1 Messages clés Le changement climatique représente une menace significative pour le développement du Togo : • Le changement climatique impacte déjà la population togolaise à travers des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses, des précipitations plus imprévisibles et une érosion côtière croissante, ce qui affecte l'activité économique et le bien-être des ménages les plus exposés. • L’impact des chocs climatiques devrait s'intensifier, et pourrait atteindre jusqu’à 12 % du PIB au cours des 25 prochaines années à l’absence d’interventions décisives. • La hausse des températures serait le principal facteur de la diminution attendue du bien-être, suivie par la baisse des rendements des cultures pluviales, le ralentissement de l'accumulation du capital humain et les dommages causés par des inondations urbaines et côtières plus intenses. • Les effets de ces chocs climatiques pourraient être particulièrement sévères pour les populations démunies dans les zones rurales et le long du littoral. La transformation structurelle est cruciale pour garantir une croissance plus inclusive et résiliente : • Afin d'atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur et réduire le taux de pauvreté national à moins de 10 % d'ici 2050, la croissance moyenne au Togo devrait atteindre au moins 6 % par an, ce qui représente un défi important face à une intensification des pressions climatiques. • Pour atteindre cet objectif, le Togo devrait multiplier les opportunités d'emploi dans des secteurs à plus forte productivité et renforcer le capital humain, en ciblant en priorité les populations les plus vulnérables. • Ce processus de transformation structurelle accéléré engendrerait des dividendes économiques importants mais pourrait également réduire l’impact des chocs climatiques, en augmentant la productivité agricole et réduisant la part de la population exposée au stress thermique. Les défis climatiques pourraient également présenter des opportunités de développement : • Une approche intégrée visant à développer des solutions climato-intelligentes dans le secteur agricole, à accélérer l'accès à une énergie fiable, ainsi qu'à investir dans des infrastructures et un développement urbain plus résilient, pourrait générer des opportunités pour de nouveaux secteurs porteurs. • Il est également crucial d'améliorer le soutien et la protection du capital humain, et d'adapter les compétences disponibles aux besoins des secteurs et technologies émergents, notamment celles requises pour renforcer la résilience climatique. Renforcer la gouvernance et améliorer l'accès aux financements sont cruciaux pour assurer une réponse adéquate : • Le Togo devrait élaborer une stratégie nationale à la hauteur des enjeux climatiques et mieux les intégrer dans les politiques publiques, notamment en ce qui concerne la gestion des investissements, la stratégie de mobilisation des recettes, et la réponse aux catastrophes naturelles. • Le renforcement des capacités nécessaires pour exploiter de nouveaux instruments de financement climatique pourrait également offrir des opportunités de mobilisation de ressources supplémentaires pour le développement soutenable. 2 • L'approfondissement du secteur financier et le développement de solutions de crédit et d'assurance adaptés seront également déterminants pour renforcer la résilience des ménages et du secteur privé. Le secteur privé devra jouer un rôle crucial pour soutenir les investissements prioritaires : • Les investissements prioritaires identifiés dans ce rapport pour soutenir une croissance plus rapide, inclusive et résiliente sont estimés à 13,9 milliards USD sur 25 ans, soit 6,2 % du PIB par an jusqu'en 2035, puis 4,1 % entre 2035 et 2050. • À court terme, le Togo pourrait se concentrer sur les investissements les plus impactants et renforcer la participation du secteur privé, tout en développant de nouvelles sources de revenus pour répondre aux défis de plus long terme. 3 Changement climatique, transformation structurelle et coût de l'inaction Le Togo a accompli des avancées notables en matière de développement au cours de la dernière décennie, mais la transformation structurelle reste lente et les disparités entre les zones urbaines et rurales sont croissantes. Au cours des dix dernières années, le pays a enregistré une croissance relativement rapide et stable, avec une moyenne de 5,1 % (2,8 % par habitant) depuis 2013, grâce à des réformes économiques et à une augmentation des investissements publics et privés (Figure 1). Toutefois, les progrès ont été limités en matière de transformation structurelle (processus de transfert des opportunités d’emplois vers des activités et secteurs à plus forte productivité), limitant le potentiel pour une croissance plus rapide et inclusive. Malgré l'expansion des activités portuaires à Lomé et le développement de certaines chaînes de valeur agro- industrielles et manufacturière, la faible productivité agricole, les contraintes en matière de développement des infrastructures de connectivité et urbaine et les obstacles persistants à la croissance de secteurs porteurs sont des facteurs ralentissant cette transformation structurelle. Par ailleurs, bien que le taux de pauvreté national ait diminué au cours de la dernière décennie, atteignant 43,8 % en 2021, des écarts importants et croissants subsistent entre la capitale Lomé et les zones rurales (Figure 2), contribuant aux pressions migratoires vers le Sud. Figure 1 - La croissance du PIB réel a bien résisté, Figure 2 - ...mais la pauvreté reste élevée, avec des entraînant une amélioration du niveau de vie différences particulièrement importantes entres Croissance du PIB réel et niveau du PIB par habitant zones rurales et urbaines. Taux de pauvreté par région, 2021 % Indice = 100 en 1960 % 70 64 15 220 58.2 60 53.3 50.3 51.1 50 43.8 46.4 10 200 40 32.3 5 180 30 20.1 20.1 20 0 160 10 -5 140 0 Togo Ruralité Lomé Autre urbain Kara Commune de Maritime Plateaux Savanes Centrale -10 Croissance du PIB 120 Lomé Niveau du PIB par habitant (RHS) -15 100 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 Source : Banque mondiale Source : Calculs de la Banque mondiale basés sur l'EHCVM 2018 et l'EHCVM 2021 Pour atteindre des objectifs de développement ambitieux d'ici 2050, le Togo doit viser une croissance plus élevée, inclusive et durable. Pour devenir un pays à revenu intermédiaire supérieur et réduire l'extrême pauvreté à moins de 10 % en 25 ans, le PIB du Togo devrait croître annuellement d’au moins 6 % en moyenne, soit 4 % par habitant. Cela placerait le Togo parmi les 10% des pays les plus performants mondialement, doublant presque le rythme des gains de revenu par habitant de la dernière décennie. Cette progression nécessiterait une augmentation de la productivité moyenne et la création d'emplois mieux rémunérés. Il est dès lors essentiel de diversifier l'économie, notamment par le développement de filières agricoles, de l'industrie légère, et des services à plus forte valeur ajoutée. Celle-ci requiert également une amélioration des infrastructures de connectivité et de l’attractivité du Togo pour les investissements privés. Concrètement, pour maintenir 6% de croissance moyenne jusqu'en 2050, l’investissement privé devrait atteindre au moins 20 % du PIB (+3 points de pourcentage par rapport aux niveaux actuels), augmenter la productivité totale des facteurs de 0,8 point par an, améliorer la qualité du capital humain de 0,2 point supplémentaire par an, et 4 augmenter la participation des femmes au marché du travail de 6 points. Cet objectif ambitieux pourrait doubler les revenus par habitant et réduire de moitié la pauvreté d'ici 2050 comparé à un scénario business-as-usual (BAU). Figure 3 - Les chocs climatiques pourraient creuser les Figure 4 - ....et aurait un impact plus sévère sur les écarts de pauvreté entre les zones urbaines et rurales populations déjà pauvres. Scénario BAU : projection de l'impact des chocs climatiques sur le taux Population totale et pauvreté extrême (2,15 USD par jour en PPA 2017) de pauvreté d'ici 2050 exposée aux chocs climatiques République Population sous le seuil de centrafricai pauvreté de 2,15USD/jour 5 Scénario Chaud/Sec Scénario Chaud/Humide ne Guinée Population totale 4.15 Bissau Écart en points de pourcentage par 4 Cabo Verde rapport à la ligne de base Côte d’Ivoire 3.0 3 2.64 Nigeria Guinée 2 1.56 1.5 Togo Bénin 1 0.27 Sénégal 0 Sierra Leone Au niveau national Régions urbaines Régions rurales 0 20 40 60 Source : Banque mondiale Source : Calculs de la Banque mondiale basés sur l'EHCVM 2018 et l'EHCVM 2021 Notes : Pour les besoins de l'analyse dans ce CCDR, et conformément aux directives visant à assurer la comparabilité entre les pays, les scénarios climatiques ont été agrégés en scénarios chaud/humide et chaud/sec pour évaluer les vulnérabilités et les options d'adaptation. Les résultats proviennent de simulations utilisant un modèle d'équilibre général appliqué Manage-WB développé pour le Togo. Le changement climatique influencera significativement la trajectoire de développement du Togo. Les vagues de chaleur deviennent déjà plus fréquentes, les saisons des pluies plus incertaines, les précipitations extrêmes plus courantes et l’érosion côtière plus prononcée. Ces pressions climatiques devraient s'intensifier. En effet, si la structure de l’économie reste inchangée, les dégâts occasionnés par l’intensification des chocs climatiques pourraient entrainer une perte de revenus moyens par habitant de l’ordre de 6,1 % à 12,2 % dans les 25 prochaines années, selon les simulations préparées dans le contexte de ce rapport. Les principales causes de ces pertes seraient liées l'augmentation du stress thermique sur la productivité du travail et le développement du capital humain, la réduction des rendements agricoles, et les dégâts dus aux inondations urbaines et côtières. Ces effets seraient plus importants sur les populations vulnérables, entrainant un écart grandissant entre le taux de pauvreté des zones urbaines et rurales (Figure 3), et impactant les ménages déjà sous le seuil de pauvreté de manière disproportionnée (Figure 4). Les flux migratoires des zones plus exposées, comme les Savanes et le Nord de la Kara, et les zones côtières basses pourraient augmenter la pression sur les ressources des communautés d'accueil. Une accélération de la transformation structurelle est impérative pour stimuler les opportunités économiques tout en renforçant la résilience face aux chocs climatiques. En réduisant la part des travailleurs soumise au stress thermique, en améliorant la productivité agricole par une gestion durable des terres, l'irrigation et la mécanisation, et en favorisant la transition vers des emplois plus productifs dans les zones urbaines, la transformation structurelle pourrait constituer un levier efficace pour atténuer les impacts du changement climatique sur les moyens de subsistance et le taux de pauvreté. De plus, une diminution du taux de natalité et un ralentissement de la croissance démographique pourraient générer des dividendes démographiques et réduire les pressions exercées sur les ressources naturelles (Figure 5). Les résultats de simulations indiquent 5 que l'impact des chocs climatiques pourrait être réduit d'environ 20 % dans ce scénario de transformation structurelle, pour atteindre entre -4,8 et -10,3 % du revenu moyen par habitant (Figure 6). Les réformes visant à stimuler la transformation structurelle devraient dès lors jouer un rôle important pour la croissance du Togo, mais également pour renforcer la résilience. Combinées aux mesures d'adaptation identifiées dans ce rapport, ces réformes pourraient largement compenser les impacts climatiques attendus. Figure 5 – La transformation structurelle pourrait Figure 6 - ... et renforcer la résistance aux chocs générer d'importants dividendes de croissance climatiques. Croissance du PIB et moteurs Croissance moyenne par habitant sur 2024-50 % Croissance moyenne (2024-50) % Participation au marché du travail Ratio 7 Productivité du travail Potentiel de croissance par habitant 9 Population d'âge actif 2.6 Croissance du PIB 6 8 Croissance du PIB (BAU) 2.4 Ratio de la population d'âge actif 5 7 Taux de population active (BAU) 2.2 6 4 5 2.0 3 4 1.8 2 3 1.6 1 2 1.4 0 1 Chaud/Sec Chaud/Sec Pas de choc Pas de choc Chaud/Humide Chaud/Humide climatique climatique Scénario Scénario Scénario Scénario 0 1.2 2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029 2031 2033 2035 2037 2039 2041 2043 2045 2047 2049 Transformation Structurelle Business-As-Usual Source : Banque mondiale Source : Simulations avec le modèle d'équilibre général appliqué à l'atténuation, à l'adaptation et aux nouvelles technologies (MANAGE-WB) de la Banque mondiale. Pour renforcer la croissance et la résilience, la transformation structurelle doit également être inclusive pour maximiser la réduction de la pauvreté. Au Togo, où la pauvreté et l'insécurité alimentaire persistent, il est crucial de stimuler les opportunités économiques pour les petits agriculteurs, d'améliorer l'éducation et les soins de santé dans les zones rurales, de privilégier une planification urbaine inclusive et un accès équitable aux ressources et services, et de créer des emplois de qualité plus nombreux dans les industries et les services urbains pour garantir des gains généralisés et réduire les risques de fragilité. Définir une voie de développement plus résiliente et à faible émission de carbone Avec des politiques adéquates, les défis climatiques pourraient devenir des opportunités de développement pour des secteurs porteurs. Dans le secteur de l’agriculture, l'accès à des cultures résistantes à la sécheresse, l’irrigation intelligente, les solutions fondées sur les services écosystémiques et une meilleure gestion des terres augmenteraient les rendements tout en renforçant la résilience et la décarbonisation du secteur. L'accélération de l’adoption des énergie renouvelables comme le solaire et l’hydroélectricité réduirait la dépendance aux combustibles fossiles, et fournira une énergie fiable et propre aux communautés rurales, stimulant ainsi l'activité économique et le développement durable. La modernisation des infrastructures de transport, numériques, urbaines et côtières est cruciale pour assurer une résilience à long terme et minimiser les futurs dommages. L'adaptation des services sociaux au climat nécessiterait d'étendre les programmes de protection sociale, de développer des systèmes de réponses aux chocs climatiques plus efficaces, et de renforcer les infrastructures éducatives et sanitaires. 6 Figure 7 - Les efforts de renforcement de la résilience au Togo sont encore à un stade naissant Diagnostic et notation de l'adaptation et de la résilience Naissants Émergents Établis A : Priorisation, mise en œuvre et suivi des progrès 6 81 13 P4 : Gérer les enjeux financiers et macrobudgétaires 86 14 0 P3 : Aider les entreprises et les populations à gérer les risques 71 24 6 résiduels et les catastrophes naturelles P2 : Adapter les plans d’aménagement du territoire et protéger les 32 64 5 biens et services publics essentiels P1: Faciliter l’adaptation des populations et des entreprises 45 50 5 F: Fondements d’une croissance rapide, solide et inclusive 21 53 26 0 20 40 60 80 100 Parts des indicateurs (%) Source : Banque mondiale Note : 101 indicateurs au total ont été utilisés dans cette évaluation, dont 29 % sont des indicateurs quantitatifs dont les données proviennent de bases de données accessibles au public. Les 71 % restants contiennent des informations qualitatives recueillies lors de consultations avec des experts sectoriels et nationaux, ainsi qu'un examen des documents législatifs et exécutifs pertinents et accessibles au public, y compris des stratégies, des règlements, des plans et d'autres documents politiques. Une stratégie de développement soucieuse du climat doit s'appuyer sur les synergies entre politiques sectorielles. Par exemple, le développement de solutions écosystémiques dans l’agriculture peut améliorer la productivité, la sécurité alimentaire et la séquestration du carbone, tout en soutenant les petits exploitants et en réduisant les pressions migratoires vers les zones urbaines. Cela complète les efforts visant à assurer un développement urbain et côtier durable qui permettrait de réduire l’impact des chocs climatiques, y compris les inondations et l'érosion côtière. Garantir un accès universel à une énergie propre et fiable est crucial pour soutenir l'agriculture, attirer de nouveaux investisseurs pour le développement du secteur manufacturier, et promouvoir une économie à faible émission de carbone. Un secteur des transports plus résilient et vert aiderait également à renforcer les chaînes de valeur et le développement de villes secondaires, tout en encourageant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Renforcer le capital humain, surtout chez les jeunes, permettra de soutenir des emplois mieux rémunérés et aligner les compétences sur les besoins émergents, notamment ceux nécessaires à une transition climato-intelligente au Togo. Le capital humain favorise également le progrès social, la résilience et une réduction du taux de natalité, autant d'éléments qui encouragent la transformation structurelle de l’économie. Enfin, un meilleur accès au financement climatique pourrait aider à mobiliser des investissements cruciaux pour le développement de secteurs porteurs. Malgré l’engagement du gouvernement à répondre aux défis climatiques, des lacunes importantes subsistent dans la capacité du pays à développer des solutions de financement, aider les entreprises et les ménages à gérer les risques climatiques et renforcer leur résilience (Figure 7). Si mis en œuvre efficacement, les réformes et investissements prioritaires identifiés dans ce rapport pourraient transformer les menaces climatiques en opportunités de développement. Voici les éléments clés de cette stratégie : 1. Renforcer les solutions climato-intelligentes dans l'agriculture Le secteur agricole pourrait jouer un rôle clé dans la transformation structurelle avec des investissements pour améliorer la productivité et réduire l'exposition aux risques climatiques. Bien que sa part dans le PIB diminue, l'agriculture emploie encore 40 % de la main-d'œuvre et reste la principale source de revenus pour 60 % des travailleurs ruraux et 70 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté. La stagnation de la productivité limite les agriculteurs à une agriculture de subsistance et entraine l’expansion des terres cultivées qui contribue à la déforestation. Sans mesures décisives, la production agricole et la sécurité alimentaire risquent d'être affectées par le stress climatique, les changements de précipitations, les maladies des cultures et 7 l'érosion des sols, pouvant réduire la capacité du secteur durant les 25 ans prochaines années de 6 % à 12 % selon les scenarios climatiques (Figure 9). Tableau 1 - Voies de développement, domaines prioritaires et réformes prioritaires pour un développement plus vert, plus résilient et plus inclusif au Togo Objectif de haut niveau Domaines prioritaires Principales recommandations Accélérer la Renforcer les solutions Soutenir l'adoption de Promouvoir l'agroforesterie, Améliorer l'accès à transformation climato-intelligentes pratiques et intrants les zones tampons l'irrigation durable et structurelle dans un dans l'agriculture intelligents face au climat. riveraines et d'autres développer les marais des climat en évolution solutions fondées sur les vallées intérieures services écosystémiques Soutenir les Élaborer un code Améliorer la gestion des Mettre en œuvre une développements d'urbanisme qui intègre les déchets solides par politique d'adaptation urbains et côtiers risques climatiques et l'utilisation de décharges dynamique pour lutter durables assure la résilience des sanitaires et le recyclage contre la dégradation villes face aux risques liés côtière au climat Garantir un accès Intégrer le gaz dans le mix Mettre en œuvre des Améliorer l'accès à des universel à une énergie énergétique en tant que réformes et réaliser des solutions de cuisson propre plus fiable et plus mesure de transition vers investissements et la gestion de la biomasse propre les sources d'énergie stratégiques pour stimuler renouvelable l'énergie solaire et hydroélectrique Développer des Augmenter de 50 % la part Supprimer progressivement Créer une dérivation des transports plus des routes revêtues, les subventions aux sédiments autour du port de écologiques et plus construire selon des normes carburants, introduire des Lomé résilients plus strictes et améliorer la systèmes de transport capacité d'entretien intelligents (STI) et promouvoir la mobilité électrique Promouvoir un Mettre en œuvre une Utiliser l'exploitation prévue Développer le ciment à développement stratégie globale de lutte des gisements de faible teneur en clinker et industriel durable contre la pollution marine phosphate de roche pour encourager la demande de due aux rejets de résidus de convertir les équipements à ciment bas carbone l'industrie du phosphate l'électricité ou à l'hydrogène Créer un Réformer les politiques de Créer un cadre politique Élargir les solutions de environnement propice promotion des plus favorable à la financement vert pour les à l'innovation et à la investissements, d'IDE, recherche et au ménages et entreprises, promotion des d'entrepreneuriat et de PPP développement (R&D) dans notamment par investissements privés de manière à y intégrer les le domaine des l'introduction d'une verts taxonomie permettant objectifs climatiques technologies vertes d'identifier les activités climato-intelligentes Renforcer le capital Améliorer les résultats Construire des Renforcer la formation des Accélérer la numérisation humain et la résilience d'apprentissage dans infrastructures scolaires enseignants et les dans le secteur de des populations les écoles intelligentes sur le plan programmes d'études sur l'éducation vulnérables climatique et utiliser la les questions liées au climat végétation pour réduire le stress thermique Prévenir les menaces Assurer des progrès rapides Améliorer la qualité des Garantir des mesures sanitaires liées au vers une couverture services de santé et de d'adaptation au climat pour climat sanitaire universelle nutrition, en particulier pour les infrastructures de santé les segments les plus dans les zones sensibles exposés de la société Mettre en place un Mettre en place un registre Élargir l'accès aux Institutionnaliser un système de protection social dynamique avec des programmes de protection programme de réponse aux sociale solide et réactif données socio- sociale productifs pour chocs pour soutenir les aux chocs économiques et renforcer la résilience des ménages en cas d'aléa géospatiales sur les ménages pauvres climatique ménages Améliorer la Élaborer une stratégie Renforcer les capacités Intégrer les objectifs et Rendre la structure fiscale gouvernance climatique et un cadre institutionnelles et la risques climatiques dans la plus progressive et verte et l’accès au institutionnel clairs coordination gestion des investissements financement publics Améliorer l'accès aux Maximiser l'ensemble des Rendre opérationnel le Créer la capacité d'émettre financements liés au instruments de financement cadre réglementaire et des instruments de dette climat concessionnels et semi- institutionnel pour les souveraine liés à la concessionnels crédits carbone durabilité 8 Figure 8 – La faible productivité agricole et Figure 9 - L'impact du climat sur le secteur agricole l’expansion des terres cultivées ont contribué à la pourrait être sévère en l'absence d’actions décisives déforestation Impact des chocs climatiques sur la production agricole à l'horizon Productivité agricole et expansion des terres cultivées 2050 Productivité totale des facteurs (PTF) de l'agriculture, Stress thermique lié au travail Cultures pluviales % Érosion des sols Bétail 300 indice = 100 en 1960 4 280 Autres Asie 2 260 240 ASS - Est 0 220 -2 200 LAC ASS - Sud ASS - Centrale 180 -4 160 ASS - Ouest -6 140 120 -8 ASS 100 Togo -10 80 60 -12 100 200 300 400 500 -14 BAU Transformation Adaptation BAU Transformation Adaptation Terres cultivées, structurelle structurelle Scénario Chaud/Humide Scénario Chaud/Sec Source : Banque mondiale Source : Banque mondiale : Notes : Basé sur les résultats des modèles biophysiques pour 13 cultures individuelles et 5 espèces de bétail, le stress thermique sur la productivité du travail et l'érosion des sols alimentant le modèle EGC Manage-WB. L'écologisation du secteur agricole et l'amélioration de la gestion de l'eau sont cruciales pour renforcer la résilience et décarboniser la production. Adopter des pratiques climato-intelligentes pourrait transformer le secteur agricole, augmentant la productivité, créant des emplois, renforçant la résilience aux chocs climatiques et la sécurité alimentaire. Ces stratégies incluent le développement et l’utilisation de cultures plus résistantes, combiné avec la mécanisation, l'irrigation, et les engrais verts pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les rendements. Pour attirer les investissements privés nécessaires, il sera essentiel de développer des instruments financiers adaptés, d'améliorer l'accès à la technologie, de simplifier les processus réglementaires et de tirer parti des partenariats public-privé. La sécurité foncière devra être renforcée pour encourager les petits exploitants à investir dans leurs terres. Les solutions fondées sur la nature notamment l'agroforesterie, offre des gains en productivité agricole et services écosystémiques, tout en réduisant le besoin d'intrants coûteux et nuisibles à l'environnement. De plus, le potentiel de séquestration du carbone de ces solutions fondées sur la nature pourrait mettre à disposition des options de financement, aidant donc à accroitre les ressources disponibles. Les investissements identifiés dans ce rapport pour renforcer les efforts d'adaptation et d'atténuation dans le secteur agricole pourraient réduire les impacts climatiques d'au moins 50 %. Estimés à 1,9 milliard USD en valeur actuelle sur 25 ans, ces investissements équivaudraient à un effort annuel d'environ 0,9 % du PIB jusqu'en 2035 et de 0,45 % du PIB de 2036 à 2050 (Figure 9, Tableau 2). Les gains en production, revenus et sécurité alimentaire devraient permettre de réduire les effets des chocs climatiques de plus de 50 % dans le scénario le plus sévère, et de réduire l’empreinte carbone d'environ 75 % d'ici 2050. Ces investissements auront des effets synergiques avec d'autres secteurs tels que l'éducation et la protection sociale ainsi que les investissements dans les technologies vertes. L'écologisation de la production agricole et des chaînes de valeur renforcera la compétitivité internationale du secteur. Les réglementations climatiques des principaux marchés du Togo pourraient restreindre l'accès aux produits non conformes aux normes de préservation des forêts et des terres. De même, le financement climatique dans l'agriculture dépend souvent de réductions mesurables des émissions, Les solutions fondées sur la nature, comme l'agroforesterie et la gestion communautaire des forêts, sont prometteuses mais 9 nécessitent des évaluations environnementales fiables. Le développement de chaînes d'approvisionnement durables utilisant les énergies renouvelables et privilégiant l’approvisionnement local pourrait réduire l'empreinte carbone. Il en est de même pour l'adoption de technologies de valorisation énergétique des déchets, telles que la conversion des déchets agricoles en biogaz ou en bio-engrais. Figure 10 - Le développement de l'agroforesterie Figure 11 - ... tout en réduisant considérablement pourrait stimuler la productivité, la résistance au climat les émissions de gaz à effet de serre. et la sécurité alimentaire Émissions de carbone provenant de différents systèmes agricoles Production agricole d'ici 2050 sur 20 % des terres cultivables et 50 % sur 20 % des terres cultivées et 50 % des prairies et arbustes, des prairies et arbustes convertis à l'agroforesterie. cumulées Millions de tonnes Milliers de tonnes (CO2) 16 Agroforestrie Agriculture conventionnelle 5 000 14 Agroforesterie 4 000 Agriculture conventionnelle 12 3 000 2 000 10 1 000 Émissions 8 - 6 (1 000) Séquestration (2 000) 4 (3 000) 2 (4 000) - (5 000) Scénario Chaud/Sec Scénario Chaud/Humide 2025 2030 2035 2040 2045 2050 Source : Banque mondiale Source : Banque mondiale Note : Sur la base de l'identification des terres appropriées1 et d'une évaluation des coûts et des avantages escomptés (rendement escompté, piégeage du carbone) dans le cadre de différents scénarios climatiques. 2. Soutenir un développement urbain et côtier durable Les pressions climatiques accentuent les défis liés au développement urbain et côtier. D'ici 2050, environ 9,3 millions de personnes pourraient vivre en zones urbaines au Togo, soit plus de 60 % de la population, contre 45,6 % actuellement. Les pressions climatiques risquent d’intensifier les déséquilibres entre les zones rurales et urbaines, provoquant des déplacements de population. Dans un contexte d’augmentation rapide de la population urbaine, les villes et zones côtières du Togo seront davantage exposées aux risques d'inondation, avec 3 à 6 % des zones bâties actuellement menacées par des inondations centennales. Les coûts des dommages liés à ces inondations pourraient atteindre 6,5 % du PIB d'ici 2050 en zones urbaines, et presque doubler dans le cas des inondations côtières pour atteindre 3,5 % du PIB (Figure 12). Les agglomérations côtières du sud sont particulièrement vulnérables à l'érosion et à l'élévation du niveau de la mer, entraînant des dommages permanents sur les moyens de subsistances de ces communautés. La faiblesse des systèmes de gestion d'eau et d'assainissement, ainsi que les îlots de chaleur urbains, amplifieront ces vulnérabilités (Figure 13), tandis que les déchets solides accroîtront les émissions de GES et les risques d'inondation. La prochaine décennie sera cruciale pour le développement des villes et zones côtières. Une fois l'étalement urbain et l'érosion côtière installés, inverser ces tendances sera difficile. Il est essentiel de mettre en œuvre un nouveau code d'urbanisme intégrant les risques climatiques pour renforcer la résilience urbaine, y compris les réglementations relatives à l'utilisation des sols, des constructions ou autres structures. L'amélioration de la gestion des déchets solides et les décharges sanitaires réduira les émissions urbaines et les risques d'inondation. Une politique adaptative contre la dégradation des côtes, financée par le secteur privé, est nécessaire pour réduire l'érosion alors que des mécanismes de financement durables pour les gouvernements locaux encourageront les actions locales. Diversifier les ressources en eau et améliorer l'efficacité des réseaux 1 Santé du sol, altitude, pente, proximité des agglomérations et des routes, utilisation des sols, précipitations et températures. 10 réduiront l'intensité énergétique et augmenteront la disponibilité de l'eau. Au total, les investissements prioritaires pour soutenir un développement urbain plus résilient sont estimés à 2,07 milliards USD d'ici 2050 en valeur actuelle, nécessitant des investissements annuels de 0,78 % du PIB jusqu'en 2035 et de 0,8 % du PIB de 2036 à 2050, avec des retombées économiques et environnementales significatives. Figure12 - Alors que les inondations urbaines ont le Figure13 - Le stress thermique représente un défi coût économique le plus élevé, les dommages causés majeur pour la productivité et les moyens de par les inondations côtières enregistreront subsistance dans les centres urbains comme Lomé. l’augmentation la plus significative. Température moyenne journalière de l'air pour Lomé Impact total des dommages causés par les inondations d'ici 2050 % du PIB 0.5 -0.5 -1.5 -2.5 -3.5 -4.5 -5.5 Scénario Chaud/Humide: min-max -6.5 Scánario Chaud/Humide : moyenne Pas de changement climatique: min -7.5 Pas de changement climatique : max -8.5 Régions urbaines Régions de Le littoral l'intérieur Source : Banque mondiale Source : Banque mondiale Notes : Basé sur des simulations stochastiques pour les inondations intérieures, urbaines et côtières au Togo, en utilisant la période de retour estimée des inondations historiques et leurs impacts pour exécuter 5 000 réalisations des dommages causés par les inondations au cours de la période allant jusqu'à 2050 sous divers scénarios de changement climatique. 3. Garantir un accès universel à une énergie plus fiable et propre Le secteur de l'énergie est crucial pour la transition du Togo vers une économie plus prospère, résiliente et sobre en carbone. Des avancées notables ont été réalisées pour améliorer l'accès à l'électricité ces dernières années, principalement dans les zones urbaines. Toutefois, seuls 25 % des habitants des zones rurales ont accès à l'électricité. Avec l'objectif du gouvernement d'atteindre un accès universel d'ici 2028, la demande sur le réseau interconnecté devrait augmenter de 250 % d'ici 2035 et de 500 % au cours des 25 prochaines années. Cela nécessitera une augmentation significative des capacités de production et de distribution, ainsi que des initiatives pour promouvoir les solutions décentralisées dans les régions éloignées. Le soutien aux études visant à réduire les pertes sur le réseau de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) et dans les bâtiments publics contribuera à alléger la pression de la demande et optimiser l'utilisation des ressources. Renforcer et améliorer l'intégration régionale est également important pour développer un réseau énergétique plus résilient et interconnecté, en augmentant la capacité de production des pays importateurs comme le Togo et en assurant un approvisionnement fiable en gaz naturel via le gazoduc ouest-africain (WAGP). L'exposition des infrastructures électriques aux chocs climatiques complique la satisfaction d’une demande croissante d’énergie et le basculement vers un mix énergétique plus propre et abordable. Outre le développement nécessaire des sources d'énergie renouvelables, les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'énergie requerront des améliorations dans le secteur de la biomasse, qui représente actuellement 75 % de la consommation énergétique du Togo (Figure 14 ). Les pratiques actuelles conduisent à la surexploitation des forêts, affectant les écosystèmes naturels et la biodiversité. Les fourneaux inefficaces consomment beaucoup de bois et sont des sources importantes de pollution. Assurer un accès universel aux 11 services de cuisson à énergie moderne (MECS)2 d'ici à 2050 pourrait diminuer l'utilisation de la biomasse en supprimant l'usage du bois et du charbon de bois, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre d'environ 90,5 % par rapport à la situation de référence de 2020. Figure 14 - La consommation d'énergie est toujours Figure 15 - Les énergies renouvelables devront jouer dominée par la biomasse et est tirée par le secteur un rôle clé pour répondre à la demande croissante résidentiel. tout en réduisant les importations Consommation d'énergie, 2021 Projections du mix énergétique à l'horizon 2050 GWh Importation % des importations Biomasse Fuel Électricité Gaz 10,000 80% Hydroélectricité PV 76.80% 17.6% 5.6% 8,000 BESS 60% 6,000 Secteur résidentiel Secteur des transports 40% Commerces et services publiques Industries 4,000 Utilisations non-énergétique 20% 2,000 73.00% 12% 10%3% 0 0% 2020 2030 2040 2050 Source : AFREC, ESMAP, Banque mondiale Les efforts pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles doivent être combinés à un meilleur accès à une énergie propre et stable, ainsi qu'à une gestion durable des ressources naturelles. Le gaz peut faciliter l'intégration des énergies renouvelables en stabilisant le réseau, mais il risque de créer une dépendance au gaz naturel liquéfié (GNL) au Togo vu les coûts importants d'infrastructure (Figure 15). Le pays doit diversifier son secteur énergétique face à l'épuisement des réserves d'hydrocarbures voisines en se basant notamment sur une planification stratégique des investissements dans les capacités solaires et hydroélectriques pour fournir une électricité fiable, abordable et renforcer la gestion de l'eau face aux pressions climatiques. Une stratégie énergétique nationale doit prioriser l'extension et la densification du réseau, notamment dans les zones périurbaines qui connaissent une croissance rapide. Les besoins d'investissement pour l'adaptation et l'atténuation climatiques dans le secteur de l'énergie sont estimés à 3,881 milliards USD en valeur actuelle d'ici 2050, nécessitant des investissements annuels moyens de 2,2 % du PIB jusqu'en 2035, puis de 1,2 % jusqu'en 2050. Ces investissements seront partiellement compensés par les bénéfices économiques et la décarbonisation du secteur. Le secteur privé jouera un rôle crucial dans l'amélioration de l'efficacité générale et de la performance financière du secteur de l'énergie. Face aux défis d'efficacité opérationnelle et de viabilité financière que rencontre la CEET, des partenariats stratégiques avec des entités privées s'avèrent indispensables. Ces collaborations permettent l'injection de capitaux, l'introduction de technologies innovantes et l'optimisation des pratiques de gestion. La synergie entre le secteur privé et la CEET peut aboutir à des solutions énergétiques plus durables, tout en stabilisant les bases financières du secteur. Ce partenariat vise non seulement à faciliter l'accès universel à l'électricité, mais également à soutenir les efforts du gouvernement pour rendre les entreprises publiques plus responsables et viables financièrement. En capitalisant sur l'expertise et les investissements du secteur privé, le Togo sera mieux équipé pour moderniser son secteur énergétique et renforcer son impact économique. 2 Il s'agit d'un contexte de ménage qui a satisfait aux normes du niveau 4 ou plus pour les six attributs de mesure du cadre multi-niveaux : commodité, disponibilité (du combustible) (une approximation de la fiabilité), sécurité, accessibilité financière, efficacité et exposition (une approximation de la santé liée à l'exposition aux polluants provenant des activités de cuisson). 12 4. Développer un secteur des transports plus résilient et verts Les principaux moyens de transport du Togo sont exposés aux risques climatiques. Actuellement, environ 20 % de la longueur totale des routes pourraient être endommagées lors d'inondations fréquentes (avec une fréquence de retour de 10 ans) et jusqu'à 40 % dans des circonstances extrêmes (avec une fréquence de retour de 100 ans). Le coût économique global des dommages causés par les inondations aux routes et aux ponts est estimé à 12,1 millions USD par an, dont 95 % dus aux perturbations du trafic associées à la réduction de l'accessibilité. Selon les scénarios climatiques, ces coûts pourraient augmenter de 40 à 250 % au cours des 25 prochaines années. Par ailleurs, le port de Lomé, qui constitue l'un des atouts majeurs du Togo, est affecté par l'érosion côtière, tout en contribuant à ce phénomène. La dérive naturelle des sédiments vers l'Est le long de la côte a été interrompue par la construction du port de Lomé, entraînant une érosion significative du côté Est du port et une accumulation de sédiments du côté Ouest ainsi que le long du chenal d'accès au port. L'élévation du niveau de la mer exacerberait cette érosion côtière, avec des effets de plus en plus perceptibles après 2040. Des mesures d'adaptation et d'atténuation pourraient prévenir les perturbations climatiques des infrastructures de transport et réduire les émissions. Augmenter de 50 % les routes revêtues et construire selon des normes strictes pourrait diminuer de moitié les perturbations routières d'ici 2050. Renforcer l'entretien des routes, moderniser les systèmes de drainage et élever les revêtements routiers exposés sont des mesures rentables. Adapter les liaisons routières contre des crues extrêmes pourrait être un investissement judicieux, qui pourrait être financé par la suppression progressive des subventions aux carburants, encourageant ainsi les transports à faibles émissions. D'autres mesures incluent l'amélioration de la qualité des carburants, les systèmes de transport intelligents, la promotion de la mobilité électrique et le renforcement des chemins de fer et du transport de marchandises. Une dérivation des sédiments autour du port de Lomé, via un dragage et transfert des sédiments, pourrait minimiser l'érosion côtière efficacement et serait socio-économiquement acceptable. Les investissements nécessaires pour un secteur routier résilient et lutter contre l'érosion côtière autour du port de Lomé sont estimés à 1,6 milliard USD d'ici 2050 en valeur actuelle, nécessitant des investissements annuels moyens de 0,78 % du PIB jusqu'en 2035 et 0,5 % du PIB de 2036 à 2050. 5. Assurer un développement industriel propre et innovant Le Togo vise à accélérer le développement industriel, ce qui nécessitera de mobiliser davantage d'investissements du secteur privé pour améliorer l'efficacité et réduire l'empreinte carbone. Le secteur industriel du Togo se concentre principalement sur les industries extractives, telles que la production de phosphate et les cimenteries. Le pays dispose également d'industries manufacturières dans des domaines comme l'alimentation, le textile et l'habillement, le bois, les produits chimiques et les métaux, avec un potentiel inexploité pour créer plus d'emplois de meilleure qualité. L'établissement d'un environnement plus attractif pour les investissements directs étrangers (IDE), relativement limités au cours de la dernière décennie, pourrait jouer un rôle important dans l'exploitation du potentiel de ces secteurs et dans la promotion des transferts technologiques, l'innovation et l'adoption de pratiques qui peuvent stimuler la productivité et la création d’emplois d’avenir. Le Togo offre déjà des garanties importantes aux investissements étrangers, mais pour attirer de nouveaux projets et maximiser leurs avantages, il devrait continuer à améliorer l'accès aux marchés, à l'énergie et aux infrastructures, assurer une planification stratégique autour d'objectifs sectoriels ambitieux et encourager les investissements nationaux dans les chaînes de valeur prioritaires. Parallèlement, le Togo pourrait faciliter l'innovation locale et réduire sa dépendance aux technologies importées en renforçant les partenariats public-privé, en créant un cadre plus propice à la recherche et au développement (R&D) dans les technologies vertes, et en investissant dans l'enseignement technique et la formation professionnelle. 13 L'adaptation des secteurs du phosphate et du ciment au changement climatique est cruciale pour concilier compétitivité industrielle et durabilité environnementale. Les initiatives de décarbonisation sont essentielles pour maintenir la compétitivité de ces secteurs face à des engagements nationaux et internationaux de plus en plus stricts en matière de réduction des émissions. Par exemple, le mécanisme européen d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) s'assure que les importations de produits industriels clés tels que les engrais, le ciment ou l'aluminium respectent certaines normes d'émission. La réalisation d'audits énergétiques dans les installations existantes, ainsi que l'adoption de technologies plus efficaces sur le plan énergétique, sont des moyens de guider la stratégie de décarbonisation de ces secteurs. L’exploitation des gisements de phosphate de roche dure offre une opportunité de passer à des équipements électrifiés ou à hydrogène, entraînant de faibles émissions. Par ailleurs, il est impératif de prendre des mesures pour réduire la pollution marine causée par les rejets de résidus de l'industrie du phosphate. Dans le secteur du ciment, la diminution de l'empreinte carbone par la réduction de la teneur en clinker ou en ciment de haut fourneau doit être accompagnée d'efforts pour augmenter la demande pour le ciment bas-carbone, actuellement faible. 6. Renforcer le capital humain et la résilience des populations vulnérables Sans mesures d'adaptation solides, le changement climatique pourrait ralentir la réduction de la pauvreté et nuire au développement du capital humain, avec des conséquences long-terme pour les générations futures. Dans le scénario le plus modéré, les chocs climatiques pourraient augmenter le taux de pauvreté de 1,8 points d'ici 2050, tandis que dans le pire scénario l'augmentation pourrait atteindre 3,1 points. Jusqu'à un demi- million de personnes pourraient tomber dans la pauvreté chaque année à cause des chocs climatiques. Le Togo, déjà confronté à une pauvreté éducative élevée (82 %), pourrait voir l'acquisition des connaissances diminuer de 10 à 20 % du fait la hausse du stress thermique et de l’exposition des infrastructures scolaires aux phénomènes météorologiques extrêmes. Le changement climatique pourrait également exacerber la fragilité et les problèmes de sécurité dans le Nord, augmentant la concurrence pour les ressources et intensifiant les flux migratoires. Enfin, l'incidence accrue des maladies liées au climat pourrait mettre en péril les programmes sociaux et de santé publique existants, ce qui exercerait une pression supplémentaire sur les programmes de protection sociale déjà sous-financés. Figure 16 - La couverture du filet de sécurité sociale au Togo est généralement inférieure à celle des autres pays de la région. Couverture des filets de protection sociale (% de la population en 2018) 35 33.09 30 24.40 25 20 17.07 17.31 14.94 15 10 5 0 Togo Bénin Sierra Leone Sénégal Côte d'Ivoire Source : Banque mondiale, à partir des données ASPIRE Pour prévenir les effets néfastes sur le capital humain et construire une société résiliente, productive et inclusive, il est crucial d’investir intelligemment dans l'éducation, la santé et les programmes de protection sociale. Les filets de protection productifs sont essentiels pour améliorer la résilience des ménages pauvres et accroître leur productivité future et la cohésion sociale. La mise en œuvre de nouveaux programmes de filet de protection doit s’accompagner d’actions concrètes pour augmenter la couverture, qui reste inférieure à celle des pays de la région (Figure 16). Pour améliorer les possibilités d'apprentissage, il est nécessaire de construire des infrastructures scolaires adaptées, utiliser la végétation pour réduire le stress thermique, 14 développer des programmes éducatifs et de formation des enseignants appropriés et accélérer les efforts de numérisation. De plus, des progrès rapides vers la couverture sanitaire universelle et des mesures d'adaptation climatique pour les établissements de santé sont nécessaires pour atténuer les impacts du changement climatique sur la santé publique. Le coût des mesures identifiées pour soutenir le capital humain face aux pressions climatiques est estimé à 3,6 milliards USD d'ici 2050 en valeur actuelle, avec des investissements annuels moyens de 1,2 % du PIB jusqu'en 2035 et de 0,8 % du PIB de 2036 à 2050. Identifier les besoins d'investissement prioritaires et leur impact Aborder le changement climatique tout en répondant à des besoins de développement plus larges nécessite une sélection minutieuse des actions climatiques ainsi que des solutions de financement innovantes. Les investissements prioritaires visant l'adaptation et l'atténuation dans les secteurs clés mentionnés ci-dessus, sont estimés à environ 13,9 milliards de dollars US en valeur actuelle nette sur les 25 prochaines années. Cela correspond à des investissements annuels moyens d'environ 6,2 % du PIB jusqu'en 2035 et de 4,1 % du PIB par la suite (Tableau 2). Si le financement de ces investissements pouvait être mobilisé sans augmenter significativement le service de la dette, l'impact négatif du changement climatique pourrait être largement évité dans un scenario climatique plus favorable (humide et chaud), et réduit d'environ 60 % dans un scenario plus sévère (sec et chaud) (Figure 17). L'intensité en émissions de GES de l’activité économique pourrait également être réduite de près de 55 % d'ici 2050 (Figure 18). Ceci démontre que combiner transformation structurelle et mesures d'adaptation et d'atténuation pourrait contribuer à accélérer le développement, renforcer la résilience climatique et réduire les émissions. Figure 17 – Les efforts en matière de transformation Figure 18 - ...et réduire l'intensité des émissions de structurelle et d'adaptation pourraient réduire l’impact GES de 55 % au cours des 25 prochaines années. des chocs climatiques jusqu’à 90 % Émissions de GES dans un scénario chaud/sec avec atténuation Impact des chocs climatiques d'ici 2050 sur les niveaux de PIB réel par sectorielle et taxe carbone de 7,5 USD par tonne de CO2 habitant selon différents scénarios Écarts en points de pourcentage par rapport au sc'enario de base % PIB, 0.0 indice = 100 en 2024 120 Autres Transport -2.0 Industrie et manf. 100 L'électricité -4.0 80 -6.0 60 Santé humaine -8.0 Routes et ponts 40 -10.0 Inondations et élévation du 20 niveau de la mer Cultures pluviales et bétail 0 -12.0 2032 2024 2026 2028 2030 2034 2036 2038 2040 2042 2044 2046 2048 Capital humain -14.0 BAU Transformation Adaptation BAU Transformation Adaptation structurelle structurelle Scénario Chaud/Humide Scénario Chaud/Sec Source : Banque mondiale Source : Banque mondiale Notes : Dérivé de simulations avec le modèle d'équilibre général appliqué à Notes : Dérivé de simulations avec le modèle d'équilibre général appliqué l'atténuation, à l'adaptation et aux nouvelles technologies (MANAGE-WB) de la à l'atténuation, à l'adaptation et aux nouvelles technologies (MANAGE-WB) Banque mondiale. de la Banque mondiale. Une analyse détaillée de l'offre et de la demande d'énergie a été incorporée, prenant en compte les différentes sources de production d'électricité et le mix énergétique correspondant. Le modèle est également conçu pour inclure et suivre l'évolution des émissions de gaz à effet de serre par type et par source. 15 Tableau2 - Besoins d'investissement prioritaires pour l'adaptation et l'atténuation dans les secteurs clés au cours de la période 2024-50 Besoins en investissements Besoins en investissements d'ici à d'ici à 2035 2050 Cumulatif, Moyenne, Cumulatif, Moyenne, Valeur actuelle %PIB Valeur actuelle %PIB USD USD Agriculture, y compris les investissements prioritaires suivants : 1 160 MILLIONS 0.9 1 926 MILLIONS 0.4 Développer une initiative nationale d'agroforesterie, en utilisant les services écosystémiques pour aider à stimuler la productivité agricole et à prévenir la dégradation des sols. Promouvoir l'utilisation de pratiques et de technologies agricoles intelligentes face au climat afin de renforcer la résilience et de réduire l'empreinte carbone. Favoriser l'accès à des systèmes d'irrigation durables qui intègrent une gestion efficace des eaux de surface et optimisent l'utilisation de l'eau pour l'agriculture. Développement urbain et côtier, y compris les investissements prioritaires 1 093 MILLIONS 0.8 2 068 MILLIONS 0.8 suivants Mettre en œuvre un compact pour le développement urbain durable qui assure une meilleure gestion des sols et réduit le risque d'étalement urbain. Mettre en œuvre un programme de drainage résilient et de protection contre les inondations pour les villes côtières et second aires et réduire les risques liés aux ilots de chaleur. Renforcer l'aménagement et la gestion des côtes, notamment par la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature pour réduire l'érosion côtière. Énergie, y compris les investissements prioritaires suivants : 2 984 MILLIONS 2.2 3 885 MILLIONS 1.2 Améliorer l'accès à l'électricité en soutenant l'extension de réseaux résilients dans les zones périurbaines, les mini-réseaux hybrides et les kits solaires dans les zones rurales. Développer des sources d'énergie renouvelables rentables grâce à la planification stratégique de projets photovoltaïques à grande échelle. Renforcer les efforts de reboisement et la capacité d'approvisionnement en biogaz pour la production de bioénergie. Transport, y compris les investissements prioritaires suivants : 1 008 MILLIONS 0.8 1 666 MILLIONS 0.5 Mettre en place un système de transport intelligent avec des services numériques et une gestion automatique du trafic pour limiter les émissions et les embouteillages. Renforcer la résilience du réseau routier en améliorant les liaisons clés pour les protéger contre les inondations d'une durée de 1 000 ans. Soutenir le développement durable du port de Lomé en développant une dérivation des sédiments combinée à un dragage régulier de l'accès au port. Numérique, y compris les investissements prioritaires suivants : 115 MILLIONS 0.1 136 MILLIONS 0.01 Développer des infrastructures numérique à l'épreuve du climat dans les zones à haut risque (éloignées) et procéder à une évaluation périodique des risques climatiques. Déployer des services publics numériques essentiels pour assurer la continuité de l'administration en cas de catastrophe naturelle et mettre en place des centres de reprise après sinistre dans les zones à faible risque. Industrie du phosphate et autres industries, y compris les investissements 379 MILLIONS 0.3 625 MILLIONS 0.2 prioritaires suivants : Réduire la pollution marine due à la production de phosphate en procédant à des tests de qualité de l'eau et en construisant des bassins de décantation pour le traitement des boues. Mettre en place un système d’évaluation solide pour suivre les progrès des initiatives du secteur privé en matière d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ses effets. Le capital humain, y compris les investissements prioritaires suivants : 1 756 MILLIONS 1.2 3 619 MILLIONS 0.9 Mettre en œuvre des normes obligatoires de construction écologique pour les nouvelles constructions dans les secteurs de l'éd ucation et de la santé afin de renforcer la résilience. Veiller à ce que les élèves aient accès au contenu numérique pour développer de nouvelles possibilités d'apprentissage et limiter les perturbations en cas de chocs climatiques. Adopter et mettre en œuvre un plan de préparation pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Renforcer la résilience des ménages pauvres et vulnérables en rendant opérationnel un registre social dynamique avec des données géoréférencées et des données sur les aléas, en élargissant l'accès au programme phare de filet de sécurité à tous les pauvres et en institutionnalisant un programme de réponse aux chocs pour ceux qui sont touchés par les chocs climatiques. Besoins totaux en investissements 8 495 MILLIONS 6.2 13 925 MILLIONS 4.1 Source : Banque mondiale Note : Les investissements prioritaires sont identifiés en fonction de leur viabilité et de leur impact attendu. La "viabilité" d'un investissement est calculée en faisant la moyenne des notes attribuées à l'urgence, à la période de mise en œuvre et à l'opérabilité. L'impact attendu est calculé en faisant la moyenne des notes attribuées aux co-bénéfices en matière de développement et de protection des plus vulnérables. 16 Bien que les investissements identifiés présentent un avantage important pour le développement du Togo, la l'espace budgétaire et l'accès aux instruments de financement climatique restent une contrainte importante. Les efforts de consolidation budgétaire en cours et un niveau de mobilisation des recettes nationales qui reste modeste limite la capacité de financement public des actions climatiques. De plus, le pays doit effectuer des investissements importants dans les infrastructures, les services de base, l'éducation, les soins de santé et la protection sociale pour lutter contre la pauvreté et les risques de fragilité. Le Togo devra donc, à court terme, se concentrer sur des investissements relativement peu coûteux et à haut rendement et améliorer l'efficacité de l'allocation par des réformes de la gouvernance, tout en développant de nouvelles sources de mobilisation des recettes et en améliorant l'accès aux instruments de financement climatique. Renforcer la gouvernance climatique et l'accès au financement Le Togo devrait élaborer une stratégie claire et coordonnée pour répondre aux défis climatiques. Bien que le programme national de développement du gouvernement inclue des considérations relatives au changement climatique, le Togo ne possède pas encore de stratégie climatique nationale intégrée et exhaustive, et n'a pas fixé d'objectif net zéro conformément à l'article 4.19 de l'Accord de Paris. Le gouvernement a cependant lancé une stratégie de développement à faibles émissions couvrant tous les secteurs, les entreprises publiques et les municipalités, ce qui représente une avancée vers une planification du changement climatique davantage axée sur les stratégies. Malgré la mise en place de plusieurs mécanismes de coordination, y compris plusieurs institutions destinées à jouer un rôle dans la mobilisation du financement climatique, ces mécanismes ne sont pas encore opérationnels. Cela montre la nécessité d'une approche plus intégrée et coopérative de la politique et du financement du changement climatique au Togo. Une stratégie plus complète de financement du climat et des risques de catastrophe est également nécessaire pour préciser les sources de financement et les instruments les plus appropriés. Les objectifs et les risques climatiques devraient être intégrés dans le cadre de la gestion des investissements publics. Il est important d'inclure les considérations climatiques dans les politiques macro-fiscales, les allocations budgétaires et les investissements publics. Les objectifs climatiques et l'évaluation des risques climatiques devraient systématiquement intervenir dans la sélection et l'exécution des projets d'investissement public. Un système d'évaluation de la résilience pourrait aider à prendre des décisions en matière de financement et de mise en œuvre des projets, tout en sensibilisant les fonctionnaires, les décideurs politiques et le grand public aux risques climatiques et aux avantages d’infrastructures et services publiques résilients. Les partenariats public-privé jouent également un rôle crucial pour répondre aux besoins d'investissement et profiter de l'expertise du secteur privé en matière d'adaptation et d’atténuation. Cette démarche devrait inclure une mise à jour de la législation clarifiant les normes et méthodologies concernant les risques climatiques. Des réformes fiscales, y compris l'introduction graduelle d'une taxe carbone, pourraient constituer de nouvelles sources de financement pour les actions en faveur du climat et du développement. L'introduction progressive d'une taxe carbone de 7,5 USD par tonne de CO2 dans les secteurs émetteurs où existent des alternatives technologiques abordables, tel que l'énergie, les transports, l'industrie et l'agriculture, pourrait générer en moyenne 1 % du PIB annuel d'ici 2035 et réduire les émissions de 9,9 millions de tonnes de CO 2eq d'ici 2050. Cela réduirait l'intensité des émissions de l'activité économique de 6 %. Un système de redevances et de remises pourrait inciter à adopter les alternatives à faible teneur en carbone en les subventionnant par des remises, tout en décourageant les activités et méthodes de production à forte intensité de carbone avec des redevances. La réforme des subventions et des dépenses fiscales nuisibles à l’environnement pourrait également augmenter les ressources disponibles tout en conduisant à une utilisation plus efficace de l'énergie, à une réduction de la pollution et à une amélioration de la santé humaine. 17 Le Togo doit maximiser l'utilisation des instruments de financement concessionnels et semi-concessionnels. Cela inclut les financements et garanties des banques multilatérales de développement, des institutions de développement et des fonds publics pour soutenir la conservation de la nature, des infrastructures climatiquement résilientes, les transports et l'agriculture. Les obligations vertes peuvent aussi attirer des investisseurs pour des projets durables dans la foresterie, l'agriculture et les énergies renouvelables. Pour ce faire, le Togo doit établir un cadre solide avec des évaluations d'impact transparentes et une réserve de projets bien définis. En outre, le pays pourrait explorer les obligations liées à la durabilité qui relient leur performance financière aux progrès des indicateurs clés de performance. Approfondir le secteur financier est crucial pour mobiliser l'épargne nationale et internationale vers les investissements climatiques. Au Togo, les banques dominent mais peinent à financer des projets liés au climat. L'absence de taxonomie pour les prêts verts complique l'identification des activités éligibles. Le Togo doit définir une taxonomie adaptée à ses besoins, en priorisant l'énergie, l'agriculture, et la sylviculture. Le Togo élabore actuellement le cadre réglementaire des marchés du carbone, ce qui devrait permettre de mettre en œuvre des efforts d'atténuation et des stratégies d'adaptation basées sur la nature. Les initiatives liées au marché du carbone offrent des opportunités pour avancer vers une économie durable, inclusive et à faible émission de carbone au Togo. Pour tirer parti de ces avantages, le Togo doit établir un cadre réglementaire clair et stable, mettre en place une infrastructure de marché et développer une réserve de projets à haute intégrité utilisant des méthodologies crédibles. Les interventions climatiques mentionnées dans ce rapport seront soutenues par les opérations de la Banque mondiale afin de renforcer la résilience dans des secteurs tels que l'agriculture, la sylviculture, la gestion de l'eau, l'électricité, les transports, les infrastructures numériques, les aménagements côtiers et urbains, la santé et le capital humain. Ce rapport servira également d'instrument pour aligner les actions climatiques des différents partenaires techniques et financiers, mobiliser de nouvelles sources de financement, collaborer avec la société civile, les universités et les groupes de réflexion sur une stratégie de développement intégrant les défis climatiques, et développer une stratégie pour mobiliser le secteur privé autour des investissements prioritaires. 18 Remerciements Ce rapport a été rédigé par une équipe de travail du Groupe de la Banque mondiale dirigée par Marc Stocker et composée de Komlan Kpotor et Justin Marie Bienvenu Beleoken Sanguen, Nour Masri, Ahmed Al Qabany, Raphaela Beatrice Karlen, Meritxell Martinez, Christopher Balliet Bleziri, Daniel Valderrama Gonzalez, et Martin Aaroee Christensen. Le rapport a bénéficié des contributions inestimables de l'équipe de travail, notamment : Aissatou Ouedraogo ; Akizou Bataba ; Akouvi Ometima Agbekoh ; Ana Karla Perea Blazquez ; Andre Teyssier ; Antonia Grafl ; Bernardo Atuesta ; Bogachan Benli ; Dinara Akhmetova ; Djiby Thiam ; Esther G. Naikal ; Eva Brocard ; Fatima Barry ; Fred Kizito ; Ibrahim El ghandour ; Jia Jun Lee ; Koffi Hounkpe ; Laurent Damblat ; Laurent Xavier Frapaise ; Louis Akakpo ; Maimouna Gueye ; Manuela Ravina da Silva ; Marek Stec ; Miriam Muller ; Mohamed Moustapha Sarr ; Morten Larsen ; Nahida Sinno ; Nimonka Bayale ; Nouhoum Traore ; Oceane Keou ; Ruslan Yemtsov ; Sara Datturi ; Shreya Rangarajan ; Stephane Dahan ; Steven David Potter ; Voahirana Rajoela ; Xavier Stephane Decoster ; et Youssouf Traore. L'équipe tient à remercier sincèrement l'équipe d'économie industrielle (IEc) : Kenneth Strzepek, Brent Boehlert, Diego Castillo, Kim Smet qui ont dirigé le canal d'impact et la modélisation de l'adaptation. L'analyse des solutions fondées sur la nature dans l'agriculture et la sylviculture a bénéficié du soutien technique et financier de NBS Invest, qui vise à intégrer les solutions fondées sur la nature dans les initiatives d'atténuation du changement climatique et d'adaptation dans les pays à faible revenu. NBS Invest est financé par le Fonds pour l'environnement mondial par l'intermédiaire de son Fonds pour les pays les moins avancés et mis en œuvre par la Banque mondiale, en partenariat avec le Programme mondial sur les solutions fondées sur la nature. Des remerciements sont adressés à la direction et à ses équipes pour leurs conseils. En particulier, Chakib Jenane, Jessica Wade, Olivier Buyoya et Sebnem Erol Madan, Ellysar Baroudy, Kanta Kumari Rigaud, Hans Anand Beck, Markus Kitzmuller et Sujatha Venkat Ganeshan. L'équipe a énormément bénéficié des conseils des principaux pairs évaluateurs et leur est reconnaissante : Craig Meisner, Hardwick Tchale, Fatima Arroyo, Lara Born et Stephanie Brunelin. Le rapport a bénéficié du soutien éditorial de John Carey. L'équipe tient à remercier les autorités pour leur collaboration et leurs contributions à la préparation de ce rapport. 19