère du Développement rural qui existait jusqu'à l'exercice 2005-2006. 81. Il n'existe aucun département ou service en charge de l'irrigation (qui, au Libéria, consiste principalement dans le drainage contrôlé des marais). L'irrigation relève de la responsabilité de la Direction des services techniques du MdA. Le ministère des Travaux publics n’est pas concerné par les questions d'irrigation. 30 82. Le MdA comprend les institutions suivantes : Institut central de recherche agricole (CARI) et Bureau national des pêches. Ce dernier est responsable de la pisciculture en eaux douces ainsi que de la réglementation de la pêche maritime. La politique d'attribution des licences de pêche en mer est placée sous la responsabilité de l’autorité chargée de la Garde côtière. 83. L'Autorité de développement forestier (FDA) est responsable de l'exploitation des forêts naturelles, des questions relatives aux licences d'exploitation forestière et de leur contrôle et propose les instruments juridiques appropriés. Elle est également responsable du reboisement et du contrôle des plantations d'arbres comme le pin ou le teck. Elle n'est pas responsable des plantations de caoutchouc, de cacao ou de palmiers à huile. 84. L'Agence de développement coopératif (CDA) est chargée d'aider à la formation de coopératives au sein des communautés agricoles. 85. Le Libéria Produce Marketing Corporation (LPMC) est un organisme parapublic qui était à l'origine une institution monopsonistique d’exportation de l'huile de palme, du café et du cacao. Cet organisme était déficitaire. Aujourd'hui, il ne joue plus ce rôle, mais les plans pour le faire disparaître ont échoué. Selon le MdA, le LPMC pourrait devenir une agence de contrôle de la qualité, le secteur privé prenant la relève de ses anciennes attributions. Le LPMC recevait jusqu'à l'exercice 2011-2012 une subvention globale provenant du budget national. Depuis l'exercice 2012-2013, il est considéré comme une institution normale, avec des lignes budgétaires pour les salaires, les biens et les services et un projet. 86. L'Autorité de développement du caoutchouc au Libéria a été créée pour superviser et fournir des fonds et une assistance technique aux petits producteurs. Sa capacité est néanmoins limitée. Elle a reçu du budget national une subvention globale de 340 000 $EU pour l'exercice 2011-2012, mais seulement 50 000 $EU pour l'exercice 2012-2013. 87. L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a été créée pour assurer la protection de l'environnement contre les déprédations. Sa capacité est limitée. L’EPA n'est pas responsable de la gestion de l'eau et ses principales activités concernent les zones protégées. En raison des relations étroites entre l'exploitation forestière et la protection des ressources naturelles au Libéria, elle est incluse dans la catégorie des dépenses de « l'agriculture au sens large ». 88. L'Institut de formation en foresterie est le centre national de formation des techniciens forestiers. 89. La Commission des terres a été créée en 2010 dans l'intention de réglementer la propriété foncière, réduire les risques de conflit et résoudre les questions liées aux fréquents chevauchements des droits et les conflits potentiels nés de droits de propriété peu clairs16. 90. La Liberia-Libyan Holding Company est une entreprise parapublique créée sous le régime de Kadhafi et engagée dans des activités industrielles et de construction. Par la suite, Kadhafi donna au Libéria un nombre important de machines agricoles et ce don lui fut alors rattaché. La Holding Company existe toujours et apparaît encore dans les budgets. Elle intervient dans la transformation du caoutchouc, la production de riz et le tourisme. Elle reçoit une subvention globale du budget national. 16 La prise en compte de la Commission des terres dans cette analyse est justifiée par le fait que l'administration des terres agricoles fait explicitement partie de la description de la fonction « Agriculture » dans le système de classification de la CFAP. 31 91. Dans ce rapport, le ministère des Terres, des Mines et de l'Énergie n'est pas considéré comme lié à l'agriculture, car ses activités vont bien au-delà de l'administration des terres agricoles et les dépenses susceptibles d'être en rapport avec l'agriculture ne peuvent être séparées des autres dépenses. 92. Certains contrats de concession contiennent des clauses stipulant qu'un certain pourcentage du chiffre d'affaires doit être versé dans un fonds de développement sectoriel. Le fonds de développement du riz, le fonds de développement du caoutchouc, le fonds de développement de l'huile de palme en sont des exemples. Ces fonds doivent être administrés par les représentants de ceux qui y ont contribué, bien que le MdA ait un siège et une voix au Conseil d'administration. La législation correspondante n'a cependant pas encore été adoptée, ces fonds n'existent pas encore et les détenteurs des concessions ne paient pas les redevances prévues dans ces contrats. 93. Le volume des effectifs est présenté dans le projet de budget de l'exercice 2012-2013, mais il n'est pas précisé si ces données correspondent à l'effectif autorisé ou à l'effectif actuel, ni leur degré de fiabilité ( Tableau 3). Le nombre important d'employés de la FDA et le nombre réduit du personnel de l'Unité responsable du développement régional, de la recherche et de la vulgarisation (DRDRE) au sein du MdA sont notables. Il convient également de noter que les effectifs indiqués dans les budgets des exercices précédents sont parfois radicalement différents. Le budget de l'exercice 2011-2012 indique par exemple 383 personnes pour la DRDRE, dont 61 appartiennent aux services techniques. Les chiffres indiqués dans le Tableau 3 peuvent donc être très éloignés de la véritable dotation en personnel. Tableau 3 : Effectif des institutions agricoles selon le budget de l'exercice 2012-2013 2011/12 2012/13 2013/14 2014/15 Ministère de l'Agriculture 305 361 426 460 Développement régional et services de vulgarisation 10 15 20 - Services techniques 77 100 120 135 CARI (Institut central de recherche agricole) 74 90 110 130 Pêches nationales 29 35 48 60 Planification et développement 22 25 28 30 Administration et gestion 93 96 100 105 Agence de développement coopératif 169 178 183 188 Genre, promotion des jeunes et VIH/SIDA 8 8 8 8 Services de développement coopératif 140 140 140 140 Administration et gestion 21 30 35 40 Liberia Produce Marketing Corporation (LPMC) 50 75 110 115 Autorité de développement du caoutchouc 25 50 100 125 Autorité de développement forestier 560 700 831 1000 Recherche et développement 75 100 126 150 Préservation 150 165 200 250 Foresterie commerciale 75 100 120 150 Foresterie communautaire 50 60 75 100 Administration et gestion 210 275 310 350 Agence de protection de l'environnement 189 210 220 232 Total 1,298 1,574 1,870 2,120 32 Note : Les effectifs indiqués pour les exercices antérieurs diffèrent de façon significative pour les mêmes services et les mêmes années. Source : Proposition de budget pour l'exercice 2012-2013. 94. De plus, ces données diffèrent sensiblement de celles indiquées en 2008 pour le MdA, en particulier en ce qui concerne la DRDRE. Ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes dont le salaire est payé en totalité par des projets ou des fonds liés à un projet. Tableau 4 : Effectif du MdA, 2008 Source : USAID 2008. 95. Un autre document, l'étude CAAS-Lib, indique pour l'exercice 2006-2007 un effectif de 327 personnes, dont 84 sont délocalisées et 243 basées au siège du MdA à Monrovia17. 96. Le Département administratif du MdA indiquait en avril 2012 un effectif de 311 personnes, chiffres incluant les (quelques) personnes basées dans les circonscriptions. 97. Malgré l'absence de données fiables, il est certain que le personnel du MdA est très concentré. Sa présence dans les zones rurales est limitée car elle nécessite des déplacements et par ailleurs peu de femmes sont employées. 98. Le MdA a l'intention de renforcer sa présence dans les circonscriptions et les districts. Le personnel à ces postes figurera toujours sur la liste des salaires payés par le MdA, qui fournira également à partir de son budget les fonds de fonctionnement18. La constitution d'une présence locale sera progressive. Un rapport technique de 2008 du projet d'assistance technique de l'USAID propose une approche progressive commençant par une phase pilote dans des circonscriptions sélectionnées (Grand Bassa, Lofa, Margibi et Montserrado) et l'achèvement du processus en 2016 pour l'ensemble des 15 circonscriptions et 135 districts. Actuellement, les agents du MdA opèrent dans toutes les circonscriptions, mais aucune information n'est disponible sur la dotation en personnel de leur bureau ou dans leur district. 99. L’Unité de gestion du projet (UGP) au MdA mérite une remarque spéciale. Elle figure dans l'organigramme sous la DRDRE. L’UGP est essentiellement une unité de comptabilité et de gestion financière pour les projets financés par des bailleurs de fonds et gérés par le MdA. L’UGP supervise la 17 Ministère de l'Agriculture de la République du Liberia, 2007, Volume 2.2., p. 201-202. 18 Ceci est parfois désigné sous le terme de déconcentration ou décentralisation, mais ces notions ne sont pas véritablement appropriées, car les budgets ne seront pas alloués aux bureaux des circonscriptions et de district en tant que tel. Par ailleurs, si ces agents du MdA dans les circonscriptions et districts se coordonnent avec les surintendants respectifs, ils resteront subordonnés et rendront compte au siège du MdA. 33 mise en œuvre, la coordination, le suivi et l'évaluation des différents projets agricoles financés par des bailleurs de fonds et inscrits dans le cadre du LASIP. Elle est responsable de tous les marchés passés dans le cadre des projets financés par des bailleurs de fonds et qu'elle gère. Les propositions de projet sont généralement préparées par des consultants et non par le personnel semi-permanent de l’UGP. Tous les salaires du personnel de l’UGP sont financés par les fonds des projets. 34 3. Dépenses publiques dans l'agriculture au Libéria 100. Le Chapitre 3 fournit une présentation détaillée du volume et de la structure des dépenses publiques dans l'agriculture au sens large. Conformément aux orientations de la note du NEPAD19, « l'agriculture au sens large » comprend les cultures végétales, l'élevage, les pêches en eaux intérieures et en mer, les forêts et l’administration des terres agricoles. Cette définition correspond exactement à celle de la CFAP internationale. En sont exclus les projets polyvalents dont moins de 70 % des dépenses bénéficient au domaine agricole et les services de l’autorité chargée de la Garde côtière administrant les permis de pêche. 101. Bien que les fonctions en aval telles que la commercialisation, le stockage, la transformation, les routes d'accès et les moyens de transport soient cruciales pour un secteur agricole prospère, elles ne sont pas explicitement incluses dans le concept « d'agriculture au sens large » tel que défini dans les orientations techniques. Cependant, comme de nombreux projets au Libéria incluent des activités promouvant les chaîne de valeurs et le commerce rural, ces fonctions sont souvent incluses dans les dépenses figurant dans les analyses suivantes. 102. Un aperçu des systèmes d’administration et de rapportage sur les dépenses publiques est tout d'abord fourni. 103. Tout au long de ce rapport, les dépenses sont exprimées en valeur nominale et non en prix constants. Elles sont rarement reliées au total du PIB. Les séries de données n'ont pas été exprimées en prix constants, car la composition des dépenses dans l'agriculture ne correspond pas exactement aux sous- composantes de l'indice des prix à la consommation disponible. De plus, la référence (total des dépenses) est fortement influencée par le niveau des salaires. Depuis que l'économie libérienne est « dollarisée », l'inflation s'exprime par un nombre à un chiffre. En conséquence, la RDPA mentionne les valeurs nominales pour que ces valeurs ne soient pas influencées par le choix discutable d'un déflateur des prix agricoles. 104. Les estimations du PIB pour le Libéria sont en cours de révision (avec un impact particulier sur le secteur des services). Aujourd'hui, et en l'absence de données relatives au PIB, officielles et publiées, différents chiffres sont mentionnés dans différentes versions provisoires et parfois dans la même édition. Pour éviter le problème des chiffres « erronés » lorsque les estimations officielles du PIB seront finalement disponibles, le PIB n'a pas été utilisé comme référence dans la RDPA. 3.1 Bases du système de gestion des finances publiques au Libéria 105. Le système de gestion des finances publiques du Libéria nécessitait une révision urgente lorsque le gouvernement actuel a pris ses fonctions en janvier 2006. L'assiette des recettes des finances publiques devait être rétablie et élargie. La modernisation des systèmes et des procédures est toujours en cours, mais des étapes importantes ont été franchies au cours de ces dernières années. L'introduction d'un système de gestion comptable et financière de type IFMIS20, la révision du plan comptable et une nouvelle 19 Union africaine (2005). 20 IFMIS = Integrated Financial Management and Information System (Système intégré d'information de gestion financière) 35 présentation du budget selon des lignes de programmes sont les principales et récentes réalisations. Une institution supérieure de contrôle a été mise en place et elle est opérationnelle, mais les rapports d'audit ne sont pas encore suivis par le législateur et sont donc sans conséquence. 106. Les recettes et dépenses totales ont fortement augmenté entre 2004 et 2012. Les dépenses totales réalisées sur la base des recettes internes sont passées de 81 millions $EU pour l'exercice 2005-2006 à 516 millions $EU pour l'exercice 2011-2012. Pour l'exercice 2012-2013, 672 millions $EU de dépenses ont été approuvées dont, pour la première fois, 80 millions $EU devront être financés par des prêts sans non-concessionnels. Alors que l'aide budgétaire globale (ABG) reste modeste, la mobilisation des recettes intérieures est le principal facteur qui a permis cette évolution. 107. Les recettes réelles ont été occasionnellement très inférieures aux projections (voir Figure 5) pour deux raisons principales. Premièrement, l'utilité des données des périodes antérieures comme référence et la prévision est très limitée lorsque les recettes présentent une croissance forte et rapide. Deuxièmement, les recettes provenant des redevances de concessions dues à la signature des contrats ne peuvent pas être prévues avec précision, car la vitesse de sélection des concessionnaires et la durée des négociations ne sont pas facilement prévisibles. Figure 5 : Composition des recettes du Libéria (B – Budget, O - Exécuté) Note : « FY05 » se réfère à l'exercice 2005-2006. Source : Ministère des Finances de la République du Libéria 2012. 108. Dans le même temps, le volume de l'aide au développement (officielle et à travers un grand nombre d'ONG) est significatif et finance des projets dans les secteurs de l'agriculture, l'éducation, la santé, la gouvernance, le réseau routier et autres infrastructures, etc. Toutefois, à l'exception de l'ABG, elle n'a pas été incluse dans les rapports budgétaires et résultats fiscaux jusqu'à l'exercice 2011-2012. 109. Il n’est prévu qu’une augmentation très modeste des recettes jusqu'à l'exercice 2014-2015. Le champ d'application pour de nouvelles améliorations dans la collecte des impôts et taxes se réduit. De grands espoirs sont placés dans les concessions de minerai de fer et d'huile de palme, qui deviendront une source 36 importante de recettes pour l’État. Cependant, ces recettes seront largement différées et n'interviendront pas dans les prochaines années, les redevances pour le minerai de fer n’étant exigibles que lorsque ce dernier est effectivement extrait et exporté. La principale source de recettes liée au minerai de fer et à l'huile de palme est donc l'impôt sur les sociétés, dont le paiement n’interviendra pas, lui non plus, avant un moment. Cela est dû au poids initial des amortissements fiscalement autorisés et de l'expansion continue des concessions de palmiers à huile jusqu'à ce qu'elles atteignent leur taille finale. Les palmiers à huile ne deviennent productifs qu'après cinq ans21 et leur plantation se fait généralement par étapes. Il faudra donc encore de nombreuses années avant que les nouvelles plantations génèrent de nouveaux revenus, qui seront compensés pendant quelques années par les amortissements autorisés, retardant encore le paiement de l'impôt sur les sociétés. 110. En conséquence, les recettes fiscales et provenant d’autres sources (mais avant emprunt) ne devraient pas augmenter entre les exercices 2012-2013 et 2013-2014 et ne connaîtront qu’une hausse de 4,7 % au cours de la dernière année des prévisions de recettes du CDMT ( Figure 6). Cela devrait tempérer les attentes d’une augmentation abrupte et quasi automatique de l'allocation budgétaire des ministères. Si les dépenses d'un ministère doivent augmenter, une redistribution des allocations et des réductions dans d'autres domaines seront alors nécessaires. Figure 6 : Prévisions de recettes jusqu'en 2015 21 « Cependant, si l'on tient compte de la période de cinq à six années nécessaire pour que les palmiers à huile commencent à produire et de la longue période autorisée pour la mise en culture de la zone de concession par les opérateurs, les importantes recettes provenant de l'huile de palme ne seront disponibles pour le gouvernement qu'après 2020. » Source : Rapport interne du FMI sur l'impact financier des concessions. 37 Notes : « r » = réel, « e » = estimation révisée, « p » = prévisions, « Budget annexe » se réfère aux recettes conditionnelles. Source : Basé sur les données : Prévisions de recettes à moyen terme, mai 2012 (partie de l'enveloppe budgétaire pour l'exercice 2012-2013). 111. Il convient de rappeler les exercices de modélisation en cours du MdF et du FMI, qui s’interrogent sur la pertinence d’emprunter maintenant pour financer des besoins d'infrastructures dont le remboursement interviendra quand les revenus attendus des concessions de minerai de fer et de palmiers à huile commenceront à emplir les coffres de l’État22. Ces exercices soulèvent également la question de savoir si, et dans quelle mesure, les recettes supplémentaires seront suffisantes pour financer les infrastructures nécessaires. Cette approche suppose toutefois que la plus grande partie de ces recettes soient effectivement allouées à ce secteur. 112. Pour financer les infrastructures nécessaires, il est prévu de contracter pendant la période du CDMT et aux conditions du marché des prêts importants de l’ordre de 80 millions $EU pour l'exercice 2012-2013 et un maximum de 340 millions $EU pour l'exercice 2013-2014. 113. Des réformes globales du système de GFP ont été réalisées au cours de la période étudiée et ont entraîné des modifications dans le système de classification budgétaire et le plan comptable. Même si cela rend parfois difficile l'élaboration de séries chronologiques à un niveau désagrégé, cela n'a pas posé de problèmes majeurs lors de l'élaboration de ce rapport. 114. D'autres aspects importants du système de GFP du Libéria sont décrits ci-après : • Le Libéria dispose d'un système de paiement centralisé. Les ministères et autres organismes ne reçoivent pas d'avance de trésorerie, mais une allocation de fonds dans le Trésor qu'ils peuvent utiliser pour régler les dépenses budgétisées. Ce système de paiement central a entre autres pour avantage que les comptes des secteurs n'ont pas besoin d'être consolidés en fin d'exercice pour la clôture fiscale, les transactions au niveau des secteurs étant comptabilisées directement dans le système de comptabilité national23. • Les comptes publics sont audités par la Commission générale d'audit. Cependant, le gouvernement ne publie pas de rapports financiers détaillés permettant de comparer de manière cohérente les crédits initiaux et les dépenses réelles, même par ministère. Les rapports d'exécution budgétaire ont été publiés et sont disponibles pour les années antérieures à l'exercice 2010-2011, mais ils sont provisoires et de teneur variable en ce qui concerne les détails et souffrent enfin de changements de format24. • L'année fiscale commence en juillet et se termine en juin. Le budget doit en principe être approuvé par le parlement (Chambre des représentants et Sénat) avant la fin du mois de juin, ce qui est rarement le cas. Le budget de l'exercice 2012-2013 n'a été approuvé qu'à la fin du mois d'août. 22 Voir FMI et République du Liberia (2012). 23 Des comptes bancaires individuels opérationnels existent, mais sont transitoires et enregistrent un solde limité. 24 « Contrairement aux obligations des § I.12 et I.13 du Règlement de GFP de 2009, exigeant que le Contrôleur général prépare pour le MdF les comptes annuels du Fonds consolidé et du Fonds public et les transmette à l'Auditeur général dans une période de quatre mois suivant la fin de chaque exercice, ou toute autre période que le législateur pourra définir par résolution, le MdF n'a pas compilé ces comptes annuels pour les exercices 2008-2009 et 2009-2010. Seuls les rapports de réalisation budgétaire ont été compilés pour les périodes citées. » Rapport de l'Auditeur général sur les résultats budgétaires des exercices 2008-2009 et 2009-2010, paragraphe 12. 38 • Le législateur peut modifier la proposition de budget de l'exécutif et il recourt fréquemment à cette possibilité. • Toutes les redevances perçues par les institutions autres que le MdF sont versées sur le compte du Trésor et ne sont pas automatiquement attribuées aux institutions qui les ont collectées. La seule pré-affectation automatique qui existe concerne le transfert d'une partie des recettes obtenues des concessions vers des fonds de développement des circonscriptions (CDF). Il est rapporté que certaines redevances ne sont pas toujours enregistrées et versées au Trésor. Il est possible, mais peu probable, qu'elles soient utilisées pour financer des dépenses institutionnelles supplémentaires. 115. Les systèmes budgétaire et comptable établissent une distinction entre : (i) les dépenses ordinaires et (ii) les « créances générales ». Ces revendications générales incluent le service de la dette ainsi que les pensions et les transferts forfaitaires vers des institutions publiques autonomes. Elles ont représenté environ 13 % du total des dépenses dans le budget de l'exercice 2010-2011 (48,5 millions $EU sur un total de 360 millions $EU), mais ce pourcentage varie selon les années. Elles étaient initialement présentées séparément. Elles apparaissent depuis l'exercice 2010-2011 dans les tableaux des dépenses des ministères et des organismes auxquels elles se rapportent. Les revendications générales pour des institutions agricoles sont très faibles et ne sont donc pas présentées séparément dans ce rapport. 116. Les 15 circonscriptions du Libéria peuvent recevoir des fonds publics de trois façons : • par transfert provenant des ministères de tutelle pour les dépenses sectorielles, • du ministère de l'Intérieur pour les dépenses administratives générales et • via des contributions du Fonds de développement des circonscriptions (CDF), dans les circonscriptions où les concessionnaires et entreprises privées concernés exploitent les ressources naturelles. Les CDF se sont élevés à plusieurs dizaines de millions de dollars au cours de ces dernières années, mais leur gestion a été défaillante. Il est rapporté que la plupart de ces fonds ont été utilisés pour des projets critiquables. 117. Jusqu'à, et y compris, l'exercice 2011-2012, les dépenses correspondant aux fonds attribués par les bailleurs de fonds n'apparaissaient pas dans les budgets et n'étaient pas enregistrées dans le système national de GFP, même quand ces fonds étaient gérés par l’État. Les prévisions de flux des aides ont commencé à être présentées de façon séparée dans une annexe au budget à partir de l'exercice 2009-2010. Les informations sur les décaissements effectifs (pas nécessairement des dépenses) sont collectées trimestriellement auprès des organismes d'aide par la Cellule de gestion de l'aide (AMU) au MdF. Cependant, ces statistiques présentent des défauts dus aux déclarations incomplètes des bailleurs de fonds ou à leur classification inappropriée. Une double comptabilisation peut également se produire, car les contributions aux fonds fiduciaires multi-donateurs et les pratiques de co-financement sont assez fréquentes au Libéria. 118. Le budget de l'exercice 2012-2013 comprend pour la première fois dans sa partie principale les « projets financés par des bailleurs de fonds ». L'effort est louable, mais les travaux sont encore en cours 39 et incomplets. En particulier, les informations sur l'aide apportée par les États-Unis, de loin le plus grand donateur au Libéria, ne sont pas enregistrées25, tout comme les données de la FAO et du FIDA26. 3.2 Dépenses totales pour l'agriculture au sens large au Libéria 3.2.1 Fonds intérieurs 119. Les dépenses effectuées à partir des ressources intérieures (c'est-à-dire en excluant les Encadré 3 : Données réelles / données des budgets dans la projets financés par des bailleurs de fonds, mais en série Dépenses incluant les dépenses financées à partir du budget général) pour l'agriculture au sens large, telle que Quand cela est possible, les données sur les dépenses définie pour le suivi des progrès liés aux objectifs correspondent aux « dépenses réelles », mais souvent seules les données budgétaires originales ou révisées (« ajustées ») de la Déclaration de Maputo, ont fortement sont disponibles avec suffisamment de détails. Pour augmenté de 2005 à 2013 (Figure 7). Les dépenses l'exercice 2012-2013, seules les données sur le projet de de la seule catégorie « Agriculture » sont passées budget sont disponibles, car le budget approuvé n'avait pas en valeur nominale de 3,4 millions $EU pour encore été rendu public lorsque ce rapport a été finalisé. l'exercice 2006-2007 à 16,5 millions $EU dans le budget de l'exercice 2012-2013. Les dépenses Pour cette étude, la source préférée de données est la première colonne de données du budget, qui enregistre totales pour l'agriculture au sens large sont passées normalement les dépenses réelles de la période précédant de de 6,4 millions $EU pour l'exercice 2006-2007 à deux ans la période à laquelle se rapporte le budget. Par 28,6 millions $EU dans le budget de l'exercice exemple, la première des trois colonnes de données figurant 2012-2013, incluant 3,5 millions $EU alloués au dans le budget de l'exercice 2011-2012 se réfère aux Fonds de rachat des produits agricoles (classé sous dépenses réelles de l'exercice 2009-2010. Mais la le pilier « Jeunes »), un des investissements présentation du budget a changé au fil du temps et cette nationaux prioritaires27. colonne n'apparaît pas toujours. Par exemple, le budget de l'exercice 2012-2013 affiche les chiffres du budget 2010- 2011 alors qu'il devrait mentionner le réel des dépenses de cet exercice. Le total des dépenses réelles par ministère était disponible pour l'exercice 2010-2011, mais sans davantage de détails. L'origine des données pour chaque année (budget réel ou révisé ou budget original ou proposé) est présentée dans le tableau 5. Les écarts par rapport à ce principe y sont explicités. 25 Dans le cas des États-Unis, les informations détaillées n'étaient pas disponibles, car le Congrès américain n'avait pas encore approuvé le budget. D'autres bailleurs de fonds restent très conservateurs dans leurs rapports afin de respecter les prérogatives budgétaires de leurs parlements nationaux. Les prévisions de l'aide sont donc systématiquement sous- estimées. Ce problème n'est pas spécifique au Liberia. 26 Le FIDA n'assure que le cofinancement des projets et peut être estimé indirectement. 27 Il n'est pas clair à ce stade si ce Fonds de rachat des produits agricoles doit être considéré comme une dépense pour l'agriculture. Il est traité comme une dépense publique pour l'agriculture, car il pourrait être classé dans cette catégorie. Les doutes quant à cette classification sont discutés plus en détail dans la Section 4.4.1. 40 Figure 7: Dépenses pour l'agriculture au sens large, Fonds intérieurs, 2005-2013 Notes : Voir Tableau 5. Source : Compilé d'après les budgets approuvés (proposé pour l'exercice 2012-2013). 41 Tableau 5: Dépenses pour l'agriculture au sens large, Fonds intérieurs, 2005-2013 2005/06-r 2006/07-b 2007/08-b 2008/09-r 2009/10-r 2010/11-b 2011/12-b 2012/13-p Réel (rapport Estimation Estimation Budget Budget Projet de Code Institution fiscal prov.) révisée révisée Réel Réel (revisé) (revisé) budget Agriculture 401 Ministère de l'Agriculture 0.46 3.06 3.78 4.99 4.01 7.52 9.66 15.08 ## Ministère du Développement rural 0.10 P2e Fonds de rachat des produits agricoles 3.50 405 Agence de développement coopératif 0.04 0.05 0.07 0.17 0.21 0.26 0.49 0.72 414 Liberia Produce Marketing Corporation 0.30 0.28 0.50 0.38 0.39 0.70 0.55 423 Liberia Rubber Development Authority 0.07 0.08 0.06 0.09 0.05 0.34 0.17 Total Agriculture 0.68 3.41 4.20 5.72 4.70 8.22 11.19 20.02 Foresterie 305 Institut de formation en foresterie 0.04 0.06 0.06 0.06 0.13 0.29 0.44 407 Autorité de développement forestier 0.39 2.77 2.99 3.07 3.39 5.04 6.48 5.22 Total Environment 0.39 2.80 3.05 3.13 3.45 5.17 6.77 5.67 Autres 120 Agence de protection de l'environnement 0.20 0.20 0.47 0.56 0.55 0.86 1.52 1.46 125 Commission des terres 0.96 1.64 1.36 421 Liberia-Libyan Holding Company 0.13 0.10 0.74 0.18 0.20 0.10 Total Autres 0.20 0.20 0.60 0.66 1.29 2.00 3.36 2.92 Total Agriculture au sens large incluant les investissements nationaux prioritaires 1.27 6.41 7.85 9.51 9.44 15.39 21.33 28.60 Référence Total des dépenses hors projets nat. prioritaires 81.07 134.98 208.82 250.50 285.55 408.38 516.43 491.45 Total des investissements nat. prioritaires 158.27 Total des dépenses incluant les projets nat. prioritaires) 81.07 134.98 208.82 250.50 285.55 408.38 516.43 649.72 Total Agriculture au sens large 1.27 6.41 7.85 9.51 9.44 15.39 21.33 28.60 Part de l'agriculture au sens large dans le total des dépenses (en %) 1.6% 4.7% 3.8% 3.8% 3.3% 3.8% 4.1% 4.4% Notes: La colonne de l'exercice 2010-2011 affiche les données du budget. Seules sont disponibles pour cet exercice les données agrégées des dépenses réelles. Selon le rapport d'exécution budgétaire, le MdA n'a utilisé que 6,1 millions $EU pour un budget de 7,52 millions $EU, soit 81 % du budget. La FDA a dépensé 4,7 millions $EU, légèrement plus que les 4,51 millions $EU alloués. Les dépenses totales de l'exercice 2010-2011 s'élèvent à 408,38 millions $EU dans le Tableau 5. C'est le total du budget après ajustement et il doit se comparer au montant du budget initial de 369,4 millions $EU et des dépenses réelles de trésorerie de 384,7 millions $EU. L'allocation du Fonds de rachat des produits agricoles de l'exercice 2012-2013 est inscrite sous la rubrique des investissements nationaux prioritaires et ne figure pas dans les tableaux du MdA. Le Bureau national des pêches est un département du MdA et est inclus dans son budget. Pour les organisations autonomes LPMC, Liberia Rubber Development Agency et Libéria-Libyan Holding Company, seules sont mentionnées les subventions provenant du budget. Source : Budgets annuels (généralement, la colonne de référence se rapporte aux années précédentes) 120. Cependant, la forte augmentation des dépenses pour l'agriculture reflète l'expansion rapide de l'assiette des recettes d'un pays sortant d'un conflit plutôt qu'une priorisation plus élevée du secteur. La Figure 8 montre que pour la période 2006-2013, les dépenses pour l'agriculture au sens large ont représenté entre 3,5 et 4,4 % des dépenses totales financées par les ressources intérieures. 121. L'augmentation proposée pour l'exercice 2012-2013 a été calculée en incorporant les 3,5 millions $EU alloués au Fonds de rachat des produits agricoles. Sans cette allocation, le pourcentage pour l'exercice 2012-2013 devrait passer de 4,4 à 3,9 %, soit un pourcentage inférieur à celui de l'année précédente. 42 Figure 8 : Dépenses pour l'agriculture au sens large, fonds intérieurs : Pourcentage par rapport au total des dépenses Dépenses pour l'agriculture en pourcentage du total des dépenses, fonds intérieurs 5.0% 4.5% 4.0% 3.5% 3.0% 2.5% Agriculture dans le 2.0% PSIP 1.5% Financement GdL 6,1% en 2012/13 1.0% 9,9% en 2013/14 0.5% Réel Budget révisé Réel Budget révisé 0.0% 2005/06-r 2006/07-b 2007/08-b 2008/09-r 2009/10-r 2010/11-b 2011/12-b 2012/13-p Source : Tableau 5 122. Le budget initialement alloué au MdA n'est souvent pas disponible ou pas complètement utilisé. Dans le même temps, les écarts entre le budget initial et les dépenses réelles sont beaucoup plus petits dans le cas de la FDA. Les deux prochaines figures et le tableau montrent les pourcentages d'exécution budgétaire et les variations par année. 43 Figure 9 : Comparaison Exécution budgétaire / Figure 10 : Comparaison Exécution budgétaire / Budget original du MdA Budget original de la FDA Source: Tableau 6 Tableau 6 : Ratio d'exécution budgétaire MdA et FDA Millions $EU Réel en % Budget Dotation Réel Référence du budget initial ajustée (Trésorerie) RDPA initial (1) (2) (3) (4) (5) Ministère de l'Agriculture 2007/08 3.74 3.72 3.72 99.5% 3.78 Budget révisé 2008/09 5.47 7.00 4.60 84.0% 4.99 Réel 2009/10 7.10 7.30 3.80 53.5% 4.01 Réel 2010/11 7.52 7.50 6.10 81.1% 7.52 Budget révisé Agence de développement forestier 2007/08 2.77 2.93 2.90 104.6% 2.99 Budget révisé 2008/09 3.04 3.20 3.04 100.1% 3.07 Réel 2009/10 3.50 3.50 2.47 70.5% 3.39 Réel 2010/11 4.51 5.00 4.70 104.1% 5.04 Budget révisé Sources : Colonne 1: Budgets approuvés, colonnes 2 et 3: Rapports d'exécution fiscale, Colonne 5 : colonnes de référence des budgets ultérieurs (dernier budget de l'année où il apparaît encore). 123. De graves problèmes de données ont été rencontrés lors de l'élaboration du Tableau 6, car les chiffres changent constamment. Les montants des budgets inscrits dans les premières colonnes de référence des budgets ultérieurs, que ce soit les dépenses réelles ou le budget ajusté au moment de la préparation des budgets, ne correspondent pas aux dépenses réelles indiquées dans les rapports d'exécution budgétaire. Les crédits accordés au MdA pour l'exercice 2008-2009 ont dépassé le crédit initial de 1,5 million $EU, mais les dépenses réelles ont été plus faibles que le crédit initial. De toute évidence, les données ne sont pas très fiables. Elles peuvent être correctes, mais les incohérences entre les différentes sources, toutes du MdF, apparaissent communément et ne peuvent pas être expliquées par les documents publiés. 44 124. On peut néanmoins constater que la sous-utilisation des crédits, peut-être due à l'insuffisance de liquidités, mais aussi au ralentissement de leur utilisation dans le secteur bénéficiaire, est fréquente au MdA. L'exercice 2009-2010 est particulier : le faible ratio d'exécution du budget est dû au fait que les recettes publiques ont été fortement surestimées pour cet exercice. Le dilemme a débuté lorsque le législateur a augmenté le niveau des dépenses proposées par l'exécutif, ce qui a conduit à une estimation des recettes dépassant de 7,2 % la proposition du gouvernement. Par la suite, les revenus furent inférieurs à la proposition initiale. En conséquence, seuls 277,6 millions $EU furent réellement dépensés, soit 74,6 % du budget initial s'élevant à 371,9 millions $EU. 125. Ce type de crise de trésorerie affecte de façon disproportionnée les investissements et les dépenses des projets alors que les salaires sont payés de façon prioritaire. Comme les salaires ne représentent qu'une part relativement faible du budget du MdA (voir ci-après), celui-ci a été réduit en moyenne de plus de 25 %. Le faible ratio d'exécution du budget du MdA ne peut donc être interprété comme un manque de capacité d'absorption, même si cela a pu jouer un rôle, car in fine la dotation budgétaire initiale de l'exercice 2009-2010 a dépassé de 50 % les dépenses réelles de l'année précédente. 126. Au Libéria, la difficile prévisibilité des recettes est liée à leur croissance rapide. Comme les nouvelles sources de revenus proviennent principalement de l'amélioration de la collecte des recettes, les tendances passées ne peuvent pas être simplement extrapolées. De plus, les paiements à la signature des concessions sont volatiles et leur calendrier difficile à prévoir. Le gouvernement a réagi en introduisant dans le budget des lignes de dépenses éventuelles disponibles uniquement lorsque les recettes prévues se concrétisent. Il convient de noter que le budget du Libéria est exécuté sur la base du contingentement de la trésorerie : les crédits ne sont alloués que lorsque les recettes arrivent. Les effets de la saisonnalité des recettes ne sont pas atténués par des emprunts à court terme. Pour être en mesure de dépenser des recettes imprévues, certaines dépenses sont étiquetées comme « dépenses éventuelles » et les excédents ne sont pas sauvegardés pour couvrir les dépenses de l'année suivante28. 3.2.2 Fonds extérieurs Caractéristiques générales de l'aide au Libéria 127. Les données sur l'aide extérieure au Libéria sont partielles et peu fiables, comme dans beaucoup d'autres pays dépendant des aides. Cette lacune est principalement due aux difficultés générales des gouvernements à rendre compte des financements des bailleurs de fonds quand ceux-ci ne suivent pas les systèmes et les procédures de paiement nationaux. 128. Des données plausibles sur les flux réels ne sont disponibles que pour les exercices 2009-2010 et 2010-2011. Elles sont établies par l'AMU au MdF sur la base des informations obtenues des bailleurs de fonds et enregistrent les décaissements des donateurs plutôt que les dépenses29. 28 De plus amples détails figurent dans le rapport du PEFA sur le Liberia (FMI et République du Liberia 2012). Il est prévu de commencer à émettre des bons du Trésor pour faire face à la saisonnalité des recettes. 29 Les projets utilisent souvent des comptes d'avance alimentés périodiquement. Les décaissements et les dépenses réelles peuvent donc intervenir dans des périodes différentes. Il se peut aussi que les avances ne soient pas du tout décaissées et soient finalement remboursées. 45 Figure 11 : Comparaison entre dépenses intérieures et décaissements des aides Notes: Les « dépenses intérieures » incluent les dépenses par rapport à l'ABG. L'ABG est incluse dans les deux premières colonnes (« Aide totale ») qui ne peuvent pas être additionnées. Source : Les données d'aide proviennent de l'AMU au MdF. Les données sur les dépenses intérieures sont extraites de la documentation budgétaire. 129. Plus de la moitié de la totalité des fonds d'aide sont décaissés suivant les modalités traditionnelles des projets. Les projets exécutés par le gouvernement (principalement les prêts de la BAD et de l'IDA) sont beaucoup moins importants que les projets administrés par les donateurs ou leurs agents agréés. Il convient de noter qu'à l'exception de l'ABG, aucun financement de l'aide n'a été inscrit dans les budgets ou les rapports budgétaires avant l'exercice 2012-201330. 30 L'ABG a été apportée par l'Union européenne et la Banque mondiale en 2010-2011. Pour l'exercice 2011-2012, la projection comprend des contributions importantes de la Banque africaine de développement (22,7 millions $EU) et de la Chine (6,9 millions $EU). Ces fonds de l'ABG sont ajoutés aux recettes intérieures au niveau de la trésorerie. En conséquence, aucune distinction entre ces ressources ne doit et ne peut être faite dans les budgets et les dossiers de dépenses. Cela est dû à la nature de l'ABG et est parfaitement intentionnel. 46 Figure 12 : Aide décaissée par modalité Aide décaissée par modalité 450 400 Projets non exécutés par le 350 GdL 300 Projets exécutés par le GdL 250 Millions $EU Fonds fiduciaires 200 Fonds communs 150 Aide budgétaire 100 50 0 2009/10 Réel 2010/11 Réel 2011/12 Réel Source : Basé sur les données obtenues de l'AMU au MdF Aide à l'agriculture 130. Les statistiques compilées par l'AMU ventilent les décaissements par secteur de la SLP. Les dépenses pour l'agriculture au sens large apparaissent sous les rubriques « Alimentation & agriculture », « Foresterie et environnement » et « Politique foncière et de l'environnement ». Quelques réaménagements ont été nécessaires pour identifier les dépenses pour l'agriculture au sens large (voir Encadré 4). 47 Encadré 3 : Problèmes de classification de l'aide et ajustements Les publications et les données de l'AMU affichent une catégorie intitulée « multisectoriel ». Après vérification de la liste des projets concernés, il est devenu évident que la catégorie « multisectoriel » ne contient pas de projets qui, par leur titre ou leur description, semblent avoir une importante composante relative à l'agriculture. Les projets multisectoriels n'ont donc pas été pris en considération. La liste complète des projets pris en compte dans cette RDPA et considérés comme des dépenses pour l'agriculture au sens large figure aux Annexes 1a et 1b. Pour l'exercice 2009-2010, un problème de classification a nécessité un ajustement des données : le projet de développement de l'agriculture et des infrastructures de la Banque mondiale (AIDP) a été classé en « Agriculture », mais un ensemble de dépenses s'élevant à 14,2 millions $EU en 2009-2010 concernait les routes nationales. Ce montant a donc été écarté. Les données pour l'exercice 2010-2011 incluent 14,5 millions $EU pour le programme de l’USAID pour l'alimentation et le développement des entreprises (FED), qui n'a cependant commencé qu'à l'exercice suivant. Les 14,5 millions $EU concernent une avance versée au partenaire d'exécution au dernier trimestre de l'exercice 2010-2011. Techniquement parlant, le paiement constitue du point de vue de l'USAID un décaissement, mais il gonfle le chiffre total de l'exercice en cours. La RDPA inclut un décaissement de 4 millions $EU pour un projet de l'USAID intitulé « Renforcer les droits fonciers et l'accès aux terres » qui a été classé sous « Terre et environnement ». Les données doivent être interprétées avec prudence. La rubrique « Alimentation et agriculture » comprend, dans une certaine mesure, des activités de promotion des chaîne de valeurs et des aides alimentaires où des dépenses pour des routes de desserte peuvent également être incluses. Il est difficile de séparer les composantes qui font partie intégrante d'un projet plus large. De plus, une comparaison ad hoc entre les données contenues dans les rapports de l'AMU et les dossiers de la Banque mondiale a révélé des écarts importants difficiles à identifier dans le temps limité imparti pour l’analyse. En outre, les décaissements de la FAO et du FIDA n'ont pas été saisis dans les rapports de l'AMU. Remarque : Les données de l'AMU sont basées sur les données communiquées par les bailleurs de fonds et relatives aux décaissements. Ces données ont été fournies par le biais de fichiers Excel, alors que des modèles de base de données sont utilisés. Des erreurs peuvent survenir aux différentes étapes de collecte du côté des bailleurs de fonds comme du ministère des Finances. L'expérience d'autres pays montre que les donateurs confient souvent la tâche de collecter toutes les informations à leur personnel subalterne et ne vérifient pas toujours les résultats avec la diligence appropriée. 131. Selon les données compilées par l'AMU et les ajustements effectués, l'aide extérieure est nettement plus élevée que les dépenses réalisées sur les recettes intérieures (Figure 13). Les dépenses des bailleurs de fonds pour l'agriculture et la foresterie éclipsent les dépenses financées à partir des ressources intérieures. Même si les dépenses classées comme appartenant à « Alimentation et agriculture » contiennent une part d'aide d'urgence qui ne devrait pas être considérée comme dépenses pour l'agriculture, il est clair que le niveau de dépenses des bailleurs de fonds pour l'agriculture est plusieurs fois supérieur aux dépenses intérieures pour ce secteur. Il convient cependant de noter que les dépenses des bailleurs de fonds peuvent inclure une large part de frais de personnel relatifs au personnel expatrié et à leur sécurité personnelle. 48 Figure 13: Comparaison des dépenses pour l'agriculture et la foresterie entre bailleurs de fonds et GdL Dépenses pour l'agriculture Bailleurs de fonds / Gouvernement Bailleurs de fonds Gouvernement 50 45 40 Alimentation et 35 agriculture, "autres" 30 Millions $EU Foresterie 25 20 15 10 5 0 2009/10 2010/11 2011/12 2009/10 2010/11 2011/12 Notes: Les dépenses des bailleurs de fonds correspondent aux décaissements réels et les dépenses du gouvernement correspondent aux dépenses réelles. Dans ce graphique, les dépenses du gouvernement sous la rubrique « Alimentation et agriculture » incluent les dépenses des groupes « Agriculture » et « Autres » du Tableau 5. Source : Basé sur les données de l'AMU et des budgets. 132. La Commission européenne et l'USAID sont les principaux bailleurs de fonds pour l'agriculture (Tableau 7). Il convient de souligner la faible contribution de la Banque mondiale. Environ 11 % de toute l'aide (UNMIL et ABG exclues) ont été alloués à l'agriculture au sens large pendant ces deux années. 49 Tableau 7 : Bailleurs de fonds pour l'agriculture et la foresterie $EU 2009/10 2010/11 Alimentation et agricutlure BAD 4,100,000 2,436,600 UE 13,944,328 13,148,078 Danemark 5,848,068 894,363 États-Unis 5,000,000 25,951,984 Banque mondiale 1,670,000 PAM 999,478 2,836,140 Sous-total Alim. et agric. 31,561,874 45,267,165 Foresterie UE 1,347,193 États-Unis 2,400,000 2,488,618 Banque mondiale 2,005,000 370,283 Sous-total Foresterie 4,405,000 4,206,094 Total Agric. au sens large 35,966,874 49,473,259 Total Aide (hors ABG) 343,129,917 387,247,357 % Agriculture au sens 10.5% 12.8% large Note : Les données détaillées par secteur et donateur n'étaient pas disponibles pour l'exercice 2011-2012. Source : Rapport annuel de l'AMU au MdF. Les données détaillées surlignées et les ajustements ont été obtenus auprès de l'AMU (voir texte). 3.2.3 Dépenses totales pour l'agriculture et objectifs de Maputo 133. Selon la Déclaration de Maputo de 2003 et le Pacte PDDAA pour le Libéria, le pays doit s'efforcer d'allouer au moins 10 % du total de ses dépenses publiques au secteur agricole. Il s'agit au travers de cet objectif d'atteindre une croissance de 6 % par an de la production agricole. 134. Cet objectif de dépenses englobe toutes les sources de financement confondues. Comme certains secteurs clés de l'administration publique n'attirent pas le financement des bailleurs de fonds, il faut s'attendre naturellement à ce que le pourcentage des dépenses allouées à l'agriculture soit plus élevé pour les dépenses financées par les fonds des donateurs que par les ressources intérieures31. 135. Les dépenses pour l'agriculture au sens large financées par les ressources intérieures et par les bailleurs de fonds représentaient au total de 7 à 8 % pour les exercices 2009-2010 et 2010-2011 (Tableau 8). L'augmentation enregistrée entre les exercices 2009-2010 et 2010-2011 s'explique par des facteurs particuliers mentionnés dans la section précédente (par ex. l'avance de l'USAID pour le projet FED). 31 Classiquement, les secteurs ayant un faible niveau de financement par les bailleurs de fonds tout en étant essentiels à une bonne gouvernance sont la présidence, les parlements, le secteur des affaires étrangères, et souvent la défense et la sécurité, notamment la police, la justice et l'administration locale. 50 Tableau 8 : Agriculture au sens large en % des dépenses totales des bailleurs de fonds Millions $EU Bailleurs de fonds État Total 2009/10 2010/11 2011/12 2009/10 2010/11 2011/12 2009/10 2010/11 2011/12 réelles réelles réelles réelles budget budget réelles mixtes mixtes Alimentation et agriculture, "autres" 31.56 45.27 34.06 5.99 10.22 14.55 37.55 55.49 48.61 Foresterie 4.41 4.21 0.54 3.45 5.17 6.77 7.86 9.37 7.31 Total aide hors AGB / total budget 343.13 387.25 312.79 285.55 408.38 516.43 628.68 795.63 829.22 % Agric et Foresterie 10.5% 12.8% 11.1% 3.3% 3.8% 4.1% 7.2% 8.2% 6.7% Note : Les dépenses intérieures pour l'exercice 2009-2010 sont « réelles » alors que celles des exercices 2010-2011 et 2011-2012 se réfèrent au « budget ». « Mixtes » signifie que dépenses et décaissements ont été regroupés, malgré la différence de concept. Source : Basé sur les données de l'AMU au MdF et de la documentation des budgets. 3.3 Composition des dépenses agricoles au Libéria 136. Cette section examine la composition des dépenses affectées à l’agriculture au sens large par institution, par département au sein des institutions, et par classification économique (type de dépense). L’analyse par région n’a pu être réalisée, car les données des dépenses budgétaires et réelles ne sont pas classées de manière appropriée. La composition par fonction (par ex. agriculture, pêche et foresterie) apparaît dans les tableaux correspondants. 137. La composition des dépenses intérieures et financées par des bailleurs de fonds fait l’objet d’une présentation distincte, principalement parce que les dépenses de projet ne sont pas normalement ventilées par classification ou composition économique, mais présentées en tant que total pour chaque projet. 3.3.1 Composition des dépenses agricoles de l’État 138. Cette section examine la composition des dépenses de deux institutions principales : le MdA et la FDA. 139. L'interprétation des données détaillées suivantes doit faire l’objet d’une attention particulière. Les facteurs influant sur la qualité des données au niveau du secteur agricole « au sens large » s'appliquent ici, mais l'impact relatif sur la fiabilité des données liées aux volumes et tendances des dépenses devient plus net au niveau désagrégé. En outre, les dépenses d'investissement budgétisées peuvent ne pas avoir été effectuées complètement, ce qui est fréquent notamment pour la construction. Étant donné que les trois dernières années renvoient seulement au « budget », les écarts entre l'allocation budgétisée et les dépenses réelles au niveau des départements ou des types spécifiques de dépenses peuvent être importants. 140. L’application de la nouvelle méthodologie budgétaire pour l'exercice 2012-2013 a entraîné une quasi-élimination des dépenses d’investissement au cours de cet exercice. En revanche, la catégorie des « projets du GdL » apparaît. Dans les séries chronologiques, les « Projets GdL » ont été considérés comme des « dépenses d’investissement », même si cela n’est pas totalement équivalent. Un « Projet GdL » renvoie à un objectif et peut contenir tous les types de dépenses nécessaires à sa réalisation. Les « Projets GdL » constituent une catégorie de dépenses spéciales liées à un objectif précis. Les projets peuvent contenir des dépenses d’investissement, mais le concept est plus large (voir Encadré 5). 51 Encadré 4 : Nouvelles caractéristiques et spécificités du budget de l’exercice 2012-2013 Le nouveau budget 2012-2013, approuvé fin août 2012, constitue la première expérience de budgétisation sur plusieurs années au Liberia. L’idée consistait à créer un espace fiscal de dépenses pour les priorités de développement et d’adapter les projets énumérés au nouveau PSIP. La quasi-totalité des dépenses d’investissement a été éliminée des budgets sectoriels. En revanche, les secteurs mettent en œuvre les « Projets GdL » (se distinguant donc des « projets de bailleurs de fonds »). Cette disposition est présentée dans les tableaux budgétaires de chaque unité (MDA). Par ailleurs, les présumés « investissements nationaux prioritaires » ont été définis ; 158 millions $EU sont alloués à cette fin pour l’exercice 2012-2013, soit environ 24,3 pour cent de la dépense globale des sources intérieures. Ces investissements prioritaires sont inclus seulement dans certains tableaux de dépenses sectorielles. En ce qui concerne l’agriculture et la foresterie, le seul programme national prioritaire est le « Fonds de rachat des produits agricoles » pour lequel un montant de 3,5 millions $EU par an est budgétisé sous le pilier « Jeunes ». Cet aspect n’est pas inclus dans la présente analyse, sauf indication explicite. Les dépenses proposées par département ministériel pour le personnel et les biens et services sont souvent identiques au montant budgétisé l’année précédente. 3.3.1.1 Dépenses agricoles par institution 141. Environ la moitié des fonds intérieurs alloués à l’agriculture au sens large sont affectés au MdA (Figure 14), suivi du FDA. Les sommes allouées aux autres institutions liées à l’agriculture s’élèvent respectivement à 21,6 % et 16,8 % pour l’exercice 2009-2010 (réel) et 2012-2013 (budget). 52 Figure 14 : Structure des dépenses intérieures pour l’agriculture Dépenses dans l'agricuture au sens large par institution, 2012/13 (proposition) 0.3% 4.8% 5.1% Ministère de l'Agriculture Fonds de rachat des produits agricoles Agence de développement coopératif 18.3% Liberia Produce Marketing Corporation Liberia Rubber Development Authority 52.7% Institut de formation en foresterie 1.6% Autorité de développement forestier 0.6% Agence de protection de l'environnement 1.9% Commission des terres 2.5% 12.2% Liberia-Libyan Holding Company Total = 28,6 millions $EU Dépenses dans l'agriculture au sens large par institution, 2009/10 (réelles) 7.8% 5.9% Ministère de l'Agriculture Agence de développement coopératif 42.5% Liberia Produce Marketing Corporation Liberia Rubber Development Authority Institut de formation en foresterie Autorité de développement forestier 35.9% Agence de protection de l'environnement Liberia-Libyan Holding Company 4.0% 2.2% 1.0% 0.6% Total = 9,44 millions $EU Source : Tableau 5. 53 3.3.1.2 Dépenses du ministère de l'Agriculture 142. La composition par type de dépense et par département est présentée dans les figures et le tableau suivants. Il convient de rappeler que les chiffres de l'exercice 2010-2011 et au-delà renvoient à des montants budgétisés et non à des dépenses réelles, indisponibles dans les détails nécessaires à partir de cet exercice fiscal. Les départements « Développement régional, recherche et vulgarisation » et « Services techniques » ont été jumelés parce que leurs responsabilités respectives se chevauchent. 54 Figure 15 : Composition des dépenses du MdA Notes : Le « Fonds de rachat des produits agricoles » n'est pas inclus. Le budget affecté au MdA a augmenté au cours des dernières années, mais sa composition soulève des questions. Notez que les départements « Développement régional, recherche et vulgarisation » et « Services techniques » ont été jumelés dans ces graphiques. Source : Données budgétaires ; voir Tableau 9: Détails des dépenses, Fonds intérieurs du MdA 55 $EU Budget, y compris projets du 2006/07 2007/08 2008/09 2009/2010 2010/2011 2011/2012 secteur du Révisé Révisé Réel Réel Révisé Budget GdL Dépenses d'investissement ou projets Développement régional, vulgarisation et services 326,000 739,150 1,112,386 2,500 2,960,462 169,106 6,100,000 techniques Institut central de recherche 402,132 420,606 262,875 387,385 304,676 267,676 2,500,000 agricole Pêches nationales 0 0 5,000 0 1,073,240 0 735,667 Planification et développement 58,000 38,600 4,975 0 0 0 500,000 Administration et gestion 692,400 312,407 668,345 596,469 201,250 1,503,847 0 Sous-total 1,478,532 1,510,763 2,053,581 986,354 4,539,628 1,940,629 9,835,667 Personnel Développement régional, vulgarisation et services 109,560 251,895 258,115 352,579 376,738 418,498 413,498 techniques Institut central de recherche 95,000 125,221 146,500 192,040 205,000 335,200 0 agricole Pêches nationales 0 25,097 24,380 29,097 41,032 41,032 Planification et développement 26,136 47,236 63,584 66,755 73,236 86,461 86,461 Administration et gestion 173,872 275,474 560,802 761,031 628,484 984,554 507,054 Sous-total 404,568 699,826 1,054,098 1,396,785 1,312,555 1,865,745 1,048,045 Biens et services Développement régional, vulgarisation et services 433,000 659,373 729,721 563,904 617,829 1,090,193 490,193 techniques Institut central de recherche 139,000 176,080 353,711 315,374 393,228 564,645 564,645 agricole Pêches nationales 0 30,413 34,720 52,006 50,003 50,003 Planification et développement 122,000 90,335 112,733 86,074 102,187 34,187 34,187 Administration et gestion 484,000 522,733 577,659 551,323 468,144 4,035,872 2,978,289 Sous-total 1,178,000 1,448,521 1,804,237 1,551,395 1,633,394 5,774,900 4,117,317 Aides financières et subventions 0 119,401 76,093 77,912 37,000 77,000 77,000 Total MdA (calc), financé par le 3,061,100 3,778,511 4,988,009 4,012,446 7,522,577 9,658,274 15,078,029 GdL [Source des données] Budget 07/08 Budget 08/09 Budget 10/11 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 56 Tableau 9: Détails des dépenses, Fonds intérieurs du MdA $EU Budget, y compris projets du 2006/07 2007/08 2008/09 2009/2010 2010/2011 2011/2012 secteur du Révisé Révisé Réel Réel Révisé Budget GdL Dépenses d'investissement ou projets Développement régional, vulgarisation et services 326,000 739,150 1,112,386 2,500 2,960,462 169,106 6,100,000 techniques Institut central de recherche 402,132 420,606 262,875 387,385 304,676 267,676 2,500,000 agricole Pêches nationales 0 0 5,000 0 1,073,240 0 735,667 Planification et développement 58,000 38,600 4,975 0 0 0 500,000 Administration et gestion 692,400 312,407 668,345 596,469 201,250 1,503,847 0 Sous-total 1,478,532 1,510,763 2,053,581 986,354 4,539,628 1,940,629 9,835,667 Personnel Développement régional, vulgarisation et services 109,560 251,895 258,115 352,579 376,738 418,498 413,498 techniques Institut central de recherche 95,000 125,221 146,500 192,040 205,000 335,200 0 agricole Pêches nationales 0 25,097 24,380 29,097 41,032 41,032 Planification et développement 26,136 47,236 63,584 66,755 73,236 86,461 86,461 Administration et gestion 173,872 275,474 560,802 761,031 628,484 984,554 507,054 Sous-total 404,568 699,826 1,054,098 1,396,785 1,312,555 1,865,745 1,048,045 Biens et services Développement régional, vulgarisation et services 433,000 659,373 729,721 563,904 617,829 1,090,193 490,193 techniques Institut central de recherche 139,000 176,080 353,711 315,374 393,228 564,645 564,645 agricole Pêches nationales 0 30,413 34,720 52,006 50,003 50,003 Planification et développement 122,000 90,335 112,733 86,074 102,187 34,187 34,187 Administration et gestion 484,000 522,733 577,659 551,323 468,144 4,035,872 2,978,289 Sous-total 1,178,000 1,448,521 1,804,237 1,551,395 1,633,394 5,774,900 4,117,317 Aides financières et subventions 0 119,401 76,093 77,912 37,000 77,000 77,000 Total MdA (calc), financé par le 3,061,100 3,778,511 4,988,009 4,012,446 7,522,577 9,658,274 15,078,029 GdL [Source des données] Budget 07/08 Budget 08/09 Budget 10/11 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 143. Les quelques conclusions et questions soulevées par les quatre graphiques de la Figure 15 se présentent comme suit (notez les différentes échelles des axes y) : i) L'administration et la gestion absorbent près de la moitié de la facture du personnel. Cependant, tous les membres du personnel classés en tant que « professionnels » (avec une grille salariale différente) relèvent de ce département. Les données d'exécution détaillées partielles obtenues indiquent que seulement 76 % de la dotation en personnel ont été effectivement dépensés. 57 Tableau 10: Détail des dépenses de personnel, MdA hors CARI, 2011-2012 Dollars EU Catégorie Ensemble du MdA hors CARI Administration et gestion Budget Réel Budget Réel Salaires de base - Fonction publique 417,820 308,831 144,165 72,465 Honoraires 5,000 0 5,000 0 Provisions générales 333,535 331,286 237,719 237,716 Allocations spéciales 232,200 228,650 102,600 102,650 Professionnels 384,000 296,535 384,000 296,535 Non professionnels (travailleurs occasionnels) 35,000 24,785 30,000 23,135 Allocations de formation 36,000 0 36,000 Heures supplémentaires 20,000 0 20,000 Prestations d'invalidité, de décès 2,000 0 2,000 Total 1,465,555 1,190,087 961,484 732,501 Source : Données fournies par le département Administration et gestion du MdA. ii) Aucun fonds n’est alloué au CARI pour le personnel dans le budget 2012-2013 – il s’agit probablement d’une erreur dans le projet de budget.32 Le budget du personnel du département Administration et gestion a été réduit. Cela peut découler d'une opération de nettoyage en cours visant à éliminer les employés fictifs, mais on peut supposer que les salaires de personnel contractuel ont été transférés au budget des projets, où ils ne sont plus visibles en tant que salaires. iii) Les charges liées au personnel sont faibles par rapport à d'autres postes de dépenses. Contrairement aux usages dans de nombreux pays, les dépenses ordinaires ne sont pas marginalisées par la hausse des charges de personnel. L'allocation est inférieure à celle de la FDA, bien que le MdA dispose d’un plus gros effectif. Plusieurs explications sont possibles. La possibilité d’une rémunération du personnel avec des fonds extrabudgétaires ou le paiement des salaires à partir d’une ligne budgétaire d'une autre institution (telle que le MdF) ont été explorés, mais ont dû être rejetés. La réduction notée dans l'exercice fiscal 2012-2013 pourrait avoir pour origine le payement Des salaires du personnel sous contrat à durée déterminée à partir des budgets de projet ; le nettoyage de la liste des personnels à rémunérer pourrait être une autre explication. Aucune de ces explications n’est cependant confirmée. iv) Le budget des biens et services a considérablement augmenté au cours de l'exercice 2011- 2012, et le nouveau budget prévoit un montant similaire. Cependant, la quasi-totalité de l'augmentation revient au département Administration et gestion. Un examen minutieux des postes montre qu'aucun élément spécifique ne vient expliquer cette hausse ; au contraire, presque toutes les lignes de dépenses ont augmenté de manière considérable.33 v) Les dépenses d’investissement par département fluctuent, ce qui reflète le cycle des investissements, en particulier celui des éléments relevant de la construction. Certaines des immobilisations étaient liées à des bâtiments et l'acquisition de terres, comme indiqué dans le Tableau 11. 32 Il est également possible que toutes les dépenses de personnel aient été « insérées » dans des projets, où elles ne figurent pas de manière explicite. 33 Aucune explication n’a été fournie. 58 Tableau 11: Dépenses d’investissement du MdA, 2009/10 - 2011/12 Source : Projet de Budget national exercice 2012-2013. vi) La rubrique « budget d'investissement » pour l'exercice 2012-2013 dans les tableaux et graphiques RDPA concerne les projets financés par le GdL et exécutés par le MdA. Comme les intitulés l'indiquent, les postes désignent des projets plutôt que des dépenses d’investissement. Tableau 12: Projets agricoles financés par le GdL dans le budget 2012-2013 Projet de budget Projet 2012/13 $EU Développement régional et services de vulgarisation Promotion de la filière des cultures vivrières 2,500,000 Lutte intégrée contre la schistosomiase et helminthes intestinaux (ICOSA) 1,000,000 Élevage et développement de la race bovine muturu 600,000 Reconstruction des services consultatifs agricoles nationaux pour une 2,000,000 efficacité accrue et une meilleure prestation de services Recherche agricole Offre de formation sur la filière agricole et de l'élevage et la mécanisation 1,000,000 aux agriculteures au Libéria Renforcement institutionnel du CARI, valorisation de la recherche 1,500,000 Développement de la pêche Développement de la pêche en eaux intérieures 735,667 Planification et développement Formation en statistiques agricoles pour la fourniture de données 500,000 stratégiques probantes et de planification Total des projets dans le secteur, financés par le GdL 9,835,667 Source : (Projet) Plan d'investissement du secteur public, exercice 2012-2013 59 vii) Il convient de noter le très faible niveau de dépenses au profit du Bureau national des pêches (présenté comme « Pêches nationales » dans le budget et les graphiques). Le projet de budget 2012- 2013 alloue à peine 91 000 $EU à cette institution. 3.3.1.3 Dépenses de l'Autorité de développement forestier (FDA) 144. L’Autorité de développement forestier est le deuxième plus grand bénéficiaire de fonds alloués à l’agriculture au sens large. Elle est chargée de la promotion de la foresterie et des questions connexes, et contrôle les licences d'exploitation forestière et d'autres utilisations du bois (telles que le charbon de bois). Elle est également chargée de la conservation des forêts et de la foresterie communautaire, qui comprend la plantation et le reboisement. La composition des dépenses au fil du temps, par type de dépense et par département, est présentée dans les graphiques suivants (Figure 16) et Tableau 13. 60 Figure 16 : Composition des dépenses de la FDA Source : Voir Tableau 13. 61 Tableau 13 : Détails des dépenses de la FDA $EU 2012/2013 Budget, y compris 2006/07 2007/08 2008/09 2009/2010 2010/2011 2011/2012 projets du Révisé Révisé Réel Réel Révisé Budget secteur du Dépenses d'investissement (et de projets) Recherche et développement 29,350 0 4,355 72,600 39,000 0 Conservation 83,958 67,520 47,250 145,000 56,550 500,000 Foresterie commerciale 193,246 0 8,970 369,000 85,000 0 Foresterie communautaire 7,210 9,200 9,745 63,000 36,600 0 Administration et gestion 408,000 111,371 90,000 173,800 945,000 1,192,800 0 Sous-total des dépenses d'investissement 408,000 425,135 166,720 244,120 1,594,600 1,409,950 500,000 Personnel Recherche et développement 229,484 226,363 229,341 229,484 269,484 269,484 Conservation 667,026 601,331 706,568 706,593 796,593 796,593 Foresterie commerciale 370,296 388,958 444,584 445,000 525,485 475,485 Foresterie communautaire 139,778 109,014 139,167 139,778 159,778 159,778 Administration et gestion 1,649,700 569,085 524,636 636,633 643,255 723,625 669,625 Sous-total personnel 1,649,700 1,975,669 1,850,302 2,156,293 2,164,110 2,474,965 2,370,965 Biens et services Recherche et développement 29,971 209,715 41,224 62,000 66,012 66,012 Conservation 46,029 119,179 37,162 111,500 168,830 168,830 Foresterie commerciale 270,224 219,410 99,304 360,600 328,511 328,511 Foresterie communautaire 43,395 58,150 27,027 55,250 74,623 74,623 Administration et gestion 707,300 203,233 316,827 162,136 399,550 579,409 414,409 Sous-totaux biens et services 707,300 592,852 923,281 366,853 988,900 1,217,385 1,052,385 Aides financières et subventions 0 129,184 75,020 289,000 300,500 300,500 Réclamations générales (SGS) 550,055 0 1,078,132 1,000,000 Total général FDA (calc) financé par le GdL 2,765,000 2,993,656 3,069,487 3,392,341 5,036,610 6,480,932 5,223,850 [Source des données] Budget 07/08 Budget 08/09 Budget 10/11 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 Budget 12/13 Notes : Les dépenses n’ont pas été ventilées par département pour l'exercice 2006-2007. Selon la proposition de budget pour l'exercice 2012-2013, les fonds pour la Société générale de surveillance ont été consacrés à l'exercice 2009-2010 et budgétisés pour les exercices 2011-2012 et 2012-2013. Le montant présenté pour l’exercice 2010-2011 est en effet nul (aucune explication disponible). Source : Budgets nationaux approuvés ou proposés. 145. Les caractéristiques qui se dégagent des graphiques sont les suivantes : i) La taille et la répartition du budget du personnel ont été très stables sur la période examinée. ii) Contrairement au MdA, les frais de personnel représentent plus de 50 % du budget total de la FDA. iii) La Société générale de surveillance (SGS) supervise la chaîne de conservation (CoC) du bois. En raison du montant qu'elle reçoit pour les services (environ 1 million $EU par an), elle est présentée séparément. iv) Les dépenses d'investissement fluctuent considérablement, mais représentent une proportion limitée des dépenses totales de la FDA. Les dépenses d’investissement pour l'exercice 2010-2011 (1,6 million $EU) concernaient principalement les immeubles non résidentiels et le matériel de transport avec des montants similaires ; les dépenses au cours de l'exercice 2011-2012 étaient encore essentiellement axées sur ces éléments. 62 Tableau 14 : Dépenses d’investissement de la FDA, 2009/10 - 2011/12 Source : Projet de budget national exercice fiscal 2012-2013. 3.3.2 Composition des dépenses agricoles financées par des bailleurs de fonds 146. Les dépenses financées par les bailleurs de fonds sont organisées et comptabilisées par projet. Certains projets couvrent plusieurs secteurs (la combinaison de projets routiers et agricoles est assez fréquente), mais les rapports sont élaborés uniquement pour les dépenses ou les décaissements agrégés. Par conséquent, les données pour une analyse semblable à celle des dépenses intérieures ne sont pas disponibles. 147. De manière générale, il a été constaté que la plupart des projets bilatéraux interviennent à la base et soutiennent les agriculteurs et les communautés directement. Le concept dominant est celui des projets de développement rural : choisir une zone d’intervention et améliorer ce qui est important pour la population locale. Par conséquent, les projets fournissent généralement des infrastructures économiques (routes) et sociales (santé et éducation) (également par une approche « nourriture contre travail »). Le gouvernement n’étant pas très présent dans les zones rurales, les projets ont tendance à fournir également des services publics typiques (notamment la vulgarisation agricole et la lutte antiparasitaire). 148. L'objectif de la plupart des projets semble être de stabiliser la région et d’éviter une résurgence du conflit en fournissant une base de subsistance. Le développement des institutions et le renforcement des services publics locaux constituent des retombées souhaitables. La durabilité n'est pas toujours l'objectif principal. 149. De nombreux projets offrent des semences, d'autres des intrants agricoles et des outils et appuient les circuits de commercialisation des produits agricoles. Dans la plupart des cas, les biens sont donnés gratuitement, du fait que la guerre a privé de capital et d’accès aux prêts bancaires la plupart des agriculteurs des régions éloignées.34 150. Malheureusement, les informations pouvant être obtenues ne permettent pas d'évaluer la mesure dans laquelle les projets financés par les bailleurs de fonds vont au-delà du domaine de l'agriculture, par exemple en fournissant des fonds pour la reconstruction et l'entretien des routes de desserte ou la promotion des chaîne de valeurs des produits agricoles. 34 Même avant la guerre civile, les prêts étaient réservés aux élites, et non aux agriculteurs ordinaires. 63 151. Une liste des projets financés par les bailleurs de fonds fournie par l’ADWG est présentée à l'Annexe 2. Datée de janvier 2012, elle contient plus de projets que la liste de l'AMU, et présente également un plus grand nombre de bailleurs de fonds. 3.4 Fourniture de biens publics/privés 152. Dans une économie de marché, les services agricoles publics sont généralement limités à des domaines où le secteur privé n’intervient pas en raison de défaillances du marché liées à des causes externes. Lorsque seuls ceux qui paient bénéficient du service, on parle de biens privés pouvant être fournis par le secteur privé sur une base lucrative. 153. Les dépenses publiques allouées à des biens privés à l’aide de fonds intérieurs ont été limitées au cours de la période examinée. Les dépenses en intrants agricoles et outils susceptibles d'avoir été fournis aux agriculteurs35 étaient de l'ordre de 350 000 $EU à 450 000 $EU dans les trois années des exercices 2008-2009 à 2010-2011, mais l'allocation s'élève à environ 760 000 $EU pour les exercices 2011-2012 et 2012-2013. Ces éléments absorbent environ 5 à 9 % du budget de l'agriculture, mais les changements dans le pourcentage reflètent également des changements dans les dépenses totales. Voir la Section 5.2 pour de plus amples détails. 154. Certains fonds ont également été consacrés à la construction d'un petit nombre (environ cinq) de Centres de transfert de technologie et de distribution des intrants (TTIDC). Les TTIDC n'ont pas été visités ou étudiés de manière plus approfondie dans le cadre de cette RDPA, mais il ressort de quelques entretiens que la majorité d'entre eux n'ont pas répondu aux attentes et ont eu un impact très limité sur l'agriculture. 155. Les bailleurs de fonds ne semblent pas avoir dépensé des sommes importantes pour des biens privés au-delà de la distribution gratuite et fréquente de semences et d’engrais (en petite quantité) aux agriculteurs. 3.5 Perspectives des dépenses prévues pour 2012-2015 3.5.1 Dépenses prévues basées sur les projections du PSIP 156. Comme indiqué plus haut, le budget de l'exercice 2012-2013 a une structure différente des budgets précédents. Un ingrédient clé est le PSIP triennal glissant, qui énumère en détail les projets financés par les bailleurs de fonds et ceux financés par l’État. Pour la première fois, les dépenses prévues des bailleurs de fonds sont intégrées dans la partie principale du budget. 157. Toutefois, la saisie de données relatives à l'aide est incomplète, surtout pour l'aide fournie par les États-Unis, étant donné que les autorités américaines n’indiquent pas de valeurs avant l’approbation du budget par le Congrès américain. Cette faiblesse existe dans de nombreux autres pays, mais elle est particulièrement accentuée au Libéria en raison du volume important de l'aide américaine. Le Document cadre du budget 2012-2013 prévoit que 45,4 millions $EU seront 35 Certaines dépenses peuvent aussi porter sur des biens consommés dans le cadre de leur travail par la DRDRE et le Département des services techniques 64 disponibles pour l'agriculture (hormis la foresterie) pour le présent exercice. Seulement 33,7 millions $EU de ce montant figurent dans la documentation budgétaire.36 158. Les années suivantes sont présentées à titre informatif, mais elles correspondent aux intentions du gouvernement et aux informations des bailleurs de fonds sur les prévisions de dépenses. Les années suivantes doivent être interprétées avec prudence, car ces intentions et ces attentes pourraient ne pas se concrétiser. La valeur des projets financés par des bailleurs de fonds est en baisse dans l'exercice 2014-2015, sans doute parce que la planification est toujours en cours. L’aide réelle pour l'exercice 2014-2015 est susceptible d'être sensiblement supérieure au chiffre indiqué dans les tableaux du PSIP. L'investissement total de l’État devrait augmenter sensiblement à partir de l'exercice 2012-2013 (de 250 millions $EU pour l'exercice 2012-2013, à 470 millions $EU pour l'exercice 2013-2014). L’État libérien a l'intention de financer la dépense supplémentaire en grande partie par des emprunts à des conditions commerciales. 159. Certains aspects intéressants émergent d'une analyse plus approfondie du PSIP (voir Figures 17 et 18 et Tableau 15) : i) Les dépenses liées aux projets financés par l’État dans l’agriculture au sens large (dénommées « investissement » bien que ces projets puissent contenir des montants de dépenses courantes considérables) doivent passer de 14 millions $EU pour l'exercice 2012- 2013 à 42,5 millions $EU pour l'exercice 2013-2014, avant de chuter légèrement au cours de l'exercice 2014-2015. ii) La part de l'investissement dans l'agriculture (hormis la foresterie) de sources gouvernementales en proportion de l'investissement public total augmentera de manière sensible, passant de 5,6 % à 9,1 % (exercices 2012-2013 et 2013-2014, respectivement). Cette part est maintenue dans l'exercice 2014-2015, en dépit du montant inférieur consacré à l'agriculture parce que le total de tous les secteurs devrait diminuer. iii) L’État prévoit de financer sur ressources internes environ 70 % des projets dans l'agriculture (hormis la foresterie) au cours de l'exercice 2013-2014, contre 29 % pour l'exercice 2012- 2013. Cela est dû en partie à une baisse des projets de bailleurs de fonds enregistrés de 33,7 millions $EU à 19,1 millions $EU (exercices 2012-2013 et 2013-2014, respectivement), combinée à une forte augmentation des projets financés par l’État. Cependant, les projections détaillées ne comprennent pas les contributions de l'USAID. En outre, comme les bailleurs de fonds prennent des engagements fermes seulement pour des projets suffisamment planifiés, le décaissement effectif au cours de l'exercice 2013-2014 est susceptible d'augmenter, et la part des dépenses financées par l’État dans l’ensemble des projets du secteur agricole connaîtra une baisse. iv) La part de l'agriculture (hormis la foresterie) dans les dépenses de l’État devrait augmenter de 3,1 % pour l'exercice 2012-2013 à 5,5 % l'année suivante. Ce fait est à souligner, car cela coïncide avec un énorme investissement dans le secteur de l'énergie (réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Mount Coffee). 36 L’Unité macro-fiscale du MdA a réalisé une projection sur la base des dépenses prévues par les États-Unis dans l’exercice 2011-2012. 65 Figure 17 : Allocations du PSIP à l'agriculture : fonds intérieurs Source : Données du PSIP 2012/13 - 2014/15. Figure 18 : Part de l'agriculture dans le PSIP financé par le GdL Source : Données du PSIP 2012/13 - 2014/15. 160. Les projets figurant dans les sections agriculture et foresterie du PSIP sont examinés de manière plus détaillée au Chapitre 4. 66 161. Le profil des dépenses des projets du MdA figurant dans le PSIP a radicalement changé au cours des négociations avec le MdF. Les changements ont entraîné des financements rétroactifs. Si ce fait a résulté de certaines contraintes de ressources au cours de l'exercice 2012-2013, il peut indiquer que la même situation pourrait se reproduire au cours de l'exercice 2013-2014. Il serait donc judicieux de considérer les années suivantes comme des allocations assez provisoires, susceptibles de ne pas être maintenues lorsque le prochain budget sera élaboré et négocié. Figure 19 : Modification du profil des dépenses, projets du MdA dans le PSIP Source : Données du PSIP et informations fournies par le MdA sur les documents présentés dans le cadre des négociations budgétaires. 67 Tableau 15 : Prévisions de dépenses du CDMT et du PSIP Millions $EU 2012/13 2013/14 2014/15 Investissement Investissement Investissement Secteur Opérations Priorité du Secteur du Bailleurs Opérations Priorité du Secteur du Bailleurs Opérations Priorité du Secteur du Bailleurs # GdL GdL de fonds GdL GdL de fonds GdL GdL de fonds 1 Administration publique 124.4 15.0 17.8 32.2 133.8 15.0 27.8 33.7 143.1 15.0 19.4 20.2 2 Gouvernement municipal 32.8 1.7 7.0 35.1 0.9 4.3 37.5 0.9 2.3 3 Transparence et redevabilité 16.2 4.2 1.3 17.4 13.2 0.8 18.6 34.1 4 Sécurité et État de droit 61.9 9.1 11.4 66.3 12.5 8.1 70.9 7.9 4.6 5 Santé 44.8 14.0 11.1 29.3 47.9 46.0 22.2 51.3 23.5 11.0 6 Services de développement social 6.9 7.5 1.7 29.7 7.4 7.5 3.0 20.9 7.9 7.5 3.5 8.8 7 Éducation 65.8 2.5 8.6 19.2 70.4 2.5 22.5 26.1 75.3 2.5 20.7 20.2 8 Énergie et environnement 11.0 45.3 7.5 56.6 11.8 136.3 10.9 71.6 12.6 120.6 10.4 54.6 9 Agriculture 6.0 3.5 10.5 33.7 6.5 3.5 39.1 19.1 6.9 3.5 34.8 13.8 10 Infrastructures et services de base 11.5 55.5 15.7 91.0 12.7 77.6 5.2 113.9 13.6 88.7 4.0 76.3 11 Industrie et commerce 18.6 15.0 3.6 5.3 19.0 32.5 13.4 7.6 20.3 6.8 4.5 5.3 Total général 400.0 158.3 91.5 316.7 428.2 274.8 194.5 328.3 458.1 244.5 163.6 217.0 Agriculture/Total 1.5% 2.2% 11.5% 10.6% 1.5% 1.3% 20.1% 5.8% 1.5% 1.4% 21.3% 6.4% En poucentage de Toutes les sources d'investissement 8.4% 7.7% 8.3% Sources d'investissement du GdL 5.6% 9.1% 9.4% Toutes les dépenses du GdL 3.1% 5.5% 5.2% Toutes les dépenses, y compris des bailleurs de fonds 5.6% 5.6% 5.4% Investissement des bailleurs de fonds dans l'agriculture en pourcentage de l'investissement total 29.3% 70.7% 69.1% 30.9% 73.5% 26.5% dans l'agriculture Notes : Dans ce tableau, l’« agriculture » comprend le MdA, la CDA, le LPMC et la Liberia Rubber Development Authority. Elle ne comprend pas la foresterie et l'environnement, qui sont inclus dans la ligne 8 et regroupés avec l’énergie. Les dépenses des bailleurs de fonds ne comprennent pas celles de l’USAID. Source : Documentation budgétaire exercice 2012-2013 et tableaux de PSIP annexés ; calculs des auteurs. 68 3.5.2 Prévisions des dépenses agricoles agrégées par rapport à l’objectif de Maputo 162. Pour projeter l'exécution des dépenses agricoles par rapport à l’objectif de Maputo (10 % de la dépense publique totale), quelques hypothèses sont nécessaires pour des éléments où le budget et les projections de PSIP sont incomplets : • Les dépenses de l’USAID allouées à l’agriculture pour l'exercice 2011-2012 ont été estimées à 33,9 millions $EU dans le Document cadre du budget 2012-2013. Cependant, cette somme pourrait inclure l'aide alimentaire sous PL-480.37 Des statistiques plus détaillées fournies par l'AMU présentent des dépenses agricoles de 25 millions $EU au cours de l'exercice 2010-2011. L’on estime donc que 25 millions $EU seront dépensés par l’USAID pour l'agriculture au cours des exercices 2012-2013 et 2013-2014. • Les dépenses agricoles courantes (projets non compris) globales pour l'exercice 2012-2013 sont estimées à 13,01 millions $EU. Pour l'exercice 2013-2014, une augmentation de 5 % à 13,66 millions $EU a été projetée. 163. En outre, l'année dernière, le PSIP n'a pas été pris en compte parce que l'aide réelle est susceptible d'être plus importante que ses projections, basées sur les engagements fermes plutôt que sur des projections réalistes. 164. La méthode de calcul est présentée dans le Tableau 17. 165. Les dépenses agricoles globales seront multipliées par deux et plus en trois ans, passant de 56 millions $EU (budgétisés) pour l'exercice 2011-2012, à 124 millions $EU pour l'exercice 2013- 2014. Il s’agit évidemment d’un défi considérable s’agissant de la capacité des institutions agricoles à absorber l'augmentation et à s'assurer que ces fonds sont dépensés avec efficience et efficacité. 37 La Loi n° 480 (PL-480) réglemente l’aide alimentaire fournie par les États-Unis. 69 Figure 20 : Prévisions des dépenses publiques agricoles allouées à l’agriculture au sens large, toutes sources confondues Prévisions des dépenses au profit de l'agriculture au sens large, GdL et bailleurs de fonds 120 100 80 Millions $EU B.de fonds 60 Gouvernement 40 20 0 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14 Source : Voir 171. Comme il est mentionné, le CDMT prévoit un emprunt commercial de 340 millions $EU pour l'exercice 2013-2014, soit une augmentation par rapport aux 80 millions $EU du budget ordinaire. Les revenus avant emprunt pour l'exercice 2013-2014 doivent s’élever à 558 millions $EU seulement. Les dépenses agricoles prévues (60,56 millions $EU) pour l'exercice 2013-2014 représentent 10,9 % du revenu projeté de cette année avant emprunt. 166. La part non ajustée de l'agriculture dans les dépenses totales de toutes les sources (voir ci-dessous) sera de 8,2 % pour l'exercice 2013-2014 et 9 % pour l’exercice 2012-2013 (voir Figure 21). Pour les fonds intérieurs, cette part passera de 4,3 % pour l'exercice 2012-2013 à 6,7 % pour l'exercice 2013-2014. 70 Figure 21 : Prévisions des dépenses publiques agricoles en pourcentage du budget total Prévisions des dépenses agricoles en pourcentage des dépenses totales 14.0% 12.0% 10.0% Total 8.0% Gouvernement Bailleurs de fonds 6.0% Total ajusté Gouvernement ajusté 4.0% 2.0% 0.0% 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14 Source : Voir Tableau 17 167. Cependant, quelques ajustements sont nécessaires dans le dénominateur (dépenses totales dans tous les secteurs) pour éliminer des facteurs spéciaux. Le PSIP 2012-2013 -2014-2015 contient de grands investissements dans les ports, la production et l’acheminement de l'électricité, qui occasionnent une dépense publique totale exceptionnellement élevée pour les exercices 2012-2013 et 2014-2015. Les projets classés investissements nationaux prioritaires sont présentés dans le Tableau 16 : 71 Tableau 16 : Grands projets d'investissement prioritaires nationaux pour l'infrastructure économique Sources : Projet de budget 2012-2013, Tableau synoptique du budget 1.3 ; Prévisions nationales des revenus à moyen terme, mai 2012. 168. Ces investissements sont financés par l'emprunt additionnel ; ainsi, ils représentent les dépenses additionnelles et spécifiques avec le financement additionnel et spécifique.38 169. Par conséquent, un calcul alternatif a été préparé pour exclure ces cinq projets des dépenses publiques totales, réduisant de ce fait le dénominateur (« budget total ajusté » et « État ajusté », respectivement). Les résultats de ce calcul alternatif sont également présentés dans la Figure 21. 170. Après les ajustements, il est prévu que l'agriculture reçoive 4,8 % et 8,2 % des dépenses totales pour les exercices 2012-2013 et 2013-2014, respectivement. Les dépenses agricoles globales (État et bailleurs de fonds) s’élèveront à 8,2 % et 9,0 % du budget ajusté, respectivement. 171. Comme il est mentionné, le CDMT prévoit un emprunt commercial de 340 millions $EU pour l'exercice 2013-2014, soit une augmentation par rapport aux 80 millions $EU du budget ordinaire. Les revenus avant emprunt pour l'exercice 2013-2014 doivent s’élever à 558 millions $EU seulement. Les dépenses agricoles prévues (60,56 millions $EU) pour l'exercice 2013-2014 représentent 10,9 % du revenu projeté de cette année avant emprunt.39 38 L’exclusion de ces rubriques est justifiée parce qu'elles pourraient également être considérées comme des investissements par des sociétés commerciales à but lucratif ; les prêts pourraient être traités comme garanties par le gouvernement, auquel cas, ils n'apparaîtraient pas dans le budget. 39 Comme pour cette étude, les projets axés sur des chaîne de valeurs de produits agricoles ou de composantes de projets visant à promouvoir la commercialisation et la transformation sont inclus dans le calcul des dépenses pour « l’agriculture au sens large », contrairement aux axes routiers ruraux. 72 Tableau 17 : Dépenses relatives à l’objectif de Maputo Millions $EU 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14 Dépenses pour l'agriculture au sens large Gouvernement pour l'agriculture, TOTAL 9.44 15.39 21.33 28.60 60.56 Dépenses ordinaires et investissement 9.44 15.39 21.33 13.01 13.66 Projets PSIP GdL 15.59 46.90 Bailleurs de fonds pour l'agriculture 35.97 49.47 34.59 63.77 55.50 Saisies 35.97 49.47 34.59 38.77 30.50 USAID 25.00 25.00 Toutes les dépenses agricoles 45.41 64.86 55.92 92.37 116.06 Références Dépenses totales du GdL 285.55 408.38 516.43 649.72 897.47 dont des emprunts aux conditions du marché pour les grands projets PSIP tels que le port, l'énergie, l'aéroport 80.03 333.63 63.80 163.58 Dépenses totales ajustées du GdL 285.55 408.38 516.43 585.92 733.88 Total Bailleurs de fonds hors ABG 343.10 387.20 312.80 534.74 546.26 Saisies 343.10 387.20 312.80 316.74 328.26 USAID 218.00 218.00 Pourcentages Total 7.2% 8.2% 6.7% 7.8% 8.0% Gouvernement 3.3% 3.8% 4.1% 4.4% 6.7% Bailleurs de fonds 10.5% 12.8% 11.1% 11.9% 10.2% Pourcentages ajustés Total ajusté 7.2% 8.2% 6.7% 8.2% 9.1% Gouvernement ajusté 3.3% 3.8% 4.1% 4.9% 8.3% Bailleurs de fonds 10.5% 12.8% 11.1% 11.9% 10.2% Note : Voir texte pour la méthode et la justification des évaluations et des ajustements. Source : Calculs et prévisions des auteurs ; tableaux présentés au début de ce chapitre. 172. Il reste ici une question sans réponse : les prévisions du CDMT et du PSIP, avec leur montant élevé d'emprunts, sont-elles réalistes ? Un montant très important de dépenses courantes, voire récurrentes, a été introduit dans le budget des projets, déguisant de ce fait la vraie masse salariale. Les projets, notamment ceux de l'agriculture, ne vont pas créer des biens matériels. Bien que le taux d’endettement du Libéria soit bas suite à l’initiative d’allègement de la dette PPTE, l'emprunt prévu signifie une croissance considérable du poids de la dette actuelle et future. À ce jour, le pouvoir législatif a approuvé le budget, et le FMI n'a formulé aucune objection. 73 4. Qualité et efficacité des dépenses agricoles au Libéria 4.1 Introduction 173. Outre l’augmentation du volume des dépenses publiques en vue d’atteindre des niveaux appropriés de croissance de la production agricole et de réduction de la pauvreté, les fonds disponibles doivent être dépensés de manière efficiente et efficace. Le Chapitre 4 examine la qualité et l'efficacité des dépenses passées et prévues. 174. Les données disponibles ne permettent pas une analyse approfondie de l'efficacité. La preuve irréfutable des effets des dépenses de l’État n'est pas disponible, puisque le système de suivi du MdA n'est pas encore opérationnel. Les responsables du ministère ont été invités à identifier au moins quelques cas où les effets de leurs interventions pourraient être suivis et observés, par des statistiques ou des preuves anecdotiques, mais les informations disponibles sont trop limitées pour s’en inspirer. Les donateurs évaluent généralement l'efficacité dans les rapports et les évaluations de projets ; l’évaluation de l'efficacité exigerait d’examiner d’anciens documents de projets un par un. 175. En outre, l'histoire récente du Libéria depuis la fin du conflit armé en 2003 sous-entend qu’il est très difficile de connaître les effets et les résultats sur les activités du secteur public. Après la fin du conflit, toute l'administration publique, y compris celle du MdA, a dû être reconstruite. Des investissements ont été réalisés pour créer des conditions minimales d’une administration publique efficace. Le personnel vient à peine de prendre ses fonctions dans les circonscriptions ; le processus de déconcentration et d’établissement d’une présence dans les zones rurales se poursuit et demeurera un défi important dans le futur proche. Des activités susceptibles d’avoir un impact sur les agriculteurs et la production agricole ont généralement été entreprises en collaboration avec des projets financés par les bailleurs de fonds40. 176. Par conséquent, ce chapitre traite en particulier de l'avenir et examine les résultats prévisibles des projets contenus dans le nouveau PSIP. 4.2 Aperçu de la production agricole du Libéria 177. La promotion de la production agricole et des revenus des activités agricoles est la mission ultime des interventions publiques dans le secteur. Comment la production des principaux produits agricoles du Libéria s'est-elle développée ? 178. En raison des conflits prolongés, la série statistique est inachevée et la méthodologie de son calcul a pu être modifiée. Les seules données disponibles sont présentées ci-dessous avec la mise en garde habituelle contre la surinterprétation. Les données sont le résultat des enquêtes après récolte menées par le 40 La demande, par l’équipe responsable de la revue des dépenses publiques, de preuves anecdotiques sur les résultats constatés par les agriculteurs, ou ceux des activités du secteur public, n’a abouti qu’à la mention de cas où les départements et le personnel du MdA ont travaillé avec des projets spécifiques. 74 LISGIS en collaboration avec le MdA. Des données ont été collectées pour 2008, 2009 et 2010 ; les résultats de l'enquête 2011 ne sont pas encore disponibles. Les données comparatives, bien que calculées probablement avec différentes méthodologies, sont disponibles pour 1988 et 2001. Dans la mesure où les enquêtes nécessitent des informations fiables et uniformes sur l'environnement des ménages agricoles et les principales caractéristiques structurales afin d’extrapoler les résultats des échantillons au niveau national, il est difficile de maîtriser la marge d’erreur. 179. De manière générale, la production de riz et de manioc s’est améliorée depuis la fin du conflit. La production de manioc est près de 20 % supérieure à celle de 1988, alors que la production de riz a sensiblement repris son niveau d’avant le conflit (1988). Le rendement par hectare reste pratiquement stable ; aucun changement réel de productivité des terres ne peut être observé. 180. Les récentes enquêtes indiquent que 9 % des riziculteurs utilisent des variétés améliorées, alors que les autres cultivent des variétés traditionnelles de riz (Tableau 18). Tableau 9 : Tendances de la production des céréales 2010 2009 2008 2001 1988 Production (MT) Riz (paddy) 296 090 293 000 279 000 219 040 298 630 Manioc frais 493 000 495 300 496 290 373 390 409 840 Total 789 090 788 300 775 290 592 430 708 470 Surface récoltéé Riz 251 230 247 580 222 760 170 480 235 760 Manioc 61 470 63 210 57 360 47 930 52 160 Total 312 700 310 790 280 120 218 410 287 920 Rendement par hectare (TM/HA) Riz (paddy) 1,179 1,183 1,252 1,285 1,267 Manioc frais 8,020 7,836 8,652 7,790 7,857 Exploitations agricoles Riz 241 310 245 840 231 650 144 240 181 030 Manioc frais 119 370 120 560 117 730 99 210 114 030 Note : Le « paddy » désigne le riz battu, mais pas encore blanchi, et englobe à la fois le riz pluvial et le riz inondé. Source : LISGIS : Statistiques agricoles du Libéria. Extraits des enquêtes de 2008, 2009 et 2010. 181. Le nombre d'animaux domestiques a augmenté récemment, mais seules les populations de poulets sont supérieures à celles enregistrées en 1988 (en supposant que les nombres présentés côte à côte dans les statistiques agricoles publiées par LISGIS sont assez fiables pour tirer cette conclusion). Seule la population de chèvres croît à un rythme accéléré (Tableau 19). 75 Tableau 10 : Nombre de têtes de bétail et de volaille Têtes de bétail 2010 2009 2008 1988 Bétail Bœufs 10 660 8 370 8 370 14 830 Chèvres 96 750 75 330 63 460 128 670 Moutons 48 450 43 470 43 270 60 560 Porcs 64 990 68 000 77 720 52 440 Total 220 850 195 170 192 820 256 500 Volaille Poulets 800 780 774 960 785 010 723 390 Canards 48 540 39 210 43 670 39 190 Total 849 320 814 170 828 680 762 580 Source : LISGIS : Statistiques agricoles du Libéria, Résultats des enquêtes de 2010. 182. Les statistiques du LISGIS donnent également un bilan provisoire pour la riziculture au Libéria. Les chiffres peuvent être inexacts parce que : le commerce transfrontalier n'a pas été pris en compte ; les hypothèses sur les pertes après récolte peuvent être trop optimistes (10 % ont été confirmés) ; et les changements de stocks dans les rizeries ont été pris comme variable interne et résiduelle. Le résultat, présenté dans le Tableau 20, présente un extrait de la publication du LISGIS. Il convient de relever que les données du LISGIS sont différentes des données de référence définies dans la Stratégie nationale de développement du riz (version révisée 2012), et que la plus faible production comme importation présentée par ces chiffres ne peut être expliquée en toute crédibilité par des variations des stocks de riz importé ou du paddy des rizeries. Il apparaît ainsi qu’au moins 60 % du riz consommé au Libéria est importé. 76 Tableau 20 : Production et importations de riz au Libéria Tonnes métriques 2010 2009 2008 Production (riz blanchi) 163 130 167 600 159 590 % de la production totale 40% 39% 32% Importation 242 567 260 925 341 285 % des importations totales 60% 61% 68% Total 405 697 428 525 500 875 Article pour mémoire: Production selon la stratégie de développement du riz 145 600 129 350 (équivalent du riz blanchi) Note : Le LISGIS a converti le « paddy » moissonné en « riz blanchi » en déduisant 10 % de pertes et 2 à 5 % de conservation de la semence de son évaluation de la production de paddy, puis a converti le résultat en « riz blanchi » en utilisant un acteur de conversion de 0,65 de riz blanchi par 1,00 de paddy. Sources : LISGIS : Statistiques agricoles du Libéria, Résultats de l’enquête 2010, et du MdA : Stratégie nationale de développement du riz, 12 mai 2012, p. 38. 183. La conclusion provisoire qui se dégage est que la production est plus ou moins revenue à son niveau d’avant le conflit, mais que des scénarios de croissance particuliers ne peuvent pas être observés. À partir de ces statistiques, on peut difficilement connaître la mesure dans laquelle cette croissance a résulté des interventions et services publics fournis. 4.3 Efficacité des activités du ministère de l'Agriculture 184. Le suivi-évaluation est inexistant et il est impossible d'attribuer la modeste croissance de la production agricole aux activités du MdA et à d'autres institutions du secteur. Dans ce contexte, pour évaluer la qualité et l'efficacité de la dépense, l’option restante est d’analyser les rapports annuels du MdA pour les activités susceptibles d'avoir fait une différence pour les agriculteurs et la production agricole. Des rapports du MdA pour les années 2010 et 2011 ont été analysés à cet effet.41 185. Les rapports présentent un grand nombre d'activités, mais plusieurs ont été soutenues par des bailleurs de fonds et réalisées en collaboration avec le personnel du MdA. Il n'est pas possible d'indiquer exactement les activités financées principalement par des allocations du budget national. La couverture et la portée ne sont pas souvent indiquées, et des explications sur la logique d’intervention ou des analyses des effets ne sont pas mentionnées. Quelques exemples des activités d’information et de sensibilisation trouvées dans les deux rapports sont présentés dans l’Encadré 7. 41 Les rapports du MdA couvrent l’année civile et non l’année budgétaire. Voir ministère de l’Agriculture de la République du Liberia. Non daté. Rapport annuel. Pendant les années 2006 à 2011. Monrovia. 77 186. L’Encadré 7 montre qu'un nombre considérable d'activités susceptibles d’avoir eu un impact sur les revenus des agriculteurs et la production agricole ont été réalisées, mais avec un faible taux de couverture. Quelques tableaux agrégés apparaissent dans le rapport du MdA 2011, mais pas dans celui de 2010. Le rapport 2011 (contrairement aux rapports antérieurs) présente les tableaux des semences, des engrais et des équipements distribués, détaillés par circonscription, culture (pour les semences) et produits (pour les engrais), et indique le nombre de bénéficiaires pour chaque circonscription. Cependant, il n'indique ni comment ces activités ont été financées, ni le nombre d’agriculteurs qui ont pris contact avec le personnel des services de vulgarisation ou des services techniques. Un système de contrôle des activités est donc absolument nécessaire et permettra la production de rapports qui reflètent les efforts consentis. 187. La référence fréquente aux articles « distribués » aux agriculteurs est marquante, alors qu'il n'est pas clair s’il s’agissait d’un contexte d’urgence et de relance, d’une sous-composante d’un effort de transfert de technologie, ou simplement d’une action ad hoc. Le chevauchement de responsabilités est tout aussi marquant, particulièrement entre la Direction des services techniques et la DRDRE, mais également entre la Direction de la gestion et de l'administration et les départements techniques. 78 Encadré 5: Exemples d’activités d’information et de sensibilisation • Formation à la lutte antiparasitaire dans le cadre du Programme de lutte antiparasitaire (2010) ; • Identification des structures de gestion de 500 acres de terrains marécageux, de barrage et de contrôle de l’eau à réhabiliter pour offrir des terres productives dans les marécages à 1 500 familles d’agriculteurs dans le Lofa (2010) ; • Formation de 800 jeunes à la production animale de base à Tumutu, circonscription de Bong (2010) ; • Création de 20 groupements de pêcheries et 1 350 vendeurs de poisson, pêcheurs et conditionneurs de poissons dans neuf circonscriptions de la côte, formés aux bonnes pratiques d'hygiène par l'Union européenne (UE) pour assurer l’approvisionnement en poisson de bonne qualité sur le marché local (2010) ; • Formation de 1500 exploitants agricoles-vendeurs, et formation basée sur la méthodologie pilote « farmer field school » villageoise en pisciculture (25 pisciculteurs), élevage (150 éleveurs) culture vivrière (1 325 exploitants agricoles) (2010) ; • Évaluation/construction, en collaboration avec le Programme conjoint des Nations unies pour la sécurité alimentaire et la nutrition, de 110 km de route pour desservir 64 380 exploitants agricoles dans les circonscriptions de Lofa et de Nimba (2010) ; • Assistance technique apportée à 24 300 exploitants agricoles (2010) ; • CARI : Un total de 61,26 tonnes métriques de semences de différentes variétés de riz ont été distribuées aux petits agriculteurs pour la multiplication (2010) ; • CARI : Un total de 73,5 tonnes métriques de semences de riz ont été récoltées dans les hautes terres et dans les plaines basses par le CARI et les petits agriculteurs à Blama et à Saclepea, respectivement (2010) ; • Publication de dix bulletins mensuels du marché (Le Contrôleur des prix du marché du Liberia) (2010) ; • UGP : identification de 1 620 ha de terrains marécageux et choix de quatre sites de projets pour la réhabilitation et le développement dans quatre circonscriptions (2010) ; • UGP : Distribution de 384 000 boutures améliorées de manioc correspondant à 678 ha de riz et à 38,4 ha de manioc (1 000 boutures de manioc par agriculteur/ménage) [écrit ainsi] (2010) ; • [Après un voyage d'études :] Suite à ce voyage d’études, le ministère en collaboration avec des partenaires de développement avait mis sur pied un modèle indicatif de tarification du cacao basé sur l'indice international des prix du cacao. Ceci permettra à des cultivateurs d’obtenir des prix équitables pour leur cacao et d'augmenter la production (2010) ; • 5 600 petits cacaoculteurs ont reçu une formation pour augmenter leur production de cacao et améliorer leur niveau de vie (2010) ; • Réhabilitation de 160 pompes manuelles dans 98 communautés dans 9 circonscriptions (...) avec Africare-Liberia dans le cadre du Projet de lutte contre les parasites agricoles pour l’approvisionnement en eau potable (2010) ; • Vaccination contre la rage à 10 037 animaux de compagnie, et contre le PPR à 648 petits ruminants (2010) ; • [Programme semence de base] À ce jour, 64 tonnes métriques de semence de riz de base ont été produites et distribuées aux cultivateurs. 1 240 tonnes métriques également seront livrées pour la période de semis de riz d’avril,-mai (2010) ; • Le renforcement des capacités pour 741 cultivateurs ainsi que la formation des techniciens du MdA et du CARI dans l'entretien et la réparation des machines agricoles ; la méthodologie du jardin scolaire ; développement des marécages; la production végétale ainsi que la production de riz et de tubercules (3 circonscriptions) ; • 73 organisations de cultivateurs ont été formées en transformation agro-alimentaire et en commercialisation sous l’égide du projet Sécurité alimentaire et commercialisation (2011) ; • « Pendant l'année, toute l'aide à la production apportée aux cultivateurs à travers le pays a été axée sur les intrants (approvisionnement). Cela était dû au coût élevé des approvisionnements dans le secteur privé. Pour assurer la continuité de la production des denrées de consommation courante nécessaires pour la consommation quotidienne, les semences de riz, de légumes de saison, des produits agro-chimiques et des outils manuels de base ont constitué le paquet d'intrants distribués aux petits agriculteurs dans des zones rurales et urbaines » (2011, p.31) ; • Un total de 127 935 kilogrammes de semences de riz ont été distribués pour cultiver 3 091 champs de riz sur les hautes terres et les plaines basses. Au début de la période sous revue (premier trimestre), seuls 576 sur les 200 000 agriculteurs ciblés ont reçu et utilisé des produits agro-chimiques… Pendant l'année sous revue dans le rapport, un total de 4 571 sur les 200 000 agriculteurs ciblés ont été équipés d’intrants agricoles ; • Selon un tableau, 23 562 outils assortis ont été distribués à 24 325 bénéficiaires (2011) ; • L'assistance technique a été apportée aux agriculteurs dans les zones marécageuses. 8 941 personnes ont bénéficié de l’assistance conseil pour une surface totale cultivée de 3 357 acres (2011) ; • Des conseils vétérinaires ont été donnés pour 31 532 animaux (dont 23 472 femelles), au profit de 3 345 éleveurs (dont 979 femmes). Cette population comprend 6 338 têtes de volaille, et 232 bovins (calculs à partir du tableau fourni) (2011) ; • 3 petits poulaillers d'une capacité de 500 têtes ont été créés dans les circonscriptions de Lofa et Bong pour offrir une source de protéines en vue de l’amélioration du régime quotidien des ménages, de la diversification et de l’augmentation des revenus (2011) ; • 15 951 cultivateurs ont reçu des conseils de vulgarisation dans 2 368 exploitations (2011) ; • Dans le cadre du projet AIRP, 452 ha de systèmes d'irrigation ont été étudiés en vue de la réhabilitation. 79 4.4 Alignement des dépenses agricoles sur les objectifs 4.4.1 Alignement des projets financés par l’État 188. Comme mentionné au Chapitre 3, il est prévu que l’enveloppe financière du MdA augmente considérablement pour l’exercice 2012-2013. En revanche, l’enveloppe financière de la FDA pour la même période devrait être inférieure à celle du budget précédent. Selon le PSIP, et conformément aux prévisions de revenus à moyen terme, une augmentation encore plus importante est prévue pour les deux années suivantes. L’enveloppe destinée aux projets financés par le GdL devrait passer de 15,2 millions $EU pour l’exercice 2012- 2013 à 46,4 millions $EU pour l’exercice 2013-2014, avant de décroître au cours de la troisième année du PSIP pour atteindre 40,2 millions $EU. 189. La liste des projets financés par le GdL fournie dans le PSIP (voir extrait au Tableau 11) semble indiquer qu’ils sont bien alignés sur les objectifs de la politique agricole et sur les stratégies actuelles. De grands projets ont été définis pour les domaines suivants : • Services de vulgarisation et de conseil ; • Recherche agricole (CARI) ; • Promotion des chaîne de valeurs des cultures vivrières ; • Mécanisation ; • Pêche en eaux intérieures ; et • Statistiques. 190. Plusieurs projets démarrent au cours de l’Année 1 avec relativement peu de fonds, avant de bénéficier d’une forte augmentation pour l’Année 2. Au moins l’un de ces projets (Contrôle intégré de la schistosomiase et helminthes intestinaux - ICOSA) existait auparavant dans la catégorie « Biens et services » du budget récurrent. 191. Cette liste ne comprend pas de projets généraux de « renforcement des capacités » ou de « développement institutionnel » qui, dans de nombreux pays, sont intégrés à des programmes d’investissement en vue de construire des bureaux, acheter des véhicules et des ordinateurs pour le siège du ministère et ses bureaux régionaux, et organiser des séminaires et ateliers de formation. En principe, on peut se réjouir que le PSIP ne contienne pas ce type de projets « fourre-tout » pouvant aisément se métamorphoser en fonds utilisés à des fins diverses. Certaines de ces dépenses administratives institutionnelles sont toutefois nécessaires en sus des projets liés aux services spécifiques fournis aux agriculteurs. 80 Tableau 11 : Projets d’agriculture au sens large financés par le GdL indiqués dans le PSIP ($EU) Budget PSIP PSIP Nom du secteur/de l'investissement 2012/13 2013/14 2014/15 Catégorie A - Pouvoirs publics Investissement prioritaire 3,500,000 3,500,000 3,500,000 Fonds de rachat des produits agricoles 3,500,000 3,500,000 3,500,000 401 Ministère de l'Agriculture 9,835,667 37,767,590 34,163,220 Renforcement institutionnel et consolidation des recherches du CARI 1,500,000 7,202,830 6,505,800 Reconstruction des Services nationaux de conseils agricoles (National Agricultural Advisory Services) pour améliorer l'efficacité et la prestation de 2,000,000 6,758,200 7,450,540 services aux agriculteurs Reproduction et développement de l'élevage de muturu 600,000 2,800,880 1,920,600 Contrôle intégré de la schistosomiase et helminthes intestinaux (ICOSA) 1,000,000 3,385,000 2,385,000 Formation aux statistiques agricoles pour produire des données probantes 500,000 2,181,213 1,481,213 qui éclaireront les politiques et la planification Développement de la pêche en eaux intérieures 735,667 3,471,667 2,471,667 Promotion de la chaîne de valeur des cultures vivrières 2,500,000 10,378,800 9,839,400 Formations sur la chaîne de valeur des cultures et du cheptel et mécanisation 1,000,000 1,589,000 2,109,000 des exploitants du Liberia 405 Agence de développement coopératif (Cooperative Development 368,288 736,575 368,288 Agency) Offrir des emplois et des formations aux coopératives de femmes et de jeunes enregistrées, et renforcer leurs capacités, pour mener des activités 368,288 736,575 368,288 génératrices de revenus basées sur les intérêts des membres. 414 Liberia Produce Marketing Corporation 154,519 127,770 128,470 Renforcement des capacités des cultivateurs de plantes pérennes 154,519 127,770 128,470 423 Liberia Rubber Development Authority 117,099 429,658 125,518 Enquête nationale sur le caoutchouc 0 319,830 0 Développement de pépinières de caoutchouc 78,449 109,828 125,518 Formation aux techniques de culture du caoutchouc pour renforcer les 38,650 0 0 capacités des petits exploitants 120 Agence de protection de l’environnement (Environmental 425,000 1,289,000 735,500 Protection Agency) Établir et équiper un centre principal et deux centres régionaux de ressources 225,000 1,085,000 295,000 Élaborer et mettre en application 50 politiques, lois, réglementations et 200,000 204,000 440,500 normes environnementales basées sur une étude technique préliminaire. 305 Institut de formation à la foresterie (Forestry Training Institute) 300,000 0 0 Réhabilitation de ces instituts, développement d'un programme et appui logistique, dont des outils de formation et des équipements pour stimuler la 300,000 création d'emplois et les revenus 407 Autorité de développement forestier (Forestry Development 500,000 2,500,000 1,200,000 Authority) Projets de boisement et de reboisement 500,000 2,500,000 1,200,000 125 Commission des terres 392,500 552,500 632,000 Validation des actes de vente de terres publiques 192,500 52,500 52,500 Traitement des certificats tribaux 200,000 500,000 579,500 Sous-total pour le GdL 15,593,073 46,903,093 40,852,996 Source : Données du Projet de plan d’investissement du secteur public 2012/13 – 2014/15. 81 Figure 14 : Financement des projets agricoles du GdL PSIP Agriculture par principaux projets 50.0 45.0 40.0 Autres 35.0 Élevage de muturu 30.0 Schisto millions $EU 25.0 Filières des cultures vivrières AEAS 20.0 Institut de recherche CARI 15.0 10.0 5.0 0.0 2012/13 2013/14 2014/15 Source : Projet de plan d’investissement du secteur public exercices 2012-2013 et 2014-2015. 192. Bien que les projets, à en juger par leur titre, semblent bien alignés sur les politiques et les besoins, d’autres aspects suscitent des préoccupations. Le premier sujet de préoccupation concerne l’incapacité de l’équipe chargée de la RDPA à obtenir en septembre 2013, soit trois mois après le début de l’exercice 2012-2013, des documents de projets formulés définissant les produits et les résultats attendus ou l’approche des projets. La documentation n’était pas encore prête, et il est difficile de savoir si elle est préparée assidûment. L’équipe responsable de la RDPA a spécifiquement demandé à voir la documentation sur le projet de vulgarisation, le projet chaîne de valeurs et le fonds de rachat des produits agricoles. Toutefois, une proposition de projet sur la mise en œuvre de la récente « politique nationale des services de vulgarisation et de conseil agricoles » a été fournie. 193. Autre sujet de préoccupation : les informations verbales, rares et parfois contradictoires, qui ont été données sur le projet du GdL « Promotion des chaîne de valeurs de cultures vivrières » et le « Fonds de rachat des denrées agricoles ». L’objectif du projet chaîne de valeur (auquel plus de 10 millions $EU seront consacrés pour l’exercice 2013-2014 et 2,5 millions $EU en 2012-2013) n’est toujours pas clair. L’énoncé figurant dans le PSIP suggère que ce projet vise à promouvoir la multiplication des semences. Au cours de certains entretiens au MdA, il a été suggéré que la construction des TTIDC sera réalisée avec les fonds répertoriés sous le titre « Promotion de la chaîne de valeur des cultures vivrières ». 194. Le « Fonds de rachat des produits agricoles », classé comme investissement prioritaire national sous le pilier « Jeunes », est décrit en termes généraux dans un document intitulé « Implementing US$ 20 Million Liberian Youth Empowerment and Employment Strategy » (Mise en œuvre d’une stratégie de 20 millions $EU pour l’emploi et l’autonomisation des jeunes au Libéria), daté de mai 2012. Selon ce document, la stratégie consiste à garantir un marché aux jeunes agriculteurs, qui recevront une formation et d’autres types d’appui. Toutefois, il n’est pas clair si leur production sera vendue (aux usines ou aux marchés de consommateurs après usinage ?) ou utilisée dans des institutions publiques (par exemple, pour alimenter les prisons ou les écoles, ou entreposée dans une réserve alimentaire stratégique). Quel que soit l’usage envisagé, le seul achat de la production agricole ne constitue pas une dépense publique en faveur 82 de l’agriculture. Il ne peut pas être classifié clairement, car la destination des fonds est mal définie : il pourrait s’agir d’un achat avec vente ultérieure (ou consommation en école et prison) ou d’une assistance aux agriculteurs. 195. Ce projet semble être au début de sa conception (Encadré 7). La description laisse à penser que les prix initiaux offerts aux agriculteurs seront supérieurs aux prix du marché, mais en espérant que les prix du marché seront suffisants pour garantir une production durable quand le marché se sera développé et que des investisseurs privés auront fourni les équipements nécessaires en aval. On peut imaginer que la fin des subventions sera automatique, mais il sera nécessaire de mener une étude rigoureuse de faisabilité financière pour confirmer que la production continuera d’être profitable et autonome. Toutefois, la description n’indique pas que cette étude est envisagée. 83 Encadré 6 : Fonds de rachat des produits agricoles : extraits de la description du projet Une description du projet de Fonds de rachat des produits agricoles est donnée dans les annexes du document « Implementing US$ 20 Million Liberian Youth Empowerment and Employment Strategy ». L’objectif général énoncé est de « garantir qu’il existe des marchés pour les produits agricoles ». Quatre activités y sont décrites : Activité / Résultat escompté Description 2.5.1.1 Lancement du programme de Les programmes de rachat et autres programmes de rachat subventions à l’agriculture sont une caractéristique centrale et permanente des marchés agricoles des Résultat escompté : Programme de rachat économies développées. Le GdL peut catalyser la lancé croissance du secteur agricole via un programme de rachat. Les contrats de production garantissant aux exploitants l’achat de leurs produits incitent également les agriculteurs à accroître leur production. Un programme de rachat pourrait renforcer davantage les chaînes d’approvisionnement agricole puisque l’État en serait l’un des principaux acteurs. Conscients que d’immenses quantités de produits seraient rachetées par le GdL, des acteurs privés seraient incités à investir dans le transport, et d’autres pourraient choisir d’investir dans la construction d’installations d’entreposage. Le résultat net du rachat est une augmentation de la productivité agricole et une possible modernisation de l’agriculture. Les ministères des Finances, de l’Agriculture et les autres organes concernés participeraient à la planification et au lancement du programme de rachat. 2.5.1.2 Une sélection d’exploitants La sélection des exploitants pourrait se révéler difficile. participera au programme de rachat et Le programme vise à cibler les exploitants âgés de 18 créera une base de données de rachat à 35 ans, mais les données disponibles indiquent que les exploitants les plus prospères sont bien plus âgés. Résultats escomptés : sélection des Par conséquent, certains exploitants sélectionnés ne exploitants et création d’une base de seront pas forcément jeunes. Les plus jeunes données. pourraient toutefois bénéficier indirectement du programme de rachat, par exemple des emplois que le programme pourrait créer en stimulant la demande de travailleurs agricoles suite à l’augmentation de la production provoquée par le programme. 2.5.1.3 Organiser des séminaires ou des Ces séminaires communiqueraient aux exploitants conférences d’information sur le participants des informations sur le programme de programme de rachat avec les exploitants rachat. Des consultants et des experts du MdA et sélectionnés d’autres organes orienteraient les séances. Résultats escomptés : tenue des séminaires d’information 2.5.1.3 Administrer le programme de L’administration du programme pourrait s’appuyer rachat sur des modalités existantes au sein du MdA. Ces modalités seront révisées pour en évaluer les atouts et Résultat escompté : Tenue de séminaires les faiblesses et combler les carences existantes. Il est d’information [répété dans le document important que ce programme soit mis en œuvre au original] sein de l’unité de gestion des programmes ou du cadre du Groupe de travail. Source: « Implementing US$ 20 Million Liberian Youth Empowerment and Employment Strategy ». Daté du 17 mai 2012 ; obtenu auprès du MdF (2012). 84 196. Le troisième sujet de préoccupation concerne la possibilité d’un chaînon manquant entre les dépenses de projet et les coûts récurrents induits. En particulier, les activités de vulgarisation agricole et de services de conseil impliqueront à moyen terme des coûts supplémentaires liés à la présence de personnel permanent. On ignore si ces coûts ont été ou seront pris en compte dans la préparation du budget récurrent de l’année prochaine. S’ils ne sont pas contrôlés, les coûts récurrents pourraient facilement épuiser les fonds initialement prévus pour des activités assorties de délais et regroupées dans des projets. 197. Au cours d’un entretien, un haut fonctionnaire du MdF nous a informés que les décaissements relatifs aux projets indiqués dans le PSIP seront réalisés uniquement après réception et validation d’un document de projet. Par conséquent, les retards de production de ces documents pourraient facilement entraîner une sous-utilisation considérable des fonds. L’autre solution consistant à décaisser des fonds sans stratégie de projet ni planification opérationnelle adaptées est tout aussi préoccupante. 4.4.2 Alignement des projets d’aide 198. Si les prévisions se concrétisent, l’aide destinée à l’agriculture devrait elle aussi augmenter. Après avoir atteint 36 millions $EU pour l’exercice 2009-2010 puis 49 millions $EU pour l’exercice 2010-2011 (avec des raisons particulières pour cette dernière année), l’aide destinée aux projets (à l’exception de la contribution apportée par USAID) devrait atteindre 39 millions $EU pour l’exercice actuel 2012-2013 et 31 millions $EU pour l’exercice 2013-2014. Si l’on ajoute les dépenses relatives aux projets financés par les États-Unis, estimées à 20 millions $EU par an, le total pour l’exercice 2012-2013 atteindrait environ 59 millions $EU. La réduction observée l’année suivante est principalement due à la méthode visant à inclure uniquement les projets dont l’accord a été finalisé et dont le financement est garanti, et à exclure (pour l’heure) la « réserve de projets ». 199. La liste des projets financés par des bailleurs n’ayant pas recours aux mécanismes et procédures de financements nationaux42, telle que donnée par le PSIP, comporte un certain nombre de projets connus qui font l’objet de discussions depuis un certain temps. Il convient de noter que des sommes élevées ont été budgétisées ou affectées à des projets qui se concentrent exclusivement sur la promotion des chaîne de valeurs des produits agricoles, notamment au cours de la prochaine année financière (exercice 2013-2014) : Sida envisage d’apporter une contribution de 4,2 millions $EU tandis que 75 millions $EU ont été affectés sur cinq ans au projet FED financé par les États-Unis (non indiqué dans le tableau), soit une moyenne de 15 millions $EU par an.43 Ces deux projets sont abordés plus en détail au Chapitre 5. 200. Le projet « Protracted Relief and Recovery Operation » (Opération prolongée de secours et de relèvement) du Programme alimentaire mondial (PAM) pourrait ne pas relever de l’agriculture s’il inclut une composante d’aide alimentaire importante ; l’équipe responsable n’a pas été en mesure de vérifier son contenu. Le programme régional pour les pêcheries d’Afrique de l’Ouest (West Africa Regional Fisheries Program, WARFP) de la Banque mondiale vise à accroître la valeur ajoutée des pêcheries nationales, parmi d’autres composantes de l’objectif. Il est correct de le classer dans la catégorie Agriculture, sauf pour sa composante « Systèmes de suivi, contrôle et surveillance (MCS) », qui englobe également la surveillance par air et mer, et qui ne correspond pas à la définition élargie de l’agriculture du NEPAD. 201. Beaucoup de projets comprennent probablement des composantes de développement institutionnel accompagnées d’ateliers, de séminaires et de formations à moyen terme. Cependant, aucun projet destiné spécifiquement au soutien et au développement institutionnel n’apparaît dans la liste. 42 Dans le PSIP et le budget, ces projets sont qualifiés de projets « hors budget ». Toutefois, puisqu’ils sont inclus dans le budget et, par conséquent, « sur le livre du budget », il serait plus exact d’utiliser le terme « hors système ». 43 Le projet financé par le Sida est répertorié dans le PSIP sous la catégorie « Commerce et industrie » ; le Sida a cependant confirmé que ce projet serait exécuté en étroite coopération avec le MdA et sous la supervision de celui-ci. 85 Tableau 12 : Projets agricoles financés par des bailleurs répertoriés par le PSIP Budget PSIP PSIP Bailleurs de Catégorie B - Bailleurs hors système 2012/13 2013/14 2014/15 fonds Agriculture Services de développement régional et de vulgarisation 15,534,558 10,882,909 9,471,191 Agriculture, infrastructure et nutrition pour la sécurité alimentaire à Gbarpolu 33,000 0 0 UE (Gbarpolu Agriculture , Infrastructure and Nutrition for Food Security, G AINS) Programme de sécurité des moyens de substance à Lofa (Lofa Livelihood 165,000 0 0 UE Security Program , LLSP) Amélioration de l'agriculture urbaine et périurbaine au Liberia (Bomi) 618,040 204,600 0 UE Renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition à Monrovia et 791,642 791,642 346,811 UE Tubmanburg et en périphérie Renforcement de la sécurité alimentaire du district de Foya par la promotion d'une 1,000,089 42,240 0 UE approche axée sur la chaîne de valeur Promotion de la sécurité alimentaire dans le sud-est du Libéria (SEL) par le 170,680 0 0 UE développement commercial de la chaîne de valeur du riz Promotion de la sécurité alimentaire dans le sud-est du Libéria (SEL) par le 499,547 499,547 204,380 UE développement de la chaîne de valeur du riz et la diversification des cultures Projet d'agriculture urbaine et périurbaine au Libéria (Bong) 470,492 209,880 0 UE Projet de réhabilitation des petites cultures de plantes pérennes (STCRSP) 2,300,000 3,360,000 4,420,000 IDA Renforcement des capacités et de l'économie agricoles (Enhancing Agricultural 211,068 0 0 UE Capacities and Economy , PEACE) dans le sud-est du Libéria Programme pour la productivité agricole en Afrique de l'Ouest (West Africa Agricultural 8,000,000 4,500,000 Productivity Program 4,500,000 IDA Achats pour le Progrès (Purchase for Progress , P4P) 1,275,000 1,275,000 0 PAM Développement des pêcheries 6,228,860 2,155,283 590,000 5,800,000 Programme régional pour les pêcheries d'Afrique de l'Ouest (West Africa Regional Fisheries Program2,000,000 590,000 IDA Développement d'une aquaculture durable dans les eaux intérieures pour garantir 428,860 155,283 UE la sécurité alimentaire des zones rurales du Libéria Planification et développement agricole 11,920,138 6,022,964 3,732,479 Projet de renforcement de la productivité agricole des petits exploitants et de 1,606,920 1,641,354 872,902 BAD commercialisation Renforcement des capacités des acteurs du secteur agricole pour développer une 43,512 0 0 UE agriculture durable et améliorer les moyens d'existence dans la circonscription de Projet de réhabilitation du secteur agricole 4,883,045 4,381,610 2,859,577 BAD Opération prolongée de secours et de relèvement (PRRO-108210) 5,386,661 0 0 PAM Environnement 820,000 0 0 Renforcement du réseau d'aires protégées du Liberia (COPAN) 100,000 0 0 IDA Expansion du réseau d'aires protégées (EXPAN) 720,000 0 0 IDA Autorité de développement forestier 3,512,296 7,199,270 5,311,309 Civil Society Independent Monitoring of Forest Law Enforcement and Governance 0 19,800 0 UE (CSIMFLEG) in Liberia Amélioration de la gouvernance forestière par le suivi de la société civile 0 17,142 0 UE Gestion de la forêt et préservation de l'écosystème du fleuve Mano (multinational) 2,754,720 5,647,176 3,796,157 BAD Gestion communautaire des forêts 757,576 1,515,152 1,515,152 SIDA Commission des terres 757,576 757,576 0 Commission des terres 757,576 757,576 0 SIDA Ministère du Commerce et de l'Industrie 757,576 4,242,424 4,545,455 Marché et chaînes de valeur 757,576 4,242,424 4,545,455 SIDA Total pour les bailleurs hors système 39,531,004 31,260,426 23,650,434 Total par bailleur de fonds 4,431,930 1,940,134 551,191 UE 9,244,685 11,670,140 7,528,636 BAD 16,920,000 9,860,000 9,510,000 IDA 2,272,728 6,515,152 6,060,607 SIDA 6,661,661 1,275,000 0 PAM Source : Projet de plan d’investissement du secteur public, exercices 2012/13 – 2014/15. 86 4.5 Amélioration de l’efficacité d’allocation des dépenses agricoles 202. Dans l’ensemble, l’attribution de fonds aux différents segments institutionnels des services publics relatifs à l’agriculture semble globalement conforme aux objectifs politiques et aux besoins identifiés. Tous les principaux domaines prioritaires sont couverts par les projets du GdL et des bailleurs de fonds. Des projets sont prévus dans les domaines de la recherche, de la vulgarisation, des pêcheries et de la participation du secteur privé aux chaîne de valeurs. Les plantations, qui sont capables de fournir elles- mêmes la plupart des services publics dont elles ont besoin, sont judicieusement exclues. Les principales cultures dont la promotion est prévue sont les cultures arbustives des petits exploitants, les légumes, le riz et le manioc, c’est-à-dire les cultures les plus cruciales pour la sécurité alimentaire en général et pour la réduction de la pauvreté au niveau des producteurs. Il n’est pas encore possible d’évaluer l’efficacité des projets prévus, car ils viennent juste de commencer. 203. Toutefois, cette évaluation « globalement conforme » de l’affectation des fonds suppose que les projets financés par le GdL et les bailleurs de fonds, tel qu’indiqué dans le budget 2012-2013, seront mis en œuvre. Si le projet de vulgarisation du GdL et le projet pour CARI subissent d’importants retards, ou si leur priorité est reportée sur une seule sous-composante du domaine, des fonctions cruciales de l’administration de l’agriculture publique viendront à manquer. 204. Pour des raisons structurelles, les précédents schémas de dépenses étaient mal alignés. Le CARI avait cessé ses opérations, si bien qu’il a dû commencer par re-créer sa propre infrastructure ; son personnel était principalement réparti au siège et dans les services administratifs. Le dernier budget, les projets décrits dans celui-ci et la dernière liste des interventions prévues par les bailleurs corrigeront cette situation. 205. Pour identifier les déséquilibres, les Revues des dépenses publiques (RDP) recourent fréquemment à une comparaison de la contribution de chaque sous-secteur au PIB et du montant des fonds publics consacrés à sa promotion et à sa réglementation. Hélas, il n’est pas possible d’appliquer cette méthode au Libéria, pour les deux raisons suivantes : (i) la qualité des statistiques du sous-secteur n’est pas suffisamment bonne pour servir de référence ; et (ii) il conviendrait de considérer la contribution potentielle au PIB et non la contribution réelle. 206. Il est donc difficile d’évaluer de manière plus détaillée l’efficacité des allocations. Pour ce faire, il faudrait connaître les plans et les programmes concrets qui ne peuvent être actuellement mis en œuvre en raison du manque de fonds. Comme aucun objectif clair n’a été formulé et quantifié et que l’impact n’est pas évalué, il est difficile de proposer des priorités. 207. Certaines observations émergent toutefois de l’analyse effectuée aux Chapitres 3 et 4 : i) Plusieurs activités bien alignées sur les priorités ont besoin d’une plus grande dotation en personnel qualifié. Cependant, le plafonnement des coûts de personnel (dont la logique est convaincante) risque d’empêcher le recrutement de personnel et son intégration au service public. Il serait possible de créer de nouveaux postes dans les services de vulgarisation et les services techniques des circonscriptions et des districts, ainsi que dans le domaine de la recherche, en conduisant un examen des besoins en personnel et de la dotation actuelle en personnel dans le département administratif du MdA et dans des organisations telles que LPMC et la Libéria Rubber Development Authority, l’autorité libérienne de développement du caoutchouc. 87 ii) La tendance récente à transférer les coûts actuels sur les dépenses de projet pourrait se révéler avantageuse, à condition que les projets soient clairement définis et que leur performance soit évaluée. Si ce n’est pas le cas, les projets risquent de devenir un moyen de masquer les dépenses. Il est donc nécessaire de prêter attention aux implications de certains projets sur les dépenses récurrentes (ordinaires). iii) Comme la présence gouvernementale dans les zones en périphérie de Monrovia est un enjeu pour l’agriculture, la transparence du budget du MdA serait renforcée si une catégorie du type « bureaux régionaux » était créée pour saisir l’ensemble des dépenses dans les circonscriptions et districts, qu’elle se rapporte aux coûts relatifs aux services techniques, à la vulgarisation ou à l’administration sur le terrain. iv) La relation entre les salaires et les autres coûts du MdA ne semble pas adéquate. Il est peut-être possible d’expliquer le bas niveau des salaires et le haut niveau des dépenses dans la catégorie « biens et services » (par exemple, le coût élevé des équipements de transport et du carburant, ainsi que les frais de déplacement), mais un réexamen de cette relation semble justifié. v) Des rapports de meilleure qualité sur les dépenses financées par les bailleurs permettraient à coup sûr de renforcer les capacités de planification des dépenses en les alignant sur les programmes et leurs objectifs. Rien ne justifie que les chiffres obtenus auprès des bailleurs diffèrent des chiffres enregistrés par l’AMU puisqu’ils proviennent tous de la même source. Le département de planification du MdA pourrait contribuer à l’efficacité des allocations en sollicitant la coopération de l’AMU et en veillant à ce que tous les projets et les bailleurs concernés soient correctement consignés. Il pourrait aussi choisir d’établir son propre mécanisme de production de rapports pour fournir de plus amples informations sur les composantes des projets que les rapports de l’AMU. 88 5. Sélection de questions politiques 208. L’analyse des tendances, de la structure et de l’efficacité des dépenses publiques précédentes au travers de la RDPA sert également à éclairer les décisions sur les dépenses agricoles futures. Dans cette perspective, le Chapitre 5 se penche sur trois questions pour lesquelles il est utile d’examiner les décisions politiques dans le contexte des dépenses qu’elles pourraient entraîner, à savoir : 1. Les approches du développement de la chaîne de valeur ; 2. L’expérience des subventions et des aides financières et les enseignements à en tirer pour les éventuelles dépenses futures ; et 3. L’avenir des services publics essentiels et la transition depuis des projets conçus par les bailleurs vers un cadre piloté par le MdA. 209. Ces trois questions ont été sélectionnées et approuvées avec les partenaires libériens au cours d’un atelier organisé à Monrovia le 28 avril 2012. L’équipe responsable de la RDPA s’est entretenue avec des fonctionnaires du MdA et des représentants des bailleurs afin de mieux comprendre leur perception de chaque question, l’expérience acquise au cours des projets pilotes ou de projets portant sur un domaine particulier, et les résultats escomptés des projets prévus. Les présentations de ce chapitre s’efforcent de fournir une structure et des directives qui permettront de formuler des politiques et des plans d’action et de définir leur relation avec la planification et la gestion des dépenses publiques. 5.1 Approches du développement de la chaîne de valeur 5.1.1 Concept et problématiques 210. Le terme de « chaîne de valeur » provient de la nature profondément commerciale de l’agriculture. Pour que l’agriculture commerciale prospère, les intrants doivent être de bonne qualité, disponibles au bon moment, à un prix raisonnable ; il faut que des acteurs achètent la production des exploitants ; des routes sont nécessaires pour acheminer la production agricole jusqu’à la prochaine étape de transformation ; des installations d’entreposage sont également nécessaires avant ou après la transformation ; et il faut des marchés pour vendre les produits transformés à des prix avantageux. Cela semble évident lorsque le marché final où sont vendus les produits agricoles se trouve à une certaine distance des exploitations. La question des chaîne de valeurs ne se pose pas lorsque les marchés se trouvent à proximité des exploitations ou dans le cas de l’agriculture de subsistance. 211. Au Libéria, la commercialisation des produits agricoles joue un rôle important dans l’approvisionnement en nourriture des populations urbaines et celles travaillant sur les plantations et les mines. Environ 35 % de la population vivent dans les 10 plus grandes villes du Libéria ; à elle seule, la ville de Monrovia regroupe 27 % de la population totale du pays (Tableau 23). Il est également nécessaire de tenir compte de la population qui travaille dans des concessions et produit moins de nourriture qu’elle n’en a besoin. Une partie de la production agricole non issue des concessions peut être exportée, ce qui allonge encore la liste des exploitations et des agriculteurs dépendant potentiellement de chaîne de valeurs fonctionnelles. La migration rurale-urbaine se poursuit, alimentée par l’espoir des migrants de trouver un 89 emploi salarié. La population urbaine croissante de personnes sans emploi et sans qualification doit subvenir à ses besoins alimentaires. Table 13 : Population des villes du Libéria, 2008 % de la Classement Nom Circonscription Population population totale 1 Monrovia Montserrado 939,524 26.9% 2 Gbarnga Bong 45,835 1.3% 3 Kakata Margibi 33,945 1.0% 4 Bensonville Montserrado 33,188 1.0% 5 Harper Maryland 32,661 0.9% 6 Voinjama Lofa 26,594 0.8% 7 Buchanan Grand Bassa 25,731 0.7% 8 Zwedru Grand Gedeh 25,678 0.7% 9 New Yekepa Nimba 24,695 0.7% 10 Greenville Sinoe 16,434 0.5% Total villes 1,204,285 34.5% Population totale: 3,489,072 100.0% Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Libéria 212. Le dilemme provient du fait que la production, la commercialisation et la transformation de produits agricoles sont des activités relevant du secteur privé. De nombreux pays ont essayé d’assumer la responsabilité directe de la commercialisation, de l’entreposage et de la transformation, mais la plupart ont échoué, avec des coûts considérables pour le budget de l’État. Toutefois, la simple hypothèse que le secteur privé intervienne quand et où les conditions du marché sont « bonnes » s’est révélée trop simpliste. Il est vrai que les acteurs privés réagissent aux incitations du marché, mais cela prend du temps – et souvent trop de temps. Le manque de capital, d’ingéniosité, d’esprit d’entreprise et de compétences, mais aussi les contraintes administratives et légales et le manque d’accès (en particulier, les routes de desserte), sont les principales raisons sous-jacentes qui freinent la réaction des acteurs privés aux incitations du marché dans le secteur agricole du Libéria. 213. Cette problématique rappelle celle « de la poule et de l’œuf » : en l’absence de marché des intrants et des produits, il est futile d’essayer d’introduire de nouvelles technologies pour accroître la productivité au niveau des exploitations. S’il n’y a aucun produit à collecter et à transformer, l’incitation à investir dans la commercialisation de la transformation est nulle. Le développement des chaînes de production et de valeur doit être synchronisé. L’État pourrait donc souhaiter intervenir afin de renforcer les éléments de la chaîne de valeur qui sont à la traîne. 214. Ce regain d’intérêt pour les chaîne de valeurs provient aussi de la prise de conscience que l’efficience et les innovations le long de la chaîne de valeur pourraient avoir un impact important sur les prix à la production et sur le revenu des exploitations. La coopération entre les entreprises le long de la chaîne et une attention soutenue aux marchés sont essentielles à l’innovation en matière de produits et de processus. La structure et le degré de concurrence des marchés sont deux aspects cruciaux incitant à l’efficience et à s’adapter constamment aux opportunités du marché. La question est de savoir comment les pouvoirs publics peuvent promouvoir ces structures et ces processus tout en renforçant l’initiative privée et les impacts positifs des mécanismes du marché. 90 215. Plusieurs projets agricoles au Libéria érigent le développement des chaîne de valeurs en objectif de premier plan. Qu’ils soient dirigés par des bailleurs ou financés par l’État, les projets font souvent référence au développement des chaîne de valeurs dans leur titre ou leur description. Toutefois, un flou subsiste sur la manière de promouvoir ces chaîne de valeurs. En règle générale, il n’est ni possible ni souhaitable que l’État soit responsable d’une chaîne de valeur. La question cruciale est de savoir comment l’État, et les bailleurs agissant au nom de l’État, peuvent promouvoir le développement des chaîne de valeurs de façon à attirer les investissements et les initiatives privées. 216. Le risque d’évincer les initiatives privées plutôt que de les attirer est bien réel. On compte de nombreux exemples d’usines de transformation subventionnées par l’État qui ont fini par dissuader tout investissement privé ou qui ont été incapables par la suite de trouver suffisamment de produits à transformer. 217. Comment les pays en général, et le Libéria en particulier, avec l’appui des bailleurs de fonds, peuvent-ils promouvoir des chaîne de valeurs qui restent entre les mains du secteur privé ? Suffit-il de supprimer les contraintes où faut-il intervenir plus directement (par exemple, via des formations ou des subventions limitées dans le temps ou d’autres modalités semblables) afin de promouvoir un développement équilibré de la production et des marchés des intrants et des extrants ? Comment concevoir des interventions qui pourront promouvoir les initiatives privées au lieu de s’y substituer ? 218. Les projets concernés devraient apporter des réponses à cette question. Dans le contexte de cette RDPA, l’objectif était d’en savoir plus sur les ambitions spécifiques des projets. 5.1.2 Projets de développement des chaîne de valeurs et stratégies d’intervention 219. Trois grands projets conçus autour d’un type d’approche de la chaîne de valeur viennent d’être amorcés ou d’entrer en opération au Libéria : i) Le projet FED, financé par USAID, commencé en septembre 2011 et doté d’un budget de 75 millions $EU sur cinq ans. Il porte sur le riz, le manioc, les légumes et les chèvres dans six circonscriptions le long du corridor de Monrovia (Bong, Grand Bassa, Nimba, Lofa, Montserrado et Margibi). ii) Sida financera un projet intitulé pour le moment « Support to the Development of Markets and Value Chains in Agriculture » (appui au développement des marchés et des chaîne de valeurs agricoles), qui bénéficie d’un budget total de 21,5 millions $EU sur cinq ans. Le partenaire d’exécution est actuellement (septembre 2012) en cours de sélection et il est prévu que le projet démarre au cours de l’exercice 2012-2013. Il portera principalement sur le manioc, les légumes, le cacao, huile de palme et caoutchouc dans la zone urbaine de Monrovia et dans quatre corridors (Monrovia–Ganta, Monrovia–Buchanan, Monrovia–Robertsport et Gbarnga–Lofa). iii) Le GdL a inclus un projet intitulé « promotion des chaîne de valeurs de cultures vivrières » dans les PSIP de 2012-2013 à 2014-2015. Il sera d’abord financé à hauteur de 2,5 millions $EU pour l’exercice actuel 2012-2013, puis à hauteur de 10 millions $EU environ pour chacune des deux années suivantes. 220. Le financement total de ces trois projets, une fois pleinement opérationnels, s’élèvera à quelque 29 millions $EU par an, une somme particulièrement importante au regard des 15,4 millions $EU consacrés par le GdL à « l’agriculture au sens large » pour l’exercice 2010-2011 ou aux dépenses totales estimées 91 pour les projets de l’État et des donateurs (c’est-à-dire hors dépenses récurrentes), qui s’élèvent à environ 100 millions $EU pour l’exercice 2013-2014.44 221. La description donnée dans l’annexe du PSIP évoque des interventions dans le secteur des semences et l’acquisition de semences multipliées par des prestataires privés. Certaines personnes interrogées ont indiqué que le projet porte avant tout sur l’établissement de TTIDC qui devraient être construits avec des fonds publics puis loués à des sociétés privées ou, de préférence, à des associations de producteurs qui les exploiteront. 222. Une brève « Stratégie de mise en œuvre », obtenue début novembre 2012, décrit un projet de promotion de la production rizicole dans les basses terres de trois circonscriptions (non identifiées), avec un calendrier pour 12 mois seulement. Ce projet vise à : relier les organisations d’exploitants, les entrepreneurs privés et les banques ; mettre en place une structure de contrôle de l’eau (irrigation) ; faire le lien avec un autre projet du GdL concernant le contrôle de la schistosomiase dans les zones marécageuses ; et fournir des équipements facilitant l’exécution des tâches et d’autres intrants nécessaires. Le contenu de ce document ne correspond pas à l’intitulé « Stratégie de mise en œuvre ». 223. Il est important de souligner que le projet du GdL porte sur les « cultures vivrières », car deux autres projets financés par des bailleurs ciblent les cultures d’exportation. 224. Les deux projets financés par USAID et Sida partagent plusieurs points communs :45 • Ils commencent par une phase prolongée d’opérationnalisation de l’approche et de la conception des plans de travail. Des informations détaillées sur les priorités et les modalités d’intervention seront disponibles uniquement après la phase de lancement. • Ces deux projets mettent en œuvre des approches bien développées et documentées sur Internet, présentées comme des concepts innovants.46 L’approche de l’USAID, sur le plan des chaîne de valeurs uniquement, met en exergue le potentiel de développement économique dynamique de la coopération et de l’innovation coopérative des acteurs le long de la chaîne. Le projet du Sida suit une approche intitulée M4P (Make Markets Work for the Poor ou faire fonctionner les marchés au bénéfice des pauvres). La documentation disponible, à laquelle se référent systématiquement les documents du projet et de l’appel d’offres, souligne le rôle de facilitation du projet. Le facilitateur devrait conseiller les groupes, nouer des relations et instaurer la confiance, mais sans jamais intervenir directement sur le marché ni fournir d’équipements ou de subventions. • Bien que les chaîne de valeurs soient liées aux produits agricoles, il est apparu au cours des entretiens que les bailleurs de fonds considèrent leur contribution comme une forme d’appui au développement du secteur privé plutôt qu’à l’agriculture. 44 Ce montant correspond au total des projets du GdL selon le PSIP (42,6 millions $EU) et des projets des bailleurs (30,5 millions $EU pour l’année 2 du PSIP), plus une estimation de 8 millions $EU correspondant aux projets qui ne sont pas encore finalisés, plus 20 millions $EU pour les projets agricoles de l’USAID. 45 Cette présentation se base sur l’« énoncé des travaux » du projet FED, la stratégie pluriannuelle 2011-15 de l’USAID pour le programme Feed the Future au Liberia, le dossier d’appel d’offres pour le projet du Sida et les sites internet expliquant l’approche référencés dans ces documents. 46 Pour l’approche de la chaîne de valeur d’USAID, consultez http://microlinks.kdid.org/topics/value-chain- development. L’approche de Sida est décrite sur http://www.m4phub.org. Ces deux sites donnent accès à des directives opérationnelles et d’autres ressources connexes. 92 • Il n’y a aucune intention de dépenser des fonds en faveur des infrastructures publiques (par ex. des routes), mais il est prévu d’exploiter des liens avec d’autres projets des mêmes bailleurs de fonds portant sur l’infrastructure. • Le matériel industriel sera financé uniquement à titre exceptionnel. Le document du projet financé par Sida évoque des « fonds incitatifs de démarrage » pour les investisseurs privés, mais pas de manière proéminente. Le projet FED analyse les options, mais le décaissement de fonds destinés à des installations d’entreposage ou des usines de traitement sera tout au plus une portion infime du budget. • L’exécution de ces deux projets sont externalisés à des entreprises privées (« partenaires d’exécution », un type d’entrepreneur). Ils ne sont pas dirigés par l’UGP du MdA. • C’est la présence d’infrastructures de base et d’acteurs privés qui a guidé le choix des chaîne de valeurs et des régions ciblées. Par conséquent, les zones sélectionnées par les projets se trouvent le long des corridors et non dans des régions isolées à l’intérieur du pays. Les produits ont été sélectionnés en fonction de leur importance pour le développement agricole du pays, après que leur potentiel de développement inclusif (multiplicité des bénéficiaires), de réduction de la pauvreté et d’égalité entre les sexes a été dûment considéré. Par conséquent, ils se chevauchent partiellement, tant sur le plan géographique que sur le plan des produits choisis. Il est toutefois important de noter que le projet Sida n’envisage pas de travailler sur la chaîne de valeur du riz, alors que cette céréale revêt une importance majeure dans le projet FED. • La description des tâches du bureau chargé de la mise en œuvre inclut un système de suivi élaboré. Le projet Sida prévoit explicitement une évaluation externe. • Les formations destinées aux entrepreneurs et aux fonctionnaires constitueront probablement l’un des grands postes budgétaires du FED ; à ce jour, aucune information n’est disponible pour le projet financé par Sida. 225. Les attentes sont grandes. La description du projet FED (« énoncé des travaux ») indique qu’« au cœur de ses objectifs se trouve l’hypothèse que les ressources d’USAID seront utilisées pour atteindre des résultats à la fois durables et dont le niveau de performance sera sans précédent dans le Libéria post- conflit » et que « l’objectif du programme FED et de réaliser des améliorations considérables en matière de sécurité alimentaire et d’emploi… ». 226. Le projet FED, amorcé en septembre 2011, recherchait des technologies de transformation qui pourraient être éventuellement adaptées aux conditions libériennes lorsque l’équipe a rencontré le « chef de projet ». La conception d’un système de suivi est également en cours. En particulier, ce système suivra les variables socio-économiques dans les zones d’intervention, en incorporant quelques indicateurs d’ordre agricole tels que les surfaces cultivées, les rendements, les revenus tirés de l’agriculture, etc. Ce système n’est pas conçu explicitement pour se concentrer sur les effets directement imputables aux activités du projet, mais plutôt sur l’effet global de l’ensemble des interventions sur la croissance et le bien-être économiques dans les zones sélectionnées. 227. Deux aspects du contexte libérien se sont révélés importants dans la conception du projet : i) Le projet FED est né en partie de l’observation que très peu d’investissements privés sont destinés à l’agriculture ou à la transformation et à la commercialisation en aval, à l’exception des chaîne de valeurs des cultures d’exportation et de plantations. Le projet a alors été conçu pour comprendre les contraintes et trouver les solutions permettant de les éradiquer. 93 ii) Il est nécessaire d’instaurer un environnement commercial propice basé sur la confiance entre les partenaires commerciaux. Dans un environnement où les conflits de longue durée ont entamé le niveau général de confiance et où le système juridique ne traite pas efficacement les affaires dans lesquelles un partenaire commercial n’a pas été à la hauteur de la confiance placée en lui, il est difficile d’établir des relations commerciales et entrepreneuriales durables et fructueuses. L’établissement de relations de confiance constitue donc l’un des défis que ces projets devront relever. 5.1.3 Directives pour la promotion des chaîne de valeurs 228. Les projets s’attaquent incontestablement à des questions préoccupantes pour le secteur agricole du Libéria, et l’approche globale qu’ils adoptent est digne d’intérêt. Tant qu’ils maintiennent une approche consistant à éviter toute intervention directe sur les marchés et toute allocation de subventions, les questions de durabilité ne se poseront pas. 229. L’approche axée sur la chaîne de valeur peut potentiellement rassembler différents projets dans les domaines de l’agronomie, du commerce, de la transformation et du développement des marchés. Toutefois, il est important de mettre à profit les effets de synergie. Pour que ces projets soient efficaces, une coordination et un dialogue étroits et permanents sont indispensables entre les différentes étapes des chaîne de valeurs fonctionnelles, mais aussi avec les organes publics de réglementation et les projets individuels portant sur des étapes particulières des chaîne de valeurs. 230. Comme l’ensemble des chaîne de valeurs est pris en compte, il est indispensable de conduire une évaluation rigoureuse de la viabilité économique d’une extrémité à l’autre de ces chaîne de valeurs. Le rôle central de la chaîne de valeur offre la possibilité d’accroître la portée des variables qui pourront être influencées via des mesures et un appui adaptés ; l’approche tend à élargir l’espace politique. Il s’agit d’une opportunité qu’il convient d’exploiter systématiquement. 231. La taille du projet est en elle-même un défi. Les grands projets autonomes et complexes ont tendance à résister aux efforts de coordination et à se concentrer davantage sur la réalisation des objectifs et la rédaction de rapports aux pourvoyeurs des financements. Dans ce cas en particulier, il est crucial que les projets de chaîne de valeur informent le MdA (et peut-être d’autres ministères) de leurs progrès, des contraintes identifiées et des éventuelles solutions pour les surmonter, et qu’ils suggèrent d’autres interventions aptes à compléter le rôle de facilitateur que ces projets sont censés joués. Dans la mesure où de nombreux autres projets axés sur la production incluent des activités de promotion de certains éléments des chaîne de valeurs entières, des séances de coordination régulières pourraient être utiles. Ces projets ne pourront être coordonnés que par le MdA au niveau central, des circonscriptions et des districts. 232. La coordination au niveau local pourrait se révéler cruciale, en particulier lorsqu’il s’agit de construire des routes d’accès, de fournir des terres sur lesquelles les installations industrielles seront établies et d’autres types d’infrastructures publiques telles que l’énergie et les communications. 233. Selon leurs promoteurs, les projets ciblent particulièrement le développement du secteur privé dans le secteur agricole au sens large et s’attaquent aux contraintes qui freinent l’investissement privé en faveur du commerce et de la transformation des denrées alimentaires. Toutefois, plusieurs facteurs détermineront s’il est possible de rendre disponibles des fonds destinés à l’investissement ainsi qu’au capital d’exploitation (pour financer les stocks de produits et de consommables) par le biais du système financier. De toute évidence, les taux d’intérêt actuels supérieurs à 20 % constituent une contrainte de taille. Il faudrait mettre en place des programmes de financement qui, par exemple, financeraient les investissements dans des usines de transformation en partie sous forme de subventions. Si des facilités 94 d’investissement sont envisagées, il est crucial de s’assurer qu’elles ne se transforment pas en nouveaux facteurs de distorsion des marchés en dissuadant tout nouvel investissement dénué d’éléments de subventions ou concessionnels. 234. Ces projets financés par USAID et Sida sont-ils des exemples à suivre pour le GdL ? Probablement à l’avenir. Il serait toutefois utile pour le GdL et les autres bailleurs de fonds d’observer étroitement comment ces projets évoluent. Le MdA devrait également développer son propre projet en collaboration étroite avec les partenaires d’exécution des projets financés par USAID et Sida pour en garantir la complémentarité, limiter le chevauchement et organiser régulièrement des séances de coordination et d’échanges d’expériences. Au cours des prochaines années, il est probable que ces projets identifient des contraintes nécessitant des interventions hors du cadre des projets. Il faudra peut-être alors que l’État et les bailleurs de fonds soient capables de réagir avec souplesse pour relever ces nouveaux défis. 235. Ces projets sont susceptibles de produire des enseignements utiles pour d’autres projets, dans les domaines suivants : • Participation du secteur privé aux services de vulgarisation et de conseil agricoles ; • Options possibles pour encourager les vendeurs d’intrants, plutôt que les institutions publiques ou les projets, à distribuer des intrants et des outils aux exploitants ; • Options de financement du commerce et de la transformation agricoles ; • Intérêt porté aux liens entre les différentes étapes de la chaîne de valeur, plutôt qu’aux seules questions techniques et économiques d’une seule étape (par exemple, l’usine de transformation) ; et • Nécessité de considérer la viabilité économique globale de la chaîne de valeur. Cela offre de plus amples opportunités aux exploitants de tirer profit de leur production agricole et évite les investissements motivés par des considérations techniques sans prendre en compte les réalités économiques. 5.2 Subventions et aides financières : justification et soutenabilité 5.2.1 Concept et problématiques 236. Les subventions et les aides financières représentent deux étapes différentes sur un même continuum : lorsque les intrants agricoles sont distribués gratuitement, les subventions s’élèvent à 100 % et sont considérées comme des aides financières. Lorsque des subventions sont octroyées, les intrants peuvent être vendus en dessous du prix du marché, ou les acheteurs peuvent recevoir une forme de complément leur permettant d’assumer uniquement une partie du coût total. 237. Les politiques définies dans SLP-1 2008 et reprises dans la plupart des documents politiques ultérieurs sont claires : • Aucune aide financière ne doit jamais être distribuée ; les bénéficiaires doivent toujours apporter au moins une petite contribution ; • La fourniture d’intrants subventionnés (semences, engrais, pesticides ou outils et instruments) doit cibler les groupes vulnérables et être limitée dans le temps ; une stratégie de sortie doit également être définie ; 95 • Les interventions doivent promouvoir les marchés plutôt que les remplacer ou les marginaliser, et ne doivent pas retarder leur développement. 238. Les subventions sont un instrument de politique agricole controversé, bien qu’elles soient largement utilisées dans le monde. L’Encadré 8 décrit des situations d’utilisation de subventions dans les pays en développement et leur justification. Toutefois, il est difficile de trouver des exemples documentés de subventions ayant réellement atteint leurs objectifs à un coût raisonnable pour le budget. 96 Encadré 7 : Les subventions en tant qu’instrument de politique agricole Trois principaux aspects des subventions et des aides financières sont problématiques : • Une fois mis en place, il est souvent très difficile sur le plan politique de mettre fin aux programmes de subventions, car leurs bénéficiaires les considèrent comme un mécanisme de soutien auquel ils ont droit. Par conséquent, les subventions ont tendance à capter une portion croissante des ressources budgétaires et à réduire l’espace fiscal et la flexibilité budgétaire. • Elles sont susceptibles de déformer les schémas de production, par exemple en incitant la culture de certaines cultures dans des zones peu adaptées ou dans des zones où la production n’est pas viable au vu des prix du marché. • Les subventions risquent de marginaliser les marchés : si les intrants sont distribués gratuitement à un prix bas, rien n’incite les commerçants privés à établir des canaux de commercialisation. Pour éviter ces problèmes, les subventions doivent être ciblées, limitées dans le temps et favorables au marché. En tant qu’instrument de politique agricole, les subventions sont parfois justifiées dans les situations suivantes : • Introduction de nouvelles méthodes et technologies : Par nature, les exploitants ont une aversion pour le risque, souvent pour de bonnes raisons. Pour introduire de nouvelles technologies, il semble raisonnable de subventionner de nouveaux types d’intrants sur une période limitée jusqu’à ce que les exploitants puissent constater par eux- mêmes les avantages de ces nouvelles technologies. Une fois que cela est fait, le secteur privé peut fournir les intrants nécessaires. Toutefois, la subvention des intrants doit s’inscrire dans un programme plus général d’amélioration et de modernisation de la production agricole. Elle doit être conjuguée à des activités qui garantissent que les fournisseurs privés interviendront par la suite. • Substitution à l’aide alimentaire : Il pourrait être moins coûteux de subventionner des semences et des engrais améliorés pour les exploitants que de leur fournir une aide alimentaire lorsque leur production ne suffit pas à satisfaire leurs besoins. Cet argument concerne surtout les exploitants pratiquant l’agriculture de subsistance. • Donner le temps au développement de chaînes logistiques efficaces pour les intrants : La fourniture d’engrais est un défi logistique et financier ; les économies d’échelle sont considérables. L’idée est de proposer des intrants à des prix qui seraient réalistes une fois la chaîne logistique développée, afin que les prestataires privés puissent comprendre le potentiel du marché et œuvrer à l’efficacité de la chaîne logistique. • Capitalisation des exploitants : Même si l’utilisation de semences, d’engrais et de pesticides s’avère profitable, les exploitants n’ont pas toujours le capital ou l’accès aux crédits nécessaires au préfinancement des intrants. La subvention des intrants pourrait donc être la meilleure solution de rechange. Elle est justifiée lorsqu’il est impossible de développer des programmes de crédit et lorsque l’on peut attendre des exploitants qu’ils utilisent alors les excédents des années suivantes pour acheter des intrants par leurs propres moyens. Certains des arguments fréquemment cités en faveur des subventions sont discutables, car ils entraînent des coûts économiques et budgétaires importants, par exemple : • Considérations d’égalité : les exploitants vivant dans des zones reculées et probablement isolées devraient bénéficier des mêmes conditions que les exploitants vivant à proximité des marchés ou sur des terres fertiles. • Compensation des inefficiences qui sont le fruit de mauvaises pratiques administratives : la meilleure solution est de s’attaquer directement à ces inefficiences et non de les compenser. • Compensation de l’accès limité au crédit. • Réduction du prix des produits agricoles au bénéfice de la population urbaine. Les subventions et les aides financières sont fréquemment utilisées pour acheter des votes. En termes économiques, les subventions offertes dans cette optique constituent une utilisation inefficace des fonds publics, avec des conséquences distributionnelles. 97 5.2.2 Pratiques antérieures et actuelles en matière de subventions et d’aides financières 239. Pour comprendre comment les projets dirigés par des bailleurs de fonds ont approché la question des subventions et des aides financières dans leurs domaines d’intervention respectifs, l’équipe responsable de la RDPA a interviewé plusieurs représentants des donateurs. Elle a glané les informations suivantes : 240. Ni l’État ni les bailleurs de fonds ne semblent avoir mis en pratique l’orientation politique de la SLP relative aux subventions. Tous les acteurs distribuent des intrants gratuitement plutôt qu’à un prix subventionné. Les systèmes de bons, qui permettraient aux exploitants d’acheter à prix réduit des intrants aux commerçants, ne sont pas utilisés. Par conséquent, les commerçants privés ne participent pas au système de distribution des intrants qui, d’ailleurs, ne contribue nullement au développement des marchés des intrants. 241. Les projets financés par les bailleurs de fonds fournissent une quantité bien plus importante d’intrants que les projets de l’État, mais il n’existe aucun chiffre, même approximatif, sur le montant des fonds et des coûts impliqués. Il n’y a aucun suivi des impacts des subventions sur la production et les revenus des bénéficiaires. Il existerait toutefois un registre des bénéficiaires qui répertorie ce qu’ils ont reçu. Le riz semble être la principale culture promue par les bailleurs de cette manière. Certains bailleurs de fonds fournissent des services tels que l’introduction de pratiques de commerce équitable et l’utilisation de séchoir solaire destiné aux cultivateurs de cacao ; on entend parfois parler de distribution de semences potagères. Au cours des premières années suivant la fin des violences, l’État et les bailleurs de fonds fournissaient des boutures de manioc pour améliorer les variétés. 242. Les bailleurs justifient la distribution gratuite des intrants (aide financière) de manière généralement simple. La plupart des projets du secteur agricole ont été démarrés au cours de la période qui a immédiatement suivi la fin du conflit. En règle générale, les bailleurs ont choisi une zone géographique particulière et tenté d’identifier des moyens de garantir leur relèvement, leur sécurité et leur développement. À cette époque, les réseaux commerciaux étaient pratiquement inexistants, les exploitants manquaient de capitaux et l’administration agricole publique était inexistante au niveau local. Des résultats rapides étaient attendus. Par conséquent, des semences nouvelles et probablement améliorées ainsi que quelques engrais et pesticides ont été distribués gratuitement afin de réaliser des progrès et d’obtenir des résultats visibles. Cette stratégie s’est poursuivie au fil des années et ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle est remise en question, alors que la justification des interventions ne s’appuie plus sur l’urgence, mais sur la promotion du développement durable. 243. Dans le cadre de l’approche globale adoptée par les bailleurs de fonds, les aides financières n’étaient généralement qu’une composante d’un ensemble plus large englobant des éléments de conseils techniques sur les méthodes agricoles, de création ou re-dynamisation et de promotion des groupements d’agriculteurs et, dans une certaine mesure, d’entreposage et de transformation. Dans de nombreux cas, les activités du projet comprenaient aussi la réparation des routes de desserte. 244. Les bailleurs semblaient prêts à cesser toute aide financière d’ici la fin 2012. Bien qu’il ne s’agisse apparemment pas d’une décision commune, toutes les personnes interrogées ont affirmé qu’elles allaient mettre fin aux aides financières. 245. L’échelle des aides financières fournies par les institutions nationales était limitée. Les dépenses consacrées aux intrants et aux outils agricoles ayant probablement été fournies aux exploitants se situaient entre 350 000 et 450 000 $EU au cours des trois années de l’exercice fiscal 2008-2009 à l’exercice 2010- 2011. Cette allocation est ensuite passée à environ 760 000 $EU pour les exercices 2012-13 et 2013-14. Ces postes absorbent entre 5 et 9 % environ du budget agricole. 98 246. Ces chiffres sont tirés de la documentation budgétaire, qui permet de quantifier les dépenses du MdA relativement à deux catégories des « Biens et services » : • Intrants et matériel agricoles (code 221807) ; et • Petits outils/équipements et matériel domestique (code 222104). Tableau 14 : Subventions et aides financières : MdA hors CARI 2007- 2008 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 révisé réel réel révisé budget budget Intrants et fournitures agricoles 0.20 0.45 0.24 0.19 0.44 0.44 Outils, petits équipements et 0.02 0.00 0.12 0.18 0.32 0.32 matériel domestique Total hors CARI 0.21 0.45 0.35 0.37 0.76 0.76 Dépenses totales du ministère 3.78 4.99 4.01 7.52 9.66 15.08 de l'Agriculture Aides financières en % des 5.6% 9.0% 8.8% 4.9% 7.9% 5.0% dépenses totales Notes : La ligne « Dépenses totales » ne tient pas compte du poste Investissement national prioritaire (Fonds de rachat des produits agricoles). Les montants relatifs à CARI ont été déduits puisque CARI a besoin de matériel et d’intrants, ainsi que d’instruments, pour ses propres activités de recherche. Source : Divers documents budgétaires. 247. Il convient d’interpréter cette série de données avec la plus grande précaution. Avec un niveau de détail si élevé, les différences entre les crédits approuvés et les fonds décaissés, initiaux ou révisés, pourraient être considérables. Il est possible que le budget soit modifié sous l’effet de situations d’urgence ou de motivations politiques.47 248. Il a également été signalé que le ministère de l’Intérieur, via ses activités au niveau des circonscriptions, a lui aussi fourni gratuitement des intrants et des outils agricoles. La catégorisation du budget ne permet pas d’identifier les montants concernés qui, par conséquent, ne sont pas inclus dans l’estimation des aides financières apportées par l’État. 249. Sur la base des informations auxquelles elle a eu accès, l’équipe chargée de la revue des dépenses en a déduit qu’il n’existe aucun registre fiable et organisé des produits distribués et des bénéficiaires. Il est certain que les effets n’ont pas été suivis et qu’aucune cible ni aucun objectif n’ont été définis. Certains éléments semblent indiquer que des considérations politiques ont guidé la distribution gratuite d’intrants aux exploitants. Cette distribution ne ciblait pas les groupes vulnérables, ni même les localités vulnérables. Mais les institutions publiques disposaient bien d’une stratégie de sortie : les intrants n’avaient été distribués qu’une seule fois dans des circonstances politiques particulières. 250. En outre, le mécanisme souffrait de défaillances techniques. Les semences étaient souvent distribuées trop tard (c’est-à-dire bien après la saison des plantations) et leur taux de germination était très bas. Il semble que les aides financières aient été accordées de manière ponctuelle. Rien ne semble indiquer qu’elles s’inscrivaient dans un programme ou un train de mesures plus générales visant à moderniser les 47 Dans de nombreux pays, il est courant d’observer durant les périodes électorales un pic des dépenses consacrées aux semences et aux engrais distribués aux exploitants, le parti au pouvoir pouvant chercher à utiliser les aides financières pour garantir sa réélection. 99 activités agricoles ou développer les marchés. Ainsi, on ne pouvait même pas s’attendre à des effets positifs importants. 5.2.3 Subventions généralisées au Libéria 251. Les programmes de subventions généralisées, semblables par leur type et leur ampleur à ceux du Malawi ou de la Zambie, n’existent pas au Libéria, pas plus qu’il n’existe de plans pour les y introduire. Au vu des mauvaises expériences de subventions généralisées dans les autres pays d’Afrique subsaharienne (ASS), la retenue dont font preuve les autorités paraît très positive. Ailleurs, des programmes de bons ont été mis en œuvre pour orienter les subventions en faveur des producteurs pauvres, pour encourager l’agro-industrie privée et limiter les coûts et les impacts budgétaires. Hélas, ces programmes n’ont pas rempli leurs promesses (voir Encadré 9). Encadré 8 : Expériences de subventions sous forme de bons en Afrique subsaharienne Plusieurs pays d’ASS ont mis en place des programmes de bons pour cibler les subventions aux exploitants nécessiteux ayant le potentiel d’accroître leur production. Des subventions favorables au marché avaient été promues afin d’engager les fournisseurs privés au lieu de les évincer en supprimant des opportunités commerciales. Ces programmes de bons avaient été utilisés de manière à cibler uniquement certains exploitants. L’évaluation des programmes mis en œuvre en Zambie, au Malawi, au Ghana et en Tanzanie, qui concernaient en particulier les producteurs de maïs, est toutefois peu encourageante. Ces programmes se sont effectivement traduits par une augmentation notable de la production, mais ils se sont révélés très coûteux et ont mal ciblé les personnes pauvres dans la pratique. Par ailleurs, aucune stratégie de sortie n’avait été définie ou mise en œuvre et le commerce rural est resté marginalisé dans la plupart des cas.48 L’évaluation de leur effet sur la production est sujette à de grandes marges d’erreur, car les données semblent indiquer que les exploitants ont substitué les produits non subventionnés aux produits subventionnés, que les intrants subventionnés fournis via les programmes de bons ont remplacé les achats commerciaux et que la hausse du taux d’utilisation des engrais est restée inférieure aux prévisions initiales. Enfin, l’espoir formulé que les exploitants pauvres sans accès aux services financiers allaient économiser les surplus tirés des intrants subventionnés pour acheter ces intrants à des conditions commerciales normales après deux ou trois années, ne s’est pas concrétisé. Source : Auteurs. 5.2.4 Conclusion et marche à suivre pour les subventions 252. La posture sans nuance de la SLP-1 contre les aides financières était probablement peu réaliste dans le contexte du Libéria d’après-guerre. La fragilité de la paix et la nécessité de fournir rapidement des moyens de subsistance aux réfugiés internes et externes réinstallés, conjuguées à la faiblesse de l’administration rurale, ne laissaient pas d’autre choix. Aucun moyen pratique ne permettait de cibler les groupes vulnérables ; presque toutes les communautés d’exploitants étaient vulnérables. 253. Dans ce contexte de paix fragile, de ressources financières publiques limitées, d’un accès routier restreint et autres difficultés, il était probablement plus facile d’administrer des aides financières que des subventions. Cependant, en raison de l’incapacité du secteur public à mettre en place un système de 48 L’étude d’évaluation de Balzer et Hansen (2012) contient une évaluation récente et intéressante des programmes de bons. 100 ciblage des bénéficiaires et de suivi de la distribution, la distribution non autorisée est restée exposée aux abus, notamment par la politisation du processus déterminant les cibles des aides financières. Il aurait été plus réaliste de définir un cadre garantissant une distribution efficace plutôt que de suivre la politique définie dans la SLP-1. Ce cadre aurait pu inclure également un processus visant à inciter la participation privée à une date ultérieure prédéfinie. 254. Pour être utile, un cadre futur devrait impliquer une évaluation rigoureuse de l’impact des subventions et des aides financières sur le secteur privé. Les programmes de bons localisés (non nationaux), qui permettent aux exploitants d’acquérir des intrants particuliers auprès de commerçants privés, peuvent être une solution adaptée lorsque des commerçants agricoles sont présents ou lorsqu’il est possible de les convaincre de saisir de nouvelles opportunités commerciales. L’émergence de l’approche axée sur la chaîne de valeur (voir Section 5.1) donne l’occasion d’étudier simultanément l’ensemble des contraintes et les effets des incitations financières temporaires sur les niveaux de production et la durabilité. 255. Il peut paraître justifié, dans le contexte du Libéria d’après-guerre, de fournir des aides financières ou des subventions en vue de permettre aux exploitants d’accumuler des fonds de roulement puis d’acheter ces intrants sur le marché. Toutefois, l’expérience des subventions généralisées a prouvé que cet objectif ne pouvait être atteint, sauf si un type de services financiers (mais pas nécessairement des services bancaires) est mis en place pour permettre aux exploitants d’investir réellement leurs excédents dans l’achat d’intrants pour l’année suivante au moment où ces excédents se matérialisent. 256. Les foires agricoles locales à l’échelle des circonscriptions ou des districts peuvent également être des plateformes utiles pour diffuser des informations sur les avantages des intrants modernes (semences, engrais, pesticides, outils, instruments et machines) et, parallèlement, pour mettre en relation les exploitants et les commerçants. Des foires agricoles de ce type se déroulent régulièrement dans de nombreux pays d’Afrique australe ; elles créent un espace dans lequel les acheteurs et les fournisseurs d’intrants et de produits agricoles peuvent se rencontrer, échanger des informations et nouer des relations commerciales. 5.3 Vulgarisation et autres services publics : quelles expériences le gouvernement peut-il intégrer ? 5.3.1 Concept et problématiques 257. L’agriculture requiert l’utilisation d’intrants et de services pouvant être fournis par le secteur privé, mais aussi d’intrants non exclusifs, également dénommés « biens publics ». Ces derniers doivent être financés par le grand public ou par un groupe d’agriculteurs, car ceux qui ne paient pas ces intrants en bénéficient également (l’Encadré 11 cite quelques exemples de biens publics utiles à l’agriculture). 258. À l’issue du conflit, le MdA a été contraint de réorganiser ses services. Cependant, la tâche et les défis du MdA ont dépassé de loin le simple rétablissement du ministère tel qu’il existait avant le conflit. Comme indiqué au Chapitre 2, les précédents gouvernements du Libéria ont eu tendance à se concentrer sur les concessions et les exportations et à négliger la production agricole et alimentaire, à l’exception de la riziculture. Aujourd’hui encore, la mise en place d’un réseau durable de services publics pour l’agriculture reste un défi majeur dans les domaines où elle est le principal moyen de subsistance de la population. 259. Les services publics de vulgarisation ne touchent qu’un faible pourcentage d’agriculteurs. Ce n’est que récemment que le MdA s’est implanté hors du Grand Monrovia. Des conseillers agricoles ont été 101 nommés dans toutes les circonscriptions et leurs bureaux deviennent progressivement opérationnels. Le MdA est également en train de mettre en place des bureaux de district. 260. Durant la période qui a immédiatement suivi le conflit, les bailleurs de fonds n’ont pas eu d’autre choix que de fournir certains services habituellement assurés par l’État. Dans la mesure où la politique agricole venait à peine de commencer à être formulée, aucune orientation sur les approches et la taille souhaitable de ces services n’était disponible. Les bailleurs de fonds et leurs ONG d’exécution devaient opérer dans un vide politique, créant ainsi des projets individuels parfois répétitifs et souvent inefficaces. 261. Dans un proche avenir, les projets des bailleurs de fonds changeront leur orientation, dans la mesure où le défi passera de la reconstruction post-conflit au développement durable. Leur présence sur le terrain risque de décroître. Que deviendront alors les services publics fournis par les bailleurs de fonds aux agriculteurs et aux entreprises agricoles ? Doivent-ils être maintenus pour des raisons de durabilité ? Dans la mesure où le GdL augmente sa présence dans les zones rurales et accroît le niveau des services, y a-t-il des expériences des projets des bailleurs de fonds dont il aurait intérêt à s’inspirer ? 102 Encadré 9 : Biens publics dans le secteur agricole Dans l’agriculture, les biens publics classiques sont : • La recherche dont les résultats sont disponibles pour le grand public, les agriculteurs et les producteurs d’intrants ; • Le contrôle qualité des semences et de l’engrais, qui entre dans la catégorie de la protection des consommateurs : il est essentiel que les agriculteurs soient assurés de la qualité des intrants vendus ou fournis par les pouvoirs publics ou les bailleurs de fonds ; • La lutte contre les maladies qui se propagent dans les exploitations agricoles, notamment les vaccinations et le traitement par bains ou par pulvérisation des animaux ; • La certification de qualité et la classification des produits agricoles ; • Les services de vulgarisation et de conseil ; • Les routes reliant les exploitations agricoles aux usines de transformation et aux marchés. Par ailleurs, les ministères sont chargés de définir et de faire appliquer les règles garantissant le bon fonctionnement des marchés concurrentiels, et de créer les conditions d’une concurrence équitable. Enfin et surtout, l’accès à la propriété et la garantie du régime foncier sont essentiels au développement de l’agriculture, et les gouvernements sont censés mettre en place une législation et des systèmes adéquats pour faire appliquer les règles. La garantie des titres et des droits fonciers est primordiale pour le Libéria, avec ses systèmes coutumiers et juridiques parallèles et conflictuels. Il est à noter que les services énumérés ci-dessus ne sont pas nécessairement des biens publics à 100 %. Des études peuvent également être menées par les producteurs de semences pour défendre leurs propres intérêts. La certification des exportations peut être un service payant; le gouvernement peut autoriser et superviser les entreprises privées de certification. La qualité certifiée des semences et d’autres intrants peut être un important facteur de commercialisation pour le fournisseur, qui doit s’attendre à payer pour ce service. Les vaccinations des animaux et les traitements contre les tiques et les mouches bénéficient surtout aux propriétaires des animaux ; il faut donc s’attendre à ce qu’ils paient au moins une partie du coût. Quelques subventions peuvent toutefois être requises, car le taux de vaccination doit être raisonnablement élevé pour prévenir les épidémies. On trouve toutefois de solides éléments de biens publics dans les aspects techniques de ces services. La vulgarisation et le conseil, tout comme la recherche agricole, sont généralement considérés comme les services les plus utiles et les plus bénéfiques des ministères de l’Agriculture. La notion de « biens de club » est utile en particulier dans le contexte agricole. Les biens de club sont des biens publics destinés à un groupe dans le sens où aucun membre ne peut être exclu de leur utilisation ; le paiement individuel par chaque bénéficiaire n’est donc pas possible. Cependant, le caractère de bien public des services est limité à des groupes précis, qui peuvent s’organiser et appliquer une certaine forme de persuasion ou de pression sur leurs membres, ou exiger des contributions obligatoires pour fournir les services dont ils ont besoin à titre collectif. 5.3.2 Services publics financés par les bailleurs de fonds 262. Selon des enquêtes réalisées auprès de représentants des bailleurs de fonds, les projets qu’ils financent fournissent généralement un large éventail de services agricoles. Ils n’étaient pas prévus comme tels, mais l’absence initiale, et quasi totale, de services publics agricoles dans les zones où les bailleurs de fonds opéraient ne leur a pas laissé le choix. Les services fournis comprennent la vulgarisation et la formation des agriculteurs, la détermination des carences en nutriments des sols, la réglementation des intrants pour garantir la qualité, la construction de routes de desserte pour le transport des produits vers les marchés, et l’organisation de groupes d’agriculteurs. Un grand nombre de d’employés locaux ou provenant d’autres pays africains (le Kenya, par exemple) a été embauché à cette fin. 103 263. Dans le même temps, aucun projet de bailleur de fonds ne semble avoir mis en place des systèmes de vulgarisation et de conseil. Les activités ont été plutôt développées au fur et à mesure des besoins. En d’autres termes, les services de vulgarisation tendent à se concentrer sur certains programmes et technologies d’amélioration jugés appropriés pour la zone et la population concernées par un projet. Ils sont censés faciliter l’adaptation et le changement, et prennent fin lorsque la tâche est accomplie. Cette approche n’a rien à voir avec un système général de vulgarisation conçu pour fournir des services continus pour l’innovation technologique et de gestion. Initialement, les bailleurs de fonds se sont concentrés sur les cultures essentielles du riz et du manioc. En 2012, les bailleurs de fonds ont fourni ces services aux producteurs de légumes, aux éleveurs et aux producteurs de cacao, en organisant notamment des visites régulières de spécialistes du commerce équitable. 264. Cette approche a des conséquences sur le plan de la durabilité. L’objectif de durabilité concernait la capacité des agriculteurs à produire des aliments et des excédents commercialisables. Les services de conseil et l’approvisionnement en semences et autres intrants devaient permettre de réussir la transition. Lorsque les bailleurs de fonds finiront par partir, les services de conseil seront probablement interrompus, mais il faut espérer que les progrès réalisés par les agriculteurs continueront à produire des avantages. 265. Il est primordial de savoir si les structures émergentes du gouvernement doivent reprendre les services fournis par les bailleurs de fonds. Les représentants des bailleurs de fonds interrogés étaient toutefois peu disposés à classer par ordre de priorité les biens publics à fournir, ou à indiquer les plus essentiels d’entre eux, car ils sont complémentaires et disponibles uniquement par le biais de leurs projets respectifs. Les bailleurs de fonds semblent considérer les biens et services comme des « bouche-trous », fournis temporairement par le projet pour atteindre les objectifs fixés. Dans le même temps, ils reconnaissent l’utilité de maintenir ces services après la clôture du projet financé par les bailleurs de fonds. Ces derniers ont également souligné la nécessité de mobiliser une volonté politique afin de renforcer les capacités de prestation de services hors du Grand Monrovia et d’améliorer la gestion financière. 266. Les projets existants ont été conçus et mis en œuvre sans grande coordination avec les organismes gouvernementaux ou d’autres bailleurs de fonds. La tentative de coordination par le biais de l’ADWG est récente. La duplication des efforts et les incohérences entre les priorités des projets et les objectifs de la politique gouvernementale sont des conséquences probables. 5.3.3 Politique gouvernementale et perspective pour les services publics 267. La toute première « Politique nationale pour les services de vulgarisation et de conseil agricoles » (Politique AEAS) pour le Libéria a été élaborée durant la première moitié de l’année 2012, puis validée et finalisée en juillet. Elle pose les bases d’un système moderne : • Pluraliste : le secteur public, les bailleurs de fonds, les ONG et les fournisseurs privés doivent devenir des acteurs essentiels ; les vendeurs d’intrants agricoles et de dispositifs d’agriculture contractuelle peuvent et doivent fournir également des services de vulgarisation ; • Décentralisé : la participation importante lors de la planification des programmes de vulgarisation et l’identification des priorités du programme sont des conditions préalables pour les agriculteurs ; • Fondé sur la demande plutôt que sur l’offre, comme par le passé : les fermes-écoles sont considérées dans ce contexte comme une méthode appropriée pour la prestation de services de vulgarisation ; • Axé sur le marché : cela implique une promotion des chaîne de valeurs et une plus grande implication dans la facilitation des chaîne de valeurs de commercialisation ; 104 • Transversal : le système traite des questions prioritaires telles que le genre, l’égalité d’accès et de participation, le VIH/SIDA et autres questions de santé, la nutrition, la gestion durable des ressources naturelles et le changement climatique. 268. Les services de vulgarisation et de conseil doivent s’efforcer de soutenir l’agriculture en tant qu’activité économique. 269. Le MdA est censé jouer un rôle de chef de file et de point focal pour le contenu et les messages. Il sera chargé de la préparation d’un plan de mise en œuvre ainsi que du suivi global. 270. La Politique AEAS a été élaborée par le MdA mais son coût n’a pas été estimé (ce qui est normal pour une « politique »). 271. Parallèlement à la Politique AEAS, une proposition d’avant-projet a été élaborée pour la mise en œuvre du volet GdL de cette politique. Elle prévoit de former le personnel de vulgarisation et d’étoffer le personnel dans les circonscriptions et les districts.49 Le Tableau 15, extrait de la proposition d’avant- projet, propose de recruter et de nommer 24 fonctionnaires agricoles de district (DAO) supplémentaires afin que les 52 districts dans les six circonscriptions considérées aient un DAO. À l’exception de ce tableau, aucun chiffre n’est fourni pour le personnel actuel global et les manques. Tableau 15 : Personnel de vulgarisation de la DRDRE au sein du MdA et ratios personnel - population d’agriculteurs 1 Actuel Ratio DAO/agriculteurs Déficit de DAO Cas d' 1 Circonscriptio dans le cas d' 1 Population Population CAC DAO Districts2 2 2 Actuel DAO par n DAO par agricole totale totale district district Bong 1 5 12 7 237,928 333,481 47,586 19,827 Grand Bassa 1 2 7 5 142,798 221,693 71,399 20,400 Lofa 1 8 7 -1 227,625 276,863 28,453 32,518 Margibi 1 5 4 -1 82,510 209,923 16,502 20,628 Montserrado 1 4 5 1 117,796 1,118,241 29,449 23,559 Nimba 1 4 17 13 360,246 462,026 90,062 21,191 Total 6 28 52 24 1,168,903 2,622,227 41,747 22,479 Source : 1 L’état du personnel de vulgarisation dans le domaine de la DRDRE au sein du MdA, 7 février 2012 ; 2 Nourrir l’avenir au Libéria, 2011-2015, Stratégie pluriannuelle, p. 43 de République du Libéria : Résultats finaux du recensement de la population et du logement 2008. Population, Tableau 5, p. 10. Repris de : Renforcement des services de vulgarisation et de conseil agricoles (SEAS) : Description du programme. Version finale, 23 août 2012. 272. La Politique AEAS indique également que l’une des fonctions essentielles des services de vulgarisation est de « d’identifier et de traduire des connaissances fondées sur la recherche et les savoirs 49 Le nombre exact de travailleurs requis n’est pas indiqué et le coût n’est pas estimé. Dans la mesure où la Politique AEAS propose une approche pluraliste et plusieurs fournisseurs de services de vulgarisation, l’estimation du coût n’aurait pas été possible à ce stade. 105 autochtones en matière de technologies et de pratiques améliorées, et de les transformer en matériel de vulgarisation. »50 La proposition d’avant-projet contient plusieurs activités à cet effet. 273. La collecte prévue de bonnes pratiques, de paquets technologiques adéquats, et de messages de vulgarisation probants peut être une bonne opportunité pour élaborer un manuel en vue d’un travail futur de vulgarisation à partir des expériences des projets de bailleurs de fonds initialement isolés. 5.3.4 Marche à suivre concernant les services publics 274. La nouvelle Politique AEAS et les éléments disponibles du projet financé par le GdL pour la mise en œuvre de la partie relative au MdA fournissent un espace adéquat et un cadre conceptuel approprié pour passer progressivement des services de conseil des bailleurs de fonds à des institutions durables. Les aspects positifs de cette politique comprennent : l’accent mis sur des services participatifs, axés sur la demande ; la concentration des efforts sur les connaissances existantes au niveau local et dans les exploitations ; l’accent sur les bonnes pratiques et la qualité des messages de vulgarisation ; et des efforts clairement concentrés sur les besoins des agriculteurs plutôt que sur les objectifs nationaux de production. Les principes directeurs sont l’amélioration des techniques, des pratiques et des marchés pour accroître les gains issus des activités agricoles. 275. Les principaux défis à relever lors de la mise en œuvre de la politique sont relatifs à la formation des agents de vulgarisation et à la coordination des acteurs non gouvernementaux sans que des instructions soient données. Au cours de la mise en œuvre de la Politique AEAS, il serait utile d’accorder une attention particulière aux points suivants : i) L’activité prévue de collecte des techniques et des innovations utiles existant au niveau local, et leur transformation en aide à la vulgarisation, est primordiale. Dans le même temps, il est important de définir des étapes. En effet, le personnel de vulgarisation doit avoir quelque chose à proposer aux agriculteurs lorsqu’ils se présentent sur le terrain pour la première fois. i) À ce stade de collecte des techniques et des technologies utiles, l’expérience des bailleurs de fonds peut être intégrée utilement dans les programmes de vulgarisation. Les bailleurs de fonds et leurs équipes de projet peuvent vouloir soutenir activement l’effort de reconstruction de la vulgarisation. S’ils pouvaient, par le biais de l’ADWG, élaborer ensemble une liste complète des enseignements et des technologies utiles à usage général, cela constituerait une aide importante pour les efforts du gouvernement. iii) Partout où les bailleurs de fonds ont mis en place des services d’appui à préserver à la fin des projets, la possibilité de passer aux fournisseurs privés doit être analysée. Des exemples de services assurés par des acteurs non étatiques sont absolument nécessaires. iv) Si une présence physique minimale des services officiels de conseil et de vulgarisation est utile dans tous les districts, le MdA peut vouloir réfléchir stratégiquement à la question de savoir où commencer. Les facteurs importants de décision sont : i) la nécessité de maintenir des services précédemment fournis par les bailleurs de fonds; et ii) la disponibilité de messages, de paquets de vulgarisation, et d’activités ayant les meilleures chances de changer le niveau de vie et les revenus des agriculteurs. 50 République du Liberia, ministère de l’Agriculture 2012a (p. 12). 106 6. Recommandations 276. Les huit recommandations énoncées dans ce chapitre se fondent sur l’analyse précédente des données chiffrées, l’analyse contextuelle des objectifs et des approches, et les entretiens. Elles sont destinées à l’usage des autorités du Libéria, en particulier le MdA et le MdF, et des bailleurs de fonds qui soutiennent le développement agricole du pays. Les recommandations ont été présentées et discutées durant l’Atelier RDPA du 26 septembre 2012 à Monrovia. Dans l’ensemble, la réaction des participants a été favorable.51 Recommandation 1. Préparer les projets du GdL de façon rapide et détaillée 277. Le passage d’une présentation classique du budget, organisée par unité et poste de dépense, à une présentation du budget structurée par programmes et projet, constitue un pas en avant important et très positif. Comme présentés dans le PSIP 2012-2015, les programmes sont détaillés en termes de projets. Ils sont limités dans le temps et devraient produire, en principe, les résultats précisés. Cependant, ce concept n’a pas encore été appliqué systématiquement. Outre la description très générale dans l’annexe du PSIP, des extraits des documents de projet étaient disponibles trois mois après le démarrage de l’exercice budgétaire, et environ six mois après le démarrage de la préparation budgétaire. 278. Au vu des sommes importantes budgétisées et prévues pour les projets dans le secteur agricole (11,7 millions $EU durant l’exercice 2012-13 et 42,9 millions $EU durant l’exercice 2013-14) et des montants significatifs pour certains projets, un nombre plus important d’exigences et de pratiques strictes sont recommandées pour la préparation des projets. La non-préparation de documents complets du projet risquerait d’entraîner une dépense hâtive et inefficace, ou une infra-utilisation globale des fonds lorsque les projets ne démarrent pas de façon satisfaisante, faute d’avoir été préparés au-delà de l’étape initiale de leur conception. De plus, les documents de projet convaincants pourront être utiles lors des négociations de l’année suivante entre les ministères de l’Agriculture et des Finances, dans la mesure où les sommes affectées dans le PSIP sont susceptibles d’être revues, en particulier si les ressources disponibles s’avèrent inférieures aux projections du CDMT. 279. Un document de projet plus complet doit contenir au minimum : une spécification et une quantification claires des résultats attendus ; une description de l’approche et des modalités ; des dispositifs pour le suivi des résultats ; et un tableau des coûts mettant en rapport les dépenses et les résultats prévus des composantes. Un document de projet doit également expliquer de quelle manière le projet proposé complète d’autres initiatives prévues (indépendamment du fait qu’elles sont financées par des fonds intérieurs ou extérieurs), et si des dépenses récurrentes seront nécessaires à l’avenir pour garantir la durabilité des résultats du projet. 280. La responsabilité de la préparation et de la documentation détaillées des projets financés par le GdL peut exiger davantage de précisions. Le personnel des unités techniques n’a généralement pas d’expérience dans la conception des approches ni dans les dispositifs de suivi, et peut ne pas être suffisamment attentif à des questions comme l’estimation des coûts, la durabilité ou l’impact de l’action 51 Dire que les recommandations ont été « validées » serait exagéré, car il n’a pas été possible de les analyser toutes en détail, faute de temps. 107 publique sur les marchés. Le Département de la planification joue un rôle crucial à ce stade dans de nombreux pays. Il s’avère toutefois qu’au Libéria, le Département de la planification n’est pas systématiquement impliqué lorsque les départements techniques du MdA proposent des projets par le biais du Département de l’administration et de la gestion du MdF. Un « projet pour la préparation de projets » pourrait être mis en place et un budget lui être alloué, pour permettre le recrutement de consultants afin d’aider à préparer la conception, les documents et les budgets des projets. 281. Dans d’autres ministères, on a constaté que les unités de mise en œuvre du programme (ou équivalents) conçues pour exécuter les projets financés par les bailleurs de fonds n’ont pratiquement pas de liens avec les sections chargées des projets financés par le GdL. Il serait même interdit au personnel de travailler sur les projets financés en interne. Une meilleure intégration et une définition plus large des responsabilités du personnel seraient fortement souhaitables pour prolonger les effets de la formation au profit des fonctions « normales » du gouvernement concernant la conception et la mise en œuvre du projet. Recommandation 2. Renforcer les analyses de viabilité économique et commerciale dans la formulation des politiques et de la stratégie 282. Lorsqu’elle préparait ce document, l’équipe chargée de l’étude a entendu des remarques sur le fait que le riz produit localement pouvait ne pas être compétitif vis-à-vis du riz importé. Dans le même temps, aucune étude sur la viabilité commerciale ou économique de la production de riz dans les zones définies n’a été trouvée. La Stratégie nationale de développement du riz ne fait pas mention de la viabilité économique. 283. La fiabilité de la disponibilité de riz ainsi que le prix de celui-ci sont sans aucun doute des questions sensibles. Il est bien évident que le prix de l’aliment de base est crucial pour la survie de la population urbaine en particulier, et que des variations de prix mal guidées et mal programmées peuvent déclencher une catastrophe sociale. Dans le même temps, il faut éviter de dépenser inefficacement des ressources publiques pour soutenir une production qui n’est pas économiquement viable. 284. La Stratégie nationale de développement du riz ainsi que beaucoup d’autres documents relatifs aux politiques visent l’autosuffisance dans le secteur du riz d’ici à environ dix ans, en partant d’une situation où environ 60 % du riz consommé au Libéria est importé.52 Néanmoins, des questions se posent sur la faisabilité de l’objectif d’autosuffisance, en particulier si les conditions du marché restent inchangées. La Stratégie nationale de développement du riz repose sur une expansion rapide du riz de plaine. Des systèmes d’irrigation (notamment de drainage) sont nécessaires pour développer les zones cultivées. Le riz de plaine présente différents modèles saisonniers de charge de travail et il est, en général, plus exigeant en main-d’œuvre que le riz de montagne. La disponibilité de la main-d’œuvre devient donc un facteur à prendre en compte. 285. La production de riz de plaine est assez faible actuellement, mais les causes exactes ne sont pas claires (elles sont probablement liées aux contraintes de main-d’œuvre et à la santé, entre autres). La Stratégie nationale de développement du riz ne fournit aucune explication.53 52 Voir la Section 4.2 pour les détails. 53 Le rapport CAAS-LIB de 2007 (p. 45 et Encadré 4) fournit quelques éléments supplémentaires. Il met en évidence les problèmes liés à la propriété foncière (la création de champs permanents ou la plantation d’arbres est souvent perçue comme une revendication permanente sur les terres, mais les accords de priorité peuvent n’autoriser qu’une simple utilisation le temps d’une saison) ; les problèmes liés à la sécurité alimentaire (les marais ne produisent pas tous les éléments nécessaires à une alimentation équilibrée) ; les conflits avec les calendriers agricoles des montagnes ; l’importance du facteur temps pour la culture du riz des marais ; la nécessité pour les structures communautaires d’assurer 108 286. La nécessité d’une analyse économique est évidente dans le secteur du riz, mais cela concerne aussi d’autres cultures. 287. Il est donc recommandé d’améliorer les stratégies en ajoutant systématiquement des analyses économiques de la faisabilité des options de production envisagées. Elles peuvent être fondées sur quelques ébauches d’hypothèses – par exemple, sur les rendements, l’efficacité des engrais ou le coût des intrants – qui seront susceptibles d’être modifiées pour chiffrer l’importance des paramètres mal connus. Exigeant relativement peu d’efforts, une telle analyse économique révélerait par exemple le coût maximum acceptable de transport ou de transformation et de perte, et permettrait de cartographier les zones susceptibles d’être adaptées à la production destinée aux marchés urbains. Selon la différence de poids, l’emplacement des rizeries près des centres de consommation ou dans les zones de production fait varier les coûts de transport, et l’effet peut être modélisé de manière empirique. 288. L’exercice peut fournir un aperçu des questions importantes sur l’attractivité de la production d’une certaine culture dans une région donnée et les variables déterminantes. Ces calculs ne remplacent pas une analyse plus détaillée pour les interventions spécifiques ou pour évaluer la viabilité d’investissements spécifiques, mais ils peuvent donner une première indication de ce qui est faisable. Recommandation 3. Clarifier les politiques de subventions agricoles et leur mise en œuvre 289. Les subventions et les aides financières peuvent être une option raisonnable et acceptable dans certaines circonstances – par exemple, pour promouvoir l’introduction de produits nouveaux et spécifiques dans des zones précises afin de créer une masse de production critique, ou pour atténuer les risques lors de la mise en œuvre de nouvelles variétés et techniques de culture. Les achats garantis peuvent être une autre méthode de réduction du risque en période de transition. Les subventions peuvent également être utiles pour accélérer l’adoption de nouvelles technologies comme l’amélioration des semences ou des méthodes de culture. Cependant, il faudra s’assurer que les subventions ne deviennent pas un « droit » coûteux, qu’elles soient conçues uniquement pour faciliter la transition et l’innovation, et qu’elles prennent fin lorsque la transition est terminée ou a échoué. Elles ne doivent jamais encourager la production de biens ou l’adoption de méthodes qui ne sont pas durables à moyen terme. 290. Il est donc recommandé de revoir l’énoncé de la SLP-1 et de préparer des lignes directrices opérationnelles pour les cas spécifiques où les subventions et la distribution gratuite d’intrants peuvent être accordées. 291. Il convient d’éviter les subventions destinées à remédier aux inconvénients naturels (tels que l’isolement ou le mauvais état des routes) ou aux distorsions des prix des marchés, comme cela a été fait avec succès dans le passé. Lorsque c’est possible, il est généralement plus rentable d’éliminer les contraintes que de tenter de contrebalancer leur impact. 292. Lorsque les subventions sont utilisées à des fins spécifiques et limitées dans le temps, elles doivent être mises en œuvre par le biais de mécanismes adaptés au marché, partout où c’est faisable. Les systèmes de bons, par exemple, indiqueraient aux négociants qu’il existe un marché émergent, potentiellement l’entretien, chose difficile lorsque « travailler pour aujourd’hui » est plus important qu’ « investir pour demain » et que la cohésion sociale est faible. L’équipe chargée de la revue des dépenses a reçu des informations contradictoires sur l’importance de la schistosomiase en tant que contrainte, ainsi que sur la possibilité soit d’une élimination des escargots vecteurs, soit d’une protection raisonnable des travailleurs. Il a également été signalé que les hommes ne travaillent pas dans les marais, car c’est considéré comme un signe de faiblesse : les hommes forts doivent abattre les arbres et débroussailler. Il existe plusieurs explications à cela. Quoi qu’il en soit, la Stratégie du riz doit expliquer comment ces contraintes seront abordées et convaincre que la croissance rapide prévue dans la production du riz des marais est réaliste malgré les obstacles précédents. 109 rentable. Alors que l’on s’éloigne de la période post-conflit, le respect de l’économie de marché doit devenir un élément important à retenir. La durabilité de l’offre d’intrants et l’utilisation des intrants sans subventions doivent orienter les décisions pour fournir des aides financières ou des intrants subventionnés. La durabilité exige deux choses : premièrement, la viabilité économique de la technologie avec une vision réaliste des conditions du marché pour le produit ; et deuxièmement, un réseau de négociants agricoles qui fourniront aux agriculteurs des intrants modernes au terme du programme promotionnel spécial. 293. Les marchés locaux de produits agricoles existent dans presque tout le pays, mais à Monrovia et en zone rurale, il n’y a pas d’événements annuels où les fournisseurs d’intrants, les agriculteurs et les transformateurs peuvent se rencontrer et souscrire des contrats à plus long terme. Les foires agricoles qui ne sont pas des concours (la plus grosse vache, la plus grosse oie, la plus belle brebis, etc.), mais des lieux où les nouvelles technologies et les produits concernés peuvent être présentés et expliqués aux agriculteurs, sont une tradition utile partout ailleurs. Le MdA du Libéria, par le biais de ses services de vulgarisation, peut reproduire et adapter ces approches afin de fournir des intrants fiables et des méthodes d’amélioration des technologies. Recommandation 4. Rendre la politique AEAS opérationnelle en la dotant de contenus appropriés et intégrer les expériences des projets financés par les bailleurs de fonds 294. La DRDRE au sein du MdA a présenté des éléments de son approche des services de vulgarisation et de conseil, qui constituent un bon point de départ pour le rétablissement d’un système de vulgarisation plus avancé. Les efforts en vue de construire un réseau de vulgarisation, recruter et former le personnel, et fournir des équipements de transport soulèvent des questions diverses : le système aurait-il des messages utiles à transmettre aux agriculteurs et tient-il compte du fait que les agriculteurs disposent d’autres moyens (comme la radio, les expositions agricoles ou le bouche-à-oreille) pour s’informer des améliorations technologiques. D’après les documents présentés, la DRDRE prévoit de collecter des informations sur les technologies opérationnelles et de concevoir le matériel de formation et d’information sur cette base. Ainsi, l’idée de s’assurer que le système de vulgarisation dispose de technologies et de messages utiles aux agriculteurs et aux acteurs des chaîne de valeurs agricoles existe bien, mais uniquement sur le papier. 295. Le secteur agricole au Libéria connaît actuellement des changements et les défis qu’ils impliquent fournissent de nombreuses opportunités de proposer des innovations et une formation aux agriculteurs. Ces derniers doivent acquérir de nouvelles techniques adaptées aux produits et aux sols qu’ils occupent, dont les caractéristiques sont souvent différentes des précédentes (dans le cas de la réinstallation). L’agriculture traditionnelle sur brûlis atteint ses limites, la plupart des zones étant déjà cultivées et par conséquent moins fertiles ; des alternatives sont nécessaires. Les marais et les plaines sont la zone d’expansion la plus évidente, mais ils exigent de nouvelles méthodes agricoles ainsi que de nouvelles méthodes de répartition du temps et de partage du travail entre les membres de la famille. À mesure que des chaîne de valeurs commerciales s’ouvrent, de nouvelles formes d’organisation des chaîne de valeurs sont nécessaires en aval pour permettre aux agriculteurs de bénéficier des opportunités. Tout cela implique un besoin important d’information chez les agriculteurs, et une mission pour les services de vulgarisation. 296. Ce rapport soulève la question de savoir comment l’administration publique agricole peut intégrer les expériences et les enseignements des projets des bailleurs de fonds conçus et mis en œuvre, par nécessité, avec une faible participation des institutions publiques. Un travail de capitalisation des approches et des innovations testées par ces projets pourrait être une bonne façon de démarrer un processus de « transfert» progressif de la fonction de vulgarisation à un système national. 110 297. Les bailleurs de fonds pourraient appuyer la reconstruction d’un système de vulgarisation s’ils ont préparé une liste d’enseignements pertinents, et organisé des événements permettant de communiquer l’existence de ces informations au système de vulgarisation naissant. Une approche régionale pourrait être utile compte tenu de la diversité culturelle, écologique et économique du pays. 298. Le suivi des résultats, l’échange d’expérience avec d’autres fournisseurs de services de vulgarisation dans un système pluraliste (avec plusieurs fournisseurs et la possibilité pour les agriculteurs de choisir où obtenir des informations sur les nouvelles technologies, les semences et les outils requis), et des liens étroits entre la vulgarisation, les services techniques et la recherche sont requis. Les tâches sont décrites dans la Politique AEAS, mais elles doivent être rendues opérationnelles et mises en œuvre. Recommandation 5. Ne pas négliger les agriculteurs de subsistance et à temps partiel 299. Une part importante de la population du Libéria est structurellement en situation d’insécurité alimentaire.54 Une grande partie dispose de plusieurs sources de revenus, et travaille essentiellement dans les concessions, le secteur public ou le petit commerce. L’accent sur « l’agriculture entrepreneuriale » – qui oriente actuellement un grand nombre d’activités de soutien et de conseil dans le secteur agricole – peut conduire à négliger ce groupe cible, pour lequel la production destinée à sa propre consommation ou aux marchés locaux est essentielle, mais qui ne produira pas pour des marchés plus sophistiqués et éloignés dans un avenir proche. 300. L’équipe de la RDPA suggère donc de différencier davantage par rapport au groupe cible, et de ne pas négliger les agriculteurs qui ne contribuent pas à alimenter les villes, mais qui peuvent émigrer vers les villes ou constituer des cibles faciles en cas de résurgence des conflits si leur situation ne s’améliore pas. Des programmes d’appui sont nécessaires pour ces agriculteurs. Ils peuvent comprendre des technologies et des variétés de semences tenant compte des contraintes des agriculteurs en matière de main-d’œuvre. Ils peuvent également comprendre des subventions ciblées pour les semences, l’engrais et les pesticides, susceptibles d’être plus rentables que l’aide alimentaire. Cependant, trois points doivent être pris en considération : i) Les agriculteurs disposant d’autres sources de revenus (comme les salaires obtenus dans les plantations et les concessions) peuvent également bénéficier de leur propre épargne ; l’information et la disponibilité des intrants à moyen terme peuvent être suffisantes, de sorte que les subventions peuvent ne pas être nécessaires. ii) Le suivi des résultats et la vérification régulière de la rentabilité des interventions publiques sont indispensables. iii) Tous les mécanismes de ciblage peuvent faire l’objet de fraudes ; la capacité administrative à concevoir et à mettre en œuvre un système de protection solide contre la fraude doit exister. 54 Selon l’avant-projet SLP-2 (ministère de la Planification et des Affaires économiques de la République du Liberia, 2012, p. 73), « moins de la moitié de la population est en situation de sécurité alimentaire ». Ce constat se fonde sur une enquête menée auprès des parties prenantes en 2011. L’enquête complète sur la sécurité alimentaire et la nutrition affirme : « Le secteur agricole qui emploie deux tiers de la population de 3,5 millions d’habitants est en dessous de sa capacité en raison du peu d’investissements et de l’impact de la guerre civile. Cependant, la production de riz, grâce à la hausse des prix alimentaires de 2008, monte progressivement. Le Liberia est une économie axée sur la culture de rente et les problèmes liés aux importations alimentaires compétitives, aux infrastructures limitées et à la pression pour maintenir les prix alimentaires bas pour la population urbaine freinent la production agricole des cultures vivrières. » (Principaux messages). 111 Recommandation 6. Se concentrer sur les capacités de mise en œuvre pour la croissance attendue des dotations à l’agriculture 301. Concernant l’objectif de Maputo, le défi immédiat et le plus urgent est de s’assurer que les fonds intérieurs budgétisés sont réellement disponibles et peuvent être dépensés. La nécessité de planifier les projets envisagés suffisamment en détail et de documenter le plan, avec tout ce que cela implique, a été soulignée dans la Recommandation 1. 302. Après l’ajustement de ce qui doit être considéré comme « Dépense totale », il est prévu que les dotations des fonds intérieurs pour développer l’agriculture absorbent 4,9 % de la dépense intérieure totale durant l’exercice 2012-2013, et 8,3 % durant l’exercice 2013-14. Pour les fonds extérieurs et intérieurs cumulés, les pourcentages seraient de 8,2 % et 9,1 % durant l’exercice fiscal 2012-2013 et 2013-2014, respectivement. 303. Ce pourcentage place le Libéria à un niveau assez élevé parmi les pays d’ASS, en particulier les pays post-conflit. Les pays qui connaissent cette transition ont toujours besoin de dépenser des sommes importantes dans la reconstruction des infrastructures de transport et d’institutions primordiales comme le système judiciaire ; l’énorme dépense pour la santé, l’éducation ainsi que l’approvisionnement en eau et assainissement est également nécessaire. 304. Les statistiques concernant le PIB, telles que présentées dans ce rapport, avec toutes leurs limitations et leurs contradictions, suggèrent une contribution totale de l’agriculture et de la pêche au PIB (sans compter le caoutchouc) de l’ordre de 380 millions $EU en 2011. Dans cette perspective, la dépense publique d’environ 80 millions $EU par an durant les exercices 2012-2013 et 2013-2014 (100 millions $EU moins 20 millions $EU estimés pour la foresterie) est extrêmement élevée. En supposant que les statistiques font apparaître des valeurs nettement sous-estimées (la quantification de la production de subsistance et son estimation peuvent être remises en question) et que le potentiel est trois fois plus élevé (soit une contribution au PIB de 1,10 milliards $EU), la dépense publique s’élèverait encore à 7 % de la contribution du secteur agricole au PIB, ce qui semble toujours assez élevé.55 305. L’accès routier aux exploitations agricoles reste un obstacle majeur dans plusieurs zones. Pour être efficace, la dépense agricole doit s’accompagner de l’ouverture de routes d’accès. Le financement suffisant de la remise en état des routes de desserte ainsi que la coordination au niveau local (circonscription) entre l’administration agricole et les services de construction et d’entretien des routes sont nécessaires et exigent des fonds. Les routes et le secteur agricole se disputant les fonds au profit des zones rurales, il doit y avoir un équilibre raisonnable. 306. Si le volume des dotations à l’agriculture ne constitue pas actuellement une source d’inquiétude (à condition que les projections dans le CDMT se vérifient), il faut veiller à la qualité, l’efficacité et la capacité d’absorption de la masse supplémentaire de fonds attendue pour l’agriculture : la dépense d’investissement par rapport aux fonds intérieurs devra passer de 15,6 millions $EU pendant l’exercice 2012-2013 à 46,8 millions $EU (pour l’ensemble de l’agriculture) pour l’année suivante. La traduction de cette dépense accrue par une croissance de l’agriculture hors plantation constitue un véritable défi. 307. Le problème réside dans le fait que les directions et les méthodes d’intervention de certains gros projets futurs restent floues, laissant à penser que les projets budgétisés restent de vagues idées et ne sont pas prêts à être mis en œuvre. Les capacités de mise en œuvre sur le terrain et de gestion financière de ces projets doivent être renforcées, voire créées. Le processus actuel d’implantation du MdA dans les 55 Des comparaisons internationales seraient utiles ici, mais les données comparables n’étaient pas immédiatement disponibles. 112 circonscriptions et les districts est un autre facteur critique pour la mise en œuvre réussie de ces projets et l’efficacité des interventions. 308. Une autre phase intensive de réflexion collective sur les besoins en capacités et un plan pour améliorer ces capacités sont fortement recommandés, afin que les sommes importantes des fonds supplémentaires puissent être absorbées et transformées en effets. Recommandation 7. S’assurer que la dépense publique pour les biens privés reste limitée 309. Il est recommandé de restreindre la dépense publique pour les biens privés dans l’agriculture lorsque des augmentations du financement sont attendues. Il peut être tentant d’utiliser des fonds supplémentaires pour des interventions directes, mais cela peut freiner le développement du secteur privé et entraîner provisoirement d’insoutenables augmentations de production. Les projets concernant le « Fonds de rachat des produits agricoles », le Projet de chaîne de valeur du GdL, et les initiatives de mécanisation touchent des zones où trop d’intervention peut nuire à la durabilité et au développement du secteur privé. La documentation du projet doit être préparée en tenant dûment compte de ce point. 310. La priorité doit être accordée aux services relevant clairement de la catégorie des biens publics. Le système de vulgarisation et de conseil et la recherche agricole ne sont pas efficaces et ont peu d’impact, en partie parce qu’ils manquent de financement. Des plans sont en cours pour développer ces services. Ils ne doivent pas être marginalisés, car des fonds sont dépensés pour les projets d’investissement qui doivent faire partie du domaine du secteur privé. Il est nécessaire d’étudier l’expérience de ces nouveaux projets portant spécifiquement sur des chaîne de valeurs et la promotion de l’investissement privé et des activités nécessaires pour développer l’agriculture ; des opportunités d’échange régulier d’expériences doivent être créées et saisies. Recommandation 8. Œuvrer pour une approche sectorielle (SWAp) à partir du LASIP 311. La préparation du LASIP en 2010 a constitué une étape très positive pour l’harmonisation et la coordination des interventions des bailleurs de fonds et de la dépense du GdL. Le défi est à présent de maintenir la dynamique et de développer davantage le LASIP pour en faire un dispositif similaire à une SWAp, celle ci étant pour le moment sans mécanismes conjoints de financement. Actuellement, il existe peu de preuves que le cadre institutionnel décrit dans le document est mis en place. Il serait regrettable que l’acquisition de fonds du Fonds fiduciaire pour le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (PMASA) reste le seul effet du LASIP. 312. Une approche SWAp exige une stratégie sectorielle approuvée (le LASIP peut être considéré comme tel), l’engagement des bailleurs de fonds à adhérer aux priorités documentées dans la stratégie sectorielle, un plan de mise en œuvre et l’estimation de ses coûts, un système commun de suivi des résultats, un forum de dialogue régulier ainsi que l’évaluation des résultats (réussites et échecs), et un leadership national fort. Plusieurs de ces éléments ont été définis dans le document existant du LASIP, mais ils doivent encore être mis en œuvre. 313. De plus, le LASIP exige plus de consultations et de discussions afin de devenir un outil d’orientation pour l’allocation des ressources et la planification des activités, et pour éviter la création d’une « liste des éléments souhaités ». Tels qu’ils sont actuellement, les objectifs de production et les exigences financières semblent trop ambitieux. Sans un plafond financier clair et réaliste et une prise en compte de la capacité institutionnelle, les priorités concernant les objectifs et l’allocation des ressources restent non exclusives (« tout est prioritaire ») et ne constituent pas une orientation utile. 113 314. La séquence normale de préparation d’un programme sectoriel d’investissement ou de dépense est la suivante : • Tout d’abord, définir des objectifs souhaitables et techniquement réalistes ; • Deuxièmement, préciser les activités nécessaires pour atteindre les objectifs, y compris les mesures requises pour renforcer les capacités en vue de leur mise en œuvre ; • Troisièmement, estimer les coûts de ces activités pour vérifier si les conditions financières peuvent être remplies ; • Quatrièmement, si les conditions financières ne peuvent être remplies de manière réaliste, revenir à l’étape 1 et « sacrifier » certains objectifs, revenir à l’étape 3 et travailler sur l’efficacité par rapport aux activités nécessaires. 315. Le retour d’information de l’étape 3 à l’étape 4, et de l’étape 4 et à l’étape 1, ne semble pas avoir été fait dans le cadre du LASIP. 316. En outre, le suivi et l’établissement de priorités doivent être effectués au niveau des objectifs et des activités et non du financement disponible, car les coûts de livraison pour les activités et les objectifs spécifiques peuvent considérablement varier entre les différents acteurs (le gouvernement et les différents bailleurs de fonds). Il est donc conseillé d’aborder l’exercice d’évaluation des coûts dans le cadre de la consolidation de programme sectoriel sur la base de la réalité, plutôt que de prendre les coûts estimés comme des objectifs de financement et des critères pour identifier les écarts restants. 317. Les mécanismes de l’approche SWAp visant à préserver la cohérence et les priorités doivent influencer les projets au stade de conceptualisation et d’élaboration, et non simplement constater les décisions prises ailleurs. Pour que le LASIP soit un guide, il convient d’y ajouter une dimension régionale, actuellement absente. En effet, de nombreuses conceptions de projets contiennent des actions sur plusieurs composantes qui sont complémentaires dans une région précise. Sans une analyse régionale, il est difficile de préparer des projets dans le cadre de travail. Dans ce contexte, il est utile de définir des objectifs par région et de renforcer les mécanismes de coordination régionale. 114 Annexe 1a : Décaissements des projets durant l’exercice 2009-2010 (liste élaborée par l’AMU) Décaissement Bailleur Intitulé du projet exercice 2009- Description Secteur de la SLP de fonds 2010 ($EU) BAD Projet de réhabilitation sectorielle de l’agriculture 3 100 000 Le projet vise à accroître les revenus des petits agriculteurs et des Infrastructures agricoles entrepreneurs ruraux, y compris les femmes. BM Projet de développement de l'agriculture et des Non compris Ce projet fournit : une réforme des politiques et un appui Alimentation et agriculture infrastructures dans le institutionnel pour la gestion des infrastructures et l’agriculture ; [la dépense concernait uniquement total les investissements dans l’agriculture et les infrastructures, y les infrastructures] [14 220 compris les routes, les ponts, l’eau, les installations des marchés 000] et l’agriculture. BM COPAN 300 000 Appui technique et logistique à la création de trois propositions Foresterie d’aires protégées, à la participation des communautés et à la Renforcement du réseau d’aires protégées planification participative, ainsi qu’au renforcement des capacités (TF092010) au sein de la FDA et de l’EPA. BM Réponse d’urgence à la crise alimentaire : appui à la 1 670 000 Le projet soutiendra les efforts du gouvernement pour rétablir les Alimentation et agriculture productivité agricole (TF605001) infrastructures de base et relancer les activités agricoles. Il est exécuté dans le cadre d’un cofinancement du Projet de développement de l’agriculture et des infrastructures énoncé plus haut. BM FCPF - TF094047 200 000 Aider le Libéria à développer un Plan de préparation à la REDD Foresterie (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la Accord de partenariat pour le carbone forestier * dégradation des forêts). 115 Décaissement Bailleur Intitulé du projet exercice 2009- Description Secteur de la SLP de fonds 2010 ($EU) BM Développement du réseau d’aires protégées au 200 000 Appui à la FDA dans le développement du réseau d’aires Foresterie Libéria (EXPAN) protégées. BM Fonds de partenariat pour la réduction des 100 000 Foresterie émissions de carbone forestier BM Appui à la chaîne de conservation 300 000 Appui intérimaire pour le financement de l’écart dans la chaîne du Foresterie contrat de conservation. BM Projet de réforme de la foresterie (TF 057090) 710 000 Appui technique et logistique à la FDA dans l’application de la Foresterie loi, la réorganisation institutionnelle, la foresterie communautaire, les communications et la décentralisation. BM Conservation du Parc national de Sapo (TF055668) 195 000 Préservation de la biodiversité au Parc national de Sapo. Foresterie États- Programme libérien d’assistance intégrée (LIAP) 2 300 000 Fourniture de semences, outils, bétail et aliments aux agriculteurs. Alimentation et agriculture Unis États- Programme des droits fonciers et de la foresterie 2 400 000 Appui aux activités communautaires de foresterie et au régime Foresterie Unis communautaire foncier. États- Programme pour l'alimentation et le développement 500 000 Accroître la productivité et la rentabilité agricoles, stimuler la Alimentation et agriculture Unis des entreprises (FED) croissance et l’investissement des entreprises privées, renforcer les capacités des ressources humaines techniques et de gestion locales. États- Projet d’assistance technique au ministère de 2 200 000 Réformes du secteur agricole – Assistance technique au ministère Alimentation et agriculture Unis l’Agriculture (TASMOA) de l’Agriculture. 116 Décaissement Bailleur Intitulé du projet exercice 2009- Description Secteur de la SLP de fonds 2010 ($EU) Danemark Appui danois à la réalisation de l’OMD3 au Libéria 5 848 068 Il s’agit du plus grand programme danois d’aide au Alimentation et agriculture développement au Libéria, qui fournit un financement et une assistance technique à la mise en œuvre des trois programmes conjoints du GdL et des Nations Unies : le Programme conjoint des Nations Unies sur la sécurité alimentaire et la nutrition, le Programme conjoint sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, et le Programme conjoint sur l’emploi et l’autonomisation des jeunes. BAD Programme d’urgence de la chenille 1 000 000 Le projet consiste à aider à prévenir et à maîtriser l’apparition de Alimentation et agriculture la chenille. PAM Achats pour le progrès (P4P) 999 478 L’initiative Achats pour le progrès (P4P) du PAM vise à soutenir Alimentation et agriculture les agriculteurs à faible revenu, en améliorant leurs liens avec les marchés par le biais du développement agricole. Il s’agit d’un projet pilote, en lien et en appui direct de la composante Réhabilitation des biens de subsistance du projet PRRO 108210 du PAM. CE Amélioration de la sécurité alimentaire dans le 2 820 000 Soutenir la remise en état/reconstruction de six micro-barrages et Alimentation et agriculture district de Foya transformer les marais voisins en parcelles irriguées ; former les agriculteurs à la production de marais et fournir des outils adéquats et des rizières améliorées ; soutenir le CARI pour mettre en place une usine de sélection et de multiplication des semences, qui comptera un laboratoire et des installations ; former les agriculteurs à la réhabilitation et à la gestion des petites plantations de cacao sans produits chimiques et fournir des outils adéquats pour la réhabilitation ; appuyer la remise en état des routes reliant les agriculteurs aux marchés, ainsi que des petits ponts. 117 Décaissement Bailleur Intitulé du projet exercice 2009- Description Secteur de la SLP de fonds 2010 ($EU) CE Promotion de la sécurité alimentaire au sud-est du 1 302 699 Les résultats attendus du projet sont : une productivité accrue du Alimentation et agriculture Libéria grâce à la commercialisation du riz riz local ; des capacités améliorées des organisations d’agriculteurs, des associations de marketing, des agriculteurs individuels et du MdA, pour développer de manière durable et gérer une chaîne de valeur de la commercialisation du riz ; une croissance durable de la chaîne de valeur du riz local grâce à une approche de marché ; un accroissement des revenus des familles pauvres. CE Renforcement des capacités des acteurs du secteur 564 973 Le projet compte trois domaines de résultats : 1) un réseau Alimentation et agriculture agricole pour développer et améliorer des moyens d’acteurs du secteur agricole et d’autorités locales est autonomisé de subsistance durables dans la circonscription de et capable de concevoir, mettre en œuvre, suivre et capitaliser sur Bong les projets durables ; 2) 25 projets pilotes prouvant un développement agricole durable sont mis en œuvre ; 3) un consortium d’ONG suit le développement agricole et la situation de la sécurité alimentaire, et partage les principales conclusions avec les acteurs du développement agricole aussi bien au niveau de la circonscription que du pays. CE Développement de la pêche durable en eaux 576 636 Alimentation et agriculture intérieures pour réaliser la sécurité alimentaire dans les zones rurales au Libéria CE Projet d’agriculture urbaine et périurbaine au 1 012 569 Alimentation et agriculture Libéria 118 Décaissement Bailleur Intitulé du projet exercice 2009- Description Secteur de la SLP de fonds 2010 ($EU) CE Amélioration de l’agriculture urbaine et périurbaine 646 592 Les principales activités sont : a) mise en place de systèmes de Alimentation et agriculture au Libéria production agricole utilisant efficacement les ressources humaines et naturelles existantes et améliorant la sécurité alimentaire et les revenus ; b) mise en place d’une orientation de marché produisant le bon produit pour le bon acheteur au bon moment et au bon prix ; c) développement des compétences appropriées dans le domaine des affaires et de la commercialisation et des systèmes d’organisation conduisant à des économies d’échelle ; et d) amélioration les liaisons entre les acteurs de la chaîne de marché et les flux d’information et de technologies. CE Fonds alimentaire CE-PAM-I- Libéria *** 1 996 064 Contribution de la CE au renforcement de la réponse conjointe du Alimentation et agriculture gouvernement et de l’ONU à la crise alimentaire au Libéria grâce au PAM. CE Fonds alimentaire CE-PNUD-I-Libéria *** 1 200 876 Contribution de la CE au renforcement de la réponse conjointe du Alimentation et agriculture gouvernement et de l’ONU à la crise alimentaire au Libéria grâce au PNUD. CE Fonds alimentaire CE-UNICEF-I- Libéria *** 1 007 445 L’action s’inscrit dans le Programme conjoint pour la sécurité Alimentation et agriculture alimentaire et la nutrition pour le Libéria, développé par le GdL et l’ONU, visant à augmenter la sécurité alimentaire pour les populations urbaines et rurales. CE Fonds alimentaire CE-FAO-I- Libéria *** 2 816 475 L’action s’inscrit dans le cadre du Programme conjoint pour la Alimentation et agriculture sécurité alimentaire et la nutrition pour le Libéria, développé par le GdL et l’ONU, visant à augmenter la sécurité alimentaire pour les populations urbaines et rurales. Total 2009-2010 35 966 875 119 Annexe 1b : Décaissements des projets durant l’exercice 2010-2011 (liste élaborée par l’AMU) Décaissement Bailleur 2010-2011 Description Secteur de la SLP Intitulé du projet de fonds ($EU) BAD Programme de réforme du secteur agricole 2 436 600 Alimentation et agriculture BM Consolidation du réseau d’aires protégées au 120 283 Foresterie Libéria BM Projet de développement de la gestion du secteur 250 000 Foresterie forestier CE Renforcement de la gestion forestière au Libéria 1 347 193 S’assurer que la gestion des ressources forestières au Libéria Foresterie post-conflit répond aux normes nationales et internationales, et qu’elle est intégrée au développement national durable, en restaurant la crédibilité de la nation en matière de gouvernance forestière. CE Renforcement des capacités des acteurs du secteur 721 928 Pour améliorer les systèmes agricoles grâce aux synergies des Alimentation et agriculture agricole pour développer et améliorer des moyens acteurs et à l’intensification et à la diversification durable dans la de subsistance durables dans la circonscription de circonscription de Bong. L’objectif spécifique est de mettre en Bong place un réseau local opérationnel d’acteurs non étatiques et d’autorités locales capables de mettre en œuvre des projets durables et de partager les enseignements. CE Développement de la pêche durable en eaux 916 201 Objectif global : réduire de manière importante les effets négatifs Alimentation et agriculture intérieures pour réaliser la sécurité alimentaire dans des hausses des prix alimentaires sur les consommateurs les plus les zones rurales au Libéria pauvres au Libéria. 120 Décaissement Bailleur 2010-2011 Description Secteur de la SLP Intitulé du projet de fonds ($EU) CE 1 005 141 Objectif spécifique : obtention de la sécurité alimentaire grâce à Alimentation et agriculture Projet d’agriculture urbaine et périurbaine au l’amélioration dans l’agriculture urbaine et la nutrition des Libéria producteurs périurbains les plus vulnérables, essentiellement les femmes et les jeunes, dans six communes situées à l’est du Grand Monrovia et la ville de Gbarnga. CE 1 320 358 Objectif spécifique : les petits producteurs urbains et périurbains Alimentation et agriculture Amélioration de l’agriculture urbaine et périurbaine améliorent la sécurité alimentaire et augmentent les revenus et au Libéria l’UPA est officiellement reconnue. CE Fonds alimentaire CE-UNICEF-I- Libéria *** 329 155 L’action s’inscrit dans le cadre du Programme conjoint pour la Alimentation et agriculture sécurité alimentaire et la nutrition pour le Libéria, développé par le GdL et l’ONU, qui vise à augmenter la sécurité alimentaire pour les populations urbaines et rurales. CE Fonds alimentaire CE-FAO-I- Libéria *** 1 928 199 L’action s’inscrit dans le cadre du Programme conjoint pour la Alimentation et agriculture sécurité alimentaire et la nutrition pour le Libéria, développé par le GdL et l’ONU, qui vise à augmenter la sécurité alimentaire pour les populations urbaines et rurales. CE Fonds alimentaire CE-PNUD-I- Libéria *** 904 450 L’action s’inscrit dans le cadre du Programme conjoint pour la Alimentation et agriculture sécurité alimentaire et la nutrition pour le Libéria, développé par le GdL et l’ONU, qui vise à augmenter la sécurité alimentaire pour les populations urbaines et rurales. CE Programme de sécurité des moyens de subsistance 710 139 Les domaines des résultats de l’action sont : 1) une production Alimentation et agriculture à Lofa (LLSP) alimentaire locale améliorée et diversifiée et la disponibilité de produits alimentaires ; 2) un accès amélioré et durable aux marchés ; 3) des capacités améliorées et renforcées des institutions locales pour soutenir la reprise des moyens de subsistance. CE Renforcement des capacités et de l’économie 1 315 285 Pour réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans les Alimentation et agriculture agricoles (PEACE) au sud-est du Libéria ménages vulnérables et contribuer à l’établissement ou au rétablissement de la production agricole durable, et à une résilience renforcée aux chocs dans les communautés visées au sud-est du Libéria. 121 Décaissement Bailleur 2010-2011 Description Secteur de la SLP Intitulé du projet de fonds ($EU) CE Agriculture, infrastructure et nutrition au service de 625 676 Pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance Alimentation et agriculture la sécurité alimentaire à Gbarpolu (GAINS) agricoles pour les populations vulnérables dans la circonscription de Gbarpolu, par le biais de l’amélioration de l’agriculture et de la nutrition pour 50 communautés, et la création de biens productifs et communautaires. CE Promotion de la sécurité alimentaire au sud-est du 338 155 Améliorer l’accès et l’accessibilité des rizières locales aux Alimentation et agriculture Libéria (SEL) par le biais du développement de la populations vulnérables dans les circonscriptions de G. Gedeh et chaîne de valeur commerciale du riz et la R. Gee par le biais d’une productivité accrue et d’une approche diversification des cultures basée sur le marché. CE Fonds alimentaire CE-PAM-I- Libéria *** 3 033 391 Contribution de la CE au renforcement de la réponse conjointe du Alimentation et agriculture gouvernement et de l’ONU à la crise alimentaire au Libéria grâce au PAM. États- Programme des droits fonciers et de la foresterie 2 488 618 Soutenir les activités de développement de la foresterie Foresterie Unis communautaire (LRCFP) communautaire, promouvoir les systèmes pilotes de gestion des régimes fonciers et les modèles de gestion des conflits à Nimba, Sinoe et la Commission nationale des terres, créée récemment. États- Appui aux petits producteurs de palmiers à huile 2 000 000 Renforcer le secteur des petits producteurs de palmiers à huile dans Alimentation et agriculture Unis (SHOPS) quatre circonscriptions ciblées. États- Projet pour l'alimentation et le développement des 14 451 984 Alimentation et agriculture Unis entreprises (FED) États- Alliance pour le développement global – 500 000 Alimentation et agriculture Unis Caoutchouc États- Gestion des ressources naturelles et des moyens de 5 000 000 Alimentation et agriculture Unis subsistance durables 122 Décaissement Bailleur 2010-2011 Description Secteur de la SLP Intitulé du projet de fonds ($EU) Danemark Programme conjoint pour la sécurité alimentaire et 894 363 Le Programme conjoint pour la sécurité alimentaire et la nutrition a Alimentation et agriculture la nutrition été formulé par le GdL et l’ONU comme une réponse directe pour minimiser l’impact des crises alimentaires mondiales et promouvoir l’autosuffisance alimentaire au Libéria. Le financement danois aide les femmes cultivant des produits alimentaires à accéder aux marchés et aux facteurs de production, et soutient l’autorité et la coordination nationales en renforçant les capacités du MdA et du ministère du Genre et du Développement pour rendre performants et efficaces les services de vulgarisation et de coordination en place et les intégrer dans les structures de la circonscription et du district. États- Renforcement des droits fonciers et de l’accès aux 4 000 000 Soutenir les efforts du GdL pour renforcer les droits fonciers et Politique foncière et Unis terres l’accès aux terres. environnementale Total 2010-11 46 637120 123 Annexe 2 : Projets ADWG du Libéria – 25 janvier 2012 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Projets à donateur unique (Programmes LASIP : 1- Sécurité alimentaire et nutritionnelle / 2- Chaîne de valeur compétitive et liens avec le marché / 3- Développement des institutions / 4- Terres et eaux) 1= 2= Le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) MdA vise à encourager une croissance agricole globale en vue de réaliser les OMD Espaces naturels 3= Lancement en mars 2009 – clôture ? 4= Total= Le programme Achat pour le progrès (P4P) vise à acheter du riz produit Getachew Diriba 1= localement au taux de parité international, donnant aux petits exploitants getachew.diriba@wfp.org Première mise en agricoles accès à des marchés fiables ainsi que l’occasion de vendre leur œuvre dans les 2= 6,0 millions $EU surplus à de meilleurs prix. circonscriptions de Il vise également à améliorer la capacité des coopératives agricoles dans la Lofa, Nimba et Bong 3= transformation et la commercialisation agricoles, ainsi que dans le PAM avec pour objectif développement de procédures d’approvisionnement. l’intégration 4= progressive d’autres En cours circonscriptions PAM 2009 – 2013 Total = 6,0 millions $EU Le Livelihood Assets Rehabilitation program (LAR) vise à mobiliser les Getachew Diriba 1 = 2,0 millions $EU getachew.diriba@wfp.org communautés en vue du développement/de la réhabilitation de leurs champs Première mise en de riz de basse altitude. Il est basé sur le modèle Travail rétribué en vivres ou œuvre dans les en espèces pour donner une petite prime d’encouragement aux jeunes et à circonscriptions de 2= 0,4 million $EU PAM d’autres membres vulnérables de la communauté participant au programme. Lofa, Nimba et Bong avec pour objectif De petits dons en outils sont également apportés par le PAM avec la l’intégration 3= 0,3 million $EU 124 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet contribution de partenaires du programme conjoint (à l’instar de la FAO : progressive d’autres semences, machines et du PNUD : routes, entrepôts). circonscriptions 4= 1,0 million $EU Septembre 2011 – Décembre 2012 (en révision pour finalisation au moment opportun) Total = 3,7 millions $EU 1= Ahmadou N’diade, Chef LAUNCH : Ce programme libérien quinquennal (Libéria Agriculture d’équipe Upgrading, Nutrition, and Child Health) porte sur les causes de l’insécurité 2= andiade@acdivoca-lib.org alimentaire chronique dans six districts ruraux des circonscriptions de Bong et Circonscriptions de de Nimba à travers des activités sanitaires, nutritionnelles, agricoles et Grand Gedeh et de 3= ACDI/VOCA infrastructurelles. River Gee 4= En cours (2010-2015) Total = 40 millions $EU Ben Anamoh, Chef d’équipe HANDS: Ce programme libérien quinquennal (Health, Agriculture, Nutrition banamoh@yahoo.com Development for Sustainability) porte sur les causes de l’insécurité alimentaire Centres chronique dans les districts ruraux des circonscriptions de River Gee et de Circonscriptions de d’opportunités Grand Gedeh à travers des activités sanitaires, nutritionnelles, agricoles et Grand Gedeh et de Total = 35 millions $EU USAID d’industrialisati infrastructurelles. River Gee on En cours (2010-2015) Luann Gronhovd, Chargé de E-HELD : Ce programme libérien quinquennal (Excellence in Higher Université du Libéria programmes d’éducation, Education for Liberian Development) porte sur la préparation des Libériens Cuttington, Campus de USAID (hommes et femmes) à des carrières professionnelles en tant que dirigeants, Fendell, Université de lgronhovd@usaid.gov gestionnaires, agents de vulgarisation, chercheurs et petits commerçants à la circonscription de Total = 18,5 millions $EU travers le renforcement de l’enseignement supérieur à l’université du Libéria Montserrado,, College Research Triangle (UL), à Cuttington University (CU), College of Agriculture and Integrated of Agriculture and (dont 40 % réservés à l’agriculture – dans Institute (RTI) Development Studies (CAIDS). Un Centre d’excellence en ingénierie sera créé Integrated le cadre du programme 3 de LASIP) à l’UL et un Centre d’excellence en agriculture à CU-CAIDS. Development Studies, circonscription de 2011-2016 (en cours) Bong 125 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Michael Boyd, Chef de l’équipe SHOPS : Le projet triennal Appui aux petits producteurs de palmiers à huile du bureau en charge des (Smallholder Oil Palm Support) vise à améliorer la productivité et la questions de croissance rentabilité du secteur du palmier à huile chez les petits producteurs, ainsi qu’à Circonscriptions de économique, USAID ACDI/VOCA, mboyd@usaid.gov améliorer l’environnement du secteur du palmier à huile et les activités de Bong, Nimba, Lofa, Total= 3,75 millions $EU Winrock soutien dans quatre circonscriptions. Grand Bassa 2011-2014 (récemment attribué) Michael Boyd, Chef de l’équipe FED : Ce programme quinquennal (Programme pour l’alimentation et le du bureau en charge des développement des entreprises), premier contributeur du programme américain questions de croissance Feed the Future Initiative, porte sur le développement du secteur agricole et économique, USAID Circonscriptions de utilise une approche de chaîne de valeur pour accroître la productivité agricole mboyd@usaid.gov Bong, Nimba, Lofa, et améliorer la nutrition des populations, stimuler la croissance et les Total = 75 millions $EU DAI Grand Bassa, Margibi, investissements dans le secteur privé et développer les ressources techniques et Montserrado managériales nécessaires. (En cours de développement) RISE : Ce projet quadriennal (Rural Infrastructure in Support of Enterprise) Michael Boyd, Cadre supérieur sera conçu pour soutenir les besoins en infrastructures des projets FED et E- en charge des questions de HELD. Ce soutien passera par la construction de routes rurales, la croissance économique/Chef réhabilitation d’infrastructures agricoles (bureaux, entrepôts, systèmes Circonscriptions de d’équipe, USAID d’irrigation, etc.) et la construction/réhabilitation de centres d’excellence en Bong, Nimba, Lofa, Total= mboyd@usaid.gov À déterminer agriculture et en ingénierie à Cuttington University et à l’université du Libéria, Grand Bassa, Margibi, 30 à 35 millions $EU respectivement. Montserrado (En cours de développement) USAID 126 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet PROSPER: Ce projet quadriennal (People, Rules, and Organizations Dan Whyner, Conseiller en Supported for the Protection of Eco-System Resources) s’inspirera des foresterie activités actuelles du GdL/de l’USAID portant sur le renforcement des dwhyner@usaid.gov capacités des communautés dépendantes des forêts à la gestion des forêts et au développement de la foresterie et des entreprises basées sur l’agriculture ; il À déterminer Total = 18 à 20 millions $EU À déterminer étendra ensuite ces activités. Le projet sensibilisera davantage sur la nécessité de la gestion environnementale et du respect de l’environnement et des avantages qui peuvent en être tirés. (En cours de développement) LEAD : Le Programme de formation au leadership et de renforcement des Carla Denizard, Chef d’équipe capacités (LEAD) soutient ouvertement le Programme détaillé de Carla_Denizard@dai.com développement de l’agriculture africaine en créant un cadre pour les leaders libériens (issus du gouvernement, du secteur privé et de la société civile) qui Dans l’ensemble du Total pour le Libéria = 0,5 million $EU DAI concevront et mettront en œuvre des stratégies de sécurité alimentaire et des Libéria plans d’investissement. 2011 – AC STCP : Le programme STCP (Sustainable Tree Crops Program) encourage des Martha Lukens, Directrice du systèmes agricoles basés sur la culture arbustive et protège la biodiversité. En programme pays particulier, le projet encourage les cultivateurs d’arbustes libériens, notamment mthaegl@gmail.com les cacaoculteurs et les palmiculteurs, à réhabiliter leurs vieilles plantations ou Institut leurs vieux champs à travers un soutien à la distribution d’outils de plantation Circonscriptions de international Total = 9,3 millions $EU améliorés avec les technologies associées, notamment des améliorations dans Bong, Nimba et Lofa d'agriculture la transformation à l’instar de Freedom Mill pour le traitement de l’huile de tropicale (IITA) palme. 2006 – Déc. 2011 (en cours) Le Programme d’agriculture intégrée pour l’autonomisation des femmes Kendell Kauffeldt, Directeur- améliorera les opportunités entrepreneuriales de sécurité alimentaire pour les pays femmes et les hommes de la circonscription de Lofa, grâce à une approche de kkauffeldt@samaritan.org formation aux compétences et de chaîne de valeur pour la production de riz en Districts de Foya et de basse altitude, l’élevage et l’aquaculture. Le programme formera les petits Kolahun dans la Total = 1,3 million $EU Samaritan Purse exploitants agricoles à des connaissances agro-industrielles, faisant passer circonscription de Lofa leurs compétences élémentaires à celles de groupes ou d’associations de producteurs. 2010-2013 (en cours) 127 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Le Réseau du Système d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET) : cette 1= Chemonics Représentant régional pour USAID activité financée par l’USAID collabore avec les partenaires régionaux, International, Inc.; l’Afrique de l’Ouest nationaux et internationaux en vue de fournir en temps opportun une alerte 2= United States Tél. : +226 50 37 47 06 précoce rigoureuse et des informations de vulnérabilité sur les questions de Geological Survey Email:WestAfrica@fews.net sécurité alimentaire naissantes ou en évolution. Les professionnels de FEWS 3= (USGS); National NET en Afrique, en Amérique centrale, en Haïti, en Afghanistan et aux États- Aeronautics and Unis surveillent et analysent les données utiles en vue d’identifier des menaces 4=? Space potentielles à la sécurité alimentaire. FEWS NET utilise une série de produits Administration de soutien à la communication et à la décision pour aider les décideurs à (NASA); National réduire les problèmes d'insécurité alimentaire. Ces produits sont les mises à Dans le monde entier ; Oceanographic and jour mensuelles sur la sécurité alimentaire pour 25 pays, les prévisions, les surveillance à distance Atmospheric alertes et les briefings réguliers sur la sécurité alimentaire, le soutien à la au Libéria (dans Administration contingence et les efforts de planification. Des études plus approfondies dans l’ensemble du pays) à (NOAA); United des domaines tels que les moyens de subsistance et les marchés fournissent des partir du bureau ouest- States Department of informations supplémentaires pour soutenir l’analyse ainsi que la mise en africain Agriculture (USDA œuvre de programmes et de politiques. Total= FEWS NET porte ses efforts sur le renforcement des réseaux d'alerte précoce et de sécurité alimentaire. Les activités dans ce domaine sont le renforcement des capacités, la construction et le renforcement de réseaux, la mise en œuvre d’une politique-information utile et l’établissement d’un consensus sur les problèmes et les solutions de sécurité alimentaire. En cours ACE : Ce projet quadriennal (Agriculture for Children’s Empowerment) Mahawa Wheeler, Chef participe de l’initiative mondiale de l’USAID pour l’amélioration du bien-être d’équipe des enfants grâce à des activités de croissance économique. ACE part du mwheeler@acdivoca-lib.org principe que les améliorations durables à la vulnérabilité des enfants passent par des améliorations des conditions économiques de leurs familles. ACE travaille dans les chaîne de valeurs de légumes et de riz des circonscriptions de Circonscriptions de Nimba (district de Saclepea), de Bong (districts de Kpai et de Jorquelleh) et de USAID Bong, Nimba et Total = 2,7 millions $EU ACDI/VOCA Montserrado (Mt Barclay et Fendell). ACE apporte un paquet d’aides aux Montserrado entreprises de petits exploitants agricoles consistant en assistance technique dans la gestion de la production des cultures, la compétitivité et l’analyse de marchés, liens avec les centres de commercialisation et les entreprises privées d’approvisionnement agricole. En cours (2008-2012) 128 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet 1 = 1,34 million $EU DEUTSCHE Adolfo Cires Alonso Renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition à Monrovia et WELTHUNGERHI Adolfo Cires Alonso Tubmanburg. LFE Adolfo.Cires- 2= Alonso@eeas.europa.eu Pour contribuer à accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Circonscriptions de 3= cadre du renforcement de la résilience des ménages et des agriculteurs dans le Montserrado et de Grand Monrovia, Tubmanburg et le district de Saint Paul River. Approche de Bomi 4= 1,34 million $EU la chaîne de valeur des légumes et du bétail. Union européenne En cours-Date de clôture 08/06/2015 Total = 2,68 millions $EU 1 = 2,1 millions $EU DANSK Adolfo Cires Alonso Renforcement des capacités et de l’économie agricoles au sud-est du Libéria FLYGTNINGEH Adolfo.Cires- (PEACE). JAELP (DRC) Alonso@eeas.europa.eu 2= Circonscriptions de Pour réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans les ménages Maryland, Grand Kru 3= vulnérables et contribuer à l’établissement ou au rétablissement d’une et River Gee 4= production agraire durable, et d’une résilience renforcée aux chocs dans les communautés ciblées au sud-est du Libéria Total = 2,1 millions $EU En cours-Date de clôture Renforcement de l’agriculture urbaine et périurbaine au Libéria 1 = 1 million $EU DEUTSCHE Adolfo Cires Alonso 2= 1 million $EU WELTHUNGERHI Adolfo.Cires- Les producteurs urbains et périurbains à petite échelle améliorent la sécurité Agglomération de 3= LFE Alonso@eeas.europa.eu alimentaire et accroissent leur revenu à travers une approche de chaîne de Monrovia et 4= valeur de légumes et de bétail. circonscription de Bomi En cours-Date de clôture 30/11/2012 Total = 2 millions $EU Projet agricole urbain / périurbain au Libéria. Agglomération de 1 = 1 million $EU STICHTING CARE Adolfo Cires Alonso Monrovia et 2= 1 million $EU NEDERLAND Adolfo.Cires- Sécurité alimentaire durable atteinte à travers des améliorations dans circonscription de 3= Alonso@eeas.europa.eu l’agriculture et la nutrition urbaines des producteurs périurbains les plus Bong 4= 129 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet vulnérables, notamment les femmes et les jeunes dans les 6 townships de l’est de l’agglomération de Monrovia et de Gbarnga. Approche de la chaîne de valeur de légumes. Total = 2 millions $EU En cours-Date de clôture 10/12/12 1 = 1,52 million $EU ASSOCIATION Adolfo Cires Alonso Développement d’une pisciculture intérieure durable pour atteindre la sécurité 2= PISCICULTURE Adolfo.Cires- alimentaire dans les régions rurales du Libéria. ET Alonso@eeas.europa.eu 3= DÉVELOPPEMEN Pour soutenir le revenu de petits exploitants agricoles des régions rurales et Circonscriptions de 4= T RURAL EN urbaines du Libéria par le développement d’une pisciculture rurale durable. Bong et de Nimba AFRIQUE TROPICALE En cours-Date de clôture 15/12/12 Total = 1,52 million $EU HUMIDE-FRANCE (APDRA-F) 1 = 1,18 million $EU SOLIDARITES Adolfo Cires Alonso Renforcement des capacités des acteurs du secteur agricole en vue du INTERNATIONAL Adolfo.Cires- Union européenne développement d’une agriculture durable et de l’amélioration des moyens de 2= ASSOCIATION Alonso@eeas.europa.eu subsistance des populations dans la circonscription de Bong. 3= 4= Circonscriptions de Ce programme vise à soutenir l’évolution de l’agriculture vers des productions Bong plus grandes et plus diversifiées ainsi qu’à promouvoir une stabilité à long terme des moyens de subsistance. Approche de projets pilotes. Total = 1,18 million $EU En cours-Date de clôture 29/02/12 1 = 1,3 million $EU GIZ - GMBH Adolfo Cires Alonso Amélioration de la sécurité alimentaire dans le district de Foya à travers la 2= Adolfo.Cires- District de Lofa- Foya Alonso@eeas.europa.eu promotion de l’approche de chaîne de valeur. 3= 4= 1,3 million $EU 130 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Suite d’un projet du GIZ sur les moyens d’approvisionnement en aliments, en ligne avec la priorité stratégique du Programme thématique de la sécurité alimentaire : « Assurer la sécurité alimentaire des pauvres et des personnes vulnérables dans des situations de fragilité ». Le projet applique une approche de chaîne de valeur dans les secteurs du riz et du cacao. Total = 2,6 millions $EU En cours-Date de clôture 31/12/13 1 = 1 million $EU OXFAM GB LBG Adolfo Cires Alonso Promotion de la sécurité alimentaire au sud-est du Libéria (SEL) à travers le Adolfo.Cires- développement d’une chaîne de valeur commerciale du riz et la diversification 2= Alonso@eeas.europa.eu des cultures. 3= 4= 0,9 million $EU Augmentation de la production de riz et d’autres cultures vivrières locales à Circonscriptions de Union européenne travers le développement de 1 500 acres de rizières en basse altitude et Grand Gedeh et de d’infrastructures de gestion de l’eau, et 500 acres d’autres cultures vivrières River Gee dans les circonscriptions de River Gee et de Grand Gedeh. Total = 1,9 million $EU En cours-Date de clôture 10/11/14 1= FAO/MdA Joseph Boiwu Projet de sécurité alimentaire à travers la commercialisation de l’agriculture Circonscriptions de Joseph.Boiwu@fao.org (FSCA). Montserrado, Nimba, 2= Maryland et Grand Kru 3= En cours – 31 décembre 2012 4= Total= 2 250 002 $EU 1= FAO/CSLI Joseph Boiwu Promotion de l’emploi rural à travers le développement intégré de l’agro- 2= Joseph.Boiwu@fao.org FAO industrie. Circonscription de 3= Montserrado En cours – 31 décembre 2011 4= Total= 448 000 $EU Amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition à travers 1= FAO/MdA Joseph Boiwu l’autonomisation économique des femmes Circonscriptions de 2= Joseph.Boiwu@fao.org Lofa, Bong et Nimba 3= En cours – 30 juin 2012 4 131 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Total= 1 523 00 $EU 1= FAO/FDA Joseph Boiwu Continuer la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant 2= Joseph.Boiwu@fao.org sur tous les types de forêts au Libéria : une contribution à la réduction de la Dans l’ensemble du 3= déforestation et de la dégradation des forêts pays 4= En cours – 31 décembre 2013 Total= 450 00 $EU M. Tiago de Valladares Pacheco Tiago.Pacheco@fao.org Production alimentaire d’urgence pour les réfugiés ivoiriens et les familles Circonscriptions de 1= d'accueil libériennes (TCP/LIR/3302). Nimba et de Grand 2= Gedeh 3= En cours – Durée : 31 janvier 2012 4= Total= 500 00 $EU Aide d’urgence à la sécurité alimentaire pour les réfugiés ivoiriens et les Mr. Tiago de Valladares familles d’accueil de la circonscription de Nimba au Libéria Pacheco Circonscription de Tiago.Pacheco@fao.org (OSRO/LIR/101/CHA). Total= 498 930 $EU FAO Nimba Achevé le 30 septembre 2011 1= M. Tiago de Valladares Pacheco Aide d’urgence à la sécurité alimentaire pour les réfugiés ivoiriens et les Circonscriptions de 2= Tiago.Pacheco@fao.org communautés d’accueil affectées au Libéria (OSRO/LIR/102/EC). Nimba, Grand Gedeh, 3= Maryland 4= En cours – Durée : 31 décembre 2012 Total= 2 057 613 $EU 1= Mr. Tiago de Valladares Soutien à la réponse coordonnée du gouvernement à la crise des prix des 2= Pacheco denrées alimentaires. (GCP /LIR/014/EC) 3= Tiago.Pacheco@fao.org 4= En cours – s’achève en novembre 2011 Total= 6 630 022 $EU 1= 800 000 $EU + 3 millions $EU FAO Oliver Braedt Banque mondiale Composante agricole du Projet de développement de l'agriculture et des Lofa, Bong, Nimba 132 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet infrastructures de la Banque mondiale (AIDP) : IITA Obraedt@worldbank.org Le Projet soutient les efforts du GdL pour le rétablissement des infrastructures 2= 3,2 millions $EU AfricaRice de base et la redynamisation de l’économie agricole pour la croissance rurale MdA/UGP et la réduction de la pauvreté à travers : 3= 1 million $EU une réforme de politique et le soutien institutionnel / l’investissement infrastructurel / le renforcement des capacités de gestion de projets. 4= En cours -2007-2011 Total = 8 millions $EU 1= Comité national Kazuyuki Fujiwara (Mr.) CARD Secrétariat CARD 2= du +254-20-3675-338 Soutien aux processus de développement de la LNRDS (Libéria National Rice MdA KFujiwara@agra-alliance.org Development Strategy). 3= 31 500 $EU (Max) Shitau Miura (Mr.) En tant que groupe consultatif de donateurs bilatéraux et multilatéraux et Bureau local JICA du Libéria CARD/JICA (Process institution africaine et internationale, CARD soutient le GdL dans la 0886-266-484 Dans l’ensemble du Assistant Organisation: formulation et le lancement de la LNRDS à travers : Miura.Shitau@jica.go.jp pays 4= PAO) a. un accord consultatif à court terme b. le financement et le lancement de la LNRDS c. la promotion de la mise en œuvre de la LNRDS Mi-février 2011 – fin mars 2013 Total= 31 500 $EU (à déterminer) 1 = à déterminer Japan International Shunsuke Saito (Mr.) Cooperation System Premier secrétaire (JICS) Ambassade du Japon au Ghana Food Aid (KR) de JFY2011 : Phase1 +233-30-2765060 Gouvernement Dans l’ensemble du 2= Shunsuke.saito@mofa.gov.jp du Japon pays Période : à déterminer Liaison: 3= Shitau Miura (Mr.) Bureau local JICA du Libéria 133 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet 4= 0886-266-484 Miura.Shitau@jica.go.jp Total= 1 = à déterminer Japan International Shunsuke Saito (Mr.) Cooperation System Premier secrétaire (JICS) Ambassade du Japon au Ghana +233-30-2765060 2= Shunsuke.saito@mofa.gov.jp Food Aid (KR) de JFY2011 : Phase2 Gouvernement Dans l’ensemble du du Japon pays 3= Liaison: Période : à déterminer Shitau Miura (Mr.) 4= Bureau local JICA du Libéria 0886-266-484 Miura.Shitau@jica.go.jp Total= Support to Vulnerable Group in Rice Production and Productivity Project 1= MdA Hubert Boirard (SVGRPP). h.boirard@ifad.org 2= Circonscription de 3= 600 000 $EU Cette subvention vise à renforcer les capacités du MdA. Lofa 4= En cours – s’achève en septembre 2012 Total= 600 000 $EU Smallholder Tree Crop Revitalization Support Project (STCRSP). 1 = 17 millions $EU MdA/UGP Hubert Boirard Hifab h.boirard@ifad.org 2= FIDA L’objectif est d’accroître le revenu issu de cultures commerciales de petits Entreprise du secteur exploitants à travers : (i) la réhabilitation des plantations de cacao et de café, 3= privé du cacao (ii) l’amélioration de l'accès au marché (routes et partenariat public-privé pour 4= 3 coopératives de la commercialisation) et (iii) le renforcement des capacités des services de cacao vulgarisation du MdA, des coopératives et des organisations d’agriculteurs. Circonscription de Lofa Lancement en 2012, jusqu’en 2016 Total = 17 millions $EU Ce projet bénéficie d’un financement supplémentaire parallèle de la Banque mondiale (voir la section ci-après sur les projets des multi-donateurs) 134 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Soutien au développement de marchés et de chaîne de valeurs dans 1= à déterminer à déterminer Gun Eriksson Skoog l’agriculture. gun.eriksson.skoog@sida.se 2= à déterminer Tél : 0886 978 254 Ce programme pluriannuel se trouve en phase de développement et portera sur le développement de marchés et de chaîne de valeurs dans des sous-secteurs À déterminer 3= agricoles sélectionnés (cultures alimentaires et arbustives) grâce à une 4= approche dite M4P (Making Markets Work for the Poor). Il insistera sur le rôle du secteur privé, le développement de liens entre marchés et la promotion d’un changement systémique et durable. Total= Soutien au développement de la foresterie communautaire. 1= à déterminer Jallah Kennedy 2= jallah.kennedy@sida.se Sida explore les opportunités de soutien au développement de la foresterie Tél : 0880 885 495 À déterminer 3= communautaire, en mettant l’accent sur la capacité des communautés Sida 4= forestières à gérer de manière durable et économique les avantages que présentent les ressources forestières. Total = à déterminer 1= UN-Habitat & Jallah Kennedy Soutien à la commission des terres du Libéria (2011-2013). Commission des jallah.kennedy@sida.se 2= terres Tél : 0880 885 495 Ce projet apporte un soutien essentiel à la Commission des terres (LC) en vue de renforcer ses capacités dynamiques et de coordonner les réformes dans le 3= Dans l’ensemble du secteur foncier conformément à l’ensemble du programme foncier libérien. Le 4= 2,3 millions $EU pays soutien vise à compléter le financement du GdL au budget de la LC, à financer un conseiller technique à la LC, et à financer les activités prioritaires sans financement du programme foncier libérien définies dans les plans de travail annuels. Total= 2,3 millions $EU Libéria-Sweden Feeder Roads Project (LSFRP): circonscriptions de Bong et 1= Ministère des Jallah Kennedy Lofa (2009-2014). 2= 15 millions $EU Travaux publics et jallah.kennedy@sida.se Hifab International Tél : 0880 885 495 3= Ce projet réhabilite et entretiendra par la suite 300 km de routes de desserte Circonscriptions de 4= dans les circonscriptions de Lofa et Bong grâce à une approche basée sur la Lofa et Bong main-d’œuvre et comprenant le développement des capacités des entrepreneurs de travaux routiers, du personnel du ministère des Travaux publics et des Total= 15 millions $EU travailleurs de la communauté locale. Extension du projet Libéria-Sweden Feeder Roads Project (LSFRP) à la Circonscription de 1= Ministère des Jallah Kennedy 135 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet circonscription de Nimba (2011-2015). Nimba 2= 14 millions $EU Travaux publics et jallah.kennedy@sida.se 3= un partenaire à Tél : 0880 885 495 Ce projet se fondera sur l’intervention de Lofa et Bong et étendra celle-ci sur 4= déterminer Nimba. Total= 14 millions $EU 1= Welthungerhilfe Cofinancement du programme de réintégration et de rétablissement au sud-est 2= Circonscriptions de du Libéria III. KFW Grand Gedeh, River 3= Gee et Sinoe 4= En cours 2011-2014 Total= ? Projets à donateurs multiples (Programmes LASIP : 1- Sécurité alimentaire et nutritionnelle / 2- Chaîne de valeur compétitive et liens avec le marché / 3- Développement des institutions / 4- Terres et eaux) 1= FAO Adolfo Cires Alonso (5,6 millions $EU) Adolfo.Cires- Il a une portée multisectorielle : c.-à-d. que des actions sont entreprises sur 2= PAM (4,6 Alonso@eeas.europa.eu plusieurs fronts en soutien aux dirigeants nationaux par le MdA et d'autres millions $EU) ministères clés chargés de la sécurité alimentaire et de la nutrition. 3= PNUD (1,9 Gouvernement et million $EU) Les initiatives spécifiques comprennent : la gestion de la malnutrition, UNICEF programme conjoint des 4= l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’hygiène, la réforme de la politique Dans l’ensemble du (1,85 million $EU) Nations Unies sur la nutritionnelle, l’achat et la distribution des semences de riz, le transfert de pays (Tous financés par sécurité alimentaire et la technologie, la multiplication de variétés améliorées de riz et de manioc, le l’EU FF –jusqu’en nutrition/UE renforcement des capacités, les marchés et les routes agricoles, la construction Total = 140, 236 millions $EU novembre 2011) d’infrastructures après récolte, etc. (environ 50 millions $EU pour le soutien d’urgence et 90 millions $EU pour le En cours 2008-2012 soutien à moyen terme). 1= MdA/UGP Oliver Braedt Projet envisagé de soutien à la revitalisation de la culture arbustive chez les Obraedt@worldbank.org Banque mondiale / petits exploitants. Le projet envisagé 2= FIDA devra couvrir environ 6 (financement parallèle) Il soutiendra directement la politique du GdL pour la redynamisation circonscriptions 3= économique sur la base de la promotion de la croissance économique orientée 136 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet vers les exportations, à travers la consolidation du rôle du secteur privé, tout en facilitant le développement rural, en accroissant les revenus ruraux et en 4= contribuant à la réduction de la pauvreté. Son objectif est d’accroître les opportunités de revenus des cultivateurs d’arbustes pauvres en réhabilitant les plantations non productives et en soutenant la replantation ainsi que de nouvelles plantations de cultures arbustives, et en soutenant les activités de préparation pour le futur développement du secteur des cultures arbustives ainsi que la participation Total= BM- 15,6 millions $EU (env.) + effective de petits exploitants. FIDA - 17 millions $EU (voir section ci- dessus sur le FIDA) En cours de préparation 1= MdA/UGP Oliver Braedt 2= Obraedt@worldbank.org 3= Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest 1C (WAAPP 1C). Abdoulaye Toure 4= atoure4@worldbank.org Son objectif est de générer et d’accélérer l’adoption de technologies Banque améliorées dans les domaines de priorité majeure de l’agriculture du Libéria mondiale/PHRD Japon qui sont alignés avec les priorités majeures de la sous-région en matière de denrées agricoles telles que définies dans ECOWAP. Total = 14 millions $EU 1= Banque mondiale Adolfo Cires Alonso Accord de l’administration pour le projet de cofinancement de l’agriculture et Adolfo.Cires- des infrastructures libériennes avec le Groupe de la Banque mondiale. Circonscriptions de 2= UE/Banque mondiale Alonso@eeas.europa.eu Bong, Nimba et Lofa 3= En cours-Date de clôture 31/12/2012 4= 137 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Total = 13 millions $EU 1= Banque mondiale Adolfo Cires Alonso Adolfo.Cires- 2= Alonso@eeas.europa.eu 3= Banque mondiale – Cofinancement du programme libérien d’autonomisation 4= communautaire II avec le Groupe de la Banque mondiale 15 circonscriptions En cours-Date de clôture 31/12/2012 Total = 11,4 millions $EU Getachew Diriba (Directeur de pays) getachew.diriba@wfp.org Toutes les zones USAID/PAM Contribution de l’USAID aux opérations de Secours d’urgence accueillant des réfugiés Total = 10,4 millions $EU PAM (EMOP) pour l’aide alimentaire et le soutien logistique aux réfugiés ivoiriens. ivoiriens MdA/UGP Dr. Moses Zinnah 1= Action Aid mmzinnah57@yahoo.com WeltHungerHilfe PROJET DE RÉHABILITATION DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE 2= 15,3 millions $EU Africare (ASRP) Concern BAD/FIDA/GdL L'objectif général du projet est de contribuer à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Son objectif spécifique est d’accroître le revenu des 3= 4,16 millions $EU petits exploitants agricoles et des entrepreneurs ruraux, notamment les femmes, sur une base durable. Le projet présente trois composantes : 4= 6,9 millions $EU réhabilitation des infrastructures agricoles ; amélioration de la production et de 138 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet la productivité agricoles ; gestion de projet. Le coût total est estimé à 27,495 millions $EU avec une contribution de la BAD de 19,8 millions $EU (72 %), du FIDA de 5 millions $EU (18 %) et du GdL de 2,695 millions $EU (10 %) en nature. Quatre circonscriptions du sud-est et quatre de Le financement de la BAD vise principalement la réhabilitation des l’ouest (Maryland, infrastructures commerciales et les travaux de développement tandis que celui Grand Kru, Grand du FIDA est destiné à couvrir les activités de production et le renforcement des Gedeh & River Gee ; capacités des institutions populaires (semences de riz et boutures de manioc, Bong, Montsserrado, distribution et échange de volaille et de petits ruminants /formation Cape Mount et Bomi agricole/renforcement des organisations agricoles et communautaires). Le projet devrait bénéficier directement à un nombre estimé de 9 610 ménages dans 8 circonscriptions. Le revenu par ménage est censé s’accroître de 300 % si le projet s’avère un succès. Total = 26,36 millions $EU Il sera exécuté sur six ans (2010-2015). La sélection des principaux (hors coûts de gestion du projet) prestataires de services et des partenaires d’exécution s’est achevée au premier trimestre de l’année 2011. D’importantes activités liées au projet ont démarré par la suite. Projet d’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants et du Dr. Moses Zinnah PMASA/BAD/GdL cadre de commercialisation (SAPEC). 1 & 4 = 27 millions $EU (à dét.) BAD mmzinnah57@yahoo.com Le projet sera exécuté 139 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet Le projet envisagé vise à accroître la production de cultures principales telles dans 12 que le riz, pour lequel les importions annuelles sont actuellement estimées à circonscriptions : 3= 2,5 millions $EU (à dét.) 130 000 tonnes. Le Libéria possède plus de 300 000 hectares de basses terres Maryland, River Gee, 140 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet cultivables qui sont bien irriguées pendant la saison des pluies (d’avril à Grand Gedeh, Grand octobre). Ce projet tirera avantage du potentiel foncier et hydraulique pour Kru, Sinoe, River Cess, assurer la sécurité alimentaire. Grand Bassa, Montserrado, Margibi, Son objectif spécifique est d’accroître le revenu des petits exploitants et des Bomi, Cape Mount et entrepreneurs ruraux, notamment les femmes, à travers l’intensification de la Gbarpolu. production vivrière, l’ajout de valeur et le développement de marché. Il vise également à améliorer l’adoption de technologies au niveau des exploitations agricoles et le renforcement des capacités du secteur agricole libérien pour l'analyse de politique, la planification, la supervision de programme et la vulgarisation ainsi que la recherche agricoles. Le coût total du projet sur une période de six ans est estimé à 33,08 millions UC (subvention de 29,08 millions UC du PMASA et subvention de 4 millions UC du FAD). Le projet recevra environ 85,95 % (environ 46,5 millions $EU) de son financement du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (PMASA). La Banque financera le reste avec un don du FAD (environ 6,24 millions $EU). La contribution du GdL qui sera fournie en nature (location d’espace pour bureaux, services publics, impôts) Total= 33,8 millions UC (y compris les est estimée à 1,0 million UC. coûts d’administration) Le projet comprendra quatre composantes : i) intensification durable de la production de cultures, ii) ajout de valeur et commercialisation, iii) renforcement des capacités et consolidation des institutions, iv) gestion de projet. 141 Donateur/ Couverture du projet/ Budget par programme LASIP Organisme Personnes-ressources du Description du projet (y compris son état et la date de clôture) Agence programme en $EU d’exécution projet 1 = 5,2 millions $EU GIZ Christiane Hintzen Christiane.hintzen@giz.de Amélioration de la sécurité alimentaire à Foya, Libéria. 2= Alan Gobeh 3= Alan.gobeh@giz.de En cours-Date de clôture 31.12.11 4= Réhabilitation des moyens de subsistance des populations rurales pauvres, avec un accent particulier sur : La construction/réhabilitation de barrage; la réhabilitation des structures du GIZ canal hydraulique. Financé par UE-Food La réhabilitation des terres marécageuses et la production de riz ; la Facility et BMZ réhabilitation des plantations de cacao, la transformation et la production du (gouvernement cacao sans produits chimiques ; allemand) La préparation des plantations et de la production de plantain ; Total = 5,2 millions $EU CARI : Construction d’un laboratoire de semences de riz et d’un entrepôt ; achat des équipements du laboratoire de semences de riz et réhabilitation de terres marécageuses. Composante de cohésion sociale : Alphabétisation des femmes ; prévention des crises et renforcement de la paix ; promotion de clubs de jeunesse ; éducation civique ; formation à la planification du développement communautaire. 1= Banque mondiale et Jallah Kennedy Le Libéria Reconstruction Trust Fund (LRTF). 2= 12 millions $EU autres jallah.kennedy@sida.se; Plusieurs Tél : 0880 885 495 Sida et divers donateurs circonscriptions 3= Soutien au fonds spécial multi-donateurs de la Banque mondiale LRTF visant 4= au rétablissement des infrastructures de base, notamment les routes. Total = 12 millions $EU 142 Bibliographie Baltzer, Kenneth et Henrik Hansen. 2012. “Agricultural inputs subsidies in Sub-Saharan Africa.” DANIDA: Evaluation Study 2011/2. [retrieved from http://www.netpublikationer.dk/um/11105/pdf/agricultural_input_subsidies.pdf] Banque centrale du Libéria. Non datés. Rapports annuels 2010 et 2011. Monrovia. 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Various issues for FY 2008/09, FY 2009/10 and FY 2010/11. Monrovia. Des données détaillées ayant servi à l’élaboration du rapport proviennent également de l’AMU. République du Libéria, ministère des Finances. Non daté. Annual Fiscal Outturn. Fiscal Years 2004/05 through 2010/11. République du Libéria, ministère des Finances. Libéria: Budget Website for 2012/13 Budget: https://sites.google.com/a/mopea.gov.lr/mtef-budget/home. République du Libéria, ministère des Finances. 2012. Budget package for FY 2012/13: Proposed budget for FY 2012/13, MTEF Revenue Projection for 2012/13 to 2014/15, Draft Public Sector Investment Plan, Budget Framework Paper. Retrieved from https://sites.google.com/a/mopea.gov.lr/mtef-budget/home, accessed during August and September, 2012. République du Libéria, ministère des Finances. National Budget. Approved budgets available for the fiscal years 2007/08, 2008/09, 2009/10 and 2010/11. Draft budget available for 2011/12. République du Libéria, ministère de la Planification et des Affaires économiques. 2012. “Agenda for Transformation – Libéria’s Medium Term Economic Growth and Development Strategy (2012- 2017).”Avant-projet. Cité dans le rapport comme suit « PRS-2 » ou « Agenda pour la transformation. » Union africaine – NEPAD. 2005. “Guidance Note For Agriculture Expenditure Tracking System In African Countries.” Septembre. USAID. 2008. “Technical Assistance to the Ministry of Agriculture (TA-MOA): Human Resources Management Assessment, Draft Report.” July. Report prepared by Tetra Tech ARD, Burlington, VT 05401. USAID. 2011. “Technical Assistance Services in Support of the Ministry of Agriculture (TASMOA): Final Report April 2008 – February 2011.” February. Rapport préparé par Tetra Tech ARD, Burlington, VT 05401. 144 Wikipedia. http://en.wikipedia.org/wiki/Libéria, Septembre 2012. Autres ressources disponibles en ligne : À propos l’approche de l’USAID sur le concept de développement des chaîne de valeurs : http://microlinks.kdid.org/good-practice-center/value-chain-wiki/key-elements-value-chain- approach À propos de l’approche M4P (projet Sida): http://www.m4phub.org Agrilinks: Voucher Schemes for Enhanced Fertilizer Use: Lessons Learned and Policy Implications (Presentation and Screencast). Janvier 2012. +6http://agrilinks.kdid.org/library/voucher- schemes-enhanced-fertilizer-use-lessons-learned-and-policy-implications-presentation 145